5/9
Document 2 :« Robotique, vie artificielle, réalité virtuelle »
I– Robot :
Les Américains ont quelques années d’avance sur le reste du monde en matière de
sciences de l’artificiel.
Ceci leur permet aussi, sous couvert de science-fiction, de développer des philosophies
parfois contestables, parfois intéressantes.
Parmi ces philosophies, on retrouve de façon récurrente la peur du futur que semble
préparer les nouvelles technologies.
C’est en tout cas une telle peur qui inspire le nouveau film d’Alex Proyas. I. Robot.
Le film, dont le titre est inspiré d’une œuvre d’Isaac Asimov, se situe en 2035 dans un
monde urbain où se côtoient les humains et les robots. Ceux-ci semblent inoffensifs et utiles,
se complaisant dans les tâches ménagères. Mais l’inspecteur de la criminelle Del Spooner est
inquiet, il suppose que les esclaves robotiques, analogues à ceux de la Rome antique,
commencent à se révolter sous leurs enveloppes de titanium. On le rassure en lui affirmant
que les robots sont inoffensifs et que de toutes façons ils ont été construits pour respecter les
trois règles de la robotique posées par Asimov, dont notamment celle de ne pas faire de mal
aux humains. Cependant un expert de la firme U. S. Robotics pressent l’existence de
« fantômes dans la machine » provoquée notamment par des erreurs de programmation. Tout
peut alors arriver, y compris la disparition des humains analogues à celle des Néandertaliens
devant Homo Sapiens.
Le film fait appel aux combats de robots et autres scènes spectaculaires, mais il pose
aussi, non sans un peu de naïveté pardonnable, la question de l’intelligence et de la conscience
dans les machines.
Il a un bien plus grand mérite, nous montrer que cet avenir annoncé est pour demain,
du fait de ce que Ray Kurzweil a nommé le développement exponentiel des ressources en
composants et en logiciels. Quand on évoque ces perspectives si proches en France, nul ne
vous prend au sérieux. Le film possède au moins cette qualité, ne pas sous-estimer les
perspectives des sciences de l’artificiel – artificiel dont les limites avec le réel seront de plus
en plus indistinctes.
Sommes-nous tous des créatures virtuelles ?