STRATÉGIE D’INVESTISSEMENT AVRIL 2017 LES BONS CHIFFRES ÉCONOMIQUES ONT SOUTENU LES ACTIFS À RISQUE DURANT LE PREMIER TRIMESTRE EN UN MOT GRAPHIQUE DU MOIS L'indice des surprises économiques est au plus haut. NOUS AVONS COUVERT UNE PARTIE DE L’EXPOSITION EN ACTIONS EUROPÉENNES CONTRE LE RISQUE POLITIQUE EN FRANCE À QUELQUES SEMAINES DE L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE. NOUS CONTINUONS DE PRIVILÉGIER LES OBLIGATIONS À TAUX VARIABLE EN DOLLAR POUR RÉDUIRE LES LIQUIDITÉS AU SEIN DE NOS PORTEFEUILLES. 50 30 10 -10 NOUS AVONS SURPONDÉRÉ LE SECTEUR DE L’INGÉNIERIE DE CONSTRUCTION AU SEIN DES ACTIONS EUROPÉENNES. -30 janv. 14 janv. 15 janv. 16 janv. 17 Source: Citi Le premier trimestre a été positif pour les marchés actions, portés par la révision à la hausse de la croissance et des bénéfices. Les données d’activité économique sont restées largement positives ce qui a soutenu les performances des actifs risqués. Sur le seul mois de mars, les marchés de la périphérie européenne, principalement l’Espagne, l’Italie et le Portugal, ont réalisé des performances supérieures à 7%, reflétant la réduction du risque politique perçu par les analystes. Sur les trois premiers mois de l’année, les pays émergents ont affiché les meilleurs rendements, de près de treize pourcents. La bonne tenue de l’économie chinoise, dont le produit intérieur brut pourrait croître solidement sur le premier trimestre, et la hausse graduelle des taux aux États-Unis expliquent ce résultat. Par secteurs, le complexe énergétique a souffert de la baisse des prix du pétrole et du gaz de respectivement 6.5% et 13.5%. Après un début d’année très positif, le secteur financier s’est replié de près de trois pourcents aux États-Unis en raison d’une Réserve fédérale jugée plus accommodante qu’initialement escompté par les investisseurs. Nous nous attendons cependant à une reprise de ce secteur durant le deuxième trimestre. Sur le marché obligataire, les obligations émergentes, qu’elles soient souveraines ou d’entreprise, ont surperformé leurs consœurs des pays développés, imitant les développements des marchés actions. Les obligations européennes ont souffert de la poursuite de la normalisation de la courbe des rendements alors que les obligations à long terme du Trésor américain sont restées stables. Sur le marché du crédit, le niveau resserré des écarts de taux d’intérêt continue de limiter le potentiel de hausse. Finalement, le pétrole est remonté au-dessus de 50 dollars par baril en fin de mois. ALLOCATION D’ACTIFS ACTIONS Europe Neutre États-Unis Neutre OBLIGATIONS Bons Trésor Sous-pondéré ur-pondérer EM en dollars Surpondéré DEVISES EUR/USD Neutre EUR/CHF Neutre double surpondération surpondération neutre sous-pondération double sous-pondération S T R A T É G I E MACROÉCONOMIE D ’ I N V E S T I S S E M E N T ACTIONS LA « PRIME TRUMP » EXPLIQUE L’AMÉLIORATION DES SONDAGES D’ACTIVITÉ AUX ÉTATS-UNIS. Le premier trimestre s’est terminé sur un air de déjà vu aux États-Unis. Une fois de plus, l’activité économique a déçu et la croissance devrait s’établir autour de un pourcent. Ce phénomène s’explique principalement par un problème de saisonnalité résiduelle que le Bureau d’analyse économique américain ne parvient pas encore à corriger. En particulier, les dépenses gouvernementales dans le secteur de la défense et l’investissement privé sont, en moyenne, sousévalués de 0.8 point de pourcentage sur les trois premiers mois de l’année depuis les années nonante. A l’opposé, la croissance est surévaluée durant le deuxième trimestre. La faiblesse de la croissance étonne également en raison de la force des sondages d’activité. Depuis le mois de novembre, ces derniers ont augmenté plus fortement que l’amélioration des données réelles le suggère. Cette force s’explique en partie par la présence d’une « prime Trump ». En effet, la décomposition de l’indice de confiance des consommateurs montre une divergence importante en fonction de l’affiliation politique des personnes interrogées – les Républicains affichant un optimisme largement supérieur aux Démocrates. De même, l’indice des petites et moyennes entreprises proche du Parti républicain, relève, comme raison principale de l’amélioration des perspectives économiques, le changement de climat politique. Cette analyse montre la sensibilité des indices de sentiment à une déception sur les politiques du nouveau gouvernement. Alors que les sondages pointent vers une croissance