Rôle du chromosome X dans les maladies auto - artemis

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Pourquoi les femmes font-elles plus de
maladies auto-immunes ?
Jean Sibilia
Rhumatologie, CHU de Strasbourg
Centre national de référence "Maladies auto-immunes
systémiques"
Pourquoi les femmes font-elles plus de maladies auto-immunes ?
1. Les facteurs d'environnement
• Toxiques
• Infectieux
• Mode de vie
2. Les facteurs hormonaux
Oestrogènes / androgènes
3. Les facteurs génétiques et épigénétiques
• Anomalies chromosomiques
• Défaut d'inactivation du chromosome X
• Microchimérisme
Pourquoi les femmes font-elles plus de maladies auto-immunes ?
• 80% des maladies auto-immunes sont féminines
-
Lupus : 9F/1H
Thyroïdite : 9F/1H
Sjögren : 7F/1H
PR : 2-3F/1H
SEP : 2-3F/1H
Sclérodermie : 2-3F/1H
• Les maladies auto-inflammatoires n'ont pas de prédominance
féminine
-
Spondylarthropathie : 1F/2H
Crohn
Still
Certaines vascularites (Horton)
Pourquoi les femmes font-elles plus de maladies auto-immunes ?
Une réalité … 80% sont des femmes
• Sex ratio : 1 à 9/1
• Pic entre 14 et 40 ans (PR, LES, sclérodermie)
Variation du sex ratio avec l’âge (PR)
- 30-40 ans  3/1
- 53-64 ans  2/1
- > 75 ans  ½
Variation géographique du sex ratio
LES :
- UK  14/1
- Scandinavie  4/1
La prévalence des maladies auto-immunes est-elle mal
évaluée chez les hommes ?
Lleo et al. Autoimmun Rev 2008; 7 : 626-30
Pourquoi les femmes font-elles plus de maladies auto-immunes ?
Le rôle de l'environnement
• Les facteurs toxiques / professionnels
- Rôle du vernis à ongle dans le lupus
OR : 10.5 (IC95 : 1.3-84.3)
Cooper et al. ACR 2009
- Rôle des colorants capillaires (amines aromatiques) …
non confirmé
Sanchez-Guerrero et al. Arthritis Rheum 1996; 39 : 657.
- Rôle du "lipstick" (> 3j/sem) dans le lupus ?
Wang et al. Clin Rheumatol 2008; 27 : 1138.
Les facteurs d'environnement peuvent varier selon les sexes
L'exemple de la SEP : une prédominance féminine qui varie
selon la géographie
Rôle de la vitamine D ?
• Les hommes s'exposent plus et se mettent moins de
protection solaire
• Les effets de la vitamine D peuvent être différents chez
l'homme
La vitamine D protège la souris femelle de l'EAE mais pas les
mâles
Song et al. J Nutrit 2004; 134 : 1857-61.
Spach et al. J Immunol 2005; 175 : 4119-26.
Pourquoi les femmes font-elles
plus de maladies auto-immunes ?
La réponse immunitaire chez la femme est-elle la même que
chez l’homme ?
La réponse immunitaire de l'homme et de la femme
Holdcroft A.
Gender biais in research : how does it affect evidence based
medicine. J R Soc Med 2007; 100 : 2-3.
La réponse vaccinale chez les femmes est plus importante
avec surtout plus d'effets secondaires
Beyer et al. Gender differencies in local and systemic reactions
to inactivated influenza vaccine, established by a meta-analysis
of fourteen independent studies. Eur J Clin Micro Immunol
1996; 15 : 65-70.
La réponse immunitaire est différente
chez la femme et l'homme
• La fréquence et la sévérité des infections virales,
bactériennes et parasitaires sont plus élevées chez les
hommes
Klein et al. Neurosci Biobehav Rev 2000; 24 : 627-30.
La fréquence des infections sexuellement transmissibles
(HSV-2, HIV) est plus importante chez la femme
"Effets muqueux" des oestrogènes
- Effet anti-inflammatoire "protecteur" de l'action
"d'agression"
- Réponse humorale au détriment de la réponse cellulaire
 Th2 Th1
Pas d'égalité des sexes … dans les maladies auto-immunes
PAMPs
TLR7
TLR9
PBL
sains
(n=344)
175 femmes
169 hommes
TNF ?
IFN ?
• Production préférentielle d'IFN chez les femmes (vs hommes) via
TLR7 (p<0.0001 – 10-7)
 Seul le TLR7 (et pas le TLR9) intervient !
