Lignes directrices sur la nutrition

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Lignes directrices
sur la nutrition
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Sauver des vies, changer les mentalités.
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du Croissant-Rouge, Genève, 2015
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Lignes directrices sur la nutrition
1255500 05/2015 F
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Lignes directrices
sur la nutrition
La Fédération internationale des Sociétés de la
Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (Fédération internationale) est le plus vaste réseau humanitaire de
volontaires au monde. Chaque année, avec ses 189
Sociétés nationales membres dans le monde, elle agit
en faveur de 97 millions de personnes par le biais de
services et de programmes de développement à long
terme, ainsi que de 85 millions de personnes, à travers des opérations d’urgence en cas de catastrophe
et de relèvement précoce. Elle œuvre avant, pendant
et après les catastrophes et les urgences sanitaires
pour répondre aux besoins et améliorer les conditions
d’existence des personnes vulnérables. Elle le fait de
façon impartiale, sans distinction fondée sur la nationalité, la race, le genre, les croyances religieuses, la
classe sociale ou les opinions politiques.
Guidées par la Stratégie 2020 – le plan d’action collectif pour faire face aux défis humanitaires majeurs
et du développement de la décennie – la Fédération
internationale et les Sociétés nationales sont déterminées à « sauver des vies et changer les mentalités ».
La Fédération internationale et les Sociétés nationales
tiennent leur force de leur réseau de volontaires, du
savoir-faire acquis dans les communautés, de leur indépendance et de leur neutralité. Elles s’emploient à améliorer les normes humanitaires, en tant que partenaires
du développement et en intervenant en cas de catastrophe. Elles persuadent les décideurs d’agir en toutes
circonstances dans l’intérêt des personnes vulnérables.
Ce faisant, elles rendent les communautés saines et
sûres, réduisent les vulnérabilités, renforcent la résilience
et encouragent une culture de paix dans le monde entier.
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Lignes directrices sur la nutrition
Table des matières
Liste des acronymes 5
À propos de ces lignes directrices
7
Informations générales Objectif Priorités/contenu 7
8
8
Introduction à la nutrition
9
Pourquoi la nutrition est-elle importante ?
Qu’est-ce que la malnutrition ?
Promouvoir une bonne nutrition Quels sont les types de malnutrition ?
Formes graves de malnutrition Quels services de santé et de nutrition sont requis ? Que peuvent faire les volontaires ?
Synthèse de la partie 1
Régime alimentaire familial
Pourquoi est-il important d’avoir une bonne alimentation ? Quels sont les bons comportements en matière de nutrition ? Que peuvent faire les volontaires ?
Synthèse de la partie 2
La nutrition des femmes
Pourquoi une bonne nutrition est-elle importante pour les femmes et les adolescentes ? Quels sont les bons comportements des femmes et des adolescentes en matière de nutrition ?
Régime alimentaire adapté
Absence de maladies Pratiques de soins appropriées Quels sont les services de santé et de nutrition disponibles ?
Que peuvent faire les volontaires ?
Synthèse de la partie 3
9
11
11
12
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16
17
19
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21
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35
37
39
40
41
3
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Lignes directrices sur la nutrition
La nutrition des nourrissons et des jeunes enfants
Pourquoi une bonne nutrition est-elle importante pour les nourrissons et les jeunes enfants ? Quels sont les bons comportements en matière de nutrition ?
Régime alimentaire adapté Absence de maladies
Pratiques de soins appropriées
Quels services de santé et de nutrition sont requis ? Que peuvent faire les volontaires ?
Synthèse de la partie 4
Boîte à outils
Outil de détection et d’orientation Interprétation des indicateurs de la mesure du périmètre brachial
Mise en place d’un système d’orientation vers les services de traitement de la malnutrition aiguë 4
45
45
47
47
55
57
59
61
62
63
63
66
67
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Lignes directrices sur la nutrition
Liste des acronymes
FAO
Fédération
OMS
ONG
PB
PSSBC SIDA
SRO
VIH
Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Organisation mondiale de la Santé
Organisation non gouvernementale
Périmètre brachial
Premiers secours et santé à base communautaire
Syndrome d’immunodéficience acquise
Sels de réhydratation orale
Virus de l’immunodéficience humaine
5
6
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Lignes directrices sur la nutrition
À propos de ces
lignes directrices
Informations générales
Près d’un milliard de personnes dans le monde souffrent de dénutrition, c’est-àdire manquent des aliments nécessaires pour se nourrir correctement. Toutefois,
l’absence d’accès aux vivres n’est pas seule en cause ; les mauvais comportements
et pratiques en matière de nutrition et d’alimentation jouent également un rôle.
Ce sont les enfants qui sont les plus vulnérables. Ainsi, plus d’un tiers des enfants
africains souffrent de malnutrition chronique, qui compromet de manière permanente la croissance physique et le développement mental dès l’âge de deux ans. Le
meilleur moyen de mesurer le taux de malnutrition est donc d’évaluer le nombre
d’enfants de moins de cinq ans qui sont trop petits par rapport aux normes internationales (ce que l’on appelle le « retard de croissance »). En général, des taux
élevés de retard de croissance indiquent que toute la communauté pourrait souffrir de problèmes nutritionnels.
La santé et la nutrition sont étroitement liées. Près de la moitié des décès d’enfants pourraient être évités si la malnutrition ne venait pas s’ajouter à la maladie.
Parallèlement, la maladie accroît le risque de malnutrition chez les enfants. Les
mères sous-alimentées donnent naissance à des enfants présentant une insuffisance pondérale, qui risquent davantage une fois adultes d’avoir eux-mêmes des
enfants en sous-poids. Les personnes positives au VIH ont besoin de nutriments
supplémentaires, surtout lorsqu’elles prennent des médicaments antirétroviraux.
Les adultes qui souffrent d’un manque de micronutriments (vitamines et minéraux) et d’autres carences sont souvent fatigués et, par conséquent, moins productifs. Cela réduit leur capacité de subvenir aux besoins de leur famille et, au
niveau national, freine considérablement l’économie d’un pays.
L’obésité, une autre facette de la malnutrition, est maintenant reconnue dans la
plupart des pays comme un problème grave et croissant, et un facteur décisif dans
les maladies non infectieuses telles que le diabète. Parfois, des enfants sous-alimentés et des adultes obèses prédisposés aux maladies vivent sous le même toit,
et il apparaît de plus en plus clairement que les enfants souffrant de malnutrition
risquent davantage de souffrir d’obésité et de problèmes connexes une fois adultes.
Objectif
Les présentes lignes directrices visent à compléter les documents de référence et
les outils de formation élaborés par la Fédération internationale dans le domaine
7
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Lignes directrices sur la nutrition
de la santé, notamment les manuels et les supports de formation La lutte contre les
épidémies à l’usage des volontaires et Premiers secours et santé à base communautaire 1.
Ces lignes directrices devraient être utilisées à des fins de sensibilisation, de renforcement des capacités et d’intégration dans les programmes des Sociétés nationales
en matière de santé, de nutrition et de sécurité alimentaire. Les Sociétés nationales
qui souhaiteraient faire de la lutte contre la malnutrition l’un de leurs objectifs
principaux sont encouragées à participer aux mécanismes de planification nationale et aux débats politiques relatifs à cette question. Étant donné que de nombreux
gouvernements et donateurs entendent faire mieux connaître les initiatives prises
en vue de réduire les taux de malnutrition, coopérer avec les différentes parties
prenantes et jouer le rôle de partenaire d’exécution peut être une stratégie payante
pour les Sociétés nationales, qui pourront ainsi renforcer leurs propres capacités,
s’assurer de la qualité de la mise en œuvre et participer à un programme ayant suffisamment d’impact pour bénéficier à un grand nombre de personnes vulnérables.
Les Sociétés nationales peuvent donc utiliser ces lignes directrices pour sensibiliser le public et renforcer les capacités internes en vue de mener des interventions
dans le domaine de la nutrition, ainsi que de promouvoir des bonnes pratiques et
des principes en la matière similaires à ceux recommandés par d’autres acteurs.
Les supports peuvent aussi être utilisés pour intégrer la lutte contre la malnutrition dans des programmes existants. Par exemple, ils pourraient être inclus dans
la formation dispensée au personnel ou aux volontaires dans le cadre des programmes de sécurité alimentaire ou de premiers secours et santé à base communautaire, ou encore dans les séances d’éducation nutritionnelle s’adressant aux
mères qui consultent les services d’urgence des dispensaires.
Priorités/contenu
Ces lignes directrices contiennent des informations et des conseils sur les meilleures pratiques mondialement reconnues pour lutter contre la malnutrition ;
elles visent à favoriser les « programmes fondés sur des données probantes »
(c.-à-d. les interventions dont il a été prouvé, après des études approfondies,
qu’elles étaient efficaces pour obtenir les résultats escomptés). Nous nous
sommes efforcés de faire concorder les messages véhiculés dans le présent texte
avec la documentation existante sur ce thème et des sujets connexes. Cependant,
cette documentation est généralement axée sur la promotion de l’allaitement et
ne traite pas suffisamment d’autres questions clés telles que l’alimentation complémentaire ou la nutrition maternelle.
Les outils figurant dans ces lignes directrices sur la nutrition devraient de préférence
être utilisés pour déterminer des domaines prioritaires aux fins de la transmission
de messages et du changement des comportements. Au niveau local, il peut être
plus judicieux d’utiliser des supports de formation ou des messages sur la nutrition
adaptés à la situation locale, qu’ils soient conçus dans le cadre de programmes du
ministère de la Santé ou d’autres programmes locaux de promotion de la nutrition,
ou élaborés en phase avec ces programmes. Il convient de consulter ces documents
lorsque des interventions au niveau des communautés sont prévues.
1 Fédération internationale, La
lutte contre les épidémies
à l’usage des volontaires
(décembre 2008) et Premiers
secours et santé à base
communautaire (mars 2009).
8
En l’état actuel, ces lignes directrices abordent les principaux thèmes suivants : partie
1, introduction à la malnutrition ; partie 2, régime alimentaire familial ; partie 3, la
nutrition des femmes ; et partie 4, la nutrition des nourrissons et des jeunes enfants.
Des sujets connexes, tels que la prévention et le traitement des maladies, le VIH et
la promotion de l’hygiène, sont traités exhaustivement dans d’autres documents
(plus précisément, Implementation guide for Community-based health and first aid in action
(CBHFA) ; La lutte contre les épidémies à l’usage des volontaires ; Guidelines on HIV prevention).
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
1. Introduction à la nutrition
1.
Introduction à la nutrition
À la fin de cette partie, vous :
• comprendrez pourquoi une bonne nutrition est importante ;
• aurez acquis des connaissances sur la malnutrition et ses causes ;
• saurez quels services de santé et de nutrition sont disponibles ;
• saurez ce que peuvent faire les volontaires.
Pourquoi la nutrition est-elle
importante ?
Notre corps a besoin d’une quantité suffisante d’aliments adéquats qui nous
apportent l’énergie nécessaire pour grandir, apprendre, travailler et rester en
bonne santé. Les enfants de moins de deux ans ont des besoins particuliers car
leur organisme se développe et évolue rapidement, même avant la naissance.
Les femmes enceintes et les mères allaitantes doivent également bien se nourrir
pour préserver leur propre santé et celle de leurs nourrissons.
La santé et la nutrition sont étroitement liées. Un enfant bien nourri a beaucoup
plus de chances de se remettre d’une maladie grave qu’un enfant souffrant de
malnutrition. Par contre, des maladies aiguës ou récurrentes comme le paludisme ou la diarrhée peuvent augmenter le risque de malnutrition chez l’enfant.
Les écoliers et les adultes qui souffrent d’un manque de micronutriments (vitamines et minéraux) ou d’autres carences nutritionnelles peuvent se sentir fatigués, avoir de la peine à travailler et avoir une santé fragile. Il peut être difficile
pour ces adultes de subvenir aux besoins de leur famille. De même, les adultes
présentant un excès de poids important risquent plus que les autres de développer certains problèmes de santé graves.
Une bonne nutrition est importante pour la santé et le bien-être de chacun. Elle
est toutefois particulièrement cruciale pour les nourrissons, les jeunes enfants, les
mères et les adolescentes, qui deviendront mères à leur tour. Comme le montre
le diagramme ci-après, une mauvaise nutrition ne serait-ce que pendant une
phase du cycle de vie peut compromettre la santé non seulement de la personne
concernée, mais aussi des générations futures.
9
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Lignes directrices sur la nutrition
Graphique du cycle de la vie
Relations
Impacts de la malnutrition
Taux plus élevés
de morbidité,
de décès
Femme
âgée
Bébé
Femme
adulte
Adolescente
Femme
âgée
fragile
Mère souffrant
de malnutrition
Insuffisance
pondérale à la
naissance
Adolescente
et jeune mère
présentant un
retard de
croissance
Capacité
d’apprentissage et
productivité plus faibles
Les causes de la malnutrition sont multiples, interdépendantes et complexes.
Causes immédiates
• Régime alimentaire inadapté : une personne a un régime alimentaire inadapté lorsqu’elle ne consomme pas d’aliments suffisamment variés (qualité)
et/ou qu’elle ne mange pas assez (quantité).
• Maladies : lorsqu’une personne est malade, elle perd l’appétit et son corps ne
parvient plus aussi bien à assimiler la nourriture, ce qui l’affaiblit et le rend
plus vulnérable à d’autres maladies. De plus, les maladies et les blessures entraînent un besoin accru de nutriments pour la phase de rétablissement.
2 Il y a insécurité alimentaire
quand l’accès aux aliments
et leur disponibilité et/ou leur
utilisation sont inadéquats.
Causes sous-jacentes
• Insécurité alimentaire2 : on parle d’insécurité alimentaire lorsqu’une famille
est incapable de produire ou d’acheter assez d’aliments suffisamment variés pour subvenir à ses besoins. Même lorsqu’il y a assez de vivres dans un
ménage, il arrive que ceux-ci ne soient pas répartis équitablement et que la
priorité ne soit pas donnée aux membres vulnérables de la famille, comme
les enfants ou les femmes.
• Insuffisance des soins maternels et infantiles : parfois, les mères et leurs
enfants n’ont pas une alimentation adaptée à cause de tabous locaux ou par
manque de connaissances, de soins ou d’attention.
• Insuffisance des soins de santé et environnement insalubre : des services
de santé de base peu accessibles ou inutilisés, le manque d’hygiène dans la
zone d’habitation, des systèmes d’assainissement inexistants ou déficients et
l’absence d’eau potable sont autant de facteurs qui engendrent des risques
sanitaires et contribuent aux problèmes de nutrition.
Messages clés
Une bonne nutrition est importante à tout âge. Notre corps a besoin d’une quantité suffisante d’aliments adéquats qui
nous apportent l’énergie nécessaire pour grandir, apprendre, travailler et rester en bonne santé. Les enfants de moins
de deux ans ont des besoins particuliers, car leur organisme se développe et évolue rapidement, même avant la
naissance. La santé et la nutrition sont étroitement liées : une personne doit bien se nourrir pour se maintenir en forme,
tandis qu’une santé fragile peut se répercuter sur son état nutritionnel.
10

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1. Introduction à la nutrition
Qu’est-ce que la malnutrition ?
Causes de la malnutrition
Malnutrition
Causes immédiates
Causes sous-jacentes
Causes fondamentales
Régime alimentaire
inadapté
Sécurité
alimentaire du
ménage
inadéquate
Insuffisance des
soins maternels
et infantiles
Maladie
Insuffisance des
soins de santé et
environnement
insalubre
Institutions formelles et informelles, éducation,
structure économique, politique
La malnutrition est une affection due à un manque de nourriture, à la consommation d’aliments inadaptés ou à l’incapacité d’extraire des aliments les nutriments3 nécessaires. Les personnes souffrant de malnutrition ont des difficultés
à grandir, à apprendre, à réaliser des travaux physiques, à résister aux maladies
et aux blessures et à se rétablir.
Une mauvaise nutrition entraîne de graves conséquences :
• Dans plus de la moitié des cas de décès d’enfants dus à la diarrhée, au paludisme et à la pneumonie, la malnutrition est une cause sous-jacente4.
• Chez les enfants, 20 % des décès liés à la malnutrition sont dus à une malnutrition sévère, mais les 80 % restants se rapportent à des formes de malnutrition
légères ou modérées qui touchent la plupart des enfants, mais qui ne sont pas
facilement détectables et restent souvent ignorées au niveau des communautés.
Les femmes enceintes, les mères allaitantes et les jeunes enfants sont les plus
vulnérables à la malnutrition. Il a été prouvé que les enfants qui souffrent de
malnutrition pendant leurs deux premières années de vie subissent des dommages physiques et mentaux irréversibles.
La malnutrition pendant la grossesse fait courir de grands risques tant à la mère
qu’à l’enfant à naître. Une femme enceinte sous-alimentée peut souffrir de complications pendant sa grossesse ou lors de l’accouchement. Son enfant peut
avoir des problèmes de croissance dans l’utérus et, par conséquent, naître avec
un poids trop faible. Les nourrissons5 qui présentent une insuffisance pondérale
à la naissance sont davantage exposés aux problèmes de santé.
Promouvoir une bonne nutrition
Le diagramme ci-dessus montre les trois principes clés dans lesquels on peut
répartir certaines actions ou certains « comportements » en vue de promouvoir
une bonne nutrition. Pour lutter contre la malnutrition, la prévention est la meilleure stratégie 6.
3 Les protéines, les graisses,
les glucides (amidons), les
vitamines et les minéraux sont
différents types de nutriments.
4 Cela signifie que ces enfants
auraient survécu à la maladie
s’ils n’avaient pas été sousalimentés. Une autre étude a
révélé que plus de 30 % des
décès d’enfants pouvaient
être directement attribués à la
malnutrition.
5 Dans les présentes lignes
directrices, le terme
« nourrisson » désigne
généralement les enfants de
moins de six mois, tandis que
le terme « jeune enfant » vise
les enfants de plus de six mois.
Le mot « bébé », plus général,
a été proscrit pour éviter
toute confusion quant aux
recommandations spécifiques
à un âge. Les termes « enfant »
ou « enfants » ont été utilisés
pour désigner les nourrissons
ET les jeunes enfants.
6 Dans la plupart des cas de
malnutrition aiguë ou chronique
modérée, les bonnes pratiques
en matière de nutrition et
d’alimentation sont essentiellement les mêmes, qu’on essaie
de « guérir » ou de « prévenir »
la malnutrition. C’est pourquoi
ces lignes directrices mettent
l’accent sur la prévention.
Un processus de sélection
peut ensuite permettre de
distinguer, parmi tous les jeunes
enfants, ceux qui souffrent de
malnutrition modérée, lorsqu’il
faut limiter le nombre de participants aux séances de formation
ou qu’une aide alimentaire ou
des allocations en espèces sont
proposées. Dans de tels cas,
les participants cibles peuvent
être soit les personnes ayant
des enfants sous-alimentés ou
celles ayant de jeunes enfants
et répondant à d’autres critères
de vulnérabilité, soit toutes les
personnes ayant de jeunes
enfants. En cas de malnutrition
aiguë sévère, il est recommandé aux volontaires de
toujours orienter les personnes
vers un poste de santé et de ne
participer à la prise en charge
thérapeutique qu’exceptionnellement, dans le cadre d’un
programme plus vaste.
11
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Lignes directrices sur la nutrition
Ces trois principes clés sont :
Un régime alimentaire adapté
• Tous les membres du ménage mangent des aliments assez variés et en quantité suffisante, en tout temps.
L’absence de maladies
• Tous les membres du ménage se protègent contre les maladies telles que la
diarrhée, le paludisme et le VIH, et contre les vers intestinaux, qui nuisent à
l’assimilation de la nourriture par l’organisme.
Des pratiques de soins appropriées
• Tous les membres du ménage reçoivent les soins nécessaires, surtout les plus
vulnérables, comme les femmes enceintes, les mères allaitantes et les jeunes
enfants. Dans le cas des enfants, cela signifie de bonnes pratiques alimentaires
et un milieu caractérisé par la bienveillance et l’attention. Il s’agit aussi d’assurer un environnement favorable aux mères pour qu’elles puissent se nourrir
correctement, se reposer et avoir le temps de s’occuper de leurs enfants.
Ces trois principes clés seront rappelés dans tout ce document, qui recense aussi
des comportements recommandés et des messages de sensibilisation spécifiques à des groupes particuliers comme les familles (partie 2), les adolescentes,
les femmes enceintes et les mères allaitantes (partie 3), et les nourrissons et les
jeunes enfants (partie 4).
Messages clés
Les trois principes clés d’une bonne nutrition sont : 1) un régime alimentaire adapté – manger des aliments
adéquats en quantité suffisante ; 2) l’absence de maladies – rester en bonne santé ; et 3) des pratiques de soins
appropriées – assurer un bon niveau de soins, de repos et d’hygiène, ainsi qu’un milieu stimulant et bienveillant
pour les jeunes enfants.
Quels sont les types
de malnutrition ?
