Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. 03 Globules rouges et fer Globules rouges et fer 03-01 Le linézolide induit des anémies sidéroblastiques réversibles C. Willekens*1 , F. Dumezy2 , T. Boyer2 , A. Renneville2 , E. Boyle1 , C. Berthon1 , L. Mehiaoui2 , B. Quesnel1 , C. Preudhomme2 des taux élevés mais de manière réversible et transitoire, dans des délais similaires à ceux antérieurement décrits avec le chloramphénicol, chez environ 15 % des patients. Ces données doivent alerter le clinicien pour éviter l’éventuel diagnostic erroné d’anémie réfractaire avec sidéroblastes en couronnes. 1 Maladie du sang, Hôpital Claude Huriez, Lille ; 2 Institut d’hématologie-transfusion, centre de biologie-pathologie, Lille Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. Le linézolide est associé à une toxicité hématologique fréquente, en particulier thrombopénie et anémie. Cet antibiotique induit également une toxicité mitochondriale en inhibant l’association des ribosomes mitochondriaux. Les anémies sidéroblastiques sont caractérisées par une accumulation de fer dans les mitochondries des érythroblastes. De rares cas d’anémies sidéroblastiques acquises sous linézolide ont été rapportés. Nous avons analysé rétrospectivement les frottis médullaires réalisés chez les patients traités par linézolide au cours de l’année 2011 dans notre centre. Patients et méthodes 921 patients ont été traités par linézolide pendant l’année 2011 au centre hospitalier universitaire de Lille. Soixantetreize de ces patients avaient au moins 1 fois bénéficié d’une ponction médullaire dans les 3 mois suivant le traitement par linézolide (soit 94 frottis médullaires). Après exclusion des patients aux frottis ininterprétables, 79 frottis médullaires (correspondant à 66 patients) ont été analysés après coloration de Perls. doi:10.1684/hma.2013.0770 Résultats Dix patients (15,1 % des patients) présentaient un taux de sidéroblastes en couronne > 15 % (médiane du taux de sidéroblastes : 52 %). L’âge médian de ces patients était de 63 ans (26 à 78) et 2 patients avaient un antécédent de leucémie aiguë myéloïde. Neuf patients sur 10 présentaient une anémie (taux d’hémoglobine médian : 9,3 g/dL) et 7 étaient thrombopéniques (taux de plaquettes médian : 56 × 109 /L). Aucune neutropénie n’était retrouvée. Une dysérythropoïèse était rapportée dans 6 cas sur 10. Le délai médian entre le début du traitement et la ponction médullaire était de 13 jours (8 à 29) et le délai médian entre la dernière prise médicamenteuse et la ponction était de 1 jour (0 à 15). Des frottis médullaires étaient disponibles avant traitement chez 4 patients et à distance du traitement chez 2 patients. Ces frottis médullaires ne retrouvaient pas de sidéroblaste en couronne. Le caryotype médullaire lorsqu’il a été effectué (3/10 cas) était normal. Une recherche de mutation du gène SF3B1, fréquemment muté en cas d’anémie réfractaire avec sidéroblastes en couronne, a pu être réalisée chez 4 patients et s’est avérée négative. Conclusion Nous rapportons dans cette étude rétrospective que le linézolide induit la formation de sidéroblastes en couronne à Hématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 03-02 Diagnostic des pathologies de la membrane érythrocytaire sur un ektacytomètre de nouvelle génération (LoRRca MaxSis) : l’expérience de l’Hôpital Robert Debré, Paris T. Pascreau1 , J. Galimand1 , O. Fenneteau1 , E. Lainey1 , M. Hardeman2 , S. Hendriks2 , T. Cynober1 , L. Da Costa*1 1 Service d’hématologie biologique, AP-HP, Hôpital Robert Debré, Paris ; 2 Département de Physiologie, Academic Medical Center, Amsterdam, Pays-Bas Les pathologies de la membrane érythrocytaire dont la sphérocytose héréditaire (SH), l’elliptocytose héréditaire (EH) incluant sa forme sévère ou pyropoïkilocytose (HPP), l’ovalocytose Mélanésienne (SAO) et la stomatocytose héréditaire (DHSt) sont classiquement responsables d’anémie hémolytique (AH). Leurs diagnostics reposent avant tout sur un examen minutieux des frottis sanguins à la recherche d’anomalies morphologiques des globules rouges. L’étude de la fluorescence des hématies marquées à l’éosine-5’Maléimide (EMA) en cytométrie de flux (CMF) est une aide capitale au diagnostic de la sphérocytose héréditaire mais est en défaut pour le diagnostic des autres pathologies de la membrane érythrocytaire et quelques cas de SH peuvent passer inaperçus en CMF. La technique de référence reste la mesure de la déformabilité des globules rouges soumis à des forces de cisaillements et à un gradient osmolaire ou ektacytométrie (EKTA). Nous rapportons ici les pathologies de la membrane érythrocytaire diagnostiquées dans le service d’hématologie biologique de l’Hôpital R. Debré, Paris sur le LoRRca MaxSis depuis février 2012 et en cytométrie de flux depuis 2008. Résultats 233 patients de la naissance à l’âge adulte (36 nouveau-nés, 33 < 6 mois, 7 < 1 an, 157 > 1 an-79 ans) en comparaison de 528 témoins ont été étudiés depuis 2008, et parmi eux 108 (55 de sexe féminin, 53 de sexe masculin) ont bénéficié d’une étude couplée EMA+EKTA. 63/233 cas de SH ont pu être diagnostiqués et parmi eux 59/63 (94 %) avaient un EMA > 21 %. Les 4 cas confirmés de SH avec un EMA < 21 % avaient une baisse de l’intensité de fluorescence respectivement à 10, 17, 19 et 20 %. Les 108 patients étudiés à la fois en CMF et en ektacytométrie ont été comparés à 108 témoins appariés pour l’âge. Nous avons pu établir des moyennes, minimum, maximum, coefficient de variation et écarts types pour les populations témoins étudiés et pour l’ensemble des points remarquables de la courbe ektacyto- 15 Globules rouges et fer Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. métrique : point Omin , DImax et point Hyper ou O’. La courbe ektacytométrique était normale dans 35/108 cas (32 %). 29/108 cas (27 % des cas étudiés) ont été diagnostiqués atteints d’une SH avec un seul cas discordant EKTA/EMA et 2 cas avec une perte de fluorescence à l’EMA situé dans la zone d’incertitude comprise entre 16 et 21 %. 90 % des SH diagnostiquées avaient un EMA et EKTA en faveur d’une SH. 27/108 cas (25 % des cas étudiés) ont été diagnostiqués atteints d’une EH, 1 cas de SAO, 5 cas de DHSt, 2 cas de CDA, 1 cas de pyknocytose, 3 cas d’AH immune, 2 cas suspects d’hémoglobine instable, 4 cas d’hémoglobinopathies non associées à une pathologie de membrane. Tous avaient un test à l’EMA négatif. Une hémoglobinopathie chez 7 patients et/ou une carence martiale chez 6 patients étaient associées à la pathologie de la membrane érythrocytaire identifiée. Conclusion Le test à l’EMA reste très performant pour le diagnostic de la sphérocytose héréditaire. En revanche, il a été « défaillant » à 4 occasions sur les 63 cas de SH avérés et il ne permet pas le diagnostic de certitude des autres pathologies de la membrane érythrocytaire. L’ektacytomètre reste donc l’examen de référence. Nous rapportons ici les premiers résultats de l’ektacytomètre de nouvelle génération, LoRRca MaxSis pour le diagnostic des pathologies de la membrane érythrocytaire dans notre pratique quotidienne. Cet automate a rempli toutes nos attentes et a permis de diagnostiquer seul ou en association avec d’autres examens biologiques 62 pathologies de la membrane érythrocytaire depuis février 2012 à l’Hôpital R. Debré. 03-03 Rôle majeur du gène PIEZO1 codant un nouveau mécanorécepteur dans la stomatocytose héréditaire à cellules déshydratées J. Albuisson1 , H. Louis-Dit-Picard2 , M. Fénéant-Thibault3 , J. Delaunay4 , G. Tertian5 , J.P. de Jaureguiberry6 , P.Y. Syfuss7 , L. Garçon8 , F. Toutain9 , P.S. Rohrlich10 , X. Jeunemaitre11 , V. Picard*12 1 Département de génétique, AP-HP, HEGP, Inserm UMRS 970, université Paris Descartes, Paris ; 2 Département de génétique, Inserm UMR-970, Parcc, université Paris Descartes, Paris ; 3 Service de biochimie, AP-HP, Hôpital Bicêtre, GH Paris Sud, Le Kremlin Bicêtre ; 4 Inserm U 779, Inserm, Le Kremlin Bicêtre ; 5 Service d’hématologie et Immunologie, AP-HP, CHU Bicêtre, Université Paris Sud, Le Kremlin Bicêtre ; 6 Service de médecine interne, HIA Sainte-Anne, Toulon ; 7 Service de médecine interne, centre Hospitalier, Troyes ; 8 Service d’hématologie biologique, AP-HP, Hôpital Saint-Antoine, Paris ; 9 Service d’hématologie Oncologie pédiatrique, CHU de Rennes, Université Rennes I, Rennes ; 10 Service d’hématologieoncologie pédiatrique, CHU, Hôpital Jean Minjoz, Besancon ; 11 Département de génétique, AP-HP, Inserm U970, université Paris Descartes, Paris ; 12 Laboratoire d’hématologie, CHU Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre La stomatocytose héréditaire à cellules déshydratée (DHS, xérocytose, MIM#194380) est une hémolyse chronique transmise sur le mode dominant qui peut être associée à un œdème périnatal létal. Le diagnostic de DHS est difficile, l’ektacytométrie étant le seul test spécifique. La DHS est associée à une augmentation de la perméabilité aux cations de la membrane érythrocytaire mais sa physiopathologie n’est pas élucidée. Le gène PIEZO1 (FAM38)a été récemment mis en cause dans cette pathologie. PIEZO1 code la protéine Piezo1, premier canal ionique activé mécaniquement décrit chez les mammifères. Nous avons séquencé le gène PIEZO1 chez onze cas index indépendants et trois familles présentant une DHS. Résultats Trois familles ainsi qu’un cas index ont déjà été décrits. Dix nouveaux sujets, français, non apparentés, ont été adressés pour diagnostic étiologique d’une hémolyse chronique compensée à Coombs négatif. Dans tous les cas, la DHS a été diagnostiquée par ektacytométrie. La séquence codante de PIEZO1 a été entièrement séquencée pour chaque propositus. Onze sujets sur les 14 cas index testés sont porteurs d’une mutation de PIEZO1. Quatre mutations hétérozygotes ont été identifiées. Trois nouvelles mutations faux-sens dans la moitié C terminale sont présentes dans 1 famille et deux cas index respectivement. Une altération fonctionnelle de la protéine est prédite pour chacune. Pour 2 familles et 6 cas index, une même duplication de 6 nt à l’extrémité C-terminale a été identifiée, avec une parfaite coségrégation entre cette mutation et la DHS. L’analyse de SNP au locus a permis de l’associer à 4 haplotypes différents ce qui permet d’exclure un effet fondateur. Cette duplication est retrouvée chez 2/1 200 allèles de sujets contrôles sains séquencés à cet effet. Aucune de ces 4 mutations n’a été retrouvée dans les bases de données testées, en faveur de son rôle causal. Conclusion Il s’agit de la première étude génétique d’un nombre significatif de sujets présentant une DHS diagnostiquée par ektacytométrie. Ces résultats mettent en évidence plusieurs nouvelles mutations dont l’une est récurrente, ce qui étaye de façon définitive le rôle causal de PIEZO1 dans la DHS. L’effet de ses mutations sur la fonctionnalité de Piezo1 est à déterminer. Ces données démontrent le rôle majeur de PIEZO1 dans la DHS et permettent de proposer un diagnostic génétique. Par ailleurs, elles suggèrent que ce nouveau mécanorécepteur a un rôle plus large dans la biologie et la pathologie du globule rouge. 