Le muscle oblique externe

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UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MAITRISE EN SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
M.S.B.M
MEMOIRE POUR LE CERTIFICAT D’ANATOMIE, D’IMAGERIE ET DE MORPHOGENESE
2002-2003
UNIVERSITE DE NANTES
Le muscle oblique externe
Par
Marie Blanchard
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE
NANTES
Président du jury :
Pr. J. LEBORGNE
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Pr. O. ARMSTRONG
Pr. P. COSTIOU
Pr. D. CROCHET
Pr. A. DE KERSAINT-GILLY
Pr. B. DUPAS
Pr. Y. HELOURY
Pr. J.P. MOISAN
Pr. N. PASSUTI
Pr. R. ROBERT
Pr. O. RODAT
Ceran :
Mlle M. GARCON – Assistant Ingénieur
Laboratoire :
S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique
1
UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MAITRISE EN SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
M.S.B.M
MEMOIRE POUR LE CERTIFICAT D’ANATOMIE, D’IMAGERIE ET DE MORPHOGENESE
2002-2003
UNIVERSITE DE NANTES
Le muscle oblique externe
Par
Marie Blanchard
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE
NANTES
Président du jury :
Pr. J. LEBORGNE
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
•
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Pr. O. ARMSTRONG
Pr. P. COSTIOU
Pr. D. CROCHET
Pr. A. DE KERSAINT-GILLY
Pr. B. DUPAS
Pr. Y. HELOURY
Pr. J.P. MOISAN
Pr. N. PASSUTI
Pr. R. ROBERT
Pr. O. RODAT
Ceran :
Mlle M. GARCON – Assistant Ingénieur
Laboratoire :
S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique
2
REMERCIEMENTS
Je voudrais avant tout remercier le professeur Amstrong pour ses conseils ainsi que les
deux techniciens du laboratoire, Stéphane et Yvan, pour leur aide et leur soutien pendant toute
la durée de mon travail.
3
SOMMAIRE
I INTRODUCTION
II RAPPELS ANATOMIQUES
A) Description morphologique et insertions du muscle oblique externe
B) Les autres muscles de la paroi abdominale
C) Innervation
D) Vascularisation
E) La région inguino- fémorale
III MATERIEL ET METHODES
A) Matériel
B) Méthodes
IV RESULTATS DES DISSECTIONS
A) Morphologie et insertions musculaires
B) Aponévrose du muscle oblique externe et ligne blanche
C) Rapports avec les autres muscles de la paroi abdominale
D) La région inguinale
E) Innervation et vascularisation du muscle oblique externe
V APPLICATION CHIRURGICALE : LES HERNIES DE L’AINE
VI CONCLUSION
VII BIBLIOGRAPHIE
4
I INTRODUCTION
Le muscle oblique externe de l’abdomen est un vaste muscle, large, aplati, peu épais. C’est le
plus superficiel des muscles de la paroi antéro-latérale de l’abdomen constituée, de la
superficie vers la profondeur, du muscle oblique externe, du muscle oblique interne et du
muscle transverse de l’abdomen.
Le muscle oblique externe, dont la direction générale des fibre est oblique caudalement et
médialement,est charnu dans sa partie postérieure et latérale, aponévrotique dans sa partie
antérieure. Le bord inférieur de son aponévrose forme le ligament inguinal et à la partie
inféro-médiale, l’aponévrose constitue un orifice triangulaire allongé vers le haut : l’anneau
inguinal superficiel, siège de l’extériorisation des hernies inguinales.
Ce muscle ainsi que les autres muscles de la paroi antéro-latérale de l’abdomen forment
l’appareil de soutien viscéral d’où le terme de sangle abdominale. Ils interviennent aussi dans
la mécanique respiratoire. C’est à travers ces muscles que l’on palpe les viscères abdominaux
et c’est leur réaction (défense ou contracture) qui traduit la souffrance péritonéale.
Nous allons étudier le muscle oblique externe dans ses insertions, ses rapports avec les autres
muscles de la paroi abdominale, son innervation, sa vascularisation et enfin le canal inguinal
pour comprendre la formation des hernies inguinales.
5
II RAPPELS ANATOMIQUES
A) Description morphologique et insertions
Le muscle oblique externe s’insert à la partie inférieure de la cage thoracique, à la face
externe et au bord inférieur des sept ou huit dernières côtes, par une série de digitations dont
la ligne d’insertion , oblique en bas et en arrière, décrit une courbe à concavité postérosupérieure. Les digitations s’imbriquent avec celles du muscle serratus pour les quatre ou cinq
premières côtes et avec celles du latissimus dorsi pour les trois ou quatre dernières.
La partie latérale de ce muscle, pratiquement verticale, est entièrement charnue et s’insert sur
l’extrémité antérieure de la crête iliaque au niveau de sa lèvre latérale et sur l’épine iliaque
antéro-supérieure.
Les autres fibres du corps charnu ont une direction oblique caudalement et médialement et se
prolongent par une vaste nappe aponévrotique qui s’étale du processus xiphoïde à la
symphyse pubienne et qui passe en avant du muscle droit de l’abdomen, en entrecroisant ses
fibres avec celles du côté opposé sur toute la hauteur de la ligne blanche.
Vue latérale du muscle oblique externe (d’après JP Chevrel)
cranial
avant
Le bord inférieur de l’aponévrose, tendu de l’épine iliaque antéro-supérieure au tubercule
pubien, est légèrement recourbé en arrière à la façon d’une gouttière, et forme le ligament
inguinal (arcade crurale).
Le ligament inguinal est donc une bandelette fibreuse légèrement incurvée, concave en haut,
tendue entre l’épine iliaque antéro-supérieure et l’épine du pubis. Elle délimite avec le rebord
antérieur de l’os coxal un large passage subdivisé par l’arcade ilio-pectinée en deux orifices :
l’orifice musculaire latéralement (le muscle ilio-psoas, le nerf cutané latéral de la cuisse et le
nerf fémoral), et l’orifice vasculaire médialement (branche fémorale du nerf génito-fémoral,
artère et veine iliaques externes, lymphonoeud).