 Seul l'IFN (et pas le TNF) est surexprimé après stimulation
de TLRL7 ou 9
! Les femmes produisent plus d'IFN via une "hypersensibilité" de
TLR7
Berghöfer et al. J Immunol 2006; 177 : 2088-96.
Les maladies auto-immunes …
Pourquoi une prédominance féminine ?
… L'importance d'une signature IFN ??
Stimulus
TLR
CD
IFN
Pourquoi les femmes font-elles
plus de maladies auto-immunes ?
Rôle des hormones
Le rôle du sexe dans les maladies auto-immunes
Le rôle des oestrogènes
 oestradiol (E2)
ER
ER
LT, LB
Cellules dendritiques
Macrophages
NK
Neutrophiles
Cellules endothéliales
• Taux plus élevé de TCD4 chez la femme
Taux de LT reg fluctuant avec le cycle ovarien
 LT reg pendant phase folliculaire (estrogène +++) et  LT reg
pendant phase lutéale (estrogène +)
Fish. Nat Rev Immunol 2008; 8 : 737-44.
Le rôle des oestrogènes dans la réponse immunitaire
17 oestradiol
LB
•  sélection négative des LB
•  survie des LB autoréactifs
•  IgM et IgG
Grimaldi et al. J Clin Invest 2002; 109 : 1325-33.
Pourquoi les femmes font-elles plus de maladies auto-immunes ?
Le rôle des hormones sexuelles
Une prédisposition spécifique dans le lupus
• Une puberté précoce (< 10 ans)   risque de lupus
RR : 2.1 (IC95 : 1.4-3.2)
• Une ménopause précoce ou chirurgicale   risque de lupus
RR : 0.6 (IC95 : 0.4-0.9)
Costembader et al. Arthritis Rheum 2007; 56 : 1251-62.
• L'allaitement   risque de lupus
OR : 0.6 (IC95 : 0.4-0.9)
Cooper et al. Arthritis Rheum 2002; 46 : 1830.
Rôle des modifications oestrogéniques ?
Pourquoi les femmes font elles plus de Maladies
Autoimmunes?
Les tissus sont « sexués »…
Les tissus sont différents chez la femme et l'homme
• Les glandes salivaires sont "sexuées"
Variation selon le sexe des marqueurs androgéniques (CRIS
P-3 et TMPR55-2) et oestrogéniques (LIV-1 et
CYR 61)
 explique la prédominance féminine du Sjögren ?
• La prolifération des oligodencrocytes du SNC est "sexuée"
 explique la prédominance féminine de la SEP
Mc Combe et al. Curr Mol Med 2009; 9 : 1058-79.
Rôle des facteurs génétiques et épigénétiques dans la
prédominance féminine des maladies autoimmunes
- Anomalies chromosomiques (monosomie, hyperploïdie,
mutations…)
- Défaut d’inactivation du chromosome X (Skewed X
chromosome inactivation)
- Modifications épigénétiques
- Microchimérisme
La transmission d'une maladie auto-immune peut etre
maternelle… ou paternelle
• Transmission maternelle dominante des AJI et la SEP
Zeff et al. Clin Rheumatol 2008; 27 : 241-4.
Herrera et al. Neurology 2008; 71 : 799-807.
Hoppenbrouwers et al. Arch Neurol 2008; 65 : 345-8.
• Transmission paternelle dominante du DID
Yu et al. Diabetologica 1995; 7 : 687-94.
La transmission d'une maladie auto-immune peut être
maternelle… ou paternelle
Mécanismes ?
• Transmission maternelle liée à des facteurs toxiques ou
épigénétiques survenue "in utero"
• Transmission maternelle liée au transfert d'ADN
mitochondrial comme l'haplotype K dans la SEP ou le lupus
Vyshkina et al. Clin Immunol 2008; 129 : 31-5.
Ban et al. Plos One 2008; 3 : 12891.
• Transmission maternelle ou paternelle par l'expression de
gènes propres à l'un des 2 parents
Effet Carter ? Co-transmission de facteur génétique de
résistance et de risque à une maladie
Carter et al. Br Med Bull 1969; 25 : 52-7.
Le rôle du chromosome X dans les maladies auto-immunes
Le gène Sry est exprimé dans les cellules gonadiques indifférenciées
 il favorise la transformation de ce tissu en testicules sécréteurs
d'hormones mâles qui vont avoir un effet sur de multiples tissus
non gonadiques de l'embryon.
