3 mais du fruit de l'arbre qui est au milieu
du jardin, Elohim a dit: ‹Vous n'en
mangerez pas et vous n'y toucherez pas
afin que vous ne mourriez pas.› »
Il y a toutefois une exception, c’est l’arbre du milieu du jardin. Les humains n’en mangeront pas et n’y toucheront pas
sous peine de mourir.
Le « fruit » est bien un fruit indéterminé. Ce n’est pas une pomme. La tradition en fait une pomme pour pouvoir le
représenter d’après les fruits connus et réels, et le choix de la pomme est dû au fait que « fruit », en latin, se dit
« pomus », même si ce n’est pas le terme employé dans la traduction latine de la Bible.
4 Le serpent dit à la femme: «Vous ne
mourrez pas, Le serpent joue peut-être sur l'ambiguïté qui réside dans l’expression « tu mourras (Genèse 2, 17) » ou « afin que vous ne
mourriez pas (3, 3) ». En effet, cette expression ne veut pas forcément dire que dès que l’on mange de ce fruit, on en
meurt. La preuve en est que l’homme et la femme le font et qu’ils ne meurent pas. Effectivement, ce n’est pas ça qui va
les faire mourir, même si c’est ça qui va les rendre sensibles, « affectables » par la mort.
Ainsi, l’expression signifie « tu deviendras mortel », ou « afin que vous ne deveniez pas des mortels ».
Le serpent lève l’ambiguïté, il précise ce que Dieu avait laissé vague : non, vous ne mourrez pas de manger de ce fruit.
Autant Dieu n’a pas tout dit ou a laissé le couple primordial dans l’ignorance (certainement pour son bien, pour le
préserver), autant le serpent non plus n’a pas tout dit, puisqu’il aurait dû préciser : Dieu n’a pas eu tort de vous dire ça,
puisqu’en mangeant de ce fruit, ok, vous n’allez pas mourir tout de suite, mais vous deviendrez vulnérables et vous ne
saurez plus vous préserver de la mort.
Le serpent manque d’honnêteté, et ses paroles provoquent un doute dans le cœur des humains : Elohim nous dit-il tout ?
Même si le serpent ne ment pas, il se permet de procéder de la même façon que Elohim, en ne disant pas tout.
5 mais Elohim sait que le jour où vous en
mangerez, vos yeux s'ouvriront et vous
serez comme des dieux connaissant le
bon et le mauvais.»
Le serpent précise encore plus ce que Elohim voulait dire. On remarque donc qu’il jouait bien à jeu pour savoir si le
couple primordial était en pleine connaissance de cause. Il savait les effets de cet arbre lorsque l’on mange de son fruit et
que Elohim n’avait pas dit aux humains.
Nous avons la confirmation que le fruit n’est pas mortel ou mortifère en soi, mais qu’il a simplement pour effet d’ouvrir
les yeux. Est-ce cela qui nous rend mortel ?
Dieu ne redoute pas d’avoir des concurrents. C’est de facto et par principe impossible. Si les humains deviennent comme
des dieux, cela signifie peut-être qu’ils seront comme les dieux des autres nations, des idoles, à qui l’on rend un culte ou
que l’on vénère.
La connaissance du bon et du mauvais, ce n’est pas l’immortalité ou la mortalité. Est-ce que Elohim n’avait pas prévu de
donner aux humains l’esprit de distinction ? Cela fait-il des humains des sur-humains dangereux ? Non. A nos yeux, les
humains ne seraient pas humains sans esprit de distinction, donc le couple primordial, avant de manger de ce fruit, n’était
humain.
Le fait de manger de ce fruit est un progrès pour l’humanité.
Pourquoi Elohim redoute-t-il que les humains sachent ce qui est bien et ce qui est mal ? Peut-être parce que c’est par là
qu’ils apprendront à se diviser, à se juger, et nous savons combien les divisions et les jugements humains sont parfois
mortifères. Peut-être que Elohim voulait garder pour lui seul la prérogative du jugement.
Toutefois, cela ne fera pas des humains l’égal de Elohim, mais simplement des entités sources de conflits, capables de
violence.
6 La femme vit que l'arbre était bon à
manger, séduisant à regarder, désirable Le fruit n’a donc que des bons côtés. Il est hautement désirable, il n’est pas nuisible. La femme ne fait que le constater :
« la femme vit » et non pas « la femme crut. »