Examen du Guide alimentaire canadien pour manger sainement 2003

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L’approvisionnement alimentaire au Canada :
examen préliminaire des changements
1992-2002
Le Guide alimentaire canadien pour manger sainement, publié en 1992, est un outil clé d'éducation en
nutrition destiné aux Canadiens et Canadiennes âgés de quatre ans et plus. Basé sur les
Recommandations sur la nutrition pour les Canadiens et les Recommandations alimentaires pour la
santé des Canadiens et des Canadiennes, il préconise une alimentation qui comble les besoins
énergétiques et nutritionnels tout en réduisant le risque de maladies chroniques.
Après plus d’une décennie d’utilisation du Guide alimentaire, Santé Canada examine actuellement celuici afin de déterminer si cet outil continue de promouvoir une alimentation qui comble les besoins
nutritionnels, favorise la santé et réduit au minimum le risque de maladies chroniques liées à
l’alimentation. Cet examen exhaustif comporte une évaluation du Guide alimentaire à la lumière des
récentes découvertes scientifiques, des changements observés au niveau de l’approvisionnement
alimentaire et des habitudes de consommation, de la façon dont le Guide alimentaire est utilisé et
compris par les consommateurs et les intermédiaires et de la consultation des parties intéressées.
La compréhension des changements survenus dans l’approvisionnement alimentaire au Canada entre
1992 et 2002 assurera que les lignes directrices nationales en matière de nutrition, incluant le Guide
alimentaire canadien pour manger sainement, demeurent pertinentes au contexte actuel dans lequel les
Canadiens et les Canadiennes font leurs choix alimentaires et nutritionnels.
Le Bureau de la politique et de la promotion de la nutrition de Santé Canada, examine actuellement, de
concert avec Statistique Canada et Agriculture et Agroalimentaire Canada, les changements survenus
sur le plan de l’approvisionnement alimentaire au Canada depuis 1992, année de parution du Guide
alimentaire canadien pour manger sainement. Les résultats préliminaires de cette enquête sont
résumés ici.
Méthodologie
On retrouve dans le présent rapport une analyse des données qui figurent dans Statistiques sur les
aliments, vol. 2, no 2, paru en octobre 2003, et Statistiques sur les aliments au Canada, paru en
novembre 2003, deux publications de Statistique Canada.
Statistique Canada publie des données sur la « disparition » des aliments (données qui représentent les
aliments mis à la disposition Canadiens) ainsi que des données sur la « consommation apparente » des
aliments (données obtenues en appliquant des facteurs d’ajustement en fonction des pertes aux
données sur la « disparition » des aliments). Les facteurs d’ajustement ont été adaptés à partir de ceux
utilisés par le ministère de l’Agriculture des États-Unis. Étant donné que ces facteurs d’ajustement
prennent en compte les pertes observées dans les points de vente au détail, les restaurants et les
ménages, les données ainsi obtenues fournissent une estimation plus juste des quantités consommées.
Toutefois, les données sur la consommation ajustées en fonction des pertes ne peuvent être examinées
en fonction des groupes d’âge ou du sexe. Ces données ne doivent pas non plus être substituées aux
données sur la consommation réelle (p. ex., recueillies à l’échelle individuelle, à partir de rappels
alimentaires).
Les données sur les nutriments ont été calculées grâce à l’application de facteurs d’équivalence
nutritionnelle aux données sur les aliments. Les facteurs d’équivalence nutritionnelle ont été développés
en collaboration avec le Bureau des aliments d’Agriculture et Agroalimentaire Canada.
On retrouve ci-dessous un diagramme illustrant les différents types de données statistiques publiées
par Statistique Canada. Des informations complémentaires sont disponibles à l’adresse suivante:
http://www.statcan.ca/francais/freepub/21-020-XIF/free_f.htm
Disparition des aliments
A
Disparition des nutriments
B
Consommation des aliments
ajustée en fonction des pertes
A
Consommation des nutriments
ajustée en fonction des pertes
A= Facteurs d’équivalence nutritionnelle
B= Facteurs d’ajustement en fonction des pertes
Le présent rapport renferme une analyse préliminaire des données relatives à la consommation par
personne d’aliments et de nutriments, rajustées en fonction des pertes, pour les années 1992 et 2002.
