Assistant de service social - 2005

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I.F.S.S. – Ecole de Service social C.R.F.
5 rue du Gué-de-Gesnes
61000 ALENCON
Institut Régional du Travail Social – Service Sélections
11 rue Guyon de Guercheville – B.P. 10116
14204 HEROUVILLE ST CLAIR CEDEX
EXAMEN REGIONAL D’ENTREE EN FORMATION
D’ASSISTANT/E DE SERVICE SOCIAL
Samedi 5 février 2005
Durée de l’épreuve : 4 heures
Nombre de pages : 9
Documents :
1) Extrait de « le Monde de Sophie » de Jostein Gaarder
2) Extraits de la revue mensuelle « Robotique, vie artificielle, réalité virtuelle »
3) Article de l’Express « Gros paris sur l’infiniment petit », rapport « Nanosciences
et Nanotechnologies » de l’Académie des sciences et de l’Académie des
technologies : rapport de la Royal Society et de la Royal Academy et engineering
britannique ; Article de l’Express « Attention danger ».
I – Maîtrise de la langue : (5 points sur 20)
1.1 - Pour chacun des textes, dire s’il s’agit d’un texte descriptif (description d’une situation),
d’un texte narratif (tranche de vie racontée), d’un texte informatif (qui expose un
problème) ou d’un texte argumentatif (défense d’une thèse) en justifiant votre réponse.
1.2 - Dans le document 1, dire si cette thèse pourrait être remise en question par la nouvelle
évolution technologique ? Justifier-là par une phrase s’appuyant sur l’ensemble des textes
proposés.
1.3 – Justifier « virtuelle » dans le document 2, quel sens peut avoir le virtuel dans les deux
textes proposés de ce document.
Expliquer les termes « substrat » et « développement exponentiel ».
1.4 – Donner un titre au document 3 permettant de regrouper tous les extraits de textes de ce
document.
1.5 – Quel est le but social des nouvelles technologies ? A opposer à l’évolution naturelle et
aux visées sélectives et adaptatives de la vie sur terre.
II – Analyse argumentative : 5 points sur 20
2.1 – Dans les deux textes du document 2, repérer les thèses respectives des auteurs.
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2.2 – Les trois documents montrent des temps différents de l’évolution humaine, repérer ces
temps d’évolution et nommer les.
2.3 - Relever dans chaque document un argument ou un passage qui illustre la thèse
suivante : L’évolution participe de la prise ou non de conscience de l’homme, de luimême et de sa place dans le monde, voire dans l’univers.
2.4 – Expliquer en une phrase ou deux pourquoi l’homme est toujours dans le contexte d’une
adaptabilité, depuis la théorie de Darwin jusqu’aux hypothèses futuristes.
III – Discussion : 8 points sur 20
L’homme a toujours cherché à dominer la nature et non plus à la subir, de même qu’il
a toujours cherché à expliquer son origine et à être un maître créateur.
La nature évolue, des espèces disparaissent, l’homme évolue parallèlement et cherche
à prolonger sa vie et ou à la rendre plus facile.
Procréation artificielle, manipulations génétiques, clonage, nanotechnologies ou
bionique réparant les accidents de la vie ou les handicaps, l’homme se pose de plus en plus en
créateur ou du moins en maîtrise et compréhension de l’existant.
Dans une discussion argumentée (introduction, développement avec paragraphe et
conclusion), vous direz si les nouvelles technologiques sont socialement porteuses d’espoir
pour l’homme de demain et en quoi elles continuent de participer d’une communication
étroite avec la nature. (N’hésitez pas à utiliser vos connaissances personnelles, scolaires et
médiatiques liées à l’actualité dans les domaines des sciences humaines, de l’environnement
et des problèmes de société).
IV - Présentation, orthographe, synthèse : 2 points sur 20
AUCUNE FEUILLE DE BROUILLON NE SERA ACCEPTEE.
