urquoi explorer les cœurs des patients diabétiques ? Les patients diabétiques présentent un haut risque cardio-vasculaire et particulièrem ronarien. Plusieurs études démontrent que le pronostic global du patient diabétique perposable àOMMENT celui du patient non diabétique antécédents d’infarctus du myocarde ET QUAND DÉPISTERaux L’ISCHÉMIE risque cardio-vasculaire inhérent à la présence d’un diabète est ?souvent comparé à celu MYOCARDIQUE CHEZ LE PATIENT DIABÉTIQUE LES NOUVEAUX OUTILSdes D’IMAGERIE ient coronarien. Ainsi, l’exploration cœurs de patients diabétiques se focalise souv our de la recherche d’une atteinte coronarienne. C Olivier LAIREZ Session 3 Pôlerisque Cardiovasculaire - Hôpital de Rangueil - Toulouse uel est le d’uneet Métabolique coronaropathie ? La vision populaire rattache l’idée de coronaropathie à celle d’infarctus du myoca DM) au travers de l’occlusion artérielle coronaire. Pourtant, si la majorité des IDM son Ainsi, la présence d’un athérome coronarien Pourquoi explorer les cœurs des nséquence d’une occlusion aiguë d’une artère coronaire, toutes les 1/occlusions expose à deux risques différents : l’ischémie d’ar patients diabétiques ? ronaire Les nepatients donnent pas d’IDM (2). L’occlusion progressive d’une artère coronaire myocardique, d’évolution progressive et chrodiabétiques présentent un haut secondairebien à la présence d’une sténose lieu à vers derisque la progression d’une sténose serrée nique, est souvent tolérée, donnant cardio-vasculaire et particulièrement coronaire avec diminution du flux d’aval; 2/ la leau d’occlusion chronique le litque vasculaire d’aval est suppléé par le réseau arté coronarien. Plusieurs études dont démontrent nécrose myocardique, d’apparition aiguë, selatéral.le pronostic global du patient diabétique est condaire à la rupture de la plaque d’athérome superposable à celui d’un du patient non diabéAinsi, la présence athérome coronarien expose à deuxbrutale risques différents : et aboutissant à l’occlusion de l’artère tique aux antécédents d’infarctus du myoschémie myocardique, d’évolution progressiveépicardique et chronique, secondaire à lalesprésence d’ ou de son lit d’aval. Dans deux carde (1). Le risque cardio-vasculaire inhérent cas, le risque est l’évolution vers l’insuffisance nose coronaire avec du flux à la présence d’un diminution diabète est souvent com- d’aval; 2/ la nécrose myocardique, d’appari cardiaque, étape symptomatique de la dysuë, secondaire à la rupture de la plaque paré à celui du patient coronarien. Ainsi, l’ex-d’athérome et aboutissant à l’occlusion brutale ventriculaire gauche et lit de la mort ploration des cœurs patients diabétiques rtère épicardique ou dedeson lit d’aval. Dans fonction les deux cas, le risque est l’évolution v subite. se focalise souvent autour de la recherche nsuffisance cardiaque, étape symptomatique de la dysfonction ventriculaire gauche et li d’une atteinte coronarienne. mort subite. Qu’attend-on de l’imagerie cardiaque chez le patient diabétique ? Quel est le risque d’une coronarou’attend-on de l’imagerie cardiaque chez le patient diabétique Théoriquement, l’objectif?de l’imagerie carpathie ? diaque du patient de dépis- serait Théoriquement, l’objectif de l’imagerie cardiaque dudiabétique patient serait diabétique La vision populaire rattache l’idée de coroter le risque de coronaropathie pour pister lenaropathie risque de coronaropathie adapter le traitement et renforcer laadapter prise en cha à celle d’infarctus du pour myocarde le traitement et renforcer la prise en charge (IDM)de au travers artérielle coros facteurs risquede l’occlusion cardio-vasculaire de façon à diminuer la morbi-mortalité card des facteurs de risque cardio-vasculaire de naire. Pourtant, si la majorité des IDM sont la sculaire. façon à diminuer la morbi-mortalité cardio- conséquence d’une occlusion aiguë d’une vasculaire. artère coronaire, toutes les occlusions d’artère uelle imagerie