Si la prévention reste la meilleure option, il est important de savoir reconnaître
les différents types de malnutrition et, le cas échéant, de savoir vers quels services orienter les personnes concernées pour qu’elles reçoivent un traitement.
Il existe plusieurs types de malnutrition7 : (voir tableau ci-contre)
7 Certains experts décrivent
la malnutrition comme
la combinaison de la
« dénutrition » (aiguë ou
chronique, y compris les
carences en micronutriments)
et de la « suralimentation »
(surpoids ou obésité). Dans
le présent supplément,
des termes plus courants
sont utilisés, à savoir
« malnutrition » pour désigner
les cas de mauvaise nutrition,
et « surpoids » pour évoquer
les personnes souffrant
d’obésité. Une personne
en surpoids peut aussi
présenter un manque de
micronutriments ou d’autres
carences alimentaires.
12

Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
1. Introduction à la nutrition
Insuffisance pondérale
Une personne présentant une insuffisance pondérale a un poids trop faible pour
son âge parce qu’elle est trop mince et/ou trop petite par rapport à la plupart des
personnes de la même tranche d’âge. L’insuffisance pondérale peut être due à
une malnutrition chronique ou aiguë, et elle est considérée comme une mesure
combinée de ces deux types de malnutrition. Elle est réversible si un régime
alimentaire adapté et de bonnes pratiques en matière de santé et de soins sont
suivis. Les enfants dont le poids est insuffisant risquent de présenter des troubles du
développement et sont plus vulnérables aux maladies. L’insuffisance pondérale se
mesure en comparant le poids à l’âge (rapport poids-âge).
Malnutrition aiguë
(émaciation)
Les personnes qui souffrent de malnutrition aiguë sont très maigres. Cette forme
de malnutrition, appelée aussi « émaciation », peut être sévère ou modérée. Elle est
réversible avec un traitement adapté et de bonnes pratiques de soins. Les enfants
émaciés sont jusqu’à 20 fois plus susceptibles que les enfants bien nourris de
mourir de maladies courantes comme la diarrhée. L’émaciation peut être répandue
chez les enfants de six à 24 mois. Elle s’évalue en comparant le poids à la taille
(rapport poids-taille) ou en mesurant le périmètre brachial (tour de bras).
Malnutrition
chronique
(retard de
croissance)
Les personnes souffrant de malnutrition chronique sont en général trop petites pour
leur âge, mais pas forcément maigres. La malnutrition chronique est connue aussi
sous le nom de « retard de croissance ». Le retard de croissance étant irréversible
après l’âge de deux ans, de bonnes pratiques nutritionnelles sont essentielles les
1 000 premiers jours. Les enfants qui présentent un tel retard risquent d’avoir des
troubles du développement et sont plus vulnérables aux maladies. Le retard de
croissance se mesure en comparant la taille à l’âge (rapport taille-âge).
Obésité
(surpoids)
Les personnes obèses ou en surpoids présentent une accumulation excessive de
graisse corporelle. Le surpoids est réversible en suivant un régime alimentaire adapté,
en faisant de l’exercice et en respectant de bonnes pratiques en matière de santé et
de soins, en particulier chez les enfants et les adolescents en pleine croissance. Chez
ces derniers, le surpoids augmente le risque de souffrir d’hypertension artérielle, de
diabète et de troubles cardiaques à l’âge adulte. De nombreux adultes en surpoids
sont atteints de ces maladies. Le surpoids se mesure en comparant le poids à la taille
(rapport poids-taille).
Carences en
micronutriments
L’organisme a besoin de substances nutritives spéciales comme les vitamines et les
minéraux en très petites quantités, raison pour laquelle on les appelle les « micronutriments ». En règle générale, les carences en micronutriments ne sont pas détectables
immédiatement mais elles peuvent avoir un impact considérable sur la croissance, la
santé et les capacités d’apprentissage. Les carences les plus fréquentes concernent la
vitamine A, le fer et l’iode. Les carences en micronutriments sont généralement traitées
à titre préventif dans les régions où elles sont notoirement répandues.
Messages clés
Une personne qui est extrêmement maigre pourrait souffrir de malnutrition aiguë. Pour le savoir, on mesure le
périmètre du haut du bras à l’aide d’un ruban gradué spécial ou on compare le rapport poids-taille à une référence
donnée. Cette personne peut se rétablir si elle suit un traitement, et il est donc crucial de l’orienter vers un
dispensaire pour qu’elle y reçoive des soins.
Une personne qui est très petite pour son âge pourrait souffrir de malnutrition chronique. Pour le savoir, on
compare le rapport taille-âge à une référence donnée. Les enfants souffrant de malnutrition chronique sont plus
susceptibles de tomber malades et d’avoir des difficultés à l’école. Les effets sur le développement physique et
mental sont permanents (irréversibles).
Une personne qui est très grosse est en surpoids et risque davantage de souffrir de certaines maladies comme le
diabète plus tard dans sa vie. Le surpoids se mesure en comparant la taille au poids. Retrouver un poids normal
contribue à réduire les risques pour la santé.
Une personne qui n’a pas un régime alimentaire varié pourrait manquer de certains minéraux et vitamines
(micronutriments). Ces carences peuvent compromettre la santé à tout âge et empêcher une croissance et un
développement normaux chez l’enfant.
13
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Lignes directrices sur la nutrition
Formes graves de malnutrition
Deux formes de malnutrition aiguë représentent une menace immédiate pour
la vie d’un enfant et doivent être traitées rapidement : l’émaciation (maigreur
excessive) et l’œdème nutritionnel (excès de liquide dans les tissus corporels), ou
une combinaison de ces deux affections.
Émaciation/maigreur
(marasme)
Elle est due à un régime alimentaire inadapté (aliments pas assez variés mais surtout
en quantité insuffisante) et/ou à la présence de maladies réduisant la capacité de
l’organisme d’assimiler correctement la nourriture. L’émaciation peut se présenter
comme une forme modérée ou sévère de malnutrition aiguë.
Symptômes :
Retard de croissance
• Visage émacié à l’aspect flétri, yeux enfoncés et joues creusées
• Os saillants, par ex. côtes visibles
• Membres frêles
• Peau flasque, notamment autour des fesses
• Appétit généralement conservé
• Irritabilité (pleurs fréquents)
Détection:
• Chez le nourrisson, comparer le rapport poids-taille à une référence donnée
• Chez l’enfant de 6 mois à 5 ans, mesurer le périmètre brachial et/ou comparer le
rapport poids-taille à une référence donnée
• Chez l’enfant de plus de 5 ans et chez l’adulte, comparer le rapport poids-taille à
une référence donnée
• Chez la femme enceinte et la mère allaitante, mesurer le périmètre brachial
Œdème nutritrionnel 8
(kwashiorkor)
Il est dû à un régime alimentaire inadapté (généralement, aliments insuffisamment
variés) et/ou à la présence de maladies réduisant la capacité de l’organisme
d’assimiler correctement les nutriments présents dans la nourriture. L’œdème
nutritionnel est toujours considéré comme une forme sévère de malnutrition aiguë. Il
est toujours bilatéral (par ex. il touche les deux pieds).
Symptômes :
• Visage gonflé et bouffi
• Ventre gonflé
• Œdème (enflure) touchant d’abord les deux pieds et les mollets, mais pouvant
aussi s’étendre à tout le corps
• Modifications de la peau (pâleur, desquamation, plaies)
• Modifications des cheveux (brunissement, cheveux clairsemés et raides)
• Perte d’appétit
• Désintérêt vis-à-vis de l’entourage
Détection:
• Vérifiable SEULEMENT par pression des doigts
• IMPOSSIBLE à détecter uniquement par l’observation
Messages clés
Les enfants dont le ventre est gonflé souffrent d’un œdème nutritionnel et/ou sont atteints de parasites ou de vers
intestinaux. Ils devraient être orientés vers un dispensaire pour y recevoir un traitement contre la malnutrition. En cas
de parasites ou de vers intestinaux, des médicaments spécifiques doivent être administrés.
8 L’œdème est un excès
de liquide dans les tissus
corporels, qui peut se
manifester par une enflure (par
ex. des chevilles, des pieds,
des mollets, des mains, des
paupières, etc.).
14
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
1. Introduction à la nutrition
Les trois formes de carences en micronutriments ci-dessous sont courantes. Elles
constituent également une menace mortelle. Seul un œil averti peut les reconnaître.
Anémie ferriprive
Elle est due à une carence en fer dans l’alimentation et/ou à la présence de
maladies telles que le paludisme et les parasitoses intestinales. L’anémie sape la
santé et l’énergie.
Symptômes :
• Pâleur de la paupière interne, de la peau sous les ongles, des gencives, de la
langue, des lèvres et de la peau
• Fatigue
• Maux de tête
• Essoufflement
Carence en vitamine A
Elle est due à un manque de vitamine A dans l’alimentation et/ou à la présence de
maladies telles que la diarrhée et la rougeole. Les carences en vitamine A nuisent à
la santé et à la croissance.
Symptôme :
• Cécité nocturne
Symptômes d’une carence grave :
• Sécheresse oculaire accompagnée de lésions spumeuses sur les paupières
internes, apparaissant souvent près du bord extérieur de l’iris (tâches de Bitot)
• Sécheresse ou fatigue oculaire, ou opacification de la cornée (xérosis cornéen)
• Amollissement de l’œil et ulcération de la cornée (kératomalacie)
Troubles liés à une
carence en iode
Ils sont dus à un manque de sel iodé et de poisson dans le régime alimentaire,
et s’expliquent aussi par l’absence d’iode dans le sol (souvent dans les régions
montagneuses), entraînant un manque d’iode dans les denrées cultivées.
L’organisme étant incapable de stocker l’iode longtemps, il a besoin de minuscules
apports chaque jour. Les carences en iode compromettent la santé et le
développement mental. Elles peuvent provoquer une affection appelée « goitre ».
Symptômes :
• Les cas graves de goitre ont pour symptôme visible un cou enflé (glande thyroïde)
Il existe d’autres formes de carences en micronutriments, notamment en : zinc,
acide folique (vitamine B6), cobalamine (vitamine B12), thiamine (vitamine B1),
riboflavine (vitamine B2), niacine (vitamine B3), vitamine B6, vitamine C, vitamine D, calcium, sélénium et fluorure.
Messages clés
Les carences en micronutriments les plus courantes concernent le fer, la vitamine A et l’iode, dont le manque nuit à
la santé et à la croissance. Des compétences particulières peuvent être nécessaires pour détecter ces problèmes
potentiellement mortels. Un régime alimentaire varié ou la prise de compléments spéciaux peut garantir un apport
suffisant en micronutriments.
15
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Lignes directrices sur la nutrition
Quels services de santé et de
nutrition sont requis ?
Cette partie décrit certains services de santé et de nutrition visant à traiter ou à
prévenir la malnutrition. La partie 3 porte sur les services de santé et de nutrition
préventifs à l’intention des femmes, tandis que la partie 4 fournit de plus amples informations sur ces services en ce qui concerne les nourrissons et les jeunes enfants.
La disponibilité des services de santé et de nutrition peut varier d’un pays à l’autre,
et même d’une région à l’autre à l’intérieur d’un même pays. La malnutrition est
plus répandue dans certaines zones, et les politiques et les programmes des pouvoirs publics peuvent être influencés par la disponibilité de ressources humaines
et financières.
Les volontaires devraient connaître les services fournis au niveau local et savoir
comment orienter les personnes vers ces services en fonction de leurs besoins.
Les services de santé et de nutrition adaptés aux personnes souffrant de différents
types de malnutrition sont répertoriés ci-dessous, ainsi que leurs avantages spécifiques.
Services de santé et de nutrition
Pour les personnes
souffrant de
malnutrition aiguë
(essentiellement
les enfants)
Alimentation thérapeutique (pour traiter la malnutrition aiguë sévère)
• Traitement en établissement des personnes souffrant de malnutrition aiguë sévère avec complications médicales et/ou perte d’appétit
• Traitement ambulatoire des personnes souffrant de malnutrition aiguë sévère sans complications médicales
et ayant conservé leur appétit
Alimentation d’appoint (pour traiter la malnutrition aiguë modérée)
• Traitement ambulatoire des personnes souffrant de malnutrition modérée
• Généralement disponible dans les régions touchées par l’insécurité alimentaire, et dans les situations d’urgence à la
suite de catastrophes ou de conflits
Pour les personnes
présentant l’une
des trois carences
en micronutriments
les plus courantes
Supplémentation (pour traiter chacune des carences en micronutriments)
• Comprimés de fer et d’acide folique pour l’anémie ferriprive légère ou sévère
• Suppléments d’huile enrichie en vitamine A pour la cécité nocturne et les lésions oculaires (sauf la kératomalacie)
• Suppléments de sel iodé pour les carences en iode (une intervention chirurgicale peut être nécessaire pour
les patients ayant un goitre)
Services préventifs
pour les enfants
Les campagnes de sensibilisation et de changement des comportements axées sur la nutrition des nourrissons
et des jeunes enfants peuvent être menées par le biais des dispensaires et d’autres services de proximité
assurés par les pouvoirs publics ou les ONG. Les campagnes de sensibilisation se concentrent généralement sur
les bonnes pratiques, tandis que les services de conseil ou les discussions en groupe donnent aux participants
des idées sur les moyens de surmonter leurs difficultés à appliquer de meilleures pratiques.
Dans certains pays, les établissements de santé locaux proposent des services de promotion et de suivi de la
croissance pour les enfants de zéro à deux ans au moins ; dans ce cadre, les enfants sont pesés et leur courbe
de croissance est reportée sur un graphique. De cette manière, les parents et les agents de santé peuvent
vérifier si l’enfant grandit bien. Si la croissance n’est pas normale, des conseils en matière de nutrition et
de santé sont donnés. La qualité des services de conseil peut varier, mais si elle est bonne, ceux-ci peuvent
contribuer efficacement à améliorer la croissance et la santé de l’enfant.
Retard de
croissance
Des mesures doivent être prises les 1 000 premiers jours de la vie, car il est irréversible après l’âge de deux ans.
• Suivi de la croissance (taille par rapport à l’âge)
• Distribution d’aliments enrichis
• Supplémentation en micronutriments
• Conseils en matière de nutrition et de santé
Obésité
Traitement des maladies liées au surpoids (hypertension artérielle, cholestérol, diabète et troubles cardiaques)
• Suivi de la croissance (poids par rapport à la taille)
• Conseils en matière de nutrition et de santé
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Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
1. Introduction à la nutrition
Que peuvent faire les volontaires ?
Les volontaires peuvent jouer un rôle utile dans la détection et la prévention de
la malnutrition au sein des communautés, ainsi que dans la promotion d’une
bonne nutrition aux niveaux des communautés et des ménages. Les cas de malnutrition aiguë et les patients présentant des problèmes particuliers devraient
être orientés vers un dispensaire.
Plus précisément, les volontaires peuvent participer activement à l’enseignement
des actions essentielles en nutrition. Cette approche consiste en un ensemble de
comportements recommandés (les actions) et de messages correspondants visant
à encourager une bonne nutrition durant les phases clés du développement de
l’enfant, et tout au long du cycle de vie des adolescentes et des mères.
Les volontaires peuvent en outre adopter le « cycle du triple A » (pour appréciation, analyse et action) afin de promouvoir le changement dans les communautés. Cette méthode les aidera à comprendre si la malnutrition est causée par
une maladie, par l’insécurité alimentaire ou par tout autre facteur tel que des
pratiques de soins insuffisantes, la migration saisonnière, une charge de travail
trop lourde, une pénurie d’eau, etc.
Actions des volontaires
Actions essentielles en nutrition
Les sept actions essentielles en nutrition9 sont les suivantes :
1. promotion d’une bonne nutrition des femmes ;
2. promotion des meilleures pratiques en matière d’allaitement ;
3. promotion des meilleures pratiques en matière d’alimentation complémentaire pour les jeunes enfants (à partir d’environ six mois, avec poursuite de
l’allaitement jusqu’à l’âge de deux ans au moins) ;
4. promotion des soins nutritionnels à apporter aux enfants malades et/ou
sous-alimentés ;
5. prévention des carences en vitamine A ;
6. prévention de l’anémie ferriprive ;
7. prévention et traitement des troubles liés à une carence en iode.
Les principes sous-jacents fondamentaux sont les suivants :
• transmettre des messages adaptés à chaque tranche d’âge par l’intermédiaire
d’interlocuteurs clés dans la communauté ;
• promouvoir le changement des comportements en se fondant sur une évaluation/compréhension de la culture et du contexte locaux ;
• promouvoir des actions réalistes que tous les membres de la famille et de la
communauté peuvent comprendre, entreprendre ou appuyer.
La méthode du cycle du triple A
Le cycle du triple A signifie appréciation, analyse et action. (voir figure page
suivante).
9 Adaptation simplifiée du
Livret sur les messages clés
du CORE Group (2011).
Cette source recommande
les actions suivantes [notre
traduction] : 1) Promotion
d’une bonne nutrition des
femmes ; 2) Promotion d’un
apport suffisant en fer et en
acide folique, et prévention
et traitement de l’anémie
chez les femmes et les
enfants ; 3) Promotion d’un
apport suffisant en iode
chez tous les membres du
ménage ; 4) Promotion des
meilleures pratiques en
matière d’allaitement pendant
les six premiers mois du
nourrisson ; 5) Promotion
des meilleures pratiques
en matière d’alimentation
complémentaire pour les
enfants à partir de six mois,
avec poursuite de l’allaitement
jusqu’à l’âge de deux ans au
moins ; 6) Promotion des soins
nutritionnels à apporter aux
enfants malades et souffrant
de malnutrition sévère ; et 7)
Prévention des carences en
vitamine A chez les femmes et
les enfants.
17
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Lignes directrices sur la nutrition
La méthode du cycle du triple A
ACTION
fondée sur l’analyse
et les ressources
disponibles
APPRÉCIATION
de la situation
nutritionnelle dans la
population cible
ANALYSE
des causes
du problème
Appréciation : Les volontaires peuvent coopérer avec le personnel chargé du programme et avec la communauté pour comprendre la situation actuelle en matière
de nutrition et définir les problèmes les plus urgents. Les mesures du périmètre
brachial (voir p. 63-66), les données de suivi de la croissance infantile obtenues
auprès de postes de santé voisins, les autoévaluations des groupes de mères, les
visites à domicile ou d’autres méthodes d’appréciation, comme les calendriers
saisonniers, peuvent fournir des informations sur les groupes vulnérables, les
taux de malnutrition et d’allaitement, les habitudes alimentaires, les pratiques
d’alimentation des nourrissons et d’autres éléments nécessaires pour se faire une
idée de la situation nutritionnelle.
Analyse : En utilisant différentes méthodes telles que la « hiérarchisation des priorités » et l’outil « But why ? »10, les volontaires ou le personnel chargé du programme
peuvent collaborer avec les membres des communautés pour examiner les problèmes, en comprendre les causes profondes et, partant, définir des priorités.
Action : Une fois les priorités déterminées, les actions peuvent être planifiées sur la
base des questions suivantes : « Qu’est-ce qui peut être fait ? », « Comment ? », « Par
qui ? », « Quand ? » et « Où ? ». Les ressources disponibles devraient être recensées.
10 Voir le manuel de l’outil « But
why? » à l’adresse: http://ctb.
ku.edu.
18
Une appréciation et une analyse devraient être réalisées avant de décider des
meilleures actions à mettre en œuvre ; cette méthode peut généralement s’appliquer à tous les types de prise de décisions. Lorsque les actions ont été poursuivies
pendant un certain temps, il est utile de passer en revue les méthodes d’appréciation et les résultats initiaux pour répertorier et consigner les changements opérés,
mesurer les progrès et l’impact et déterminer s’il est nécessaire d’apporter des
modifications aux interventions ou à la stratégie adoptée. Cette phase est souvent
désignée sous le nom de « suivi et/ou évaluation ».
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
1. Introduction à la nutrition
Détection précoce et orientation en temps voulu vers les
services appropriés
Les volontaires peuvent apprendre à reconnaître les signes manifestes d’une
malnutrition aiguë dans leur communauté par une formation au dépistage chez
l’enfant, à l’aide d’un ruban de mesure du périmètre brachial et d’un test simple
de détection des œdèmes. De plus amples informations sont données à l’annexe
de la partie 1 sur la détection précoce de la malnutrition aiguë et l’orientation
en temps voulu des enfants sous-alimentés.
Synthèse de la partie 1
Le tableau ci-dessous décrit la malnutrition chez les jeunes enfants, mais il ne
faut pas oublier que les enfants plus âgés et les adultes peuvent aussi souffrir
de malnutrition, que ce soit en permanence ou temporairement. Ils peuvent présenter une malnutrition chronique ou aiguë, des carences en micronutriments
ou une surcharge pondérale. Toutes ces affections représentent un risque pour
la santé à tout âge.
Types de malnutrition facilement reconnaissables
Aiguë
(émaciation)
Chronique
(retard de croissance)
Insuffisance pondérale
(chronique ou aiguë)
Obésité
(surpoids)
• L’enfant est très maigre et
il n’a ni graisse, ni muscle
dans la partie supérieure de
son bras : indiqué comme
faible rapport poids-taille ou
faible périmètre brachial.