XX
XY- (Sry -/-)
XX Sry
XY- Sry
Les souris déficientes en Sry (-/-) ont des
ovaires avec une sécrétion hormonale femelle
Les souris transgéniques pour Sry ont des testicules
et une sécrétion hormonale autosomale mâle
Smith-Bouvier et al. J Exp Med 2008; 205 : 1099-108.
Le rôle du chromosome X dans les maladies auto-immunes
Secrétion hormonale mâle
Secrétion hormonale femelle
La génétique XX, indépendante du "climat" hormonal, confère une
sévérité accrue à un lupus induit par le pristane chez des souris SJC.
(A) XX Sry et XY-Sry castré
 mortalité chez XX
(B) XX et XY- ovariectomisée
Smith-Bouvier et al. J Exp Med 2008; 205 : 1099-108.
Le rôle du chromosome X
dans les maladies auto-immunes
1) Affections génétiques par anomalie cytogénétique
• Syndrome de Turner  anomalie du X (monosomie ou
micro/macrodélétion du X)
• Syndrome de Klinefelter  XXY
2) Affections génétiques par mutation
• Syndrome IPEX1  mutation de Foxp3 (Xp11)
• Syndrome hyperIgM  mutation CD40L (Xp26)
• Syndrome de Wiskott-Aldrich  mutation WAS (Xp11)
Le rôle du chromosome X dans le lupus systémique
• Etude systémique de 981 lupus systémique dont 213
hommes
- 844 lupus de 378 familles multiples dont 76 hommes
- 137 lupus masculins non familiaux
 étude génotype (microsatellite du X)
 confirmation cytogénétique et FISH
Scofield et al. Arthritis Rheum 2008; 58 : 2511-7.
Le rôle du chromosome X dans le lupus systémique
• Résultats : 5 syndromes de Klinefelter (47 XXY) parmi 213
lupus mâles
 235/10.000 mâles dans le lupus (IC95 : 77-539) versus
17/10.000 mâles témoins
Le risque de lupus est 14 fois plus important chez les hommes
Klinefelter, càd comparable au risque de lupus chez la femme.
Valeur diagnostique de la question "Etes-vous stériles ?"
 chez 137 lupus masculins  9 "oui ou ne sait pas" dont les
3 Klinefelter
Sensibilité : 100%
Spécificité : 30%
Scofield et al. Arthritis Rheum 2008; 58 : 2511-7.
Rôle du chromosome X dans les maladies auto-immunes
• Le syndrome de Turner (X0)
• La monosomie (X0) acquise
Rôle du chromosome X dans les maladies auto-immunes
• Etude de 798 syndrome de Turner
 12461 patients-années (1980-2004)
Risque d’auto-immunité : SIR : 2.1 (IC95 : 1.6-2.7)
Ce risque est plus important pour les maladies auto-immunes
à prédominance masculine (SIR : 3.9 (2.5-5.8)) que pour
celles à prédominance féminine (SIR : 1.7 (1.2-2.4)
¤ Thyroïdite de Hashimoto : SIR : 14.6 (IC95 : 6.7-27.1)
¤ Diabète de type 1 : SIR : 4.1 (IC95 : 2.5-2.7)
Jorgensen et al. Arthritis Rheum 2010; 62 : 658-66.
Rôle du chromosome X dans les maladies auto-immunes
• La monosomie (X0) acquise
Perte d’un X dans les lymphocytes de la femme avec l’âge
Russel et al. Cytogenet Genome Res 2007; 116 : 181-5.
Rôle de l'haplo-insuffisance dans l’expression de certains
gènes (de l’immunité) porté par le chromosome X ?
Effet de l’haplo-insuffisance pour l’expression de gène du
chromosome X après perte du chromosome Y dans les CBP
chez l’homme
Pasini et al. Digest Liver Dis 2009; 41 : A43.
Rôle de la monosomie (X0) acquise
dans les maladies auto-immunes ?
Taux de monosomie X0
Patients (n)
Témoins sains (n)
p
CBP
5.2 +/- 1.7 (n=100) 3.2 +/- 1.5 (n=50) p<0.0001
Thyroïdites
4.3 +/- 0.3 (n=44)
2.9 +/- 0.2 (n=73) p<0.0001
Sclérodermie
6.2 +/- 0.3 (n=44)
2.9 +/- 0.2 (n=73) p<0.00001
SVRYDYD et al AutoImmun Rev 2010
MIOZZO et al Hepatology 2007 16;256-61
Pas de différence pour le lupus
Invernizzi et al. Lancet 2004; 363 : 533-5.