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Document 1 : Le Monde de Sophie
… Darwin détenait l’explication de l’évolution des espèces. Tout cela était la
conséquence de la « sélection naturelle » dans la lutte pour la vie : celui qui est le mieux
adapté aux circonstances extérieures survit et assure la continuation de l’espèce. Dans son
livre « De l’origine des espèces », il écrivit : « l’éléphant est de tous les animaux celui dont le
développement est le plus lent, mais si tous les éléphanteaux devaient survivre il y aurait en
sept cent cinquante ans près de 19 millions d’éléphants qui descendraient d’un seul couple ».
Darwin souligne que la lutte pour la vie est souvent la plus rude entre des espèces très
proches. Elles doivent se battre pour la même nourriture. C’est là qu’apparaissent le mieux les
légers avantages de telle ou telle espèce par rapport à la moyenne.
Plus la lutte pour la vie est dure, plus l’évolution vers de nouvelles espèces sera rapide.
Seules les meilleures survivront, les autres espèces disparaîtront peu à peu.
Ce n’est pas seulement une question de nourriture, il peut se révéler avantageux
d’avoir une couleur de camouflage, de pouvoir courir vite, d’être armé d’un poison qui tue les
prédateurs…..
La qualité essentielle est bien entendu celle de pouvoir se reproduire, Darwin étudia
très précisément le système de reproduction des plantes… qui déploient leurs couleurs
chatoyantes et répandent dans l’air leur doux parfum afin d’attirer les insectes nécessaires.
Les chants d’oiseaux ont la même fonction. C’est pourquoi un taureau paisible et
mélancolique qui n’est pas attiré par les vaches ne présente aucun intérêt pour l’histoire de
l’espèce. De telles qualités déviantes sont condamnées à disparaître d’elles-mêmes. Car le
seul devoir de l’individu est d’atteindre l’âge de la reproduction et d’assurer la survie de
l’espèce.
Ceux qui ne peuvent pas pour une raison ou pour une autre transmettre leur patrimoine
génétique seront petit à petit éliminés.
De cette façon, l’espèce deviendra de plus en plus sophistiquée.
La sélection naturelle permanente fait que ceux qui sont le mieux adaptés à un certain
milieu, ou à un certain environnement écologique assureront la survie de l’espèce dans ce
cadre-là….
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…Le Darwinisme démontre que la nature n’est qu’une suite ininterrompue de
mutations dont quelques unes seulement survivront, parce que la nature en aura précisément
besoin à ce moment là.
C’est exactement la même chose quand nous pensons et sommes
submergés de
nouvelles idées. Telle pensée « mutante » est chassée par une autre dans le flot de la
conscience. …Seules quelques-unes de ces pensées peuvent nous servir et c’est la raison qui
opère cette sélection. Une composition, ce qu’est toute œuvre d’art, est le fruit d’une heureuse
association entre l’imagination et la raison, entre le sentiment et la réflexion. Un processus
créateur possède toujours un élément qui relève du hasard.
Jostein Gaarder, « Le Monde de Sophie » 1995
(Roman sur l’histoire de la philosophie)
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Document 2 : « Robotique, vie artificielle, réalité virtuelle »
I – Robot :
Les Américains ont quelques années d’avance sur le reste du monde en matière de
sciences de l’artificiel.
Ceci leur permet aussi, sous couvert de science-fiction, de développer des philosophies
parfois contestables, parfois intéressantes.
Parmi ces philosophies, on retrouve de façon récurrente la peur du futur que semble
préparer les nouvelles technologies.
C’est en tout cas une telle peur qui inspire le nouveau film d’Alex Proyas. I. Robot.
Le film, dont le titre est inspiré d’une œuvre d’Isaac Asimov, se situe en 2035 dans un
monde urbain où se côtoient les humains et les robots. Ceux-ci semblent inoffensifs et utiles,
se complaisant dans les tâches ménagères. Mais l’inspecteur de la criminelle Del Spooner est
inquiet, il suppose que les esclaves robotiques, analogues à ceux de la Rome antique,
commencent à se révolter sous leurs enveloppes de titanium. On le rassure en lui affirmant
que les robots sont inoffensifs et que de toutes façons ils ont été construits pour respecter les
trois règles de la robotique posées par Asimov, dont notamment celle de ne pas faire de mal
aux humains. Cependant un expert de la firme U. S. Robotics pressent l’existence de
« fantômes dans la machine » provoquée notamment par des erreurs de programmation. Tout
peut alors arriver, y compris la disparition des humains analogues à celle des Néandertaliens
devant Homo Sapiens.