6
Le ligament inguinal est constitué de trois types de fibres :
-des fibres propres, tendues de l’épine iliaque antéro-supérieure au tubercule pubien,
constituant le ligament inguinal externe de Henlé.
-des fibres de l’aponévrose du muscle oblique externe qui s’enroulent autour des
précédentes d’avant en arrière et de dehors en dedans (fibres réfléchies).
-des fibres propres plus profondes renforçant les précédentes et adhérant au fascia
transversalis : bandelette ilio-pubienne de Thomson.
Au dessus des vaisseaux fémoraux, les fibres réfléchies s’incurvent à nouveau, mais en sens
inverse, en constituant un ligament triangulaire falciforme appelé ligament lacunaire ou
ligament de Gimbernat. C’est par l’intermédiaire de ce ligament que la portion réfléchie de
l’aponévrose de l’oblique externe vient se fixer sur le bord antérieur de l’os coxal, au niveau
de la crête pectinéale ; les insertions de ce ligament sont communes avec celles de
l’aponévrose du muscle pectiné et d’une partie du pilier postérieur, l’ensemble formant un
épaississement fibreux connu sous le nom de ligament de Cooper.
Vue antérieure du muscle oblique externe ( d’après JP Chevrel)
haut
gauche
7
Etage fémoral de la région inguino-fémorale : orifices musculaire et vasculaire (d’après
Chevrel)
haut
gauche
A la partie inféro-médiale de l’aponévrose, entre le tubercule pubien et la symphyse, s’ouvre
une fente triangulaire allongée vers le haut, limitée par des renforcements fibreux : le pilier
latéral et le pilier médial.
Le pilier latéral s’insert en grande partie sur le tubercule pubien, certaines de ces fibres vont
jusqu’à la surface angulaire du pubis, d’autres s’incurvent pour rejoindre le pecten du pubis
(crête pectinéale) formant le ligament réfléchi ou lacunaire (ligament de Gimbernat).
Le pilier médial s’entrecroise sur la ligne médiane avec celui du côté opposé et se termine sur
la surface angulaire et le tubercule pubien controlatéraux.
La fente aponévrotique située entre ces deux piliers est limitée vers le haut par des fibres
transversales intercrurales ou fibres arciformes et vers le bas en profondeur par des
expansions du muscle oblique externe du côté opposé, formant le pilier réfléchi ou pilier
postérieur (anciennement dénommé pilier de Colles). Ainsi se trouve délimité l’anneau
inguinal superficiel où passe le cordon spermatique chez l’homme et le ligament rond chez la
femme.
Piliers de l’aponévrose du muscle oblique externe et anneau inguinal superficiel
haut
gauche
D’après JP
Chevrel
8
B) Les autres muscles de la paroi abdominale
Le muscle oblique interne
Il est situé à la face interne de l’oblique externe. Ses fibres ont une direction d’ensemble
oblique en haut, en avant et en dedans formant un éventail tendu depuis la crête iliaque
jusqu’au rebord costal inférieur, à la ligne blanche et au pubis.
Le muscle transverse de l’abdomen
Il est le plus profond des muscles larges de la paroi abdominale. Ses fibres ont une
direction horizontale et il s’étend du sommet des processus costiformes lombaires, en
arrière, à la ligne médiane en avant.
Vue latérale du muscle transverse (d’après JP Chevrel)
cranial
avant
Le muscle droit de l’abdomen
Il est tendu de la face antérieure du processus xiphoïde et des cartilages costaux 5.6.7 au
bord supérieure de la crête pubienne. Avec le muscle pyramidal, il est contenu dans une
gaine fibreuse appelée la gaine des droits constituée de deux parties :
-La partie antérieure qui est formée par la terminaison des muscles larges de
l’abdomen. On peut distinguer deux zones : une zone au dessus de l’ombilic où la gaine
est constituée par l’aponévrose du muscle oblique externe et le feuillet antérieur du
dédoublement de l’aponévrose du muscle oblique interne. Une zone en dessous de
l’ombilic où la gaine est constituée par les trois aponévroses des muscles larges. La zone
de transition dessine l’arcade de Douglas concave en bas qui est aussi appelée ligne
arquée.
9
-la partie postérieure où l’on peut distinguer deux zones là aussi : une zone au dessus
de l’ombilic formée par le feuillet postérieur du dédoublement de l’aponévrose du muscle
oblique interne et par celle du transverse ; et une zone au dessous de l’ombilic qui n’est
plus formée que par le fascia transversalis.
Vue antérieure de la paroi abdominale (d’après G Paturet)
haut
gauche
Coupe semi- schématique de la gaine des muscles droits avec en a au dessus de la ligne
arquée et en b au dessous de la ligne arquée (d’après JP Chevrel)
avant
droite
10
C)Innervation du muscle oblique externe :
L’innervation de la paroi antérieure et antéro-latérale est assurée par les nerfs intercostaux,
à partir du cinquième mais surtout du septième au onzième, par le nerf sous-costal
(improprement appelé douzième nerf intercostal), et les racines L1 et L2 du plexus
lombal, d’où naissent les nerfs ilio-hypogastrique (nerf grand abdomino-génital), ilioinguinal (nerf petit abdomino-génital) (L1) et le nerf génito-fémoral (nerf génito-crural,
L2).
La direction générale de ces nerfs est oblique en bas, en dedans et en avant. Les nerfs
intercostaux, arrivés à l’extrémité antérieure de l’espace intercostal correspondant,
cheminent entre les muscles transverses et obliques internes (plancher neuro-vasculaire),
puis entre les muscles oblique interne et oblique externe avant de pénétrer dans la gaine du
muscle droit par le feuillet profond. Chacun de ces nerfs donne un rameau perforant latéral
qui émerge des digitations d’insertion du muscle oblique externe et qui envoie des
ramifications aux téguments de la partie latérale de la paroi abdominale.
Le nerf ilio-hypogastrique (L1) se termine par une branche abdominale à la partie caudale
du muscle droit où il innerve également le muscle pyramidal et une branche génitale qui
rejoint le cordon spermatique en s’anastomosant avec le nerf ilio-inguinal le plus souvent.