cardiaque choisir ? coronaire ne donnent pas d’IDM (2). L’occluQuelle imagerie cardiaque choisir ? Deux d’imagerie sont coronaire actuellement disponibles : une imagerie morphologiqu siontypes progressive d’une artère au Deux types d’imagerie sont actuellement dis- soit travers de la progression d’une sténose serrée e imagerie fonctionnelle, chacune orientée soit sur l’exploration des coronaires ponibles : une imagerie morphologique est souvent bien tolérée, donnant lieu à des un différentes techniques d’imagerieet cardia xploration du myocarde. Le détail une imagerie fonctionnelle, chacune orientableau d’occlusion chronique dont le lit vasuellement disponibles est présenté dans le tableau Lel’exploration choix d’une technique tée soit1.sur des coronaires soitd’imag culaire d’aval est suppléé par le réseau artériel pend donc de la question posée. sur l’exploration du myocarde. Le détail des collatéral. bleau 1 : Détail des différentes techniques d’imagerie cardiaque disponibles en pratique courante, en fonc Tableau 1 : Détail ou des fonctionnel différentes techniques d’imageriedecardiaque disponibles en pratique leur caractère morphologique et en fonction leur cible d’exploration (myocarde ou art courante, en fonction de leur caractère morphologique ou fonctionnel et en fonction de leur onaires). cible d’exploration (myocarde ou artères coronaires). 25 O. LAIREZ Dépistage coronaropathie par lafusion recherche d’une ischémie myocardiq différentesd’une techniques d’imagerie cardiaque myocardique d’une sténose coronaire, agerie actuellement fonctionnelle des coronaires) disponibles est présenté dans le représentée par les techniques isotopiques ; Le choix d’une technique d’image- cardiaque l’autre basée la visualisation des anomalies Les tableau études1. montrent que la mortalité et lesurrisque d’IDM sont corrélés à rie dépend donc de la question posée. de cinétique segmentaire induites par sence et l’étendue de ischémie myocardique (3). Basée sur ces résultats, lalaproplupart vocation d’une ischémiemyocardique myocardique, repréhniquesDépistage d’imagerie se focalisent sur le dépistage de l’ischémie pour éval d’une coronaropathie par la sentée par l’échocardiographie de stress. L’IRM isque du patient.d’une ischémie myocardique recherche cardiaque, de plus en plus utilisée, permet Deux approches sont alors basée surces l’étude du retentissement su (imagerie fonctionnelle desdisponibles coronaires) : l’une théoriquement deux types d’approches, fusion Les myocardique d’une coronaire, représentée par les techniques mais pour des raisons pratiques, elle est isotopique esétudes montrent questénose la mortalité carsentiellement utilisée dans cette indication utre basée sur la visualisation des anomalies de cinétique segmentaire induites par diaque et le risque d’IDM sont corrélés à la comme un outil d’étude de la perfusion. présence ischémie myocar- représentée par l’échocardiographie de stre vocation d’uneet l’étendue ischémiede myocardique, dique (3). Basée sur ces résultats, la plupart ces techniques globaleRM cardiaque, de plus en plus utilisée, permetToutes théoriquement cespartagent deux types d’approch des techniques d’imagerie se focalisent sur ment les mêmes performances diagnostiques is pourledes raisons pratiques, elle est essentiellement utilisée dans cette indication com dépistage de l’ischémie myocardique pour (tableau 2) et apportent une excellente valeur outil d’étude la perfusion. évaluer lede risque du patient. pronostique en cas d’examen négatif avec Toutes ces techniques partagent globalement les mêmes performances une mortalité cardiaque inférieure à 1 %diagnostiq par Deux approches sont alors disponibles : l’une bleau 2)basée et apportent une excellente valeur pronostique en cas d’examen négatif avec u an, équivalente à celle de la population génésur l’étude du retentissement sur la perrale (4-6). à celle de la population générale rtalité cardiaque inférieure à 1 % par an, équivalente leau 2 : Sensibilité et spécificité des différentes techniques d’imagerie cardiaque non invasives pou Tableau 2 : Sensibilité et spécificité desde différentes istage d’une ischémie myocardique. A partir Wijns techniques et coll.