STRATEGIE D’INVESTISSEMENT T1 2016 ODDO MERITEN AM •2016, voyage en terre inconnue, quelles solutions?
La croissance
mondiale devrait être
soutenue par la repise
de la zone Euro et la
stabilisation de
certaines économies
émergentes.
ACTIONS
Les projections de PER (ratio cours/bénéfice) sont fortement corrélés au positionnement de chaque marché au
sein du cycle des bénéfices et du cycle monétaire. L’analyse des PER corrigées des distorsions dues à ces cycles
suggère que les États-Unis et l’Italie sont correctement valorisés alors que l’Allemagne, la France, l’Espagne, le
Japon et le Royaume-Uni offrent encore un potentiel de revalorisation. Les prévisions de résultats pour 2016 sont
moins encourageantes qu’on ne s’y attendait. Si aux États-Unis, ils seront insuffisants pour justifier une forte
hausse des actions en 2016, ils restent bien orientés en Europe.
ACTIONS EUROPÉENNES : POSITIF
Les valorisations actuelles devraient profiter aux secteurs cycliques en Europe. Notre positionnement est axé sur
les secteurs dont le PER est faible mais susceptible d’augmenter (valeurs technologiques et de consommation
discrétionnaire et banques). Les petites et moyennes capitalisations européennes offrent un potentiel de
croissance dans ce contexte de faible expansion économique. Malgré une surperformance absolue par rapport aux
grandes capitalisations, les petites et moyennes capitalisations restent sous-évaluées sur la base de leur PER. Les
fusions et acquisitions en Europe devraient aussi soutenir la hausse des cours.
Les output gaps sont essentiellement négatifs en 2016, mais devraient se contracter dans la plupart des pays.
L’accélération de la croissance mondiale devrait être soutenue par la repise de la zone Euro et la stabilisation de
certaines économies émergentes.
CYCLICAL GAME-CHANGERS : LES MARCHÉS ÉMERGENTS
Marchés émergents (Croissance du PIB estimée en 2016 : +4,6 %)
Les experts tablent sur une croissance grâce à une moins forte récession en Amérique Latine et en Russie. Nous
partageons leur point de vue, mais en partie seulement. Les cours des matières premières ne se sont pas encore
stabilisés. Au Brésil, le gouvernement et le Président de la République s’enlisent dans des scandales politiques.
L’inflation a baissé depuis son point haut, mais elle était encore élevée (12,9 %) en décembre. La Banque de
Russiead’oresetdéjàabaissésestaux.Lachutedesinvestissements dans l’appareil productif a ralenti mais ils
ne sont pas encore revenus en phase de croissance.
CYCLICAL PERFORMERS : LE JAPON ET LA ZONE EURO
Japon (Croissance du PIB estimée en 2016 : +1,1 %)
L’économie japonaise redémarre doucement mais a encore besoin de mesures de stimulation supplémentaires. La
politique du gouvernement (Abenomics) a évité le pire, mais l’activité reste insuffisante. Hormis les mesures de
relance locales et la baisse du yen, le Partenariat transpacifique (TPP) devrait stimuler la reprise. La hausse
encore insuffisante des salaires poussera probablement la BoJ à prendre de nouvelles mesures.
Zone euro (Croissance du PIB estimée en 2016 : +1,7 %)
Nous pensons que la reprise se poursuivra dans la zone euro en 2016 et sera même un peu plus vive que l’an
dernier. La prévision de croissance du consensus est de 1,7 % pour 2016, soit 0,2 point de plus qu’en 2015, qui
avait été lui-même en hausse de 0,2 point sur 2014. La plupart des pays de la zone euro participeront à cette
accélération. L’Allemagne devrait passer le relais, de sorte que sa croissance sera du même ordre que celle de la
zone euro. L’Espagne, le pays le plus dynamique de la zone en 2015, devrait décélérer légèrement, mais elle
gardera un taux de croissance supérieur à sa tendance à long terme et très supérieur à la moyenne de la zone
euro. L’économie réelle de la zone a été dopée par une politique monétaire très accommodante. La production de
crédit redevient lentement positive grâce à l’expansion du bilan de la BCE et il est vraisemblable que la BCE
continuera sur cette voie. L’extension du QE et le niveau négatif des taux de dépôt devraient soutenir cette
transmission en 2016. Nous prévoyons une hausse de la croissance des investissements, en particulier en Italie et
en Espagne, qui ont encore un retard à rattraper. La croissance devrait augmenter grâce à une accélération
soutenue de la consommation et à une amélioration du marché de l’emploi et des revenus disponibles dans la
quasi-totalité des pays.
CYCLICALLY ADVANCED : CHINE ET ETATS-UNIS
Chine (Croissance du PIB estimée en 2016 : +6,5 %)
Une stabilisation se dessine alors que la valeur ajoutée dégagée par le secteur des services surpasse largement
celle de l’industrie. Cependant, la forte augmentation des créances douteuses et la dégradation de la croissance
des crédits laissent craindre une crise du financement (“credit crunch”). L’entrée du renminbi dans le club des
grandes devises devrait permettre la poursuite de la politique d’assouplissement du financement.
États-Unis (Croissance du PIB estimée en 2016 : +2,5 %)
La vigueur du dollar, la faiblesse du prix de l’énergie et la faiblesse de la croissance en Chine pèsent sur l’activité
industrielle aux États-Unis. Une fois de plus, les consommateurs devraient tirer la croissance à la hausse en 2016.
De fait, la consommation et les prix de l’immobilier profiteront d’une croissance solide des revenus et de la fin du
processus de désendettement des ménages. Les consommateurs tireront la croissance en 2016 alors que
l’économie est proche du plein emploi.
LATE-CYCLE : ROYAUME-UNI
Royaume-Uni (Croissance du PIB estimée en 2016 : +2,3 %)
Le relèvement des taux d’intérêt est reporté à fin 2016 sur fond de ralentissement de la croissance et de révision à
la baisse des perspectives inflationnistes de la Banque d’Angleterre. Le débat sur un Brexit est une inconnue
majeure ; un renforcement du soutien en faveur des eurosceptiques nuirait à la confiance. La hausse des salaires
devrait stimuler la consommation et soutenir le cycle économique.
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