Journées de réflexion organisées par l’association A Double Sens les 2 et 3 juillet 2010
à la Maison des Métallos en partenariat avec la Maison des Métallos et Arcadi
Actes réalisés par Sarah Behar, Lucie Combes et Pauline David de l’association
A Double Sens avec le soutien de la Fondation Réunica.
Arts participatifs, partageons l’état de l’art !
C’est dans un esprit de dialogue et de transmission
que la Fondation Réunica soutient les actes des
Rencontres A°Double Sens de juillet 2010. Elle souhaite
contribuer à la mise en visibilité du phénomène des
Créations partagées. Elle prolonge ainsi son engagement
financier sur nombre de créations dans le cadre de l’axe
« Partager l’art, transformer la société » initié par la
Fondation de France.
Trop peu d’entre nous le savent ! Loin de la « culture de
masse », des artistes professionnels s’impliquent et
impliquent des personnes de 7 à 77 ans - et bien plus ! -
touchées par des difficultés de tout ordre, parfois très
éloignées du monde de la culture. Ils recueillent leur
histoire, leur intime, leur imaginaire. Ils les placent au
cœur de processus de créations artistiques qui revêtent
des formes variées : théâtre, cinéma, danse ou
concert, lecture, défilé de mode, peinture, chant.
La Fondation Réunica s’intéresse particulièrement à ces
projets de créations partagées car ils sont porteurs de
mieux-être, voire de transformation : l’un y gagne en
autonomie, l’autre en confiance. Ces arts stimulent des
potentiels insoupçonnés, font jaillir ce qui rassemble,
élargissent le champ des possibles. Ils sont à même de
« réveiller le désir » de ceux chez qui la force de vie s’est
parfois évanouie.
Fertiles et généreux, ils ouvrent les portes de la
rencontre, de la transmission, du non-jugement, du vivre
ensemble et aussi celles de la Culture, cet immense
patrimoine dont beaucoup d’entre nous se sentent encore
exclus.
Quels sont les facteurs de réussite ? Que nous disent ces
expériences ? Comment sont-elles reçues par le public ?
C’est tout ce savoir accumulé au fil d’aventures
éminemment humaines que la Fondation Réunica a à
cœur de voir partagé et enrichi.
Puissent ces rencontres animées par Florence Castera,
spécialiste du sujet, y avoir contribué et ces actes en
conserver la trace !
La Fondation Réunica espère ainsi sensibiliser de
nombreux acteurs culturels et sociaux (artistes,
institutions, intervenants…) et les encourager à explorer
cette voie.
En soutenant des projets participatifs qui s’appuient sur
une pratique culturelle et artistique à destination des
personnes fragilisées, le mécénat de la Fondation Réunica
rappelle le droit au beau, à la dignité et à l’excellence
pour tous avec cette conviction sans cesse renforcée :
« Faire du bien à l’esprit, ça fait du bien à la vie ! »
Éliane Hervé-Bazin
Déléguée générale de la Fondation Réunica
Sommaire :
Introduction générale ................................................................................. 5
QUELLES IMPLICATIONS ESTHÉTIQUES ? .......................................................... 9
I. Un positionnement d’artistes :
1. Des parcours hétéroclites
2. Un enrichissement de la pratique artistique
3. Un positionnement artistique et personnel
II. Un travail à part :
1. Faire "avec" ce qu’apportent les "non-professionnels"
2. Donner de la valeur
III. Processus vs œuvre :
1. Quel rendu ?
2. Quels publics ?
VERS UNE TRANSFORMATION DES MODES DE PRODUCTION ARTISTIQUES ET
CULTURELS ? ........................................................................................... 20
I. La question du partenariat ou comment travailler ensemble ?
1. Parler la même langue
2. Partager les mêmes objectifs ?
II. L’économie de ces projets
1. Des projets transversaux
2. Des projets risqués et longs
3. La nécessité de trouver des financeurs pluriels et pérennes
III. Face à leurs spécificités, quels dispositifs sont à réinventer pour valoriser et mettre en
œuvre ces projets ?