(7)d’imagerie cardiaque non invasives pour le dépistage d’une ischémie myocardique. A partir de Wijns et coll.(7) Les données récentes, issues d’études randomisées, confirment l’équivalence de férentes techniques en terme de performance diagnostique chez le patient diabétique urtant, Les dans le cas particulier du patient diabétique, si le pronostic des patients s données récentes, issues d’études randoà celle de la population générale (9). L’étude hémie myocardique reste meilleur quediffécelui des patients ischémie myocardique, l misées, confirment l’équivalence de ces DIAD, parue enavec 2009, montre qu’après randorbi-mortalité cardiaque restedesupérieure de leladépistage population générale (9). L’étu rentes techniques en terme performance à celle misation, de l’ischémie myocardiagnostique chez le patient diabétique (8). randomisation, dique silencieuse chez patient diabétique AD, parue en 2009, montre qu’après le ledépistage de l’ischém Pourtant, dans le cas particulier du patient n’améliore pas le pronostic Ainsi, l’évaocardique silencieuse chez le patient diabétique n’améliore pas le (10). pronostic (10). Ai diabétique, si le pronostic des patients sans isluation du risque cardio-vasculaire au travers valuation du risque cardio-vasculaire au travers des facteurs de risque (11) et la mise chémie myocardique reste meilleur que celui des facteurs de risque (11) et la mise en place ce d’undestraitement optimal suffiraient à traitement améliorermédical le pronostic, sans pour aut patients avecmédical ischémie myocardique, leur d’un optimal suffiraient à il rejoigne celui de la population générale (12). morbi-mortalité cardiaque reste supérieure améliorer le pronostic, sans pour autant qu’il Si l’on considère que le patient diabétique est d’état de fait à haut risque card culaire, le rôle de l’imagerie cardiaque non invasive serait alors de dépister les patien 26 risque, ne justifiant pas d’une prise en charge agressive (13). Comment et quand dépister l’ischémie myocardique chez le patient diabétique ? Si l’on considère que le patient diabétique est d’état de fait à haut risque cardio-vasculaire, le rôle de l’imagerie cardiaque non invasive serait alors de dépister les patients à bas risque, ne justifiant pas d’une prise en charge agressive (13). Dépistage d’une coronaropathie par la recherche d’une nécrose myocardique (imagerie morphologique du myocarde) Les études montrent que la rupture de plaque d’athérome, lit de l’IDM, survient dans plus de deux tiers des cas sur des sténoses inférieures à 50 %, n’ayant pas a priori de retentissement hémodynamique (14). Les données anatomopathologiques montrent que les plaques d’athérome du patient diabétique sont particulièrement instables en comparaison à celles d’une population générale (15). Les événements cliniques qui en découlent sont par conséquent fréquemment imprévisibles, rendant aléatoire le suivi de ces patients par des tests d’ischémie. Ainsi, le dépistage d’une coronaropathie à risque, par la recherche des conséquences myocardiques de la rupture de plaque ou de l’atteinte microvasculaire, pourrait être une approche pertinente dans l’évaluation du risque du patient diabétique. L’IRM cardiaque permet le dépistage de nécroses myocardiques silencieuses jusqu’alors ignorées de la scintigraphie myocardique (16) (figure 3). En plus de l’étude de la perfusion myocardique, l’IRM cardiaque dépiste les effets myocardiques de la rupture de plaque, permettant de mieux appréhender le pronostic cardiaque (17). Dépistage d’une coronaropathie par la recherche de plaques d’athérome coronaire (imagerie morphologique des coronaires) Le problème d’une imagerie