• L’émaciation est réversible
avec un traitement.
• L’enfant est petit pour son
âge : indiqué comme faible
rapport taille-âge.
• Le retard de croissance est
irréversible après l’âge de
deux ans.
• L’enfant est maigre et/ou
petit pour son âge : indiqué
comme faible rapport poidsâge.
• L’insuffisance pondérale
est réversible en suivant un
régime alimentaire adapté
et de bonnes pratiques en
matière de santé et de soins.
• L’enfant est trop lourd et
empâté pour sa taille :
indiqué comme rapport
poids-taille élevé.
• Plus répandue parmi les
enfants prenant rapidement
du poids après leurs deux
premières années de vie
(surtout s’ils avaient auparavant souffert d’émaciation,
d’insuffisance pondérale ou
d’un retard de croissance).
• Le surpoids est réversible en
suivant un régime alimentaire adapté et de bonnes
pratiques en matière de
santé et de soins.
Malnutrition aiguë
Malnutrition aiguë modérée
Malnutrition aiguë sévère
Personnes présentant :
• un certain degré de maigreur ou d’émaciation (faible périmètre
brachial ou faible rapport poids-taille)
Personnes présentant :
• un grave degré de maigreur et d’émaciation (périmètre brachial
très faible et/ou faible rapport poids-taille), ou
• des œdèmes nutritionnels aux deux pieds, aux deux jambes ou
sur le haut du corps
Services de santé et de nutrition
Traitement par alimentation d’appoint
Traitement par alimentation thérapeutique (avec services de santé
en cas de complications médicales)
19
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Lignes directrices sur la nutrition
Les trois carences en micronutriments les plus courantes
Anémie ferriprive
Carence en vitamine A
Carence en iode
Due à un manque de fer dans le régime
alimentaire et/ou à des maladies
(paludisme, vers intestinaux).
Due à un manque de vitamine A dans le
régime alimentaire et/ou à des maladies
(diarrhée, rougeole).
Due à un manque d’iode dans
l’alimentation (sel iodé).
Symptômes les plus évidents :
• Pâleur
• Fatigue
Peut être prévenue et traitée.
Symptôme le plus évident :
• Cécité nocturne
Peut être prévenue.
Symptôme le plus évident :
• Goitre (cou enflé)
Au stade initial, peut être prévenue et
traitée.
La cécité nocturne et les lésions oculaires
mineures peuvent être traitées.
Difficile à traiter une fois qu’un goitre
apparaît.
Les symptômes les plus graves, comme la
kératomalacie, sont difficiles à traiter.
Services de santé et de nutrition
Supplémentation en fer et en acide folique
(anémie légère ou sévère)
20
Supplémentation en vitamine A (cécité
nocturne)
Suppléments d’iode (carence en iode)
Chirurgie pour les patients ayant un goitre
de taille importante.
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2. Régime alimentaire familial
2.
Régime alimentaire familial
À la fin de cette partie, vous :
• comprendrez pourquoi il est important pour les familles d’avoir une bonne
alimentation ;
• vous serez familiarisé avec les bons comportements en matière de nutrition ;
• saurez ce que peuvent faire les volontaires.
Pourquoi est-il important d’avoir
une bonne alimentation ?
Les aspects les plus importants d’un régime alimentaire sain sont la variété et
l’équilibre.
Une alimentation saine consiste à consommer chaque jour, en veillant à la variété
et à l’équilibre, différents types d’aliments dont des fruits et des légumes, des
céréales, des tubercules, des racines, des légumes secs, des fruits à coque et des
produits d’origine animale. La diversité des aliments consommés dépend généralement des produits disponibles localement et de la saison. La quantité de nourriture dont une personne a besoin dépend de son âge, de son sexe et de la période
de sa vie dans laquelle elle se trouve.
Messages clés
Une alimentation saine est fraîche et naturelle, et un régime équilibré est riche en saveurs et en couleurs. La nourriture
est composée de différents types de nutriments qui sont indispensables à l’organisme pour bien fonctionner, grandir,
lutter contre les maladies et se rétablir.
Les nutriments essentiels sont les glucides, les protéines, les graisses, les vitamines et les minéraux.
Macronutriments
Micronutriments
Nutriments essentiels
Glucides, protéines, graisses
Vitamines, minéraux
Utilité
Le corps en a besoin pour
bien fonctionner et grandir
normalement
Le corps en a besoin pour
bien fonctionner, lutter contre
les maladies et se rétablir
Quantités nécessaires
Quantités mesurables en
fonction de l’âge, du sexe et
de la période de la vie
Très petites quantités
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Lignes directrices sur la nutrition
Le tableau ci-dessous montre les quatre grands groupes d’aliments :
Les quatre grands groupes d’aliments* (pour un régime alimentaire
équilibré, sélectionner chaque jour des aliments de chaque groupe)
Aliments de base (amidons) – énergie
• Céréales
– blé, sorgho, riz, millet, maïs, teff, etc.
• Aliments/plats à base de céréales
– pain, nouilles, tortilla, chapati, pâtes, polenta, couscous,
gâteau de riz, etc.
• Tubercules et racines
– manioc, pomme de terre, lotus, igname, taro, etc.
Légumes et fruits – micronutriments
• Légumes
– légumes verts à feuilles et légumes orangés : épinard, chou,
salade, herbes fraîches, bette, amarante, carotte, potiron/
citrouille, tomate, poivron rouge, etc.
– autres : gombo, chou-fleur, brocoli, oignon, radis,
champignon, aubergine, etc.
• Fruits
– fruits orangés : papaye, mangue, grenade, etc.
– autres : datte, agrumes, avocat, melon, pomme, goyave,
baies, prune, etc.
Viandes/produits d’origine animale, et légumineuses/fruits à
coque – protéines, micronutriments
• Légumes secs, haricots et pois : pois chiche/niébé, haricot
rouge, soja, lentilles, petit pois, etc.
• Dérivés des haricots :
– tofu/pâte de soja, germe de haricot
• Fruits à coque et graines :
– arachide, amande, cajou, sésame, etc.
• Poissons et fruits de mer
• Viandes (dont gibier) et insectes
• Volailles
• Œufs
• Produits laitiers :
– lait, yaourt, caillebotte et fromage, lait en poudre
Graisses – énergie, vitamine A
• Beurre, beurre clarifié et margarine
• Huile végétale (enrichie en vitamine A)
• Graines oléagineuses :
– graines de tournesol
* Valables pour l’Asie, les Amériques, l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Europe, mais adaptables en fonction des contextes géographiques.
Pour rendre les repas plus savoureux, vous pouvez par exemple ajouter du sel
iodé, du concentré de tomate, des herbes et des épices ou du sucre en petite
quantité.
Quels sont les bons comportements
en matière de nutrition ?
Cette partie présente les actions ou comportements de base et les messages de
sensibilisation correspondants en vue de promouvoir un régime alimentaire
adapté (varié et équilibré) auprès des familles de la communauté.
Messages clés
Avoir un régime alimentaire sain et équilibré signifie manger des aliments variés qui apportent les nutriments
essentiels à l’organisme. Cela ne signifie pas manger des aliments chers. Les nutriments dont notre corps a besoin
pour fonctionner, grandir et rester en forme peuvent se trouver dans de nombreux produits disponibles localement.
Sélectionnez chaque jour des aliments issus de ces quatre groupes :
• Aliments de base (amidons)
• Légumes et fruits (de différents types – légumes à feuilles, fruits, tubercules – et de différentes couleurs – verts,
rouges, jaunes/orangés)
• Viandes/produits d’origine animale, et légumineuses/fruits à coque (protéines)
• Graisses
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2. Régime alimentaire familial
Les besoins nutritionnels des adolescentes, des femmes enceintes, des mères
allaitantes, des nourrissons et des jeunes enfants sont abordés dans des parties
distinctes. Vous trouverez ci-dessous une liste de neuf comportements de base.
Chaque comportement est accompagné de messages de sensibilisation fournissant de plus amples informations et/ou des explications.
Comportement 1 – Manger des aliments variés
La « variété » dans le régime alimentaire signifie consommer chaque jour des
aliments issus des quatre grands groupes suivants : aliments de base (amidons) ;
légumes et fruits ; viandes/produits d’origine animale et légumineuses/fruits à
coque ; et graisses. Bon nombre de familles pauvres ne consomment pas tous les
jours des aliments de ces quatre groupes, surtout pendant la saison maigre. De
même, les familles pauvres mangent le plus souvent uniquement des aliments
de base comme les céréales, les racines et les tubercules, ainsi que de petites
quantités de légumes secs tels que les haricots ou les lentilles.
Un repas sain et équilibré contient les quatre grands groupes d’aliments :
• au moins une demi-assiette d’aliments de base, comme
les céréales, les racines et les tubercules pour garantir
l’apport en glucides ;
• un peu de viande ou de produits d’origine animale (par
ex. viande, œufs, poisson ou lait) et/ou de légumes secs
(par ex. haricots secs ou lentilles) pour assurer l’apport
en protéines ;
• beaucoup de légumes et un peu de fruits pour assurer
l’apport en vitamines et en minéraux ;
• de petites quantités d’huile ou de beurre pour assurer
l’apport en graisses.
En outre, de très petites quantités de sel iodé devraient
être consommées pour garantir l’apport en iode (un minéral).
Entre les repas, il est possible de manger des en-cas sains
comme des fruits frais, des légumes crus et des fruits
à coque, ainsi que des aliments fermentés comme du
yaourt.
Pour mieux comprendre le régime alimentaire familial,
un ensemble plus détaillé de 12 catégories d’aliments 11
peut être utilisé pour examiner les types d’aliments
consommés ou l’évolution du régime alimentaire avec le temps (dans le cadre
de la promotion ou du suivi de la diversité du régime alimentaire) :
• Céréales
• Racines et tubercules
• Légumes
• Fruits
• Viande, volaille, abats (rognons et foie)
• Œufs
• Poisson et fruits de mer
• Légumes secs/légumineuses/fruits à coque
• Lait et produits laitiers
• Huile/graisses
• Sucre/miel
• Autres, tels que condiments et épices
11 Ces 12 catégories sont tirées
du document Household
Dietary Diversity Score,
Guidelines for Measuring
Household and Individual
Dietary Diversity de
l’Organisation des Nations
Unies pour l’alimentation
et l’agriculture (FAO), 1998.
http://www.foodsec.org/
fileadmin/user_upload/
eufao-fsi4dm/docs/guidelines_
MeasuringHousehold.pdf.
23
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Lignes directrices sur la nutrition
Comportement 2 – Inclure des glucides dans chaque
repas en mangeant des aliments de base tels que des
céréales et des racines
Les glucides constituent la plus grande partie de notre alimentation et sont la principale source d’énergie de
l’organisme. La plupart des glucides proviennent d’aliments de base tels que les céréales et les tubercules. Ils
peuvent être répartis en deux groupes : les amidons et les sucres. L’effet exercé sur le niveau d’énergie de
l’organisme dépend du type de glucide. Les amidons apportent de l’énergie de façon soutenue sur une plus longue
période, tandis que les sucres offrent un regain d’énergie rapide mais peuvent ensuite entraîner de la fatigue.
Amidons
Les amidons, qui sont les réserves d’énergie des plantes, sont transformés en
sucres dans l’organisme. On les trouve dans les aliments d’origine végétale tels
que les céréales, les légumes secs, les tubercules (par ex. les pommes de terre) et
certaines racines (comme les carottes). Les féculents tels que le sorgho, le millet, les
céréales complètes et les farines bises sont aussi une bonne source de protéines et
contiennent certains minéraux et vitamines. Il vaut mieux consommer les amidons
non raffinés (grains entiers – sans rien ôter).
Sucres
Les sucres qui sont naturellement présents dans les plantes et les fruits sont une
source d’énergie. Le jus extrait de la canne à sucre brute apporte de l’énergie et des
nutriments tels que des vitamines et des minéraux. Les sucres ajoutés aux boissons
et aux aliments édulcorés sont obtenus par un processus de traitement de la canne
à sucre ou de la betterave sucrière qui en élimine la plupart des nutriments.
Comportement 3 – Manger chaque jour, si possible, des
protéines telles que des légumes secs, de la viande, du
poisson ou d’autres produits d’origine animale
Les protéines nous fournissent les nutriments dont nous avons besoin pour développer et entretenir notre organisme. Environ 17 % de notre corps, y compris
les muscles, les os, la peau, les ongles et les cheveux, est constitué de protéines.
Celles-ci proviennent de sources végétales ou animales. Pour les enfants en
pleine croissance, les protéines d’origine animale sont préférables aux protéines
d’origine végétale.
Les aliments suivants sont riches en protéines :
• produits d’origine animale comme la viande, les œufs,
le poisson et les produits laitiers ;
• légumes à cosse tels que les haricots, les pois chiches/
le niébé, les lentilles et les petits pois ;
• oléagineux tels que les arachides, le sésame et le tournesol ;
• céréales, en particulier non raffinées, comme les céréales complètes.
Il est important de consommer des protéines de différentes sources : une combinaison de céréales et de légumes secs ou de produits d’origine animale assure le
meilleur apport en protéines.

24
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
2. Régime alimentaire familial
Comportement 4 – Inclure des fibres dans le régime
alimentaire en mangeant chaque jour des aliments frais et
non transformés
Les fibres occupent une place essentielle dans l’alimentation, même si elles ne
fournissent pas de nutriments. Un régime comprenant suffisamment de fibres
favorise une digestion régulière, ce qui aide le corps à éliminer les déchets et à
mieux exploiter les nutriments. Les fibres sont présentes dans l’enveloppe et
l’écorce des céréales et des légumes secs.
Tous les aliments d’origine végétale sont de bonnes sources de fibres, mais ceux
qui en sont le plus riches sont les suivants :
• céréales complètes et aliments à base de céréales complètes ;
• légumes secs tels que les haricots secs, les pois et les lentilles ;
• tubercules et racines, comme les betteraves et les carottes ;
• fruits frais, notamment les figues, les oranges, les prunes, les papayes, les
pommes et les mangues ;
• fruits secs tels que les dattes et les raisins secs ;
• légumes, comme les épinards et le chou ;
• fruits à coque et graines tels que le sésame et le tournesol.
Si les fibres sont particulièrement importantes dans le régime alimentaire des
adultes, les jeunes enfants ne devraient en consommer qu’en quantité limitée,
car elles peuvent provoquer des ballonnements et réduire la capacité de l’organisme d’absorber les nutriments.
• Il convient d’ôter l’enveloppe et l’écorce des céréales et des légumes secs avant
d’en donner aux jeunes enfants.

Comportement 5 – N’inclure que de petites quantités de
graisses (huile ou beurre) dans le régime alimentaire quotidien
Les graisses, qui représentent un apport en énergie capital, sont stockées par le
corps dans des cellules spéciales qui servent de sources concentrées d’énergie. Elles
assurent le bon fonctionnement de l’organisme, en particulier du système nerveux.
Les graisses peuvent être réparties en deux groupes :
1.Les graisses saturées sont plutôt solides à température ambiante. Elles proviennent essentiellement de sources animales comme le beurre et le lard, mais
peuvent aussi être d’origine végétale comme les huiles de coco et de palme.
2.Les graisses insaturées sont plutôt liquides à température ambiante. Elles sont
généralement d’origine végétale comme les huiles de maïs, de tournesol, d’arachide et d’olive.
Les graisses insaturées sont plus saines que les graisses saturées. Les aliments suivants sont des sources naturelles de bonnes graisses :
• graines, notamment graines de tournesol, de courge et de sésame ;
• fruits à coque, comme les cacahuètes ;
• fruits tels que les avocats et les olives ;
• poissons gras.
Chez les enfants, près de la moitié (40 %) de l’énergie devrait provenir de sources de
graisses. En effet, la taille de leur estomac ne leur permet de consommer que de petites quantités de nourriture par repas. En revanche, les adultes ne devraient tirer que
17 % de leur énergie des matières grasses. Au moins 70 % de leur énergie peut provenir
de sources de glucides comme les aliments de base. Les femmes enceintes et les
mères allaitantes devraient tirer au moins 20 % de leur énergie des matières grasses.
25
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Lignes directrices sur la nutrition
Besoins énergétiques couverts par les graisses dans le régime alimentaire
17%
20%
40%
Enfant
Adulte
Femmes enceintes/
allaitantes

Comportement 6 – Inclure des vitamines et des minéraux
dans le régime alimentaire, en consommant tous les jours
beaucoup de fruits et légumes et en ajoutant de petites
quantités de sel iodé à chaque repas
Le corps a besoin de petites quantités de vitamines et de minéraux pour grandir,
se développer et fonctionner. Ceux-ci ne fournissent pas d’énergie, mais contribuent à en produire en association avec des macronutriments comme les glucides, les protéines et les graisses.
Les vitamines sont essentielles pour que l’organisme puisse fonctionner normalement, lutter contre les maladies et se rétablir. Si toutes les vitamines ont des
propriétés qui leur sont propres, leurs fonctions principales sont les suivantes :
• renforcer les capacités du corps de lutter contre les maladies et de s’en remettre ;
• améliorer le fonctionnement du système nerveux (cerveau, nerfs) et du système digestif (estomac, intestins) ;
• prévenir l’insuffisance pondérale à la naissance ;
• favoriser la croissance chez l’enfant ;
• développer et conserver une bonne vue et une peau, des os, des dents et des
muscles en bonne santé.
Les minéraux contribuent fortement à la « charpente » du corps (os, dents) et aident
l’organisme à lutter contre les maladies et à se rétablir. Si tous les minéraux ont des
propriétés qui leur sont propres, leurs fonctions principales sont les suivantes :
• favoriser la croissance et le développement cérébral chez l’enfant ;
• renforcer les capacités du corps de lutter contre les maladies et de s’en remettre ;
• améliorer le fonctionnement du système nerveux et du système digestif ;
• développer et conserver des os, des dents et des muscles en bonne santé (y
compris le cœur) ;
• améliorer la circulation sanguine et la pression artérielle.
Les vitamines et les minéraux doivent être associés pour atteindre une efficacité
maximale. Les principales sources de vitamines et de minéraux sont les suivantes :
• fruits frais de couleur orangée, jaune, rouge ou verte, notamment les oranges,
les mangues, les papayes, les bananes, les ananas, les pommes, les fraises, les
goyaves, les avocats, etc. ;
26
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2. Régime alimentaire familial
• légumes verts à feuilles frais, comme les épinards, le brocoli, le cresson, le chou12,
etc. ;
• légumes frais de couleur orangée, jaune ou rouge, tels que les carottes, les potirons/citrouilles, les poivrons, les tomates, etc. ;
• céréales non raffinées, notamment céréales complètes, millet, sorgho, avoine,
etc. ;
• légumes secs, tels que les haricots secs, les
pois, les lentilles, etc. ;
• viande rouge et abats frais comme le foie et les
rognons ;
• poisson frais et huile de poisson ;
• fruits à coque et graines.
Du sel iodé devrait être inclus dans chaque repas,
car le corps ne peut pas stocker l’iode longtemps.
Les aliments suivants sont naturellement riches
en iode :
• lait ;
• jaunes d’œufs ;
• poissons marins et fruits de mer.

Comportement 7 – Assurer un équilibre sain entre tous
les types de nutriments dans le régime alimentaire
Consommer trop ou pas assez de nutriments de chaque type peut être nocif.
Si l’on absorbe trop de glucides, l’organisme ne les utilise pas immédiatement,
mais les transforme en graisses pour les stocker. Pendant le processus de raffinage, les glucides transformés comme le pain blanc, le riz blanc et la farine de
maïs perdent des nutriments naturels importants, notamment des protéines,
des minéraux et des vitamines.
Lorsqu’on consomme trop de sucre, surtout du sucre blanc raffiné et des boissons et aliments édulcorés, celui-ci se transforme en graisse. Cela peut accroître
le risque de caries et de carences en vitamines et en minéraux, en particulier
chez les enfants, et entraîne souvent une surcharge pondérale.
Chez l’adulte, une consommation excessive de protéines, notamment d’origine
animale, peut faire grimper le taux de cholestérol13 et augmenter le risque de
maladie cardiaque et de cancer.
Chez l’enfant, un manque de protéines, surtout d’origine animale, dans le régime alimentaire peut freiner la croissance.
Trop de « mauvaises graisses », surtout d’origine animale, dans l’alimentation
de l’adulte peut accroître le taux de cholestérol ainsi que la prédisposition aux
maladies cardiaques, à la surcharge pondérale et au cancer. Pour réduire les
risques sanitaires liés aux mauvaises graisses, il est important :
• de consommer le moins possible de graisses animales comme le lard et le
beurre ;
• d’utiliser des huiles végétales plutôt que de la margarine et d’autres pâtes à
tartiner.
• Afin de réduire de façon générale la consommation de matières grasses, il est
préférable de faire sauter les aliments dans un peu d’huile que de les faire
frire dans beaucoup d’huile.
