Examen du Guide alimentaire canadien pour manger sainement 2003

L’approvisionnement alimentaire au Canada :
examen préliminaire des changements
1992-2002
Le Guide alimentaire canadien pour manger sainement, publié en 1992, est un outil clé d'éducation en
nutrition destiné aux Canadiens et Canadiennes âgés de quatre ans et plus. Basé sur les
Recommandations sur la nutrition pour les Canadiens et les Recommandations alimentaires pour la
santé des Canadiens et des Canadiennes, il préconise une alimentation qui comble les besoins
énergétiques et nutritionnels tout en réduisant le risque de maladies chroniques.
Après plus d’une décennie d’utilisation du Guide alimentaire, Santé Canada examine actuellement celui-
ci afin de déterminer si cet outil continue de promouvoir une alimentation qui comble les besoins
nutritionnels, favorise la santé et réduit au minimum le risque de maladies chroniques liées à
l’alimentation. Cet examen exhaustif comporte une évaluation du Guide alimentaire à la lumière des
récentes découvertes scientifiques, des changements observés au niveau de l’approvisionnement
alimentaire et des habitudes de consommation, de la façon dont le Guide alimentaire est utilisé et
compris par les consommateurs et les intermédiaires et de la consultation des parties intéressées.
La compréhension des changements survenus dans l’approvisionnement alimentaire au Canada entre
1992 et 2002 assurera que les lignes directrices nationales en matière de nutrition, incluant le Guide
alimentaire canadien pour manger sainement, demeurent pertinentes au contexte actuel dans lequel les
Canadiens et les Canadiennes font leurs choix alimentaires et nutritionnels.
Le Bureau de la politique et de la promotion de la nutrition de Santé Canada, examine actuellement, de
concert avec Statistique Canada et Agriculture et Agroalimentaire Canada, les changements survenus
sur le plan de l’approvisionnement alimentaire au Canada depuis 1992, année de parution du Guide
alimentaire canadien pour manger sainement. Les résultats préliminaires de cette enquête sont
résumés ici.
Méthodologie
On retrouve dans le présent rapport une analyse des données qui figurent dans Statistiques sur les
aliments, vol. 2, no 2, paru en octobre 2003, et Statistiques sur les aliments au Canada, paru en
novembre 2003, deux publications de Statistique Canada.
Statistique Canada publie des données sur la « disparition » des aliments (données qui représentent les
aliments mis à la disposition Canadiens) ainsi que des données sur la « consommation apparente » des
aliments (données obtenues en appliquant des facteurs d’ajustement en fonction des pertes aux
données sur la « disparition » des aliments). Les facteurs d’ajustement ont été adaptés à partir de ceux
utilisés par le ministère de l’Agriculture des États-Unis. Étant donné que ces facteurs d’ajustement
prennent en compte les pertes observées dans les points de vente au détail, les restaurants et les
ménages, les données ainsi obtenues fournissent une estimation plus juste des quantités consommées.
Toutefois, les données sur la consommation ajustées en fonction des pertes ne peuvent être examinées
en fonction des groupes d’âge ou du sexe. Ces données ne doivent pas non plus être substituées aux
données sur la consommation réelle (p. ex., recueillies à l’échelle individuelle, à partir de rappels
alimentaires).
Les données sur les nutriments ont été calculées grâce à l’application de facteurs d’équivalence
nutritionnelle aux données sur les aliments. Les facteurs d’équivalence nutritionnelle ont été développés
en collaboration avec le Bureau des aliments d’Agriculture et Agroalimentaire Canada.
On retrouve ci-dessous un diagramme illustrant les différents types de données statistiques publiées
par Statistique Canada. Des informations complémentaires sont disponibles à l’adresse suivante:
http://www.statcan.ca/francais/freepub/21-020-XIF/free_f.htm
A= Facteurs d’équivalence nutritionnelle
B= Facteurs d’ajustement en fonction des pertes
Le présent rapport renferme une analyse préliminaire des données relatives à la consommation par
personne d’aliments et de nutriments, rajustées en fonction des pertes, pour les années 1992 et 2002.
En comparant les données de ces deux années, on peut observer les principaux changements au niveau
de la consommation apparente d’aliments, par personne, depuis la parution du Guide alimentaire
canadien pour manger sainement. Les résultats sont présentés en fonction des principaux groupes
d’aliments tels qu’utilisés par Statistique Canada dans leur série Statistiques sur les aliments. Il faut
souligner toutefois que la composition de ces groupes ne correspond pas toujours à celle des groupes
alimentaires du Guide alimentaire canadien pour manger sainement. Ainsi, le groupe « produits de
céréales » de Statistique Canada englobe des ingrédients tels que la farine et la semoule de maïs,
tandis que le groupe produits céréaliers du Guide alimentaire canadien pour manger sainement
renferme des aliments fabriqués à partir de ces ingrédients, tels que le pain et les pâtes alimentaires.
