M1 MES - psychologie du développement 2012-2013 Le développement de 6 à 12 ans ___________________________________________________________________ Développement physique et moteur Croissance physique Motricité Schéma corporel Développement cognitif, approche constructiviste Stade des opérations concrètes Stade formel Approche socio-constructiviste Corinne Totereau, Marie-Line Bosse, Saint-Cyr Chardon Rappel succinct période précédente (préopératoire, 2-6/7ans) Début avec l’apparition de la fonction symbolique (langage, imitation différée, jeux symboliques…) Capacité de se repésenter les objets ou événements à l’aide de symboles Pensée intuitive ou prélogique (pas de démonstration de ce qui est avancé, dépendance /perception, pas encore de véritables opérations mentales) Des limites Égocentrisme (du mal à coordonner les points de vue) Non conservation Logique transductive (du particulier au particulier) Et des critiques Théorie de l’esprit… Arrivée à l’école élémentaire (CP) Période d’investissement important sur les activités intellectuelles. Passage du stade pré-opératoire au stade opératoire Période dite «!de latence!» Plutôt «!calme!» sur le plan des pulsions sexuelles et pas de différences importantes garçons/filles sur le plan physique ou de la motricité Précède la période pubertaire le développement physique et moteur __________________________________________________________________ - Croissance physique - Motricité - Schéma corporel Croissance physique Puberté garçon – 12,5 ans (9 -14) Puberté fille - 10,5 (8-13) Gain statural pubertaire : 25 cm chez le garçon et 23 cm chez la fille. Vitesse de croissance régulière. En moyenne : 2 kg et 5 cm par an. Taille adulte moyenne : F : 163 cm ; M : 175 cm Poids moyen adulte : F : 63 kg ; M : 77 (Insee, 2002-03) Croissance rapide taille 12 6 poids Motricité Affinement des capacités motrices, de la coordination (marcher, courir, lancer, coup de pied…) Augmentation de la vitesse d’exécution des mouvements. Aptitudes presque analogues G / F ( F + de souplesse - gymnastique, G plus de force - jeux d’opposition, de lutte) Importance de la pratique et de l’exercice (sur l’aptitude, la croissance) Interdépendance entre maturation et environnement Presque toutes les habiletés motrices sont acquises (équilibre, adresse) Progrès à venir : augmentation de la force, évaluation fine de la distance ou de la vitesse. Schéma corporel Connaissance que le sujet a de son propre corps. Construction par prise de conscience des limites corporelles et des possibilités motrices Mise en correspondance des perceptions et représentations mentales Se construit progressivement entre 0-12 ans. Corps vécu et ressenti (0 - 3 ans). Période sensori-motrice. Apprendre à différencier l’autre de soi-même Corps perçu et situé dans l’espace (3 - 7 ans). Action : (associations perceptions visuelles, sensations tactiles et kinesthésiques) ; orientation bas/haut ; D/G ; devant ; derrière Corps représenté mentalement et en mouvement (7-12 ans) Intégration en un tout unifié, mais perception de chaque segment articulé Anticipation et intériorisation des actions liées aux mouvements coordonnés. Exemple d’activité en maternelle Travail sur la silhouette : Elles se ressemblent toutes ! Quels que soient les couleurs de peau, de cheveux, d’yeux… Donnent une idée de la taille, de la corpulence… le développement cognitif __________________________________________________________________ - approche constructiviste Stade des opérations concrètes Stade des opérations formelles - approche socio-constructiviste Rappel résumé des trois grands stades Stades Acquisitions majeures Sensorimoteur (0-2 ans) Permanence de l’objet Pas de logique Préparation et mise en place des opérations concrètes (2-11/12 ans) Pensée préopératoire (accès fonction symbolique et période intuitive, 2-7) Pensée opératoire concrète (7-12) Conservations Logique des relations et des transformations sur du matériel visible. Ce qui a été acquis au niveau de l’action, va être effectué en pensée Opératoire formel (11-12/16 ans) Raisonnement hypothético-déductif Logique détachée du concret Travail de pensée possible sur des objets absents ou hypothétiques Stade opératoire concret (6-7 ans - 11-12 ans) Décentration cognitive et mobilité croissante de la pensée Diminution des réponses égocentriques, prise en compte de la réalité objective Possibilité d’envisager différents points de vue, de se situer par rapport à l’ensemble des possibles. Accès à une pensée logique mais pas encore abstraite (nécessité de supports concrets). Développement de tâtonnements mentaux dans la recherche des solutions à un problème concret. Décentration et mobilité croissante de la pensée : Exemple classique de l’épreuve des 3 montagnes (cf CM 3) Choisir parmi des photos, celles qui correspondent à son point de vue, à celui de la poupée. Placer la poupée en fonction de l’observation d’une image… 4-7 ans : égocentrisme Entre 7-8 ans, reconnaissance d’autre point de vue, mais description impossible. Vers 9-10 ans, réponse correcte, car coordination des points de vue. Stade des opérations concrètes 3 concepts clés de cette période 1 Opération mentale : Action intériorisée (effectuée en pensée) sur une représentation mentale Instruments de connaissance dont dispose la pensée représentative (avant, actions pratiques et matérielles effectuées sur les objets) 2 Réversibilité : la réversibilité indique que l’action peut s’opérer dans les deux sens!