16 Hématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 Globules rouges et fer 03-04 Anémie de Biermer au cours d’un déficit immunitaire commun variable mieux compris, permettant de classer les patients en fonction de leurs taux de lymphocytes B mémoires et de lymphocytes B naïfs. O. Berriche*1 , S. Arfa1 , W. Chebbi1 , M.H. Sfar2 Des études sur de larges effectifs sont nécessaires afin de consolider les hypothèses actuelles. 1 2 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. Médecine interne, Mahdia, Mahdia, Tunisie ; Médecine interne, Mahdia, Mahdia, Tunisie Les déficits immunitaires communs variables (DICV) sont caractérisés par une diminution de la concentration sérique de la plupart des immunoglobulines (Ig) circulantes et par la survenue d’infections bactériennes récidivantes, Paradoxalement dans cette affection caractérisée par un défaut de production d’anticorps, des maladies auto-immunes (MAI) sont fréquemment associées, elles sont variées, incluant des cytopénies auto-immunes, des cas de polyarthrite rhumatoïde, de cirrhose biliaire primitive, aucun cas d’association à une anémie de Biermer n’a été rapporté à notre connaissance. 03-05 Anémie choquante : encore une observation Résultats Résultats Matériel et méthodes Observation Nous rapportons cette exceptionnelle observation de DICV associé à une anémie de Biermer chez un patient de 20 ans. Il s’agit d’un jeune patient de dix-huit ans qui consulte pour asthénie, vertiges, dyspnée, douleurs abdominales intenses. L’interrogatoire ne retrouve pas la notion de prise médicamenteuse ou d’exposition à un toxique. Résultats Il s’agit d’un patient âgé de 20 ans suivi depuis l’âge de cinq ans pour DICV compliqué d’épisodes infectieux à répétition notamment pulmonaires, il a été traité par des cures mensuelles de gammaglobulines. L’histoire actuelle de sa maladie remonte à un an, marquée surtout par une asthénie, des vertiges et une dyspnée d’effort. L’examen général a objectivé un retard staturo-pondéral et pubertaire, une pâleur cutanéomuqueuse et une langue lisse dépapillée, l’examen neuropsychiatrique a objectivé un retard psychomoteur. La biologie a montré une anémie macrocytaire arégénérative (Hb à 9 g/dL, TCMH à 28 pg et VGM à 110 fL), un taux bas de vitamine B12 (100 pmol/L), le taux des folates, le bilan hépatique, rénal et thyroïdien étaient normaux. L’électrophorèse des protides sériques montrait une diminution des gammaglobulines sanguines à 3,1 g/L, avec un déficit global en immunoglobulines (IgA absente (N : 0,90-4,50), IgG à 5,77 g/L (N : 8-18), IgM à 0,5 g/L (N : 0,60-2,60)). Un bilan immunologique comportant les anticorps anti-cellules pariétales et anti-facteur intrinsèque était positif. La fibroscopie digestive avait objectivé une atrophie fundique. Le diagnostic d’une anémie de Biermer associée était retenu et le patient était mis sous vitamine B12 par voie parentérale, l’évolution était favorable, le recul actuel est de un an. Conclusion L’association DICV et anémie de Biermer est loin d’être fortuite. Même s’il persiste de nombreuses inconnues, les mécanismes physiopathologiques sont progressivement Hématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 O. Berriche*1 , W. Chebbi1 , S. Arfa1 , M.H. Sfar1 1 Médecine interne, Mahdia, Mahdia, Tunisie L’anémie hémolytique auto-immune est une pathologie fréquente, cependant son mode de révélation par une défaillance multiviscérale chez un patient jeune sans antécédents particuliers est relativement rare. Nous rapportons cette observation. L’examen physique trouve un patient en mauvais état général, fébrile à 39◦ , une pâleur cutanéomuqueuse, un ictère, une hépatosplénomégalie et une sensibilité épigastrique importante, une urgence chirurgicale a été rapidement éliminée. Un quart d’heure après son admission, le patient a présenté des troubles de la conscience (Glasgow à 11), s’y associaient une polypnée à 40 par minute, une hypotension à 80/60 mmHg avec tachycardie à 120 battements par minute. À l’arrivée en réanimation, il existait un ictère franc, et une anurie. L’examen neurologique ne montrait pas de déficit focal, l’auscultation pulmonaire était normale. Les premiers examens biologiques étaient en faveur d’une anémie hémolytique auto-immune (Hb à 3 g/dL, TCMH à 42 pg, VGM à 109, réticulocytes à 169 000 élé/mm3 ), le test de coombs direct était positif à IgG, Le taux d’haptoglobine était effondré, la bilirubine libre augmentée (totale : 320 mol/L), les LDH à 2 200 UI/L, cytolyse hépatique importante (ASAT à 15 × N, ALAT à 10 × N, TP à 5O %), et insuffisance rénale aiguë. Au total, il existait une défaillance multiviscérale : hématologique, hémodynamique, neurologique, rénale, hépatique, engageant le pronostic vital à court terme. Son état a imposé le recours aux amines vasopressives en urgence, des bolus de Solu-Médrol (500 mg/J × 3 jours) par voie parentérale étaient instaurés relayés par une corticothérapie orale à la dose de 1 mg/Kg/j. L’évolution ultérieure était rapidement favorable avec amélioration de l’état général e restauration des paramètres biologiques et hémodynamiques. 17 Globules rouges et fer Conclusion Notre observation se distingue par sa sévérité, ce qui impose une vigilance particulière face à ces situations car le pronostic vital est rapidement mis en jeu. 03-06 Particularités cliniques et hématologiques de l’anémie par carence en vitamine B12 dans un hôpital de dernier recours au Mali Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. Y.L. Diallo*1 , B.A. Toure2 , A.K. Dembélé1 , Y. Badiaga3 , A.A. Koné1 , C.O. Samaké4 , M. Ly1 , M. Bathily3 , Y. Cissoko1 , D.A. Diallo1 1 Service d’hématologie et d’oncologie Médicale, CHU du Point « G », Bamako, Mali ; 2 Hématologie, centre de Recherche et de Lutte Contre la Drépanocytose, Bamako, Mali ; 3 Service d’hématologie et d’oncologie Médicale, CHU du Point G, Bamako, Mali ; 4 Service d’hématologie et d’Onologie Médicale, CHU du Point G, Bamako, Mali L’anémie par carence en vitamine B12 est souvent évoquée devant son caractère macrocytaire et arégénératif ; la confirmation est faite par le dosage sérique de la vitamine. Le dosage sérique de la vitamine B12 n’était pas accessible au Mali jusqu’à une période récente. Aussi le diagnostic d’anémie par carence en vitamine B12 a souvent été retenu sur des arguments indirects. Ce travail décrit les particularités cliniques de la carence en vitamine B12 chez 51 malades pour lesquels un dosage sérique de la vitamine B12 a pu être disponible dans un contexte de suspicion de déficit en cette vitamine au Mali. Patients et méthodes Il s’agissait d’une étude transversale à la fois prospective et rétrospective concernant 72 dossiers de malades traités pour anémie par carence en vitamine B12 du 1er octobre 2005 au 30 septembre 2012, dans un service de soins médicaux de dernier recours au Mali. Les paramètres étudiés étaient cliniques et biologiques. Le dosage de la vitamine B12 sérique a été fait selon la technique ELISA. L’analyse statistique des données collectées a été faite à l’aide du logiciel SPSS 12.0. Résultats Parmi les 72 dossiers étudiés, 51 répondaient aux critères d’inclusion retenus. L’âge moyen des patients était de 52,9 ans avec des extrêmes de 10 et 81 ans. Le sex-ratio H/F était de 0,8. L’anémie était isolée dans 49 % des cas, associée à d’autres déficits cellulaires sous forme de pancytopénie (17,6 %) ou de bicytopénie (41,2 %). L’examen clinique, notait une l’hyperpigmentation cutanée et muqueuse chez 23 malades (45 %). La paresthésie a été rapportée chez 12 malades (23 %). La glossite de Hunter n’a été observée qu’une fois. Le taux moyen d’hémoglobine était de 6,2 g/dL (extrêmes : 1,9 et 14,1 g/dL). Dix (10) malades avaient un taux d’hémoglobine inférieur à 8 g/dL. La macrocytose, n’était pas régulièrement retrouvée au moment du diagnostic de l’anémie (VGM moyen : 96,3 fL ; extrêmes : 70 et 143 fL). Le taux moyen de vitamine B12 sérique était de 80,1 pg/mL (extrêmes : 2,1 et 197,3 pg/mL). La fibroscopie réalisée chez 26 malades retrouvait des lésions de la muqueuse gastrique (17 fois) et une fois une œsophagite. Conclusion L’anémie par carence en vitamine B12 présente des caractéristiques cliniques et hématologiques particulières qui doivent être connues des praticiens en vue d’améliorer sa prise en charge au Mali. 03-07 Qu’en est-il du bilan des folates devant les avortements à répétition ? Y. Ouarhlent*1 , N. Boudjerra2 , H. Bounecer3 1 Hématologie, CHU de Batna, Batna, Algérie ; Hématologie-greffe de moelle osseuse, CPMC, Alger, Algérie ; 3 Épidémiologie et médecine préventive, CHU, Batna 2 La carence en micronutriments chez les femmes enceintes est fréquente, la carence en folates se voit dans les pays en voies de développements chez les parturientes ayant un niveau socioéconomique bas, les étiologies de la pathologie abortive spontanée sont nombreuses mais dans la majorité des cas l’enquête étiologique est négative Objectif : évaluer l’impact de la carence folique sur le déroulement de la grossesse. Patients et méthodes L’étude a porté sur 375 gestantes au niveau de la consultation prénatale l’âge médian est de 29 ans. Elles ont fait l’objet d’un questionnaire anonyme et un prélèvement sanguin pour dosage des folates. Résultats L’âge médian des gestantes est de 29 ans. La moyenne d’avortements dans notre échantillon est de : 0,09 ± 0,37, 15 gestantes soit 4 % ont eu un avortement et 10 gestantes soit 2,7 % ont eu deux avortements. La corrélation entre l’avortement et la carence en folate est 0,032. Conclusion À l’issue de ce travail il ressort que l’évaluation du statut des Folates en cas d’avortement s’impose car le bilan étiologique se doit d’être d’emblée exhaustif, la prescription des folates en préconceptionnelle est impérative. 