
LA TÉLÉMÉDECINE EN ACTION: PRISE EN CHARGE DE L’AVC
Support d'aide au déploiement régional
ANAP - Mai 2014
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Introduction
Contexte du projet
Le plan d’actions national AVC
La prise en charge des accidents vasculaires cérébraux est
une priorité nationale de santé publique. L’AVC représente la
troisième cause de mortalité en France et la première pour les
femmes. En 2010, les maladies cérébro-vasculaires ont été res-
ponsables de 32500 décès et, selon les enquêtes Handicap-
Santé auprès des ménages (HSM) et en institution (HSI), on
estime à 771000 les personnes avec antécédent d’AVCsur le
territoire national, dont 505000 présentant des séquelles.
Dufait du vieillissement de la population, mais aussi de l’évo lution
des modes de vie des populations plus jeunes (sédenta rité, ali-
mentation trop riche), le nombre d’AVC est amené à augmenter.
En 2009, un rapport sur « La prévention et la prise en charge
des accidents vasculaires cérébraux » réalisé par le Comité
de pilotage AVC installé par la ministre de la Santé et des Sports,
fait deux constats importants:
ce problème de santé important estméconnu ou considéré
comme une fatalité. De surcroît, les actions mises en œuvre
sur le territoire sont dispersées et insusamment développées,
il existe un vrai potentiel d’amélioration pour « réduire la fré-
quence et la sévérité des séquelles fonctionnelles associées
aux AVC » (objectif 72 de la loi du 9août 2004 relative à la
politique de santé publique). Il s’agit notamment, d’une part,
d’actions permettant de maîtriser les facteurs de risque et
donc de diminuer la mortalité et la morbidité évitables, d’autre
part d’actions permettant d’accélérer la prise en charge, les
séquelles dues aux AVC étant d’autant plus limitées que les
patients sont pris en charge très rapidement par des struc-
tures permettant le diagnostic et les soins précoces.
Publié en 2010, le plan d’actions national AVC2010-2014
s’appuie sur cet état des lieux. Il vise à réduire la fréquence
et la gravité des séquelles des AVC en organisant les filières de
prise en charge et en renforçant l’accès à une ore de soins de
qualité, notamment par l’augmentation des créations d’unités
neurovasculaires (UNV) et la participation de médecins urgen-
tistes formés et expérimentés en pathologie neurovasculaire
à l’organisation de la prise en charge de l’AVC. Pour répondre à
ces enjeux et au problème de démographie médicale, le plan
national AVC inscrit la télémédecine comme un moyen à
mettre en œuvre pour améliorer la rapidité de prise en
charge des patients et pallier l’éloignement de l’UNV, l’objectif
étant que « tout patient se trouve à moins de 30 minutes
d’une structure pouvant le prendreen charge dans les règles
de l’art, sauf exception géographique particulière ».
Larecherche de rapidité permet en effet d’augmenter les
chances du patient de bénéficier d’une thrombolyse dans un
délai de moins de 4 h 30 après l’apparition des premiers symp-
tômes, selon l’avis de la Commission européenne du médicament
de février 2012, et d’une entrée dans la filière AVC de la phase
aiguë à la phase postaiguë, jusqu’au retour à domicile.
Une cartographie de simulation du maillage régional par territoire
de santé, réalisée dans le cadre du plan AVC, permet de visualiser
la couverture des bassins de population en fonction des temps
d’accès aux UNV en 30 minutes et en 45 minutes (fig. 1). Elle
met en évidence les besoins de maillage à développer pour assu-
rer une égalité des chances dans la prise en charge de la phase
aiguë en tout point du territoire national.