DESERTIFICATION ET FORMATION DE ZONES DESERTIQUES La désertification est une notion difficile à décrire. Elle réfère au nom latin “deserta” (endroit désolé, désert), mais a en fait peu d’affinités avec de véritables déserts. Comme véritables déserts, on peut considérer les régions arides où la végétation est manifestement rare à cause de la sécheresse du sol sableux, argileuse ou pierreuse. Les précipitations annuelles sont particulièrement faibles (100 - 150 mm) et l’évaporation est particulièrement élevée. Les rares espèces végétales qu’on y rencontre sont xérophiles et ont des parties adaptées en surface (par ex. des feuilles épineuses ou coriaces). Beaucoup d’espèces animales sont typiquement nocturnes. Il est évident que la densité de population est également fort faible. Les régions périphériques aux véritables déserts et qui ont un taux de précipitation annuel plus élevé, subissent en cas de sécheresse prolongée, un processus de dégradation de sorte qu’une partie de la végétation qui était à l’origine plus riche, disparaît; certaines espèces animales se déplacent et la population locale a des difficultés à encore produire une quantité de nourriture suffisante à cause de la faible quantité d’eau disponible. Ce processus de dégradation est qualifié de “désertification” (formation de déserts) mais d’une dégradation temporaire de l’environnement avec une régression manifeste de la flore et de la faune, qui peut même mener à la famine pour la population. De telles périodes longues de sécheresse, avec comme conséquence une désertification se sont produites régulièrement dans le passé (phénomène récurrent). Elles ont été suivies chaque fois de périodes de pluies plus abondantes de sorte que la nature se rétablit et que la faune et la flore originales réapparaissent dans les régions frappées par la désertification. Cette désertification ne conduit donc jamais à la formation définitive d’un véritable désert. Cela ne se produit que si le taux de précipitations atteint définitivement un niveau inférieur à 150 mm au maximum. Depuis le début des années septante règne sur tous les continents, dans certaines régions, une sécheresse exceptionnellement longue qui entraîne à certains endroits une famine fort importante. On connaît surtout la désertification du Sahel (la zone au Sud du Sahara), mais également en région méditerranéenne, en Asie centrale, en Australie et en Amérique du Sud (par ex. le N.O. du Brésil). La désertification a eu des conséquences réellement catastrophiques. Lors du sommet mondial de Rio de Janeiro en 1991, ce problème immense a été défini comme suit : “dégradation des sols en zones arides, semi-arides ou subhumides à cause de différents facteurs, notamment des changements climatiques ou des activités humaines”. On a souligné ainsi clairement que l’être humain joue également un rôle dans la dégradation de la nature, surtout dans les régions arides ou semi-arides fragiles. C’est pourquoi, au sein de l’Organisation des Nations Unies a été signé en 1994 un Traité pour lutter contre la désertification, par lequel les pays signataires s’engagent à entreprendre des actions contre la sécheresse, la dégradation des sols et l’extension des régions frappées par la désertification. Une attention toute particulière est portée à la participation effective des populations locales à ces actions. Il faut remarquer que les régions les plus touchées font aussi partie des régions les plus pauvres de notre planète. Combattre la sécheresse et la désertification implique aussi que des mesures soient prises pour faire reculer la pauvreté. Par ce traité, les Nations Unies veulent réduire la vulnérabilité des populations touchées en améliorant leur environnement, en assurant une nutrition suffisante et en créant de nouvelles formes de conditions de vie alternatives. Parmi les programmes d’action prévus figurent : la réduction de la pauvreté, la solution des problèmes de migration, l’accroissement de la biodiversité, le contrôle des changements climatiques et des mesures urgentes en cas de situations dramatiques. On attend des initiatives pour informer le grand public et des programmes éducatifs qu’ils fournissent une contribution importante au succès de ces plans d’action. Des études scientifiques suivies d’actions appropriées sur le terrain en collaboration avec la population locale constitueront la pierre angulaire pour opérer un renversement possible de la situation. C’est seulement lorsque le monde tout entier sera conscient des dangers que présente la désertification pour la vie sur terre, qu’on pourra espérer pouvoir combattre avec succès la désertification.