Le nerf ilio-inguinal (L1) participe par sa branche génitale à la commande des muscles
latéraux mais n’atteint pas le muscle droit ; il donne également une branche terminale
génitale sur la face antérieure du cordon
Le nerf génito-fémoral (L2) intervient par la commande du muscle crémaster qui est issu
du muscle oblique interne, il est responsable du réflexe crémastérien.
La métamérisation de ces nerfs n’est pas totale car il existe des anastomoses entre eux.
Schéma de l’innervation de la paroi abdominale : systématisation d’un nerf thoracoabdominal (d’après JP Chevrel) :
avant
droite
11
D)Vascularisation
Artérielle :
Le muscle oblique externe est richement vascularisé. Il reçoit ses artères principalement des
quatre dernières artères intercostales et des artères lombaires, les rameaux issus de ces artères
abordent le muscle par sa face profonde, et chaque artère possède un territoire qui lui est
propre.
Accessoirement il est vascularisé par les artères circonflexes iliaques profonde et superficielle
et par la sous-cutanée abdominale. L’artère iliaque circonflexe profonde naît sur le côté
externe de l’artère iliaque externe et se dirige vers l’épine iliaque antéro-supérieure en
cheminant en arrière du ligament inguinal entre la bandelette ilio-pubienne et le fascia
transversalis. Elle est anastomosée avec l’artère épigastrique inférieure qui naît de l’artère
iliaque externe en arrière de l’anneau inguinal profond qu’elle contourne sur son bord médial,
constituant à la fois un repère chirurgical et un danger dans la cure des hernies de l’aine. Les
artères intercostales sont aussi anastomosées avec des branches collatérales externes de
l’artère épigastrique inférieure.
Veineuse :
Les veines sont satellites des artères. Les veines épigastriques et circonflexes iliaques se
terminent dans la veine iliaque externe, les veines lombaires vont à la veine cave inférieure et
aux veines azygos, la veine sous-cutanée abdominale se jette dans la veine saphène interne.
Lymphatique :
Le drainage lymphatique se fait vers le haut vers les chaînes thoraciques internes, latéralement
vers les lymphatiques lombales, en bas vers la chaîne iliaque externe et les nœuds
lymphatiques inguinaux.
Schéma de la vascularisation artérielle.
haut
gauche
12
E) La région inguino-fémorale :
C’est une région frontalière entre la paroi abdominale antéro-latérale, la racine de la cuisse et
la région génitale externe. Elle est centrée par un pertuis ostéo-musculaire, l’orifice musculopectinéal.
Le canal inguinal est un passage en chicane entre les plans pariétaux. Il possède deux
orifices : l’anneau inguinal superficiel et l’anneau inguinal profond.
L’anneau inguinal superficiel, partie antérieure du canal inguinal, est limité par le pilier
médial et le pilier latéral du muscle oblique externe et livre passage au cordon spermatique ou
au ligament rond.
L’orifice musculo-pectinéal est une zone de faiblesse dans laquelle seul le fascia transversalis,
qui l’occulte en profondeur, est résistant aux pressions intra abdominales. Cet orifice est
limité :
-en haut par le tendon conjoint (appelé aussi faux inguinale), partie basse de l’union
des fibres des muscles oblique interne et transverse
-médialement par le bord latéral du muscle droit de l’abdomen dans sa portion suspubienne.
-en bas par la branche crâniale du pubis, dont le pecten est doublé par le ligament
pectiné ou de Cooper.
-latéralement par le ligament qui le divise en deux étages : inguinal en haut et fémoral
en bas.
Le fascia transversalis occulte en profondeur l’orifice musculo-pectinéal.. D’autre part, il
descend bas et se prolonge avec le périoste de la crête iliaque et du corps du pubis, il participe
d’ailleurs à la formation du ligament pectiné. Il adhère aussi aux vaisseaux iliaques externes
puis fémoraux se confondant avec leur gaine vasculaire. En dedans des vaisseaux, il adhère à
la face postérieure de l’arcade fémorale, puis de l’anneau fémoral et du ligament lacunaire
formant à ce niveau une mince cloison : le septum fémoral au sein de l’anneau fémoral.
A l’étage inguinal ce fascia est le siège d’un orifice, l’anneau inguinal profond dû à une
évagination de ce fascia à travers le canal inguinal, évagination qui revêt le cordon
spermatique et l’accompagne dans son trajet formant le fascia spermatique interne. L’orifice
profond est renforcé à ce niveau par le ligament interfovéolaire (ligament de Hesselbach) qui
passe sous l’aisselle du cordon spermatique, s’étendant de l’épine iliaque antéro-supérieure à
la ligne arquée. Cet orifice profond est situé au dessus du tiers moyen de l’arcade inguinale
entre le ligament interfovéolaire et la terminaison des fibres des muscles oblique interne et
transverse.
La paroi postérieure du canal inguinal présente une zone triangulaire translucide constituée
par le fascia transversalis : c’est le triangle inguinal, appelé aussi fossette inguinale moyenne
limitée :
-en bas par la bandelette ilio-pubienne de Thomson
-en dedans par le bord latéral du tendon conjoint
-en dehors par le bord médial du ligament interfovéolaire.
Le triangle inguinal correspond à la zone de faiblesse de la paroi postérieure du canal
inguinal : c’est à ce niveau que s’engagent les hernies inguinales directes.
13
haut
gauche
avant
gauche
haut
gauche
Schémas d’après
JP Chevrel
14
haut
droite
Schéma d’après
JP Chevrel
15
III MATERIEL ET METHODES DE DISSECTION
A) Matériel utilisé :
Afin d’étudier le muscle oblique externe, sept sujets ont été disséqués :
-sujet masculin frais de 80 ans qui avait une cicatrice due à une laparotomie médiane
-sujet féminin frais de 101 ans
-sujet masculin frais de 59 ans
-sujet féminin frais de 88 ans
-tronc féminin formolé de 88 ans
-tronc masculin formolé de 82 ans
-tronc masculin formolé de 67 ans.
