SOCIÉTÉ | 6:00| 17 janvier 2014par Camille Feireisen
[Explicateur] Le stück, un jour peut-être la
monnaie locale de Strasbourg
Exemples de monnaies locales complémentaires au Pays Basque, à Mûrs-Érigné (Pays de la Loire), à
Concarneau-Quimper et en Ille-et-Vilaine (Photo CF / Rue89 Strasbourg)
Les associations Eco-Quartier Strasbourg et Colibris
67 s’apprêtent à cer le sck, une « monnaie locale
complémentaire » qui serait sociale, solidaire et 100%
strasbourgeoise. Mais à quoi ça sert de payer autrement
qu’avec des euros ? Explications.
La mesure à Romans, le sol-violette à Toulouse, les lucioles en Ardèche méridionale, la sardine à
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Concarneau… et prochainement le stück un petit bout », « un morceau » en alsacien) à
Strasbourg ? Une monnaie locale complémentaire est un moyen de paiement, sous forme de coupons
ou de bons, qui permet d’effectuer des transactions entre des particuliers et des professionnels
adhérents (commerces, entreprises, agriculteurs). Limitée géographiquement, cette monnaie sert à
dynamiser l’économie locale en faisant participer des prestataires qui souscrivent à une charte éthique
intégrant certains critères de consommation (respect de l’environnement, produits écologiques,
économie sociale et solidaire…).
A Toulouse, le sol-violette fonctionne plutôt bien. Deux ans après sa cation, 125 prestataires
(épiceries, cafés, artisanat, services municipaux…) ont adhéré au réseau. Avec 47 948 sols en
circulation fin 2013 (contre 28 000 en 2011 lors de son lancement), la monnaie progresse. Et sachant
quelle circule quatre fois plus vite que l’euro, cela équivaut à un chiffre d’affaires d’environ 287 688
euros pour les prestataires. Pour convaincre ces derniers d’adhérer, les promoteurs mettent en avant la
fidélisation des clients à un seau, plus d’achats et un fonds de garantie en euros dans les banques
partenaires.
Garder la valeur au même endroit
Pour les promoteurs du projet, cer une monnaie locale permet de cer plus de lien social, comme le
taille Serge Asencio, membre de l’association Eco-Quartier Strasbourg (http://www.ecoquartier-stras
bourg.net/), à l’initiative du projet :
« Quand on paie en euros, on ne sait pas très bien notre argent va. A l’inverse, une monnaie
locale reste dans un cercle vertueux, elle est donnée à un prestataire qui participe à la même
marche citoyenne et solidaire, et ainsi de suite… La monnaie crée de l’activité au sein d’un
réseau de partenaires locaux. On sait va notre argent et ce qu’il devient. »
Seuls les habitants de Strasbourg (et de la CUS) pouvant penser des stücks, les promoteurs de
cette monnaie pensent ainsi pouvoir freiner la mondialisation aux portes de cette microconomie. Les
revenus engends dans cette zone géographique devant ensuite être dépensés dans le même
territoire.
La charte éthique du Stück
Charte pour une Monnaie locale complémentaire
« 3% d’économie elle, 97% de spéculation »
Il s’agit aussi d’inciter les utilisateurs à un autre type de consommation, plus « éthique », c’est-dire
« réfléchie et choisie » selon Cécile Favé, chare de mission du projet pour Eco-Quartier, qui
explique :
« La démarche n’est pas seulement économique, elle permet d’impliquer les gens dans la relation
commerciale. Quand on sait qu’il n’y a que 3% d’économie elle pour 97% de sculation sur les
marcs financiers avec l’euro, on a envie de participer un peu et d’évoquer quelques pistes de
solutions. L’idée n’est pas de faire du marketing, mais de pallier ce qui manque aujourd’hui, c’est-
dire une gouvernance partagée [avec les citoyens], en prenant part à un projet et en donnant sa
voix. »
Un nouveau jouet pour bobos ? Les promoteurs du projet sen défendent. Loin d’eux l’ie de « jouer au
Monopoly entre nous ». Une monnaie locale doit aussi servir à améliorer la vie des plus démunis,
comme le souligne Serge Ascencio :
« Par exemple, on pourrait imaginer donner plus de monnaie locale que d’euros, une sorte de bonus
comme cest le cas à Toulouse pour 20 euros on reçoit 21 Sols. »
La ville de Toulouse travaille d’ailleurs avec trois Maisons des cmeurs, des associations d’aide, pour
intégrer des familles à la situation précaire dans le dispositif, en distribuant des prestations sociales en
sol-violette (http://www.spirale.attac.org/article/le-sol-violette-toulouse). Sinvestir dans une marche
sociale et solidaire est « à la portée de tous » veut croire Cécile Favé, convaincue que chaque citoyen
a la capacité de « se réapproprier l’économie ».