(une action inverse annule la précédente, par ex. addition et soustraction) Opération mentale (réversible) 3 Conservation : une opération logique fondamentale Comprendre que certains aspects (substance, volume…) demeurent invariants lorsqu’on modifie la forme de l’objet Ne pas se centrer successivement sur les états ou configurations de l’objet, sans les relier entre eux Vers 7-8 ans Envisager la réversibilité des actions, réelles ou imaginaires Comprendre que toutes les propriétés d’un objet ne sont pas altérées lors d’une transformation Au moins une des propriétés reste invariante, permettant le retour à un état initial (par exemple le poids) (L’apparence de l’objet peut être modifiée mais cet objet reste toujours le même.) Rappel général http://archives.tsr.ch/player/piaget-dimensions 10’20- 20’ Les conservations Les notions de conservation ne sont pas toutes acquises en même temps (ex: substance avant volume) Piaget : «!Répétition ou reproduction du même processus formateur à des âges différents!» Numériques, de la quantité discrète (vers 7 ans) Physiques, de la quantité continue : - Substance et liquides (vers 7-8 ans) - Poids (vers 8-10 ans) - Volume (vers 10-12 ans) Spatiales, de la mesure : - Longueurs (vers 7 ans) - Surfaces (vers 7 ans) - Volumes spatiaux (vers 11-12 ans) Rappel : méthode clinique piagétienne, mode d’interrogation des sujets - faire constater l’équivalence initiale et s’assurer que l’enfant accepte cette équivalence - transformer l’aspect initial tout en verbalisant ce qui est fait - poser la question de l’équivalence à l’enfant (Il y en a plus ici, là ou est-ce que c’est pareil ?) - proposer une contre-suggestion ou une contre argumentation (Tu es sûr ? Pourtant, regarde ici, c’est plus court…) Trois types de réponses selon le niveau de pensée des enfants 1- Pensée intuitive (pré-opératoire) : réponse stable liée à la perception - il y en a plus parce que c’est plus long… 2- Intuition articulée (intermédiaire) : réponse instable 3- Conservation acquise (opératoire) : malgré les contre suggestions ou les transformations, l’E. affirme l’égalité avec 3 types d’arguments : - c’est pareil, on a rien ajouté, rien enlevé (identité) - on peut refaire la boule et ce sera pareil (inversion) - c’est plus long, mais c’est plus mince (compensation). Les conservations numériques (vers 7 ans) Leur acquisition nécessite : - Correspondance terme à terme - Classification - Quantification de l’inclusion - Sériation Les conservations numériques Elles permettent à l’enfant de comprendre et d’utiliser réellement le nombre. Ce n’est pas parce qu’il connaît la comptine des nombres, que l’enfant comprend les nombres… Il faut qu’il ait effectué la synthèse opératoire de la classification et de la sériation. Mise en évidence : épreuves de mise en correspondance Les conservations numériques (http://archives.tsr.ch/player/piaget-dimensions 30’35) 1- Intuition perceptive, pas de correspondance T à T mais comparaison globale. Centration unique sur la longueur (sans tenir compte de la quantité, pas d’articulation entre longueur et quantité) Placement par l’enfant du nombre de jetons nécessaires pour avoir la même longueur Les conservations numériques 2 - pensée intuitive articulée, correspondance T à T perceptive car si écartement des rangées, négation de l’équivalence (même si en comptant, acceptation de l’égalité, le dénombrement ne suffit donc pas) 3- correspondance T à T opératoire (rangée plus courte, mais objets plus rapprochés ; l’enfant utilise le nombre et délaisse les aspects perceptifs) Acquis vers 7 ans Conservation numérique : la classification Classer, c’est grouper des objets selon des critères communs. Par exemple, l’enfant doit apprendre que les chats font partie d’un ensemble plus large, les animaux euxmêmes partie d’un ensemble encore plus large, les êtres vivants (emboîtements). En même temps, l’enfant doit concevoir l’existence de classes complémentaires – les non-chats – à la fois inclus dans la classe des animaux et celle des êtres vivants. Au cours de la période intuitive, l’enfant n’est pas en mesure de concevoir une classe générale qui englobe tous les chats. Quand il parle d’un «!chat!», cela renvoie à sa propre expérience (le chat particulier qu’il connaît). L’enfant ne possède pas encore de concept général, c’est pourquoi on parle alors de pré-concepts. Pour que l’enfant comprenne le rapport entre compréhension et extension, il doit correctement manier les quantificateurs «!tous!» et «!quelques!». Tous et quelques : «!C’est en reconnaissant que “!tous!” les chats sont des animaux mais que tous les animaux ne sont pas des chats – seuls quelques animaux le sont – que le sujet peut, en s’appuyant sur le langage, construire l’inclusion de la sous-classe des chats dans celle des animaux et peut en s’appuyant sur cette seule quantification intensive – c’est-à-dire sans comparer le nombre des chats à celui des animaux non-chats- conclure avec nécessité qu’il existe plus d’animaux que de chats!». Piaget et Inhelder (1969) Cette maîtrise progressive va participer progressivement à la réussite des tâches de quantification de l’inclusion… Evolution de la classification De 2 à 4 ans environ, collections figurales (niveau symbolique) Caractéristiques de ces collections : - échec pour regrouper tous les objets en classes distinctes (utiliser correctement des critères de classification) - les critères utilisés ne sont pas objectifs mais s’appuient sur des relations de convenance ou d’usage (cercle avec le carré, triangel + carré = maison) - les critères sont utilisés de façon successive et non simultanée, de proche en proche : les rouges, cercle, triangle, carré ; puis les carrés, jaunes, rouges, verts ; puis les verts… Evolution