1. Information et protéines
Comme nous l’avons vu au chapitre 2, les protéines sont de grosses
molécules qui remplissent une foule de fonctions différentes dans
nos cellules. Les enzymes, par exemple, contrôlent toutes les réac-
tions chimiques qui se déroulent dans la cellule. Chaque protéine (et
il y en a quelque chose comme 100 000 sortes différentes) est ca-
ractérisée par les acides aminés qui la forment.
Pour vivre, une cellule doit donc pouvoir fabriquer les nombreuses
protéines dont elle a besoin (protéines de structure, hormones, pro-
téines de membrane, enzymes, transporteurs de membrane, etc.).
Cependant, pour fabriquer une protéine donnée, la cellule doit pos-
séder :
• Des acides aminés (ce sont les pièces de construction).
• L’information, la « recette », permettant d’assembler les
acides aminés dans le bon ordre. C’est-à-dire l’information
lui indiquant quels acides aminés utiliser et l’ordre dans
lequel ils doivent être liés les uns aux autres pour former la
protéine.
Le lysozyme, par exemple, est une protéine (une enzyme plus
précisément) formée par l’enchaînement les uns aux autres de
126 acides aminés. Le premier de ces acides aminés est la lysine
(Lys), le second, la valine (Val), le troisième, la phénylalanine
(Phe) et ainsi de suite jusqu’au dernier acide aminé, le 126e qui
est la leucine (Leu). La moindre erreur dans l’assemblage des
acides aminés, la moindre « faute d’orthographe », risque de ren-
dre la protéine non fonctionnelle. Si c’est une enzyme, celle-ci
peut alors perdre son pouvoir de catalyser une réaction chimique
importante pour la cellule.
Où sont donc ces « recettes »? La question a embêté les biologistes
pendant près de 50 ans. On sait, depuis les années 40, que c’est
l’ADN contenu dans le noyau qui indique à la cellule comment fa-
briquer toutes les protéines qu’elle doit synthétiser. Pour chacune
des milliers de protéines fabriquées par une cellule, il y a, dans le
noyau de la cellule, l’information, « la recette », permettant de fa-
briquer cette protéine.
Le noyau des cellules humaines
contiendrait ainsi, sous forme
d’ADN, environ 30 à 50 000 recettes
différentes de protéines. On appelle
« gène » chacune de ces recettes.