Etat des lieux
La maladie d'Alzheimer (MA) est la cause de
démence la plus fréquente. Elle représente
70% des cas, soit 350 000 à 400 000
personnes. L’incidence de la MA est de
110 000 nouveaux cas par an, dont 2/3
surviennent chez des sujets de plus de
80 ans. La démence est définie par une
altération des capacités cognitives d'inten-
sité suffisante pour retentir sur les activités
de la vie quotidienne. Il existe plusieurs
causes de démence : maladie d'Alzheimer,
démence vasculaire, démence fronto-tempo-
rale, démence à corps de Lewy …
S’il existe actuellement des stratégies
de prévention pour certaines démences
(par exemple, pour la démence vasculaire,
la correction de l’hypertension artérielle
et la prévention des accidents vasculaires
cérébraux), il n’en existe pas de prouvées
pour la MA qui a une origine multi-facto-
rielle. Toutefois, un certain nombre de pistes
émergent : le contrôle du risque vasculaire
et notamment de l'hypertension artérielle,
l'effet apparemment protecteur des traite-
ments hormonaux substitutifs chez
la femme ménopausée ; éventuellement,
l'effet potentiellement protecteur d'activités
physiques et sociales, de certains facteurs
nutritionnels (vitamines C et E, acides gras
à longues chaînes polyinsaturées, acides
gras monoinsaturés) et des traitements
anti-inflammatoires non stéroïdiens.
Le diagnostic de démence est difficile,
notamment aux stades précoces. Il n'existe
pas de marqueurs permettant un diagnostic
de certitude. C'est pourquoi la démarche
diagnostique doit être rigoureuse
et respecter les recommandations formulées
par l'agence nationale d'accréditation
et d'évaluation en santé (ANAES). Cette
démarche mobilise des moyens cliniques,
paracliniques et des tests neuropsy-
chologiques longs à effectuer et nécessite
des compétences pluridisciplinaires.
Le diagnostic doit être précoce, car
l’identification de la maladie permet la mise
en œuvre d'une prise en charge médico-psy-
cho-sociale adaptée : soutien des patients
et de leurs familles, projet de soins…
Des médicaments permettent de ralentir
l’évolution de la maladie d'Alzheimer.
Actuellement, les premiers signes d’alerte
de démence ne sont pas suffisamment
repérés par manque de formation des
professionnels de santé. Un nombre
insuffisant de consultations associent
neurologue et/ou gériatre et/ou psychiatre
avec accès aux tests neuropsychologiques.
Dans ce contexte, les conditions pour un
diagnostic de qualité ne sont pas réunies.
A ce jour, l'utilité du dépistage en population
générale n'est pas justifiée car il n'existe
pas d'outils de dépistage validés ; dans
ce contexte, le risque d'erreur est élevé.
C'est pourquoi le dépistage en population
générale reste du domaine de la recherche.
Le diagnostic est indissociable d’un projet
de soins et d'une prise en charge globale
intégrant le retentissement de la maladie
sur la vie quotidienne de la personne
malade et de son entourage. Ceci justifie
la proximité des lieux de diagnostic.
Le projet de soins comprend l'information
sur la maladie, des recommandations
thérapeutiques, le suivi de la personne
malade en partenariat avec les généralistes
et les spécialistes, la prévention et le traite-
ment des complications somatiques
et des situations de crise, le soutien
des familles et la mise en place d'aides
adaptées.
Le médecin généraliste assure actuellement
le plus souvent seul la prise en charge
de ces patients et ceci pour des périodes
de plus en plus longues. Jusque très
récemment, la démence n'était pas
3Programme pour les personnes souffrant de la maladie d'Alzheimer et de maladies apparentées