Les groupes, aliments et/ou denrées alimentaires tirés de la série Statistiques sur les aliments au
Canada apparaissent entre guillemets (« ») dans le présent rapport alors que les groupes d’aliments du
Guide alimentaire sont écrits en italique.
Entre 1992 et 2002, des changements ont été apportés à la collecte des données du groupe « huiles et
corps gras », ce qui peut avoir amplifié artificiellement les changements observés au niveau des
données relatives à la disparition et à la consommation d’aliments et de nutriments. Statistique Canada
prévoit analyser ultérieurement l’incidence de tels changements méthodologiques. Il est donc difficile,
pour le moment, de tirer des conclusions quant à l’ampleur réelle des changements observés au niveau
de la consommation par personne d’« huiles et corps gras », de la valeur énergétique et des nutriments
correspondants.
Tous les calculs ont été faits à partir de données brutes fournies par Statistique Canada. Les résultats
ont été arrondis au nombre entier le plus proche.
Disparition des aliments
Consommation des aliments
ajustée en fonction des pertes
Consommation des nutriments
ajustée en fonction des pertes
Disparition des nutriments
B
A
A
Principaux constats
Consommation apparente d’aliments par personne
À de rares exceptions près, la consommation de tous les grands groupes de la série Statistiques sur les
aliments a augmenté entre 1992 et 2002.
Changements dans la consommation apparente d’aliments
par personne, 1992 et 2002
Note : Interpréter les données avec prudence en vue des changements méthodologiques introduits lors de la
période à l’étude (p.ex., collecte de données pour les « huiles et corps gras »)
Source : Statistique Canada. Statistiques sur les aliments au Canada, novembre 2003. Données ajustées en
fonction des pertes
Huiles et corps gras
Thé
Lait de consommation
Viandes
Légumes frais
Oeufs
Fruits f rais
Boissons gazeuses
Fruits transformés
Sucres et sirops
Caf é
Autres produits laitiers
Produits de céréales
Volaille
Jus de f ruit
Légumies à gousse et noix
Jus degum es
Fromage total
Légumes transformés
Poisson
-30 -20 -10 0 10 20 30 40 50 60
% changement
Produits céréaliers
La consommation par personne de « produits de céréales » a grimpé d’environ 23 % entre les dates à
l’étude, passant de 53 kg en 1992 à 66 kg en 2002.
La consommation de « riz » et celle de « farine de blé » ont augmenté de 31 % et 26 %,
respectivement, alors que celle de « farine d’avoine et d’avoine roulée » a considérablement
diminué (-43 %).
Légumes et fruits
La consommation totale de « légumes » s’est accrue d’environ 5 %, passant de près de 106 kg par
personne en 1992 à plus de 110 kg en 2002. La consommation totale de « fruits » a augmenté de 15
%, passant de 81 kg par personne en 1992 à 93 kg en 2002.
Les « légumes frais » ont continué de dominer au niveau de la consommation globale de
« légumes », représentant 74 kg par personne en 2002. Les « pommes de terre blanches »
comptaient pour plus de la moitié (38 kg) des légumes frais consommés. C’est la consommation
de « légumes congelés » qui a connu la plus importante hausse relative, soit 30 % entre 1992 et
2002, atteignant presque 5 kg par personne. La consommation de « jus de légumes » a baissé
de 17 %, passant de près de 2 litres par personne à un peu plus d’un litre par personne en
2002.
Les « fruits frais » ont continué de dominer au niveau de la consommation globale de « fruits »,
représentant 37 kg par personne en 2002. Les pommes (8 kg), les bananes (6 kg) et les
oranges (5 kg) figurent en tête de liste. La consommation de « jus de fruits » a connu une
hausse de 24 %, atteignant 25 litres par personne en 2002.
Produits laitiers
En 2002, la consommation globale de « produits laitiers » était comparable à celle de 1992. Par contre,
certains changements ont été observés au niveau de ce groupe alimentaire, notamment une baisse de
la consommation de « lait de consommation » et une augmentation de la consommation de
« fromage » et d’« autres produits laitiers ».
