Ces méthodes peuvent se classer en quatre grandes catégories :
– Les méthodes reposant sur l’analyse du « visible » (couleurs, formes, relief…).
– Les méthodes mesurant les propriétés physiques de la peau (paramètres méca-
niques, électriques, optiques, thermiques…).
– Les méthodes d’imagerie médicale appliquées à la peau (RMN, US, OCT, micro-
scopie confocale…).
– Les méthodes spectroscopiques (Visible, IR, NIR, Raman…).
On doit aussi distinguer parmi ces méthodes celles qui sont utilisées en routine
depuis de nombreuses années et les prototypes, qui apparaissent dans la littérature
spécialisée, et portent les espoirs d’amélioration des connaissances.
Dans le domaine cosmétique, la mesure de l’efficacité des produits hydratants ne
pose plus de problèmes puisque de nombreuses méthodes sont disponibles depuis les
plus simples (mesure de la capacitance, mesure de la perte d’eau) pour les mesures
en surface, aux plus élaborées (spectroscopie confocale Raman, spectroscopie IR,
RMN) permettant des mesures en profondeur. Les anti-rides bénéficient depuis de
longues années des méthodes d’analyse automatique de répliques de peau (analyse
d’image ou profilométrie). Dorénavant, ces mesures peuvent être effectuées in vivo
grâce à une méthode de projection de franges. La fermeté, la souplesse de la peau se
mesurent sans grandes difficultés par des appareils bien acceptés dorénavant :
Torquemeter et Cutometer. Il existe encore certaines difficultés, par exemple en ce
qui concerne le teint de la peau et l’aspect « bonne mine ».
En recherche, comme mentionné plus haut, c’est surtout le vieillissement cutané
qui a fait l’objet de nombreux travaux. Il existe aujourd’hui un consensus relatif
aux diverses modifications mesurées aussi bien sur les zones découvertes (photo-
vieillissement) que protégées (vieillissement intrinsèque). À part les questions
relatives aux modifications du microrelief cutané et des rides, la perte progressive
de l’élasticité de la peau est le phénomène le plus notable. Ce phénomène est très
probablement lié à une modification de structure du derme supérieur mis en évi-
dence par l’imagerie haute résolution ultrasonore et caractérisé par spectroscopie
RMN in vivo.
Il reste encore difficile aujourd’hui de diagnostiquer sûrement une réaction aller-
gique par rapport à une réaction d’irritation, simplement à partir des mesures ou de
l’imagerie non invasives. Diverses tentatives ont été effectuées à partir de mesures
de la couleur, du flux sanguin cutané, de l’imagerie ultrasonore, des mesures de capa-
citances à diverses fréquences, de mesures spectroscopiques. Ces approches distin-
guent bien sur des modifications de structure du phénomène inflammatoire et sur-
tout de sa variation au cours du temps.
2 JEAN-LUC LÉVÊQUE