Techniques non invasives d`exploration fonctionnelle cutanée in vivo

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Diagnostic de l’allergie aux médicaments
John Libbey Eurotext, Paris © 2005, pp
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Techniques non invasives d’exploration
fonctionnelle cutanée in vivo
Jean-Luc LÉVÊQUE
L’Oréal Recherche, Clichy, France
Depuis les années 80, un nombre très important de méthodes, dites non invasives,
a été développé en vue de la mesure objective des propriétés de la peau, de façon à
remplacer par des chiffres les évaluations visuelles ou tactiles des cliniciens.
Ces méthodes, qui pour la plupart sont disponibles commercialement, sont surtout
utilisées aujourd’hui pour l’objectivation des bénéfices apportés à la peau par les
produits cosmétiques ou les médicaments. Elles sont aussi beaucoup utilisées en
recherche pour décrire les effets du vieillissement ou de l’environnement sur la
peau, par exemple. Elles ont aussi un certain potentiel d’évaluation des réactions
cutanées (phénomènes irritatif ou allergique) et d’aide au diagnostic (lésions et
tâches pigmentaires).
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Ces méthodes peuvent se classer en quatre grandes catégories :
– Les méthodes reposant sur l’analyse du « visible » (couleurs, formes, relief…).
– Les méthodes mesurant les propriétés physiques de la peau (paramètres mécaniques, électriques, optiques, thermiques…).
– Les méthodes d’imagerie médicale appliquées à la peau (RMN, US, OCT, microscopie confocale…).
– Les méthodes spectroscopiques (Visible, IR, NIR, Raman…).
On doit aussi distinguer parmi ces méthodes celles qui sont utilisées en routine
depuis de nombreuses années et les prototypes, qui apparaissent dans la littérature
spécialisée, et portent les espoirs d’amélioration des connaissances.
Dans le domaine cosmétique, la mesure de l’efficacité des produits hydratants ne
pose plus de problèmes puisque de nombreuses méthodes sont disponibles depuis les
plus simples (mesure de la capacitance, mesure de la perte d’eau) pour les mesures
en surface, aux plus élaborées (spectroscopie confocale Raman, spectroscopie IR,
RMN) permettant des mesures en profondeur. Les anti-rides bénéficient depuis de
longues années des méthodes d’analyse automatique de répliques de peau (analyse
d’image ou profilométrie). Dorénavant, ces mesures peuvent être effectuées in vivo
grâce à une méthode de projection de franges. La fermeté, la souplesse de la peau se
mesurent sans grandes difficultés par des appareils bien acceptés dorénavant :
Torquemeter et Cutometer. Il existe encore certaines difficultés, par exemple en ce
qui concerne le teint de la peau et l’aspect « bonne mine ».
En recherche, comme mentionné plus haut, c’est surtout le vieillissement cutané
qui a fait l’objet de nombreux travaux. Il existe aujourd’hui un consensus relatif
aux diverses modifications mesurées aussi bien sur les zones découvertes (photovieillissement) que protégées (vieillissement intrinsèque). À part les questions
relatives aux modifications du microrelief cutané et des rides, la perte progressive
de l’élasticité de la peau est le phénomène le plus notable. Ce phénomène est très
probablement lié à une modification de structure du derme supérieur mis en évidence par l’imagerie haute résolution ultrasonore et caractérisé par spectroscopie
RMN in vivo.
Il reste encore difficile aujourd’hui de diagnostiquer sûrement une réaction allergique par rapport à une réaction d’irritation, simplement à partir des mesures ou de
l’imagerie non invasives. Diverses tentatives ont été effectuées à partir de mesures
de la couleur, du flux sanguin cutané, de l’imagerie ultrasonore, des mesures de capacitances à diverses fréquences, de mesures spectroscopiques. Ces approches distinguent bien sur des modifications de structure du phénomène inflammatoire et surtout de sa variation au cours du temps.
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En ce qui concerne les lésions et tâches pigmentaires, l’approche est essentiellement
basée sur une analyse multicritère de la lésion : sa forme, l’uniformité de sa couleur,
sa délimitation plus ou moins nette, etc.
Divers dispositifs permettant la saisie des images, leur traitement informatique et
une proposition de diagnostic différentiel existent dorénavant commercialement.
Ils ne permettraient toujours pas de lever l’incertitude des cas douteux bien que leur
pertinence générale soit assez élevée.
Dans tous ces domaines, la recherche continue et de nouveaux prototypes plus ou
moins sophistiqués et complexes apparaissent. Une tendance très nette concerne le
couplage entre imagerie et spectroscopie ou des premiers essais combinant microscopie confocale et mesure de fluorescence ont déjà été publiés. La microscopie à
deux photons a aussi permis d’obtenir des images spécifiques, très spectaculaires, du
réseau de collagène. Dans les nouvelles technologies du silicium, citons aussi le cas
de « SkinChip® » qui permet une imagerie de surface de la peau, spécifique de son
hydratation.
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