de la classification Vers 4 ans, collections non figurales (niveau intuitif) Les éléments à classer sont rassemblés en petites collections selon des critères plus objectifs de ressemblance et de différence. Les critères ne sont pas articulés, ne permettent pas d’épuiser tous les éléments. Il n’y a pas d’anticipation, mais des corrections, des remaniements partiels (pas de plan d’ensemble). Vers 7-8 ans (niveau opératoire) Classifications plus subtiles, critères articulés, avec emboîtement, inclusion Classification, niveau opératoire 7-8 ans Est-ce que l’enfant maîtrise la réversibilité, c’est-à-dire est-il capable d’effectuer une inversion du type : Si B (F) = A (m) + A’(r) alors A (m) = B (F) - A’ (r) et alors B (F) > A (m) Comprendre que A (m) est une partie B (F), c’est comprendre que A (m) = B (F) - A’(r). C’est difficile car A (m), une fois séparé de B (F) (en acte ou en pensée), B (F) n’existe plus de façon visible, mais seulement comme classe abstraite (elle reste invariante malgré la dissociation). Pour le vérifier : épreuve de quantification de l’inclusion La quantification de l’inclusion Y-a -il plus de marguerites (A) ou plus de fleurs (B) ? Trois étapes : 1- Plus de marguerites parce qu’il n’y a que 2 roses (perte du tout quand l’enfant soustrait A (m) de B (F)) 2- Réponses justes ou fausses en fonction du nombre de marguerites (si 20 marguerites, alors plus de marguerites que de fleurs) 3- Réponse correcte dans toutes les situations (même si on dit à l’enfant : «!pourtant, il y a vraiment beaucoup de marguerites !!») Conservation numérique : la sériation Ordonner des éléments selon leurs grandeurs croissantes ou décroissantes. Matériel : 10 baguettes, de 10,6 à 16 cm avec des variations de 0,6 cm (peu visibles) Consigne : faire un escalier avec les baguettes ou les ranger de la plus petite à la plus grande. Evolution de la sériation L’enfant du stade pré-opératoire fait des sériations sur des différences perceptives. Au niveau des opérations concrètes, elles font appel à la représentation mentale De 3 à 5 ans : Échec de la sériation ; regroupement sans ordre, puis formation de couples ou de trios (grand/petit) ou petites séries de 3 ou 4… Vers 5 ans : Réussite par tâtonnements, pas de programme logique avant de commencer mais corrige ses erreurs après coup Evolution de la sériation Vers 6 ans : Réussite en utilisant une méthode systématique A ce stade, l’enfant a compris la transitivité : tout élément est à la fois plus grand que le précédent et plus petit que le suivant A<B et B<C donc A<C Du point de vue de Piaget, la construction du nombre est très progressive : Elle nécessite la mise en place des classifications, des inclusions (1 est inclus dans 1+1=2) et des sériations (1 < 2 < 3). La difficulté est d’arriver à l’abstraction car les opérations ne s’appliquent pas à des objets concrets. Les conservations physiques Conservation de la substance 3 niveaux 1. Non conservation 2. Niveau intermédiaire ; acceptation de la conservation mais non résistance aux contre-suggestions Réponses correctes vers 7-8 ans 3. Conservation acquise (réversibilité) ; 3 types d’arguments employés : - identité -inversion -compensation Les conservations physiques Conservation du poids 1. 2. ? 3. Présentation de deux boules identiques constat et affirmation de l’égalité de poids dans les deux boules ; allongement ou sectionnement de l’une des deux boules. Interrogation de l’enfant pour savoir si ce sera toujours la même chose lourd si l’on met les boules sur les plateaux. Demande de justification à l’enfant. Réponses correctes vers 8-10 ans Les conservations physiques Conservation du volume 1. 2. 3. Réponses correctes vers 10-12 ans Présentation de deux boules identiques constat et affirmation de l’égalité du volume en plongeant les boules dans l’eau. Interrogation de l’enfant pour savoir si les boules prendront la «! même chose de place! » si on les plonge dans le bassin. Demande de justification à l’enfant. Les conservations spatiales : les mesures Conservation de la longueur 1. Présentation de deux baguettes de même longueur et constat d’égalité. 2. Déplacement d’une des baguettes «! si une poupée avait à faire les deux trajets, est-ce qu’elles auraient le même chemin à parcourir ?!» 3. Réponses correctes vers 7 ans Demande de justification à l’enfant. Les conservations spatiales Conservation des surfaces Réponses correctes vers 7 ans 1. Présentation de 2 surfaces vertes (champs) où paissent des vaches. 2. Placement de maisons, soit isolées, soit accolées (jusqu’à 14). 3. Demande à l’enfant pour savoir si chaque vache aura la même quantité d’herbe à manger. Les conservations spatiales Conservation des volumes spatiaux 2x3 1 x 3 3x3 Déménager pour construire une maison ayant le même volume que la maison rose sur les îles jaunes. Le cube rose est monobloc et l’enfant dispose de 160 petits cubes de construction 2x2 5-7 ans, refus de construire sur une base plus petite. 