12 Les légumes verts à feuilles
foncées ont une meilleure
valeur nutritive que le chou,
qui contient moins de
vitamines et de minéraux.
La culture du chou dans un
potager n’est pas idéale pour
trois autres raisons : a) elle
requiert beaucoup d’espace ;
b) elle nécessite une grande
quantité d’engrais et de
pesticides ; et c) les choux
ne peuvent être récoltés que
lorsque toute la plante est
arrivée à maturité (alors que
pour certains légumes verts
à feuilles, il est possible de
prélever un peu de la même
plante chaque jour).
13 Le corps humain produit
naturellement du cholestérol,
qui aide le foie à digérer
les aliments (en particulier
les graisses) et protège le
système nerveux. En quantité
excessive, le cholestérol
peut s’accumuler le long
des parois des vaisseaux
sanguins (artères) et obstruer
la circulation sanguine.
Cela risque d’entraîner des
maladies cardiaques, une
surcharge pondérale et un
cancer. Les adultes devraient
faire vérifier de temps en
temps leur taux de cholestérol
dans un dispensaire et, si ce
taux est trop élevé, suivre les
conseils médicaux donnés
pour le réduire.
27
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Lignes directrices sur la nutrition
Un manque de vitamines et de minéraux dans le régime alimentaire peut
réduire la capacité de l’organisme de combattre les maladies, et empêcher le
corps d’assimiler les aliments et d’absorber les nutriments dont il a besoin pour
grandir et fonctionner. Les carences les plus répandues concernent le fer, l’iode
et la vitamine A. Les carences en micronutriments peuvent en outre provoquer
l’émaciation, un retard de croissance et des œdèmes nutritionnels.
Comportement 8 – Utiliser des méthodes de cuisson
simples et délicates pour tirer le plus de nutriments
possible des aliments
Fruits et légumes
Les fruits et légumes crus sont la source la plus riche en vitamines et en minéraux.
Les fruits ainsi que les carottes, les tomates et les concombres crus constituent
d’excellents en-cas entre les repas. Les légumes crus peuvent aussi être servis
en salade avec les repas. Les plantes potagères comme le persil, la menthe, la
citronnelle, le fenouil et l’aneth, et les plantes aromatiques telles que le gingembre et
l’ail, sont bénéfiques et peuvent être utilisées dans les salades et les repas.
Les fruits et légumes crus doivent être coupés ou lavés avec de l’eau potable juste
avant consommation. Moins les légumes sont cuits, plus ils conservent leurs vitamines
et minéraux. Les pratiques suivantes peuvent entraîner des pertes de vitamines et de
minéraux :
• laisser tremper trop longtemps les fruits et les légumes dans de l’eau ;
• cuire les fruits et les légumes trop longtemps et dans trop d’eau ;
• cuire les légumes verts avec du bicarbonate de soude ;
• couper les légumes à feuilles avec un couteau au lieu d’en déchirer les feuilles à la
main.
La meilleure façon de cuisiner les légumes est de les faire cuire à la vapeur avec un
peu d’eau, au lieu de les faire bouillir. Les feuilles des légumes tels que les épinards
peuvent être cuites à la vapeur pendant environ cinq minutes dans un tamis placé
au-dessus d’eau bouillante. Il faut remuer les feuilles avec une cuillère en bois pour
qu’elles soient toutes exposées à la vapeur. L’eau de cuisson des légumes bouillis
contient beaucoup de vitamines et de minéraux, et elle peut être ajoutée à un
ragoût ou utilisée en sauce, en soupe ou en boisson.
Légumes secs
Parmi les légumes secs figurent les haricots de Lima, les fèves, les pois chiches/le
niébé, les pois d’Angole, le soja et les lentilles. La cuisson des légumes secs peut
être longue et nécessiter beaucoup de combustible. Ces légumes peuvent aussi
provoquer des ballonnements et des flatulences. Pour réduire le temps de cuisson
et éviter les flatulences, laissez tremper les légumes pendant la nuit et écumez la
mousse qui se forme pendant la cuisson à l’aide d’une cuillère.
Viande, volaille et
poisson
La viande, la volaille et le poisson frais contiennent plus de nutriments que les
produits qui ont été transformés et mis en conserve. Tous les types de viande, de
volaille et de poisson doivent être bien cuits. La salmonellose est une infection qui
se transmet par les aliments mal cuits (généralement, le poulet ou les œufs crus ou
peu cuits, dont le blanc ou le jaune est resté liquide). Les enfants et les personnes
âgées ou malades sont les plus exposés à la salmonellose. Le risque d’intoxication
alimentaire est également élevé avec la viande, la volaille ou le poisson mal cuits.
Les aliments grillés ou rôtis au-dessus d’un feu ou de charbon peuvent roussir
à l’extérieur mais être insuffisamment cuits à l’intérieur, ce qui peut entraîner
une intoxication alimentaire. Il importe de vérifier que la viande et la volaille sont
complètement cuites, surtout lorsqu’elles sont grillées. Le poisson et les fruits de
mer peuvent être grillés ou étuvés légèrement dans le moins d’eau possible jusqu’à
cuisson complète. Il est recommandé d’ôter le gras de tous les types de viande, car
il peut contenir des produits chimiques et des pesticides que l’animal a absorbés
pendant qu’il paissait.
28
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2. Régime alimentaire familial
Comportement 9 – Consommer de l’eau potable et des
boissons saines dans le cadre de l’alimentation quotidienne
L’eau, essentielle à la vie, joue un rôle crucial dans la digestion des aliments, la
bonne absorption des nutriments et l’élimination des déchets organiques. Il est
recommandé aux adultes de boire environ huit verres (soit 1,5 à 2 litres) d’eau
non polluée14 par jour. S’il fait très chaud ou en cas de diarrhée, de vomissements
ou de fièvre, il faut boire davantage pour remplacer l’eau qui a été perdue. Les
tisanes peuvent renforcer et purifier le corps en favorisant la digestion et l’élimination des déchets organiques. Un verre de jus de fruit ou de légume frais est
considéré comme équivalent à une portion de fruits frais, contenant au moins
l’apport quotidien en nutriments importants recommandé.
• Les vitamines, minéraux, sucres et protéines concentrés dans le jus des aliments crus sont rapidement absorbés par le sang, demandant ainsi très peu
d’efforts au système digestif.
• Pour les jeunes enfants, les jus devraient être dilués avec de l’eau potable afin
d’éviter la diarrhée.
Les boissons mauvaises pour la santé peuvent avoir des répercussions négatives
sur une alimentation par ailleurs saine :
• Le thé et le café nuisent à l’absorption de certains minéraux importants ; il est
préférable de ne pas en boire pendant les repas ou parallèlement à la prise de
suppléments de vitamines et de minéraux.
• Les boissons gazeuses contiennent du sucre raffiné et des arômes artificiels. Elles
peuvent perturber la santé et les habitudes alimentaires des jeunes enfants, raison pour laquelle elles doivent être évitées aussi longtemps que possible. Ces
boissons étant très sucrées, elles augmentent en réalité les besoins en eau de
l’organisme et ne sont donc pas la meilleure solution pour étancher la soif.
• En quantité excessive, l’alcool peut endommager le foie et entraîner des carences en vitamines (particulièrement en vitamine B), des problèmes digestifs
et des pertes de mémoire et de concentration.
Que peuvent faire les volontaires ?
Les volontaires peuvent jouer un rôle utile dans la promotion d’une bonne nutrition aux niveaux des ménages et de la communauté, dont ils peuvent encourager les membres à modifier leurs comportements et à adopter de bonnes
pratiques alimentaires. Plus précisément, les volontaires peuvent contribuer
activement à sensibiliser les membres de la communauté à l’importance et aux
avantages d’un régime alimentaire varié et équilibré.
Actions des volontaires
À l’intention de la communauté :
• Avoir soi-même une alimentation saine pour donner l’exemple.
• Promouvoir les comportements de base en matière de nutrition pour garantir
un régime alimentaire adapté (varié et équilibré).
• Appuyer les activités de présentation des éléments constituant un régime alimentaire varié et équilibré.
• Répertorier et écarter les principaux obstacles aux comportements recommandés aux niveaux des ménages et de la communauté.
14L’eau non polluée est
définie comme une eau de
qualité suffisante pour être
consommée ou utilisée à des
fins d’hygiène personnelle
et domestique, avec un
faible risque de dommages
immédiats ou à long terme.
La plupart des pays ont leurs
propres règlements s’agissant
des normes de qualité de l’eau
potable. Les sources d’eau
non polluée comprennent
les réseaux de canalisation,
les puits tubulaires ou les
forages bien construits et
entretenus, ainsi que les
puits creusés couverts et
les sources protégées de
toute contamination d’origine
animale ou autre. Les sources
d’eau impropres à la
consommation comprennent
les eaux de surface (par ex.
étangs, fleuves et ruisseaux),
les puits creusés non protégés
et les réservoirs ouverts. L’eau
tirée de ces sources peut être
rendue potable en la faisant
bouillir, en la filtrant ou en
la traitant à l’aide de chlore.
L’eau devrait toujours être
conservée dans un récipient
propre, si possible avec un
robinet. Si le récipient est
ouvert, il devrait être recouvert
de tissu ou d’un couvercle
pour éviter l’introduction
d’insectes ou de saletés.
L’eau devrait être extraite du
récipient à l’aide d’un pot ou
d’une tasse propre. Il faut
éviter de mettre les mains
dans le récipient ou d’y boire
directement, et empêcher les
animaux de s’approcher des
réserves d’eau.
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Lignes directrices sur la nutrition
Synthèse de la partie 2
Comportements de base pour un régime alimentaire adapté – familles/
communauté
• Consommer des aliments variés.
• Inclure des glucides dans chaque repas en mangeant des aliments de base tels que des céréales et des racines.
• Manger chaque jour, si possible, des protéines telles que des légumes secs, de la viande, du poisson ou d’autres produits d’origine
animale.
• Inclure des fibres dans le régime alimentaire en mangeant chaque jour des aliments frais non transformés.
• N’inclure que de petites quantités de graisses (huile ou beurre) dans le régime alimentaire quotidien.
• Inclure des vitamines et des minéraux dans le régime alimentaire, en mangeant tous les jours beaucoup de fruits et de légumes et
en ajoutant de petites quantités de sel iodé à chaque repas.
• Assurer un équilibre entre tous les types de nutriments dans le régime alimentaire.
• Utiliser des méthodes de cuisson simples et délicates pour tirer le plus de nutriments possible des aliments.
• Consommer de l’eau potable et des boissons saines dans le cadre de l’alimentation quotidienne
Éléments d’un régime alimentaire sain – familles
Aliments de base
non transformés
Sucres
Fibres
Protéines
Bonnes graisses
Vitamines/
minéraux
Les céréales
complètes, le riz
non poli, le millet
et le sorgho sont
les sources les
moins chères et
les plus saines
d’énergie, de fibres,
de protéines et de
certains types de
vitamines et de
minéraux.
Les plus sains
sont ceux qui
sont présents
naturellement dans
les aliments frais,
les fruits et le sucre
de canne brut.
Généralement
présentes dans
les fruits et les
légumes crus et
dans les céréales
non transformées.
Il est préférable
d’en consommer de
différentes sources,
par exemple en
combinant les
légumes secs et/
ou les produits
d’origine animale
aux céréales.
Les plus saines
sont celles qui sont
contenues dans
les graines oléagineuses, les fruits à
coque, le poisson et
les avocats.
Généralement
présents dans
les fruits et les
légumes crus, les
céréales et les
légumes secs non
transformés ainsi
que la viande et le
poisson frais.
30
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3. La nutrition des femmes
3.
La nutrition des femmes
À la fin de cette partie, vous :
• comprendrez pourquoi une bonne nutrition est importante durant l’adolescence, la grossesse et l’allaitement ;
• serez familiarisé avec les bons comportements en matière de nutrition ;
• saurez quelles interventions et quels services de santé et de nutrition sont
disponibles ;
• saurez ce que peuvent faire les volontaires.
Pourquoi une bonne nutrition estelle importante pour les femmes
et les adolescentes ?
Une bonne nutrition est importante même avant la naissance et, surtout, pendant les deux premières années de la vie de l’enfant. Elle l’est aussi pour les
filles pendant l’adolescence et pour les femmes en âge de procréer. Un enfant né
d’une mère bien nourrie a plus de chances d’avoir un poids suffisant à la naissance, d’être en bonne santé tout au long de sa croissance et de devenir fort. Les
filles qui sont en bonne santé et qui ont une bonne alimentation pendant leur
enfance et leur adolescence auront moins de problèmes pendant leur grossesse
et l’accouchement.
À l’inverse, le cercle de la mauvaise nutrition peut commencer avant la naissance et avoir des incidences sur plusieurs générations s’il se poursuit pendant
l’adolescence et la maternité. Les nourrissons d’un faible poids de naissance et
les filles souffrant de malnutrition chronique restent souvent sous-alimentés
à l’âge adulte. Celles-ci courent davantage de risques de souffrir de maladies
chroniques une fois adultes et de donner naissance à des enfants eux-mêmes
d’un faible poids.
31
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Lignes directrices sur la nutrition
Cycle de la malnutrition à travers les générations
Faible poids et petite taille de
l’enfant (retard de croissance)
Faible poids de naissance
Grossesse
précoce
Adolescente d’un faible poids
et de petite taille
Femme d’un faible poids
et de petite taille
Quels sont les bons comportements
des femmes et des adolescentes en
matière de nutrition ?
Il est ressorti de la première partie que plusieurs conditions sont nécessaires à
une bonne nutrition, à savoir :
• un régime alimentaire adapté ;
• l’absence de maladies ;
• des pratiques de soins appropriées.
La liste ci-dessous présente 11 comportements de base et les messages de sensibilisation susceptibles de les accompagner pour la promotion de bonnes pratiques en matière de nutrition chez les adolescentes, les femmes enceintes et les
mères allaitantes. Les messages sont proposés à titre indicatif et peuvent être
adaptés en fonction du contexte local.
Messages clés
Les adolescentes – dont le corps se développe –, les femmes enceintes et les mères allaitantes ont tout
particulièrement besoin d’avoir un régime alimentaire composé d’une quantité suffisante d’aliments variés. Les
femmes enceintes et les mères allaitantes doivent faire un ou deux repas supplémentaires par jour et boire une
grande quantité d’eau potable. Il est également important qu’elles consomment des aliments riches en fer et du
sel iodé.
15 Le terme « comportement »
désigne les actions d’une
personne.
32
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3. La nutrition des femmes
Régime alimentaire adapté
Tout le monde a besoin d’un régime alimentaire adapté (varié et équilibré), composé d’aliments issus des quatre groupes. Mais le rôle que jouent les femmes en
tant que mères crée chez elles des besoins supplémentaires à certains moments
clés de leur vie.
Comportement 1 – Inclure une quantité suffisante
d’aliments variés dans le régime alimentaire
Adolescentes, femmes
enceintes et mères
allaitantes
Une alimentation variée et équilibrée comprend différents types d’aliments, tels que :
• Des aliments de base (millet, orge, sorgho, maïs, riz), à chaque repas.
• Des légumes à cosse, des légumes verts à feuilles, et des fruits et légumes
rouges/jaunes/orangés, tous les jours.
• Du poisson, de la viande et des produits laitiers, à chaque fois que cela est possible.
• Des graisses en faible quantité, telles que du beurre, de l’huile et/ou des graines
oléagineuses, tous les jours avec les repas.
Quand les aliments de base sont le manioc, la pomme de terre ou le plantain, il est
conseillé d’y mélanger des céréales dans la mesure du possible, à chaque repas,
pour accroître l’apport énergétique.
Il est recommandé de faire au moins deux repas par jour pour que l’apport
énergétique et l’apport en nutriments soient suffisants.
Dans le cadre d’un régime alimentaire sain, il est recommandé de boire de l’eau
potable, surtout entre les repas.
Essayer d’éviter la consommation excessive de boissons gazeuses, de café, de thé
fort, d’alcool, de sucre blanc et d’aliments transformés.
Femmes enceintes
Pour un apport énergétique plus important, il est recommandé de faire un repas
supplémentaire par jour, après le quatrième mois de grossesse.
Mères allaitantes
Pour un apport énergétique plus important, il est recommandé de faire deux repas
supplémentaires par jour, surtout durant les six mois suivant l’accouchement, et
de consommer des quantités supplémentaires d’eau potable quand on allaite en
position assise.
Il faut manger des aliments de chacun des quatre groupes tous les jours.
33
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Lignes directrices sur la nutrition
Comportement 2 – Veiller à ce que le régime alimentaire
contienne du fer, de la vitamine A et de l’iode
Adolescentes, femmes
enceintes et mères
allaitantes
Les aliments riches en fer sont les légumes verts à feuilles foncées, la viande, le
foie et le rognon. Les fruits et légumes jaunes/orangés facilitent l’absorption du fer
par l’organisme, contrairement au thé et au café, qui la ralentissent et devraient être
évités durant l’heure qui précède et suit le repas.
Les aliments riches en vitamine A sont les légumes verts à feuilles foncées, les
fruits et légumes jaunes/orangés, le foie et le rognon.
Essayer d’ajouter de petites quantités de sel iodé à chaque repas.
Certains produits commercialisés, comme la farine et/ou l’huile végétale,
contiennent déjà des vitamines et des minéraux ajoutés. On les appelle des
« aliments enrichis » et on les reconnaît grâce à un logo spécifique.
Femmes enceintes
Les comprimés de fer peuvent aider à prévenir l’anémie s’ils sont pris tous les
jours durant six mois ou pendant la durée indiquée par un agent de santé. Afin
d’éviter les problèmes de digestion, il est préférable de les prendre au cours des
repas. Le fer se digère plus facilement si on boit de grandes quantités d’eau
potable et si on mange davantage de fruits, de légumes et d’autres aliments
contenant des fibres, comme les grains entiers.
Les comprimés de fer contiennent parfois de l’acide folique, qui permet de
prévenir l’anémie et d’autres carences chez l’enfant à naître. Si les comprimés ne
contiennent pas d’acide folique, il vaut mieux en prendre sous forme de comprimé
séparé, le plus tôt possible pendant la grossesse et tout au long de celle-ci.
34
Produits riches en fer
Sel iodé
Produits riches en vitamine A
« Aliments enrichis »
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3. La nutrition des femmes
Absence de maladies
Causes de la malnutrition
Malnutrition
Régime alimentaire
inadapté
Causes immédiates
Causes sous-jacentes
Sécurité
alimentaire du
ménage
inadéquate
Causes fondamentales
Insuffisance des
soins maternels
et infantiles
Maladie
Insuffisance des
soins de santé et
environnement
insalubre
Institutions formelles et informelles, éducation,
structure économique, politique
Les maladies, associées à un régime alimentaire médiocre, peuvent être à l’origine de la malnutrition. Il est donc essentiel d’avoir accès à des services de santé
de base pour se maintenir en bonne santé.
Messages clés
Pour conserver un bon état nutritionnel, il est essentiel de se maintenir en bonne santé. Les maladies courantes,
telles que le paludisme, les parasitoses intestinales et les infections respiratoires aiguës (rhumes), peuvent entraîner
une vulnérabilité à la malnutrition ou aggraver une malnutrition déjà existante. Néanmoins, les agents de santé
peuvent traiter certaines maladies, et il existe des mesures de prévention simples et efficaces, comme utiliser des
moustiquaires et se laver les mains au savon ou à la cendre.
Le manuel Premiers secours et santé à base communautaire (PSSBC) contient des
orientations détaillées sur la lutte contre le paludisme (module 6, chapitre 10).
En voici quelques grandes lignes :
Comportement 3 – Prévenir et traiter le paludisme
simplement et efficacement
16 La moustiquaire est recouverte
d’une substance qui repousse
ou tue les moustiques entrant en
contact avec elle.
Adolescentes, femmes
enceintes et mères
allaitantes
Le paludisme se propage par la piqûre d’un moustique infecté. Les moyens de
prévention les plus efficaces contre les piqûres de moustiques sont :
Dormir à l’abri d’une moustiquaire imprégnée d’insecticide16 (qu’il faut plonger dans
de l’insecticide tous les six mois). La priorité doit être donnée aux enfants de moins
de cinq ans et aux femmes enceintes.
Porter des vêtements qui couvrent au maximum le corps, surtout entre le coucher et
le lever du soleil.
Il est possible de tenir les moustiques à distance en gérant les déchets et évitant les
eaux stagnantes.
En cas de forte fièvre ou de maux de tête violents, il est recommandé de se rendre
immédiatement à l’établissement local de santé pour obtenir un diagnostic et un
traitement.
Il est important de boire en abondance de l’eau potable/bouillie et d’avoir un régime
alimentaire sain pendant le traitement.
Femmes enceintes
Pendant la grossesse, le paludisme peut provoquer une forte anémie et entraîner
la mort du fœtus (enfant à naître) ou la naissance prématurée de l’enfant, qui sera
d’un faible poids de naissance.