En comparant les données de ces deux années, on peut observer les principaux changements au niveau
de la consommation apparente d’aliments, par personne, depuis la parution du Guide alimentaire
canadien pour manger sainement. Les résultats sont présentés en fonction des principaux groupes
d’aliments tels qu’utilisés par Statistique Canada dans leur série Statistiques sur les aliments. Il faut
souligner toutefois que la composition de ces groupes ne correspond pas toujours à celle des groupes
alimentaires du Guide alimentaire canadien pour manger sainement. Ainsi, le groupe « produits de
céréales » de Statistique Canada englobe des ingrédients tels que la farine et la semoule de maïs,
tandis que le groupe produits céréaliers du Guide alimentaire canadien pour manger sainement
renferme des aliments fabriqués à partir de ces ingrédients, tels que le pain et les pâtes alimentaires.
Les groupes, aliments et/ou denrées alimentaires tirés de la série Statistiques sur les aliments au
Canada apparaissent entre guillemets (« ») dans le présent rapport alors que les groupes d’aliments du
Guide alimentaire sont écrits en italique.
Entre 1992 et 2002, des changements ont été apportés à la collecte des données du groupe « huiles et
corps gras », ce qui peut avoir amplifié artificiellement les changements observés au niveau des
données relatives à la disparition et à la consommation d’aliments et de nutriments. Statistique Canada
prévoit analyser ultérieurement l’incidence de tels changements méthodologiques. Il est donc difficile,
pour le moment, de tirer des conclusions quant à l’ampleur réelle des changements observés au niveau
de la consommation par personne d’« huiles et corps gras », de la valeur énergétique et des nutriments
correspondants.
Tous les calculs ont été faits à partir de données brutes fournies par Statistique Canada. Les résultats
ont été arrondis au nombre entier le plus proche.
Principaux constats
Consommation apparente d’aliments par personne
À de rares exceptions près, la consommation de tous les grands groupes de la série Statistiques sur les
aliments a augmenté entre 1992 et 2002.
Changements dans la consommation apparente d’aliments
par personne, 1992 et 2002
Thé
Huiles et corps gras
Légumies à gousse et noix
Jus de fruit
Volaille
Produits de céréales
Autres produits laitiers
Poisson
Café
Boissons gazeuses
Sucres et sirops
Légumes transformés
Fruits transformés
Fruits frais
Oeufs
Fromage total
Légumes frais
Viandes
Lait de consommation
Jus de légumes
-30
-20
-10
0
10
20
30
40
50
60
% changement
Note : Interpréter les données avec prudence en vue des changements méthodologiques introduits lors de la
période à l’étude (p.ex., collecte de données pour les « huiles et corps gras »)
Source : Statistique Canada. Statistiques sur les aliments au Canada, novembre 2003. Données ajustées en
fonction des pertes
Produits céréaliers
La consommation par personne de « produits de céréales » a grimpé d’environ 23 % entre les dates à
l’étude, passant de 53 kg en 1992 à 66 kg en 2002.
•
La consommation de « riz » et celle de « farine de blé » ont augmenté de 31 % et 26 %,
respectivement, alors que celle de « farine d’avoine et d’avoine roulée » a considérablement
diminué (-43 %).
Légumes et fruits
La consommation totale de « légumes » s’est accrue d’environ 5 %, passant de près de 106 kg par
personne en 1992 à plus de 110 kg en 2002. La consommation totale de « fruits » a augmenté de 15
%, passant de 81 kg par personne en 1992 à 93 kg en 2002.
•
Les « légumes frais » ont continué de dominer au niveau de la consommation globale de
« légumes », représentant 74 kg par personne en 2002. Les « pommes de terre blanches »
comptaient pour plus de la moitié (38 kg) des légumes frais consommés. C’est la consommation
de « légumes congelés » qui a connu la plus importante hausse relative, soit 30 % entre 1992 et
2002, atteignant presque 5 kg par personne. La consommation de « jus de légumes » a baissé
de 17 %, passant de près de 2 litres par personne à un peu plus d’un litre par personne en
2002.
•
Les « fruits frais » ont continué de dominer au niveau de la consommation globale de « fruits »,
représentant 37 kg par personne en 2002. Les pommes (8 kg), les bananes (6 kg) et les
oranges (5 kg) figurent en tête de liste. La consommation de « jus de fruits » a connu une
hausse de 24 %, atteignant 25 litres par personne en 2002.