7-9 ans, mise en relation des 3 dimensions (volume, forme, hauteur), mais pas de conservation du volume occupé. début de mesure, mais pas encore de multiplication Réussi vers 11-12 ans. La construction de l’espace Capacité de se situer, de s'orienter, de se déplacer (ou de situer, d’orienter…) dans son environnement et de concevoir les choses du monde proche et lointain. Début de la construction au niveau sensori-moteur : organisation d’un espace d’action et de déplacements (utilisation de points de repères perceptifs pour se déplacer dans des espaces familiers en passant d’un point à un autre) Ensuite reconstruction au niveau représentatif (passage d’un espace agi, vécu, à un espace représenté) : - d’abord un espace topologique ; - ensuite un espace projectif et un espace euclidien, qui se construisent en parallèle. La construction de l’espace L’espace topologique Établir des relations entre soi et des points de repères Relations de voisinage (près, loin, contre) d’ordre et de succession spatiale (devant, derrière ; dessous, dessus) d’enveloppement et d’entourage (intérieur, extérieur ; dedans, dehors), de continuité et discontinuité (formes ouvertes ou fermées) entre les objets. Jusqu’à 7 ans l’enfant comprend les notions d’espace par rapport à lui et à son propre vécu. L’égocentrisme domine (3 montagnes). La notion d’espace sera affinée plus tard avec l’intervention des distances (proche, loin…) d’abord évaluées subjectivement, puis objectivement avec la mesure. La construction de l’espace L’espace projectif (vers 7 ans) : se décentrer pour mieux percevoir l’espace Établir des relations entre des points de repères, tout en tenant compte de la position de l’observateur (épreuve des 3 montagnes) Faire la différence entre son propre point de vue et celui des autres. L’objet n’est plus considéré en lui-même mais relativement à un point de vue (capacité de décentration). Deux systèmes de références possibles : - égocentré : par rapport à moi (à ma D, à ma G, devant moi…) - exocentré (vers 8-9 ans) : par rapport à des repères externes fixes (en face de la maison ; la bibliothèque se trouve avant la salle de jeux…). L’ordre dans lequel je rencontre les magasins est inversé lorsque je vais ou que je reviens de l’école… La construction de l’espace L’espace euclidien (ou géométrique ou conçu) Appréhension de l’échelle, de la mesure, des proportions, des distances, des angles, des figures géométriques sur les plans, les maquettes. Coordination et orientation possible des objets par rapport à un système de référence extérieur stable. L’enfant accède à la mesure. Suppose la conservation des longueurs et des distances La construction de l’espace euclidien : épreuve piagétienne http://archives.tsr.ch/player/piaget-dimensions 38’- 46’40 Les tours : étapes de construction de la mesure 4-5 ans : hauteur évaluée «!à vue de nez!» ; centration sur la tour sans appréhension globale de la situation (hauteur du support) ; puis désir de mettre les tours côte à côte pour vérification ; vers 7 ans (âge de la conservation des longueurs et des distances) : début de mesure avec un segment corporel (par exemple écartement des bras pour comparer les 2 hauteurs…) puis avec un objet (ficelle par exemple, ou baguette égale à la tour) ; utilisation d’un baguette plus longue que la tour et marquage du sommet avec le doigt ; vers 10 ans : utilisation d’un repère stable (par exemple un cube) qui permet de décomposer la tour en unités de mesure. Exemples d’activités scolaires autour de la notion d’espace : Itinéraires des sorties (noter les rues, les directions) Place des élèves dans la classe (par rapport aux voisins, à des repères fixes). Le trajet école maison. Utilisation des plans, des cartes, des photographies aériennes Lire des plans à l’échelle Dessin réalisé à partir d'un point de vue Faire la maquette de la classe, le plan de la classe (sans mesures, puis avec mesures), le plan de l’école … Course d’orientation, chasse au trésor… La construction du temps Elle ressemble à celle de l’espace Pré-opératoire : intuition du temps limitée Peut sérier les événements en fonction de leur succession (avant/après) Difficulté à imaginer l’existence d’un temps commun (vouloir rattraper son grand frère en âge, voire le dépasser) Opératoire : découper les intervalles entre les événements ordonnés et les emboîter (minute-heure-jour-semaine-mois-année…) ; Fin du stade opératoire : utiliser une unité pour établir une mesure du temps. Exemples de marqueurs de temporalité en classe : éphéméride (et collage des jours sur une affiche) calendrier, train des jours, ronde des mois et des saisons Frise historique… La Logique au stade opératoire concret : inductive Passer du particulier au général, mais pas encore l’inverse (émettre des H à partir d’une théorie) Socrate est mortel Socrate est un homme Donc tous les hommes sont mortels L’enfant peut induire un principe général à partir de son expérience personnelle Cette pomme n’est pas bonne Cette pomme est rouge Donc les pommes rouges ne sont pas bonnes 3+1=4 5+1=6 Donc ajouter 1, c’est toujours aller en augmentant (ou aller au mot suivant dans la chaîne numérique) Plus besoin de tout recompter mais appliquer la règle générale suffit… Après le stade opératoire ? Le stade des opérations formelles Rappel des trois grands stades de développement cognitif pour Piaget Stade Acquisitions majeures Sensorimoteur (0-2 ans) Permanence de l’objet Pas de logique (du particulier au particulier) Préparation et mise en place des opérations concrètes (2-11/12 ans) Pensée préopératoire (accès fonction symbolique et période intuitive, 2-7) Pensée opératoire concrète (7-12) Conservations Logique des relations et des transformations sur du matériel visible, concret Ce qui a été acquis au niveau de l’action, va être effectué en pensée Raisonnement inductif (du particulier au général) Opératoire formel (11-12/16 ans) Raisonnement hypothético-déductif (du général au particulier) Logique détachée du concret Travail de pensée possible sur des objets absents ou hypothétiques Le stade formel L’enfant devient capable de raisonner sur des hypothèses, des énoncés, dégagés du concret. Le réel peut être considéré comme une partie de l’ensemble des possibles. Raisonnement