Pour ce qui est des instruments, il a été utilisé les matériaux suivants :
-bistouris n°4 à lame de 23
-pinces à disséquer
-ciseaux droits pointus ou courbes à bouts ronds
-pinces à clamper
-écarteurs
-portes aiguilles
-fils et aiguilles
-burin et pince
-scie circulaire
-mélange de latex coloré et d’acide acétique
-lampe
-congélateur
B) Méthodes
Schéma de la voie d’abord antérieure
Une voie d’abord principale a été utilisée pour
les dissections : la paroi abdominale fut incisée
au niveau de la ligne médiane, de la xiphoïde à
la symphyse pubienne et contournant l’ombilic
de chaque côté, puis au niveau du bord inférieur
du grill costal et des racines des membres
inférieurs,allant de la symphyse pubienne et
passant le long de l’arcade crurale jusqu’à
l’épine iliaque antéro-supérieure et la crête
iliaque (ligne cutanée de Malgaigne). La peau et
le tissu celluleux sous-cutané étaient ainsi
réclinés de chaque côté.
haut
gauche
16
La première dissection a été réalisée sur un sujet frais masculin de 80 ans. Après avoir
soulevé les plans cutanés et cellulo-graisseux, nous avons observé le muscle oblique externe
et découvert ses insertions costales et sur la crête iliaque. Puis nous avons incisé le muscle
oblique externe au niveau de la ligne médiane et de la racine de cuisse pour pouvoir le récliner
et ainsi observer le muscle oblique interne, rapport postérieur de l’oblique externe, et le
muscle droit de l’abdomen. Enfin nous avons récliné le muscle droit pour apercevoir les
vaisseaux épigastriques. Nous n’avons pas pu étudié la ligne blanche car le sujet présentait
une cicatrice de laparotomie médiane et par conséquent la ligne blanche n’était pas intègre.
Cette dissection a été réalisée sur le côté gauche du sujet.
La deuxième dissection a été réalisée sur un sujet frais féminin de 101 ans. Après avoir
soulevé et récliné le plan cutané, nous avons cherché dans le tissu cellulo-graisseux les
branches perforantes latérales des nerfs intercostaux au niveau de l’imbriquement entre les
digitations du muscle oblique externe et du serratus ainsi que du latissimus dorsi. Cette
dissection a été effectuée du côté droit de l’abdomen.
La troisième dissection a été réalisée sur un sujet frais masculin de 59 ans. Après avoir utilisé
la voie d’abord précédemment citée, nous avons mis en évidence la ligne blanche avec
l’entrecroisement des fibres de l’aponévrose du muscle oblique externe.
La quatrième dissection a été réalisée sur un sujet féminin frais de 88 ans. Il a été effectué une
injection artérielle et veineuse de latex coloré, en rouge pour les artères et en bleu pour les
veines. Le but de cette injection était de colorer les vaisseaux fémoraux, les vaisseaux
épigastriques ( leurs branches et leurs anastomoses).
A cette fin, l’artère et la veine iliaques externes en haut, et l’artère et la veine fémorales
communes, après avoir été disséquées, ont été clampées, du côté gauche. Puis des cathéters
ont été introduits dans l’artère et la veine fémorale au dessus des clamps pour permettre
l’injection. Celle-ci a été réalisée en deux temps :
-premièrement, il a été injecté 35 millilitres de latex coloré liquide, en correspondance
avec le code conventionnel de couleur, dans l’artère et la veine.
-puis, dans un deuxième temps, une quantité égale à 5 millilitres d’acide acétique a été
introduite, de façon à ce que le latex prenne en masse dans les vaisseaux et forme un solide
moulant les parois.
La cinquième dissection a été réalisée sur une pièce formolée, tronc d’un sujet féminin de 88
ans. Après avoir soulevé et récliné les plans cutanés et cellulo-graisseux, nous avons étudié la
partie inférieure et inféro-médiale de l’aponévrose de l’oblique externe (ligament inguinal,
piliers de l’oblique externe et l’orifice inguinal superficiel. La dissection a été effectuée des
deux côtés. Sur le côté gauche, il y avait une hernie inguinale extériorisée au niveau de
l’orifice inguinal superficiel.
La sixième dissection a été réalisée sur une pièce formolée, tronc d’un sujet masculin de 82
ans. Cette dissection a nécessité des préparations supplémentaires. Le tronc formolé a été
congelé. Après 48 heures de congélation, la pièce a été coupée à la scie circulaire afin d’isoler
uniquement la paroi abdominale antérieure entre le processus xiphoïde et la symphyse
pubienne verticalement, du plan cutané au plan péritonéal sagitalement et d’une épine iliaque
antéro-supérieure à l’autre transversalement.
Après la décongélation des pièces et l’ablation des viscères abdominaux restants, cette pièce a
pu être abordée par voie antérieure de la même façon que les autres sujets, mais aussi par voie
postérieure : après avoir soulevé le plan péritonéal et réséqué le tissu cellulo-graisseux de
17
l’espace pré péritonéal, le fascia transversalis ainsi que l’orifice inguinal profond et les
vaisseaux ont été étudiés. Nous avons pu constater que le sujet avait une cicatrice de
laparotomie médiane ainsi qu’une cure herniaire bilatérale. Puis, une transillumination a été
effectuée : nous avons placé une lampe en avant de la face externe de la paroi de manière à
éclairer la face postérieure ou interne de la paroi abdominale antérieure dans le but de
visualiser le croisement des fibres de l’aponévrose de l’oblique externe pour mieux apprécier
les piliers postérieurs et médiaux.
La septième dissection a été réalisée sur une pièce formolée, tronc d’un sujet masculin de 67
ans. Après un abord antérieur et après avoir récliné le tissu cutané, nous avons cherché dans le
tissu cellulo-graisseux les branches perforantes latérales des nerfs intercostaux. Puis nous
avons récliné le muscle oblique externe pour apprécier à sa face profonde son innervation et
sa vascularisation. Nous avons ensuite étudié la partie inférieure de son aponévrose pour
mettre en évidence le pilier latéral, l’orifice superficiel, le ligament inguinal. Enfin nous avons
incisé et récliné l’aponévrose pour visualiser l’anneau inguinal profond et ses rapports.