Invernizzi et al. J Immunol 2005; 175 : 575-8.
Invernizzi et al. Ann NY Acad Sci 2007; 1100 : 84-9.
Le rôle du chromosome X dans les maladies
Autoimmunes
L’inactivation aléatoire (X femme ou homme) d'un des 2
chromosome X  formation d'un corps nucléaire de Barr
Certains gènes (région pseudoautosomale) ne sont pas
inactivés (15% des gènes)
Altération de ce phénomène d'inactivation avec l'âge (>10%
des femmes > 50 ans) … sans association pathologique
Le phénomène d'inactivation aléatoire (randomisée)
du 2ème chromosome X
• Chez la plupart des mammifères
 inactivation aléatoire (random) du 2ème chromosome X dans
les cellules somatiques
Les femelles sont des "mosaïques" pour les gènes portés par le
chromosome X
Chromosome X
Gène 0 (dominant): poils Roux
Gène 0 (récessif): poils Noirs
Mécanisme de compensation
de l'évolution
Chez la mouche et le ver de terre, la compensation peut être
assurée par des up ou down regulation des gènes de l'X
Jumeaux monozygotes et épigénétique:
une dérive avec le temps
Les jumeaux MZ les plus discordants
• les plus âgés
• les plus distants géographiquement sur
un temps prolongé
EPIGENETIQUE  ENVIRONNEMENT
Fraga et al, PNAS 2005
Jumeaux monozygotes et lupus
Profiles de méthylation différents
entre jumeaux monozygotes
discordants sur le lupus
Javierre et al, Genome Research, 2010
Un défaut d’inactivation (par méthylation) des 2
chromosomes X face à un rôle dans le lupus
Déficit de méthylation du chromosome X à l’origine du lupus
• Hypothèse : chez la femme lupique, certaines régions du chromosome
X pourraient échapper à cette inactivation physiologique et ainsi
conduire à une surexpression des gènes correspondant par rapport
aux femmes normales ou aux hommes
Régions pseudo autosomales
Gène CD40L
2 doses
1 dose
Sujet lupique
Femme
Homme
Un défaut d’inactivation (par méthylation) des 2
chromosomes X face à un rôle dans le lupus
SLEDAI
3
SLEDAI Scores
2
1
0
Homme
Femme
CD40L
(patients témoins)
• Chez les sujets lupiques
Niveau de méthylation de promoteur de CD40L moins important chez la
femme lupique (25 %) par rapport aux témoins de sexe féminin (42 %)
(p = 0,02)
1,50
1,25
CD40L expression
p = 0,009
1
Homme
Femme
 Surexpression de CD40L par les lymphocytes T des femmes lupiques versus
femmes témoins et versus homme lupique (à SLEDAI comparable) par
phénomènes d’hypométhylation
Pas d'égalité des sexes … dans les maladies auto-immunes
Les gènes de l'immunité du chromosome X sont plus exprimés chez les
femmes lupiques : un défaut de méthylation d'un chromosome X dans le lupus
CD40L
CD40L
CD40L
Activation des LT
TLR7
TLR7
TLR7
Production d'IFN
1 dose
Sujet sain
Double dose
Lupus
Lu et al. J Immunol 2007; 79 : 6352-8.
Marshak-Rothstein et al. Annu Rev Immunol 2007;25:419-41.
Le rôle de l'IFN dans le lupus
Lupus murin
mâle Yaa
C57BL/6
FcRIIB -/-
X
Lupus murin
BXSB
Yaa
Yaa = locus du
chromosome Y,
accélérateur du
lupus murin
TLR7
TLR7
Duplication
Kumar et al. Science 2006; 312 : 1665.
Aggravation
du lupus
X
C57BL/6
Sle1b
Lupus murin Sle1b
= variante du Ly108
permettant l'apparition de LB
autoréactif immature
Pisitkun et al. Science 2006; 312 : 1669.
Rôle de TLR7 dans le lupus chez l'homme
• Pas de modification du nombre de copies de TLR7 chez 190
lupus (femmes et hommes) caucasoïdes
Kelley et al. Arthritis Rheum 2007; 56 : 7375-8.