35
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Lignes directrices sur la nutrition
Comportement 4 – Prévenir et traiter les vers intestinaux
simplement et efficacement
Adolescentes, femmes
enceintes et mères
allaitantes
36
Les vers intestinaux peuvent pénétrer dans l’organisme par la bouche quand on
mange avec des mains sales ou consomme des aliments ou de l’eau contenant des
vers ou des œufs de vers. Le moyen de prévention le plus efficace est d’adopter de
bonnes règles d’hygiène, telles que :
• Enfouir tous les excréments ou les jeter dans les latrines ou les toilettes, et tenir les
pièces de vie propres.
• Se laver les mains et les ongles à l’eau et au savon ou à la cendre, avant de préparer le repas et de manger.
Les vers intestinaux peuvent aussi pénétrer dans l’organisme par le contact de
la peau avec de la terre contenant des vers ou des œufs de vers. Le port de
chaussures permet de l’éviter.
Là où les vers intestinaux sont répandus, les comprimés vermifuges sont efficaces
s’ils sont pris deux fois par an.
Note : Les femmes enceintes ne peuvent pas prendre de comprimés vermifuges au
cours des trois premiers mois de la grossesse
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3. La nutrition des femmes
Pratiques de soins appropriées

Messages clés
Les pratiques de soins appropriées contribuent à protéger l’état de santé et l’état nutritionnel des adolescentes et
des femmes ainsi que ceux de leurs futurs enfants. Les mères adolescentes risquent tout spécialement de présenter
des complications d’ordre nutritionnel, sanitaire et autres durant la grossesse et de donner naissance à un enfant
présentant une insuffisance pondérale. Retarder l’âge du mariage et de la première grossesse et rester scolarisée
plus longtemps peuvent avoir des effets bénéfiques. Les filles/femmes enceintes ont davantage besoin de repos. Il
est préférable, pour la santé des enfants et des mères, d’espacer les naissances d’au moins deux ans. Une femme
qui a plus de quatre enfants est exposée à davantage de risques pour sa santé et celle de son nourrisson.
Comportement 5 – Éviter les mariages et/ou les grossesses
précoces jusqu’à 18 ans au minimum
Adolescentes
Les adolescentes enceintes sont particulièrement vulnérables car leur organisme
répartit les nutriments entre elles (qui sont encore en pleine croissance) et l’enfant à
naître. Elles font face à des risques élevés pour leur santé pendant l’accouchement.
Il est fréquent qu’elles accouchent prématurément et que leur enfant soit d’un faible
poids de naissance.
Comportement 6 – Rester scolarisée le plus longtemps possible
Adolescentes
Les filles instruites sont plus en mesure de protéger leur propre santé et celle de
leurs proches, même dans les ménages et les communautés les plus pauvres.
Généralement, les filles qui ont fréquenté l’école pendant au moins sept ans se
marient plus tard et retardent l’âge de leur première grossesse afin d’écarter les
risques pour la santé.
Comportement 7 – Ménager ses efforts, surtout après le
quatrième mois de grossesse
Femmes enceintes
Les femmes enceintes ont davantage besoin de sommeil et d’aide dans leurs
tâches quotidiennes. Leur conjoint ou un autre proche peut contribuer aux tâches
domestiques. Il est préférable que les femmes enceintes ne portent pas de charges
lourdes, telles que des récipients à eau ou du bois, car cela augmente les risques
pour la santé.
Comportement 8 – Éviter de fumer, de boire de l’alcool,
de prendre des médicaments et de s’exposer à toute autre
substance toxique, surtout pendant la grossesse
Femmes enceintes et
mères allaitantes
Un nourrisson risque davantage d’être de petite taille et d’avoir des problèmes
respiratoires à la naissance si sa mère fume du tabac ou est exposée aux fumées
des foyers de cuisson. L’exposition aux médicaments, aux pesticides, aux
herbicides et autres produits chimiques peut entraver le développement physique
et mental de l’enfant à naître. Les femmes enceintes ne doivent prendre que les
médicaments prescrits par des agents de santé qualifiés.
37
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Lignes directrices sur la nutrition
Comportement 9 – Ménager ses efforts durant les six
mois suivant l’accouchement
Mères allaitantes
Le stress de la mère peut avoir un effet nocif sur l’allaitement. Son conjoint, ou un
autre proche, peut contribuer aux tâches domestiques. Dans de nombreux pays,
des lois garantissent des conditions de travail favorables à l’allaitement maternel
exclusif pendant les six premiers mois.
Comportement 10 – Espacer les grossesses d’au moins
deux ans
Mères allaitantes
Espacer les naissances de deux ou trois ans laisse à une mère le temps de se rétablir
complètement. Si une femme retombe enceinte peu de temps après avoir accouché,
le risque qu’elle accouche prématurément et que le nourrisson soit d’un faible poids
de naissance est plus élevé.
Les enfants qui ont deux ans d’écart ou plus grandissent en meilleure santé et
présentent un meilleur développement physique et mental que ceux qui ont un faible
écart d’âge. L’un des risques majeurs pour la santé et la croissance d’un enfant
de moins de deux ans est la naissance d’un autre enfant car, une fois enceintes,
les mères cessent généralement d’allaiter, et elles ont moins de temps pour nourrir
convenablement l’enfant plus âgé.
L’allaitement maternel exclusif peut permettre de repousser la grossesse suivante,
mais uniquement si TOUTES les conditions suivantes sont réunies :
• la mère allaitante n’a pas eu de nouvelle menstruation ;
• le nourrisson a moins de six mois ;
• le nourrisson est exclusivement et régulièrement nourri au sein et n’utilise ni
sucette ni tétine.
En l’absence de l’une de ces conditions, il faut demander conseil à un agent de
santé qualifié sur les différentes méthodes de planification familiale.
Comportement 11 – Essayer de limiter le nombre de
grossesses à quatre au maximum au cours d’une vie
Mères allaitantes
38
Après quatre grossesses, les mères sont exposées à des risques accrus pour la
santé, notamment si les naissances ne sont pas espacées d’au moins deux ans. Ces
risques sont :
• l’anémie ;
• des hémorragies importantes au cours de l’accouchement ;
• un accouchement prématuré ;
• un nourrisson d’un faible poids de naissance (souffrant déjà de malnutrition).
La planification familiale est aussi l’affaire du conjoint. Les pères doivent
comprendre qu’il est important de limiter le nombre de grossesses pour protéger la
santé et le bien-être des mères et des enfants.
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3. La nutrition des femmes
Quels sont les services de santé
et de nutrition disponibles ?
Cette partie offre un aperçu des services de santé et de nutrition destinés aux
adolescentes, aux femmes enceintes et aux mères allaitantes. La disponibilité
de ces services peut varier d’un pays à l’autre en fonction des politiques et des
programmes existants. En tant que volontaire, il est utile de savoir quels sont les
services disponibles au niveau local et comment orienter les personnes le mieux
possible en fonction de leurs besoins. La liste ci-dessous présente les services de
santé et de nutrition destinés à chacun des groupes cibles, en commençant par les
adolescentes. Leurs caractéristiques propres sont mises en avant pour faciliter la
consultation. (De plus amples informations sur la prévention des maladies et la
promotion de la santé sont données dans le manuel PSSBC, module 6.)
Messages clés
Différents services visant à favoriser la bonne nutrition des adolescentes, des femmes enceintes et des mères
allaitantes peuvent être disponibles dans les postes de santé, les dispensaires et les hôpitaux locaux. Ces services
comprennent la supplémentation en vitamines ou en minéraux ; la planification familiale ; le traitement des maladies
causées par les vers intestinaux, des maladies comme le paludisme, ou du VIH ; et la fourniture de soins à la mère et
à l’enfant avant, pendant et après la naissance.
Services de santé et de nutrition
Adolescentes
Supplémentation17 en fer et en acide folique
Pour prévenir l’anémie et les anomalies congénitales.
Note : Dans la plupart des pays, la supplémentation n’est pas disponible gratuitement.
Supplémentation en capsules iodées
Pour prévenir les carences en iode.
Note : Ce service est disponible uniquement dans les pays où les taux de carence en iode sont élevés et la
distribution de sel iodé limitée.
Dans certains pays, des aliments enrichis et des micronutriments sont distribués aux femmes enceintes.
Services de santé reproductive adaptés aux adolescents
• pour la planification familiale ;
• pour la prévention du VIH/sida et des infections sexuellement transmissibles.
Note : Ces services sont disponibles dans la plupart des pays.
17 Le terme « supplémentation »
désigne l’apport de
vitamines et de minéraux
supplémentaires sous forme
de comprimés.
39
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Lignes directrices sur la nutrition
Services de santé et de nutrition
Femmes enceintes
Soins prénatals18
Les femmes enceintes devraient se rendre à l’établissement de santé local au moins quatre fois durant
leur grossesse. Les services suivants ont des effets positifs directs sur la nutrition.
Supplémentation en fer et en acide folique pendant six mois de grossesse
L’agent de santé devrait donner suffisamment de comprimés à la femme enceinte pour qu’elle en ait
jusqu’à la consultation prénatale suivante.
Les femmes enceintes devraient prendre des comprimés de fer et d’acide folique tous les jours pendant
six mois.
Traitement vermifuge
Les comprimés vermifuges ne doivent pas être pris durant les trois premiers mois de grossesse.
À partir du quatrième mois, l’agent de santé peut prescrire une ou deux doses si nécessaire.
Traitement préventif du paludisme
L’agent de santé prescrira deux doses.
Note : Le traitement préventif du paludisme n’est disponible que dans les zones impaludées.
Supplémentation en capsules iodées
L’agent de santé fournira une dose durant la grossesse.
Note : La supplémentation en iode n’est disponible que dans les zones où les taux de carence en iode sont
élevés et le sel iodé insuffisant.
Services de conseil et de dépistage du VIH volontaires
Dans la plupart des pays, ce service est fourni dans le cadre des soins prénatals pour prévenir la
transmission du VIH de la mère à l’enfant au cours de l’accouchement et/ou de l’allaitement.
Mères allaitantes
Accouchement sans risque
Dans tous les pays, il est recommandé aux femmes de se faire assister par une accoucheuse qualifiée.
Note : Les femmes sont aussi encouragées à s’organiser à l’avance pour le cas où des soins d’urgence
seraient nécessaires pendant l’accouchement (par ex. organiser le transport).
Soins postnatals19
Les accoucheuses qualifiées devraient examiner la mère et le nourrisson dans les 24 heures (48 heures au
maximum) suivant la naissance, puis périodiquement au cours des six à huit semaines suivantes.
L’agent de santé devrait donner à la mère une dose de vitamine A dans les six à huit semaines suivant
l’accouchement, et lui fournir des conseils sur l’allaitement et l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant.
Note : La vitamine A est transmise au nourrisson par le lait maternel, ce qui l’aide à lutter contre les
maladies.
Services de conseil et de dépistage du VIH volontaires
Avoir connaissance de l’état sérologique de la mère vis-à-vis du VIH est essentiel pour empêcher la
transmission du virus à l’enfant au cours de l’accouchement ou de l’allaitement.
Les mères séropositives au VIH peuvent consulter les agents de santé pour connaître les meilleures options
en matière d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant.
Services de planification familiale
Dans la plupart des pays, des services de planification familiale sont disponibles dans les établissements de
santé.
Les préservatifs sont un moyen de protection avéré contre les grossesses et les infections sexuellement
transmissibles, notamment le VIH.
Que peuvent faire les volontaires ?
18 Les soins prénatals sont les
soins de santé et nutritionnels
qui sont dispensés à une
femme enceinte pour veiller à
ce qu’elle-même et l’enfant à
naître restent en bonne santé
jusqu’à la naissance.
19 Les soins postnatals sont les
soins de santé et nutritionnels
fournis à une femme et à
son nouveau-né durant les
premières semaines suivant la
naissance.
40
Les volontaires peuvent jouer un rôle utile dans la promotion d’une bonne
nutrition aux niveaux des ménages et de la communauté, en encourageant le
changement de comportements et l’adoption de pratiques sûres.
Plus spécialement, ils peuvent activement contribuer à enseigner aux adolescentes, aux femmes enceintes et aux mères allaitantes les bienfaits d’un
régime alimentaire adapté, de l’absence de maladies et des pratiques de soins
appropriées.
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3. La nutrition des femmes
Actions des volontaires
En faveur des
adolescentes, des
femmes enceintes et
des mères allaitantes
• Promouvoir les comportements de base favorables à un régime alimentaire
adapté, à la prévention et au traitement des maladies, et à des soins appropriés.
• Définir et traiter les principaux obstacles à l’adoption des comportements
recommandés, aux niveaux des ménages et de la communauté.
En faveur des
adolescentes
• Sensibiliser les adolescents, surtout les filles, à l’importance de la nutrition, à
travers des clubs/groupes.
• Collaborer avec les associations de parents et d’enseignants pour promouvoir
l’éducation nutritionnelle dans les écoles.
En faveur des femmes
enceintes
• Encourager les femmes enceintes à se faire examiner au moins quatre fois
pendant leur grossesse.
• Encourager les mères à prendre quotidiennement des comprimés de fer et d’acide
folique pendant la durée indiquée par l’agent de santé.
• Encourager les mères à nourrir leur nourrisson exclusivement au sein et à
poursuivre l’allaitement maternel jusqu’à ce que l’enfant ait deux ans.
En faveur des mères
allaitantes
• Vérifier que les mères reçoivent une dose de vitamine A dans les six à huit
semaines suivant la naissance.
• Sensibiliser à l’importance d’espacer les naissances d’au moins deux ans et de
limiter le nombre de grossesses à quatre, pour la santé des mères et de leurs
enfants.
• Orienter les hommes et les femmes vers les services de planification familiale les
plus proches afin qu’ils puissent prendre des décisions éclairées quant à l’avenir
de leur famille.
• Encourager les mères à obtenir auprès d’une sage-femme des conseils sur les
soins aux nouveau-nés et l’allaitement maternel.
Synthèse de la partie 3
Comportements de base : adolescentes
Régime alimentaire adapté
Absence de maladies
Soins appropriés
Services de santé et
de nutrition
• Quantités suffisantes de
nourriture (au moins deux
repas/jour).
• Alimentation suffisamment
variée.
• Apports suffisants en fer,
vitamine A et iode
• Le paludisme est évité et
traité.
• Les parasitoses intestinales
sont évitées et traitées.
• L’âge du mariage et/ou
de la première grossesse
est repoussé à 18 ans au
minimum.
• Les filles sont scolarisées le
plus longtemps possible
• Supplémentation en fer et
en acide folique.
• Supplémentation en
capsules iodées.
• Services de santé
reproductive adaptés aux
jeunes.
41
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Lignes directrices sur la nutrition
Comportements de base : femmes enceintes
Régime alimentaire adapté
Absence de maladies
Soins appropriés
Services de santé et
de nutrition
• Quantités suffisantes de
nourriture (au moins trois
repas/jour).
• Alimentation suffisamment
variée.
• Apports suffisants en fer,
vitamine A et iode.
• Prise quotidienne de
comprimés d’acide folique
tout au long de la grossesse
(surtout les premiers mois).
• Prise quotidienne de
comprimés de fer pendant
six mois ou pendant la durée
indiquée par un agent de
santé qualifié.
• Le paludisme est évité et
traité.
• Les parasitoses intestinales
sont évitées et traitées.
• Les efforts sont ménagés
dès le quatrième mois de
grossesse.
• Le tabac, l’alcool, la
prise de médicaments et
l’exposition aux pesticides,
aux herbicides et autres
substances toxiques sont
évités.
• Soins prénatals (quatre
consultations minimum).
• Dans le cadre des soins
prénatals :
– supplémentation en fer et
en acide folique pendant
six mois ;
– supplémentation en
capsules iodées ;
– traitement vermifuge ;
– traitement préventif du
paludisme ;
– services de conseil et
de dépistage du VIH
volontaires.
Comportements de base : mères allaitantes
Régime alimentaire adapté
Absence de maladies
Soins appropriés
Services de santé et
de nutrition
• Quantités suffisantes de
nourriture (au moins quatre
repas/jour).
• Alimentation suffisamment
variée.
• Apports suffisants en fer,
vitamine A et iode.
• Le paludisme est évité et
traité.
• Les parasitoses intestinales
sont évitées et traitées.
• Les efforts sont ménagés
durant les six mois suivant
l’accouchement.
• La grossesse suivante est
repoussée d’au moins deux
ans.
• Le tabac, l’alcool, la
prise de médicaments et
l’exposition aux pesticides,
aux herbicides et autres
substances toxiques sont
évités.
• Le nombre de grossesses
est limité à quatre.
• Accouchement sans risque
(accoucheuse qualifiée).
• Dans le cadre des soins
postnatals :
– supplémentation en
vitamine A (une dose)
dans les six/huit semaines
suivant l’accouchement.
• Services de planification
familiale.
• Services de conseil et de
dépistage du VIH volontaires.
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3. La nutrition des femmes
Les quatre grands groupes d’aliments* (pour un régime alimentaire
équilibré, sélectionner chaque jour des aliments de chaque groupe)
Aliments de base (amidons) – énergie
• Céréales
– blé, sorgho, riz, millet, maïs, teff, etc.
• Aliments/plats à base de céréales
– pain, nouilles, tortilla, chapati, pâtes, polenta, couscous,
gâteau de riz, etc.
• Tubercules et racines
– manioc, pomme de terre, lotus, igname, taro, etc.
Légumes et fruits – micronutriments
• Légumes
– légumes verts à feuilles et légumes orangés : épinard, chou,
salade, herbes fraîches, bette, amarante, carotte, potiron/
citrouille, tomate, poivron rouge, etc.
– autres : gombo, chou-fleur, brocoli, oignon, radis,
champignon, aubergine, etc.
• Fruits
– fruits orangés : papaye, mangue, grenade, etc.
– autres : datte, agrumes, avocat, melon, pomme, goyave,
baies, prune, etc.
Viandes/produits d’origine animale, et légumineuses/fruits
à coque – protéines, micronutriments
• Légumes secs, haricots et pois : pois chiche/niébé, haricot
rouge, soja, lentille, petit pois, etc.
• Dérivés des haricots :
− tofu/pâte de soja, germe de haricots
• Fruits à coque et graines :
− arachide, amande, cajou, sésame, etc.
• Poissons et fruits de mer
• Viandes (dont gibier) et insectes
• Volailles
• Œufs
• Produits laitiers :
− lait, yaourt, lait caillé et fromage, lait en poudre
Graisses – énergie, vitamine A
• Beurre, beurre clarifié et margarine
• Huile végétale (enrichie en vitamine A)
• Graines oléagineuses :
− graines de tournesol
* Valables pour l’Asie, les Amériques, l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Europe, mais adaptables en fonction des contextes géographiques.
Pour rendre les repas plus savoureux, ajouter par exemple du sel iodé, du
concentré de tomate, des herbes et des épices ou du sucre en petite quantité.
43
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Lignes directrices sur la nutrition
44
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4. La nutrition des nourrissons et des jeunes enfants
4.
La nutrition des
nourrissons et des
jeunes enfants
À la fin de cette partie, vous :
• comprendrez pourquoi une bonne nutrition est importante dans les deux premières années de la vie ;
• serez familiarisé avec les bons comportements en matière de nutrition ;
• saurez quels services de santé et de nutrition sont disponibles ;
• saurez ce que peuvent faire les volontaires.
Pourquoi une bonne nutrition
est-elle importante pour les
nourrissons et les jeunes enfants ?
Une bonne nutrition pendant les deux premières années de la vie garantit à
l’enfant la meilleure croissance physique et mentale possible, ce qui favorisera
ses chances d’être en bonne santé à l’âge adulte.
Messages clés
Les jeunes enfants grandissent très vite et ont des besoins nutritionnels considérables, surtout de six à neuf mois.
Cette période est donc cruciale pour leur futur bien-être. Les spécialistes ont démontré que les enfants qui ne sont
pas bien nourris pendant les deux premières années de leur vie sont plus susceptibles d’être en mauvaise santé plus
tard et que leur organisme et leur cerveau peuvent ne pas se développer normalement. Les enfants souffrant de
malnutrition sont souvent malades et plus facilement fatigués. Résultat, ils ne sont pas aussi performants à l’école
que les enfants en meilleure santé et bien nourris.

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Lignes directrices sur la nutrition
Taille couchée/debout-pour-l'âge GARÇONS
De la naissance à 5 ans (valeurs du z)
130
Taille couchée/debout (cm)
130
125
3
125
120
2
120
115
1
115
110
0
110
105
-1
105
100
-2
100
95
-3
95
90
90
85
85
80
80
75
75
70
70
65
65
60
60
55
55
50
50
45
45
Mois
2
Naissance
4
6
8
10
1 an
2
4
6
8
10
2 ans
2
4
6
8
10
3 ans
2
4
6
8
10
Age (mois et années révolus)
4 ans
2
4
6
8
10
5 ans
Normes OMS de croissance de l'enfant
Poids-pour-l'âge FILLES
De la naissance à 5 ans (valeurs du z)
34
34
32
32
30
3
28
28
26
2
24
Poids (kg)
22
Mois
30
1
20
26
24
22
20
18
0
18
16
-1
16
14
-2
14
12
-3
12
10
10
8
8
6
6
4
4
2
2
2
Naissance
4
6
8
10
1 an
2
4
6
8
10
2 ans
2
4
6
8
10
3 ans
2
Age (mois et années révolus)
4
6
8
10
4 ans
2
4
6
8
10
5 ans
Normes OMS de croissance de l'enfant
Les normes de croissance établies par l’OMS montrent comment un enfant doit
se développer. Elles démontrent, pour la première fois à ce jour, que les enfants
nés dans des régions différentes du monde et jouissant du meilleur départ possible dans la vie, peuvent grandir et se développer suivant les mêmes courbes de
taille et de poids par rapport à l’âge (voir http://www.who.int/nutrition/media_
page/photos_and_graphics/en/).