18
IV RESULTAT DES DISSECTIONS
A)Morphologie et insertions musculaires du muscle oblique externe :
Après avoir réalisé une voie d’abord antérieure puis récliné le tissu cutané et cellulo-graisseux sur un
sujet formolé (sujet 7),lors de la septième dissection, le muscle oblique externe apparaît avec son corps
charnu et son aponévrose. Ce muscle est très large, aplati,peu épais.
Photo 1 : Vue générale de l’oblique externe en vue antérieure
médial
caudal
Insertions
costales de
l’oblique
Muscle
pectoralis
major
externe
Partie
charnue de
l’oblique
Aponévrose
de l’oblique
externe
externe
Insertion sur
la crêteiliaque
ombilic
Epine iliaque
antéro
supérieure
19
Sur un sujet frais , lors de la première dissection, après un abord antéro-latéral et après avoir
récliné la peau et le tissu sous-cutané, nous pouvons observer les insertions sur les sept
dernières côtes par des digitations qui s’intriquent avec celles du muscle serratus, le latissimus
dorsi ayant été récliné. La ligne d’insertion décrit une courbe à concavité postéro-supérieure
Photo 2 : insertions costales de l’oblique externe en vue latérale gauche
avant
Pectoralis
major
caudal
Corps charnu
de l’oblique
externe
Digitations
d’insertion du
serratus
s’intriquant
avec
l’oblique
externe
Digitation
d’insertion de
l’oblique
externe sur la
7ème côte
Latissimus
dorsi récliné
20
Chez ce même sujet, nous avons observé les insertions de l’oblique externe par des fibres
charnues sur l’extrémité antérieure de la crête iliaque gauche (an niveau de la lèvre latérale)
Photo 3 : Vue latérale gauche montrant l’insertion sur la crête iliaque
avant
Rebord costal
gauche
Fibres
charnues qui
ont une
direction
oblique
caudalement
et
médialement
Insertion
sur la crête
iliaque
Douzième
côte
21
B)Aponévrose du muscle oblique externe et ligne blanche :
Les fibres du corps charnu de l’oblique externe se prolongent par une vaste nappe
aponévrotique, qui s’étale du processus xiphoïde à la symphyse pubienne et qui passe en
avant du muscle droit de l’abdomen, en entrecroisant ses fibres avec celles du côté
controlatéral sur toute la hauteur de la ligne blanche. La ligne blanche a été mise en évidence
lors de la troisième dissection.
Photo 4 : vue antérieure de la paroi abdominale montrant la ligne blanche :
Ligne
blanche
gauche
ombilic
bas
Intersection
tendineuse
du muscle
droit
Aponévrose de l’oblique
externe recouvrant le
muscle droit
Portion charnue de l’oblique externe
dont les fibres ont une direction oblique
caudalement et médialement
22
Photo 5 : zoom sur la ligne blanche montrant l’entrecroisement des fibres
aponévrotiques de l’oblique externe :
haut
gauche
Direction
caudale et
médiale des
fibres
Intersection
tendineuse du muscle
droit
Ligne blanche constituée de l’entrecroisement
des fibres aponévrotiques de l’oblique externe
23
C) Rapports du muscle oblique externe avec les autres muscles de la
paroi abdominale :
Sur la première dissection (avec le sujet 1), nous avons pu observer , après avoir récliné le
muscle oblique externe : le muscle oblique interne, musculo-aponévrotique, qui se situe à la
face interne de l’oblique externe dont les fibres ont une direction oblique en haut, en avant ,
en dedans et qui est tendu entre la crête iliaque, le rebord costal inférieur, la ligne blanche et
le pubis ; il a globalement une forme d’éventail. Nous avons aussi mis en évidence le muscle
droit dont la paroi est recouverte par l’aponévrose de l’oblique externe et qui est situé
médialement par rapport à l’oblique externe et l’oblique interne.
Photo 6 : vue antérieure de la paroi abdominale
haut
gauche
24
Ligne
blanche
perforée
séquelle
d’une
laparotomie
médiane
Rebord costal
inférieur
Corps charnu
de l’oblique
interne
Portion
aponévrotique de
l’oblique interne
Partie
charnue du
muscle droit
récliné
Intersection
tendineuse du droit
Fibres
musculaires
de l’oblique
externe :
direction
caudale et
médiale
Vaisseaux
épigastriques
inférieurs à la face
latérale et
postérieure du droit
Aponévrose du
muscle oblique
externe
Photo 7 : Vue antérieure de la paroi abdominale avec l’oblique externe récliné :
gauche
caudal
25
Insertion sur le
rebord costal de
l’oblique interne
gauche
caudal
Corps charnu de l’oblique
interne en forme d’éventail
dont les fibres sont
orientées vers le haut,
l’avant et le dedans
Insertion de
l’oblique
interne sur les
deux tiers
antérieurs de
la crête
iliaque
Portion
aponévrotique de
l’oblique interne
Vaisseaux
épigastriques
inférieurs
Muscle droit
de l’abdomen
récliné
Ligne
blanche
perforée
26
D) La région inguinale
Lors de la septième dissection,nous avons mis en évidence le bord inférieur de l’aponévrose
de l’oblique externe, tendu de l’épine iliaque antéro-supérieure au tubercule pubien, qui est
légèrement recourbé en arrière à la façon d’une gouttière, et forme le ligament inguinal.
Photo 8 : bord inférieur de l’aponévrose du muscle oblique externe du côté droit
gauche
Fascia
transversalis
caudal
Cordon
spermatique
Pilier médial
Pilier
latéral
Epine iliaque
antéro-
supérieure
27
Nerf cutané
latéral de la
cuisse
Bord
inférieur de
l’aponévrose
de l’oblique
externe
recourbé en
forme de
gouttière
On peut aussi observer sur cette photo, le pilier externe et le pilier médial de l’aponévrose du
muscle oblique externe délimitant l’anneau inguinal superficiel où passe le cordon
spermatique.