18 Hématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 Globules rouges et fer 03-08 Pratique de la ponction biopsie rénale au cours de la glomérulopathie drépanocytaire : à propos de 11 cas S. Fall*1 , F.S.D. Ndiaye2 , E.H.F. Ka3 , C. Dial4 , I. Keita5 , M.M. Cissé3 , B. Diouf3 1 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. Médecine interne, Hôpital Aristide le Dantec, Dakar, Sénégal ; 2 Hématologie clinique, Aristide le Dantec, Dakar, Sénégal ; 3 Néphrologie, Aristide le Dantec, Dakar, Sénégal ; 4 Anatomopathologie, Aristide le Dantec, Dakar, Sénégal ; 5 Pédiatrie, Hôpital des Enfants Albert Royer, Dakar, Sénégal 03-09 Une hémoglobinopathie C/-thalassémie de découverte fortuite chez un adulte marocain S. Elmachtani Idrissi*1 , A. Biaze2 , S. Bouhsain3 , A. Dami4 , Z. Ouzzif3 1 Biochimie, Hmimv, Rabat, Maroc ; 2 Biochimie, Hôpital Militaire Rabat, Rabat, Maroc ; 3 Biochimie, Hôpital Militaire de Rabat, Rabat, Maroc ; 4 Biochimie, Biochimie, Rabat, Maroc Peu de travaux sont consacrés à la pratique de la ponction biopsie rénale au cours de la néphropathie drépanocytaire [1]. Notre but était de déterminer, les indications de la biopsie rénale, le profil histologique et évolutif des lésions rénales, chez les drépanocytaires ayant bénéficié de biopsie rénale à Dakar. L’hémoglobinose C est une maladie génétique due à la synthèse d’une hémoglobine anormale, l’hémoglobine C (HbC) qui remplace l’hémoglobine A (HbA) normale. La thalassémie est un trouble de la synthèse de l’hémoglobine, caractérisé par l’absence ou la diminution de la production de l’une des chaînes de globine. Nous présentons dans notre observation une association d’une hémoglobinose C et d’une -thalassémie de découverte fortuite chez un adulte marocain. Patients et méthodes Cas clinique Il s’agissait d’une étude rétrospective (décembre 2009-Aout 2011), multicentrique portant sur les résultats des biopsies rénales, réalisées chez des drépanocytaires suivis aux services de Néphrologie de Dantec et Pédiatrie de Fann. Les données diagnostiques, thérapeutiques et évolutives étaient analysées. Résultats Sur 292 biopsies rénales recensées, 11 étaient effectuées chez des drépanocytaires (6 SS, 1 Sth+ , 4 AS) âgés en moyenne de 23,1 ans [13-51 ans]. Le syndrome néphrotique impur était l’indication de la biopsie rénale dans tous les cas. La hyalinose segmentaire et focale était la première lésion histologique (5 cas), suivie de l’association lésions spécifiques (hypertrophie des capillaires glomérulaires péritubulaires) à la lésion glomérulaire minime (3 cas), de la glomérulonéphrite membranoproliférative (2 cas) et de la glomérulonéphrite extra-membraneuse (1 cas). Sous traitement, étaient notés 7 cas de rémission complète, 1 cas de décès et 3 cas de perdus de vue. Conclusion La pratique de la ponction biopsie rénale n’est pas courante et sa principale indication est le syndrome néphrotique impur [1]. Les lésions histologiques, sont variables dominées par la hyalinose segmentaire et focale [2]. Élargir les indications de la biopsie rénale, permettrait de mieux cerner l’impact pronostique de lésions rénales. Références 1. Maigné G, et al. Médecine 2010 ; 89 (1) : 18-27. 2. Scheinman JI. Nature Clin Pract Nephrol 2009 ; 5 (2) : 78-8. Hématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 Il s’agit d’un patient âgé de 55 ans, marié et père de 3 enfants, originaire de la ville de Khemissat (Maroc). La présence d’un variant d’hémoglobine à l’état homozygote a été détectée lors du dosage de l’hémoglobine-A1C (HbA1C) par HPLC sur le variant D-10® (Bio-Rad® ) dans un laboratoire de ville. La présence d’une hémoglobinopathie a été confirmée par l’utilisation, dans notre laboratoire, d’une technique d’électrophorèse à pH alcalin (Capillarys® SEBIA) qui a retrouvé un variant d’hémoglobine migrant au niveau de la zone 3 dont le taux était de 88,6 %, l’hémoglobine fœtale (HbF) était de 9 % et l’hémoglobine A2 à 1,5 %. L’électrophorèse sur gel d’agarose à pH acide (Hydrasys® SEBIA) a montré une bande en amont du dépôt ce qui a confirmé la nature du variant de l’hémoglobine comme une hémoglobine C. Le dosage spécifique de l’HbA2 par HPLC sur le D-10 (Bio-Rad® ) a montré un taux d’HbA2 à 5 % sans HbA, ce qui a fait suspecter une C/-thalassémie au lieu d’une hémoglobinose C homozygote. Le diagnostic moléculaire effectué dans un centre de référence a confirmé le diagnostic en mettant en évidence 2 mutations HbC-HBB : c.19G>A et Cd6(-A)-HBB : c.20delA. Les examens biologiques complémentaires ont objectivé une discrète anémie microcytaire régénérative et à caractère hémolytique (réticulocytes augmentés et haptoglobine effondrée), l’examen morphologique du sang périphérique a montré une anisocytose et une microcytose avec abondantes cellules en cibles. Aucune anomalie de l’hémostase n’est observée. Le bilan martial est légèrement élevé [fer sérique 190 g/dL (VN : 45182), ferritine 487 mg/mL (VN : 11-336)]. Ce patient ayant comme antécédents une hyperthyroïdie, des lésions de psoriasis cutané. L’examen clinique révèle une splénomégalie isolée modérée et non douloureuse, sans autres signes cliniques associés. L’enquête familiale a été réalisée auprès de l’épouse et des enfants à cause du décès des deux parents. 19 Globules rouges et fer Conclusion La détection de ces hémoglobinopathies asymptomatiques dans un pays endémique comme le Maroc permet de dépister les couples à risque et de leur proposer un conseil génétique. 03-10 Retard de croissance et -thalassémie majeure N. Guirat Dhouib*1 , S. Hamrouni1 , M. Ouederni1 , M. Ben Khaled1 , A. Abdelaali1 , R. Guedri1 , F. Mellouli1 , M. Bejaoui1 1 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. Immunohématologie pédiatrique, centre National de Greffe de Moelle Osseuse, Tunis, Tunisie Le retard de croissance (RC) est l’une des complications les plus fréquentes chez l’adolescent -thalassémique majeur (TM). Les buts de ce travail sont d’évaluer la prévalence du RC à partir d’une série tunisienne d’enfants TM et de déterminer les facteurs de risque de sa survenue. Patients et méthodes Notre étude avait porté sur 46 patients suivis pour thalassémie majeure polytransfusés âgés de plus de dix ans. Pour chaque malade étaient évalués des paramètres anthropométriques, le développement pubertaire était réalisé selon la classification de Tanner. Un bilan biologique comportant le taux d’hémoglobine et un dosage de la ferritinémie moyenne. Tous ces malades avaient bénéficié des dosages de la glycémie à jeun, d’IGF1 et d’IGFBP et d’un bilan hormonal évaluant les fonctions thyroïdiennes, gonadiques et de la parathyroïde. Le test au GH était réalisé de façon systématique en cas de RC. Tests statistiques utilisés : test de khi deux, test exact de Fischer et une analyse de variance. Résultats Vingt parmi les 46 patients étudiés (43 %) avaient présenté un RC, répartis en 6 filles et 14 garçons. Les facteurs qui influencent la survenue de RC sont l’âge avancé (p = 0,039) ; le nombre total de transfusions (p = 0,045), le taux d’hémoglobine moyenne prétransfusionnelle (p = 0,05), l’existence d’un hypogonadisme associé (p = 0,05). En revanche il n’a pas été constaté de lien direct entre la ferritinémie et la survenue du RC. Conclusion Le RC est fréquent chez les TM polytransfusés. Son étiologie est multifactorielle. 03-11 La maladie de Biermer au Sénégal : aspects épidémiologiques, cliniques et biologiques F.S. Ndiaye*1 , S. Fall2 1 2 20 Unité Hématologie, CHU le Dantec, Dakar, Sénégal ; Hématologie clinique, CHU le Dantec, Dakar, Sénégal Le but de notre étude était de décrire les caractéristiques épidémiocliniques biologiques et thérapeutiques de la maladie de Biermer au Sénégal. Nous avons effectué une étude rétrospective transversale de janvier 2000 à décembre 2011 de 56 dossiers de patients présentant une mégaloblastose médullaire, avec baisse de la vitamine B12 sérique, atrophie gastrique, présence d’anticorps anti-facteur intrinsèque et/ou anti-cellules pariétales. Résultats Les patients (38 F et 18 H) avaient un âge moyen de 55 ans. Le délai moyen au diagnostic était de 20 mois avec des extrêmes de 4 et 46 mois. Les manifestations révélatrices étaient : l’anémie dans tous les cas, les épigastralgies dans 62 % des cas, et des manifestations neurologiques dans 41,4 % des cas et cutanées dans 52,3 % des cas. Le taux d’hémoglobine moyen était égal à 4,5 g/dL (1,3-12 g/dL). La vitaminémie B12 était abaissée chez 52 patients. Les anticorps antifacteurs intrinsèques étaient fortement positifs dans 65 % des cas. L’histologique notait une gastrite atrophique chronique dans 76 % des cas. Tous nos patients ont présenté une crise réticulocytaire au 8e jour de la vitaminothérapie B12. Conclusion Dans notre étude, la principale circonstance de découverte de la maladie est une anémie macrocytaire avec mélanodermie, une atteinte digestive et neurologique. Le traitement de la maladie de Biermer reste la vitaminothérapie B12 par voie intramusculaire. Cependant, l’utilisation per os est de plus en plus admise. 