INSUFFISANCE RENALE CHRONIQUE PLAN (1) LA MALADIE RENALE CHRONIQUE 1. Epidemiologie 2. Définitions 3. Fonction rénale 4. Conséquences de l’insuffisance rénale chronique 5. Traitements de l’IRC PLAN (2) PLAIES ET IRCT Epidémiologie Physiopathologie Pied diabétique Traitement Exemple EPIDEMIOLOGIE(1) IRC: enjeu majeur de santé publique Concerne plus d’un sujet sur 10 dans la population générale Coût de l’insuffisance rénale terminale très élevé (plus de 2% des dépenses de santé dédiées au traitement de moins de 0.1% de la population) EPIDEMIOLOGIE (2) L’incidence de l’IRC augmente avec l’âge 7 cas pmh chez les moins de 20 ans 139 cas pmh chez les plus de 75 ans 64% des patients incidents ont plus de 65 ans Incidence brute: 139 cas pmh, 8400 nouveaux cas ayant débuté un premier traitement de suppléance en 2005 Une population incidente qui vieillit EPIDEMIOLOGIE (3) Prévalence augmente régulièrement 33000 patients dialysés 23000 greffés 1.5 fois plus élevée chez les hommes Age médian des dialysés: 69 ans DEFINITION DE LA MALADIE RENALE CHRONIQUE (1) 1/ Atteinte rénale depuis ≥ 3 mois, définie par des anomalies rénales structurelles ou fonctionnelles, ou par des marqueurs de l’atteinte rénale (biologiques, imagerie …) Ou 2/ DFG < 60 ml/min/1,73 m2 depuis ≥ 3 mois DEFINITION (2) En pratique, estimation de la fonction rénale Dosage de la créatininémie Formule de Cockcroft et Gault : • intègre la créatininémie, l’âge, le poids et le sexe • prédit la clairance de la créatinine en valeur absolue (ml/min) Formule MDRD (Modification of Diet in Renal Disease) simplifiée : • intègre la créatininémie, l’âge, le sexe et l’origine ethnique • DFG rapporté à 1,73 m2 de surface corporelle Définition (3) DFG Définition et stade ANAES Définition et stade K/DOQI (ml/min/1,73 m2) ≥ 60 Maladie rénale chronique DFG ≥ 90 : maladie rénale* avec DFG avec DFG ≥ 60 normal ou . Stade 1 Stade 1 DFG entre 60 et 89 : maladie rénale* avec légère du DFG. Stade 2 30-59 15 à 29 < 15 Insuffisance rénale modérée Diminution modérée du DFG Stade 2 Stade 3 Insuffisance rénale sévère Sévère diminution du DFG Stade 3 Stade 4 Insuffisance rénale terminale (ou nécessité de dialyse) : défaillance Stade 4 rénale. Stade 5 FONCTION RENALE (1) FONCTION EXOCRINE Contrôle de l'équilibre hydro-électrolytique • Eau et sodium • Equilibre acido - basique • Electrolytes (calcium, potassium, phosphate...) Epuration des déchets du métabolisme • Urée • Créatinine • Acide urique FONCTION RENALE (2) FONCTION ENDOCRINE Hématopoïèse (érythropoïétine) Contrôle de la pression artérielle (axe rénine-angiotensine-aldostérone) Métabolisme de la vitamine D, calcitriol (forme active de la vitamine D3 qui régit l’adsorption du Ca++) ETIOLOGIES Nephropathies diabétiques et vasculaires+++++ Causes les plus fréquentes Néphropathies glomérulaires Néphropathies interstitielles Polykystose hépato-rénale Autres CONSEQUENCES DE L’IRC (1) 1) CARDIOVASCULAIRES HTA Hypertrophie ventriculaire gauche Insuffisance cardiaque Artériosclérose (Coronaropathie, artérite des membres inférieurs et des TSA)+++ Responsables de plus de 50% des décès CONSEQUENCES DE L’IRC(2) 2) Hématologiques Anémie (EPO, fer) Troubles de l’hémostase (plaquettes) 3) Métaboliques Calcium, phosphore, PTH (calcifications vasculaires, fragilité osseuse) Dénutrition Dyslipidémie (TG) CONSEQUENCES DE L’IRC(3) 4) Neurologiques Polynévrite sensitivo-motrice 5) Immunologiques Déficit immunitaire (infections) 6) Cutanées Prurit (sécheresse, allergie..) CONSEQUENCES DU DIABETE 1) Cardiovasculaires Artérite des gros troncs Microangiopathie 2) Neurologiques Polynévrite sensitivo-motrice 3) Métaboliques Hyperglycémie Dyslipidémie TRAITEMENT DE L’IRC 1)Traitement conservateur Stades 1, 2, 3, 4 Education Equilibre du Diabète Traitement de l’HTA (néphroprotection) Correction de l’anémie Dyslipidémie Equilibre