
présents. Si ces précautions amènent probablement à un "sur-triage", elles permettent d’éviter
tout retard de prise en charge délétère pour le patient.
2. Imagerie
A l’inverse du thorax et du bassin, la réalisation d’une radiographie simple de l’abdomen de
face (ASP) en salle d’accueil des urgences vitales (SAUV) n’apporte rien. Le bilan d’imagerie
sera modulé selon l’état hémodynamique du patient. Pour le patient instable, l’échographie
d’urgence de l’abdomen en SAUV (FAST écho) peut être réalisée par un « non-radiologue »
après une courte formation avec une sensibilité et une spécificité acceptable. L’apport de
l’échographie est indiscutable sur la prise de décision (laparotomie d’hémostase immédiate).
Mais s’agissant, d’un traumatisme fermé qui n’est donc pas un traumatisme pénétrant,
l’utilisation de l’échographie doit être limitée à une question simple: existe-t-il un épanchement
intra péritonéal? La recherche des lésions de contusions d’organes pleins ou des voies
urinaires doit être laissée au scanner. De fait, une échographie d’urgence négative ne signe
pas l’absence de lésion. A l’inverse, et dans une étude portant sur 110 traumatismes fermés
en choc avec un épanchement vu à l’échographie, Charbit et coll ne retrouvait que 50%
d’hémorragie active intra abdominale [5]. Pour ces raisons, l’échographie doit être réservée
aux patients instables et replacée dans le contexte global de l’évaluation du traumatisé fermé
pour ne rien négliger des lésions extra abdominales (bassin, thorax et membres) avant une
décision thérapeutique. Chez un patient stable ou stabilisé, un scanner abdominal (sans puis
avec injection) doit compléter systématiquement l’évaluation d’un traumatisé grave de
l’abdomen. L’arrivée des scanners « délocalisés » en SAUV et la rapidité actuelle des
acquisitions d’image pourrait permettre de réaliser un scanner même chez les patients
initialement décrits comme non transportables en radiologie et rendrait obsolète l’échographie.
Dans ce sens, certaines équipes proposent un accueil direct sur la table du scanner délocalisé
en SAUV des patients avec un traumatisme fermé.
3. Biologie
Les examens de biologie permettent d’améliorer l’évaluation initiale. En urgence, le bilan initial
repose sur des examens simples. L’évaluation rapide de la gravité du traumatisme est faite
par l’évaluation des conséquences de l’insuffisance circulatoire (gazométrie, lactate) et par la
mise en évidence d’une coagulopathie. La réalisation d’une gazométrie associée à un dosage
des lactates artériels présente l’avantage d’être rapide et délocalisable en SAUV. Un pH<7,20
est une indication reconnue de DCR et de DC [6]. La lactatémie à l’arrivée et sa baisse en
cours de prise en charge sont de bons marqueurs de l’efficacité de la réanimation. La mise en
évidence d’une coagulopathie biologique peut se faire par la mesure du taux de prothrombine-
TP% ou de l'INR. Le long délai entre prélèvement, acheminement au laboratoire et obtention