de haut niveau sous-tendu par deux structurations nouvelles : - l’analyse combinatoire : envisager toutes les combinaisons possibles d’un problème ou d’une situation ex : combien de combinaisons de 6 jetons de couleurs différentes ? - la maîtrise de la double réversibilité avec le groupe INRC : I = Identité : opération directe N = Négation : réversibilité par négation R = Réciproque : réversibilité par compensation C = Corrélative = inverse de la réciproque Test du groupe INRC : l’escargot sur une planchette mobile Composition de mouvements relatifs Point de référence Table 2 systèmes de référence : planchette Escargot sur planche Planche sur table Identité : l’escargot avance pour manger la salade, (opération directe) Négation : l’escargot recule (réversibilité de I par inversion ou négation) ; pour annuler, il suffit de revenir en arrière Possibilité d’effectuer des déplacements équivalents, sans que l’escargot se déplace ! Réciproque : la planchette recule (réversibilité de I par compensation) ; peut se subsituer à N Corrélative : la planchette est avancée vers la salade ; (réversbilité de R) peut se substituer à I Ces opérations sont comprises avant l’adolescence, mais l’enfant n’arrive pas à coordonner les deux systèmes : planchette qui avance ou recule et déplacement de l’escargot (coordonner les 2 formes de réversibilité). Stade formel : logique déductive Passer du général au particulier Emettre des hypothèses à partir d’une théorie Tous les hommes sont mortels Socrate est un homme Donc Socrate est mortel Logique qui suppose une relation de type «!si … alors …!» Principe de la démarche expérimentale (si cette théorie est vraie, alors je devrais observer tel phénomène) La logique déductive exige plus d’aptitudes que la logique inductive. L’individu doit imaginer des faits ou des évènements dont il n’a jamais fait l’expérience, aptitude que l’enfant ne possède pas encore à la période des opérations concrètes Rappel Apports du constructivisme Importance de l’action : le développement provient de l’interaction entre Sujet et Objet et l’intelligence se construit peu à peu. Ordre à respecter : le développement se fait dans un certain ordre (succession de stades et intégration hiérarchique). Dans cette perspective, l’apprentissage suit le développement (inutile de «!brûler!» les étapes). Mécanismes intra-individuels sont davantage mis en avant que les mécanismes inter-individuels. Développement = dépassement de conflit cognitif intra-individuel, nouvel équilibre L’activité de l’élève joue un rôle fondamental - activité réelle (manipulations, richesse de l’environnement…) - activité mentale : traiter l’information, se la représenter, la transformer (mise en situation de réfléchir activement…) Les connaissances antérieures toute activité nouvelle s’appuie sur des savoirs ou savoir-faire antérieurs (aide ou obstacle à la compréhension), d’où importance de partir des conceptions initiales des élèves Le franchissement d’obstacles - apprendre ne consiste pas à accumuler des connaissances - apprendre consiste à franchir des obstacles grâce à la mise en place de situations didactiques appropriées (ni trop faciles, ni trop difficiles) La logique de l’élève n’est pas celle du maître l’élève n’est pas un petit adulte La place de l’erreur - ne pas la considérer comme une faute mais comme un témoin du fonctionnement cognitif du sujet - à partir de leur analyse, des inférences sont possibles quant à la logique propre de l’élève MAIS CRITIQUES - subordonner les apprentissages au développement pose problème : attentisme ! - prédominance de l’activité du sujet suivant le schéma S-O et oubli des influences sociales - sous estimation du rôle du langage La théorie de Vygotsky (1896-1934) Comme Piaget, Vygotsky s’intéresse à la construction des activités psychologiques mais pour lui, cette construction n’est pas dissociable de l’histoire et de la culture. Tout se construit par le biais d’expériences sociales - rupture avec l’idée de maturation et de conception biologisante du développement cognitif - rupture avec le béhaviorisme qui ne s’intéresse qu’aux comportements observables. Nature sociale des processus mentaux supérieurs («!ou comment Vygotsky voit-il les choses!») Tout apprentissage nécessite des outils. Toute activité humaine nécessite d’être médiatisée (au sens d’intermédiaire), c’est-à-dire qu’elle utilise des outils socialement élaborés (système de signes ou outils techniques capables d’agir sur le monde et de le décrire). Des outils matériels Objets matériels fabriqués par les humains pour faciliter le travail, produits culturels. Ils agissent sur le monde, transforment l’environnement, mais en même temps transforment l’activité elle-même. Caractéristiques d’un outil : - élaboration artificielle ; - susceptible d’être améliorée ; - modifiant le travail humain ; - modifiant l’objet sur lequel il s’applique. Des outils mentaux, instruments psychologiques Comme pour l’activité physique, l’activité mentale est médiatisée par des outils psychiques. Ces instruments psychologiques sont des élaborations sociales, artificielles et symboliques : Exemple : le langage (modifie le travail mental), les signes algébriques, les schémas, les graphiques, les cartes, les œuvres d’art… Ces systèmes de signes (liés à une culture particulière) ne sont pas donnés à l’enfant à la naissance et il ne les acquiert pas tout seul : il doit se les approprier, dans un contexte d’interaction sociale. Dit autrement : L’action de l’homme sur le milieu physique, extérieur, est médiatisée par des outils. Ces outils modifient la façon dont le