ionique (Na, Ca, Ph..) BUT: Retarder le traitement de suppléance TRAITEMENT DE L’IRT Traitements de suppléance (stade 5) Clairance créatinine < 10 ml/mn Etat clinique Préparation à la technique au stade 4 • • • • Information sur les techniques Fistule artério-veineuse KT de dialyse péritonéale Bilan pré-greffe TRAITEMENT DE L’IRT TECHNIQUES Hémodialyse • 3 X 4 heures par semaine Dialyse péritonéale • Quotidienne à domicile Transplantation • Immunosuppression CONTRAINTES+++ HEMODIALYSE (1) 1) Modalités Centre lourd UDM Autodialyse Dialyse à domicile 2) Abord vasculaire Fistule artérioveineuse Catheter central Fistule artério veineuse HEMODIALYSE (2) TRAITEMENT LOURD++ Tolérance des séances (hypoTA, hypoglycémies, nausées, crampes, troubles du rythme..) Asthénie post dialyse Problèmes de l’abord vasculaire (saignements, hématomes, thromboses) Tolérance psychologique (acceptation, dépression, troubles de l’humeur..) Tolérance du traitement médical DIALYSE PERITONEALE (1) Contraintes Capacité d’autonomie physique et intellectuelle Exigence technique du domicile (hygiène++, place..) Pluriquotidien CI: obésité, grosse chirurgie digestive, Insuffisance respiratoire DIALYSE PERITONEALE (2) Dialyse péritonéale continue ambulatoire (DPCA) Première modalité de la technique 3 à 4 échanges de 2 à 3 litres par jour A domicile avec ou sans aide (IDE) Simple, exigeante en terme d’hygiène Complication: péritonite++ DIALYSE PERITONEALE (3) Dialyse péritonéale automatisée (DPA) Nocturne, quotidienne Machine automatique Autonomie +/- échanges dans la journée Mêmes complications et CI que la DPCA TRANSPLANTATION (1) Candidats: <70 ans Pas de co-morbidité active (cardiovasculaire, néoplasie) Non obèses Profil psychologique stable Compliance thérapeutique TRANSPLANTATION (2) Contraintes du traitement Complications chirurgicales et immunologiques immédiates Traitement immuno-suppresseur au long cours (risques infectieux, néoplasique) Traitement corticoide au long cours (diabète, os…), transformation physique, décompensation psychiatrique Facteur de risque cardiovasculaire PLAIES ET INSUFFISANCE RENALE CHRONIQUE TERMINALE EPIDEMIOLOGIE (1) La majorité des plaies des patients dialysés sont d’origine diabétique et / ou vasculaire Epidémiologie (2) Lorsque débute le traitement par épuration extra-rénale, environ 10% des patients ont déjà eu une amputation au niveau d’un membre. La proportion de patients dialysés diabétiques nécessitant une amputation est d’approximativement 4% par an La survie après amputation est de 49% à un an et de 32,7% à 2 ans Epidemiologie (3) Les amputations les plus fréquentes: Orteils: 27% Sous le genou: 38,5% Survie à 2 ans Orteils: 45% Sous le genou: 32% AU dessus du genou: 15% PHYSIOPATHOLOGIE IRC Artériopathie Neuropathie Anémie Troubles de l’hémostase Dénutrition Déficit immunitaire Troubles cutanés DIABETE Neuropathie Microangiopathie Hyperglycémie PLAIE CHRONIQUE Mécanismes pathogènes NEUROPATHIE ARTERIOPATHIE INFECTION Neuropathie diabétique Fibres Motrices Propriocepti ves Végétatives Sensitives Conséquences Amyotrophie Rétractions tendineuses Déformations Défaut d’adaptation posturale Sécheresse cutanée et fissures Augmentation du débit sanguin osseux et fragilisation des os Perte de la douleur Traumatismes et plaies indolores De la neuropathie au mal perforant NEUROPATHIE DEFORMATIONS INSENSIBILITE HYPERAPPUI HYPERKERATOSE MAL PERFORANT PLANTAIRE ASPECT DE PIED SEC AVEC HYPERKERATOSE (Neuropathie Végétative) – kératome, durillons Le mal perforant plantaire Neuropathie périphérique Neuropathie végétative Dénervation sympathique Motrice Déformations Pressions anormales Sensitive → flux sanguin périphérique → Ouverture shunts artérioveineux → flux sanguin osseux Perte de sensibilité protectrice →micro- traumatismes indolores induits par la marche Destruction osseuse