classes ont notamment été incriminées : thiazidiques, stati-
nes et β2 mimétiques de longue durée d’action (LABAs). Une
étude canadienne sur les prescriptions de quinine, prescrite
pour « crampes musculaires », chez les adultes de plus de
50 ans avant et après début d’un traitement par ces médica-
ments apporte des données moins anecdotiques à partir des
données du registre de Colombie britannique (4,2 millions de
patients) sur 1 590 traitements diurétiques, 1 326 par stati-
nes et 576 par LABAs. Le ratio quinine après/avant était res-
pectivement de 1,47 (1,33-1,63 ; p < 0,001), 1,16 (1,04-1,29 ;
p = 0,004) et 2,42 (2,02-2,89 ; p < 0,001), confirmant que ces
médicaments augmentent le risque de crampes nocturnes
(toutefois peu en ce qui concerne les statines et les associa-
tions thiazidiques/diurétiques de l’anse). La prescription de
ces médicaments risque d’aggraver les symptômes chez des
patients souffrant déjà des crampes nocturnes.
Mots clés : crampe musculaire [muscle cramp]
Référence :
Garrison SR, Dormuth CR, Morrow RL, Carney GA, Khan KM. Nocturnal Leg Cramps and
Prescription Use That Precedes Them A Sequence Symmetry Analysis. Arch Intern Med.
2012;172:120-6.
Métoclopramide :
contre-indication avant 18 ans,
prudence après...
L’AMM du métoclopramide (Primpéran®et génériques) en
prévention des vomissements date des années 1960. Le ris-
que d’effets extrapyramidaux de ce neuroleptique est impor-
tant chez les enfants, avec comme principal facteur de risque
le surdosage. L’Afssaps [1] contre-indique son utilisation
chez les moins de 18 ans (9 février 2012) et en souligne les
risques neurologiques et cardiovasculaires chez l’adulte.
Une récente revue Cochrane [2] rappelait que la réhydratation
par voie orale est la pierre angulaire de la prise en charge de
la gastro-entérite aiguë chez l’enfant et l’adolescent. Si les
vomissements ne la permettent pas, la prise d’antiéméti-
ques peut être nécessaire. Quelques essais randomisés, sur
de faibles effectifs, ont montré qu’une dose orale unique
d’ondansétron réduit le taux d’hospitalisation et la nécessité
de réhydratation par voie IV.
Pour mémoire, les indications du métoclopramide sont ex-
trêmement limitées chez les moins de 20 ans en Grande Bre-
tagne depuis 2006 [3].
Mots clés : antiémétiques, dyskinésies [antiemetics; dyski-
nesias]
Références :
1. Afssaps. Primpéran®et éngériques (métoclopramide) contre-indication chez l’enfant et
l’adolescent. Février 2012.
2. Fedorowicz Z, Jagannath VA, Carter B. Antiemetics for reducing vomiting related to
acute gastroenteritis in children and adolescents. Cochrane Database of Systematic Re-
views 2011, Issue 9. Art.No.: CD005506. DOI: 10.1002/14651858.CD005506.pub5.
3. British National Formulary for Children. London : British Medical Association, Royal
Pharmaceutical Society of Great Britain, the Royal College of Paediatrics and Child Health,
and the Neonatal and Paediatric Pharmacists Group ; 2006.
Diarrhée prolongée sous IPP
La FDA américaine a enregistré de nombreuses déclarations de
diarrhées à Clostridium difficile chez les patients prenant un
traitement par IPP. La plupart concernaient des personnes
âgées, ou atteintes de maladies chroniques et/ou de patholo-
gies associées, ou qui avaient pris des antibiotiques à large
spectre, facteurs prédisposant connus. Cependant, la respon-
sabilité des IPP ne peut être définitivement exclue et la prise
d’IPP a pu aggraver le risque. La FDA a également examiné
28 études d’observation : 23 montraient un risque d’infection
ou de maladie (diarrhée comprise) à Clostridium difficile de 1,4 à
2,75 fois plus élevé sous IPP qu’en son absence ; les données
cliniques rapportées dans 5 études signalaient chez certains
patients des colectomies et quelques (rares) décès. Les études
publiées ne permettent pas toujours d’évaluer la force de l’asso-
ciation entre IPP et infection à Clostridium difficile et ne fournis-
sent pas assez de données sur la relation entre le risque et les
doses ou la durée d’utilisation des IPP, ou les circonstances
(prescription médicale ou auto-prescription). Cependant, la FDA
considère que les faits sont suffisamment probants pour que la
responsabilité du Clostridium difficile soit évoquée en cas de
diarrhée persistante chez un patient sous IPP, surtout en cas de
fièvre et douleurs abdominales. Elle recommande des prescrip-
tions courtes et aux plus faibles doses possibles.
Mots clés : diarrhée, inhibiteurs de la pompe à protons, re-
flux gastro-œsophagien [diarrhea; proton pump inhibitors;
gastroesophageal reflux]
Référence :
FDA Drug Safety Communication: Clostridium difficile-associated diarrhea can be associa-
ted with stomach acid drugs known as proton pump inhibitors (PPIs). Safety Announce-
ment [02-08-2012].
111mars 2012MÉDECINE
THÉRAPEUTIQUES
Brèves de pharmacovigilance
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