travail se déroule. L’activité psychique, intérieure, est médiatisée par des instruments psychologiques, sociaux, fruits de l’histoire de l’humanité. Ces outils psychiques qui agissent non plus sur des objets physiques mais sur des représentations, modifient le travail mental, individuel (mais agissent également en interindividuels car ce sont aussi des outils de communication). Besoin des autres pour la transmission des outils et pour progresser Pour apprendre à se servir des outils, s’approprier les systèmes de signes (les instruments psychologiques), il est nécessaire de côtoyer des personnes plus expérimentées (au cours d’échanges asymétriques). D’où l’idée importante que les interactions avec des personnes expertes vont permettre aux novices de progresser. Conséquence pour l’éducation et la pratique pédagogique : «!Le seul bon enseignement est celui qui précède le développement!» Appropriation des systèmes de signes, de l’inter à l’intra-psychique Exemple de l’intériorisation du langage enfantin. 1- Première fonction du langage : communication et échange avec les personnes de l’entourage. Interpsychique 2- Transformation de ce langage en langage égocentrique (sous forme privée, monologue) : il permet d’organiser l’action, de la programmer, de réfléchir à des stratégies de résolution de tâche. C’est un langage pour soi, en cours d’intériorisation, mais possédant encore une expression extérieure. Réplication intrapersonnelle de modèles interpersonnels. 3- Étape d’intériorisation : les structures langagières assimilées par l’enfant deviennent des structures fondamentales de la pensée. Le langage égocentrique semble disparaître car il y a de moins en moins de manifestations externes. Intrapsychique. L’analyse de monologues permet de mettre en évidence des transformations progressives sur les plans logique (suppression des sujets), phonologiques (abréviations, élisions de phonèmes), syntaxique (désorganisation), sémantique (prédominance du sens sur la signification conventionnelle). Le langage intérieur, silencieux, n’est donc pas une simple copie du langage oralisé. S’il détermine le développement de la pensée, il fluctue entre parole et pensée. Le langage égocentrique : c’est un langage intérieur accessible à l’observation directe et à l’expérimentation et une étape vers le langage intérieur. «!Chaque fonction psychique supérieure apparaît deux fois au cours du développement de l’enfant : d’abord comme activité collective, sociale et donc comme fonction interpsychique, puis la deuxième fois comme activité individuelle, comme propriété intérieure de la pensée de l’enfant, comme fonction intrapsychique!» Apprendre par et avec l’autre Deux notions clés : 1. Zone Proximale de Développement (espace potentiel de progrès), proposée par Vygotsky Deux aspects pour caractériser un enfant : - son niveau de développement actuel, pouvant être mesuré par des tests (renvoie à l’idée de maturation) ; - son niveau de développement potentiel, correspondant à ce qu’il est capable de faire avec l’aide d’un tiers et qu’il sera capable de faire seul par la suite. Par des stimulations sociales, on peut accélérer le développement psychologique. 2. Tutelle ou étayage (proposée par Bruner) 1- enrôlement : éveil de l’intérêt de l’enfant pour la tâche 2- réduction des degrés difficile pour l’enfant de liberté : simplifier la tâche trop 3- maintien de l’orientation : vers le but final, résistant aux sollicitations extérieures 4- mise en valeur des points caractéristiques de la tâche pertinents : signaler les principales 5- contrôle de la frustration : aider lors des échecs, encourager 6- démonstration : montrer comment faire sans donner la solution, utilisation de l’imitation Cette grille peut être utilisée pour analyser les interactions didactiques dans les situations d’enseignement. On y retrouve l’idée de !ZPD et !l’illustration du passage d’une activité co-gérée, interindividuelle vers une activité intraindividuelle. Approche psychosociale du développement Le conflit socio-cognitif Combinaison de l’apport piagétien et de la théorie de Vygotsky Les interactions sociales peuvent entraîner des réorganisations cognitives et donc être à la source du développement Passage du schéma Sujet-Objet à S-O-Environnement social Dans les situations favorisant l’émergence de CSC!: - Interaction sociale structurante: suscite une activité cognitive afin d’arriver à un nouvel équilibre interne - Double déséquilibre : • Interindividuel entre les partenaires qui s’opposent sur leurs réponses • Intraindividuel qui va inciter le sujet à douter de sa propre réponse et inviter à une remise en cause personnelle Tâche à effectuer à plusieurs : Résoudre un problème Résumer un texte Réaliser une expérience Les conflits cognitif et socio-cognitif Élève A Élève B Structure de connaissances Structure de connaissances Conflit cognitif Résistance Assimilation Conflit socio-cognitif Accommodation Assimilation Accommodation Nouvelle struct. de C. Les apports de Piaget sont conservés : - construction par déséquilibre ; - notion de conflit cognitif ; - rôle des obstacles Nouvelle struct. de C. Facteurs influents réputé efficace car : décentration alternative enjeu social D’après N. Deschryver, 2006 degré d’asymétrie de la relation degré d’intensité de l’interaction climat socio-affectif pré-requis cognitifs et sociaux types de tâches Illustration situation conflit sociocognitif (Perret-Clermont, 1996) Cadre théorique : effet de l’interaction sur le développement opératoire à travers la notion de conservation Expérimentation Sujets : 100 enfants, de 5;6 ans à 7;5 ans