Fragilisation de la structure osseuse Exemple 1 : atteinte limitée aux phalanges Destruction osseuse TYPE II Convexité de la plante du pied au niveau du médio-pied (rocker bottom foot ou pied en berceau) Ulcérations fréquentes, en regard des saillies osseuses Mécanismes pathogènes NEUROPATHIE ARTERIOPATHIE INFECTION L’ARTERIOPATHIE DIABETIQUE • Le diabète est un facteur de risque majeur d’athérosclérose. • L’athérosclérose est plus distale et généralement plus diffuse chez le diabétique. • L’artériopathie peut être à l’origine de troubles trophiques et/ou de retards de cicatrisation L’artériopathie diabétique peut être à l’origine de plaies artérielles pures appelées ulcère artériel (ou ischémique). La plaie ischémique Mécanisme • Le plus souvent secondaire à un traumatisme minime sur une peau rendue fragile par l’ischémie tissulaire. • Principales sources de traumatisme : – Le chaussage – les coupes d’ongles traumatiques – L’escarre de décubitus Mécanismes pathogènes NEUROPATHIE ARTERIOPATHIE INFECTION L’infection un facteur de gravité • L’infection n’est pas un facteur étiologique. • Mais, une fois la plaie constituée, elle peut faire toute la différence. • Elle augmente le risque d’amputation. • L’amputation est souvent à visée anti-infectieuse (éviter l’extension d’une gangrène ou un sepsis sévère). On distingue • Les plaies neurologiques – mal perforant plantaire, – accompagnées de signes de neuropathie. • Les plaies ischémiques – ulcères artériels, – dues à la macroangiopathie, – accompagnées de signes d’ischémie. • Les plaies mixtes (ou neuro-ischémiques) – Association des 2 mécanismes à des degrés divers – signes neurologiques et ischémiques la majorité des plaies du pied diabétique sont d’origine mixte LES PLAIES N’ARRIVENT PAS PAR HASARD • Elles sont rarement spontanées • Il existe souvent un facteur déclenchant exogène (agression): – Aigu : plaie, brûlure (bain), caillou dans la chaussure – Chronique : hyper appuis sur déformation, chaussage inadapté, marche pieds nus. On est donc souvent devant l’équation suivante : pied à risque (neurologique et/ou artériel) + facteur mécanique (traumatique) = plaie Hématome sous unguéal secondaire à un chaussage trop court •L’ensemble des recommandations préconise le dépistage des lésions de pied chez les patients diabétiques. •Il vise à identifier parmi ces patients, ceux à risque de présenter une ulcération du pied, et à évaluer l’importance de ce risque par référence à une classification internationale Gradation du risque d’ulcération des pieds chez le diabétique Grade Définition 0 Absence de neuropathie sensitive 1 Neuropathie sensitive isolé isolée 2 Neuropathie sensitive associé associée -A une arté artériopathie des membres infé inférieurs et/ou -A une dé déformation du pied 3 Anté Antécédent : -D’ulcé ulcération du pied (grade 3a) -D’amputation des membres infé inférieurs (grade 3b) Décision du 4 mars 2008 de l’UCAM : Un patient diabétique présentant des pieds à risques de grades 2 ou 3 peut bénéficier de la prise en charge au cabinet du pédicure podologue. • 2 types de forfaits : - Grade 2 :4 séances / an. - Grade 3 : 6 séances / an TRAITEMENTS (1) LOCAL Indispensable Adapté En coordination avec les différents intervenants (IDE domicile, IDE de dialyse, Médecins, chirurgien, podologue..) INSUFFISANT SEUL TRAITEMENTS (2) Etiologique+++ Qualité de la dialyse Equilibre du diabète Revascularisation Traitement de l’anémie Traitement de la dénutrition Traitement de la dyslipidémie TRAITEMENTS (3) Prise en charge de l’infection++ Diagnostic RAPIDE (surveillance rapprochée) Dépistage de l’ostéite Traitement antibiotique précoce et adapté CONCLUSION Plaies chroniques multifactorielles Potentiellement graves Entraînent une prise en charge multidisciplinaire. Tous les acteurs de soins sont impliqués, compromis, interdépendants