PéramPanel
Neurologies • Octobre 2014 • vol. 17 • numéro 171 285
d’une AMM est le traitement en
add-on de l’épilepsie partielle
pharmacorésistante chez le sujet
de plus de 12 ans à une posologie
comprise entre 4 et 12mg/j [8].
Dans cette indication, le PER a été
évalué contre placebo au cours de
trois essais de phase III [9-11]. Au
cours de ces essais, des doses de
2mg, 4mg, 8mg et 12mg/j ont été
évaluées. Si la dose de 2mg/j ne dif-
férait pas du placebo, les doses de
4, 8 et 12mg/j ont toutes démontré
leur ecacité [12].
Sous ces doses, 30 à 35 % des pa-
tients présentaient une réduction
de la fréquence des crises de plus
de 50%, en comparaison d’environ
20% sous placebo. Il existait une re-
lation dose-eet avec une ecacité
plus importante pour les doses de 8
et 12mg/j que pour la dose de 4mg/j
[11]. Comme cela est habituellement
observé dans ces essais de phase III
contre placebo, une proportion très
faible de patients (<5%) était libre
de crises sous traitement [12].
On notera en revanche que le PER
est une des rares molécules pour les-
quelles une évaluation de l’impact
sur les crises secondairement géné-
ralisées a été réalisée [13], avec pour
le PER une ecacité démontrée.
Néanmoins, aucune de ces don-
nées d’ecacité, et ce quel que soit
l’outcome évalué, ne permettent
d’évaluer de manière satisfaisante
l’ecacité relative du PER dans le
traitement de l’épilepsie partielle
pharmacorésistante par rapport
aux autres molécules disponibles
[13, 14].
Au cours des phases d’extension
en ouvert des essais de phase III, la
proportion de patients répondeurs
restait globalement stable, autour
de 50% [15].
De manière importante, et en écho
aux données pharmacocinétiques
discutées plus haut, une variation
importante du taux de patients
répondeurs était observée en fonc-
tion des traitements associés.
Ainsi, le taux de répondeurs était
globalement 3 fois plus faible dans
le groupe de patients prenant un
inducteur enzymatique par rapport
aux patients traités avec un antiépi-
leptique non inducteur [16].
AUTRES INDICATIONS
CHEZ L’ADULTE
Il n’existe aucune donnée publiée
concernant l’ecacité du PER en
monothérapie.
Concernant les autres cadres syn-
dromiques, le PER a été évalué
comme traitement adjuvant dans
les épilepsies généralisées idiopa-
thiques pharmacorésistantes avec
crises tonicocloniques fréquentes
[17]. Les résultats de cet essai sont
attendus prochainement.
ÉPILEPSIE PARTIELLE
DE L’ENFANT
Comme évoqué ci-dessus, les
essais de phase III dans les épi-
lepsies partielles pharmacoré-
sistantes ont inclus des enfants
âgés de plus de 12 ans, avec une
ecacité de la molécule similaire
chez l’enfant et l’adulte. L’AMM,
dans cette indication, couvre par
conséquent l’adulte et l’enfant âgé
de plus de 12 ans. Aucune donnée
n’est en revanche disponible chez
l’enfant avant 12 ans.
ETATS DE MAL
ÉPILEPTIQUES
Aucune donné spécifique n’est dis-
ponible.
De par la physiopathologie des
états de mal épileptiques, une
molécule ciblant la transmission
glutamatergique pourrait appor-
ter un réel bénéfice dans la prise
en charge. Malheureusement, la
non-disponibilité d’une forme pa-
rentérale du PER limitera proba-
blement fortement son utilisation
dans le contexte d’un état de mal.
TOLÉRANCE
Les données concernant la toléra-
bilité du PER sont principalement
issues des essais de phase III.
Les principales problématiques
à souligner sont celles des eets
secondaires neurologiques non
spécifiques, des troubles psychia-
triques et de la prise de poids.
Concernant les effets secon-
daires neurologiques non spéci-
fiques [16], il s’agit comme à l’ac-
coutumée avant tout de:
• vertiges,
• ataxie,
• tremblements,
• somnolence.
La fréquence de ces troubles est
proportionnelle à la dose quoti-
dienne et est également influencée
par la vitesse de titration. Certains
auteurs suggèrent ainsi d’utili-
sation une titration très lente,
avec des paliers de 1 mois [18].
Par ailleurs, il semble utile de pro-
fiter de la monoprise quotidienne
et de recommander au patient de
prendre la traitement au coucher
afin de diminuer la gêne occasion-
née par la majoration de ces eets
secondaires lors du pic plasmatique.
Concernant les effets secon-
daires psychiatriques, il s’agit
essentiellement:
• d’une anxiété,
• de troubles du sommeil,
• d’une irritabilité.
Ces eets ont été observés chez
15 % des patients inclus dans les
essais de phase III. Par ailleurs,
dans ces mêmes essais, 10 patients
ont présenté des troubles psycho-
tiques sous PER contre un seul
sous placebo. A ce titre, l’Agence
Européenne du Médicament a
émis une alerte concernant l’uti-
lisation du PER chez des patients
présentant des antécédents psy-
chotiques [8]. Dans l’étude à long
terme, la proportion de patients