Matériel : 3 verres identiques A, A’ et A’’, un verre C plus large et plus bas, un verre D plus mince et plus haut, une bouteille opaque avec du sirop. Pré-test individuel (T1) Un verre A pour l’enfant, un verre A’ pour l’expérimentateur. Versement du sirop par l’enfant dans les deux verres et constat d’égalité. Versement de A dans C et comparaison A’ et C «!Est-ce qu’on a la même chose pour boire ?!» ; «!Si on reverse C dans A, qu’est-ce qui va se passer ?!» L’action effective est produite et on repose les mêmes types de questions. À la fin, l’expérimentateur teste le jugement de l’enfant en formulant une contre suggestion. Plusieurs catégories d’enfants : - non conservants : dès que le liquide est transvasé, alors inégalité ; - intermédiaires : oscillations des réponses ; - conservants, résistent à la contre suggestion : * identité (ni enlevé, ni ajouté) ; * réversibilité (si on remet dans l’autre verre, ça sera pareil) ; * compensation (c’est plus haut, mais c’est plus mince). Entraînement (2 à 3 semaines après T1) Constitution de groupes de 3 enfants : 2 conservants avec 1 verre A et 1 verre D, 1 non conservant ou intermédiaire avec une bouteille opaque qui doit servir les 2 autres. Quand les 2 conservants seront contents, le 3ème recevra du sirop en A’ et alors ils pourront boire. Niveaux en T2 9 NC en T1 sont devenus Inter en T2 Conditions expérimentales NC en T1 Inter en T1 Condition contrôle NC en T1 Inter en T1 Non conserv. 11 9 Inter 9 2 1 1 Conservant 8 7 0 1 totaux 28 9 10 12 % 60 (17/28) 77 10 50 De nombreux progrès entre T1 et T2 dans le groupe expérimental. Les progrès sont identiques quelles que soient les interactions F/F, F/G ou G/G. Un post-test différé (1 mois) indique que les progrès sont stables. Les arguments employés par les élèves sont différents de ceux de leurs partenaires, ce n’est pas une simple imitation, il y a eu restructuration cognitive. Quelques limites Ca marche seulement si les enfants perçoivent l’incompatibilité entre des réponses différentes Ca marche si les échanges verbaux sont suffisants Dans les démonstrations, les épreuves utilisées sont peu représentatives de la variété des acquisitions des élèves Principes importants : Constituer les groupes avec soin (connaissance du niveau de chacun) Proposer une tâche qui ne soit réalisable qu’en groupe. S’assurer que l’élève possède les habiletés sociales indispensables à ce genre de situation, sinon, lui apprendre à coopérer. Une situation particulière de CSC : le marquage social (Doise, 1990) Définition : Toute situation socio-cognitive où une correspondance existe entre des réponses découlant de régulations sociales et des réponses découlant de son développement cognitif Face à une tâche, le sujet peut disposer de deux types de réponses : - une provenant de son niveau de développement cognitif actuel - une de ses connaissances liées à ses expériences sociales. Le conflit entre ces réponses peut induire des progrès dans le raisonnement cognitif du sujet Exemple de marquage social (Doise, Dionnet & Mugny, 1978). Situation expérimentale sur la conservation de la longueur : Reconnaître que deux bracelets sont de longueurs différentes, quelle que soit la configuration de présentation (enfants de 5-6 ans, non conservants). Le sujet (petit) est face à un expérimentateur (plus grand). Condition expérimentale : il est convenu que le bracelet le plus grand revient à l’expérimentateur Dans cette situation, il y a une correspondance entre la norme sociale (différence adulte/enfant) et la conservation des longueurs. Condition contrôle : les bracelets sont à attribuer à deux cylindres de carton de diamètre différents. Résultats : davantage de réponses correctes chez les enfants de la condition expérimentale (marquage social) que chez ceux de la condition contrôle. Conclusion : Action structurante de la signification sociale des tâches. Insertion sociale, comparaison et performances cognitives (Monteil, 89) Des élèves de collège sont répartis en groupes de 8 et assistent à un cours qui est suivi d’une évaluation individuelle. Avant cela, ils ont passé une épreuve leurre (même contenu que le cours), permettant d’attribuer au hasard et publiquement le statut de bon ou faible élève (facteur : statut attribué) dans tous les groupes. Les groupes se différencient ensuite sur un autre facteur dit d’insertion sociale comportant deux modalités de position sociale : anonymat ou visibilité. Si anonymat, personne n’est interrogé pendant le cours, si visibilité, les élèves seront interrogés. Les statuts sont rendus plus ou moins visibles, mais personne ne sera en fait interrogé ! Interrogation individuelle, à la fin des cours, sur le contenu dispensé. Les élèves «!statut échec!» obtiennent de bons résultats quand ils sont sûrs de ne pas être interrogés, mais chutent lorsqu’ils craignent l’interrogation publique. C’est l’inverse pour les élèves «!statut réussite!». Ces effets sont liés au prestige socioculturel des matières : les plus marqués en mathématiques, les moins marqués en éducation manuelle et technique. Représentation sociale des disciplines scolaires : exemple du dessin Élèves de 11-12 ans : Figure complexe à mémoriser puis à reproduire. À la moitié des élèves, épreuve présentée pour évaluer le niveau en géométrie, à l’autre moitié les compétences en dessin. Dans chaque groupe, élèves qualifiés «!bons!» (bonnes notes) ou faibles "bons" élèves p e r m f o élèves "faibles" 20 o y 15 r e m n 10 a n n e c s 5 e s 0 géométrie Figure à mémoriser (exemple fictif) types de tâche dessin Rôle de la valeur perçue des tâches scolaires sur les performances (d’après Monteil & Huguet, 2002) Conclusion : On ne peut expliquer les performances des élèves uniquement à partir de leurs capacités personnelles L’expression de ces capacités dépend aussi des phénomènes de comparaisons sociales (redoutées ou souhaitées) qui peuvent avoir des effets activateurs ou inhibiteurs. Le prestige social des contenus d’apprentissage joue également un rôle Problème absurde et effets de contrat (l’âge du capitaine) À l’école, les élèves pensent que tout problème posé par l’enseignant doit avoir une solution. Et que cette solution est connue de ce dernier En CE2, problème absurde à résoudre (période d’apprentissage des problèmes multiplicatifs (Are, 1988) «!Dans une salle de classe, il y a 8 tables et 4 fenêtres. Quel est l’âge de la maîtresse ?!» 