L’origine des facettes multiples du système HLA Les gènes HLA exercent des fonctions centrales dans le système immunitaire humain. En raison de leur polymorphisme élevé, ils conditionnent les transplantations tissulaires et notamment celles des cellules souches hématopoïétiques essentielles au soin des leucémies. L’étude de leur diversité permet donc à la fois d’améliorer les recherches de donneurs compatibles dans les centres de transplantation, et de comprendre comment un tel degré de polymorphisme a été engendré et s’est maintenu au cours de l’évolution humaine. Stéphane Buhler, chercheur de l’équipe d’Alicia Sanchez-Mazas, au département d’Anthropologie de l’Université de Genève, montre que la diversité des gènes majeurs d’histocompatibilité humaine (HLA) serait en partie le résultat d’un avantage sélectif des populations dans la lutte contre les pathogènes au cours de leur évolution. Dans cette étude, publiée dans l’édition du 1er février 2011 de PLoS ONE, le tandem a examiné la variation moléculaire de sept gènes HLA chez plus de 23’500 individus de 200 populations humaines réparties à l’échelle mondiale. Il montre que la plupart des populations ont accumulé des allèles très divergents au niveau moléculaire, ce qui suggère un avantage des hétérozygotes porteurs de molécules HLA distantes entre elles du point de vue fonctionnel. Cela aurait permis aux populations de se protéger plus efficacement dans des environnements riches en pathogènes.