CARACTÉRISTIQUES ÉPIDÉMIOLOGIQUES
Le VNO se retrouve communément en Afrique, en
Europe, au Moyen-Orient, aux Indes, en Asie du
Sud et de l’Ouest et en Australie. Depuis son
introduction en 1999 aux États-Unis, le virus s’est
répandu dans plusieurs provinces du Canada, en
Amérique du Sud et dans les Caraïbes.
Au Québec, le VNO est présent depuis 2002.
Depuis, le nombre de cas déclaré par année variait
entre 5 et 42 cas. Toutefois, en 2012, 132 cas
d’infection par le VNO ont été déclarés dont 84 cas
présentant une atteinte neurologique (64 % des
cas déclarés). Pratiquement autant d’hommes que
de femmes ont été touchés (65 hommes et 67
femmes) et l’âge moyen est de 59 ans, variant
entre 17 et 92 ans. Les régions les plus touchées
sont Laval, les Laurentides, la Montérégie et
Montréal. 6 cès ont été rapportés.
Dans Lanaudière, 5 cas ont été déclarés en 2012.
Entre 2007 et 2012, aucun cas n’avait été déclaré.
CYCLE DE TRANSMISSION DU VNO
Le cycle de transmission du VNO comprend les
oiseaux comme réservoir et les moustiques comme
vecteur de l’infection
1
. Les oiseaux principalement
visés sont de la famille des corvidés (tels que les
corbeaux et corneilles). Les moustiques sont
principalement du genre Culex (pipiens). Les
humains, les chevaux ainsi que d’autres
mammifères peuvent être infectés de façon
accidentelle (voir figure 1).
1
Le Culex ne peut pas être infecté par l’humain.
FIGURE 1
CARACTÉRISTIQUES CLINIQUES
La période d’incubation est de 4 à 14 jours.
L’infection humaine est le plus souvent
asymptomatique (80%). Les infections
symptomatiques s’apparentent, pour la majorité, au
syndrome d’allure grippale :
fièvre;
myalgies;
céphalées;
problèmes gastro-intestinaux;
rash maculo-papulaire chez 30 à 50 % des
patients symptomatiques.
Juillet 2013
Vol. 22 no 13
Virus du Nil occidental (VNO)
Environ 1/150 personnes infectées feront une
maladie sévère avec une atteinte neurologique :
encéphalite (55 à 60 % des maladies
sévères);
méningite aseptique (35 à 40 %);
syndrome ressemblant à la poliomyélite (5
à 10 %).
Une infection par le VNO devrait être suspectée
dans le diagnostic différentiel d’une méningite,
d’une encéphalite et d’une faiblesse musculaire
ou d’une paralysie flasque aiguë.
La létalité se situe entre 4 et 14 % pour les cas
d’infection sévère et ce taux serait supérieur parmi
les personnes âgées de plus de 50 ans.
DIAGNOSTIC DES CAS DE VNO AVEC ATTEINTE
NEUROLOGIQUE
Un sérum pour recherche d’anticorps du VNO
(IgM/IgG) doit être soumis au laboratoire pour
tous les cas suspects de VNO avec atteinte
neurologique même si une recherche d’acides
nucléiques sur le LCR est demandée. Cette
exigence est liée au fait qu’un résultat négatif de la
recherche des acides nucléiques n’exclut pas
l’infection, car la fenêtre de virémie du VNO est
très courte et précède l’apparition des symptômes.
Toutefois, la détection du VNO dans le LCR permet
de confirmer une infection.
MESURES DE PROTECTION PERSONNELLE ET
DÉLIMINATION DES GÎTES LARVAIRES
DOMESTIQUES ET COMMUNAUTAIRE
Protection contre les piqûres de moustiques
Pour prévenir les piqûres de moustiques, il est
recommandé de :
Portez des vêtements longs de couleurs
claires pour aller à l'extérieur, surtout durant
les riodes les moustiques sont les plus
actifs : pendant la nuit, particulièrement au
coucher et au lever du soleil.
Utilisez un chasse-moustique lors des
activités extérieures. Voir les précisions sur
le type de chasse-moustique à utiliser en
fonction de l’âge des personnes à l’adresse
web suivante :
http://www.santé.gouv.qc.ca/conseils-et-
prevention/se-proteger-des-piqures-de-
moustiques/
Installez des moustiquaires en bon état sur
les portes et les fenêtres des maisons, ainsi
que sur les tentes et abris de camping.
