Volume 24, numéro 6 – Juin 2014 www.sante-abitibi-temiscamingue.gouv.qc.ca Appel à la vigilance – maladie de Lyme La maladie de Lyme est une infection présente dans les zones tempérées de l’hémisphère Nord (voir la figure). Montérégie. Dans cette dernière, environ 10 % des tiques sont infectées par la bactérie responsable de la maladie de Lyme : Borrelia burgdorferi. Le diagnostic de la maladie de Lyme repose essentiellement sur les signes et symptômes présentés ainsi que sur l’histoire d’une exposition possible lors d’activités extérieures à risque dans une zone où des tiques ont été détectées. L’infection se transmet par la piqûre d’une tique infectée. On peut la prévenir si la tique est retirée rapidement, idéalement moins de 24 heures après la piqûre. Zones touchées par la maladie de Lyme dans le monde. Au Québec, la maladie de Lyme est à déclaration obligatoire par le médecin et le laboratoire depuis 2003. De 2004 à 2010, le nombre annuel de cas humains variait de 2 à 14. Par la suite, le nombre d’infections a augmenté et une proportion croissante des cas ont acquis la maladie de Lyme sur le territoire (voir le tableau). Année 2011 2012 2013 # total cas au Québec 32 43 141 # acquis au Québec 5 16 70 % acquis au Québec 16 37 50 La surveillance de la tique à pattes noires (ou tique du chevreuil, Ixodes scapularis) confirme que ce vecteur s’est bien adapté au climat du sud de la province où les 3 stades, larve, nymphe et adulte, ont été trouvés. La présence de population de tiques établies et infectées a été confirmée en Estrie, dans le sud-ouest de la Mauricie-Centre-du-Québec et dans toute la Les premiers symptômes de la maladie de Lyme apparaissent de 3 à 30 jours après la piqûre d’une tique infectée. Le plus courant est l’érythème migrant observé dans 60-80 % des cas. Il s’agit d’une rougeur de plus de 5 cm survenant généralement à l’endroit de la piqûre. Elle peut être accompagnée de symptômes systémiques : fièvre, céphalées, fatigue, myalgies, etc. Non traitée, l’infection peut se disséminer et donner des complications neurologiques, cardiaques ou arthritiques. L’infection précoce se traite bien avec des antibiotiques. Quant aux complications, mieux vaut discuter du traitement avec un microbiologisteinfectiologue. Dans certaines conditions, une antibioprophylaxie peut être indiquée. Là comme ailleurs, la prévention des piqûres de moustiques lors d’activités à risque est à privilégier. Pour en savoir plus : bulletin Flash vigie du MSSS DSP de la Montérégie qui a créé une page très instructive, en particulier pour les professionnels de la santé (algorithme, traitement, illustrations). Plan d’intervention 2014 pour le VNO Depuis la première identification du virus du Nil occidental (VNO) dans les Amériques en 1999, le nombre de cas humains de l’infection au Québec a fluctué, modulant les interventions pour les prévenir. La hausse des infections humaines au Québec au cours des années 2011 et 2012 a donné lieu au Plan d’intervention gouvernemental 2013-2015 pour la protection de la population contre le virus du Nil occidental. Il vise à diminuer les complications et les décès liés à l’infection. Le plan comprend la surveillance intégrée des données humaines, animales et entomologiques et la sensibilisation de la population à la présence du VNO, surtout en milieu urbain, afin de l’inciter à appliquer les mesures de protection personnelle contre les piqûres de moustiques. En 2014, le plan prévoit l’évaluation de l’efficacité des larvicides (épandage de Bacillus thurigiensis israelensis [bti] dans les eaux stagnantes, et méthoprène dans les puisards) sur la quantité des moustiques vecteurs et sur leur taux d’infection par le VNO : 100 stations de surveillance entomologique se trouvant dans des zones traitées sont jumelées à 100 autres en zones témoins où la température et la densité des puisards sont similaires. Rappelons que la majorité des infections humaines sont recensées en milieu urbain. On estime à 80 % la proportion des infections asymptomatiques. Lorsqu’ils sont observés, les symptômes sont légers : fièvre, céphalées, myalgie, éruption. Moins de 1 % des infections sont graves (encéphalite et méningite) et peuvent laisser des séquelles ou être mortelles. Les complications sont plus fréquentes chez les personnes âgées de plus de 50 ans et chez celles qui sont immunosupprimées. Le site du MSSS permet d’en connaître davantage sur le VNO. Pénurie annoncée de céfixime Une rupture d'approvisionnement du céfixime (Suprax) est appréhendée à plus ou moins brève échéance au Québec. Le fabricant Sanofi-Aventis n’est plus en mesure de fournir les deux formats de comprimés (plaquettes alvéolées de 7 ou 10 comprimés) et ne pourra plus fournir la suspension orale d’ici quelques mois. La date de reprise de la production n’est pas connue. Ce médicament sera donc disponible tant que les inventaires des grossistes et des pharmacies ne seront pas épuisés, ce qui peut survenir à des moments variables selon les régions ou les localités. Selon le guide de l’INESSS sur le traitement pharmacologique des infections à Chlamydia trachomatis et Neisseria gonorrhoeae, céfixime est l’antibiotique recommandé comme traitement de premier choix de l'infection gonococcique. Dans la mesure du possible, il faut vérifier la disponibilité du céfixime, avant de le prescrire, auprès de la pharmacie du patient. Si le médicament n’est pas disponible, l’option de rechange est le ceftriaxone, 250 mg IM en dose unique diluée avec la lidocaïne 1 %. MODULE MALADIES INFECTIEUSES Pour nous joindre par téléphone : 819 764-3264 Nicole Bouchard, poste 49405 Chantal Boulé, poste 49408 Nathalie Deshaies, poste 49410 Danielle Gélinas, poste 49407 Isabelle Kirouac, poste 49406 Éric Lampron-Goulet, poste 49443 Rappelons que lorsqu’on traite une infection gonococcique, il est recommandé d’ajouter systématiquement 1 g PO d’azithromycine en dose unique, d’une part pour traiter une éventuelle chlamydiose et, d’autre part, parce qu’une monothérapie n’est pas l’option privilégiée pour le traitement de la gonorrhée. L’utilisation de 2 g PO d’azithromycine comme seul traitement (qui couvre à la fois la chlamydiose et la gonorrhée) n’est pas recommandée d’emblée en raison du risque possible de résistance du N. gonorrhoeae à cet antibiotique (estimé à 2 % au Québec). Cet antibiotique doit être réservé au traitement de la gonorrhée chez une personne allergique aux céphalosporines, dans la mesure où la sensibilité à l’azithromycine a été démontrée par culture. Tant qu’il est disponible, le céfixime demeure le traitement de premier choix de l’infection gonococcique. GARDE EN SANTÉ PUBLIQUE Du lundi au vendredi, de 8 h à 16 heures, composer le 819 764-3264, poste 49409 ou ligne sans frais : 1 855 764-5161 En dehors des heures ouvrables (demander la personne de garde en santé publique), CSSS de Rouyn-Noranda : 819 764-5131 Un télécopieur, À L’USAGE EXCLUSIF DES MEMBRES DU MODULE MALADIES INFECTIEUSES, permet la déclaration des maladies à déclaration obligatoire en toute sécurité : 819 764-4537