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La spectroscopie par résonance
magnétique nucléaire (RMN)
est  une  méthode  non  invasive
permettant  d’étudier  la  nature
biochimique des tissus. Elle com-
plète  l’imagerie  anatomique,
morphologique, par une « image-
rie du métabolisme cellulaire». 
Grâce  aux  récents  développe-
ments des aimants, des antennes
et surtout des logiciels de post-
traitement, elle s’intègre de façon
plus large aux explorations stan-
dardisées de la prostate sur les
imageurs IRM actuels. L’apport
réel de la spectroscopie dans la
détection des cancers de la prosta-
te infra-cliniques reste toutefois à
démontrer pour une utilisation en
pratique courante.
L’imagerie  par résonance magné-
tique  découle  des  pro p r i é t é s
magnétiques  de  la  matière.  Les
noyaux hydrogènes situés dans un
champ magnétique intense et sou-
mis à une onde de radiofréquence
précise  subissent  un  phénomène
de résonance puis de relaxation à
l’origine du signal RMN. 
Pour une série d’impulsions de
radiofréquence choisie (séquence
d’imagerie) les temps de relaxa-
tion T1, T2 (retour à une phase
d’équilibre des protons hydrogè-
nes)  varient  en  fonction  de  la
nature des tissus. Ces variations
déterminent le contraste des ima-
ges (pondération T1 ou T2). Le
signal  IRM  dépend  donc  des
temps de relaxation. 
La  spectroscopie  RMN  est  une
analyse détaillée des fréquences
de résonance (et non des temps de
relaxation)  d’atomes  de  même
n a t u re  dans  un  enviro n n e m e n t
chimique  diff é rent.  Dans  des
conditions de très bonne homogé-
néité, la fréquence de résonance
pour un atome d’hydrogène dans
d i ff é rents  composés  chimiques
est déplacée selon le groupement
chimique dans lequel cet atome
est  engagé.  Par  exemple,  les
protons hydrogènes liés aux lacta-
tes ont une fréquence de résonan-
ce différente de celle des protons
hydrogènes liés aux lipides ou à
la choline). Ce déplacement chi-
mique permettant d’étudier l’en-
v i ronnement  électronique  d’un
atome est à l’origine de la spec-
troscopie RMN.
Les travaux de COSTELLO (1) ont
largement développé les mécanis-
mes de production du citrate pro-
statique à partir de modèles ani-
maux et d’extraits ex vivo de pro-
state. Cette glande produit, sécrè-
te et stocke des sécrétions riches
en citrate dont la concentration
est variable en fonction de ses
zones anatomiques. Des taux éle-
vés sont observés dans la zone
périphérique et des taux plus fai-
bles dans les zones transitionnelle
et  centrale  ainsi  que  dans  les
zones peu glandulaires antérieu-
res et urétrales. 
A la  diff é rence  des  citrates,  le
spectre de la choline n’est pas spé-
cifique d’un seul composé (phos-
phocholine,  glycéro p h o s p h o c h o-
line,  éthanolamine…)  ce  qui
explique l’importance de la choli-
ne dans les spectres des tissus
péri-urétraux car le liquide sémi-
nal est riche en glycérophopho-
choline (Figure 1).
III. LE MÉT
ABOLISME 
PROST
A
TIQUE
II. RAPPEL DES ASPECTS 
TECHNIQUES
: LE SIGNAL
RMN - LE SIGNAL 
SPECTROSCOPIQUE
I. INTRODUCTION
N°2 Septembre 2003
Spectr
oscopie-IRM de la Pr
ostate
Richard Aziza, -
Radiologie Institut 
Claudius Regaud.  
QUESTION
D’ACTUALITÉ
Michel Soulié 
Urologue CHU de Rangueil, 
Toulouse