La première étape du processus d'approbation du 4ème
rapport du GIEC concerne les documents préparés par le
groupe scientifique qui devraient être entérinés au cours d'une
réunion qui se tiendra à Paris à la fin de ce mois de janvier. Ce
sera un événement de première grandeur pour la communauté
internationale impliquée dans l'étude des aspects scientifiques du
changement climatique, car cette approbation marque l'abou-
tissement d'un effort de synthèse qui aura mobilisé un grand
nombre de chercheurs au cours des trois dernières années.
Ce 4ème rapport en apporte le témoignage : 14 scien-
tifiques français, près de 10% du total, en sont auteurs
principaux et de nombreux travaux d'équipes fran-
çaises sont cités, qu'ils portent sur des aspects liés au
cycle du carbone et des autres gaz à effet de serre,
aux aérosols, ou aux observations, en particulier cel-
les ayant trait à l'évolution passée de notre climat qui
pour la première fois fait l'objet d'un chapitre à part
entière. Mais ce rapport du GIEC est résolument
tourné vers le futur de notre climat. Les résultats de
simulations basées sur l'utilisation de modèles de
circulation générale qui couplent atmosphère et
océan, y tiennent une place centrale. Seul un nombre
restreint de ces modèles couplés avaient été utilisés
lors du précédent rapport dans lequel les travaux français
n'étaient pris en compte que de façon marginale. Mais le cer-
cle s'est élargi et il était crucial que les équipes françaises qui
développent et utilisent les modèles couplés de Météo-France
et de l'IPSL participent pleinement au quatrième rapport.
L'objectif est atteint : les projections réalisées par les équi-
pes françaises sont partie intégrante du 4ème rapport y com-
pris sur le couplage entreclimat et cycle du carbone dont
l'influence est prise en compte dans les fourchettes de
réchauffement qui y sont citées. Ce succès passe obligatoi-
rement par des exercices d'inter comparaison sur lesquels
s'appuie la synthèse du GIEC. Ces exercices sont très contrai-
gnants et rien n'aurait été possible sans un effort soutenu et
enthousiaste d'une communauté de modélisateurs qui, en
France, réunit des équipes du CERFACS, du CNRM, de l'IPSL
et de ses laboratoires, et du LGGE. Les trois organismes
le plus fortement impliqués, CEA, CNRS et Météo-France ont
apporté, comme cela leur avait été officiellement demandé, en
2003, par la Mission Interministérielle sur l'Effet de Serre
un fort soutien à ces activités. Ce soutien, qui ne s'est jamais
démenti, a été essentiel vis à vis des personnels, chercheurs,
ingénieurs et techniciens, les encourageant à s'investir
dans des exercices somme toute assez arides, et à travers
les moyens informatiques mis à disposition par les centres
de calcul du CEA, de l'IDRIS et de Météo-France.
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Éditorial
Ce sera aussi un
rendez-vous un peu
exceptionnel pour tous
les scientifiques français
actifs dans ce domaine ;
non seulement parce que
nous en sommes les
hôtes mais aussi à cause
de la vitalité et la qualité
des recherches conduites
dans notre pays.
s
LIVRE BLANC INTRO + CHAPITRE 1 21/02/07 13:56 Page 3