fonctionnelle des artères coronaires ou morphologique du myocarde est d’intervenir en aval de la maladie athéromateuse, à un stade évoluer de la maladie, responsable soit d’une ischémie myocardique, soit d’une nécrose myocardique. Le scanner cardiaque permet la visualisation directe des artères coronaires et de Session 3 rejoigne celui de la population générale (12). Figure : Scanner des artères coronaires. Plaques d’athérome fibreuse (flèche blanche), calcique (flèche noire) ou mixtes (flèches grises) 27 O. LAIREZ l’éventuel athérome qui s’y développe. Si sa valeur prédictive positive reste encore imparfaite, il apporte une excellente valeur prédictive négative (18), permettant d’écarter toute coronaropathie et le risque qui l’accompagne (figure). Il s’avère donc être avant tout un outil d’exploration du risque chez les patients à risque intermédiaire, permettant de trancher entre haut risque et bas risque cardio-vasculaire (19). Ainsi, une étude récente réalisée chez le patient diabétique montre que les patients sans athérome coronarien au scanner cardiaque ont une morbi-mortalité cardio-vasculaire nulle sur un suivi moyen de 20 mois (20). cardique) répond à cette demande (22). Certains algorithmes diagnostiques proposent la réalisation d’un score calcique, qui lorsqu’il est bas écarte une coronaropathie, couplé à la réalisation d’une imagerie de perfusion en cas de positivité (23). Figure : Scanner des artères coronaires. Plaques d’athérome fibreuse (flèche blanche), calcique (flèche blanche) ou mixtes (flèches rouges) La présence d’un diabète confère au patient un haut risque cardio-vasculaire et particulièrement coronarien. Les techniques d’imagerie cardiaque non invasive doivent être capable d’isoler dans cette population les patients qui présentent un bas risque et qui ne relèvent pas d’une prise en charge de coronaropathie. En cas de coronaropathie, elles doivent pouvoir évaluer le risque du patient pour éventuellement cibler un prise en charge plus invasive. Ainsi, les techniques d’imagerie hybrides, apportant une information à la fois morphologique et fonctionnelle semblent s’imposer comme l’outil diagnostique et pronostique le mieux adapter chez le patient diabétique. Faut-il continuer à dépister l’ischémie myocardique ? Le positionnement de l’imagerie cardiaque du patient diabétique doit intégrer une double problématique : 1/ Dépister les patients à bas risque cardio-vasculaire ; et 2/ Evaluer le pronostic des patients à haut risque cardiovasculaire. Si l’absence de coronaropathie confère un bas risque cardio-vasculaire, le risque imputable à la présence d’un athérome coronarien est proportionnel à l’extension de cet athérome évalué au travers de son retentissement ischémique (3). Ainsi, le bénéfice d’une éventuelle revascularisation est proportionnel à l’étendue de l’ischémie qui doit dépasser 10 % de la masse myocardique (21). L’imagerie cardiaque idéale doit donc pouvoir écarter la présence d’une coronaropathie ou évaluer son extension le cas échéant. Le développement des techniques hybrides permettant de coupler imageries morphologique (anatomie coronaire) et fonctionnelle (perfusion myo28 Mais l’avenir de l’imagerie cardiaque non invasive viendra probablement du développement d’une imagerie moléculaire capable de marquer la plaque instable à risque évolutif (24). Conclusion Comment et quand dépister l’ischémie myocardique chez le patient diabétique ? 1.- Juutilainen A, Lehto S, Ronnemaa T, Pyorala K, Laakso M: Type 2 diabetes as a "coronary heart disease equivalent": an 18-year prospective population-based study in Finnish subjects. Diabetes Care 28:2901-2907, 2005 2.- Danchin N, Oswald T, Voiriot P, Juilliere Y, Cherrier F: Significance of spontaneous obstruction of high degree coronary artery stenoses between diagnostic angiography and later percutaneous transluminal coronary angioplasty. 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