Rôle de TLR7 dans le lupus chez l'homme
• 328 lupus juvéniles (méxicains) versus 403 ontrôles sains
Etude du variation in gene copy number de TLR7
  chez les filles lupiques (p < 0.0001)
Les taux de mRNA de TLR7 et d'IFN sont corrélés au nombre de
copies
Garcia-Ortiz et al. Ann Rheum Dis 2010; online.
• 9274 lupus asiatiques (Japon – Chine)
Etude du polymorphisme (3'UTR SNP, rs 8853839 (G/C))
p = 6.5 x 10-10
- Homme : OR : 2.33 (IC95 : 1.64-3.3); p = 4.1 10-4
- Femme : OR : 1.24 (IC95 : 1.14-1.34)
Shen et al PNAS 2010; 107: 15838
Déterminisme sexuel des maladies auto-immunes :
quel est le rôle du chromosome X ?
Défaut de méthylation du chromosome X
• dans le Sjögren
Ozcelik et al. Clin Rev Allerg Immunol 2008
Pas dans la cirrhose biliaire primitive
Miozzo et al. Hepatology 2007
Le rôle du chromosome X dans la sclérodermie
Inactivation non random du X (PBMC) chez 49% des sclérodermies
(versus 2% chez des témoins)
OR : 9.3 (IC95 : 4.3-20.6)
Pas d’anomalie équivalente dans la peau sclérodermique
OZBALKAN et al Arthritis Rheum 2005; 52: 1564-70
Mc GRATH et al Arthritis Rheum 2005; 52: 3679
Uz et al Clin Rev Alley Immunol 2007
Gènes candidats du chromosome X dans la sclérodermie :
-
TIMP-1
Collagène IV
Bombesin – Like et gastrin – releasing peptide receptor
TAK-1
FoxP3
IRAK1
TLR7
Le microchimérisme foeto-maternel
dans les maladies auto-immunes
Rôle ou conséquence ?
Le microchimérisme foeto-maternel
• Le microchimérisme correspond à la
présence de cellules génétiquement
différentes chez un individu. Ces
cellules dites « microchimériques »
peuvent être transmises d’un individu à
l’autre lors d’une :
Cellules fœtales
(XY)
XX
Placenta
- grossesse avec un transfert entre la mère
et le fœtus via le placenta après
grossesse normale ou fausse couche
- transfusion
Fœtus mâle
(XY)
Le microchimérisme foeto-maternel
• Les PAPCs (pregnancy-associated progenitor cells)
persistent dans une "niche"
Origine ?
-
stem cell
hématopoïétique (lymphocyte, CD inactive)
mésenchymale
placentaire
endothéliale
Capacité de transdifférenciation en cellules tissulaires
maternelles ?
Leduc et al. Arch Immunol Ther Exp 2009; 57 : 325-9.
McNallan et al. Rheumatology 2007; 46 : 398-400.
Rôle des progéniteurs fœtaux microchimériques
dans les tissus maternels
Certains PAPCs sont CD34+ capables de former des colonies
hématopoïétiques qui participent à la lymphopoïèse
Khosrotehrani et al. J Immunol 2008; 180 : 889-92.
 colonisent le thymus et la moelle osseuse maternelle après la
grossesse pour devenir des LT et LB fonctionnels non alloréactifs
CD4+
IL7R-
Moelle osseuse
CD8+
TCR low
Cellules fœtales
Souris RAG -/Thymus
 observation chez la femme (saine et malade auto-immune) de LT
d'origine fœtale
Le microchimérisme dans la sclérodermie
Sclérodermie débutante
avec 1 enfant mâle
Sang
Clones T
Peau
versus contrôle
1) Les clones T de sclérodermie sont le
plus souvent "autoréactifs" càd
prolifèrent en présence de cellules
autologues
2) 18% des clones T "autoréactifs"
sont d'origine fœtale (Y) dans les
prélèvements sclérodermiques
versus 9% des clones T
"autoréactifs" des femmes saines
3) Les clones T des sclérodermiques
produisent plus d'IL-4 profibrosant
Les cellules T fœtales du sang et de la peau sclérodermiques sont
potentiellement autoréactive avec un profil Th2
Scaletti et al. 2002
Rôle du microchimérisme
dans les autres maladies auto-immunes
• Pas de microchimérisme dans la CBP
Corpechot et al. J Hepatol 2000
• Données controversées dans le syndrome de Sjögren (Aractingi et al.