Produits laitiers
En 2002, la consommation globale de « produits laitiers » était comparable à celle de 1992. Par contre,
certains changements ont été observés au niveau de ce groupe alimentaire, notamment une baisse de
la consommation de « lait de consommation » et une augmentation de la consommation de
« fromage » et d’« autres produits laitiers ».
•
Bien que la consommation de lait ait régressé de 9 %, celle de « lait écrémé » et de « lait
partiellement écrémé 1 % » a progressé au cours de la décennie. Dans le cas du « lait
partiellement écrémé 1 % », elle a grimpé de 67 %, passant de près de 8 litres par personne en
1992 à presque 13 litres en 2002. Dans le cas du « lait écrémé », elle a augmenté de 40 %,
passant d’environ 5 litres par personne en 1992 à presque 7 litres en 2002. Bien que le « lait
partiellement écrémé 2 % » demeure la variété de lait la plus populaire, représentant presque la
moitié de toute la consommation de lait en 2002, sa consommation a chuté de 26 %, passant de
40 litres par personne en 1992 à 30 litres en 2002. La consommation de « lait homogénéisé » a
fléchi de 28 %, passant de 14 litres par personne en 1992 à 10 litres en 2002.
•
La consommation de « fromage » a progressé de 5 %. La hausse de 20 % observée au niveau
de la consommation de « fromages de spécialité », qui est passée de 4 kg par personne en 1992
à presque 5 kg en 2002, a contribué à l’accroissement global de la consommation de
« fromage ».
•
La consommation d’ « autres produits laitiers » a connu une hausse de 18 %. La consommation
de « yogourt » s’est accrue de 81 % entre 1992 et 2002. La consommation de « crème de
table » (à 18 %) a aussi progressé considérablement, passant de 0,4 litre par personne en 1992
à 1,4 litre en 2002, soit une hausse de 269 %.
Viandes et substituts
La consommation de la plupart des produits de ce groupe s’est accrue au cours de la période étudiée, à
l’exception de celle des « viandes ».
•
La consommation de « viandes » a chuté de presque 5 %, atteignant 27 kg par personne en
2002. Le « bœuf » (13 kg) et le « porc » (12 kg) étaient les principales viandes consommées à
l’intérieur de ce groupe.
•
La consommation de « volaille » a grimpé de 24 %, atteignant 14 kg par personne en 2002.
•
La consommation d’« œufs » a augmenté de 6 %, passant de 12 douzaines par personne en
1992 à 13 douzaines en 2002.
•
La consommation de « poisson » a grimpé de 16 %, atteignant 7 kg par personne en 2002. À
l’intérieur de ce groupe, ce sont les « poissons de mer frais et congelés » (3 kg) et les
« poissons de mer transformés » (3 kg) qui ont dominé en 2002. La consommation de « fruits
de mer » s’est accrue de 20 % depuis 1992, atteignant plus de 1 kg par personne en 2002.
•
Bien que les données indiquent que la consommation de « légumes à gousse et noix » a fait un
bond entre 1992 et 2002; l’ampleur apparente d’un tel phénomène porte à confusion. En effet,
ce changement s’explique en grande partie par une hausse considérable de la consommation de
« haricots secs » (+191 %). Or, selon les données disponibles, ce changement est
essentiellement survenu entre 1992 et 1993, lorsque la consommation de ces aliments est
passée de 0,6 à près de 2 kg par personne. Les motifs d’une hausse aussi importante au cours
d’une même année restent à élucider.
Autres aliments
Le Guide alimentaire canadien pour manger sainement comporte une catégorie Autres aliments qui
inclut tous les boissons et aliments n’appartenant pas aux quatre groupes alimentaires. Puisque les
données de Statistique Canada sur la consommation des aliments portent surtout sur des denrées
alimentaires non transformées, il a été impossible de préciser les changements qui se sont produits
dans la consommation d’aliments dans cette catégorie. Voici un aperçu des grands changements
observés au niveau de la consommation des boissons et des principaux ingrédients utilisés dans la
préparation des autres aliments, tel que catégorisé par le Guide alimentaire.
