SITUATION ÉPIDÉMIOLOGIQUE
La maladie de Lyme est endémique dans plusieurs
pays d’Europe et aux États-Unis. Au Canada, des
populations de tiques infectées par la bactérie de la
ML (Borrelia burgdorferi) sont établies dans les
régions du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-
Écosse. Au Québec, cette maladie est à déclaration
obligatoire depuis novembre 2003. Récemment,
des cas ont été diagnostiqués chez des personnes
n’ayant pas voyagé hors Québec (cas indigènes).
Au Québec, de 2004 à 2010, environ 10 à 15 cas
ont été déclarés annuellement. En 2011 et 2012, le
nombre de cas rapportés au Québec se situait entre
30 et 40 par année. Majoritairement, ces personnes
ont contracté l’infection au cours d'un séjour à
l'extérieur de la province. Cependant, la proportion
de cas ayant acquis l’infection au Québec a
augmenté en 2010 et en 2011.
Au total, de janvier 2004 à décembre 2012, 138 cas
de ML ont été déclarés; 101 étaient des cas qui
avaient été contractés à l’extérieur de la province,
31 cas étaient indigènes et 6 cas dont le lieu
d’acquisition était inconnu. Dans Lanaudière,
durant la même période, 6 cas ont été déclarés dont
un cas avait été acquis au Québec.
Selon les données du programme de surveillance
des tiques du Laboratoire de santé publique du
Québec (LSPQ), les tiques I. scapularis se trouvent
maintenant dans presque toutes les régions de la
province, sauf dans le Grand Nord. Elles sont plus
nombreuses dans les régions de la Montérégie, de
Montréal, de la Mauricie et du Centre-du-Québec,
des Laurentides, de la Capitale-Nationale et de
Lanaudière. Les tiques y sont probablement
transportées par les oiseaux migrateurs en
provenance de territoires où elles abondent, par
exemple les États-Unis.
Bien qu’il soit actuellement faible, le risque de
contracter la maladie de Lyme au Québec pourrait
s’accroître dans les prochaines années, si le
nombre de tiques continue d’augmenter et que la
population humaine est davantage exposée à leurs
piqûres.
RAPPEL PRÉSENTATION CLINIQUE
Mode de transmission
La tique infectée transmet le spirochète par sa
salive. Un attachement prolongé de la tique est
nécessaire à la transmission. Le risque est très
faible avant 24 heures, augmente graduellement
par la suite et devient plus important après 72
heures.
Période d’incubation
L’incubation est la période entre la piqûre de la
tique infectante et l’apparition de l’érythème migrant
ou des premières manifestations cliniques de la
maladie. Elle peut varier de 1 à 32 jours, mais la
période la plus fréquemment rapportée est de 3 à
30 jours.
Signes et symptômes
Les personnes touchées éprouvent le plus souvent
les symptômes différents selon les différentes
phases de la maladie.
L’infection précoce localisée peut être
accompagnée de symptômes et signes
constitutionnels : fatigue, myalgies, arthralgies,
céphalées, raideur de la nuque, anorexie, fièvre et
parfois, ce sont les seuls symptômes notés lorsque
l’érythème migrant est absent. L’infection précoce
localisée est caractérisée par l’apparition de
l’érythème migrant (EM), une lésion cutanée
érythémateuse qui se manifeste généralement de 1
à 32 jours après la piqûre de la tique. L’érythème
migrant :
survient chez plus des deux tiers des sujets
au stade précoce de la maladie;
peut prendre plusieurs formes : circulaire,
ovalaire, triangulaire, annulaire ou en cible;
est généralement asymptomatique, mais il
peut être associé à une sensation de brûlure,
d’inconfort, de douleur ou de prurit;
débute généralement au site de la piqûre; il
est plus fréquemment localisé aux cuisses,
aux aines, aux aisselles, au cuir chevelu,
mais peut apparaître n'importe où sur le
corps;