La théorie de l`experience de M. Henri Bénard sur les

ANNALES SCIENTIFIQUES DE L’É.N.S.
HENRI VILLAT
La théorie de l’expérience de M. Henri Bénard sur les tourbillons
alternés dans une cuve limitée par deux parois fixes parallèles
Annales scientifiques de l’É.N.S. 3esérie, tome 46 (1929), p. 259-281
<http://www.numdam.org/item?id=ASENS_1929_3_46__259_0>
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LA
THKOlîlE
DE
L'EXPElîiKiNŒ
DE
M.
HENm
lîENAîîD
SUR
LES
TOURBILLONS
ALTERNÉS
•DANS
UNE
CUVE
LIMITÉE
PAR
DEUX
PAKiHS
FIXES
PARALLÈLES
PAR,
M.
HENRI
ViLLAT
1
Nous
n'avons
pas/besoin
de
rappeler
ici
l'e
détail
des
belles,
expé-
riences
de
M.
Henri
Bénard
sur
les
tourbillons
alternés
qui
prennent
naissance
à
l'arrière
d'un
solide
cylindrique
en
mouvement
clans
un
liquide^
dans
certaines
conditions
de
vitesses-
Une
théorie
de
ces
expériences
a
été
donnée
par
MM.
Th.
von
Karman
et
Rubach
{.Physi-
kal.
ZeiUchrift^
1912,
p.
49?
«
Ueberden
Mechanismusdes
Flùssigkeits
und
Luftwiderstandes
»).
Ces
auteurs
oni
supposé
qu'il
s'agissait
d'un
fluideinfini
dans
toutes
tes
directions.
Or
en
fait,
les
expériences
ont
été
réalisées
dans
une
cuve
de
très
grande
longueur
mais
d'une
largeur
relativement
faible
(de
20
à
3o
centimètres),
en
sorte
qu'il
est
dési-
râblé
que
les
circonstances
puissent
être
examinées
du
point
de
vue
théorique
précisément
dans
des
conditions
analogues.
Dans
les
lignes
qui
suivent
nous
avons
tenté
l'établissement
de
la
théorie
dans
un
bassin
de
largeur
finie.
A
cet
effet
il
est
nécessaire
de
commencer
par
établir
les
équations
propres
à
représenter
l'état
d'un
fluide
enfermé
entre
deux
murs
pa-
rallèles,
et
dans
lequel
se
trouveraient
deux
files,
indéfinies
dans
les
deux
sens,
de
tourbillons
alternés.
C'est
à
quoi
l'on
peut
parvenir
en
utilisant
un
procédé
indiqué
par
M..
G.
Jafle
{Annalen
der
Pfrysik^
Ol,
1920,
p.
ï73)
et
pour
l'emploi
duquel
je
renverrai
à
mes
Leçons
sur
la
Théoriedes
Tourbillons
(un
volume,
Gauthier-Yillars,
éditeur,
1929,
Chapitre
YI).
On
passera
facilement
de
là
à
la
configuration
de
l'expérience
de
Bénard,
pour
laquelle,
à
l'amont
du
corps
cylindrique
en
mouve-
260
.
HEMU
VILLAT.
ment,
le
fluide
est
en
repos,
et,
loin
vers
l'aval,
les
tourbillons
alter-
s
se
sont
établis
réguliers,
dans
les
conditions
qui
ont
été
souvent
décrites.
Sî
l'on
examine
ce
qui.
se"
passe
très
loin
à
l'aval,
on
peut
ad-
mettre,
sans
erreur
sensible,
que
l'état
des
vitesses
provient
des
tourbil-
lons
réel'le.ment
existants,
ne
diffère
que
très
peu
de
l'état
des
vitesses
qui
serait
dû
à
la
présence
de
deux
files
tourbillonnaires
indéfinies
dans
les
deux
sens
et
ceci
permet
de
faire,
à
partir
de
cette
hypothèse,
le
calcul
de
la
résistance
qu'éprouve
le
solide
à
son
avancement,
avec
la
même
approximation
que
pour
le
calcul
de
M.
Karman
en
fluide
indéfini.
Nous
avons
recherché
ensuite
ce
que
devenaient
nos
formules
lorsqu'on
faisait
croître
indéfiniment
la
largeur
du
canal
dans
lequel
on
opère.
Bien
entendu,
l*es
équations
qui
déterminentle
mouvement
des
deux
files
des
tourbillons,
indéfinies
dans'
les
deux
sens^
dans
le
cas
du
canal,
deviennent
à
la
limite
les
équations
qui
conviennent
a.
deux
files
indéfinies
en
un.
milieu
illimité.
Mais
il
se
présente
une
cir-
constance
curieuse,
la
valeur
de
la
résistance
éprouvée
par
le
cylindre
(par
unité
de
longueur)
ne
tend
pas
vers
l'expression
que
donne
la
théorie
faite
directement
en
fluide
illimité.
Nous
examinons
à
la
fin
du.
présent
travail
les
raisons
de
cette
anomalie.
Celle-ci
montre
que
la
représentation
correcte
(parles
méthodes
théoriques
approchées
éta-
blies
pour
un
fluide
illimité),
d'un
phénomène
physique
réalisé
en
un
domaine
limité,
peut
ne
pas
être
sans
dangers
imprévus.
Les
résultats
du
présent
travail
ont
fait
l'objet
d'une
Note
aux
Comptes
rendus
(avril
1929,
t.
J.(S8^
p.
1129).
