:
- le dépistage des porteurs sains
- la décontamination dans certains cas
- les isolements à la fois géographiques et techniques
Un programme national de maîtrise de la diffusion des BMR élaboré par le CTIN [ Abréviation :
Comité Technique National des IN ] ainsi que des recommandations émises par des Sociétés Savantes
comme la SFAR [ Abréviation : Société Française d’Anesthésie - Réanimation ] montrent nettement les mesures
à adopter en fonction des situations.
Parmi les différentes BMR identifiées de façon courante, deux sont reconnues comme étant
prioritaires : il s’agit des Staphylococcus aureus résistants à la méthicilline [ Abréviation :
SARM ] et, selon les situations épidémiologiques locales, les Entérobactéries sécrétant des
BLSE [ Précision : EBLSE ] . L’importance de ces BMR, SARM en particulier, en tant que reflet
global de la qualité des soins, est démontré car un taux bas de SARM est corrélé à un
taux bas de prévalence de patients infectés nosocomiaux.
En France, la situation épidémiologique de ces BMR, connues pour être des marqueurs
de l’hygiène, est particulièrement mauvaise surtout en ce qui concerne les SARM, comme le
montrent différentes enquêtes [ Précision : dans la Sud-Ouest, 40 % en 1993 et 45 % en 2000 ] .
Les patients porteurs de BMR qu’ils soient porteurs sains, colonisés ou infectés
représentent une source de dissémination potentielle.
On estime le nombre de porteurs dès leur admission dans un service quelconque à 25 à 40
%. La méconnaissance du portage asymptomatique de BMR constitue un réservoir et donc
un risque de diffusion augmenté.
Par ailleurs, un portage prolongé pouvant aller jusqu’à un ou deux ans a été montré et
serait responsable de diffusion extra-hospitalière.
La mobilité des supports génétiques serait également responsable de la diffusion inter-
espèces.
En situation épidémique, 50 à 75 % des porteurs sont asymptomatiques, d’où l’intérêt du
dépistage. D’après les dernières recommandations à la fois du CTIN et du CCLIN Paris-Nord,
le dépistage sélectif à l’admission et en cours d’hospitalisation [ Précision : hebdomadaire ] est
indiqué dans les unités de court séjour à risque élevé [ Exemple : la Réanimation ] chez les patients
à risque de portage c’est-à-dire ceux qui sont transférés d’un secteur à risque ou y ont été
récemment hospitalisés. Dans les autres unités à risque faible, ce dépistage n’est conseillé
qu’en situation épidémique.
Les sites anatomiques de prélèvement sont différents selon le type de BMR : nez et/ou
cutané pour les SARM et rectal pour les EBLSE.
En cas de persistance d’une épidémie à SARM malgré l’application stricte des mesures
préconisées, il peut être utile de rechercher un portage nasal chez le personnel soignant
médical et paramédical. Une chimiodécontamination nasale pourra être proposée.