de 3.4% pour 2017, la suppression de la « prime Trump » réduirait ces projections de 0.5-0.9 point de pourcentage. Ce chiffre de croissance représenterait cependant toujours une accélération importante par rapport à l’année dernière, durant laquelle le PIB a crû de 1.6%. Dans les pays émergents, le redressement économique se poursuit. La hausse prononcée des exportations sur les deux premiers mois de l’année trouve son origine dans la hausse des importations américaines et chinoises alors que la relative faiblesse du dollar limite les pressions sur leurs devises. NOUS AVONS COUVERT UNE PARTIE DE NOTRE EXPOSITION EN ACTIONS EUROPÉENNES CONTRE LE RISQUE POLITIQUE EN FRANCE. Notre allocation action continue de refléter notre vue positive sur la croissance des revenus et de l’activité pour ces deux prochaines années, et notre prudence à court terme en raison de la forte hausse de ces cinq derniers mois, couplée au retard pris dans la mise en œuvre des politiques économiques et fiscales aux États-Unis. Ainsi, nous sommes actuellement positionnés avec une pondération neutre sur les pays développés et légèrement sous-pondérés sur les pays émergents dans nos portefeuilles. Aussi, nous avons couvert une partie de l’exposition en actions européennes à l’approche de l’élection présidentielle en France contre le risque que représenterait un vote populiste. Un tel résultat ne représente toutefois pas notre scénario central mais un risque extrême contre lequel nous souhaitons nous protéger. Comme dans le cas du vote de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, la première classe d’actifs qui pourrait être touchée par un vote populiste en France serait l’euro. En revanche, en dehors d’une brusque chute initiale, les entreprises et les secteurs exportateurs pourraient bénéficier de la dépréciation de la monnaie. En revanche, le secteur bancaire serait le secteur le plus touché en raison du risque sur la stabilité financière. Ainsi, nous avons couvert une partie de l’exposition en actions européennes au travers d’options sur l’indice Euro Stoxx 50, un indice regroupant 50 multinationales de la zone euro. A titre de comparaison, le poids du secteur financier représente plus de 22% de l’indice européen contre seulement 15% de l’indice américain S&P 500. Ce dernier est en effet largement plus exposé au secteur de la technologie, à hauteur de 22% contre 7% en Europe. Aux États-Unis, les discussions sur le plafond de la dette reprendront prochainement et pourraient amener leur lot de volatilité sur les marchés. En effet, ce dernier a été restauré le 16 mars dernier après avoir été suspendu en 2015. Depuis, le Trésor américain a de nouveau recours « aux mesures extraordinaires » afin de financer ses dépenses. Une politique qui pourrait durer jusqu’à l’automne. La confiance des consommateurs dépend de leur affiliation politique. Les actions européennes pourraient chuter fortement en cas de hausse de la prime de risque. 150 15% 122.4 12% 120 90 88.3 86.7 9% 55.3 60 6% 3% 30 0% janv. 15 0 Indice de confiance Sondés Sondés Sondés républicains indépendants démocrates Source: université du Michigan juil. 15 janv. 16 juil. 16 janv. 17 Prime de risque sur les actions françaises Source: Datastream OBLIGATIONS DEVISES LA RÉDUCTION DU PROGRAMME D’ACHAT D’ACTIFS DE LA BANQUE CENTRALE EUROPÉENNE, DÈS LE MOIS D’AVRIL, POURRAIT PESER SUR LES OBLIGATIONS DES PAYS PÉRIPHÉRIQUES. Après une année d’achats mensuels d’obligations souveraines et d’entreprises à hauteur de 80 milliards d’euros, la Banque centrale européenne réduira ses achats mensuels de 20 milliards d’euros dès le mois d’avril. Cet ajustement de politique monétaire fait suite à la décision, prise en décembre dernier, de réduire le montant du programme d’achat d’actifs tout en prolongeant sa durée jusqu’à la fin de l’année. La fin du risque déflationniste en zone euro avait alors motivé cette décision. L’élargissement des écarts de taux d’intérêt entre l’Allemagne et les pays périphériques indiquera dans quelle mesure la fin du programme de soutien de la BCE, d’ici à la fin de l’année au plus tôt, est déjà intégrée dans les prix par les investisseurs. La hausse observée en mars reflète en effet principalement le risque politique. Un élargissement trop important des taux d’intérêt des pays périphériques pourrait également signifier aux banquiers centraux qu’un soutien prolongé demeure nécessaire pour soutenir la croissance et l’inflation en zone euro. A