10% des élèves disent qu’il n’y a pas de solution, les autres en trouvent une (x) Si on leur dit que le problème a été formulé par un enfant, la majorité reconnaît qu’il est insoluble L’interprétation des situations proposées et les hypothèses sur les attentes supposées de l’autre guident aussi les conduites La compréhension de la demande sociale précède la compréhension des procédés cognitifs nécessaires à la résolution du problème Conclusion sur les 2 approches Approche constructiviste : une lecture binaire S - O Etudier les processus strictement cognitifs. Approche socio-constructiviste : une lecture ternaire S-O-Alter Intégrer les aspects sociaux : processus socio-cognitifs 2 approches complémentaires qui traitent d’un même objet, la cognition, avec un angle de vue différent Apprentissage par et avec l’autre (enseigner pour apprendre, 3’13) : http://www.curiosphere.tv/video-documentaire/1-pedagogie/104801-reportageenseigner-pour-apprendre Deux approches différentes du développement cognitif (d’après M. Grangeat, 1998). PIAGET VYGOTSKY Importance du dialogue avec les objets et de la Importance des interactions sociales et de la relation découverte par l'expérience personnelle d'aide Conception biologique de l'apprentissage ; de l'individuel Conception sociale de l'apprentissage ; du social à au social l'individuel Apprentissage par décentration progressive à partir de Apprentissage par intériorisation progressive de l'action, l'égocentrisme enfantin grâce au langage intérieur Pour qu'il y ait apprentissage, il faut qu'il y ait eu Apprentissage permet une anticipation du développement développement. L'apprentissage doit respecter le stade de (Zone Proximale de Développement) développement. Le système cognitif évolue par la réorganisation de Chaque fonction psychique supérieure apparaît deux fois schèmes au sein de nouvelles structures au cours du développement : de l'inter à l'intra psychique. Scepticisme vis-à-vis de la pédagogie : c'est l'action qui Importance décisive de la médiation. Le pédagogue peut prime ; rien ne sert de trop expliquer, c'est l'enfant qui aider l'enfant dans son développement grâce à doit expérimenter. Primat de l'action. l'apprentissage. Rôle de l'adulte : proposer à l'élève des situations riches, Rôle de l'adulte : travailler avec l'élève autour de la ZPD, lui permettant de faire ses propres expériences et car ce qu'il est capable de faire avec l'adulte à ce moment- favorables à l’émergence de conflits là, par la suite il sera capable de le faire seul Conception utile pour analyser les erreurs des élèves et Conception utile pour construire des dispositifs concevoir des remédiations didactiques originaux (Conflit Socio Cognitif) Constructivisme Socioconstructivisme L'enfant se construit par lui-même L'enfant se construit avec l'aide des autres Conclusion sur le développement de l’enfant Au moment où il est prêt à quitter l’école primaire, l’enfant devenu un préadolescent (terme qui n’existait pas au temps de Piaget !), devient capable de prendre en compte le point de vue des autres Il commence à pouvoir réfléchir et prendre conscience de son propre fonctionnement psychologique ainsi que de celui d’autrui. Sa pensée va le conduire au raisonnement abstrait et à affronter les bouleversements de l’adolescence. Exemple de Q CM DR SHS M1 Psychologie du développement Le format de l’examen est un questionnaire à choix multiples composé de 30 items et de 2 items bonus. Pour chaque question, une, plusieurs, aucune ou toutes les réponses peuvent être exactes. Les points pour chaque question seront attribués seulement si toutes les réponses justes sont cochées en l’absence de toute réponse erronée. Il n’y a pas de point négatif. Question 1. (Le ou ) les facteurs qui permettent le développement sont : A. B. C. D. E. une horloge biologique une horloge sociale un environnement stimulant un facteur génétique aucun des 4 Question 2. Un chercheur qui compare les performances d’un seul groupe d’enfants, testés à différents âges, à l’aide d’un test de vocabulaire fait : A. B. C. une étude transversale une étude horizontale une étude longitudinale Question 3. Les méthodes récentes d’étude des nourrissons peuvent utiliser, en tant qu’indicateur(s) des capacités cognitives des bébés : A. B. C. D. le langage (réponse verbale) le rythme cardiaque les chocs électriques le temps de regard Question 4. Dans le conditionnement classique (répondant) mis en évidence par Pavlov : A. B. C. D. la réponse du sujet fait en général partie de son répertoire de réflexes ou de comportements déjà existants la réponse du sujet consiste en l’établissement de comportements en partie ou totalement nouveaux la répétition est indispensable la contiguité temporelle entre le stimulus inconditionnel et le stimulus conditionnel n’est pas nécessaire