Corpus Médical– Faculté de Médecine de Grenoble
http://www-sante.ujf-grenoble.fr/SANTE/ 3/5
2.3. Bactériémies et endocardites
Les injections peuvent provoquer des réactions fébriles dues à l'action pyrogène des diverses
substances injectées (poussières) sans qu'elles soient systématiquement septiques.
Dans ce cas, la fièvre se présente sous la forme d'un pic de courte durée (< 24 h).
Par contre les injections peuvent occasionner une thrombophlébite septique au point
d'injection provoquant des bactériémies, à l'origine d'endocardites.
Leur siège est dans 60% des cas la tricuspide et dans 40% des cas les valves aortiques ou
mitrales.
L’endocardite tricuspidienne se complique souvent d'embolies pulmonaires septiques
multiples responsables d’images radiographiques arrondies à limites floues, périphériques.
Elles peuvent secondairement s’abcéder. Il est fréquent que le point d'appel soit pulmonaire et
que l'endocardite soit diagnostiquée a posteriori.
Il est donc important d'ausculter régulièrement ces patients et de ne pas hésiter à demander
une nouvelle échographie cardiaque transoesophagienne environ 10 jours après le diagnostic
de la bactériémie.
Les bactéries en cause sont S. aureus dans 60 % des cas, Enterococcus sp et Streptococcus
viridans. Pseudomonas, entérobactéries, levures sont responsables de 10 à 15 % des cas.
Un traitement probabiliste peut être proposé dans l'attente du résultat des hémocultures
(glycopeptide + aminoside).
Une fois l’antibiothérapie adaptée à l’antibiogramme, la durée du traitement est :
• en cas de bactériémie sans localisation secondaire : 10 à 15 jours,
• en cas d'endocardite : 4 à 6 semaines,
• en cas de localisation ostéo-articulaire : 6 à 8 semaines.
Les dents doivent être traitées ou enlevées pour prévenir les endocardites secondaires.
2.4. Infections ostéo-articulaires
Dues principalement aux Stapphylococcus aureus, aux bacilles à Gram négatif et à Candida.
Elles se localisent avec prédilection au rachis cervical et lombo-sacré, à l’articulation
sternoclaviculaire, au pubis.
2.5. Infections bronchopulmonaires et ORL
En dehors des localisations pulmonaires lors des bactériémies et endocardites, l'usage de
drogue peut se compliquer de troubles de la vigilance responsables de pneumonies de
déglutition, volontiers anaérobies ou mixtes dont le traitement de choix est actuellement
l’association amoxicilline et acide clavulanique..
Les sinusites chroniques, fréquentes, sont un facteur d'infections bronchopulmonaires, en
particulier la pneumonie à pneumocoque.
Le traitement de ces pneumopathies n'est pas différent de celui utilisé chez le non toxicomane.