1. La médiation
2. La mutualisation des expériences, les réseaux
3. Des nouvelles formes de diffusion et de médiatisation
4
PROJETS PARTICIPATIFS : UNE RÉPONSE Á DES ENJEUX SOCIO-ÉCONOMIQUES ? ..... 29
I. Contre une segmentation des personnes et des compétences
1. Provoquer des rencontres, faire bouger les lignes de la représentation
2. Mettre en complémentarité, faire bouger les lignes dans le travail
3. Révéler des compétences
II. Une préparation à la participation citoyenne ?
1. Donner les clés pour plus d’implication citoyenne
2. Préparer à la gestion participative des biens communs ?
ET APRÈS ?
..............................................................................................38
I. Des impacts qualitatifs très forts, à la fois individuels et collectifs
1. Reconstruire des vies
2. Mieux vivre ensemble
3. Participer à la construction d’un projet de société plus large
II. Les limites de l’évaluation des projets
1. De l’urgence d’élaborer des critères de référence pertinents
2. Médiatisation et instrumentalisation
3. Les effets psychologiques sur les participants : un risque à prendre ?
Conclusion gérale .................................................................................. 45
Bibliographie ............................................................................................46
Liste non exhaustive de réseaux et structures de mutualisation...........................47
Remerciements.........................................................................................48
Introduction générale
Pourquoi réfléchir aux arts participatifs et
interactifs ?
L'introduction des nouvelles technologies dans notre quotidien a
transformé notre rapport au monde et à la création. Avec Internet,
l'interactivité est donnée comme essentielle en tant qu'elle permet
l'expression de tous. Apparaît alors le paradoxe d'une société dont les
membres sont actifs dans leur rapport aux nouvelles technologies alors
qu’ils sont souvent maintenus dans un rôle de simples récepteurs dans
les lieux culturels « traditionnels ». De nouveaux processus artistiques
apparaissent néanmoins l’artiste n’est plus seul créateur et il
s’investit dans des projets sociétaux. Parallèlement, de nouvelles
économies et de nouveaux modes d’organisation se mettent en place qui
vont vers plus de mutualisation et une plus forte collaboration entre
différents secteurs d’activités.
Il y a un enjeu crucial pour les années à venir : cette implication
croissante de tout un chacun dans les processus créatifs et les ponts
construits entre acteurs économiques, sociaux et culturels ne sont-ils
pas les marques de profondes mutations futures dans nos sociétés ? La
prise en compte de ce que les arts participatifs et interactifs
représentent en termes "d'émancipation" apparaît nécessaire et doit
être encouragée. Ainsi paraît-il opportun d'ouvrir le débat sur les
questions "d'interaction" et de "participation" sous l'angle du public, dans
les différents champs de création actuels : quels sont les enjeux de la
participation des publics à la création ? quelle vision de notre société
ces pratiques portent-elles ?
Pourquoi des Rencontres ?
Nous souhaitions valoriser des initiatives souvent isolées et contribuer à
mettre en relation les professionnels des différents secteurs. Beaucoup
d’entre eux cherchent à enrichir leur pratique et ne disposent pas
toujours de temps de réflexion et d’échange sur celle-ci. Des rencontres
étaient l’occasion d’amener les différents acteurs des projets
participatifs et interactifs à s’interroger sur leur travail, au-delà du
simple témoignage. Elles ont été conçues autour de problématiques et
invitaient les participants à réfléchir sur les enjeux globaux liés à ces
pratiques.
Comment se sont-elles déroulées ?
Nous avons pensé ces Rencontres comme un moment d’échange. C’est
pourquoi nous avons souhaité que la réflexion ne soit pas uniquement
destinée aux professionnels. Un cycle de rencontres-spectacles a ainsi
été organisé en amont des Rencontres afin que les publics et les
participants formulent leurs impressions et questionnements sur
l’expérience participative ou interactive vécue.
1 / 48 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !