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SOMMAIRE
Depuis toujours, les gens maximisent l’utilisation des biens : les vêtements sont réutilisés
d’un enfant à l’autre, certains revendent les meubles dont ils n’ont plus besoin, d’autres les
donnent à des organismes de charité ou à des entreprises d’économie sociale. Cette
pratique s’est accentuée et a fait émerger une nouvelle industrie, celle du réemploi.
Depuis une décennie, les acteurs du réemploi sont devenus les alliés des instances
municipales. En effet, le réemploi est désormais identifié comme un des moyens
d’atteindre les objectifs de valorisation, fixés par la Politique québécoise de gestion des
matières résiduelles 1998-2008. Cependant, son actuelle apparence de gratuité contribue
à diminuer le coût de l’élimination découlant de la surconsommation des citoyens sans la
reconnaissance financière de cette contribution, ce que démontre dans cet essai.
Bien que l’activité marchande du réemploi existe depuis longtemps, l’industrie du réemploi
est demeurée informelle. Cette dernière est peu organisée et il existe peu de
documentation à son sujet. D’où l’opportunité de dresser un premier portrait du réemploi
au Québec, l’objectif premier de cet essai. D’abord, le terme réemploi devait être défini.
Partant de cette prémisse, il devenait possible de circonscrire le marché du réemploi, d’en
identifier les principales activités, les acteurs et les produits transigés. L’évaluation du
nombre d’acteurs, la quantification des matières et la répartition des produits traités et des
acteurs de cette industrie sont quelques un des résultats de cet essai qui intéresseront les
intervenants concernés par le réemploi.
Par ailleurs, cet essai révèle que la quantité de matières recueillies est telle que
l’écoulement de la marchandise est un défi quotidien ajoutant la lourde gestion des surplus
aux autres difficultés de cette industrie. Une des solutions incontournables sera de
développer le réflexe d’acheter des articles usagés auprès d’une plus large clientèle. Le
marketing est le moyen par excellence utilisé pour modifier le comportement du
consommateur mais ce poste budgétaire est très limité pour la plupart des acteurs du
réemploi. Ce constat renforce notre conclusion que cette industrie a tout avantage à
regrouper ses forces pour élaborer une campagne de sensibilisation globale efficace. Le