Quelle est l'origine de l'intolérance au lactose?
Les esprits sont partagés sur la question de l'origine de la
coexistent, mais les preuves définitives font encore défaut.
Certains faits indiquent qu'il y a 1o'ooo ans, aucun être hu-
main ne supportait le lactose après la période d'allaitement
et que la tolérance au lactose au-delà de la petite enfance est
une faculté relativement récente des humains ou de certains
humains.
On distingue trois types de manque de lactase:
Le manque de lactase primaire
Il est acquis et n'est pas héréditaire. Il se développe furtive-
ment et commence au stade de nourrisson, à la fin de la
période d'allaitement. C'est la forme la plus fréquente.
Le manque de lactase secondaire
Une intolérance secondaire au lactose peut apparaître notam-
ment après l'ablation de parties de l'intestin grêle. L'absorption
de substances chimiques, notamment d'antibiotiques et de
cytostatiques, peut être une autre cause. Des traitements fré-
quents par radiothérapie et l'alcoolisme peuvent également
être responsables de l'apparition de cette forme d'intolérance
au lactose. Cette intolérance peut être une conséquence d'un
côlon irritable. Étant donné que les enzymes de lactase sont
localisées dans la couche la plus externe de la muqueuse de
l'intestin, elles sont aussi «les plus vulnérables». De petits
foyers inflammatoires dans l'intestin grêle suffisent pour ent-
raver sévèrement l'activité des enzymes et par conséquent la
tolérance au lactose. L'intolérance secondaire au lactose ne se
manifeste pas obligatoirement toute la vie durant. En fonction
de la maladie de fond qui se manifeste bien avant le manque
d'enzymes, les symptômes peuvent se faire plus discrets au
fur et à mesure du processus de guérison.
La thèse de l'évolution progressiste
Les partisans de la thèse d'une évolution progressiste pro-
clament que les bébés, qui supportent de moins en moins
bien le lait en prenant de l'âge - qui produisent donc moins
d'enzymes de lactase et consomment par conséquent moins
de lait - ont été contraints de renoncer au lait maternel et de
passer à d'autres aliments solides. L'intolérance au lactose
contribue ainsi au développement des enfants en bas âge.
La thèse des gènes
Les partisans de cette théorie partent du principe que la to-
lérance totalement inutile au lactose serait héréditaire. Ils se
réfèrent à plusieurs études importantes menées dans des fa-
milles du Caucase.
La thèse de l'histoire culturelle
Dans les années 1970 la thèse de l'histoire culturelle a con-
tribué à l'émergence de l'intolérance au lactose. L'essor du
secteur économique des vaches laitières dans le nord-ouest
de l'Europe a permis aux humains supportant le lactose
d'avoir un net avantage en termes de survie et de sélection.
Celui qui pouvait supporter le lactose était avantagé par rap-
port aux autres personnes que les nombreux produits laitiers
rendaient malades. Dans les pays où le secteur économique
des vaches laitières est peu développé, par exemple dans
les régions asiatiques, le lactose n'est pas une thématique
susceptible d'avoir une influence sur la santé et les chances
de procréation. Par conséquent, les Asiatiques supportent de
nos jours moins bien les produits laitiers que les Européens
du Nord-Ouest.
Symptômes
L'intolérance au lactose peut provoquer de nombreux
symptômes. Les plus fréquents sont les problèmes de
digestion D'autres maux moins spécifiques, qui ne sont
souvent pas d'emblée associés à l'absorption de lactose,
peuvent égale ment se manifester.
Le manque inné de lactase
Cette forme extrêmement rare d'intolérance au lactose est
une altération congénitale des enzymes. Elle est d'origine gé-
nétique et peut être héréditaire. Les personnes touchées sont
atteintes à leur naissance d'un manque d'enzymes de lactase
dans l'intestin grêle. L'intolérance est à vie et peut être fatale
pour un nourrisson.