03-12 La -thalassémies majeures au niveau du service d’hématologie CHU Annaba, Algérie Z. Grimed*1 , A. Djenouni, F.. Grifi 1 Service d’hématologie, CHU, Annaba, Algérie La -thalassémie est peu fréquente dans notre région, elle représente 2 % de l’ensemble des hémoglobinopathies prises en charge à notre niveau. L’objectif de ce travail est d’évaluer les complications survenues chez les -thalassémiques majeures, toujours vivants, pris en charge au niveau du service d’hématologie d’Annaba. Résultats Il s’agit d’une étude descriptive, rétrospective portant sur une cohorte de 61 patients, d’âge moyen de 19.ans avec des extrêmes [8-32 ans], ayant reçu un traitement conventionnel : – un programme transfusionnel régulier, avec un taux d’hémoglobine prétransfusionnel est de 8,4 g/dL, Hématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 Globules rouges et fer – une chélation du fer : Déféroxamine (19 Patients), Déférasirox (42 patients). La ferritinémie moyenne chez nos patients est de 4 370,7 ng/mL. Depuis leur recrutement, de nombreuses complications diversement associées ont été colligées : Complications osseuses (n = 7)„ cardiaques (n = 20), endocriniennes : retard pubertaire (n = 31), diabète insulinodépendant (n = 6), complications virales : hépatite C (n = 13), hépatite B (n = 5) et les thromboses : 7 cas. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. Conclusion Malgré les progrès actuels dans la prise en charge de la thalassémie, il persiste chez nos patients une importante morbidité liée à la surcharge en fer post-transfusionnelle et aux complications virales. 03-13 Anémie hémolytique par déficit enzymatique en phosphohexo-isomérase S. Bouallegue*1 , A. Aljijakli2 , D. Chaoui3 , B. Mbugani2 , P. Genet3 , L. Mesbah2 , C. Gubavu2 , H. Kouamelan3 , L. Sutton3 , N. Arakelyan3 1 Service d’hématologie, centre hospitalier Victor Dupouy, Argenteuil ; 2 Service d’hématologie, centre hospitalier Victor Dupouy, Argenteuil ; 3 Service d’hématologie, centre hospitalier Victor Dupouy, Argenteuil La phosphohexo-isomérase est une enzyme qui catalyse l’interconversion entre le glucose-6-phosphate et le fructose6-phosphate. C’est un déficit enzymatique constitutionnel du globule rouge. Ce déficit est rare ; 45 cas ont été décrits dans tout le monde. Ce déficit est responsable d’anémie hémolytique non sphérocytaire congénitale (dans tous les cas), plus rarement d’un tableau d’anasarque (1 cas) et d’un retard mental (2 cas). La transmission est autosomique récessive. Approximativement 20 mutations responsables de ce déficit ont été décrites. L’évolution de la maladie est marquée par une anémie hémolytique chronique et des poussées d’hémolyse aiguë déclenchées par des médicaments, l’infection aiguë, hypoxie et l’acidose. Résultats On présente le cas d’une patiente de 38 ans porteuse d’un déficit congénital en phosphohexo-isomérase responsable d’une anémie hémolytique chronique sévère dès le jeune âge nécessitant une splénectomie à l’âge de 6 ans. Depuis que la patiente a été splénectomisée, le taux d’hémoglobine est maintenu aux alentours de 9 g/dL. La patiente a reçu des transfusions surtout au jeune âge de façon occasionnelle avec des épisodes de fièvre. Elle a eu par ailleurs une maladie thromboembolique responsable d’une d’embolie pulmonaire bilatérale récidivante dans les suites d’une intervention chirurgicale pour un traumatisme induit par un Hématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 accident de la voie publique, une cholécystectomie à l’âge de 12 ans, une mort fœtale in utero et un accouchement par césarienne. La patiente a été hospitalisée en hématologie au mois de décembre 2012 pour une crise d’hémolyse aiguë, avec un chiffre de l’Hb à 7,2 g/dL, un ictère cutanéomuqueux, des stigmates biologiques d’hémolyse (LDH à 453 UI/L, bilirubine totale à 100 mol/L, bilirubine conjuguée à 7 mol/L, haptoglobine effondrée) concomitante avec une gastro-entérite. La ferritinémie était élevée à 2 500 ng/mL. Le syndrome anémique était mal toléré avec une dyspnée de repos. Une exploration par imagerie a mis en évidence une cardiomégalie et des images en verre dépoli diffuses aux deux champs pulmonaires. Un lavage broncho-alvéolaire a mis en évidence une hémorragie alvéolaire occulte avec un score de Golde à 147. Un complément par exploration de la fonction cardiaque est en cours. Conclusion Les cas rapportés dans la littérature de déficit en phosphohexo-isomérase sont peu nombreux et ne font pas ressortir d’association à la maladie thromboembolique. 03-14 La cytomique, une nouvelle approche pour l’exploration de la drépanocytose : mise en évidence de la molécule d’adhérence Lu/BCAM comme marqueur de l’ostéonécrose J. Picot*1 , C. Goudot2 , J. Berkenou3 , J. Elion4 , Y. Colin-Aronovicz4 , P. Bartolucci3 , C. Le Van Kim4 1 Département Grandes Installations et plates-formes, GIP Génopole, Évry ; 2 UMR S665 Inserm/Université Paris Diderot, Institut national de la transfusion sanguine, Paris ; 3 Unité des maladies génétiques du globule rouge (UMGGR), Hôpital Henri Mondor, AP-HP, Créteil ; 4 UMR S665 Inserm/Université Paris Diderot, Institut national de la transfusion sanguine (Gip INTS), Paris La drépanocytose est la maladie génétique la plus fréquente au monde. En France, 12 000 patients sont répertoriés et 20 000 sont estimés à l’horizon 2020. Cette maladie héréditaire à transmission autosomale récessive est due à une mutation unique affectant la chaîne  de l’hémoglobine (HbS). La polymérisation de l’HbS, sous hypoxie et/ou déshydratation, aboutit à la déformation et la rigidité des globules rouges (GR). Les crises douloureuses vaso-occlusives qui en résultent sont dues à l’obstruction des capillaires sanguins par les cellules circulantes et peuvent engendrer des atteintes multi-organiques telles qu’une glomérulopathie, de l’hypertension artérielle pulmonaire, des ulcères cutanés, du priapisme, un syndrome thoracique aigu, une vasculopathie cérébrale, une rétinopathie et une ostéonécrose aseptique. Il est reconnu que l’environnement vasculaire proinflammatoire et l’adhérence anormale des GR et des réticulocytes à l’endothélium vasculaire jouent un rôle crucial dans la physiopathologie de la maladie. 21 Globules rouges et fer Patients et méthodes Nous avons effectué nos études sur des prélèvements sanguins provenant d’une cohorte de 68 adultes drépanocytaires homozygotes non traités et à l’état basal, triés sur les 8 symptômes cliniques cités dans l’introduction. L’expression de 11 molécules d’adhérence érythrocytaires a été analysée par cytométrie en flux à haut débit et les résultats ont été présentés sous forme cytomique. Ces données ont été associées aux données cliniques et biologiques des patients, pour une recherche de biomarqueurs, grâce à un logiciel créé spécialement pour cette étude. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. Résultats Notre étude a montré que parmi l’ensemble des 8 symptômes cliniques étudiés et sur les 11 molécules d’adhérence, la molécule Lu/BCAM est surexprimée très significativement chez les patients drépanocytaires atteints d’ostéonécrose aseptique. Ces résultats sont significatifs aussi bien à la surface des réticulocytes que des GR, tant en pourcentage d’expression (respectivement p = 0,002** et p = 0,018*) qu’en intensité moyenne de fluorescence (respectivement p = 0,002** et p = 0,012*). Discussion Ces résultats sont en cohérence avec l’expression abondante de la laminine ␣5, dont Lu/BCAM est le seul récepteur, dans la moelle osseuse qui est le siège de l’ostéonécrose. Conclusion Grâce à la technique de cytométrie haut débit couplée à un logiciel informatique approprié, nous avons montré que la molécule d’adhérence Lu/BCAM représenterait un marqueur diagnostic et/ou prédictif de l’ostéonécrose aseptique chez les patients drépanocytaires. Cette méthode de recherche de biomarqueurs s’applique quels que soient l’antigène de surface, le type cellulaire non adhérent et la pathologie étudiée. 03-15 Rôle de la sérotonine dans la survie du globule rouge : application à la transfusion sanguine 1 2 3 2 P. Amireault* , E. Bayard , J.M. Launay , D. Sibon , C. Le Van Kim4 , Y. Colin5 , O. Hermine2 , F. Côté2 1 Inserm U 665 et CNRS UMR 8147, Institut National de la Transfusion Sanguine, Paris ; 2 CNRS UMR 8147, Hôpital Necker, Paris ; 3 Biochimie, Hôpital Lariboisière, Paris ; 4 UMR S665, Institut National de la Transfusion Sanguine, Paris ; 5 Inserm UMR S665, Institut National de la Transfusion Sanguine, Paris 22 La sérotonine est une neurohormone reconnue pour son rôle au niveau du système nerveux central, mais aussi comme régulateur de diverses fonctions en périphérie. Nos résultats récents suite à l’analyse d’une souris déficiente en 5-HT ont permis de constater que les globules rouges des souris mutées sont fragilisés puisqu’ils exposent dans une plus grande proportion la phosphatidylsérine et ils ont une demi-vie diminuée de 25 % par rapport à ceux de souris sauvages. Matériel et méthodes Nous utilisons un modèle de souris déficiente en sérotonine périphérique qui possède un niveau normal de sérotonine dans le système nerveux central. Afin d’évaluer le vieillissement des globules rouges in vitro, nous avons établi un modèle de conservation où les globules rouges sont stockés, dans du milieu RPMI à 4 ◦ C. De plus, nous utilisons un modèle murin de transfusion sanguine où les globules rouges sont leucoréduits et stockés à 4 ◦ C dans du CPDA supplémenté ou non avec la sérotonine. Ces globules rouges sont ensuite marqués, transfusés à une souris et le pourcentage de cellules marquées qui survivent en circulation est évalué par cytométrie en flux. Résultats Nos résultats montrent que la sérotonine agit de façon extrinsèque sur le globule rouge de souris puisque : – des globules rouges sauvages transfusés à une souris déficiente en sérotonine ont une durée de vie plus courte que s’ils sont transférés à une souris sauvage, – elle a un effet protecteur