FCC 3 – Place des différentes techniques opératoires dans la maladie
hémorroïdaire
fait rapidement son succès. La durée de séjour à l’hôpital et l’arrêt de travail sont également
plus courts qu’en cas de chirurgie d’exérèse pédiculaire classique.
Cette méthode a fait l’objet d’une évaluation scientifique rigoureuse et d’excellente qualité à
court, moyen et long terme. De nombreuses études prospectives randomisées entre
hémorroïdectomie et hémorroïdopexie vont pratiquement toutes dans le même sens d’une
meilleure tolérance et de l’innocuité de l’opération de Longo sur celle de Milligan et Morgan.
Un STIC multicentrique français de comparaison prospective entre l’hémorroïdopexie et le
HAL Doppler avec mucopexie vient de se terminer sous la coordination de Paul-Antoine
Lehur, dont nous ne disposons pas encore des résultats.
Si le taux de complications immédiates et tardives est globalement comparable à celui de
l’hémorroïdectomie, il existe des complications spécifiques exceptionnelles mais sévères
(perforations rectales, sténoses, douleurs, hématomes périrectaux). Le risque de séquelles à
long terme est comparable à l’hémorroïdectomie classique (impériosité et incontinence). Les
malades doivent être informés de ces risques avant le geste et il est fortement recommandé
de leur remettre une feuille d’information concernant cette méthode (www.snfcp.org).
Enfin, le risque de récidive du prolapsus hémorroïdaire après un an de suivi est environ 3
fois plus important qu’avec une méthode de résection hémorroïdaire pédiculaire classique,
mais près de 90% des patients sont globalement satisfaits de la prise en charge. Soulignons
que le diagnostic de récidive d’une maladie hémorroïdaire est toujours difficile à faire : à
partir de quelle fréquence de saignement résiduel, de quelle gêne anale, de quelle taille de
tuméfaction anale faut-il retenir le diagnostic de récidive ? Et comment considérer une
séquelle de traitement de la maladie hémorroïdaire donnant des signes tels que douleurs,
saignements à la selle, suintements, marisque ? Thaha et collaborateurs ont publié en 2009
dans Gut les résultats d’une série prospective randomisée de 182 patients opérés pour
maladie hémorroïdaire selon les techniques d’hémorroïdopexie ou d’hémorroïdectomie à
foyer fermé : les taux de symptômes résiduels à 1 an étaient respectivement de 79% et 77%,
malgré la grande satisfaction des patients !
En conclusion, l’hémorroïdopexie a une place dans le traitement chirurgical de la maladie
hémorroïdaire de stades 2 et 3 : elle donne des résultats précoces, notamment sur la
douleur, meilleurs que l’hémorroïdectomie conventionnelle, au prix d’un taux plus élevé de
récidives. La place de ces deux techniques face à la ligature des artères rectales basses
sous contrôle doppler avec mucopexie à la demande reste encore à définir, d’autant
qu’aucune complication grave n’a encore été décrite avec cette dernière technique.