Élimination des gîtes larvaires autour de la
maison et du chalet
Il suffit d'un peu d'eau dans une soucoupe sous un
pot à fleurs pour qu'un gîte larvaire naisse, d'où
l'importance d'éliminer toute source d'eau
stagnante qui s'accumule sur les articles
extérieurs, comme la couverture de la piscine, les
soucoupes sous les pots à fleurs, les bacs de
recyclage, les poubelles, etc. Pour plus
d’information, consulter les sites web suivants :
http://www.santé.gouv.qc.ca/conseils-et-
prevention/reduire-le-nombre-de-moustiques-dans-
son-environnement/
http://www.phac-aspc.gc.ca/wn-no/gen-fra.php
Épandage préventif de larvicides
À titre préventif, des larvicides peuvent être
appliqués pour réduire les larves et diminuer
l’émergence des moustiques adultes. Cette année
les produits utilisés sont le méthoprène dans les
puisards et le larvicide biologique Bti (Baccilus
thuringiensis israelensis) dans les milieux humides
tels les cours d’eau, les lacs ou autres plans d’eau.
Ils sont efficaces et présentent peu de dangers
directs et indirects pour la santé humaine et pour
l’environnement.
Toutefois, les larvicides ne seront appliqués que
dans des endroits déterminés par les experts du
MSSS. Dans Lanaudière, la zone ciblée est située
dans la MRC des Moulins, à Terrebonne en
bordure de Bois-des-Filion.
Des sites de surveillance entomologique sont
également présents à Repentigny et Terrebonne.
SITUATION ÉPIDÉMIOLOGIQUE
La maladie de Lyme est endémique dans plusieurs
pays d’Europe et aux États-Unis. Au Canada, des
populations de tiques infectées par la bactérie de la
ML (Borrelia burgdorferi) sont établies dans les
régions du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-
Écosse. Au Québec, cette maladie est à déclaration
obligatoire depuis novembre 2003. Récemment,
des cas ont été diagnostiqués chez des personnes
n’ayant pas voyagé hors Québec (cas indigènes).
Au Québec, de 2004 à 2010, environ 10 à 15 cas
ont été déclarés annuellement. En 2011 et 2012, le
nombre de cas rapportés au Québec se situait entre
30 et 40 par année. Majoritairement, ces personnes
ont contracté l’infection au cours d'un séjour à
l'extérieur de la province. Cependant, la proportion
de cas ayant acquis l’infection au Québec a
augmenté en 2010 et en 2011.
Au total, de janvier 2004 à décembre 2012, 138 cas
de ML ont été déclarés; 101 étaient des cas qui
avaient été contractés à l’extérieur de la province,
31 cas étaient indigènes et 6 cas dont le lieu
d’acquisition était inconnu. Dans Lanaudière,
durant la même période, 6 cas ont été déclarés dont
un cas avait été acquis au Québec.
Selon les données du programme de surveillance
des tiques du Laboratoire de santé publique du
Québec (LSPQ), les tiques I. scapularis se trouvent
maintenant dans presque toutes les régions de la
province, sauf dans le Grand Nord. Elles sont plus
nombreuses dans les régions de la Montérégie, de
Montréal, de la Mauricie et du Centre-du-Québec,
des Laurentides, de la Capitale-Nationale et de
Lanaudière. Les tiques y sont probablement
transportées par les oiseaux migrateurs en
provenance de territoires elles abondent, par
exemple les États-Unis.
Bien qu’il soit actuellement faible, le risque de
contracter la maladie de Lyme au Québec pourrait
s’accroître dans les prochaines années, si le
nombre de tiques continue d’augmenter et que la
population humaine est davantage exposée à leurs
piqûres.
RAPPEL PRÉSENTATION CLINIQUE
Mode de transmission
La tique infectée transmet le spirochète par sa
salive. Un attachement prolongé de la tique est
nécessaire à la transmission. Le risque est très
faible avant 24 heures, augmente graduellement
par la suite et devient plus important après 72
heures.
Période d’incubation
L’incubation est la période entre la piqûre de la
tique infectante et l’apparition de l’érythème migrant
ou des premières manifestations cliniques de la
maladie. Elle peut varier de 1 à 32 jours, mais la
période la plus fréquemment rapportée est de 3 à
30 jours.
Signes et symptômes
Les personnes touchées éprouvent le plus souvent
les symptômes différents selon les différentes
phases de la maladie.