Photo 8 : vue antérieure de l’anneau inguinal superficiel avec les piliers de l’oblique
externe, le pilier médial étant récliné
Tendon
conjoint
gauche
caudal
Pilier médial
récliné
Pilier latéral
Pilier
postérieur
Muscle
pectiné
Cordon
spermatique
Branche
génitale du
nerf génito
fémoral
On a donc pu observer sur cette photo le pilier médial qui s’insert sur le
Tubercule pubien controlatéral, le pilier externe dont l’insertion est cachée
Par le cordon spermatique et le pilier postérieur qui correspond à l’expansion
De fibres du muscle oblique externe controlatéral. Ces piliers délimitent l’anneau inguinal
superficiel . D’autre part , on peut noter la présence d’une branche génitale du nerf génitofémoral à la face postérieure du cordon spermatique.
28
Lors de la cinquième dissection, il a été utilisé un sujet féminin formolé pour mettre en
évidence l’orifice inguinal superficiel car il est traversé par le ligament rond chez une femme
contrairement à l’homme où il est traversé par le cordon spermatique. D’autre part, ce sujet
présentait une hernie inguinale extériorisée dans cet orifice.
Photo 9 : vue antérieure de l’orifice inguinal superficiel chez un sujet féminin
haut
gauche
Pilier latéral
Pilier médial
Fibres
arciformes
Tubercule
pubien
recouvert par
les piliers
médiaux qui
s’entrecroisent
Hernie
inguinale
comblant
l’anneau
superficiel
On remarque sur cette photo la présence de fibres arciformes ou intercrurales qui limitent
vers le haut l’anneau inguinal superficiel entre les deux piliers.
29
Après avoir réséqué le sac herniaire, on peut mettre en évidence le contenu herniaire qui est
composé d’intestin grêle, de l’intriquement de fibres du rameau génital du nerf ilio-inguinal.
De plus on peut observer le ligament rond, qui était caché dans la photo précédente par le sac
herniaire, et qui rejoint le mont du pubis et la grande lèvre.
Photo 10 : vue antérieure de l’orifice inguinal superficiel après dissection du sac
herniaire
haut
Sac herniaire
péritonéal
réséqué et
récliné
gauche
Fibres
intercrurales
Pilier externe
Pilier médial
Intestin grêle
Pilier
postérieur
Ligament
rond
rejoignant le
mont du
pubis
Branches
intriquées du
nerf génitofémoral
Muscle
pectiné
30
Au cours de la septième dissection, nous avons mis en évidence, du côté gauche,le pilier
externe qui possède des fibres s’insérant sur la surface angulaire du pubis et des fibres
s’incurvant pour rejoindre le pecten du pubis formant un ligament falciforme : le ligament
réfléchi ou lacunaire (ligament de Gimbernat) dont l’insertion est commune avec les fibres de
l’aponévrose du muscle pectiné.
Photo 11 : pilier externe du muscle oblique externe gauche
avant
gauche
Pilier externe
tenu par la
pince
Fibres du
pilier
externe
s’insérant
sur la
surface
angulaire
du pubis
Cordon
spermatique
récliné
Ligament
inguinal
Fibres du pilier externe
formant le ligament
lacunaire
Aponévrose
du muscle
pectiné
Puis nous avons sectionné et récliné le pilier médial pour apprécier la face interne du pilier
latéral se prolongeant par le ligament inguinal. L’aponévrose de l’oblique externe étant
réclinée, on peut observer le muscle oblique interne ainsi que la faux inguinale : union des
31
muscles oblique interne et transverse qui est la limite supérieure de l’orifice musculopectinéal et du canal inguinal.
Photo 12 : vue antérieure de l’orifice inguinal superficiel après avoir réséqué et récliné le
pilier médial
haut
Muscle droit
de l’abdomen
Muscle
oblique
interne
gauche
Rameau
génital du
nerf ilioinguinal qui
va passer à la
face
antérieure du
cordon
Faux
inguinale
Face interne
du pilier
latéral
Cordon
spermatique
Ligament
inguinal
Pilier médial
récliné
Fibres
intercrurales
32
Enfin, nous avons soulevé la faux inguinale pour observer l’orifice profond du canal inguinal
Photo 13 : vue antérieure de l’orifice profond du canal inguinal
bas
gauche
Faux inguinale
soulevée et tendue
par une pince
Ligament
interfovéolaire
Fascia
transversalis
à la face
profonde de
la faux
inguinale
Cordon
récliné
Ligament
pectiné ou de
Cooper
Orifice
inguinal
profond
Tendon
conjoint
Pilier latéral
Vaisseaux
épigastriques
inférieurs
Ligament
inguinal
On peut observer sur cette photo, la paroi postérieure du canal inguinal qui s’étend de dehors
en dedans, de l’orifice inguinal profond à l’insertion du tendon conjoint sur le pubis. Elle est
constituée par le fascia transversalis, renforcé par le ligament interfovéolaire, le tendon
conjoint, le pilier postérieur dans sa partie la plus interne et le ligament de Henlé que l’on ne
voit pas sur cette photo qui est situé en dehors du bord externe du droit et en arrière du tendon
conjoint qu’il renforce.
33
La sixième dissection a été effectuée dans le but d’observer la face profonde de la paroi
abdominale et la transillumination devait permettre de visualiser l’entrecroisement des fibres
des piliers de l’oblique externe. Cependant, le sujet utilisé avait subi une laparotomie médiane
pour une cure herniaire bilatérale ce qui fait qu’il a été difficile de soulever et de récliner le
péritoine et donc qu’il n’a pas été possible d’étudier l’orifice profond du canal inguinal.
D’autre part, la transillumination n’a pas permis de visualiser le trajet et l’entrecroisement des
fibres des piliers .