dose-dépendant sur la conservation des globules rouges à 4 ◦ C. L’effet protecteur de la sérotonine ne serait pas transduit par un récepteur puisque : – il ne peut être mimé par des agonistes sérotoninergiques, – les globules rouges n’expriment pas de récepteurs à sérotonine. Chez l’homme, nos données préliminaires indiquent un effet protecteur similaire puisque la sérotonine retarde l’apparition de la phosphatidylsérine et l’hémolyse de globules rouges stockés à 4 ◦ C. Finalement, nous avons pu démontrer que les globules rouges protégés par la sérotonine lors de leur stockage à 4 ◦ C ont une survie post-transfusion à 24 h augmentée dans un modèle murin de transfusion sanguine. Discussion Nos résultats démontrent que la supplémentation en 5-HT d’un milieu de conservation des globules rouges diminue l’hémolyse et améliore leur survie in vivo. Nous étudions présentement la possibilité que l’effet protecteur de la sérotonine soit dû à son potentiel antioxydant. De plus, nous avons initié un programme de recherche visant à évaluer la faisabilité de l’ajout de la sérotonine à des poches de culots globulaires humains afin d’en améliorer la qualité et la durée de conservation. Conclusion Ces données révèlent un rôle crucial pour la 5-HT dans la survie du globule rouge et ont d’importantes implications cliniques dans le traitement de l’anémie et dans le domaine de la médecine transfusionnelle. Hématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 Globules rouges et fer 0.8 0.6 0.4 0.0 La surcharge en fer peut avoir des conséquences néfastes sur les organes vitaux et réduire les chances de réussite de la greffe allogénique chez les patients ayant une hémopathie maligne. L’objectif de notre étude est de déterminer l’effet de la surcharge en fer sur les différents résultats de l’allogreffe. 20 0 Patients et méthodes Hématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 80 100 1.0 0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 Ferritin (µg/L) (15-500] (500-2500] >2500 Gray test p=0.04 0 2 4 6 8 10 12 1.0 Months since allograft 0.4 0.6 0.8 Ferritin (µg/L) (15-500] (500-2500] >2500 Gray test p=0.06 0.2 L’incidence cumulée de la GVHD aiguë ≥ II à 3 mois était de 14 % (11-16,5) avec 10,5 % (8-13) pour le grade III et 7 % (5-9) pour le grade IV ; l’incidence cumulée de la GVHD chronique limitée et extensive à 1 an était de 4 % (2-6) et 12,4 % (9-16) respectivement. Après un suivi médian de 18 mois (1106), la survie médiane était de 25 mois (16-NA) avec une probabilité à 2 ans de 50 % (43-59). La médiane de survie sans progression était de 13,5 mois (9-25) avec une probabilité à 2 ans de 43 % (34-50). L’incidence de rechute à 1 an était de 31 % (27-34), avec une TRM de 6,5 % (4,5-8,5) et 20 % (17-23,5) à 3 mois et 1 an respectivement. Les résultats de l’étude multivariée sont présentés dans le tableau 1 et la figure 1 et en ce qui concerne la ferritinémie, un taux > 500 avait un impact significatif sur la survie expliquée par une TRM élevée chez les patients avec un taux > 2 500 et une mortalité après rechute élevée chez ceux avec un taux entre 500-2 500. 60 0.0 Résultats Cumulative incidence of TRM Nous avons analysé 158 patients, 100 hommes et 58 femmes avec un âge médian de 45 ans (18-67) allogreffés entre 2002 et 2010. Il y avait 83 LAM, 10 LMC, 11 SMD, 7 SMP, 19 MM, 9 LNH, 6 MDH, 5 aplasies médullaires et 3 hémoglobinopathies. Soixante-sept (42 %) patients avaient un sex-mismatch avec le donneur ; pour la compatibilité ABO, 61 % étaient compatibles, 18 % avaient incompatibilité mineure et 21 % une incompatibilité majeure. Soixante patients (38 %) ont reçu des CSP et 98 (62 %) de la moelle osseuse à partir de 97 (61 %) donneurs apparentés [76 HLA identiques ; 21 mismatched], et de 61 (39 %) donneurs non apparentés [36 HLA identiques ; 25 mismatched] après MAC [n = 64, (41%)] ou RIC [n = 94, (59%)]. À la greffe, 91 (58 %) étaient en RC ou PC [RC1 : n = 61 (67%) ; ≥ RC2 : n = 30 (33%)]. La ferritinémie médiane à la greffe était 1 327 g/L (26-14 136 g/L) ; pour 31 (20 %) patients elle était entre 26-500, pour 33 (21 %) entre 500-2 500 et pour 94 (59 %) > 2500, sans corrélation entre la ferritinémie et le type de maladie. 40 Months since allograft Cumulative incidence of mortality after replace Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. Hématologie, centre hospitalier Lyon Sud, Pierre-Bénite ; Biochimie, centre hospitalier Lyon Sud, Pierre-Bénite Probability of overall survival 1 2 Ferritin (µg/L) (15-500] (500-2500] >2500 log-rank p=0.003 0.2 M. Michallet*1 , M. Sobh1 , S. Morisset1 , H. Labussière1 , M. Detrait1 , S. Ducastelle1 , F. Barraco1 , Y. Chelghoum1 , X. Thomas1 , F. Nicolini1 , C. Chapuis-Cellier2 1.0 03-16 Surcharge en fer et allogreffe de cellules souches hématopoïétiques : impact sur les différents résultats de greffe 0 20 40 60 80 100 Months since allograft Figure 1. 23 Globules rouges et fer 03-17 Tableau 1. HR 95% Cl P 2,16 2,98 7,3 1,05-4,5 1,15-7,7 2,27-23,3 0,033 0,02 0,0008 Variables Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. Statut < RC1 Survie Rechute TRM Mortalité après rechute Sex matching M → F Survie Rechute TRM Mortalité après rechute 2,47 2,67 3,3 - 1,26-4,85 1,25-5,67 1,37-8 - 0,008 0,01 0,007 - Incompatibilté ABO majeure Survie Rechute TRM Mortalité après rechute 1,96 - 1,11-3,45 - 0,01 - HLA non familial mismatché Survie Rechute TRM Mortalité après rechute 2 - 1,03-3,89 - 0,04 - Conditionnement Survie Rechute TRM Mortalité après rechute 2,4 2,43 3,8 1,26-4.5 1,23-5 1,53-10 0,007 0,01 0,004 Ferritine 500-2 500 Survie Rechute TRM Mortalité après rechute 3,57 6,91 1,56-8,17 2,16-22,13 0,002 0,001 Ferritine > 2 500 Survie Rechute TRM Mortalité après rechute 3,36 4,31 - 1,32-8,52 1,02-18,1 - 0,01 0,04 - L’hydroxycarbamide diminue l’adhérence des réticulocytes drépanocytaires à l’endothélium, en inhibant la phosphorylation de Lu/BCAM endothélial via l’activation de la phosphodiestérase 4A V. Chaar1 , S. Laurance1 , C. Lapoumeroulie*1 , M. de Grandis1 , Y. Colin-Aronovicz2 , J. Elion3 , C. Le Van Kim2 , W. El Nemer2 , GR-Ex, Laboratoire d’Excellence 1 Université Paris Diderot, Sorbonne Paris Cité, Inserm U665, Paris ; 2 Université Paris Diderot, Sorbonne Paris Cité, INTS, Inserm U665, Paris ; 3 AP-HP, Hôpital Robert Debré, Dep. de génétique, université Paris Diderot, Sorbonne Paris Cité, Inserm U665, Paris L’adhérence anormale des globules rouges drépanocytaires à l’endothélium participe à l’initiation de la crise vasoocclusive. Elle implique un ensemble intriqué de couples récepteur-ligand, au sein desquels la protéine Lu/BCAM, exprimée à la fois sur le globule rouge et sur la cellule endothéliale et dont les propriétés adhésives dépendent de sa phosphorylation AMPc dépendante par la protéine kinase A. L’hydroxycarbamide, seule drogue à avoir montré une efficacité dans la drépanocytose, diminue l’adhérence des globules drépanocytaires à la laminine sous-endothéliale, diminution parallèle à celle de la phosphorylation de Lu/BCAM érythrocytaire, son récepteur unique. Ici, nous avons exploré l’effet de l’hydroxycarbamide sur l’expression et la fonctionnalité de Lu/BCAM endothélial vis-à-vis de son ligand érythrocytaire ␣41. Matériel et méthodes L’expression de Lu/BCAM, sa phosphorylation, l’AMPc intracellulaire et l’expression de l’adénylate cyclase et des phosphodiestérases ont été déterminées dans un modèle cellulaire endothélial (lignée TrHBMEC, issue de la microcirculation de la moelle osseuse) traité ou non par l’hydroxycarbamide et comparées à ses propriétés proadhésives vis-à-vis de réticulocytes drépanocytaires ou de cellules K562 transformées pour exprimer ␣4 1 , mesurées dans une chambre de flux. Discussion Nous avons trouvé qu’une ferritinémie élevée a des conséquences néfastes sur la survie des patients allogreffés ceci est lié d’une part à une TRM plus importante et d’autre part à une mortalité après rechute plus élevée. Une étude concernant les traitements chélateurs de fer est en cours et les résultats seront communiqués ultérieurement. Conclusion 24 La surcharge en fer chez les patients allogreffés représente un facteur important qui a un impact significatif sur les différents résultats de greffe. Une surveillance ainsi qu’un traitement chélateur semblent indispensables particulièrement quand le taux de la ferritinémie à la greffe atteint 500 g/L. Résultats À 24 h de traitement des TrHBMEC par l’hydroxycarbamide, l’adhérence des réticulocytes drépanocytaires et des cellules K562-␣4 1 est diminuée respectivement de 62 % (p = 0,01) et 50 % (p < 0,01). L’ARNm et la protéine Lu/BCAM sont augmentés de 16 % (p = 0,04) et 77 % (p = 0,03), mais sa phosphorylation diminuée de 50 %, (p = 0,04). L’AMPc est diminué de 57 % (p = 0,02). Le taux des ARNm des phosphodiestérases PDE4A et PDE7A est augmenté de 2,6 et 3,2 fois, respectivement, alors que celui de l’ARNm de l’adénylate cyclase est inchangé. La protéine PDE4A est augmentée (+20 %, p < 0,0001) de même que la PDE7A mais, elle, de façon non significative. Hématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. Globules rouges et fer Conclusion Résultats L’hydroxycarbamide diminue les interactions d’adhérence entre cellules érythroïdes et endothélium en agissant sur les deux partenaires cellulaires. Comme dans les cellules érythroïdes, la protéine Lu/BCAM est au centre de cette action. Nous montrons que l’action de l’hydroxycarbamide sur les cellules endothéliales affecte spécifiquement l’interaction entre Lu/BCAM endothélial et son ligand érythroïde, ␣4 1 (voir les expériences réalisées avec les K562-␣4 1 ), L’inhibition de cette interaction résulte d’une diminution du niveau de phosphorylation de Lu/BCAM endothélial, ellemême médiée par un mécanisme nouveau : l’activation de la PDE4A. Dans notre étude, nous montrons que le traitement des souris Hbbth1/th1 par le RAP-011 augmente le nombre de globules rouges, l’hématocrite et le taux d’hémoglobine. La splénomégalie (poids et cellularité) est diminuée et cet effet est associé en particulier à une réduction de la proportion d’érythroblastes polychromatophiles. De plus, les souris traitées présentent une saturation de la transferrine et des taux de bilirubine et de lactate déshydrogénase (LDH) diminués. Ainsi, le traitement par le RAP-011 corrige l’érythropoïèse inefficace. Sur des coupes de rate de souris Hbbth1/th1 , nos résultats révèlent une expression significativement augmentée du GDF11 (growth differentiation factor 11), un des ligands de l’ActRIIA, ainsi que de la voie de signalisation pSmad2. In vitro, la neutralisation du GDF11 par des anticorps bloquants favorise la différenciation érythroïde terminale. De plus, in vivo, l’inhibition de la signalisation GDF11/ActRIIA par le RAP-011 induit l’apoptose des érythroblastes spléniques par un mécanisme dépendant de la voie Fas/FasL. Enfin, des niveaux élevés de GDF11 ont été détectés dans le sérum de patients -thalassémiques. 