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4. La nutrition des nourrissons et des jeunes enfants
Quels sont les bons comportements
en matière de nutrition ?
Il est ressorti des parties précédentes que différentes conditions sont nécessaires
à une bonne nutrition, à savoir :
• un régime alimentaire adapté ;
• l’absence de maladies ;
• des pratiques de soins appropriées.
La liste ci-dessous présente 16 comportements de base pour la promotion d’une
alimentation appropriée des nourrissons et des jeunes enfants. Chaque comportement est accompagné d’une série de messages de sensibilisation fournissant
des informations et/ou des explications supplémentaires. Ici, le terme « comportement » désigne les actions de la mère ou de la personne qui s’occupe de
l’enfant. Les messages sont propres à des moments/périodes spécifiques (par ex.
la naissance ; de la naissance jusqu’à six mois ; à six mois, etc.). Les messages de
sensibilisation sont proposés à titre indicatif et peuvent être adaptés en fonction
du contexte local.
Messages clés
Les besoins nutritionnels de l’enfant évoluent constamment pendant les deux premières années de sa vie.
Régime alimentaire adapté
L’ALLAITEMENT MATERNEL EXCLUSIF
(comportements 1 à 3)
L’« allaitement maternel exclusif » signifie que le lait maternel est le seul aliment
et la seule boisson que le nourrisson reçoit au cours des six premiers mois suivant sa naissance. L’« allaitement maternel précoce » débute dans l’heure qui
suit la naissance.
Messages clés
Les nourrissons ne devraient absorber que du lait maternel pendant les six premiers mois suivant la naissance.
L’allaitement maternel devrait commencer dans l’heure qui suit la naissance, en contact peau à peau. Le lait jaunâtre
et épais (le colostrum) sécrété par la mère dans les premiers jours qui suivent l’accouchement est excellent pour les
nourrissons, qui ne devraient absorber aucun autre liquide.
47
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Lignes directrices sur la nutrition
Comportement 1 – Mettre le nouveau-né au sein de la mère
dans l’heure qui suit la naissance, en contact peau à peau
À la naissance
Le lait maternel À LUI SEUL est la meilleure alimentation de départ pour tous les
nourrissons. Il NE faut PAS donner d’eau, d’eau sucrée ou tout autre liquide (thé,
boissons gazeuses, etc.) à un nourrisson.
Mettre le nouveau-né au sein tout de suite après la naissance aide la mère à :
• produire du lait ;
• réduire les saignements qui succèdent à l’accouchement ;
• expulser le placenta.
Si l’accouchement s’est déroulé sans complications, l’accoucheuse qualifiée n’aura
qu’à couper le cordon ombilical et sécher le nouveau-né avant de le mettre au sein
de la mère.
Le contact peau à peau ininterrompu avec la mère protège le nouveau-né contre le
froid. C’est pourquoi il est préférable de reporter le bain au lendemain.
Une mère dont c’est le premier enfant aura besoin d’être soutenue pour commencer
à allaiter. Une personne de la famille ou une amie qui a de l’expérience peut l’aider à
calmer ses premières appréhensions et à anticiper les difficultés à venir.
Comportement 2 – Faire en sorte que le nourrisson
absorbe le lait jaunâtre et épais sécrété immédiatement
après la naissance
Premiers jours suivant
la naissance
48
Le lait jaunâtre et épais sécrété par la mère s’appelle le « colostrum ». Il est essentiel
pour le nourrisson dans les premiers jours suivant sa naissance car:
Il est très nutritif et riche en vitamine A.
Il protège le nouveau-né contre les maladies.
Il aide le nouveau-né à expulser ses premières selles foncées.
Mais il NE faut PAS donner d’autres liquides, tels que de l’eau, de l’eau sucrée, du
thé ou des boissons gazeuses.
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4. La nutrition des nourrissons et des jeunes enfants
Comportement 3 – Donner EXCLUSIVEMENT du lait
maternel au nourrisson pendant les six premiers mois
Jusqu’à six mois
Le lait maternel est le seul aliment liquide dont un nourrisson a besoin au cours
des six premiers mois, même dans les climats chauds et arides. Le lait maternel
est toujours à la bonne température et ne coûte rien. Le nourrisson ne doit pas
consommer de lait animal, de lait maternisé, de lait en poudre, de thé, de boissons
sucrées, d’eau ou de céréales pendant les six premiers mois, car ils ne sont pas
aussi nutritifs que le lait maternel et ne peuvent pas le protéger contre les maladies.
Certaines de ces denrées peuvent même être nocives pour le nourrisson.
Un nourrisson a EXCLUSIVEMENT besoin de lait maternel pendant les six premiers
mois de sa vie, car :
• c’est le seul aliment et la seule boisson indispensables pour grandir en bonne
santé et prendre des forces ;
• le lait maternel le protège contre les maladies, telles que la diarrhée et la pneumonie ;
• il a un petit estomac qui digère rapidement et facilement le lait maternel.
II est préférable que la mère vide complètement un sein avant de donner le deuxième
au nourrisson. C’est le seul moyen pour que le nourrisson absorbe :
• le lait de début de tétée, qui assouvit la soif, et
• le lait de fin de tétée, qui assouvit la faim.
Si la mère est séparée de son nourrisson pendant la journée, elle peut tirer une
quantité suffisante de lait pour qu’il soit alimenté en son absence. Le cas échéant, il
faut se rappeler que :
• le lait maternel tiré se conserve jusqu’à huit heures à température ambiante et
jusqu’à 24 heures au réfrigérateur ;
• on peut donner le lait maternel tiré au nourrisson dans une tasse ouverte propre ;
• le nourrisson NE doit PAS boire au biberon le lait maternel tiré, car cela peut nuire
à la qualité de l’allaitement au sein.
L’ALLAITEMENT MATERNEL OPTIMAL
(comportements 4 à 6)
L’« allaitement maternel optimal » signifie que la mère commence à allaiter le
nouveau-né à sa naissance et poursuit l’allaitement jusqu’à ce que le nourrisson
ait au moins deux ans. Les comportements recommandés aident la mère à produire du lait et à éviter les difficultés liées à l’allaitement.
Messages clés
Les nourrissons devraient être nourris au sein aussi souvent et aussi longtemps qu’ils le veulent. Les femmes
primipares peuvent avoir besoin de soutien et de conseils pour s’assurer que le nourrisson a une bonne position et
une prise du sein correcte et pour réduire au minimum les gênes éventuelles. La mère et son nourrisson peuvent
mettre un certain temps à trouver un rythme et à s’y adapter. Les comportements recommandés aident les mères à
sécréter du lait et à éviter les difficultés. Il est important que les mères continuent d’allaiter même si leur bébé ou ellesmêmes sont malades. Les femmes enceintes peuvent continuer d’allaiter.
Comportement 4 – Allaiter le nourrisson à sa demande,
jour et nuit
De la naissance jusqu’à
au moins deux ans
Allaiter le nourrisson à sa demande signifie lui donner le sein aussi souvent et aussi
longtemps qu’il le veut. Allaiter souvent favorise la production de lait, stimulée par le fait
que le nourrisson tète. Allaiter au moins huit à dix fois par jour suppose de donner le
sein toutes les trois heures, voire plus, surtout dans les six premiers mois. Il faut éviter
de donner des sucettes et des tétines au nourrisson, car elles nuisent à la qualité de
l’allaitement : le nourrisson risque de téter moins souvent voire de ne plus téter.

49
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Lignes directrices sur la nutrition
Comportement 5 – Veiller à ce que le nourrisson ait une
position et une prise du sein correctes
De la naissance jusqu’à
au moins deux ans
Une position correcte au sein peut permettre d’éviter les problèmes courants liés à
l’allaitement. Les signes indiquant une bonne position pour téter sont :
• le corps du nourrisson est entièrement en contact avec celui de la mère ;
• le corps du nourrisson est entièrement orienté vers la mère ;
• le corps du nourrisson – pas juste son cou et ses épaules – est entièrement maintenu ;
• le nourrisson a l’air détendu et heureux.
Une bonne prise du sein peut permettre d’éviter les problèmes courants liés à
l’allaitement. Les signes indiquant une prise correcte du sein sont :
• le nourrisson est amené au sein (et non le sein au nourrisson) ;
• le nourrisson a la bouche grande ouverte ;
• le nourrisson prend bien tout le mamelon dans sa bouche et une bonne partie de la
peau foncée qui l’entoure (aréole) ;
• les lèvres du nourrisson sont tournées vers l’extérieur ;
• le menton du nourrisson touche le sein ;
• le nourrisson tire de longues gorgées ;
• la mère ne ressent aucune douleur au mamelon.
Mauvaise prise du sein
Bonne prise du sein
Différentes positions d’allaitement
50
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4. La nutrition des nourrissons et des jeunes enfants
Comportement 6 – Continuer d’allaiter même en étant malade
De la naissance jusqu’à
au moins deux ans
Les mères peuvent continuer d’allaiter même si elles ont mal à la tête ou au dos, ou si
elles souffrent de maladies courantes, telles que la fièvre, la diarrhée et les infections
des voies respiratoires. Les mères souffrant de malnutrition peuvent encore produire
du lait maternel. Pour se rétablir, il est essentiel de se reposer. Les autres membres
de la famille peuvent soulager la mère en contribuant aux tâches domestiques. Pour
accélérer et améliorer leur guérison, les mères devraient essayer de :
• boire davantage d’eau et de tisane ;
• continuer de faire quatre repas par jour, même si elles n’ont pas faim ;
• varier leur alimentation.
Les agents de santé devraient être informés si une mère allaite tout en étant malade,
afin de lui prescrire les médicaments adéquats.
Note : Certains médicaments ont des effets secondaires sur les mères allaitantes, qui
doivent lire attentivement les notices et/ou consulter un agent de santé.
Les femmes enceintes peuvent continuer d’allaiter.
L’ALIMENTATION COMPLÉMENTAIRE
(comportements 7 à 9)
L’« alimentation complémentaire » signifie que la mère continue d’allaiter le nourrisson à sa demande tout en introduisant des aliments adaptés dans son alimentation.
Messages clés
À partir de six mois, des aliments adaptés devraient être introduits dans l’alimentation, en plus du lait maternel. Les
jeunes enfants ont besoin de manger plus souvent que les enfants plus âgés et les adultes, et il est donc important
de leur faire faire plusieurs petits repas ou de leur donner des collations saines entre les repas pris en famille. Les
jeunes enfants doivent apprendre à mâcher et à avaler, et leur organisme doit s’adapter progressivement à la
nourriture familiale et à un régime alimentaire varié. Il est recommandé d’introduire des aliments de textures et de
goûts différents, dont les apports énergétiques et en nutriments sont suffisants. Les méthodes actives d’alimentation
– comme attribuer aux enfants leur propre assiette ou tasse, et mettre de côté les portions qu’ils ne mangent pas
pour plus tard – peuvent aider les personnes qui s’occupent d’eux à les faire manger suffisamment. Il est important
de prendre les nourrissons dans les bras, de leur parler, de leur chanter des chansons ou d’avoir avec eux toute
autre interaction ludique, notamment lorsqu’il s’agit de les nourrir. Cela peut les encourager à manger et favorise
leur développement mental. Il est plus nutritif, pour les enfants, de manger des aliments de base mélangés, ou des
bouillies auxquelles ont été ajoutés des légumes, des fruits, des fruits à coque ou de la viande/des produits d’origine
animale, plutôt que de ne consommer que des aliments de base.
Comportement 7 – À six mois, proposer au nourrisson
d’autres aliments que le lait maternel
À six mois
Ce n’est qu’à partir de SIX MOIS que le nourrisson est en mesure d’ingérer des
substances solides et liquides en plus du lait maternel. Si des aliments et des
boissons sont introduits avant, le nourrisson :
• peut contracter des maladies telles que la diarrhée et la pneumonie, et
• son développement physique et mental peut être retardé.
Si la mère ne sait pas exactement quel est l’âge de son nourrisson, les indices cidessous permettront de déterminer s’il est prêt pour l’alimentation complémentaire :
• l’enfant se tient assis ;
• l’enfant saisit et secoue des objets ;
• l’enfant explore les objets avec les mains et la bouche.
Il ne faudrait introduire qu’un seul aliment nouveau à la fois, afin que l’enfant puisse
s’y habituer et que la mère puisse observer s’il le mange sans difficulté. Le lait animal
n’est pas un substitut approprié du lait maternel, car il ne contient pas suffisamment
de minéraux et de vitamines.
Note : Le lait de vache en boisson devrait être introduit le plus tard possible.
51
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Lignes directrices sur la nutrition
Comportement 8 – Donner des aliments complémentaires
adaptés en quantité suffisante, de six mois jusqu’à deux
ans au moins, en suivant les méthodes d’alimentation
recommandées et en continuant d’allaiter
Plusieurs principes fondamentaux permettent d’observer si les jeunes enfants
se développent bien physiquement et mentalement :
• Alimentation en quantité suffisante : du fait de la croissance de leur organisme,
les jeunes enfants doivent manger la quantité appropriée de nourriture au bon
moment. Ils ont besoin de manger plus souvent que les enfants plus âgés et les
adultes (plusieurs petits repas ou collations saines entre les repas en famille).
• Alimentation appropriée : les jeunes enfants, qui apprennent à mastiquer et à
déglutir, doivent ingérer des aliments appropriés, et leur organisme doit s’adapter progressivement à la nourriture familiale et à un régime alimentaire varié. Il
est important de veiller à ce que la texture ou l’épaisseur des aliments corresponde aux capacités de mastication et de déglutition de l’enfant, surtout dans
les premiers temps. Un régime alimentaire varié, qui apporte suffisamment
d’énergie et de nutriments est également essentiel.
• Alimentation complémentaire : les aliments doivent être donnés en plus (ou en
complément) du lait maternel.
• Méthodes d’alimentation : il est important également de veiller à la façon dont
on donne à manger aux enfants. Les méthodes actives d’alimentation – comme
attribuer aux enfants leur propre assiette ou tasse, et mettre de côté les portions qu’ils ne mangent pas pour plus tard – peuvent aider les personnes qui
s’occupent d’eux à les faire manger suffisamment. Il est important de prendre
les nourrissons et les jeunes enfants dans les bras, de leur parler, de leur chanter
des chansons ou d’avoir avec eux toute autre interaction ludique, en particulier
lorsqu’il s’agit de les nourrir. Cela peut les encourager à manger et favorise leur
développement mental.
Les tableaux ci-dessous offrent une vue d’ensemble des besoins de l’enfant en
matière d’alimentation complémentaire. Sous chaque catégorie (fréquence,
quantité, etc.) figurent les informations propres à un âge.
Dans le domaine de l’alimentation complémentaire, une distinction est faite entre :
• les aliments complémentaires, comme la bouillie et les plats chauds composés d’aliments de base, et
• les collations, qui peuvent être prises entre les repas, comme les petits aliments que les enfants peuvent tenir entre leurs doigts.
Les aliments suivants peuvent servir de collation : bananes, mangues et papayes
mûres, carottes bouillies, pain, tortillas, chapatis, yaourt et tranches de fromage
(lorsqu’on en dispose).
Besoins de l’enfant en aliments complémentaires – vue d’ensemble
Âge de l’enfant
Fréquence
Quantité
Épaisseur/texture des aliments
À 6 mois
2 fois par jour
2 ou 3 cuillères à soupe
Bouillie bien écrasée,
suffisamment épaisse pour être
mangée à la cuillère
De 7 à 8 mois
3 fois par jour
Une tasse presque pleine (250 ml)
Aliments en purée + petits
aliments pouvant être tenus entre
les doigts, pour sensibiliser au goût
(faciles à attraper et à mâcher)
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4. La nutrition des nourrissons et des jeunes enfants
Besoins de l’enfant en aliments complémentaires – vue d’ensemble
Âge de l’enfant
Fréquence
Quantité
Épaisseur/texture des aliments
De 9 à 11 mois
3 repas par jour + 1 ou 2
collation(s)
Une tasse presque pleine (250 ml)
Aliments finement hachés + petits
aliments pouvant être tenus entre
les doigts
De 12 to 24 mois
3 repas par jour + 1 ou 2
collation(s)
Une tasse pleine (250 ml)
Nourriture familiale finement
hachée ou en purée + petits
aliments pouvant être tenus entre
les doigts
Consommation des aliments (pour une alimentation variée
et équilibrée)
Bouillie d’aliments
de base
La bouillie peut être faite à partir de grains entiers ou écrasés ou d’autres aliments de
base, comme des céréales (sorgho, millet, maïs et riz) ou des racines (pommes de
terre et manioc), selon la disponibilité et les prix au niveau local.
S’il s’agit d’une bouillie de manioc, de pommes de terre ou de plantains, on peut en
accroître la valeur nutritionnelle en y ajoutant plusieurs céréales. Une dose (tasse) de
céréales augmentera la valeur nutritionnelle de la bouillie.
Bouillie de céréales +
légumes secs et graines
oléagineuses
Des aliments complémentaires de qualité supérieure prêts à l’emploi peuvent être
préparés chez soi pour obtenir un « mélange sec » : céréales disponibles au niveau
local + légumes secs et graines oléagineuses (si disponibles). Si on utilise les
légumes secs comme aliments complémentaires, il faut en enlever la peau extérieure
pour faciliter la digestion.
Les avantages du « mélange sec » sont les suivants :
Il permet de préparer un repas complémentaire plus nutritif spécialement pour le
nourrisson ou le jeune enfant.
Comme la bouillie, il demande moins de temps de préparation, car les ingrédients
sont déjà grillés.
Il peut être utilisé pour préparer facilement des collations ou des repas intermédiaires
pour les jeunes enfants.
Un bon « mélange sec » contient : 4 doses de céréales (sorgho, millet, orge) +
1 dose de légumes secs (haricots secs, pois, lentilles) + des graines oléagineuses
si disponibles (arachides, sésame). Il est préférable que chaque mélange contienne
au moins deux sortes de céréales. Par exemple : 2 doses de blé + 2 doses d’orge
ou 1 dose de millet, 1 dose d’orge + 2 doses de blé. Pour préparer le « mélange
sec » : d’abord, nettoyer, griller et moudre tous les ingrédients séparément (céréales,
légumes secs, graines oléagineuses), puis les mélanger en respectant les bonnes
doses. Tous les ingrédients s’achètent aussi au marché sous forme de poudre.
Graisses
et huiles
On peut ajouter du beurre ou de l’huile en faible quantité à chaque bouillie, pour
accroître l’apport énergétique et faciliter l’absorption de vitamines.
Fruit et légumes
On peut donner chaque jour des fruits et des légumes aux jeunes enfants, car ils
leur apportent les minéraux et les vitamines dont ils ont besoin. On peut ajouter
une purée de légumes verts à feuilles foncées ou de légumes jaunes/orangés/
rouges à la bouillie ou à tout autre plat. Les fruits jaunes/orangés/rouges peuvent
être consommés comme collation entre les repas. Si on donne des jus de fruits aux
jeunes enfants, il vaut mieux y ajouter un peu d’eau potable pour les adoucir. On
évitera ainsi les maux d’estomac.
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Lignes directrices sur la nutrition
Produits d’origine
animale
On peut donner aux jeunes enfants des produits d’origine animale, tels que la
viande, le poisson, le poulet, le foie et les œufs, le plus souvent possible, car ils leur
apportent les protéines dont ils ont besoin. Des produits d’origine animale en purée
ou hachés peuvent aussi être ajoutés à la bouillie. Quand cela est possible, on peut
faire cuire la bouillie avec du lait animal (à la place de l’eau), à condition de le faire
préalablement bouillir.
Aliments fermentés
Quand cela est possible, des aliments fermentés, comme le yaourt, peuvent être
ajoutés à la bouillie ou consommés comme collation. Ils peuvent aider l’estomac à
lutter contre les maladies telles que la diarrhée.
Note : Les aliments salés, épicés et sucrés ne sont pas adaptés aux jeunes enfants.
Alimentation active
L’enfant doit s’habituer à absorber des aliments complémentaires en plus du lait
maternel. L’alimentation active demande du temps et de la patience :
• Si la mère nourrit l’enfant à la cuillère, elle peut attendre qu’il ouvre la bouche pour
lui présenter la nourriture.
• L’enfant devrait avoir le droit de toucher et sentir la nourriture, car cela fait partie
de son apprentissage.