L’infection précoce localisée peut être
accompagnée de symptômes et signes
constitutionnels : fatigue, myalgies, arthralgies,
céphalées, raideur de la nuque, anorexie, fièvre et
parfois, ce sont les seuls symptômes notés lorsque
l’érythème migrant est absent. L’infection précoce
localisée est caractérisée par l’apparition de
l’érythème migrant (EM), une lésion cutanée
érythémateuse qui se manifeste généralement de 1
à 32 jours après la piqûre de la tique. L’érythème
migrant :
survient chez plus des deux tiers des sujets
au stade précoce de la maladie;
peut prendre plusieurs formes : circulaire,
ovalaire, triangulaire, annulaire ou en cible;
est généralement asymptomatique, mais il
peut être associé à une sensation de brûlure,
d’inconfort, de douleur ou de prurit;
débute généralement au site de la piqûre; il
est plus fréquemment localisé aux cuisses,
aux aines, aux aisselles, au cuir chevelu,
mais peut apparaître n'importe sur le
corps;
Maladie de Lyme (ML)
augmente de taille assez rapidement et doit
mesurer au moins 5 cm de diamètre pour
être un critère diagnostique. Une lésion
d’apparition récente de moindre dimension,
qui s'agrandit rapidement si observée
pendant 24 à 48 heures, pourrait être un EM
en évolution;
disparaît en quelques jours à quelques
semaines, même sans traitement.
L’EM et les autres symptômes de l’infection
primaire disparaissent généralement en 3 à 4
semaines, sans traitement.
En l’absence de traitement, une deuxième et
troisième phase peuvent se manifester avec des
manifestations systémiques plus sérieuses
(atteintes du système nerveux, cardiaque, arthrite).
Épreuves diagnostiques
Lorsque la tique est disponible, elle peut être
acheminée au laboratoire pour identification dans
un contenant sec.
Le diagnostic de la maladie de Lyme se fait sur une
base clinique ou en conjonction avec les résultats
de laboratoire. La présence d’un EM typique chez
un patient ayant visité une région endémique est
suffisante pour établir un diagnostic. Cependant, en
absence de risque d’exposition à des tiques
infectées, le diagnostic repose principalement sur
les résultats de laboratoire.
Traitement
En général, la maladie de Lyme répond au
traitement antibiotique. Au stade précoce de la
maladie, le traitement réduit la durée des
manifestations cutanées ainsi que l'incidence de la
progression vers des manifestations ou séquelles
tardives de l'infection. Le traitement approprié varie
selon les stades de l’infection et les atteintes
cliniques.
Site référence :
http://msss.gouv.qc.ca/sujets/santepub/maladie-lyme.php
Feuillet d’information sur les mesures de prévention :
http://www.msss.gouv.qc.ca/sujets/santepub/pdf/feuillet-maladie-
lyme.pdf
Un nouveau document est disponible pour le suivi clinique de base des personnes vivant avec le VIH et est
nommé Lexamen médical périodique de l’adulte vivant avec le virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Ce
document est disponible à l’adresse suivante :
http://msssa4.msss.gouv.qc.ca/fr/document/publication.nsf/4b1768b3f849519c852568fd0061480d/83cffa4de987
57e985257b9800472713?OpenDocument
À l’automne, un nouveau service de soutien sera offert pour les personnes séropositives qui ne prennent pas les
précautions pour prévenir la transmission du VIH. Dans ce contexte, nous aimerions obtenir les coordonnées
des médecins qui font le suivi de cette clientèle au 450 759-1157, poste 4457, ou par courriel au
carole_marchand-coutu@ssss.gouv.qc.ca.
_________________________________________________________________________________________
Publication
Direction de santé publique
Agence de la santé et des services sociaux de Lanaudière
Responsable de la publication
Dre Joane Désilets, médecin, Équipe des maladies infectieuses
Rédaction
Dre Joane Désilets, médecin, Équipe des maladies infectieuses
Avec la collaboration de :
Carole Marchand-Coutu, conseillère en soins infirmiers, équipe des
maladies infectieuses
Lisette Lafrenière, conseillère en soins infirmiers, équipe des
maladies infectieuses
Gabriel Hakizimana, agent de planification, de programmation et
de recherche, équipe santé environnementale
Richard Lanthier, coordonnateur en prévention et contrôle des
risques d'origine biologique et environnementale
Mise en pages
Marie-Pier Bélanger, Équipe des maladies infectieuses
© Agence de la santé et des services sociaux de Lanaudière, 2013
Dépôt légal
Troisième trimestre 2013
ISSN 1718-9497 (PDF)
1920-2555 (en ligne)
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
La version PDF de ce document est disponible à la section San
publique, dans la rubrique Documentation sous l’onglet
Professionnels de la santé du site de l’Agence au :
www.agencelanaudiere.qc.ca
À la condition d’en mentionner la source, sa reproduction à des fins
non commerciales est autorisée.
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