03-18 L’inhibition du récepteur de l’activine de type IIA (ActRIIA) diminue l’anémie et corrige l’érythropoïèse inefficace de la -thalassémie M. Dussiot*1 , T. Trovati Maciel2 , A. Fricot3 , J. Veiga3 , E. Paubelle3 , C. Chartier2 , E. Payen4 , Y. Beuzard4 , R. Chopra5 , V. Sung6 , O. Hermine7 , I. Cruz Moura2 1 Hôpital Necker Enfants Malades, CNRS UMR 8147, Université Paris Descartes, Faculté de médecine, Paris ; 2 Hôpital Bichat, Inserm U699, Paris ; 3 Hôpital Necker Enfantes Malades, CNRS UMR 8147, Université Paris Descartes, Faculté de médecine, Paris ; 4 CEA/Imeti/Sti, Inserm U962 And Université Paris XI, Fontenay-Aux-Roses ; 5 Drug Development, Celgene Corporation, Summit, NJ, États-Unis d’Amérique ; 6 Drug Development, Celgene Corporation, San Francisco, États-Unis d’Amérique ; 7 Service d’hématologie clinique, Hôpital Necker Enfants Malades, CNRS UMR 8147, Université Paris Descartes, Faculté de médecine, Paris La -thalassémie est une pathologie héréditaire caractérisée par une déficience dans la synthèse de la chaîne  de la globine, induisant une anémie chronique associée à une érythropoïèse inefficace, une érythropoïèse de stress extramédullaire et une surcharge en fer. Les membres de la superfamille du TGF- peuvent moduler la prolifération et la différenciation des progéniteurs érythroïdes et pourraient donc être impliqués dans ce processus pathologique. Dans ce travail, nous avons étudié l’effet du ciblage du récepteur de l’activine de type IIA (ActRIIA) dans la -thalassémie. Patients et méthodes Des souris Hbb présentant une -thalassémie intermédiaire ont été traitées avec le RAP-011, une protéine de fusion entre le domaine extracellulaire de l’ActRIIA et le fragment Fc d’une IgG1 murine (10 mg/kg en sous-cutané, 2 fois par semaine pendant 8 semaines). Une analyse des paramètres hématologiques et biochimiques ainsi que de l’implication des ligands de l’ActRIIA a été effectuée. th1/th1 Hématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 Conclusion Nos données suggèrent que l’activation constitutive de l’ActRIIA par le GDF11 bloque la différenciation érythroïde terminale et favorise l’accumulation des érythroblastes précoces, contribuant ainsi à l’établissement d’une érythropoïèse inefficace. L’inhibition de l’ActRIIA pourrait ainsi constituer une approche thérapeutique intéressante pour traiter la -thalassémie. L’inclusion de patients dans des essais cliniques utilisant la molécule Sotatercept (la version humanisée du RAP-011) est actuellement en cours. 03-19 Les enfants drépanocytaires ont des épisodes sévères de désaturation en oxygène la nuit et après un test de marche de 6 minutes I. Halphen*1 , C. Elie2 , V. Brousse3 , M. Le Bourgeois4 , D. Bonnet5 , M. de Montalembert6 1 Centre d’Urgence et de Diagnostic Rapide, Hôpital Necker, Paris ; 2 Biostatistique et Informatique Médicale, Université Paris Descartes/Hôpital Necker, Paris ; 3 Pédiatrie Générale, Hôpital Necker, Paris ; 4 Pneumologie pédiatrique, Hôpital Necker, Paris ; 5 Cardiologie pédiatrique, Université Paris Descartes/Hôpital Necker, Paris ; 6 Pédiatrie, Université Paris Descartes/Hôpital Necker, Paris Les complications respiratoires sont une cause importante de mortalité chez les adultes drépanocytaires. Notre étude vise à évaluer la fréquence et la sévérité de l’hypoxie diurne et nocturne chez les enfants. Patients et méthodes Nous avons étudié prospectivement une population d’enfants SS ou S/0 -thalassémiques inclus consécutivement, non sou- 25 Globules rouges et fer Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. mis à un programme de transfusions mensuelles. Nous avons enregistré le nombre de crises vasoocclusives (CVO) l’année avant et celle suivant l’inclusion, les antécédents de syndrome thoracique aigu (STA), de traitement par hydroxyurée, la taille des amygdales, la fréquence cardiaque et la TA au repos, les taux d’hémoglobine (Hb), d’hémoglobine fœtale (HbF), de leucocytes, de plaquettes, les ASAT, les LDH, la bilirubine totale. Tous les patients ont eu des EFR, une échographie cardiaque avec mesure du TRV. Nous avons mesuré la saturation diurne en O2 grâce à un oxymètre Radical Masimo. Tous les patients ont fait un test de marche non encouragée de 6 minutes. La saturation nocturne sur 3 nuits consécutives a été mesurée chez 30 patients (saturomètre Nonin). Nous avons analysé la saturation nocturne moyenne et le pourcentage de temps de sommeil avec une saturation < 90 %. Nous avons utilisé les tests statistiques de Fisher et de Wilcoxon. Résultats 42 enfants ont été inclus. Trois ont été secondairement exclus du fait de malformations congénitales cardiaques méconnues. Parmi les 39 restants, 36 étaient SS (3 S/0 thalassémiques), 64 % étaient des filles, l’âge médian était 10,8 ans (5,7-17) ; 38 % des patients avaient eu au moins un STA ; 23 % étaient traités par hydroxyurée. L’Hb moyenne était 7,9 ± 1,2 g/dL ; l’HbF médiane était 9,2 % (0,8-28). Quinze patients (38,5 %) avaient des EFR anormales (4 : profil obstructif, 8 : profil restrictif, 3 : mixte). Tous avaient une fonction diastolique du ventricule gauche normale. Six patients avaient un TRV > 2,6 m/s. La saturation diurne médiane en O2 était 97 % (89-100). La saturation nocturne médiane en O2 était 94,7 % (87,7-99,5) ; 10 patients (33 %) avaient une saturation nocturne moyenne < 92 % ; 11 patients (37 %) passaient plus de 10 % de leur temps de sommeil avec une saturation < 90 %. La distance moyenne parcourue pendant le test de marche était 547 ± 99 m. Après le test de marche, 14 patients (35 %) avaient une saturation < 92 %. L’hypoxémie nocturne n’était pas associée à l’âge, au sexe, à la taille des amygdales, à un traitement par hydroxyurée, au profil des EFR, au nombre de CVO, aux leucocytes, plaquettes, ASAT, LDH, bilirubine. Elle était associée à l’Hb (7,2 ± 1,2 g/dL si hypoxie nocturne, 8,4 ± 1,1 g/dL, si pas d’hypoxie, p = 0,02), à la saturation diurne (94 % (9299) si hypoxie nocturne, 98 % (89-100) si pas d’hypoxie, p = 0,03), et à la saturation après test de marche (91 % (4099) si hypoxie nocturne, 96 % (79-100) si pas d’hypoxie, p = 0,03). Les enfants avec un TRV > 2,6 m/s avaient une Hb plus basse (7,4 g/dL [6,4-8,1] vs 8,5 g/dL [6,5-10,6) (p = 0,04]). Conclusion 26 Les enfants drépanocytaires peuvent avoir des saturations en O2 très basses la nuit et après un effort simple. Nous posons pour hypothèse que l’hypoxie et les cycles hypoxie/réoxygénation contribuent à la dysfonction endothéliale et aux complications observées chez l’adulte. 03-20 Drépanocytose et grossesse : prise en charge transfusionnelle. Expérience de l’unité de thérapeutique transfusionnelle du CNTS d’Abidjan Côte d’Ivoire Y.M. Sekongo*1 , G.S. Kouamenan2 , A. Abisse3 , S. Kabore4 , S. Konate5 1 Recherche et Formation, centre National de Transfusion Sanguine, Abidjan, Côte d’Ivoire ; 2 Hémovigilance, centre National de Transfusion Sanguine, Abidjan, Côte d’Ivoire ; 3 Sous Direction Produits Sanguins, centre National de Transfusion Sanguine, Abidjan, Côte d’Ivoire ; 4 Laboratoire Contrôle Qualité, centre National de Transfusion Sanguine, Abidjan, Côte d’Ivoire ; 5 Directeur Général, centre National de Transfusion Sanguine, Abidjan, Côte d’Ivoire Jusque dans les années quatre-vingt, la drépanocytose surtout dans sa forme homozygote, avait toujours été considérée comme incompatible avec une survie prolongée. Pour les sujets de sexe féminin, la grossesse, facteur de risque majeure, était source de nombreux décès. Les progrès considérables enregistrés sur le plan thérapeutique ont permis d’améliorer l’espérance et la qualité de vie des patients. L’indication du programme transfusionnelle chez les femmes drépanocytaires porteuses de grossesse se fait au cas par cas. Cette thérapeutique, qui permet de réduire considérablement les complications drépanocytaires, a été initiée en 2010 dans l’unité de thérapeutique transfusionnelle du CNTS. 2 ans après sa mise en place, il nous est apparu opportun de faire un bilan de cette prise en charge. Patients et méthodes Dix femmes drépanocytaires majeures ont bénéficié d’un programme transfusionnel au sein de l’unité de thérapeutique transfusionnelle du CNTS. Ces patientes nous ont été adressées par les centres de prises en charges de la drépanocytose. Elles ont été mises en programme transfusionnel dès la fin du 2e trimestre jusqu’à l’accouchement. Il a été pratiqué toutes les 3 semaines un échange transfusionnel manuel. Il était pratiqué par la même occasion une NFS, une RAI et EDC au laboratoire. Résultats Sur 10 patientes, 8 patientes ont atteint le terme de leur grossesse. Il y a eu 2 accouchements prématurés dont un mort-né. Ces 2 patientes nous ont été adressées à la 32e semaine et n’ont pu bénéficier que de 2 échanges transfusionnels. 2 patientes ont accouché par voie basse, et 6 ont eu une césarienne élective. Hématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 Globules rouges et fer Conclusion La grossesse chez la femme drépanocytaire majeure est possible mais doit être planifiée car à risque. L’instauration d’un programme transfusionnel à partir du 2e trimestre permet de réduire les risques materno-fœtaux et de mener à terme la grossesse. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. 03-21 Évaluation des connaissances du personnel soignant et des patients drépanocytaires à propos de la crise drépanocytaire K. Zahra1 , I. Ben Hassen1 , W. Ben Fredj1 , S. Boukhris1 , N. Ben Sayed1 , M. Zaier2 , Y. Ben Youssef*1 , A. Khelif1 1 Hématologie clinique, Hôpital Farhat Hached, Sousse, Tunisie ; 2 Hématologie clinique, Hôpital Farhat Hached, Sousse, Tunisie La drépanocytose est une maladie fréquente, invalidante et coûteuse puisqu’elle fait partie des maladies ouvrant droit à une prise en charge à 100 %. La drépanocytose a la particularité, en plus du handicap chronique de l’anémie, de provoquer sans prévenir des crises vaso-occlusives (CVO). L’éducation thérapeutique du patient et de sa famille en particulier sur les multiples facteurs qui peuvent déclencher la crise constitue un élément essentiel dans la prise en charge de ces patients. Le but de notre travail est d’évaluer le degré des connaissances du personnel soignant et des patients à propos de la crise drépanocytaire. chants cités par les patients : la déshydratation dans 71 % des cas, l’exposition au froid dans 57 % des cas et l’effort physique dans 57 % des cas. Conclusion 56 % des infirmiers ignorent les facteurs déclenchants de la crise. Évidemment une telle méconnaissance de l’équipe soignante retentira sur la qualité de la prise en charge et le suivi de ces patients. Ces résultats témoignent de la nécessité d’organiser des formations continues destinées aux professionnels de la santé pour maintenir leurs compétences et leurs connaissances sur la drépanocytose en général et spécifiquement sur la CVO. 03-22 La maladie de Biermer et la carence martiale : une association rare ? A.A. Zulfiqar1 , J.L. Pennaforte2 , M. Dramé3 , E. Andres*4 1 Médecine interne et gériatrie, Hôpital Maison Blanche, Reims ; 2 Médecine interne, Hôpital Robert Debré, Reims ; 3 Unité d’épidémiologie clinique, Hôpital Maison Blanche, Reims ; 4 Médecine interne, Hôpital civil, Strasbourg Objectif Nous avons voulu étudier la prévalence de la carence martiale chez des patients ayant la maladie de Biermer, ainsi que les caractéristiques hématologiques associées. Patients et méthodes Matériel et méthodes Cette étude est descriptive transversale utilisant une approche quantitative à l’aide de deux questionnaires destinés au personnel soignant (50 infirmiers) (exerçant dans le service d’hématologie Farhat Hached et dans les services de pédiatrie de l’hôpital Farhat Hached et Sahloul) et aux patients drépanocytaires accueillis dans ces services (20 patients). Résultats 20 % des enquêtés du personnel soignant ne savent pas la définition de la drépanocytose. 90 % du personnel n’ont jamais participé à des séances de formation continue concernant la drépanocytose. Seulement 44 % du personnel interrogé connaissent les facteurs déclenchants de la crise drépanocytaire. Les trois principaux facteurs déclenchants cités par le personnel soignant : la déshydratation dans 95 % des cas, l’hypoxie dans 81 % des cas et l’effort physique dans 64 % des cas. Seulement la moitié du personnel soignant connaissant les facteurs déclenchants de la crise informe le patient et/ou ses parents de ces facteurs. 60 % des patients enquêtés sont de sexe masculin et 60 % sont âgés de moins de 30 ans. 55 % des patients drépanocytaires interrogés ne savent pas même le nom de leur maladie. 65 % des patients interrogés ne connaissent pas les facteurs déclenchants de la crise. Les trois principaux facteurs déclenHématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 Il s’agit d’une étude rétrospective de 2000 à 2010, sur l’hôpital universitaire de Reims, portant sur 74 patients atteints de la maladie de Biermer avérée suivant deux critères d’inclusion qu’étaient une auto-immunité gastrique et une histologie gastrique positive. Les observations ont été analysées en ce qui concerne les caractéristiques hématologiques des patients pour lesquels la maladie de Biermer a été diagnostiquée. La carence martiale était définie par une ferritinémie < 15g/L chez les femmes et < 20g/L chez les hommes. Résultats Soixante-quatorze patients dont 61 femmes (82,4 %) ont été inclus dans l’étude. La moyenne d’âge était de 61 ans (sd = 17,3 ; extrêmes = 25/98).Lors du diagnostic de la maladie de Biermer, il existait une anémie chez 34 (56,7 %) des 60 malades chez qui le taux d’hémoglobine était connu ; une macrocytose était notée, seule ou avec une anémie, chez 29 (54,7 %) des 53 malades chez qui le volume globulaire moyen était connu au moment du diagnostic ; une microcytose, seule ou avec une anémie chez 8 sujets (15,1 %) et 16 malades (30,2 %) présentaient un volume globulaire moyen normal. Une carence en vitamine B12 était objectivée chez 40 (69 %) des 58 malades pour qui elle avait été dosée ou connue. Une hypergastrinémie était notée chez 27 Globules rouges et fer 23 (76,7 %) des 30 malades chez qui elle était connue. 55 sujets (74,3 %) ont eu un dosage de la ferritinémie au moment du diagnostic de la maladie de Biermer. Dix-sept sujets (31 %) avaient une ferritinémie abaissée. Quinze étaient des femmes, au moment du diagnostic de la maladie de Biermer, significativement plus jeunes (moyenne d’âge = 48 ans ; écart-type = 11,1) que les sujets sans carence martiale (moyenne d’âge = 66,1 ans ; écart-type = 16,7), p < 0,0001 (test de Student). Conclusion Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. La carence martiale n’est pas rare chez les malades ayant une maladie de Biermer et ceci ne doit pas faire méconnaître le diagnostic. La carence en fer est une complication de l’achlorhydrie et peut précéder le développement de la maladie de Biermer. Nous suggérons un dosage de la ferritinémie chez tout sujet biermérien. simultanée des carences observées simples (en B12 ou en FOL ou en FRT), doubles (B12/FOL, B12FRT, ou FOL/FRT) ou triples (en B12/FOL/FRT). Matériel et méthodes Nous avons utilisé des trousses de radiodosages simultanés des B12/FOL et des ferritines par méthode immunoradiométrique. Les normes utilisées en vit. B12, folates et ferritines sont celles établies par notre laboratoire – pour un total de 929 sujets sains répartis comme suit : 255 sujets sains pour l’étude des normes en B12/FOL (199 sujets âgés de moins de 60 ans, sex-ratio M/F = 62/137 et 66 sujets âgés de plus de 60 ans, sex-ratio M/F = 42/24) et 664 sujets sains pour l’étude des normes en FRT (290 hommes, 224 femmes en âge de procréer et 150 femmes ménopausées). 132 patients anémiques (ratio M/F = 52/80) ont subi les dosages simultanés des 3 tests en B12, FOL et FRT (B12/FOL/FRT). Références Lagarde S, et al. Gastroenterol Clin Biol 2006 ; 30 : 12451249. Federici L, et al. Rev Med interne 2007 ; 28 : 225-231. 03-23 Intérêt des radiodosages simultanés des vitamines B12, folates et ferritines sériques dans les anémies carentielles R. Senouci Bereksi1 , N. Chiali*2 1 Service de médecine Nucléaire, CHU de Sidi-Bel-Abbès, Sidi-Bel-Abbès, Algérie ; 2 Service hématologie clinique, centre hospitalo-universitaire de Tlemcen, Tlemcen, Algérie Les carences en vit. B12, folates et fer représentent les 3 principales causes sans équivoque des anémies nutritionnelles. Ces carences nutritionnelles sont un problème réel de santé publique. Les déterminations des taux sériques de la vitamine B12 (B12), des folates (FOL) et des ferritines (FRT) sont les tests directs les plus utiles et les plus spécifiques pour permettre de porter le diagnostic de carences en B12 et/ou en folates et/ou en ferritines. Le diagnostic précoce de carence simple (en B12 ou en FOL ou en FRT), de carences doubles (B12/FOL, B12/FRT ou FOL/FRT) ou de carences triples B12/FOL/FRT semble être un instrument précieux dans la prévention de troubles graves, d’autant plus que les troubles neurologiques peuvent être irréversibles. Objectifs 28 1. Établir les normes en B12, FOL par sexe et comparaisons des moyennes entre les sexes. 2. Établir les normes en FRT par sexe, et par phase de fertilité chez les femmes et leurs comparaisons. 3. Montrer l’intérêt chez les patients anémiques des dosages simultanés des 3 tests (B12/FOL/FRT) avec interprétation Résultats I) comparaisons entre les différentes moyennes obtenues chez les sujets sains 1) Entre les sexes : Aucune différence significative n’est observée entre les sexes des moyennes respectivement des vitamines B12 et des FOL (folates) sériques d’une part chez les sujets âgés de moins de 60 ans (respectivement p = 0,68 et p = 0,48) et d’autre part chez les sujets âgés de plus de 60 ans (respectivement p = 0,07 et p = 0,18). D’où les normes retenues respectivement pour les B12 et les folates sériques sont celles des sujets étudiés tous sexes confondus respectivement chez les sujets âgés de moins de 60 ans et ceux âgés plus de 60 ans. 2) Tous sexes confondus : Les résultats statistiques des comparaisons entre les moyennes (test de Wilcoxon) observées chez les sujets âgés de moins de 60 ans et de plus de 60 ans montrent respectivement pour les vitamines B12 et les FOL une différence significative respectivement (B12NORME # B12SUP60 ; p < 0,001) et (FOLNORME # FOLSUP60, p < 0,0001). 3) Entre les sexes : une différence significative est observée entre la moyenne des ferritinémies observées chez les hommes normaux FRTHN et la moyenne respectivement des ferritinémies des femmes normale en âge de procréer FRTFN et des femmes normales ménopausées FRTFMNO [respectivement FRTHN # FRTFN (p < 0,0001) et FRTHN # FRTFMNO (p < 0,001)]. 