Photo 14 : Transillumination de la région inguinale en vue postérieure
haut
droite
Ligne arquée
Séquelles de
la
laparotomie
médiane
Vaisseaux
épigastriques
inférieurs
Muscle droit
de l’abdomen
recouvert par
le fascia
transversalis
Canal
déférent
Une partie
de la
symphyse
pubienne a
été enlevée
pour mieux
voir les
fibres des
piliers sans
aucun
résultat
Vaisseaux iliaques
externes : artère en
dehors et veine en
dedans
34
E)Innervation et vascularisation du muscle oblique externe
La septième dissection a permis de visualiser l’innervation et la vascularisation du muscle
oblique externe après avoir effectué une voie d’abord antérolatérale. Nous avons pu mettre en
évidence des branches perforantes des nerfs intercostaux qui traversent le muscle oblique
externe pour atteindre les téguments de la paroi latérale. Ces branches perforantes émergent
entre les digitations d’insertion costale du muscle oblique externe, du serratus et du latissimus
dorsi et sont alignées suivant la ligne axillaire moyenne.
Photo 15 : vue antérolatérale droite de la paroi abdominale avec les branches
perforantes des nerfs intercostaux :
avant
caudal
Corps charnu
de l’oblique
externe
Digitations
du muscle
serratus
Latissimus
dorsi
Branches perforantes
latérales des nerfs
intercostaux
35
En effectuant un zoom au niveau de la région de la crête iliaque, on observe les branches
perforantes du nerf subcostal (improprement appelé douzième nerf intercostal) qui vont aller
jusque dans la partie supérieure de la région fessière, et un rameau perforant du nerf iliohypogastrique (rameau fessier) qui se termine, comme le subcostal, dans les téguments de la
partie supérieure de la région fessière.
Photo 16 : la région de la crête iliaque
avant
caudal
Rameaux
perforants du
nerf subsostal
Rameau
perforant du
nerf iliohypogastrique
Rameau
musculo
cutanée d’une
artère
lombale
perforant
l’aponévrose
lombodorsale
Aponévrose
lombodorsale
36
Après avoir récliné le latissimus dorsi puis l’oblique externe, on peut observer les branches
des nerfs intercostaux ainsi que les branches des artères intercostales à la face profonde de
l’oblique externe. Le muscle oblique externe est donc richement vascularisé par les artères
intercostales principalement des quatre dernières intercostales
Photo 17 : vue antérolatérale droite de la paroi avec le muscle oblique externe récliné
montrant les branches des nerfs intercostaux et des artères intercostales :
avant
bas
Muscle
intercostal
externe
Muscle
oblique
interne
Branche du
dixième nerf
intercostal
Branche de la
dixième
artère
intercostale
37
Muscle oblique
externe récliné
Il y a donc une innervation de l’oblique externe à sa face profonde par des branches latérales
des nerfs intercostaux, principalement des quatre derniers nerfs intercostaux. D’autre part, ces
branches latérales des nerfs sont accompagnées de branches des artères intercostales qui
vascularisent richement l’oblique externe permettant l’utilisation de lambeaux d’oblique
externe comme couverture de perte de substances thoraco abdominale, couverture pour le
membre supérieur, pour la reconstruction du sein, de la paroi abdominale lors
d’hemipelvectomies.
D’autre part, nous avons pu observer sur les photos 8, 10, 12, la présence de branches
génitales du nerf ilio-inguinal sur la face antérieure du cordon spermatique et de branches
génitales du nerf génito-fémoral à la face postérieur du cordon. Cette branche du nerf génitofémoral est responsable du réflexe crémastérien car elle innerve le muscle crémaster qui
provient de l’oblique interne. Il y a de nombreuses variations des branches de ces deux nerfs.
Leur présence au niveau de la région inguinale implique une grande précaution dans le
chirurgie réparatrices des hernies inguinales, des cures herniaires pour éviter des névralgies
postopératoires en lésant ces nerfs.
La quatrième dissection devait permettre, par l’injection de latex coloré dans les vaisseaux
fémoraux, de visualiser la vascularisation de la paroi antérieure et antéro-latérale qui dépend
des vaisseaux épigastriques inférieurs et circonflexes iliaques profonds principalement.
Cependant l’injection veineuse n’a pas bien fonctionné certainement du fait que la veine
saphène n’avait pas été clampée. De plus, l’injection artérielle n’a pas permis de bien
visualiser certaines artères notamment des branches perforantes de l’artère circonflexe iliaque
profonde qui peuvent vasculariser le muscle oblique externe par sa face profonde.
Photo 18 : origine de l’artère épigastrique inférieure et de l’artère circonflexe iliaque
profonde
38
médial
haut
Branche
perforante
artérielle
antérieure
Muscle droit
de l’abdomen
Veine
épigastrique
inférieure
Artère
épigastrique
inférieure
Artère
fémorale
Artère iliaque
externe
gauche
Artère
circonflexe
iliaque
superficielle
Artère
circonflexe
iliaque
profonde qui
se divise en
deux
branches
Ligament
inguinal
Muscle
transverse
Plan
neurovasculaire
entre l’oblique
interne et le
transverse
L’artère fémorale devient, après le passage du ligament inguinal, l’artère iliaque externe qui
donne naissance sur son bord externe à l’artère circonflexe iliaque profonde et sur son bord
interne à l’artère épigastrique inférieure.
Il y a donc trois axes de vascularisation au niveau de la paroi abdominale antérieure : un axe
vertical médian (artère épigastrique inférieure qui s’anastomose avec l’épigastrique
supérieure), un axe supéro-externe par les artères intercostales et un axe inféro-interne avec
39
l’artère circonflexe iliaque profonde. Mais pour le muscle oblique externe ce sont surtout les
artères intercostales qui interviennent, elles sont de plus anastomosées avec l’artère
épigastrique inférieure et l’artère circonflexe iliaque profonde. L’artère iliaque circonflexe
profonde peut aussi donner des branches perforantes pour le muscle oblique externe mais elles
n’ont pas pu être visualisées sur cette dissection.
40
V APPLICATION CHIRURGICALE : LES HERNIES DE L’AINE
Les hernies de l’aine s’extériorisent en franchissant le fascia transversalis par le trou musculopectinéal, zone de faiblesse de la région de l’aine, située entre le bord inférieur du petit
oblique et la crête pectinéale.
Epidémiologie des hernies de l’aine :
Elles constituent une des affections chirurgicales les plus répandues. Elles se voient surtout
chez l’homme (85%), avec deux pics de fréquence : la période néonatale et à partir de 50 ans.