Avec une « monnaie fondante », pas de spéculation possible
Une monnaie locale complémentaire ne se substitue pas à l’euro, même si sa valeur d’échange y est
adossée. Une unité de monnaie locale vaut un euro. Les monnaies locales sont dites « fondantes » car
elles perdent de leur valeur avec le temps si elles ne sont pas utilisées. Ainsi à Toulouse, chaque sol-
violette a une date d’émission et perd 2% de sa valeur après trois mois sans utilisation. Pour remettre
le coupon-périmé dans le circuit, il faut payer aups de la banque 2 centimes d’euros par sol-Violette.
L’objectif étant que cette monnaie circule rapidement, car plus l’argent circule vite, plus il crée de
l’activité. Les partenaires et les particuliers peuvent reconvertir leur monnaie contre des euros, à
condition toutefois de verser une commission de 3 à 5%. L’usager peut aussi payer avec un mix
euro/stück, comme avec un ticket resto. A Strasbourg, les promoteurs n’ont pas encore choisi si la
monnaie d’un paiement en stück pourra être rendue en euros, comme c’est le cas pour d’autres
monnaies locales.
Pour les utilisateurs, il faudra adhérer à une structure – qui reste à définir- pour échanger ses euros
contre des stücks. Les euros déposés sur un fonds de garantie seront ensuite rés par la structure
avec l’aide d’une banque partenaire. Ce cule sera réutilisé pour financer des projets de
veloppement local. A Toulouse, les « solistes », membres de l’association sol-violette (http://solviolet
te-www.b4.catalyz.fr/), échangent leurs euros contre des billets de 1 à 50 Sols au Crédit coopératif ou
au Crédit municipal. cile Favé, elle, espère que la société financière de la Nef (nouvelle économie
fraternelle) (http://www.lanef.com/), une coorative de finances solidaires, deviendra la banque de la
monnaie locale strasbourgeoise. Elle explique ce choix :
« Alors qu’avec le Crédit cooratif on ne peut pas vraiment flécher va l’argent et où il est
pensé conctement, avec la Nef, cela permettrait de réinvestir localement les euros déposés sur
le fonds de garantie, pour un projet concret. Par exemple, participer à l’achat d’un outil de production
pour un prestataire partenaire… »
Lancement espéré pour la rentrée 2014
Le projet de créer le stück a émer en juin 2012 à l’initiative du réseau Colibris et de l’association
Éco-Quartier. Quelques mois de documentation et d’études plus tard, le groupe a obtenu une
subvention du fonds social européen pour une étude de faisabilité (à hauteur de 17 000€) et l’appui de
co-financeurs : la gion Alsace, la Ville de Strasbourg et l’Ademe (http://www.ademe.fr/alsace/)
hauteur d’environ 2 000chacun).
Les travaux ont débuté en décembre 2013 et devraient se poursuivre jusque fin août 2014. A partir
d’aujourd’hui – et notamment ce vendredi – les associations vont tenter de faire connaître le stück aux
Strasbourgeois et de gérer un intérêt aups des acteurs de l’économie sociale et solidaire. Des
réunions publiques et des débats seront organisés (voir ci-dessous).
La deuxième phase, prévue de mars à mai, se focalisera sur les aspects plus techniques : finir la
structure à laquelle devront adhérer les utilisateurs et les prestataires, choisir une banque, etc. Une fois
les engagements pris, il ne restera plus qu’à prouver aux institutionnels que le projet est fiable et
intéresse les Strasbourgeois.
Les contours restent à débattre
Pour définir l’usage de cette monnaie (solidaire, citoyenne, écologique…), tout dépendra des priorités
soulevées par les citoyens, des attentes des prestataires, en bref de tous les utilisateurs potentiels de
cette future monnaie, lors de rendez-vous de flexion collective autour du projet. Enfin, elle aura du mal
à voir le jour sans le soutien actif de la municipalité qui remportera les élections de mars.
Y ALLER
(http://www.rue89strasbourg.com/index.php/evenements/stuck -monnaie-loca
le-strasbourg/)
LE STÜCK, POUR UNE MONNAIE LOCALE À STRASBOURG
(HTTP://WWW.RUE89STRASBOUR
G.COM/INDEX.PHP/EVENEMENTS/STUCK-MONNAIE-LOCALE-STRASBOURG/)
Le vendredi 17 janvier à partir de 20h00, CSC Fossé des Treize (http://www.rue89strasbourg.co
m/index.php/lieux/salle-du-fosse-des-treize).
Voir l'évènement (http://www.rue89strasbourg.com/index.php/evenements/stuck -monnaie-locale-
strasbourg/)
ALLER PLUS LOIN
Sur Rue89 : Vous en avez marre de leuro ? Convertissez-vous au sol-violette (http://rue
89.nouvelobs.com/2011/08/21/vous-en-avez-marre-de-leuro-convertissez-vous-au-sol-violet
te-218078)
Sur Rue89 Lyon: Une monnaie solidaire à Lyon (http://www.rue89lyon.fr/2013/02/02/une-monnai
e-solidaire-a-lyon/)
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