ce sujet, la publication des chiffres d’inflation pour le mois de mars devrait mettre en terme à toute velléité de la Banque centrale européenne de remonter ses taux directeurs précipitamment. En effet, l’inflation a de nouveau reculé en variation annuelle en Allemagne et en Espagne, deux pays qui affichaient des variations supérieures à deux pourcents en février. L’inflation sous-jacente à l’échelle de la zone euro s’est également rétractée, à 0,7%, bien en dessous du minimum durable de un pourcent attendu par la Banque centrale. Dans cet environnement, nous nous attendons toujours à une poursuite de la normalisation des taux d’intérêt, mais à un rythme moindre qu’attendu par les marchés. Ce scénario se concrétise par une sous-duration et une souspondération de la poche obligataire souveraine en euros et en dollars dans nos portefeuilles. Nous investissons également une partie de nos portefeuilles dans des obligations américaines à taux variables qui bénéficient de la hausse des taux courts aux États-Unis. Les obligations à taux variable sont une solution pour une stratégie à duration courte. 102.5 101.5 100.5 99.5 déc. 15 avr. 16 août 16 déc. 16 Performance des obligations à taux variable américaines (<5ans) Performance du Libor 3M en dollars LA PÉRIODE D’INCERTITUDE COMMENCE SEULEMENT MAINTENANT AU ROYAUME-UNI. LA TENDANCE DE LA LIVRE RESTERA BAISSIÈRE. L’activation de l’Article 50 du Traité de Lisbonne par le Royaume-Uni fin mars a marqué le début du processus de sortie du pays de l’Union européenne. Au vu des positions affichées par les deux parties sur les négociations à venir, la vraie période d’incertitude commence maintenant. Dans ce cadre, la livre sterling devrait rester faible contre l’euro et le dollar. En effet, malgré les bons chiffres économiques publiés jusqu’à maintenant, la croissance réelle des salaires stagne en raison de la hausse de l’inflation, ce qui pèsera sur la consommation. Ainsi, l’économie britannique devrait commencer à ralentir et la Banque d’Angleterre maintiendra une politique monétaire accommodante. Les monnaies émergentes resteront relativement solides comme depuis le début de l’année. Elles continuent de bénéficier de l’amélioration des comptes courants et du prix des matières premières. Le dollar restera, selon nous, stable à moyen terme et cela tant que des développements n’auront pas eu lieu sur le front de la réforme de l’imposition des entreprises – que nous n’attendons pas avant l’été au plus tôt – et sur une hypothétique politique d’ajustement fiscal à la frontière qui renforcerait durablement le dollar. A cet égard, les grandes institutions financières ne prévoient plus un dollar sous la parité contre l’euro, alors que cela était encore la norme en début d’année. Après une appréciation sur le premier trimestre, nous attendons une dépréciation du yen contre les principales monnaies. Le processus de normalisation des taux d’intérêt qui a lieu dans les principaux pays développés ne touche pas le Japon dont la politique monétaire fixe la courbe des rendements entre -0.1% à court terme et 0% à une maturité de dix ans. Dans cet environnement, les différentiels de taux d’intérêt à court terme continueront de s’accentuer entre les différentes zones monétaires, exerçant des pressions à la baisse sur la devise japonaise. L’inflation sousjacente, qui dépend principalement des conditions sur le marché domestique, reste d’ailleurs faible ; les pressions salariales sont en effet absentes malgré la baisse du taux de chômage. Le différentiel de taux d'intérêt entre les États -Unis et le Japon va continuer de s'élargir. 3.0% 2.5% 2.0% 1.5% 1.0% 0.5% 0.0% -0.5% 3M 6M 1Y 2Y 3Y 5Y 7Y 10Y Courbe des rendements obligataires américains Courbe des rendements obligataires japonais Source: Bloomberg Sources: Bloomberg, Barclay s ÉCRIT LE 03.04.2017 PAR LE MACRO-STRATEGY TEAM Bien que Mirabaud & Cie SA ait sélectionné les meilleures sources d’informations, l’exactitude des indications figurant dans la présente ne saurait être garantie. Le but de cette publication n’est qu’informatif, et ne représente en aucun cas une offre de conclure. Les analyses et conclusions détaillées dans cette publication sont susceptibles d’être révisées en tou t temps par Mirabaud & Cie SA. Les références aux performances passées ne sauraient garantir l’évolution future. MIRABAUD & Cie SA . 29, boulevard Georges-Favon CH – 1204 Genève T +41 58 816 22 22 F +41 58 816 28 16 . www.mirabaud.com