LES CLASSES DE MOTS Les conjonctions de subordination font partie des classes – ou catégories grammaticales – des mots déterminants de la langue française. Pour ne citer qu’elle, la conjonction « que» se décline de diverses façons. I. LES CONJONCTIONS DE SUBORDINATION Une conjonction de subordination est un mot invariable qui sert à relier deux éléments d’une phrase : une principale et une subordonnée. Les principales conjonctions de subordination simples sont comme, quand, lorsque, puisque, que/qu’, quoique et si. Il existe aussi des formes plus complexes tels que si bien que ou de peur que. 1. Les valeurs circonstancielles Hormis « que », il y a plusieurs conjonctions de subordination pouvant introduire des circonstancielles de temps, de cause, de manière, de conséquence, de but, de concession et de condition. a. Le temps Les conjonctions de subordination concernées : lorsque, quand, comme, dès que, après que, avant que, jusqu’à ce que, pendant que, etc. Elles introduisent une subordonnée de temps. Exemple Rentrons à la maison avant qu’il ne fasse nuit. Il viendra quand je l’appellerai. b. La cause Les conjonctions de subordination concernées : comme, parce que, puisque, étant donné que, etc. Elles introduisent une subordonnée de cause. Exemple Je vais à la boulangerie parce que j’ai besoin de pain. Comme je suis malade, je ne viendrai pas. Attention ! « Comme» peut introduire une subordonnée de manière ! Exemple J’ai fait les courses comme tu me l’avais demandé. c. La conséquence Les conjonctions de subordination concernées : pour, si bien que, de sorte que, tant… que, tel… que, si… que, etc. Elles introduisent une subordonnée de conséquence. Exemple Il pleut si fort que nous ne pouvons pas sortir. Elle fera le dîner si bien que je n’aurai rien à faire. d. Le but Les conjonctions de subordination concernées : pour que, afin que, de peur que, de manière que, de sorte que, donc, c’est pourquoi, de façon que, etc. Elles introduisent une subordonnée de but. Exemple Je te donne de l’argent pour que tu puisses acheter ta robe. Nous allons partir maintenant de peur d’arriver en retard. e. La concession, l’opposition et la restriction Les conjonctions de subordination concernées : bien que, quoique, alors que, même si, quelque, sans que, au lieu que, en admettant que, encore que, plutôt que, sauf que, etc. Elles introduisent une subordonnée de concession, d’opposition ou de restriction. Exemple Il a été turbulent bien que d’habitude, il soit sage. Tu auras un bon métier en admettant que tu passes ton bac. f. La condition Les conjonctions de subordination concernées : si, au cas où, à moins que, à condition que, à supposer que, pourvu que, selon que, suivant que, etc. Elles introduisent une subordonnée de condition. Exemple Je viendrai avec toi à condition que tu me laisses conduire. Si nous avons beau temps, nous irons à la plage. Attention ! La nuance est parfois ténue concernant certaines conjonctions de subordination, pouvant être employées pour plusieurs subordonnées à valeur circonstancielle, telles que « comme » utilisée dans une subordonnée de temps ou de cause ; « de sorte que» apparaissant dans une subordonnée de but ou de conséquence. 2. Les différences entre « que » et les autres conjonctions La conjonction de subordination « que» , comme les autres, est un mot de liaison servant à relier les deux morceaux de la phrase. Toutefois, on peut noter : « que » est la conjonction de subordination type et introduit une subordonnée conjonctive complétive. Exemple Je crois que tu vas être malade. « que tu vas être malade » est une complétive ; elle complète le verbe « crois ». La complétive introduite par « que » joue essentiellement le rôle de complément d’objet direct. Lorsque plusieurs subordonnées conjonctives se suivent et qu’elles sont introduites par la même conjonction de subordination, la seconde est remplacée par « que» pour éviter une répétition. Exemple Je t’aiderai si tu viens avec ton matériel et que tu es à l’heure. Les deux subordonnées sont également coordonnées entre elles par « et » (conjonction de coordination). II. LES CLASSES GRAMMATICALES DE « QUE » Hormis la conjonction de subordination, « que » n’a pas qu’un seul visage et qu’une seule fonction grammaticale. 1. Ses différentes fonctions On peut retrouver « que » partout ! a. Le pronom interrogatif « Que » est un pronom interrogatif dit simple et il est invariable ; autrement dit, il ne s’exprime ni en genre (masculin/féminin) ni en nombre (singulier/pluriel). Exemple Que faites-vous ici, mesdames ? b. Le pronom relatif En tant que pronom relatif, « que» peut être complément d’objet direct, sujet, attribut ou complément circonstanciel. Il est complément d’objet direct quand « que» concerne des personnes ou des choses, dont il prend le genre et le nombre. Exemple La robe que je t’ai prêtée. Les livres que j’ai achetés. Quand « que» est sujet, il est neutre. On le retrouve fréquemment dans les expressions toutes faites. Exemple Advienne que pourra. « Que» attribut reprend et renforce le terme qui le précède. Exemple L’homme que je suis devenu. Fou que j’étais alors. « Que» est complément circonstanciel de mesure quand on peut poser la question : « Combien ?» . Exemple Les quinze euros que ce livre m’a coûtés. (Combien m’a coûté ce livre ?) En tant que complément circonstanciel de temps, il y a une durée qui précède « que» . Exemple Voilà six mois que j’attends une réponse. c. L’adverbe « Que» en tant qu’adverbe illustre la quantité. On le repère rapidement parce qu’il est placé en début de phrase, celle-ci se terminant par un point d’exclamation (!). De plus, « que» adverbe peut être remplacé par « tant de… !» . Exemple Que de monde sur les Champs-Élysées ! (Tant de monde sur les Champs-Élysées !) Que de choses à faire, aujourd’hui ! (Tant de choses à faire, aujourd’hui !) 2. « Que» : conjonction de subordination Les fonctions précédemment citées sont à ne pas confondre avec « que» comme conjonction de subordination, mot-outil ou mot de liaison réunissant la proposition principale et la proposition subordonnée d’une phrase. Pour rappel, « que» introduit une subordonnée conjonctive complétive (elle complète un verbe) et est la conjonction de subordination type. Exemple Je crois qu’il viendra. Il faut faire attention aux temps employés ; la concordance de ces derniers dépend souvent du verbe de la proposition principale. L’indicatif indique un fait réel. La phrase exprime une certitude ou une vraisemblance avérée, avec des formules comme Il est certain que…, Il est sûr que…, Il est évident que…, etc. Exemple Il est certain que vous êtes totalement perdu. Le conditionnel indique une condition. La phrase exprime une possibilité, une hypothèse, une condition explicite ou implicite. Exemple Il est évident que vous seriez mieux ailleurs. Le subjonctif La phrase exprime un doute, une seule possibilité ou une obligation. Elle se construit avec des formules tels que Il est nécessaire que…, Il est possible que…, Il est urgent que…, Il faut que…, etc. Exemple Il faut que vous sachiez la vérité. Il est nécessaire que tu fasses du sport. Les expressions employées avec le subjonctif sont souvent des verbes de sentiment ou de volonté, comme Il faut…, Il vaut mieux…, Il se peut..., etc. Exemple Il vaut mieux que tu t’en ailles. Les conjonctions de subordination sont l’un des éléments nécessaires et essentiels (même s’ils n’ont que le rôle de réunir les deux parties d’une phrase) à la structure et la compréhension de notre langue, une langue réputée pour être l’une des plus difficiles à apprendre.