Le film fait appel aux combats de robots et autres scènes spectaculaires, mais il pose
aussi, non sans un peu de naïveté pardonnable, la question de l’intelligence et de la conscience
dans les machines.
Il a un bien plus grand mérite, nous montrer que cet avenir annoncé est pour demain,
du fait de ce que Ray Kurzweil a nommé le développement exponentiel des ressources en
composants et en logiciels. Quand on évoque ces perspectives si proches en France, nul ne
vous prend au sérieux. Le film possède au moins cette qualité, ne pas sous-estimer les
perspectives des sciences de l’artificiel – artificiel dont les limites avec le réel seront de plus
en plus indistinctes.
Sommes-nous tous des créatures virtuelles ?
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A titre de méditation scientifique, on peut évoquer l’hypothèse de Nick Bostrom de
l’université d’Oxford, selon laquelle nous pourrions tous être des créatures virtuelles créées
par des civilisations infiniment plus avancées que nous technologiquement. Cette hypothèse
repose sur plusieurs postulats synthétisés ci-dessous :
1°) Il existe des civilisations assez avancées (post-humaines) pour :
a – simuler complètement le cerveau humain et b – décider de le faire
2°) Compte-tenu du principe d’indépendance du substrat, il est impossible de
distinguer le contenu d’un cerveau humain de celui d’un cerveau artificiel.
3°) Compte-tenu du très grand nombre de créatures simulées que pourrait produire et
disperser dans l’univers une civilisation capable de simuler le cerveau humain, nous avons
une très grande probabilité d’être une telle créature plutôt qu’un être «naturel ».
Notre société et nous-mêmes sommes suffisamment pleins d’incohérences (sans parler
des mystères scientifiques encore non résolus) pour que cela traduise l’existence de « bugs »
(inévitables dans une simulation) dans les logiciels produits par ceux qui simulent notre
fonctionnement.
On s’étonnera d’apprendre que l’argument ci-dessus, dit de la « simulation »,
formulée par Bostrum, fait l’objet d’intenses discussions parmi les scientifiques et les
philosophes intéressés par l’univers calculable.
Articles extraits de la revue mensuelle « Robotique, vie artificielle, réalité virtuelle »
(juillet et août 2004)
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Document 3 : quatre extraits de textes
Article de l’Express « Gros paris sur l’infiniment petit » (novembre 2003)
Nanotechnologies, Nanosciences, mais de quoi parle-t-on vraiment ?
Le terme désigne tout ce qui est de la grosseur de un nanomètre, soit un milliardaire de
mètre : un nanomètre est à un cheveu ce qu’un cheveu est à un séquoia. Si d’aussi petites
choses créent tant d’agitation, c’est qu’elles touchent au phénomène de la création. La
nanoscience permet – et c’est inédit – de manipuler la matière à l’échelle de l’atome. Aux
Etats-Unis, plus de 10 000 thésards – les fameux PhD- s’y consacrent à plein temps et Horst
Störmer, Prix Nobel de physique 1998, vient de déclarer que le XXème siècle sera celui des
nanotechnologies.
En réalité, les nanotechnologies sont quasi cinquantenaires. Tout commence vraiment
en 1959, lorsque Richard Freynman, professeur au Massassuchetts Institute of Technology
(M.I.T.), à Cambridge, énonce ce principe révolutionnaire : « plutôt que de diviser sans cesse
la matière, pourquoi ne pas partir de l’infiniment petit pour construire quelque chose ? » Dix
ans plus tard, Eric Drexler, un de ses étudiants, invente pour un rapport de stage, le terme de
« nanotechnologie ». En 1985, Gerd Binning et Heinrich Rohrer, deux chercheurs (l’un
allemand et l’autre suisse), mettent au point, à Zurich, le microscope à effet tunnel, capable de
sortir des images au 1/25 d’atome. Ils y gagneront un Prix Nobel, un an plus tard. Mais c’est
Dong Eigler, chercheur chez IBM, qui marquera les esprits, en 1990, en redessinant le logo de
Big Blue à partir de minuscules pixels, censés représenter des nanoparticules. Les
«nanotechs » deviennent enfin visibles pour le grand public.