2002)
• Pas de microchimérisme cutané dans le lupus (Khosrotehrani et al. 2005)
mais dans l'atteinte rénale (Kremer Hovinga et al 2006) et le cœur du lupus
néonatal (microchimérisme maternel) (Stevens et al. 2005)
Rôle du microchimérisme maternel
Cœur fœtal
Anti-Ro maternels
XX
Cellules maternelles
(myocytes cardiaques)
Y
Démonstration de la migration de cellules myocytaires
(cardiaques) d’origine maternelle dans le cœur fœtal
 Cible d’une réaction immunitaire profibroblastique ?
 Tentative de réparation par transdifférenciation de cellules
maternelles circulant en cardiomyocytes ?
Stevens et al. Lancet 2004
Pas de preuve formelle du rôle pathogène du
microchimérisme dans les maladies auto-immunes
Cellules "actrices" produisant des cytokines
inflammatoires et/ou profibroblastiques ou
présentant un antigène (ex : HLA paternel)
Cellules
fœtales
Cellules "cibles" d'une réponse
immunologique
Cellules participant à la réparation
tissulaire en se différenciant mais n'ont pas
de rôle pathogène
Le microchimérisme … transfert de l'épitope de susceptibilité
dans la PR
PBL
PR
1) Non HLA DRB1*01; n=33
2) Non HLA DRB1*04; n=48
3) Non HLA DQ1*02; n=23
4) Non HLA DRB1*15/16; n=26
Témoins
1) Non HLA DRB1*01; n=46
2) Non HLA DRB1*04; n=64
3) Non HLA DQ1*02; n=16
4) Non HLA DRB1*15/16; n=32
Recherche d'un microchimérisme (Real time PCR)
1) HLA DRB1*01
2) HLA DRB1*04
3) HLA DQ1*02
4) HLA DRB1*15/16
Appariement sujet/témoins
Sensibilité en PCR
Sexe – âge
Nb enfants (2/2)
Nb transfusion (17/13%)
Perte fœtale (37/47%)
1 génome équivalent (g Eq)/20000 cellules
Rak et al. Arthritis Rheum 2009; 60 : 73-80.
Le microchimérisme … transfert de l'épitope de
susceptibilité dans la PR
PR
Témoins
p
Non HLA DRB1*01
n = 33 / n = 46
30% HLA DRB1*01
34 +/- 65.9 gEg/M
4% HLA DRB1*01
2 +/- 8.2 gEq/M
p = 0.0015
p = 0.008
Non HLA DRB1*04
n = 48 / n = 64
42% HLA DRB1*04
932 +/- 2598 gEg/M
8% HLA DRB1*04
7 +/- 32 gEq/M
p = 0.00002
p = 0.002
Non HLA DQ1*02
n = 23 / n = 16
0.2% HLA DQB1*02
1 gEg/M
0% HLA DQ1*02
0 gEq/M
NS
NS
Non HLA DRB1*15/16 29% HLA DRB1*15/16 28% HLA DRB1*15/16
n = 26 / n = 32
24 gEg/M
4 gEq/M
Rak et al. Arthritis Rheum 2009; 60 : 73-80.
NS
NS
Le microchimérisme … transfert d'un HLA protecteur
dans la PR ?
• Des antigènes HLA (HLA DRB1 – DERAA) non maternels
pourraient protéger contre la PR ?
Feitsma et al. Proc Natl Acad Sci 2007; 107 : 19960-70.
Origine des épitopes HLA ?
Microchimérisme ?
Le microchimérisme … transfert d'un HLA protecteur
dans la PR ?
• Des antigènes HLA fœtaux peuvent induire une rémission de
la PR pendant le grossesse
Feitsma et al. Proc Natl Acad Sci 2007; 107 : 19960-70.
HLA fœtaux  Réponse immunitaire maternelle
Les CD maternelles phagocytent
des HLA fœtaux, ce qui permet
d'induire une tolérance
* HLA DRB fœtal intracellulaires (ER du trophoblaste) ?
Ramella et al. Hum Immunol 2005; 66 : 43-51.
* HLA DRB apporté par cellules fœtales microchimérique ?
Adams et al. JAMA 2004; 291 : 1127-31..
Le gène Agouti
Diabète
Cancer
Obésité
RIEN
Waterland et al, Mol Cell Biol 2003
Nous sommes ce que nous mangeons…
Waterland et al, Mol Cell Biol 2003
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