
Ignorants  les  principes  d’entraînement  à  respecter,  certains  « culturistes »  ont  pu 
gonfler leurs muscles et perdre de la flexibilité, d’où leur déconvenue à la reprise du 
vélo.  
Extérieurement  le  muscle  se  présente  comme  un  sac  dont  l’enveloppe  est  une 
aponévrose.  Il  est  constitué  en  faisceaux  avec  des  cloisons  très  richement 
vascularisées.  Les  faisceaux  musculaires  renferment  des  groupes  de  fibres 
musculaires. Ce sont ces fibres qui constituent le muscle proprement dit. Les fibres 
musculaires  sont  elles  mêmes  composées  d’un  grand  nombre  de  myofibrilles, 
successions  de  molécules  d’actine  (claires)  et  de  myosines  (sombres).  Ces 
molécules,  organisées  parallèlement  glissent  les  unes  sur  les  autres  au  gré  de  la 
contraction. Une rangée de molécules d’actine et de myosine est appelée sarcomère. 
L’exercice musculaire provoque un développement de toutes les parties constitutives 
de l’élément musculaire, mais ne multiplie pas le nombre de fibres. Pour un individu 
donné,  ce  nombre  varie  en  fonction  de  la  grosseur  et  de  la  fonction  du  muscle. 
L’entraînement ne peut pas augmenter le nombre de fibres à l’intérieur d’un muscle. 
Ce nombre est fixé par l’hérédité qui nous donne un potentiel musculaire quasi défini. 
Ainsi,  l’impression  d’avoir  « perdu  du  muscle »  est  en  partie  fausse  puisqu’il  s’agit 
alors plus d’une perte de volume que d’éléments constitutifs. 
Seules les myofibrilles sont potentiellement développables, et ce proportionnellement 
à  un  effort  régulier  demandé  au  muscle.  Un  muscle  qui  se  trouve  en  position 
d’allongement  voit  ses  sarcomères  se  multiplier  et  inversement,  un  muscle  qui 
travaille trop sur de faibles amplitudes risque de voir son efficacité diminuer par suite 
d’une réduction du nombre de sarcomères. 
La circonférence d’une fibre musculaire peut augmenter de 30%. Cette augmentation 
est causée par un accroissement de la quantité de protéines contractiles à l’intérieur 
de la fibre. Son grossissement résulte d’un mécanisme de consolidation qui se met 
en  action  à  partir  du  moment  où  la  fibre  s’est  brisée  après  avoir  forcé  contre  une 
résistance.  En  devenant  plus  épaisse,  la  fibre  devient  ensuite  capable  d’une 
contraction plus forte. 
Mais  l’augmentation  de  la  force  n’est  pas  toujours  accompagnée  par  un 
accroissement  correspondant  de  la  grosseur  du  muscle.  A  cause  de  caractères 
génétiques particuliers, certains connaîtront une hypertrophie musculaire importante 
lorsque les muscles deviendront plus forts, tandis que chez d’autres, l’augmentation 
de la force ne produira qu’une très faible hypertrophie. Le degré de grossissement de 
la  fibre  résultant  de  l’entraînement  est  en  grande  partie  déterminé  par  les 
composantes biologiques propres à chaque individu. La capacité à accroître la force 
musculaire  est donc  propre  à  chaque  individu :  elle est  déterminée par  la  grosseur 
des  fibres  musculaires,  par  la  proportion  entre  le  nombre  de  fibres  à  contraction 
rapide  et  le  nombre  de  fibres  à  contraction  lente,  par  l’arrangement  du  levier 
anatomique  formé  par  l’os  et  le  muscle.  Le  développement  musculaire  sera  plus 
rapide chez l’individu maigre possédant une petite ossature que chez l’individu trapu 
qui  a  de  gros  os.  L’individu  dont  le  muscle  est  composé  d’une  proportion  plus 
considérable  de  fibres  à  contraction  rapide  aura  plus  de  facilité  à  faire  grossir  ces 
fibres (par exemple, la part relative de la musculation est bien plus importante chez 
les  pistards  de  vitesse  que  chez  les  routiers).  Lorsque  le  muscle  se  compose  en 
majeure partie de fibres à contraction lente, l’accroissement du diamètre de celles-ci 
est  limité  (chez  les  grimpeurs) ;  elles  peuvent  cependant  accroître  davantage  leur 
capacité à utiliser l’oxygène (amélioration de leur capacité d’endurance). 
La  contraction  de  la  fibre  musculaire  est  provoquée  par  une  impulsion  nerveuse 
venant  du  cerveau.  Toutes  les  fibres  sont  innervées  dans  un  système  d’unités