
Direction de la Recherche Economi
ue – Auteurs : Zouhoure Bousbih, Stéphane Pi
non et Philippe Waechter
MACROECONOMIE – CE QU'IL FAUT RETENIR DE LA SEMAINE DU 22 AU 28 MARS 2010
Hausse marquée, en mars, de l'indice synthétique dans l'enquête PMI/Markit pour la zone Euro (estimation flash avec un détail
limité) . Il s'inscrit à 55.5 contre 53.7 en janvier et en février. La moyenne sur le trimestre est de 54.3 contre 53.6 en T4 et 46 sur
l'ensemble de 2009. Les nouvelles commandes ont progressé rapidement et l'indice d'emploi, tout en restant au dessous de 50,
continue de s'améliorer à 48.7 en mars contre 47.6 sur l'ensemble du 1er trimestre.
Cette amélioration reflète d'abord celle du secteur manufacturier. Son indice passe à
56.3 pour une moyenne de 54.3 sur le trimestre
et 51.2 en T4 2009. Les commandes s'accélèrent et surtout les commandes à l'exportation. C'est l'Allemagne qui contribue le plus.
L'indice français s'améliore mais dans une moindre mesure. L'indice d'activité de services s'améliore à 53.6 mais sa moyenne sur le
trimestre (52.7) est un peu moins forte qu'en T4 (53.1). La contribution allemande est robuste. En revanche celle de la France est
plus limitée. L'indice français est à 53 contre une moyenne de 54.6 sur le trimestre et de 59.1 en T4 2009.
Progression de l'indice IFO à 98.1 en mars. L'indice repasse au dessus de sa moyenne historique pour la première fois depuis l'été
2008. Progression des deux composantes de l'indice mais c'est surtout l'indicateur de conditions courantes qui s'améliore le plus
rapidement. Au regard de l'enquête PMI et de l'IFO, la situation allemande devient plus robuste. Ses commandes à l'exportation se
sont accélérées en mars, renforçant sa dynamique cyclique.
Hausse de l'enquête INSEE. L'indice de climat des affaires s'inscrit à 94 contre 91. On retiendra surtout que les perspectives des
chefs d'entreprises s'améliorent, très proche désormais de leur moyenne historique. Cette amélioration se constate dans les secteurs
des biens intermédiaires, d'équipement et de consommation. Le secteur auto "digère" la prime à la casse et ses perspectives
d'activité se replient. On notera surtout l'amélioration du secteur des biens d'équipement qui pourrait refléter de meilleures intentions
en matière d'investissement productif.
En France, repli de la consommation en biens manufacturés en février et du moral des ménages en mars. Les ménages français
s'inquiètent de la situation sur le marché du travail. (voir dans la partie graphiques)
Le taux d'inflation anglais est revenu à 3 % après 3.5 % en janvier. L'évolution des prix a été pénalisée par la hausse de la TVA en
anvier, la faiblesse du sterling et la hausse du prix de l'énergie. Comme l'indique la BoE, la résorption de cette accélération de
l'inflation prendra du temps. En dépit d'un rebond marqué en février (2.1 %), les ventes de détail se contractent rapidement par
rapport au dernier trimestre de 2009 (-7.1 % en taux annualisé). La situation anglaise est toujours difficile.
Finalement l'indice de confiance des consommateurs du Michigan s'est stabilisé en mars (73.6 comme en février). Sur les ventes de
maisons voir les
ra
hes.
Indices d'activité ISM aux USA, PMI ailleurs (Chine, Brésil) Attente de la confirmation des bons indices en zone Euro
Evolution de l'emploi aux Etats-Unis. Attente d'un chiffre très positif en mars.
Enquête Tankan au Japon pour le premier trimestre 2010
LES 3 POINTS ESSENTIELS POUR LA SEMAINE DU 29 MARS AU 4 AVRIL 2010
MARCHE FINANCIERS – CE QU'IL FAUT RETENIR DE LA SEMAINE DU 22 AU 28 MARS 2010
Communiqué de l'Eurogroup sur le sauvetage de la Grèce. Voici les différents points mis en avant
• Les mesures prises par la Grèce devraient permettre de satisfaire aux objectifs budgétaires assignés. Pas de demande de
financement de la part des grecs jusqu'à présent.