Bien que la consommation de lait ait régressé de 9 %, celle de « lait écrémé » et de « lait
partiellement écrémé 1 % » a progressé au cours de la décennie. Dans le cas du « lait
partiellement écrémé 1 % », elle a grimpé de 67 %, passant de près de 8 litres par personne en
1992 à presque 13 litres en 2002. Dans le cas du « lait écrémé », elle a augmenté de 40 %,
passant d’environ 5 litres par personne en 1992 à presque 7 litres en 2002. Bien que le « lait
partiellement écrémé 2 % » demeure la variété de lait la plus populaire, représentant presque la
moitié de toute la consommation de lait en 2002, sa consommation a chuté de 26 %, passant de
40 litres par personne en 1992 à 30 litres en 2002. La consommation de « lait homogénéisé » a
fléchi de 28 %, passant de 14 litres par personne en 1992 à 10 litres en 2002.
La consommation de « fromage » a progressé de 5 %. La hausse de 20 % observée au niveau
de la consommation de « fromages de spécialité », qui est passée de 4 kg par personne en 1992
à presque 5 kg en 2002, a contribué à l’accroissement global de la consommation de
« fromage ».
La consommation d’ « autres produits laitiers » a connu une hausse de 18 %. La consommation
de « yogourt » s’est accrue de 81 % entre 1992 et 2002. La consommation de « crème de
table » (à 18 %) a aussi progressé considérablement, passant de 0,4 litre par personne en 1992
à 1,4 litre en 2002, soit une hausse de 269 %.
Viandes et substituts
La consommation de la plupart des produits de ce groupe s’est accrue au cours de la période étudiée, à
l’exception de celle des « viandes ».
La consommation de « viandes » a chuté de presque 5 %, atteignant 27 kg par personne en
2002. Le « bœuf » (13 kg) et le « porc » (12 kg) étaient les principales viandes consommées à
l’intérieur de ce groupe.
La consommation de « volaille » a grimpé de 24 %, atteignant 14 kg par personne en 2002.
La consommation d’« œufs » a augmenté de 6 %, passant de 12 douzaines par personne en
1992 à 13 douzaines en 2002.
La consommation de « poisson » a grimpé de 16 %, atteignant 7 kg par personne en 2002. À
l’intérieur de ce groupe, ce sont les « poissons de mer frais et congelés » (3 kg) et les
« poissons de mer transformés » (3 kg) qui ont dominé en 2002. La consommation de « fruits
de mer » s’est accrue de 20 % depuis 1992, atteignant plus de 1 kg par personne en 2002.
Bien que les données indiquent que la consommation de « légumes à gousse et noix » a fait un
bond entre 1992 et 2002; l’ampleur apparente d’un tel phénomène porte à confusion. En effet,
ce changement s’explique en grande partie par une hausse considérable de la consommation de
« haricots secs » (+191 %). Or, selon les données disponibles, ce changement est
essentiellement survenu entre 1992 et 1993, lorsque la consommation de ces aliments est
passée de 0,6 à près de 2 kg par personne. Les motifs d’une hausse aussi importante au cours
d’une même année restent à élucider.
Autres aliments
Le Guide alimentaire canadien pour manger sainement comporte une catégorie Autres aliments qui
inclut tous les boissons et aliments n’appartenant pas aux quatre groupes alimentaires. Puisque les
données de Statistique Canada sur la consommation des aliments portent surtout sur des denrées
alimentaires non transformées, il a été impossible de préciser les changements qui se sont produits
dans la consommation d’aliments dans cette catégorie. Voici un aperçu des grands changements
observés au niveau de la consommation des boissons et des principaux ingrédients utilisés dans la
préparation des autres aliments, tel que catégorisé par le Guide alimentaire.
La consommation de « boissons non-alcoolisées » a augmenté entre 1992 et 2002. C’est la
consommation de « thé » qui a connu la hausse la plus marquée (+50 %), atteignant 63 litres
par personne. La consommation de « café » s’est accrue de 16 %, atteignant 91 litres par
personne et celle de « boissons gazeuses », de 14 %, atteignant 100 litres par personne en
2002.
Selon les données disponibles, la consommation d’« huiles et corps gras » a fait un bond
substantiel entre 1992 et 2002. Toutefois, les méthodes de collecte de données ont été
modifiées en 1995 dans le but d’obtenir une estimation plus exacte de l’approvisionnement
alimentaire en « huiles et corps gras ». Un tel changement méthodologique, survenu au milieu
des de la période étudiée, fausse l’ampleur réelle du changement observé dans la consommation
d’« huiles et corps gras ». L’impact de ce changement méthodologique fera l’objet d’une étude
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