Quelques applications existent déjà. Ainsi de minuscules polymères sur des skis leur
confèrent une meilleure glisse et leur permettent de résister à des froids extrêmes. C’est le cas
également de certaines balles de tennis, capables de supporter une pression deux fois plus
importante qu’une balle standard aujourd’hui. Nano, enfin, une huile protectrice, barrière
infranchissable par les U.V.
…Mais les nanotechnologies pourraient aussi être confrontées à un problème éthique.
Que va faire l’homme de ce nouveau pouvoir ?
Enseignant à l’université d’Edimbourg, Ken Donaldson, redoute lui les poussières
engendrées par les nanomatières, une nouvelle pollution pouvant apparaître explique-t-il.
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Rapport « Nanosciences et Nanotechnologies » de l’Académie des Sciences et de
l’Académie des Technologies (avril 2004).
Au cours du XXème siècle qui a été appelé le siècle de la science et de la technologie,
et tout particulièrement lors de sa dernière décennie, des avancées considérables en sciences
et technologies ont apporté des changements sans précédents à travers le monde. La
conférence prophétique de Richard P. Feynman « There’s plenty of room at the bottom », de
1959, date de la prise de conscience par la communauté scientifique de ce que la possibilité de
manœuvrer la matière atome par atome ouvrira des champs insoupçonnés…….
…Indépendamment de la miniaturisation toujours poussée de l’électronique, l’accès à
l’échelle du nanomètre permet d’imaginer des nanostructures, des « nanomachines » capables
de transporter des molécules, de marquer ou de modifier une structure locale. On peut par
exemple encapsuler des médicaments et contrôler leur transport et leur déploiement in vivo.
On peut élaborer des objets moléculaires aux fonctionnalités voulues. Les implications dans
tous les domaines sont considérables. Quelques réalisations existent déjà, d’autres restent
encore aujourd’hui un rêve – mais qui se matérialisera très vite.
Les enjeux sont multiples et se manifestent à tous les niveaux, scientifiques et
technologiques bien sûr, mais aussi économiques, voire sociétaux dans la mesure où des
percées majeures peuvent affecter notre mode de vie… les nanotechnologies vont
probablement bouleverser tout ce que l’on conçoit et fabrique, des vaccins aux ordinateurs,
des pneus de voiture aux objets pas encore imaginés…. En nanotechnologie, comme dans tous
les secteurs où l’on ouvre de nouvelles possibilités à l’activité humaine, il faut être vigilant
sur les effets imprévus et nuisibles.
En particulier dès lors qu’il deviendra possible de créer des « prothèses moléculaires »
relevant plus ou moins de la biochimie, il est clair que la dimension éthique deviendra
primordiale…. (neuropuces permettant la télécommande du cerveau d’un rat : applications
prévues dans le domaine du handicaps physique par exemple…).
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Rapport concernant les nanotechnologies de la royal Society et de la Royal Academy et
engineering britannique (août 2004)
…Les nanotechnologies sont assimilées à des techniques comme les autres alors
qu’elles devraient faire l’objet de réglementations adaptées à leur caractère nouveau. En
particulier toutes les émissions dans l’environnement devraient être interdites « autant que
possible », tant du moins que leur caractère inoffensif n’aura pas été démontré.
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Article de l’Express « Attention danger » (de janvier 2004)
Ces substances sont-elles dangereuses ? Une nouvelle étude montre une accumulation
de particules carbonées dans le bulbe olfactif de rats plongés dans une atmosphère enrichie en
ces molécules.
Une montée au cerveau qui, selon ses auteurs, se poursuivrait jusqu’à 7 jours après que
les rongeurs aient été ramenés à l’air libre….
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