Dans
un
beau
Mémoire,
publié
en
juin
1929
(Phil.
TransacL
oflhe
Royal
Soc,,
London,
A.228/
p,
275),
M.
L.
Bosenhead
a
étudié
de
son
côté
la
configuration
des
tourbillons
alternés
dans
un
canal.
11
en
a
déterminé
les
conditions
de
stabilité^
ce
qui
constitue
un
progrès
essentiel
pour
la
théorie,
et
il
a
effectué
le
calcul
de
la
résistance
moyenne
éprouvée
par
l'obstacle
solide^
par
une
méthode
différente
de
celle
qu'on
trouvera
ci-dessous.
Son
point
de
départ
est
à
ce
propos
un
Mémoire
de
M.
L
L.
Synge
(Proc.
Roy,
Irùh
Academy,
vol.
37,
A.
8,
1927)
qui
établit
une
formule
générale
pour
la
résistance,
sans
faire
d'approximation
de
la
nature
de
celle
qui
est
employée
ici.
M.
L.
Rosenhead
échappe
ainsi
au
paradoxe
signalé
pour
le
passage
à
la
limite.
SUR
LA
THÉORIE
DES
TOURIÎÎLLONS
ALTERNÉS.
1
(S
1
On
trouvera
dans
nos
Leçons
sur
la
Théorie
des
Tourbillons
citées,
Chap.
VI,
un
exposé
du
résultat
de
M'.
L.
Rosenhead^
et
de
la
méthode
de
M.
Synge*
Nous
montrons
en
quelques
lignes,
en
terminant
le
présent
travail,
que
l'expression
adoptée
ici
pour
le
potentiel
complexe
se
trouve
spé-
cialement
appropriée
pour
l'application
de
la
méthode
de
M.
Synge.
y
asQ
—ê-
os
^
—•<?
0^
6
y
Afy
-^——
A^
0
ce.
^
A
Fig.
i.
En
désignant
par
(.0,1
la.
distance
des
deux
parois
parallèle-s
à
l'axe
ox,
et
opérant
dans
un
plan
horizontal
xoy,
nous
savons
que
la
vitesse
complexe
correspondant
à
deux
files
indéfinies
de
tourbil-
lons,
alternés
selon
la
configuration
de
Bénard.,
estdonnée
par
la
formule
(i)
.
dy
^
T
,
ïii
.
-1
2
/,
7:
(.
U
l
i'
)
==
2
/
7:
——
==
>,
JK
^
(,
^
^K
)
~
(..•s
^Y
.)
J
a,z
-a—^
'
oJi
en
désignant
les
deux
parois
par
x=
o
et,
x
=
coi,
et
en
posant
J,.=:-.J,=:-J,=J,==J;
z
.,==:
œ.i-f-
<x).i
a',
:
ûû:*4-
œ.i-h
a,
'.î
ÛtJ
i
-——-
(t
;
de
sorte
que
Féquidistance/dans
chaque
file
est
-^1-
En
développant,
on
trouve
immédiatemeut
'
.
-4-
a
+
co..)
-r-
1^__(
y
iv}-=.
Ç
(.3
a)
~
Ç(.=
-i-
a)
-4-
Ç(^
ff
-r-
c^
^•n^a
^'>'-â
'
HEiNH1!
VÎLLAT.
Pour
une
raison
qui
apparaîtra.
plus
loin,
transformons
cette
ex-
pression.,
en
prenant
pour
axes
o'^y
deux
axes
de
symétrie
de
la
bande
(AA'),
a'
x'
coïncidant
avec
o9
x.
Nous
poserons
donc
et
nous
désignerons
par
la
demi-distance
des
deux
fîles
des
tourbillons.
Les
propriétés
élémentaires
de
la
fonction
^
conduisent
à
la
formule
——
(
//
n
'
)
==
Ç
(
^/
-h
o
)
---
'^(
:.'
o
4-
^
),
)
4--
Ç
('
3/
-I-
ô
4-
''-»->.,
)
-,
•rc^'—o—^.F-i-^Y;,-
c'est-à-dire
•i-2110
^,
(
^
)
^
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•--
^>
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C
<
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o
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--
S
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-
-
o
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4-
?,
(
^/
4-
o
)
-
'C,
(..-/
-...--..
o
)
-..-..-
11'i0.
Si
l'on
néglige
le
terme
en
^-L—-dans
le
second
membre,
et
si
l^on
fait
tendre
ensuite
^
vers
ô,
nous
savons
que
nous
obtiendrons
ainsi
la
vitesse
{ït^
^,)
du
tourbillon
A,.
On
trouve
ainsi
"——
l
/<„
--
/('
»
r:=
^,
(1
-..>
o
)
...4-
Ç^
(
-^o
)
'L-il-0
;
c'est-à-dire
i3
)
r<."11-1
-:1-
rit
•>o)
41-
r..(
--îo)
•>,7:
4
Ïj
l
0
Soit
par
un
calcul
direct,
soit
tout
simplement
en
intégrant,
par
rapporta.
z\
l'équalion
(2),
nous
obtiendrons
Je
potentiel
complexe
/
sous
la
forme
,
/
-
^(
TT
..<7{^
4-
o
)
cr,
('
;
'
s.
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•"=
jo^—~———^—::——;——^-
..-,„.„
——L«^'
.,,,|,...
cuiist.
.
1
.
!
à
'
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(
3
•--
0
)
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(
r.
0
)
(.f^
'
'
et
l'on
pourra
évidemment
négliger
la
constante
d'intégration
;
par
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