•
La consommation de « boissons non-alcoolisées » a augmenté entre 1992 et 2002. C’est la
consommation de « thé » qui a connu la hausse la plus marquée (+50 %), atteignant 63 litres
par personne. La consommation de « café » s’est accrue de 16 %, atteignant 91 litres par
personne et celle de « boissons gazeuses », de 14 %, atteignant 100 litres par personne en
2002.
•
Selon les données disponibles, la consommation d’« huiles et corps gras » a fait un bond
substantiel entre 1992 et 2002. Toutefois, les méthodes de collecte de données ont été
modifiées en 1995 dans le but d’obtenir une estimation plus exacte de l’approvisionnement
alimentaire en « huiles et corps gras ». Un tel changement méthodologique, survenu au milieu
des de la période étudiée, fausse l’ampleur réelle du changement observé dans la consommation
d’« huiles et corps gras ». L’impact de ce changement méthodologique fera l’objet d’une étude
ultérieure de Statistique Canada. Entre-temps, il est difficile de quantifier le changement
survenu au niveau de la consommation de ce groupe d’aliments.
•
La consommation de « sucres et sirops » a augmenté de 12 %, passant de 30 kg par personne
en 1992 à 34 kg en 2002.
Consommation apparente d’énergie et de nutriments par personne
Énergie
Il ressort des données disponibles que la consommation énergétique par personne a connu une hausse
difficile à préciser entre 1992 et 2002. En effet, comme les « huiles et corps gras » fournissent une
partie importante de l’énergie alimentaire, il faut prendre en compte les changements méthodologiques
introduits en 1995 lors de l’interprétation des données sur la consommation énergétique. Même si les
données indiquent que la consommation énergétique par personne a augmenté d’environ 10 % depuis
1995, la hausse la plus marquée est survenue entre 1995 et 1998, ce qui pourrait refléter une période
d’adaptation à la nouvelle méthodologie utilisée.
Consommation énergétique apparente par personne, 1976-2002
2900
2800
kilocalories/jour
2700
2600
2500
2400
2300
02
20
00
20
98
19
96
19
94
19
92
19
90
19
88
19
86
19
84
19
82
19
80
19
78
19
19
76
2200
Note : Interpréter les données avec prudence en vue des changements au niveau de la collecte de données pour
les « huiles et corps gras » introduits en 1995
Source : Statistique Canada. Statistiques sur les aliments au Canada, novembre 2003. Données ajustées en
fonction des pertes
•
En 2002, les « produits de céréales » (24 %), les « huiles et corps gras » (19 %) et les « sucres
et sirops » (13 %) sont demeurés les principales sources d’énergie.
Contribution à la consommation énergétique apparente par personne
Produits de céréales
Huiles et corps gras
Sucres et sirops
Boissons
Produits laitiers
Viandes
Légumes
Fruits
Légumes à gousse et noix
Volaille
Oeufs
Poisson
0
5
10
15
20
25
% de la consommation énergétique totale
1992
1992
2002 2002
Note : Interpréter les données avec prudence en vue des changements au niveau de la collecte de données pour
les « huiles et corps gras » introduits en 1995
Source : Statistique Canada. Statistiques sur les aliments au Canada, novembre 2003. Données ajustées en
fonction des pertes
•
Les « produits laitiers » représentaient 9 % de l’apport énergétique total en 2002, soit une
baisse de 11 % par rapport à 1992.
•
Les « viandes » ont fourni 8 % de l’apport énergétique total en 2002, par rapport à 9 % en
1992.
•
Les « boissons gazeuses » ont fourni 4 % de l’apport énergétique total en 2002, tout comme en
1992.
Contribution des macronutriments
En 2002, les glucides représentaient 51 % de l’apport énergétique total, alors que les lipides
comptaient pour 35 %, les protéines pour 11 % et l’alcool pour 3 %. On observe une faible
augmentation de la consommation de lipides et une diminution de la consommation de glucides, par
rapport à 1992, au niveau de la contribution à l’apport énergétique total.
•
La consommation de glucides a connu une hausse de 16 % entre 1992 et 2002. En 2002, les
« produits de céréales », les « sucres et sirops » et les « boissons » étaient les principales
sources de glucides consommés, représentant respectivement 39 %, 26 % et 12 % de la
consommation totale de glucides. L’augmentation de la consommation de glucides était surtout
associée à la consommation d’ « agrumes, inclus jus » (+36 %).