• Parler à l’enfant et interagir avec lui pendant qu’on le nourrit favorise le développement du langage et l’apprentissage.
Chanter, jouer ou raconter des histoires sont des moyens d’agrémenter les repas.
Si l’enfant refuse un grand nombre d’aliments, il faut essayer d’associer d’autres
aliments, goûts et textures, plutôt que de lui présenter toujours les mêmes. Si l’enfant
a un petit appétit, il vaut mieux lui proposer ses aliments préférés et l’encourager à
les manger, plutôt que de le forcer à manger ce qu’il n’aime pas. Un enfant devrait
être nourri par une autre personne jusqu’à 12 mois ; à partir de 12 mois, sa mère doit
encore être présente et l’aider. Le jeune enfant devrait toujours manger en présence
d’une autre personne, qui veille à ce qu’il absorbe les bonnes quantités de nourriture
et à ce qu’il ne s’étouffe ni ne s’étrangle. Si l’enfant ne termine pas sa part, il vaut
mieux la mettre de côté pour qu’il la mange plus tard plutôt que de la donner à
d’autres membres de la famille.
Comportement 9 – Veiller à ce que l’alimentation de l’enfant
contienne suffisamment de fer, de vitamine A et d’iode
À partir de six mois
54
Un enfant a besoin de fer pour son développement physique et mental et pour
prévenir l’anémie (fatigue). Les aliments riches en fer sont les légumes verts à feuilles
foncées, la viande, le foie et le rognon. Les fruits et légumes jaunes/orangés facilitent
l’absorption du fer par l’organisme.
Un enfant a besoin de vitamine A pour lutter contre les maladies et éviter les
troubles oculaires. Les aliments riches en vitamine A sont les légumes verts à feuilles
foncées, les fruits et légumes jaunes/orangés, le foie et le rognon.
Un enfant a besoin d’iode pour son développement physique et mental et pour
éviter les problèmes d’apprentissage et de croissance. Essayer d’ajouter du sel iodé
en très petite quantité aux bouillies ou à chaque repas.
Certains produits commercialisés, comme la farine et/ou l’huile végétale, contiennent
des vitamines et des minéraux ajoutés. On les appelle des « aliments enrichis » et
on les reconnaît grâce à un logo spécifique. On peut les utiliser pour préparer les
bouillies.
Des micronutriments en poudre (en petits sachets) peuvent être facilement
ajoutés aux bouillies et autres aliments, surtout pour les jeunes enfants entre six et
12 ans.
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4. La nutrition des nourrissons et des jeunes enfants
Absence de maladies
Les maladies, associées à un régime alimentaire médiocre, peuvent être à l’origine de la malnutrition chez le nourrisson et le jeune enfant, plus encore que
chez l’adulte. Il est donc essentiel de traiter les problèmes de santé courants du
nourrisson et du jeune enfant.
Messages clés
Les jeunes enfants sont tout spécialement vulnérables aux maladies et à la malnutrition, en particulier les moins de
deux ans, car la croissance et la santé sont capitales à cette période. Les maladies courantes, comme les troubles
causés par le paludisme, la diarrhée, les vers intestinaux, une forte toux ou les difficultés respiratoires, peuvent
entraîner une vulnérabilité à la malnutrition ou aggraver une malnutrition déjà existante. Ces maladies doivent être
traitées par des professionnels de la santé. Il existe des mesures de prévention simples et efficaces, comme utiliser
des moustiquaires et se laver les mains au savon ou à la cendre. Les nourrissons ou les jeunes enfants qui ont la
diarrhée devraient boire de grandes quantités de lait maternel ; les enfants plus âgés, eux, doivent boire plus que
d’habitude, notamment de l’eau potable. Un agent de santé peut préconiser l’utilisation de sels de réhydratation
orale. Un gros rhume et une mauvaise toux peuvent tourner en pneumonie : il faut consulter un agent de santé si un
jeune enfant a des difficultés à respirer ou si sa toux persiste plus de deux semaines.
Le manuel PSSBC (module 6, chapitre 10) contient des orientations détaillées sur la
prévention des maladies. En voici quelques grandes lignes :
Comportement 1 – Prévenir et traiter le paludisme
simplement et efficacement
Dès la naissance
Un enfant atteint de paludisme brûle des calories et perd beaucoup d’eau en
transpirant. C’est pourquoi :
• Jusqu’à six mois, les nourrissons doivent être exclusivement et fréquemment
nourris au sein.
• À partir de six mois, il faut donner aux enfants des aliments et des boissons
complémentaires en plus du lait maternel.
Des infections au paludisme fréquentes peuvent ralentir la croissance et le
développement cérébral et entraîner une anémie. Un agent de santé qualifié devrait
vérifier la présence d’anémie chez un enfant qui a eu plusieurs fois le paludisme et le
soigner en conséquence.
Le paludisme se propage par la piqûre d’un moustique infecté. Les moyens de
prévention les plus efficaces contre les piqûres de moustiques sont :
• dormir avec l’enfant sous une moustiquaire imprégnée d’insecticide20 (qu’il faut
plonger dans de l’insecticide tous les six mois) ;
• habiller l’enfant de façon à ce que son corps soit couvert au maximum, surtout
entre le coucher et le lever du soleil.
On suspectera le paludisme si un membre du foyer a de la fièvre ou si l’enfant refuse
de manger, vomit souvent, est somnolent ou a des convulsions21. Dans les zones
impaludées, il faut traiter la fièvre dans les 24 heures suivant son apparition, avec
des médicaments fournis par un agent de santé. Si un traitement a été prescrit par
un agent de santé, l’enfant doit le suivre jusqu’au bout, même si la fièvre disparaît.
Sinon, les médicaments peuvent se révéler moins efficaces, ce qui peut aggraver
la maladie et la rendre encore plus difficile à éradiquer. Les médicaments sont à
prendre avec de l’eau potable.
20 La moustiquaire est recouverte
d’une substance qui repousse
ou tue les moustiques entrant
en contact avec elle.
21 Contraction violente et
involontaire des bras, des
jambes, du torse et/ou de la
tête, entraînant une torsion ou
des tremblements du corps.
55
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Lignes directrices sur la nutrition
Comportement 2 – Prévenir et traiter la diarrhée
simplement et efficacement
Dès la naissance
22 Les SRO permettent de
compenser la perte de sels et
d’eau causée par la diarrhée.
Si on ne trouve pas de sachets
de SRO prêts à l’emploi, on
peut préparer une solution
de la manière suivante : six
cuillères à café de sucre et la
moitié d’une cuillère à café de
sel dissous dans un litre d’eau
potable et/ou de soupe. Une
trop grande quantité de sucre
peut aggraver la diarrhée, et
une trop grande quantité de
de sel peut être nocive pour
l’enfant. Voir http://rehydrate.
org/solutions/homemade.
htm#recipes (en anglais)
Dès la naissance
56
La diarrhée est causée par des germes. Les germes sont des micro-organismes
présents dans les excréments des personnes et des animaux. Ils se propagent
généralement par l’eau contaminée et par la nourriture, les doigts et les mouches.
Pendant les six premiers mois de la vie, l’allaitement maternel exclusif est le meilleur
moyen de prémunir un enfant contre la diarrhée.
Voici quelques mesures simples à prendre pour maintenir un environnement propre et
une bonne hygiène :
• se laver les mains à l’eau et au savon ou à la cendre après avoir touché des selles et
être allé aux toilettes, et avant d’allaiter, de préparer à manger et de nourrir l’enfant ;
• laver fréquemment les mains de l’enfant à l’eau et au savon ou à la cendre et veiller à ce que le coin où il joue, ainsi que ses jouets, soient toujours propres ;
• nourrir l’enfant avec une tasse ouverte propre (les biberons sont difficiles à nettoyer) ;
• faire en sorte que les mouches ne soient pas en contact avec la nourriture et l’eau
potable ;
• ne jamais manger les restes d’aliments deux heures après qu’ils ont été cuits, sauf
s’ils ont été conservés au réfrigérateur ;
• veiller à ce que les ongles des mains de l’enfant soient courts.
Si un jeune enfant a une diarrhée, il faut immédiatement lui faire boire des quantités
supplémentaires, notamment de lait maternel.
Les sels de réhydratation orale (SRO) (nouvelle formule) convenablement mélangés
à de l’eau potable constituent le meilleur traitement contre la diarrhée. Les sachets
de SRO sont généralement disponibles dans les établissements locaux de santé22.
Un agent de santé peut aussi donner à l’enfant des compléments de zinc pendant
14 jours pour l’aider à se rétablir plus rapidement et en prévention d’épisodes
diarrhéiques pendant les trois mois suivants. La diarrhée s’arrête généralement
au bout de trois ou quatre jours. Si ce n’est pas le cas, il faut ramener l’enfant à
l’établissement de santé pour obtenir un avis.
La vie de l’enfant est menacée s’il produit plusieurs selles liquides et vomit en
une heure, ou s’il a du sang dans les selles. D’autres indices doivent aussi attirer
l’attention : la fièvre, la perte d’appétit, les paupières creuses, une soif intense, la
léthargie, et la diarrhée pendant plus d’une semaine.
Comportement 3 – Prévenir et traiter les vers intestinaux
simplement et efficacement
Les vers intestinaux peuvent pénétrer dans l’organisme par la bouche quand on mange
avec des mains sales ou quand on consomme des aliments ou de l’eau contenant des
vers ou des œufs de vers. Un jeune enfant met sans arrêt ses mains à la bouche, c’est
pourquoi il faut souvent lui laver les mains à l’eau et au savon ou à la cendre, en particulier
après qu’il est allé aux toilettes. Il faut veiller à ce que ses ongles de mains soient courts
et à ce que le coin où il joue, ainsi que ses jouets, soient toujours propres. Il faut laver
les fruits et les légumes à l’eau potable (sources protégées, eau bouillie ou épurée), ou
les éplucher, ou les cuire dans un peu d’eau. La viande doit être bien cuite. Les vers
intestinaux peuvent aussi pénétrer dans l’organisme par le contact de la peau avec de la
terre contenant des vers ou des œufs de vers. Le port de chaussures permet de l’éviter.
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4. La nutrition des nourrissons et des jeunes enfants
Comportement 4 – Prévenir et traiter la pneumonie
simplement et efficacement
Dès la naissance
La pneumonie est causée par les germes présents dans les gouttelettes de la toux
et de l’éternuement projetées dans l’air.
Un moyen d’éviter la propagation des microbes est de se couvrir la bouche et le nez
(par exemple avec le bras) lorsque l’on tousse ou que l’on éternue.
Il faut veiller à ce que les nourrissons et les jeunes enfants reçoivent tous les vaccins
recommandés, qu’ils aient une bonne nutrition, et qu’ils ne vivent pas dans un
environnement enfumé. Ces mesures peuvent les protéger contre la pneumonie.
Un enfant qui tousse doit rester au chaud, mais s’il se met à respirer rapidement ou
difficilement, il faut l’emmener immédiatement à l’établissement de santé. D’autres
indices doivent aussi attirer l’attention : l’enfant a une toux persistante pendant plus de
deux semaines, il est incapable de boire ou de téter, et il vomit fréquemment. Si l’agent
de santé prescrit des médicaments comme des antibiotiques, il faut scrupuleusement
respecter la durée du traitement, même si l’enfant semble aller mieux.
Pratiques de soins appropriées
Les pratiques de soins infantiles peuvent être en partie le fruit de coutumes, traditions et croyances locales. Il a été démontré que certaines pratiques favorisent
la bonne croissance, la bonne santé et le bon apprentissage des nourrissons et
des jeunes enfants. D’autres aspects ont également leur importance : bâtir un
cadre familial empreint d’affection et de bienveillance, accorder aux enfants une
attention toute particulière quand ils sont malades, et adopter des pratiques qui
favorisent le développement mental des nourrissons et des jeunes enfants.
Messages clés
Généralement, les nourrissons et les jeunes enfants grandissent et se développent rapidement. S’ils contractent
plusieurs maladies en un an, cela peut ralentir ou interrompre leur croissance. De bonnes méthodes d’alimentation et
des pratiques de soins appropriées sont essentielles pour une croissance et une prise de poids normales. On peut
faire connaître ces méthodes et pratiques par le biais de messages de sensibilisation. Souvent, les discussions avec
les agents de santé communautaires ou les volontaires, et les conseils sur les méthodes d’alimentation et le suivi que
ceux-ci assurent sont également fructueux, tout comme l’orientation vers les services appropriés et un traitement
en cas de maladie. Jusqu’à six mois, les nourrissons peuvent guérir en n’absorbant que du lait maternel comme
boisson ou aliment. Les jeunes enfants peuvent avoir besoin de repas ou de collations supplémentaires pendant
deux semaines pour reprendre du poids. Pour favoriser le développement et l’apprentissage d’un nourrisson ou
d’un jeune enfant, il est important d’interagir avec lui et de le stimuler – lui faire des câlins, lui parler, lui chanter des
chansons, lui faire la lecture et jouer avec lui. Les garçons et les filles ont les mêmes besoins physiques, mentaux,
émotionnels et sociaux, et la même capacité d’apprentissage. Leurs besoins en affection, en attention et en
reconnaissance sont identiques. Le père joue un grand rôle dans la construction d’un cadre empreint d’affection.
Si un enfant ne grandit pas bien et ne prend pas rapidement du poids, il peut
être touché par le cercle infections/maladies-malnutrition. Pour briser ou inverser
ce cercle, il faut que les enfants aient une bonne alimentation et que les mères
prennent quelques mesures préventives.
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Lignes directrices sur la nutrition
Le cycle infection – malnutrition
Apport alimentaire inadéquat
Perte d’appétit
Perte de nutriments
Absorption réduite des nutriments
Perte de poids
Retard de croissance
Résistance plus faible aux infections
Infection causant la maladie
Comportement 1 – Faire en sorte que l’enfant grandisse
bien et prenne rapidement du poids
De la naissance jusqu’à
au moins deux ans
Généralement, les nourrissons et les jeunes enfants grandissent et se développent
rapidement. Des bonnes méthodes d’alimentation et des pratiques de soins
appropriées sont essentielles pour une croissance et une prise de poids normales.
On peut faire connaître ces méthodes et pratiques par le biais de messages de
sensibilisation. Souvent, les discussions avec les agents de santé communautaires
ou les volontaires, et les conseils sur les méthodes d’alimentation et le suivi que
ceux-ci assurent sont également fructueux, tout comme l’orientation vers les services
appropriés et le traitement en cas de maladie. Pour vérifier si la croissance de l’enfant
est dans la norme, on le pèse généralement une fois par mois. La pesée peut se faire
à l’établissement local de santé ou parfois dans la communauté.
La pesée mensuelle permet de détecter si l’enfant :
• ne prend pas de poids ;
• perd du poids ;
• a un poids insuffisant ou très insuffisant.
Il est important de bénéficier de conseils en matière de promotion de la croissance,
surtout si celle de l’enfant a ralenti (anormalement pour son âge).
On peut utiliser une courbe de croissance pour déterminer si un enfant grandit
normalement – http://www.who.int/childgrowth/standards/en/
Comportement 2 – Nourrir adéquatement l’enfant
pendant et après la maladie
Jusqu’à six mois
58
Pour qu’un nourrisson malade se rétablisse et ne perde pas trop de poids, il faut
l’allaiter souvent. Un nourrisson malade perd beaucoup d’eau et de minéraux par
les selles ou la sueur et il y a un risque de « dessèchement » ou de déshydratation.
Pour diminuer ces risques, on peut continuer de le nourrir au sein aussi souvent et
aussi longtemps que possible. Un nourrisson peut guérir en n’absorbant que du
lait maternel comme boisson ou aliment. Lui donner de l’eau ou d’autres liquides
peut aggraver sa maladie. Il est normal qu’un nourrisson perde du poids quand il
est malade. Une fois guéri, il aura besoin d’être nourri au sein plus souvent et plus
longtemps pour reprendre le poids qu’il a perdu.
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4. La nutrition des nourrissons et des jeunes enfants
À partir de six mois
Il est fréquent qu’un enfant malade (surtout s’il a la diarrhée ou la rougeole) perde
l’appétit et n’assimile pas correctement les aliments. S’il contracte plusieurs maladies
en un an, cela peut ralentir ou interrompre sa croissance. Continuer de lui donner
le sein et des aliments complémentaires peut l’aider à lutter contre les maladies, à
prendre des forces et à réduire sa perte de poids. L’allaitement au sein est le meilleur
moyen d’empêcher la déshydratation. On peut donner des liquides supplémentaires
à l’enfant après l’avoir allaité.
Une fois guéri, l’enfant aura besoin d’un repas supplémentaire par jour pendant au
moins deux semaines pour se rétablir complètement et reprendre du poids.
• On peut donner à l’enfant des petites portions d’aliments nutritifs qu’il apprécie,
aussi souvent que possible, surtout s’il a perdu l’appétit.
• On peut enrichir la nourriture en y ajoutant un peu d’huile ou de beurre, pour
accroître l’apport énergétique.
• On peut donner des aliments mous si l’enfant a des difficultés à avaler.
• Pendant et après la maladie, il faut éviter les soupes, les bouillies liquides et les
aliments dilués avec de l’eau, car ils remplissent l’estomac sans apporter ni énergie
ni nutriments.
Comportement 3 – Favoriser la croissance et
l’apprentissage rapides de l’enfant en lui donnant de
l’affection et de l’attention, et en le stimulant
Dès la naissance
Un nourrisson commence son apprentissage dès la naissance. L’allaitement maternel
immédiat et le contact peau à peau sont élémentaires pour créer un lien entre la mère
et l’enfant. L’allaitement à la demande donnera au nourrisson un sentiment de sécurité.
Le nourrisson a besoin de téter tant pour s’alimenter que pour se sentir bien.
Le développement et l’apprentissage de l’enfant passent avant tout par l’interaction
et la stimulation – lui faire des câlins, lui parler, lui chanter des chansons, lui faire la
lecture et jouer avec lui. L’alimentation active stimule l’enfant à travers les outils qu’il
utilise pour explorer le monde qui l’entoure : le toucher, l’ouïe, l’odorat, la vue et le
goût. Les garçons et les filles ont les mêmes besoins physiques, mentaux, affectifs
et sociaux, et la même capacité d’apprentissage. Leurs besoins en affection, en
attention et en reconnaissance sont identiques. Le père joue un grand rôle dans la
construction d’un cadre empreint d’affection. Il peut soulager la mère dans les tâches
domestiques, notamment quand elle est enceinte ou qu’elle allaite.
Besoins particuliers : il arrive que les enfants anémiques, les enfants souffrant
de malnutrition ou ceux qui sont souvent malades s’énervent plus facilement que
les enfants en bonne santé. Il faut leur accorder une attention particulière et les
encourager à manger pour qu’ils se rétablissent totalement et plus rapidement.
Quels services de santé et
de nutrition sont requis ?
Cette partie offre un aperçu des services de santé et de nutrition destinés aux
nourrissons et aux jeunes enfants, classés par tranche d’âge.
Messages clés
La disponibilité des services de santé et de nutrition peut varier d’un pays (voire d’un district) à l’autre, en fonction
des politiques et des programmes existants. Nombre de ces services peuvent être disponibles gratuitement pour
les enfants jusqu’à cinq ans. Les volontaires devraient savoir quels sont les services qui existent dans leur zone et
comment y orienter les personnes.
Le terme « supplémentation » désigne l’apport de vitamines et minéraux supplémentaires (souvent sous forme de comprimés) dans le but d’équilibrer le
régime alimentaire.
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Lignes directrices sur la nutrition
Services de santé et de nutrition
Jusqu’à six mois
Conseils sur les soins au nouveau-né, fournis au dispensaire ou à domicile
Pour assurer la survie du nourrisson dans les premières heures et les premiers jours de sa vie, il est
fréquent que les mères reçoivent des conseils sur la façon de couper proprement le cordon ombilical, laver
le nourrisson à l’eau chaude, l’allaiter immédiatement après l’accouchement, et le tenir au chaud. Tous les
programmes devraient promouvoir l’allaitement maternel exclusif et précoce et déconseiller la distribution et
l’utilisation de substituts du lait maternel (pour plus d’informations, voir le manuel PSSBC, module 6).
Soins postnatals (après la naissance)
Les services suivants ont des effets positifs directs sur la nutrition.
La vaccination devrait être proposée systématiquement dans les six mois suivant la naissance (et selon le
calendrier vaccinal national ; voir le manuel PSSBC, module 6).
Le suivi et la promotion de la croissance consistent à peser tous les mois le nourrisson à l’établissement
de santé ou dans la communauté pour vérifier que sa croissance est normale. Ces programmes
comprennent aussi la promotion de l’allaitement maternel exclusif, la détection de symptômes chez le
nourrisson/la mère, et une orientation en temps voulu vers les services de traitement de la malnutrition
aiguë. Des conseils sur l’allaitement maternel et les pratiques de soins devraient également être fournis.