Etiologie, mécanismes physiopathologiques :
Il est possible de distinguer deux types de hernies : les hernies congénitales et les hernies de
faiblesse :
-Les hernies congénitales sont permises par la persistance d’un diverticule péritonéal
dans le canal inguinal : le canal péritonéo-vaginal chez l’homme et le canal de Nuck chez la
femme. Ces hernies sont toujours indirectes
-Les hernies de faiblesse sont déterminées par la poussée abdominale, le point de
faiblesse étant représenté par l’orifice musculo-pectinéal. Elles sont le plus souvent directes.
Cependant cette distinction entre ces deux types de hernies n’est pas suffisante et il existe des
classifications qui permettent aussi d’apprécier le résultat des différentes interventions. La
classification de Nyhus distingue quatre types de hernies :
Les hernies de type 1 sont des hernies inguinales indirectes où l’orifice profond est de
taille et de structure normales.
-Les hernies de type 2 sont des hernies inguinales indirectes dans lesquelles l’anneau
inguinal est élargi, mais la face postérieure du canal est normale
-Les hernies de type 3 comportent trois catégories
-le type 3a représente les hernies inguinales directes, extériorisées à travers un
fascia transversalis affaibli.
-le type 3b correspond à des hernies inguinales indirectes avec dilatation
importante de l’anneau inguinal
-les hernies de type 3c sont des hernies fémorales
-Les hernies de type 4 sont les hernies récidivées.
Anatomopathologie :
Il y a deux types d’ hernies de l’aine : les hernies fémorales et les hernies inguinales
Hernies fémorales :
Elles franchissent le trou musculo-pectinéal au dessous du ligament inguinal. Elles sont assez
rares (6%) et elles se voient surtout chez la femme dont elles représentent plus du tiers des
hernies de l’aine. Dans la forme commune, le sac péritonéal, épais et surchargé de graisse,
s’insinue le plus souvent entre la veine fémorale et le ligament lacunaire pour s’épanouir à la
racine de la cuisse en restant en général de petite taille.
41
Hernies inguinales :
Elles franchissent le trou musculo-pectinéal au dessus du ligament inguinal. Elles représentent
90% des hernies de l’aine, affectent neuf fois sur dix le sexe masculin et se répartissent en
deux variétés principales : les hernies obliques externes ou indirectes et les hernies directes.
-les hernies obliques externes : ce sont les plus fréquentes (près de 50% des hernies
de l’aine). Elles se voient surtout dans le sexe masculin. Le sac péritonéal (canal péritonéovaginal) s’insinue à travers l’orifice profond du canal inguinal (fossette inguinale externe) en
dehors des vaisseaux épigastriques puis emprunte le trajet oblique du cordon. Elle peut aussi
descendre jusque dans la bourse. Dans le sexe féminin, elle est 25 fois moins fréquente. Le
sac (canal de Nuck persistant) emprunte le trajet du ligament rond.
-Les hernies directes : très rares chez la femme, elles représentent le tiers des hernies
de l’aine. Refoulant le fascia transversalis aminci, elles s’insinuent dans la fossette inguinale
moyenne, en dedans des vaisseaux épigastriques, au point le plus faible de la région inguinale.
Indépendante du cordon, la hernie s’extériorise directement à l’orifice superficiel du canal
inguinal mais restent en général peu volumineuse.
Traitement :
Pour prévenir efficacement la récidive, la cure chirurgicale doit associer un temps
d’exploration avec suppression du ou des sacs herniaires et un temps de réfection pariétale
obturant efficacement le trou musculo-pectinéal dans le plan du fascia transversalis
Nous envisagerons ici la cure par voie inguinale et par voie pré péritonéale.
Cure par voie inguinale :
Le chirurgien effectue une incision oblique ou transversale. Le cordon est isolé et ouvert à la
recherche d’un sac oblique externe qui est réséqué au niveau de l’orifice profond. L’incision
du fascia transversalis assure le repérage du plan profond et permet d’explorer le canal
fémoral. La réfection pariétale prend le plus souvent la forme d’une reconstitution rétro
funiculaire de la paroi inguinale profonde (herniorraphie). Le plan musculo-aponévrotique des
muscles transverses et petit oblique (tendon conjoint) est abaissé en rideau en arrière du
cordon, rétrécissant et déportant en dehors l’orifice profond. Le tendon conjoint peut être fixé
sur la bandelette de Thomson et le ligament inguinal en un seul plan selon la technique de
Bassini, ou par deux surjets aller et retour selon la technique de l’hôpital Shouldice. Il peut
être amarré sur le ligament de Cooper et la gaine vasculaire grâce à une incision de
relâchement sur la gaine du droit selon la technique de Mac Vay. Une plastie de renforcement
peut être réalisée en glissant une pièce de tissu synthétique (matériel prosthétique) entre le
fascia transversalis et le péritoine, utilisée notamment dans la technique de Lichtenstein.
Cure par voie pré péritonéale :
Le chirurgien effectue une incision abdominale médiane ou horizontale. Le clivage de
l’espace celluleux permet l’abord direct et rapide des structures postérieures à réparer. Après
suppression du sac, le plan du fascia transversalis peut être reconstitué par suture. Le plus
souvent cette voie est utilisée pour renforcer le fascia par une grande pièce de tissu
synthétique obturant complètement le trou musculo-pectinéal.
Des études ont montré que la cure par voie pré péritonéale est associée à plus de
complications que la cure par voie inguinale.
42
VI CONCLUSION
Le muscle oblique externe est donc une vaste structure musculo-aponévrotique qui a un rôle
important dans la sangle abdominale, non dissociables des autres muscles de la paroi
abdominale antérieure, malgré sa faible épaisseur.
De plus, on peut l’utiliser par des lambeaux musculo-cutanés comme couverture de perte de
substances thoraco abdominales par exemple.
Enfin, ce muscle est important car il constitue la paroi antérieure de l’orifice musculopectinéal par son aponévrose et forme l’anneau inguinal superficiel où s’extériorisent les
hernies, pathologie extrêmement fréquente.
43
VII BIBLIOGRAPHIE
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44
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