•
La consommation de fibres a augmenté d’un peu plus de 1,0 gramme par personne et par jour
au cours de la période étudiée, atteignant presque 14 grammes par personne en 2002, une
hausse de 10 % depuis 1992. Les « produits de céréales » sont demeurés la principale source
de fibres en 2002, atteignant 6 grammes, ou 41 % de l’apport total en fibres. Les « légumes »
représentaient 30 % de l’apport total en fibres en 2002, et les « fruits », 19 %. La contribution
relative des « produits de céréales » à l’apport en fibres s’est accrue de 6 % au cours de la
décennie, alors que celle des « fruits » (-2 %) et des « légumes » (-6 %) a diminué.
•
Les données indiquent que l’apport alimentaire quotidien en lipides s’est accru de 25 % entre
1992 et 2002. Puisque les « huiles et corps gras » sont les principaux aliments responsables de
cette hausse, il est difficile de quantifier précisément le changement survenu à cet égard en
raison des changements apportés en 1995 à la collecte des données relative à ce groupe
d’aliments. Les « huiles et corps gras » (56 %), les « viandes » (14 %) et l’ensemble des
« produits laitiers » (14 %) étaient les principales sources de lipides en 2002.
•
Entre 1992 et 2002, la consommation de protéines a progressé de 10 %. Les « produits de
céréales », les « viandes » et les « produits laitiers » ont été les principales sources de protéines
en 2002, représentant respectivement 23 %, 23 %, et 20 % de la consommation totale de
protéines. La contribution relative de la « volaille » (+14 %), des « produits de céréales »
(+11 %), et du « poisson » (+10%) a augmenté, alors que celle du « lait de consommation » (16 %) et des « viandes » (- 13 %) a diminué.
Pertinence des constats dans le cadre du Guide alimentaire canadien pour
manger sainement
L’examen des principaux changements au niveau de l’approvisionnement alimentaire au Canada, depuis
la parution du Guide alimentaire canadien pour manger sainement en 1992, a mis en lumière certains
changements dignes de mention. Dans l’ensemble, la consommation de la plupart des principaux
groupes d’aliments dans la série Statistiques sur les aliments s’est accrue entre les deux années
étudiées (1992 et 2002).
Bien que les données indiquent une hausse assez marquée de la consommation d’« huiles et corps
gras » et d’énergie depuis 1992, on ignore l’ampleur de celle-ci. En effet, la nouvelle méthode de
collecte des données, adoptée en 1995 dans le cas des « huiles et corps gras », a amplifié
artificiellement les changements observés au niveau de ce groupe entre 1992 et 2002. Étant donné
que les « huiles et corps gras » sont les principales sources d’énergie alimentaire, ce changement
méthodologique complique l’interprétation des données sur la consommation énergétique.
Le Guide alimentaire canadien pour manger sainement renferme un certain nombre d’énoncés
d’orientation visant à aider les Canadiens et les Canadiennes à faire des choix à l’intérieur des groupes
alimentaires. Bien que l’examen de l’approvisionnement alimentaire comporte des limites en raison de
la nature même des groupes d’aliments visés dans la série Statistiques sur les aliments, il fournit
néanmoins un aperçu des tendances de consommation relatives à ces énoncés.
Produits céréaliers - « Choisissez de préférence des produits à grains entiers
ou enrichis »
Dans la série Statistiques sur les aliments, les produits céréaliers sont regroupés sous l’appellation
« produits de céréales ». La consommation de « produits de céréales » a augmenté du quart entre les
deux années à l’étude. Il est toutefois impossible de préciser la consommation de produits à grains
entiers ou enrichis à l’intérieur de ce groupe.
Légumes et fruits - « Choisissez plus souvent des légumes vert foncé ou
orange et des fruits orange »
La consommation de légumes et fruits a certes augmenté au cours de la période étudiée, mais on n’a
pu déceler de changements en faveur des légumes vert foncé et orange. Sur le plan des jus, les
changements ont été remarquables : la consommation de « jus de fruits » s’étant accrue de près du
quart, alors que celle de « jus de légumes » était en baisse. Les « pommes de terre blanches » étaient
de loin le légume le plus populaire. Il est toutefois impossible de préciser sous quelle forme elles ont
été consommées (autrement dit, s’il s’agissait de pommes de terre fraîches ou transformées, sous
forme de repas préemballés, de croustilles ou de frites).