De six mois à cinq ans
60
Vaccination contre la rougeole
Le vaccin contre la rougeole, avec deux doses, devrait être administré systématiquement entre neuf et
18 mois. Des campagnes de rattrapage sont menées en cas d’épidémie ou quand le nombre d’enfants
vaccinés est insuffisant. La vaccination de tous les enfants de moins de 12 ans peut être conseillée dans
les situations d’urgence, en cas de catastrophe ou de conflit (voir aussi le manuel PSSBC, module 6).
Supplémentation en vitamine A
La supplémentation systématique en vitamine A devrait normalement avoir lieu tous les six mois. Au cours
des campagnes spéciales de supplémentation (menées généralement avec d’autres services), la vitamine A
est distribuée en fonction des besoins, là où trop peu d’enfants l’ont reçue systématiquement. Un enfant qui
a la rougeole reçoit immédiatement une supplémentation en vitamine A (voir le manuel PSSBC, module 6).
Traitement vermifuge (enfants à partir de deux ans)
Le traitement vermifuge systématique tous les six mois est souvent proposé aux enfants à partir de
deux ans (voir le manuel PSSBC, module 6). Des campagnes peuvent être menées deux fois par an
(généralement en collaboration avec d’autres services), quand le taux de couverture systématique est
faible.
Supplémentation en fer et en acide folique
Les nourrissons et les jeunes enfants d’un faible poids de naissance peuvent bénéficier d’une
supplémentation préventive, sous forme de comprimés écrasés (voir le manuel PSSBC, module 6).
Suivi et promotion de la croissance
Le suivi et la promotion de la croissance consistent à peser tous les mois le nourrisson à l’établissement
de santé ou dans la communauté pour vérifier que sa croissance est normale. Dans le cas des enfants de
cette tranche d’âge, des conseils sont également fournis sur l’allaitement maternel exclusif, l’alimentation
complémentaire et les pratiques de soins infantiles.
Changement de comportements et messages d’éducation nutritionnelle
Pour encourager l’adoption des meilleures pratiques en matière de nutrition et d’alimentation de la famille
et du nourrisson/du jeune enfant, les agents de santé communautaires et/ou les volontaires renforcent les
messages et analysent les difficultés auxquelles les mères doivent faire face. Les groupes de soutien aux
mères font partie des techniques de communication courantes au niveau communautaire. Des radios et
des troupes de théâtre font passer des messages sur les meilleures pratiques en matière de nutrition, et
les réseaux mobiles sont même parfois utilisés pour transmettre des SMS relatifs à la nutrition.
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4. La nutrition des nourrissons et des jeunes enfants
Que peuvent faire les volontaires ?
Les volontaires peuvent jouer un rôle utile dans la promotion d’une bonne nutrition aux niveaux des ménages et de la communauté, en encourageant le changement des comportements et l’adoption de pratiques saines et sûres.
Les volontaires peuvent activement contribuer à enseigner aux femmes les bienfaits d’un régime alimentaire adapté, de l’absence de maladies et des pratiques
de soins appropriées pour une bonne nutrition des nourrissons et des jeunes
enfants. Ces informations sont aussi utiles aux pères, aux grands-parents, aux
autres aidants familiaux et aux responsables communautaires.
Actions des volontaires
En faveur des mères et
de la communauté
• Promouvoir les comportements de base favorables à un régime alimentaire
adapté, à la prévention et au traitement des maladies, et à des pratiques de soins
appropriées.
• Faire connaître les services de santé et de nutrition disponibles.
• Identifier et traiter les principaux obstacles à l’adoption des comportements
recommandés, aux niveaux des ménages et de la communauté.
En faveur des mères
ayant un nourrisson de
jusqu’à six mois
• Promouvoir les comportements de base favorables à un régime alimentaire
adapté, à la prévention et au traitement des maladies, et à des pratiques de soins
appropriées.
• Faire connaître les services de santé et de nutrition disponibles.
• Identifier et traiter les principaux obstacles à l’adoption des comportements
recommandés, aux niveaux des ménages et de la communauté.
• Promouvoir le commencement précoce de l’allaitement maternel exclusif.
• Soutenir l’établissement de groupes de soutien de mère à mère sur l’allaitement
maternel exclusif.
En faveur des mères
ayant de jeunes enfants
âgés de six mois à
deux ans
• Promouvoir les comportements de base favorables à un régime alimentaire
adapté, à la prévention et au traitement des maladies, et à des pratiques de soins
appropriées.
• Faire connaître les services de santé et de nutrition disponibles.
• Identifier et traiter les principaux obstacles à l’adoption des comportements
recommandés, aux niveaux des ménages et de la communauté.
• Promouvoir l’alimentation complémentaire appropriée en plus de l’allaitement
maternel.
• Soutenir l’établissement de groupes de soutien de mère à mère sur les pratiques
d’alimentation complémentaire.
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Lignes directrices sur la nutrition
Synthèse de la partie 4

De la naissance jusqu’à au moins deux ans
Comportements de base pour un régime alimentaire adapté
Allaitement maternel exclusif
(jusqu’à six mois)
Allaitement maternel optimal
(jusqu’à au moins deux ans)
Alimentation
complémentaire (de six mois
jusqu’à au moins deux ans)
Services de santé et de
nutrition
• Mettre le nouveau-né au
sein de la mère dans l’heure
qui suit la naissance, en
contact peau à peau.
• Faire en sorte que le
nourrisson absorbe le lait
jaunâtre et épais (colostrum)
sécrété immédiatement
après la naissance.
• Donner EXCLUSIVEMENT du
lait maternel au nourrisson
pendant les six premiers
mois.
• Allaiter le nourrisson à sa
demande, jour et nuit.
• Veiller à ce que le nourrisson
ait une position et une prise
du sein correctes.
• Continuer d’allaiter même
en étant malade.
• À six mois, proposer au
nourrisson d’autres aliments
que le lait maternel.
• Donner des aliments
complémentaires adaptés
en quantité suffisante, de
six mois jusqu’à deux ans
au moins, en suivant les
méthodes d’alimentation
recommandées et en
continuant d’allaiter.
• Veiller à ce que
l’alimentation de l’enfant
contienne suffisamment de
fer, de vitamine A et d’iode.
• Conseils sur les soins au
nouveau-né, fournis au
dispensaire ou à domicile.
• Soutien à l’allaitement
maternel.
• Supplémentation en
vitamine A.
• Supplémentation en fer et en
acide folique (comprimés).
Comportements de base
Absence de maladies
Pratiques de soins appropriées
Services de santé et de nutrition
• Prévenir et traiter le paludisme
simplement et efficacement.
• Prévenir et traiter les parasitoses
intestinales simplement et efficacement.
• Prévenir et traiter la diarrhée
simplement et efficacement.
• Prévenir et traiter la pneumonie
simplement et efficacement.
• Faire en sorte que l’enfant grandisse
bien et prenne rapidement du poids.
• Nourrir adéquatement l’enfant pendant
et après la maladie.
• Favoriser la croissance et
l’apprentissage rapides de l’enfant
en lui donnant de l’affection et de
l’attention, et en le stimulant.
• Conseils sur les soins au nouveau-né,
fournis au dispensaire ou à domicile.
• Soutien à l’allaitement maternel.
• Vaccination (notamment contre
la rougeole).
• Suivi et promotion de la croissance.
• Changement des comportements et
diffusion de messages relatifs à la
nutrition.
• Traitement vermifuge (à partir de
deux ans).
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5. Boîte à outils
5.
Boîte à outils
Outil de détection et d’orientation
Détection précoce d’une malnutrition aiguë chez l’enfant et
orientation en temps voulu vers les services appropriés
Cet outil vous aidera à :
• dépister une malnutrition aiguë chez un enfant en pratiquant un test de détection des œdèmes ou en utilisant un ruban gradué pour la mesure du périmètre
brachial ;
• savoir si un enfant souffre de malnutrition aiguë, d’après les signes d’œdème
ou l’interprétation de la mesure du périmètre brachial ;
• comprendre pourquoi un enfant souffrant de malnutrition aiguë doit être
orienté vers des services appropriés, et quels sont ces services.
Le dépistage de la malnutrition aiguë peut être effectué dans de nombreux établissements de santé, notamment dans les services pédiatriques hospitaliers, les
centres de vaccination, les services de proximité locaux, les centres de traitement antirétroviral, les consultations pédiatriques, les services de conseil et les
groupes de soutien psychosocial.
Les volontaires peuvent apprendre à reconnaître les signes manifestes d’une
malnutrition aiguë dans leur communauté par une formation au dépistage chez
l’enfant, à l’aide d’un ruban gradué de mesure du périmètre brachial et d’un
test simple de détection des œdèmes.
63
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Lignes directrices sur la nutrition
Détection de la présence d’un œdème nutritionnel
Un œdème nutritionnel apparaît lorsque l’organisme accumule une quantité
d’eau trop importante parce qu’il ne reçoit pas les nutriments adéquats. Il traduit
toujours une forme sévère de malnutrition aiguë et se manifeste par l’enflure des
deux pieds. Chez les enfants ayant un œdème nutritionnel, le risque de décès est
très élevé.
Étapes pour déterminer la présence d’un œdème :
• Appuyez légèrement les doigts sur chacun des deux pieds pendant 3 secondes.
• Retirez vos doigts.
• Si les doigts ont laissé une empreinte peu profonde, ou un « creux », qui
persiste quelques instants, il y a œdème.
L’œdème touche d’abord les deux pieds puis la partie inférieure des jambes, mais
il peut atteindre tout le corps. Il existe trois niveaux de localisation de l’œdème, qui
correspondent à des degrés de gravité croissante :
• l’œdème localisé sous les chevilles ;
• l’œdème localisé sur les deux pieds et jambes, en dessous des genoux ;
• l’œdème localisé sur les deux pieds, les jambes et les bras, le sacrum, et les
paupières.
Note: Les volontaires devraient orienter l’enfant qui présente des signes d’œdème
vers un centre de santé/de nutrition, quel que soit le degré de gravité.
Détection du marasme par la mesure du
périmètre brachial
Le périmètre brachial est la circonférence de la partie supérieure du bras. Sa
mesure – à l’aide d’un bracelet coloré en plastique – est un moyen simple et
rapide de savoir si un enfant souffre de malnutrition aiguë.
Indolore, cette méthode peut être utilisée comme alternative à la mesure du
rapport poids/taille, qui peut se révéler plus stressante pour l’enfant.
Cette mesure convient aux enfants de plus de six mois (taille supérieure à 65 cm)
et de moins de cinq ans (taille inférieure à 110 cm).
Un simple bâton en bois de 110 cm de long suffit pour savoir si les enfants ont
moins de cinq ans. On mesure de la même manière les garçons et les filles.

La mesure du périmètre brachial n’est valable que pour déceler une malnutrition
aiguë associée à un risque de décès très élevé si celle-ci n’est pas traitée. Cette
mesure ne peut pas servir pour le suivi de la croissance ni pour déterminer si un
enfant souffrant de malnutrition se rétablit après son traitement.
64
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5. Boîte à outils
Étapes de la mesure du périmètre brachial à l’aide
du ruban gradué (ci-dessous)
1. La mesure doit être effectuée à hauteur de vos yeux. De préférence, asseyezvous ou agenouillez-vous. Les jeunes enfants peuvent éventuellement être
portés par leur mère pendant la mesure.
2. La mesure doit être effectuée au milieu de la partie supérieure du bras gauche.
Demandez à la mère de retirer tout vêtement ou pièce de tissu couvrant le bras
gauche de l’enfant.
3. Tout d’abord, déterminez le milieu de la partie supérieure du bras gauche
de l’enfant. Pour cela, procédez comme suit :
• trouvez l’extrémité extérieure de l’épaule du bout des doigts (flèche 1 du
schéma) ;
• localisez l’extrémité extérieure de l’épaule (flèche 2) et la pointe du coude en
repliant le coude de l’enfant pour former un angle droit (flèche 3) ;
• disposez le bout du ruban gradué (à zéro) à l’extrémité de l’épaule (flèche 4)
et déroulez-le jusqu’en dessous de la pointe du coude (flèche 5) ;
• lisez le chiffre correspondant à ce repère (au centimètre près) et divisez-le
par deux pour déterminer le milieu de la partie supérieure du bras, puis
faites une marque au stylo pour le repérer (flèche 6).
4. Laissez l’avant-bras de l’enfant se déplier naturellement et pendre le long du corps.
5. Enroulez le ruban autour du bras à l’endroit marqué et vérifiez que la graduation
du ruban est orientée dans le bon sens pour la lecture. Le ruban doit être bien
appliqué sur la peau et correctement tendu (flèche 7).
6. Vérifiez que le ruban n’est pas trop tendu (flèche 8).
7. Vérifiez que le ruban est suffisamment tendu (flèche 9).
8. Une fois le ruban bien en place au milieu du bras et correctement tendu, lisez la
mesure en centimètres, au millimètre près (flèche 10).
2
4
6
1
5
3
7
8
9
10
11cm
12cm
13cm
65
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Lignes directrices sur la nutrition
Interprétation des indicateurs de
la mesure du périmètre brachial
(Note : De nouveaux seuils ont été introduits en 2009, et devraient être utilisés
par toutes les organisations.)
Enfants de six mois (plus de 65 cm) à cinq ans
(moins de 110cm) :
Résultats de la mesure du périmètre brachial (PB)
État nutritionnel
Ruban coloré
PB en centimètres
(cm)
PB en millimètres
(mm)
Action requise
Malnutrition aiguë
sévère
ROUGE
Moins de 11,5 cm
Moins de 115 mm
Orienter l’enfant vers l’établissement
de santé le plus proche pour
qu’il reçoive une alimentation
thérapeutique
Malnutrition aiguë
modérée
ORANGE / JAUNE
11,5-12,4 cm
115-124 mm
Orienter l’enfant vers l’établissement
de santé le plus proche pour qu’il
reçoive une alimentation d’appoint,
ou l’orienter vers un programme
d’alimentation d’appoint
Malnutrition aiguë
légère ou absence de
malnutrition aiguë
JAUNE/VERT
VERT/BLANC
Égal ou supérieur à
12,5 cm
Égal ou supérieur à
125 mm
Fournir des conseils pour prévenir une
malnutrition ou maintenir la bonne
nutrition
Femmes enceintes, mères allaitantes et autres adultes
(notamment les personnes vivant avec le VIH)
Résultats de la mesure du périmètre brachial (PB)
État nutritionnel
PB en centimètres (cm)
PB en millimètres (mm)
Action requise
Malnutrition aiguë chez les
femmes enceintes et les mères
allaitantes
Moins de 21 cm
Moins de 210 mm
Orienter la personne vers l’établissement
de santé le plus proche pour qu’elle
reçoive une alimentation d’appoint,
ou l’orienter vers un programme
d’alimentation d’appoint
Malnutrition aiguë modérée
chez les adultes/personnes
vivant avec le VIH
16,0-18,5 cm
160-185 mm
Orienter la personne vers l’établissement
de santé le plus proche pour qu’elle
reçoive une alimentation d’appoint,
ou l’orienter vers un programme
d’alimentation d’appoint
Malnutrition aiguë sévère chez
les adultes/personnes vivant
avec le VIH
Moins de 16,0 cm
Moins de 160 mm
Orienter la personne vers l’établissement
de santé le plus proche pour qu’elle
reçoive une alimentation thérapeutique,
ou l’orienter vers un programme
d’alimentation thérapeutique
Risques de malnutrition aiguë
chez les adultes/personnes
vivant avec le VIH
18,5-21 cm
185-210 mm
Fournir des conseils et assurer un suivi
pour prévenir une malnutrition aiguë
66
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5. Boîte à outils
Mise en place d’un système
d’orientation vers les services de
traitement de la malnutrition aiguë
Principes sous-jacents
• La malnutrition aiguë peut se détecter dans les établissements de santé périphériques, comme les postes de santé, ou dans les communautés, avant que
des complications ne surviennent.
• Les enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère risquent de décéder s’ils ne
sont pas immédiatement orientés vers un établissement où ils pourront recevoir une alimentation thérapeutique, dans le cadre d’une hospitalisation et/ou
de consultations ambulatoires.
• À chaque fois qu’un enfant souffrant de malnutrition aiguë sévère est orienté
vers un service, les personnes chargées de s’occuper de lui doivent comprendre
l’importance vitale de l’emmener au plus vite à l’établissement recommandé,
où il subira un examen complet pour déterminer le type de traitement qui doit
lui être administré.
• En cas de malnutrition modérée, il faut toujours rechercher les causes de la
malnutrition. Si elle est due à une diarrhée chronique ou à d’autres maladies,
et/ou à une alimentation et à des pratiques de soins inappropriées, la ration
alimentaire ne suffira pas à elle seule à améliorer l’état nutritionnel.
Malnutrition aiguë sévère : détection, orientation et admission
Niveau
Rôle
Volontaires
• Détecter la présence d’un œdème nutritionnel.
• Mesurer le périmètre brachial.
• Orienter les enfants souffrant de malnutrition aiguë vers des centres proposant des services de traitement
Note : Les enfants ayant un œdème nutritionnel ou souffrant d’émaciation (maigreur extrême), les
nourrissons de moins de six mois manifestement émaciés, et les enfants présentant des signes d’œdème
devraient être transportés sans plus attendre au centre de santé/de nutrition pour recevoir un traitement.
Établissements de santé
avec service ambulatoire
d’alimentation thérapeutique
• Confirmer les résultats de la détection d’une malnutrition (détection de la présence d’un œdème et/
ou mesure du périmètre brachial).
• Tester l’appétit de l’enfant.
• Surveiller l’apparition de complications médicales.
• Admettre en service ambulatoire les enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère sans
complications médicales.
• Orienter les enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère avec des complications médicales vers
un service hospitalier.
Établissements de santé
avec service hospitalier
d’alimentation thérapeutique 23
• Admission en traitement hospitalier.
• Diagnostic et traitement des complications médicales.
Formulaires pour l’orientation des enfants souffrant de
malnutrition aiguë
Les volontaires et les agents de vulgarisation sanitaire des établissements de santé
dépourvus de services de traitement devraient repérer les centres de traitement
les plus proches pour y orienter les enfants souffrant de malnutrition aiguë.
23 Généralement, les hôpitaux
et les centres de santé
proposent à la fois des
services ambulatoires et des
services hospitaliers.
67
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Lignes directrices sur la nutrition
Le processus d’orientation se fait dans la mesure du possible par écrit, à l’aide
d’un formulaire type. Les personnes qui s’occupent des enfants doivent se rendre
à l’établissement recommandé avec le formulaire d’orientation et le présenter à
leur arrivée.
Une lettre/un formulaire d’orientation doit contenir les
informations essentielles suivantes :
Formulaire pour l’orientation des enfants souffrant de
malnutrition aiguë
Date de l’examen :__________________________________________________________________
Nom du parent/de l’accompagnant(e) :________________________________________________
Nom de l’enfant :___________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________
Âge :_______________________________ Sexe :_________________________________________
Localité :__________________________________________________________________________
Village :___________________________________________________________________________
Périmètre brachial (cm, mm ou couleur) :_______________________________________________
Présence d’un œdème :_____________________________________________________________
Établissement où l’enfant est orienté : (indiquer les centres les plus proches)_________________
_________________________________________________________________________________
Autres observations :________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________
Traitement fourni (le cas échéant) :____________________________________________________
_________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________
68
Les Principles fondamentaux du Mouvement
international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Humanité Né du souci de porter secours sans discrimination aux blessés des champs de bataille,
le Mouvement international de la Croix-Rouge et
du Croissant-Rouge, sous son aspect international
et national, s’efforce de prévenir et d’alléger en
toutes circonstances les souffrances des hommes.
Il tend à protéger la vie et la santé ainsi qu’à faire
respecter la personne humaine. Il favorise la compréhension mutuelle, l’amitié, la coopération et
une paix durable entre tous les peuples.
Impartialité Il ne fait aucune distinction de nationalité, de race, de religion, de condition sociale et
d’appartenance politique. Il s’applique seulement
à secourir les individus à la mesure de leur souffrance et à subvenir par priorité aux détresses les
plus urgentes.
Neutralité Afin de garder la confiance de tous, le
Mouvement s’abstient de prendre part aux hostilités et, en tout temps, aux controverses d’ordre
politique, racial, religieux et idéologique.
Indépendance Le Mouvement est indépendant.
Auxiliaires des pouvoirs publics dans leurs activités humanitaires et soumises aux lois qui régissent leur pays respectif, les Sociétés nationales
doivent pourtant conserver une autonomie qui
leur permette d’agir toujours selon les principes
du Mouvement.
Volontariat Il est un mouvement de secours volontaire et désintéressé.
Unité Il ne peut y avoir qu’une seule Société de
la Croix-Rouge ou du Croissant-Rouge dans un
même pays. Elle doit être ouverte à tous et étendre
son action humanitaire au territoire entier.
Universalité Le Mouvement international de la
Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, au sein duquel
toutes les Sociétés ont des droits égaux et le devoir
de s’entraider, est universel.
Informations complémentaires :
À Genève
Département de la préparation
des communautés et de la
réduction des risques
Courriel : [email protected]
www.ifrc.org
Sauver des vies, changer les mentalités.
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