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gravement malades, quand elle va de pair
avec des selles sanglantes et une forte
èvre.
Et si je prends
des probiotiques?
Des études ont montré que certains
probiotiques – bactéries ou levures–
avaient un eet bénéque limité sur la
diarrhée par gastro-entérite chez les
enfants. Du moins, si l’on examine les
résultats avec un regard optimiste. Dans
le meilleur des cas, certains probiotiques
réduiraient d’un jour en moyenne la
durée de la diarrhée. En Belgique, deux
probiotiques sont enregistrés comme
médicaments : Enterol (S. boulardii)
et Lacteol (L. acidophilus LB tué). Ils
accélèreraient tous deux la guérison.
Les preuves d’ecacité sont un peu plus
fortes pour Enterol que pour Lacteol.
Certains probiotiques ayant le statut de
complément alimentaire auraient une
utilité potentielle comparable.
En revanche, il n’a pas été prouvé que
les probiotiques réduisent le risque de
déshydratation. Certains sont peut-être
intéressants comme compléments à la
réhydratation pour les enfants, lorsque
celle-ci est recommandée, mais ils ne sont
pas vraiment nécessaires ni très utiles. Les
données relatives aux probiotiques pour
traiter la gastro-entérite aiguë de l’adulte
sont encore moins convaincantes.
Et si je prends des solutions
de réhydratation orale (SRO) ?
En cas de diarrhée, accompagnée ou non
de vomissement, il sut généralement de
boire susamment. Certaines personnes
peuvent cependant avoir intérêt à prendre
une solution de réhydratation orale (SRO)
pour rétablir l’équilibre (par exemple,
Alhydrate, Soparyx, Serolyte). Les SRO, à
mélanger à une certaine quantité d’eau,
sont bien sûr utiles pour qui présente
déjà des signes de déshydratation, mais
les adultes ne sont pour ainsi dire jamais
touchés. Le cas échéant, elles peuvent
être administrées préventivement aux
personnes présentant un risque accru de
déshydratation, comme les enfants en bas
âge (avant un an) et les personnes âgées.
exemple, le Primperan), utilisés contre les
nausées et les vomissements.
Autrefois, on recommandait certains
aliments, comme la purée de carottes
ou l’eau de cuisson du riz, et on en
déconseillait d’autres. En réalité, il est
douteux que cela soit vraiment utile et
vous pouvez parfaitement continuer à
vous alimenter normalement. Tout au
plus peut-on, en cas de coliques ou de
vomissements, peut-être conseiller de
prendre de petites portions plutôt qu’un
copieux repas. Mais l’essentiel est de
boire susamment pour compenser
la perte d’eau due à la diarrhée et aux
vomissements éventuels. Le risque de
déshydratation est cependant minime,
sauf chez les nourrissons et les personnes
âgées faibles, chez qui la gastro-entérite
peut, en théorie, avoir une issue fatale.
La diarrhée aiguë du nourrisson est
très souvent due au rotavirus. Comme
il était autrefois à l’origine d’un nombre
assez important d’hospitalisations, on
recommande depuis 2007 de vacciner les
bébés.
Et si je prends
des antibiotiques?
Chez nous, les gastro-entérites sont le
plus souvent dues à un virus (rotavirus,
norovirus, adénovirus, astrovirus…).
Or, les antibiotiques combattent les
infections bactériennes, et non virales.
Cela n’a donc pas de sens que le médecin
vous prescrive des antibiotiques.
Et même quand la diarrhée est
provoquée par une bactérie (salmonelle,
Escherichia coli et autres bestioles), les
antibiotiques sont peu utiles. Ce n’est
qu’en cas d’infection au Campylobacter,
de diarrhée du voyageur ou de shigellose,
plus rare, qu’ils peuvent réduire de 0,5 à
1,5 jour la durée des troubles (coliques,
vomissement et diarrhée).
Vu les nombreux inconvénients
des antibiotiques, le jeu n’en vaut
généralement pas la chandelle. N’insistez
donc pas pour que votre médecin vous
en prescrive, sauf si c’est vraiment
nécessaire, comme en cas de diarrhée
aiguë du voyageur dans certaines régions
ou de gastro-entérite chez les enfants
L’hygiène des mains
est essentielle
Une infection bactérienne passe sou-
vent par les mains. Il est donc très impor-
tant de se les laver après chaque passage
aux toilettes. Vous pouvez aussi vous faire
infecter en serrant la main à quelqu’un qui
n’a pas pris cette précaution importante,
ou en touchant une poignée de porte ou
un autre objet contaminé.
Le contact avec des déjections anima-
les contaminées par une bactérie est un
autre foyer possible. Pensez-y en nettoy-
ant la litière du chat.
Le problème peut se poser dans la cui-
sine lorsque vous ne cuisez pas assez la
nourriture contaminée avant de la consom-
mer. Faites attention à la contamination
croisée, due par exemple à la planche sur
laquelle vous coupez du poulet cru.
Quatrième possibilité : la transmission
par voie aérienne. Si un malade doit
vomir, on risque d’inhaler des particules
contaminées.
Enn, vous pouvez être infecté en
nageant. La salmonellose peut s’attraper
dans la mer, mais des parasites patho-
gènes peuvent également se retrouver
dans les lacs, étangs de plaisance et
même piscines.
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