FR EN DE
Recherche
ACTUALITÉS TOURISME DE MÉMOIRE HISTOIRE RECHERCHE
Tirailleurs malgaches à la Tremblade en 1917. Source
: Carte ancienne. Collection privée.
La France et Madagascar
Accueil > Articles historiques
Les débuts d'une histoire commune
Les liens de la France et de Madagascar dans les combats menés en commun pendant les deux guerres mondiales,
se situent dans la continuité d’une longue histoire.
Après avoir été découverte par les Portugais, Madagascar est "visitée" par des navigateurs français. Richelieu
notamment souhaite affirmer la présence du roi de France dans la grande île. La France fonde en 1643 le comptoir
de Fort Dauphin à la pointe sud-est de Madagascar qui est alors baptisée "île dauphine". Si cette première tentative
d'implantation n'a pas de lendemain immédiat, une seconde initiative française intervient sous le règne de Louis XV
puis sous le consulat où un comptoir est fondé à Tamatave en 1803. Ce comptoir est pris par les Anglais en 1811. À
l'intérieur de l'île, pendant ce temps, plusieurs peuples tentent successivement d'établir leur hégémonie sur d'autres
peuples plus faibles. C'est ainsi qu'après la période Sakalave au XVIIe siècle Madagascar est dominée, au XVIIIe
siècle, par le royaume Mérina ou Hova, constitué à partir de la région centrale.
Le roi Radama 1er. Source : Domaine public
Les Britanniques aident alors le roi Radama Ier à se rendre maître de la plus grande partie de Madagascar et celle-ci
devient presque un protectorat anglais. Les Anglais s’appuient sur les missions anglicanes pour favoriser leur
expansion.
Les Britanniques aident alors le roi Radama Ier à se rendre maître de la plus grande partie de Madagascar et celle-ci
devient presque un protectorat anglais. Les Anglais s’appuient sur les missions anglicanes pour favoriser leur
expansion.
Joseph-Simon Gallieni
(1849-1916)
Hubert Lyautey
(1854-1934)
Joseph Joffre
(1852-1931)
Charles Mangin
(1866 - 1925)
Les personnalités
À lire
Monuments et lieux de mémoire de la Première
Guerre mondiale
> Recherche images
Photothèque
participative
Partager vos photos
> Rechercher un monument
> Proposer un monument
> Article : Les monuments
aux morts, des œuvres d'art
au service du souvenir
Monuments aux morts
> Bibliographie
> Reportages photos
> Glossaire
> Téléchargements
> Envoyer une e-card
> Les quizzs
Ressources
Albert 1er
Personnalités
> 1870-1871
> 1ère Guerre Mondiale
> 2nd Guerre Mondiale
> Depuis 1945
> Hors conflit
Articles historiques
Photographie de la reine Ranavalona III. Source : Domaine public
C'est ainsi qu'au moment où la reine Ranavalona III prend le pouvoir en 1883, la France bombarde Tamatave et
impose un traité de protectorat en 1885. La France annexe Diego Suarez à la pointe septentrionale de l'île et impose
la présence d'un résident général à Tananarive, la capitale du royaume Mérina. La reine, toutefois, à l'instigation de
l'aristocratie Hova, résiste à l'implantation française. La France envoie alors un corps expéditionnaire qui s'empare
de Tananarive et impose un second traité de protectorat en 1895. Une insurrection quasi-générale se déclenche et le
nouveau résident général, le général Gallieni, dépose la reine en 1897. En combinant la force et la diplomatie, il
mène énergiquement les opérations de pacification, brillamment secondé par des lieutenants comme Lyautey et
Joffre.
Cette œuvre s'accompagne de la modernisation de l'île et de sa mise en valeur économique. Madagascar est donc
depuis l'annexion une colonie française.
Madagascar dans la Grande Guerre
Les tirailleurs malgaches avant leur départ de Madagascar pour aller combattre en France. Source : mada.pro
Dès le début du conflit plus de 45 000 Malgaches sont mobilisés dans l'armée française et 41 000 d'entre eux sont
affectés à des unités combattantes notamment dans des unités de tirailleurs malgaches. Parmi les 4 000 autres
militaires, on compte environ 1 900 infirmiers et 2 000 commis d'administration et ouvriers d'artillerie. De plus, 5 355
travailleurs sont employés par la France dans les usines d'armement ou les fabriques de poudre.
Tirailleurs malgaches à la Tremblade en 1917. Source : Carte ancienne. Collection privée.
Parmi les combattants, 10 000 hommes sont incorporés dans des régiments d'artillerie lourde et 2 500 sont formés
comme conducteurs d'automobiles à Lunel dans l'Hérault. Entre 1915 et 1918, 21 bataillons d'étapes sont formés
dans lesquels les tirailleurs malgaches font preuve de qualité de dévouement, de disponibilité et d'empressement au
travail dans des circonstances difficiles. Ces unités, employées sur le front au contact de l'ennemi, montrent une très
belle tenue et une attitude ferme et le haut commandement crée alors un premier bataillon malgache combattant en
octobre 1916.