• Une action coordonnée sera mise en place si nécessaire pour sauvegarder le système financier. Cette action se traduira par un
financement du FMI et des prêts bilatéraux. Les décisions seront prises à l'unanimité. Il est souhaité que chacun contribue à la
hauteur de sa part dans le capital de la BCE.
• Le taux d'intérêt sur ce financement ne sera pas une subvention. L'objectif est d'inciter à passer d'abord par le marché pour
assurer les financements. L'aide doit avoir un caractère exceptionnel et contraignant.
• Engagement à améliorer la coordination des politiques économiques et à améliorer la gouvernance économique.
Ce schéma peut être à la base de règles de fonctionnement plus générale pour la zone Euro et renforcer sa crédibilité.
La BCE accompagne cet accord. Une des mesures exceptionnelles mise en place par la BCE était un élargissement de la notation des
papiers mobilisables auprès de la BCE pour obtenir des liquidités. Cette mesure devait prendre fin à la fin 2010. Elle a été prolongée
au-delà de 2010. Cela permettra aux banques grecques de continuer à mobiliser des papiers auprès de la BCE. A partir de janvier
2011, la BCE introduira un système de décote (haircut) en fonction du type de papier et de sa maturité. Cela ne recouvrera pas
nécessairement la notation des agences et donnera donc des degrés de liberté à la BCE dans la gestion de sa politique monétaire.
Lors de son intervention devant la Chambre des Représentant le 25 mars, Ben Bernanke est revenu sur les stratégies de sortie, sur
la façon dont la Fed allait neutraliser les liquidités en excès détenues par les banques auprès de la banque centrale. Sur ce point,
Bernanke n'a pas ajouté beaucoup par rapport à son propos du 10 février. Il a cependant assoupli sa position indiquant que la Fed
pourrait vendre une partie des actifs achetés (MBS et dette de Fannie Mae et Freddie Mac), ce qui réduirait d'autant la liquidité en
excès. Cela pourrait commencer plus rapidement qu'imaginer.
La Banque du Japon ne va pas spontanément inverser l'orientation de sa politique monétaire selon les minutes de la BoJ
MARCHES EMERGENTS – CE QU'IL FAUT RETENIR DE LA SEMAINE DU 22 AU 28 MARS 2010
Consolidation sur les marchés émergents.
Les marchés actions ont consolidé, l’indice MSCI EM a perdu - 0.49% sur la semaine.
Sur les marchés obligataires, l’indice EMBIG a perdu -0.37 % sur la semaine. Le spread s’est resserré à 261 pb (-9 pb).
Les devises émergentes à hauts rendements se sont dépréciées contre dollar. Face au dollar: real brésilien -0.96%, rand sud africain
-1.33% et livre turque -0.15%.
A Taiwan, la banque centrale a gardé son taux directeur inchangé à 1.25%, en raison d'une situation économique toujours perçue
comme fragile. La Banque centrale a indiqué qu’elle allait émettre des certificats de dépôts négociables de longue maturité afin
d’absorber les liquidités et d’ajuster sa politique monétaire aux conditions de marché.
L’Inde a relevé son taux directeur de + 25 pb à 5%, afin de lutter contre l’inflation qui a progressé à 9.89% GA en février (vs
8.56%).
S&P a relevé la notation souveraine externe du Maroc à BBB- (perspectives économique « stables »), premier niveau de
« l’investment grade », soulignant la réduction de la dette du pays depuis les 10 dernières années. Le Maroc est noté également BBB-
par Fitch mais Ba1 par Moodys (équivalent au BB+ de S&P et Fitch).
Direction de la Recherche Economique Anticipations Hebdo – 29 Mars 2010 Page 2 sur 8