Produits laitiers - « Choisissez de préférence des produits laitiers moins
gras »
Dans le groupe « produits laitiers » de la série Statistiques sur les aliments, le « lait de consommation »
est la principale catégorie de produits ayant une teneur variable en matières grasses qui fasse l’objet
d’une surveillance. Les changements observés sur le plan de la consommation vont dans le sens du
message véhiculé par le Guide alimentaire puisque la consommation de « lait écrémé » et de « lait
partiellement écrémé 1 % » a progressé, alors que celle de « lait homogénéisé » et de « lait
partiellement écrémé 2 % » a reculé. Toutefois, un constat important va à l’encontre du message du
Guide : la consommation de « crème de table » (à 18 %) a connu une hausse substantielle au cours de
la période étudiée, atteignant 1,4 litre par personne en 2002. Bien que les données fassent également
ressortir une augmentation de la consommation de « fromage », il est impossible de préciser la part des
diverses variétés de fromage à faible teneur en matières grasses dans la consommation totale de
« fromage ».
Viandes et substituts - « Choisissez de préférence viandes, volailles et
poissons plus maigres et des légumineuses »
Les données examinées ne permettent pas d’évaluer la partie « choisir des viandes, volailles et poissons
plus maigres » de cet énoncé. De manière générale, la consommation de « légumes à gousse et noix »
a connu une hausse entre 1992 et 2002. On ignore toutefois l’ampleur réelle de ce phénomène en
raison du changement radical et plutôt inexplicable observé au niveau de la consommation de
« haricots secs » entre 1992 et 1993.
Autres aliments - « (…) Consommez-les avec modération »
Le Guide alimentaire canadien pour manger sainement souligne également que certains aliments de la
catégorie Autres aliments ont une plus forte teneur en matières grasses et/ou en sucre ou ont une
faible valeur nutritive. Il est impossible de se prononcer sur les tendances de consommation relatives à
certains aliments tels que les biscuits, croustilles, tablettes de chocolat, beignets, etc. puisque les
données sur la consommation de produits transformés ne font pas l’objet d’une surveillance dans le
cadre de la série Statistiques sur les aliments. Les données indiquent toutefois que la consommation
d’« huiles et corps gras », de « sucres et sirops » et de « boissons » a connu une hausse entre 1992 et
2002.
Prochaines étapes
On procédera à une analyse des tendances à la lumière des données de l’Enquête sur les dépenses
alimentaires (EDA), couvrant la période de 1986 à 2001, en collaboration avec Agriculture et
Agroalimentaire Canada, au cours de l’hiver 2004/2005. L’analyse des données de l’EDA viendra
compléter les constats du présent examen des principaux changements au niveau de
l’approvisionnement alimentaire à la lumière des données de la série Statistiques sur les aliments.
Puisque les données de l’EDA font état des dépenses alimentaires des ménages canadiens, elles
fourniront un meilleur aperçu de la consommation alimentaire à l’échelle des ménages. Elles
permettront également d’examiner les tendances de consommation par région géographique (p. ex.,
région urbaine, région rurale, province), selon les caractéristiques du ménage (p. ex., taille du ménage,
composition, revenu) et aussi selon le point de vente des aliments (p. ex., magasin ou restaurant).
Lorsqu’elles seront publiées en 2005, les données de l’actuelle Enquête sur la santé dans les
collectivités canadiennes (ESCC), cycle 2.2, Volet nutrition, offriront un vaste ensemble de données
permettant d’analyser l’apport alimentaire réel des Canadiens de tous les groupes d’âge et des deux
sexes, de façon à mieux comprendre les habitudes de consommation alimentaire au Canada.
Enfin, on obtiendra de précieux renseignements permettant d’évaluer les habitudes de consommation
alimentaire des Canadiens et des Canadiennes, en fonction des recommandations nutritionnelles et
alimentaires actuelles ou futures, en faisant la synthèse des principales conclusions de l’analyse des
données sur l’approvisionnement alimentaire, des données de l’EDA et des constats du Volet nutrition
de l’ESCC, Cycle 2.2.
Notre mission est d'aider les Canadiens maintenir et améliorer leur état de santé.
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© Sa Majesté la Reine du chef du Canada (2004). Tous droits réservés
Cat. H44-60/2003F-PDF
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