Des tirailleurs malgaches à bord de l'Océanien, dans le port de La Valette, en rade de Malte. Décembre 1917. Source : ECPAD
Au total 2 400 hommes meurent au combat et 1 835 sont blessés. Parmi tous les exploits réalisés par les Malgaches
dans la Grande Guerre, la conduite héroïque du 12ème bataillon de tirailleurs au cours des opérations de l'automne
de 1918, où il est cité trois fois, est qualifiée de magnifique par le général Mangin. Son fanion reçoit la croix de
guerre avec étoile d'argent, c'est-à-dire la Fourragère.
Soldats malgaches. Reims. Source : Carte postale
Les Malgaches morts pour la France reposent dans plusieurs cimetières militaires nationaux. Les plus nombreux ont
été inhumés primitivement dans les cimetières militaires de Fréjus (camps Galliéni, de la Baume, Robert) et
réinhumés en 1966, lors d'une grande opération de regroupement des corps, dans la nécropole nationale de Luynes,
près d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône).
Nécropole nationale de Luynes. Source : MINDEF/SGA/DMPA-ONAVG
Dans les années vingt, le monument commémorant les Malgaches "morts pour la France" au cours de la Première
Guerre mondiale fut édifié à Paris dans le Jardin tropical du bois de Vincennes.
Monument au souvenir des soldats de Madagascar. Auteur : Gilles Roland. Source : MINDEF/SGA/DMPA
Madagascar dans la Seconde Guerre Mondiale
Entre les deux guerres, l'exploitation des ressources de Madagascar se poursuit, ainsi que la modernisation de l'île,
mais les revendications malgaches, à l'instar de celles d'autres colonies, ne sont cependant pas satisfaites. Malgré
tout, dès 1939, les Malgaches répondent à l'appel de la France et 10 500 d'entre eux participent à la campagne de
France en 1940, dont le tiers tombe au combat. Les 3ème, 11ème régiments d'artillerie coloniaux et le 42ème bataillon
de tirailleurs malgaches s'illustrent particulièrement, tandis que des tirailleurs combattent bravement dans le cadre
d'unités africaines.
Après l'armistice, l'île, sous la direction notamment du gouverneur général Annet, reste sous l'autorité du
gouvernement de Vichy. Certains dirigeants nazis souhaitaient, du moins, dans un premier temps, déporter les juifs
dans la grande île.
L'opération Ironclad (« cuirassé », « blindé ») : invasion britannique de la colonie française de Madagascar, alors
sous l'autorité du gouvernement de Vichy.
Vue générale des navires de guerre et des navires marchands britanniques dans le port de Diego Suarez, après la reddition des Français.
Mai 1942. Source : Imperial War Museum.
Après l'entrée en guerre du Japon et les menaces que fait peser l'empire du Soleil Levant sur l'océan Indien, les
Anglais se présentent, le 5 mai 1942, devant Diego Suarez où les troupes restées fidèles à Vichy engagent les
hostilités. Après trois jours de combats, la base capitule. Les Français se replient à l'intérieur de l'île dans des
régions difficiles où les tirailleurs malgaches mettent à profit leur connaissance du terrain.
Des troupes débarquent de chalands de débarquement (LCA 164) dans le port de Tamatave, le principal port de Madagascar. 19 septembre
1942. Source : Imperial War Museum
Les opérations reprennent le 10 septembre et se terminent par la capitulation du gouverneur Annet le 5 novembre
1942. Ces combats peu glorieux laissent certainement des traces à Madagascar, mais les Anglais finissent par
remettre l'île entre les mains de la France Libre, le 14 décembre 1942. Des Malgaches combattent à nouveau aux
côtés des Français contre l'Allemagne et certains d'entre eux prisonniers depuis 1940, s'évadent et participent à la
Résistance.
Il convient de noter en effet qu'en métropole, les prisonniers de guerre coloniaux, internés dans les Fronstalags, sont
administrés, depuis le 17 février 1943, par les militaires français. Peu à peu, ils sont transformés en "travailleurs
libres", employés essentiellement aux travaux agricoles. Par ailleurs, 8 016 Malgaches sont incorporés aux
Groupements militaires d'indigènes coloniaux rapatriables, créés durant l'hiver 1942-1943. Ces compagnies sont
utilisées pour des tâches d'utilité publique par les autorités françaises, mais aussi par l'Occupant sur des chantiers
de l'organisation Todt.
De nombreuses tentatives d'évasion vont se produire, dont beaucoup réussiront au profit de la Résistance.
L'exemple le plus célèbre demeure celui de Justin Resokafany, tirailleur évadé en juin 1940 du Fronstalag 135
(Rennes), qui passe en Angleterre. Affecté à la 1ère D.F.L., il participe aux campagnes de Tunisie et d'Italie. Capturé,
ramené en France et interné au Fronstalag 153 (Orléans), il s'évade à nouveau, gagne l'Indre où il rejoint les F.F.I.,
participant avec eux à la libération de la région. Il reçoit la Croix de Guerre avec palme. 11 Malgaches ont ainsi reçu
la médaille des évadés.
Deux exemples de monuments caractéristiques :
Monthermé (Ardennes) : Monument aux morts de la 42è Demi-brigade mixte (qui comprenait de nombreux
Malgaches) tombés lors des combats du 13 mai 1940 pour la défense du passage de la Meuse.
1 / 6 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !