
QUESTION POUR UN CHAMPION EN REANIMA TION 529
• Formation et contrôle des aptitudes du personnel consommateur et utilisateur dans
les services cliniques.
• Mise en place, de façon contractuelle, des procédures de formation et de fonctionne-
ment.
• Prévoir et gérer de façon obligatoire un système de transmission en temps réel des
informations afin de permettre la validation biologique des résultats.
Ces règles ne sont que des recommandations, car il n’existe pas de jurisprudence, ni
de réglementation précise sur le mode de fonctionnement de la biologie délocalisée.
Cependant, certaines réglementations sur la planification des services de réanimation
stipulent que ceux-ci doivent pouvoir mesurer les gaz du sang dans leur propre service,
si le laboratoire n’est pas en mesure de donner les résultats en moins de 10 minutes
(circulaire en date du 7 Février 1989 relative à la mise en œuvre des schémas régionaux
de la réanimation)
En ce qui concerne la confidentialité des résultats transmis dans les services, celle-
ci doit être conforme aux règles de gestion des dossiers médicaux dans l’application du
secret professionnel. Ce qui justifie que les appareils délocalisés soient dotés de codes
d’entrée et de normes de protection pour éviter toute infraction à ce principe si ces
appareils mémorisent des informations. Lorsque l’information est effacée après chaque
mesure, cette disposition ne paraît pas utile.
3 . PARAMETRES BIOLOGIQUES MESURES
Dans le domaine de la Biologie médicale, la tendance est actuellement à la centrali-
sation, alors que les progrès technologiques réalisés sur les biosenseurs et les
microprocesseurs permettent une mesure sur sang total non dilué. Ce dernier point
paraît favoriser au contraire la décentralisation. En fait, selon Mc Queen [6], la ques-
tion serait : faut-il privilégier le point of care ou le point of need. Dans la première
éventualité, le concept pourrait s’assimiler à un manque de soins, alors que dans le
deuxième cas, il évoquerait un raisonnement logique basés sur des faits objectifs (be-
soins en termes de coût/efficacité, qualité/prix de santé publique).
En Biochimie, l’activité de biologie délocalisée pourrait se réduire aux gaz du sang
et à la kaliémie. En pratique, la biologie délocalisée peut être beaucoup plus étendue si
on prend en compte les divers paramètres disponibles sur le marché : home testing, les
bandelettes réactives pour la détermination de la glycémie, les divers dépistages urinai-
res ou fécaux, les enzymes cardiaques, les électrolytes, l’hémoglobine glycolisée, la
procalcitonine... D’autres applications se font jour, hormones thyroïdiennes. En micro-
biologie, il existe aussi des tests proposés en biologie délocalisée.
En Hématologie, on peut actuellement différencier :
• D’une part des tests, sur sang total, utilisés assez couramment et validés par des
études clinico-biologiques. Dans cette catégorie, entrent l’activated clotting time
(ACT) pour la surveillance de l’anticoagulation au cours des CEC, le PFA-100 pour
le dépistage en préopératoire d’une anomalie de l’hémostase constitutionnelle (Wille-
brand) ou acquise (aspirine).
• D’autre part, des tests plus récemment développés comme le temps de prothrombine
(TP) et le temps de céphaline plus activateur (TCA) proposés par les sociétés com-
merciales comme une alternative aux tests plasmatiques des laboratoires, par exemple,
permettraient de suivre des thérapeutiques anticoagulantes (HBPM, AVK, etc). Cette
dernière approche n’est pas encore validée.