4) Entre les phases de fertilité : une différence significative est observée entre les moyennes des ferritinémies des femmes normales en âge de procréer FRTFN et des femmes normales ménopausées FRTFMNO [FRTFN # FRTFMNO, p < 0,0001)] II) Résultats des dosages des B12, folates et ferritines sériques observés chez les patients anémiques Interprétations simultanées des résultats (en %) de carences (tests à 2 et à 3 dosages). Hématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. Globules rouges et fer Dans les tests à 2 dosages (B12/FOL) Les résultats des dosages à 2 tests de dosages des B12 et FOL montrent une prédominance des carences simples en B12 43,9 % (p < 0,0001 en comparaison avec % carences simples en FOL ou doubles en B12/FOL) dans les BFAMEN (tous sexes confondus) ainsi que par sexe dans BFANEM-F 43,75 % (p < 0,0001 en comparaison avec % de carences simples en FOL et doubles en B12/FOL) et BFANEM-H 44,2 % (p < 0,002 en comparaison avec % de carences mixtes en B12/FOL-Différence NS avec % de carences simples en FOL). Le total des % de sujets carencés (%B12 + %FOL + %B12FOL) ayant subi 2 tests (B12/FOL) observé respectivement chez les femmes anémiques BFANEM-F (75 %) et les hommes anémiques 84,6 % est significativement plus élevé que chacun des % de carences des substances dosés ou interprété séparément. On en déduit que les dosages des BF avec interprétations simultanées permettent d’augmenter la sensibilité du diagnostic de carence qu’elle soit simple ou double. Dans les tests à 3 dosages (B12/FOL/FRT) Les résultats des % de carences observés lors des tests à 3 dosages simultanés montrent d’avantage d’amélioration de la sensibilité du diagnostic de carence, qu’elle soit simple (B12, ou FOL ou FRT), double (B12/FOL ; B12/FRT ; FOL/FRT) ou triple (B12/FOL/FRT) ; avec un % globales des carences totales (%B12 + %FOL + %FRT + % B12/FOL + % FOL/FRT + % B12/FRT + % B12/FOL/FRT) de 89,4 % observé tous sexes confondus. Prévalence de carence mixte B12/FRT (30 %) significativement la plus élevée chez les femmes (p = 0,003) Prévalence de carence simple en B12 (34,6 %) significativement la plus élevée chez les hommes (p < 0,02). Conclusion Les tests simultanés à 3 tests de dosages (B12/FOL/FRT) avec interprétations simultanées des différentes prévalences de carences permettent d’améliorer la sensibilité diagnostique des anémies carentielles qu’elles soient simples, doubles ou triples permettant par ailleurs une meilleure orientation du diagnostic étiologique et du traitement approprié. 03-24 Thalassémie intermédiaire chez une patiente homozygote pour un mutant b◦ Thal liée à une chimère érythropoïétique S. Pissard*1 , K. Moradkhani2 , V. Raclin3 , F. Galacteros4 , S. Giraudier5 1 Biochimie et génétique, GH Henri Mondor et Upec, Créteil ; Biochimie et génétique, GH Henri Mondor et Upec, Créteil, Créteil ; 3 Biochimie et génétique, GH Henri Mondor, Créteil ; 4 UMGGR, GH Henri Mondor, Créteil ; 5 Hématologie biologique, GH Henri Mondor, Créteil 2 Les -thalassémies intermédiaires (TI) définissent un groupe de patients qui présentent un syndrome thalassémique de Hématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 sévérité très variable, avec une valeur de l’Hb inférieur à 10 g/dL mais non dépendant des transfusions. Elles sont liées à des génotypes associant des traits -thal ou un trait thal et des amplifications au locus ␣-globine (triplication a ou duplication du locus). Nous décrivons une patiente de 76 ans présentant une TI (GR : 3,4 × 1012 /L, Hb : 8,2 g/dL, VGM 76 fL, TCMH 24 pg, HbA2 : 4,4 % HbF : 6,7 %), jamais transfusée. Elle est la mère d’un enfant porteur d’un trait -thal et âgé de 43 ans. L’analyse moléculaire du locus  montre que celle-ci est porteuse homozygote d’un variant de type 0 thal : IVS-I-2T>G (HBB : c. 92+2T>G). Nous avons cherché à comprendre cette discordance biologicoclinique. Patients et méthodes Nous avons génotypé plusieurs tissus : sang total, prélèvement buccal, épithélium urinaire. Des colonies érythroïdes ont été dérivées à partir d’un prélèvement sanguin (30 colonies BFU-E indépendantes). Le prélèvement initial a été analysé par PCR DGGE et séquençage du 1er exon. Les autres prélèvements ont été séquencés. Dix microsatellites de 7 autosomes + 2 marqueurs du chromosome X ont été typés sur le prélèvement initial de la patiente et les colonies BFU-E. Résultats L’analyse moléculaire du prélèvement initial a montré une suspicion forte de l’existence d’une chimère hématopoïétique alors que les prélèvements épithéliaux ne montrent que la mutation 0 -thalassémique à l’état homozygote. Les résultats de l’analyse de 27 des 30 colonies BFU-E ont montré un génotype d’hétérozygote pour la mutation HBB : c. 92+2T > G pour 5 colonies confirmant l’existence d’une chimère érythrocytaire. Ces cellules sont géno-identiques au prélèvement sanguin (analyse microsatellite) et le séquençage du 1er exon du gène b-globine (de -40 par rapport à l’ATG jusqu’à +56 dans l’IVS-1) ne montre aucun autre variant nucléotidique que celui de la mutation. Conclusion L’analyse des cellules épithéliales urinaires montre que la patiente est génétiquement « b majeure » le phénotype de thal intermédiaire étant lié à l’existence d’une chimère érythropoïétique évaluée à 23 %. La recherche de l’étiologie de cette chimère montre qu’elle semble être un « révertant » car nous avons exclu une conversion génique à partir d’un autre gène de type  ou une peu probable greffe spontanée, liée à un échange de progéniteurs in utero. Des chimères érythroïdes ont été décrites à plusieurs reprises [1] et cette observation fournit le cadre de l’analyse de patients présentant des discordances génotype/phénotype. L’importance de ce cas pour la thérapeutique des thalassémies majeure et de constater que le phénotype intermédiaire (transfusoindépendance) est acquis avec seulement 23 % (BFU-E) de cellules révertées ce qui est en phase avec les résultats obtenus dans les premiers essais de thérapie génique d’un patient porteur d’un syndrome E/thal majeur [2]. 29 Globules rouges et fer Références 1. Joly P, et al. Haematologica 2013 ; 415 : 35-40. 2. Cavazzana-Calvo M. Nature 2010 ; 467 : 318-22. 03-25 Caractérisation moléculaire et cellulaire d’un variant ␣-thalassémique (HBA2 : c.94A>G) générant l’activation d’un site cryptique d’épissage et l’apparition d’un codon stop prématuré V. Thomas1 , R. Ghassemifar2 , P. Lacan1 , C. Garcia1 , A. Francina1 , P. Joly*1 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. 1 Laboratoire de biochimie et biologie moléculaire-pathologie moléculaire du globule rouge, groupement hospitalier Édouard Herriot, Lyon ; 2 Department Of Haematology, Queen Elizabeth II Medical Centre, Perth, Australie Certaines mutations ponctuelles exoniques peuvent donner lieu à un changement d’acide aminé et à une perturbation de la synthèse de l’ARNm mature par activation d’un site alternatif d’épissage. Des corrélations génotype/phénotype fines ainsi que des études in silico peuvent permettre de suspecter ce type de variants, mais seule une étude fonctionnelle par génie génétique en permet la démonstration formelle. Nous présentons ici le cas d’une patiente pour laquelle une nouvelle mutation de ce genre a pu être mise en évidence sur le gène HBA2. Observation La proposita est une patiente de 26 ans hétérozygote pour l’HbE mais à un taux anormalement bas (18,2 %). En outre, bien qu’elle ne soit pas anémique (Hb 141 g/L), elle présente une microcytose et une hypochromie importantes (VGM 73 fL ; TCMH 25,1 pg) ainsi qu’une splénomégalie douloureuse. Ceci a conduit le clinicien à suspecter une anomalie ␣-globine associée. Aucune délétion ␣-thalassémique n’a été trouvée par gap-PCR mais le séquençage Sanger a mis en évidence, à l’état hétérozygote, une transversion A>G au niveau de l’avant-dernière base de l’exon 1 (HBA2 : c.94A>G ; p. Arg>Gly). Cette mutation étant très proche des sites d’épissage, nous avons tenté de mettre en évidence l’activation d’un éventuel site cryptique par deux approches complémentaires : – in silico (logiciel NetGene2) – in vitro grâce à des vecteurs d’expression permettant d’obtenir de façon pure les ARNm sauvage et muté en vue d’une RT-PCR puis d’un séquençage Sanger des ADNc obtenus. validé ces données avec un ADNc sauvage 49 pb plus long que l’ADNc muté (444 vs 395 pb). En théorie, un ARNm donnant une chaîne alpha tronquée au niveau de l’exon 2 est dégradé par le système NMD (nonsense mediated decay) avant traduction en protéine instable. Mais ceci va à l’encontre de la littérature dans laquelle une HbE hétérozygote associée à un seul gène alpha inactivé donne une simple microcytose avec 25 à 30 % d’HbE. Notre hypothèse est donc plutôt que l’ARNm muté est traduit en une chaîne ␣ instable qui va entraîner hémolyse extravasculaire et érythropoïèse inefficace. Conclusion On a donc un contexte typique d’effet dominant négatif qui explique le taux observé d’HbE qui est celui d’une association HbE/délétion ␣-thal de type 1. Références Qadah T, et al. Hemoglobin 2012 ; 36 (1) :38-46. Sae-ung N, et al. Blood Cells Mol Dis 2012 ; 48 : 11-16. 03-26 Xérocytose héréditaire : dépistage et analyse génétique d’une famille à partir d’un cas index d’une anasarque fœtoplacentaire M. Eveillard*1 , C. Beneteau2 , G. Thierry2 , B. Tessoulin3 , C. Le Vaillant4 , V. Picard5 , C. Le Caignec6 , M.C. Béné7 1 Laboratoire d’hématologie, centre hospitalier universitaire, Nantes ; 2 Service de génétique Médicale, centre hospitalier universitaire, Nantes ; 3 Service d’hématologie clinique, centre hospitalier universitaire, Nantes ; 4 Service de Gynécologie-Obstétrique, centre hospitalier universitaire, Nantes ; 5 Laboratoire d’hématologie, CHU Bicêtre, Assistance publique-Hôpitaux de Paris, Paris ; 6 Inserm, UMR S1087, Institut du Thorax, centre hospitalier universitaire, Nantes ; 7 Laboratoire d’hématologie, centre hospitalier universitaire, Nantes La stomatocytose héréditaire à globules rouges déshydratés (xérocytose) est une anomalie de membrane, transmise sur un mode dominant, responsable d’une anémie hémolytique compensée. Cette pathologie a une expression variable allant de la pseudo-hyperkaliémie à des formes plus graves avec ascite périnatale parfois spontanément résolutive. Deux mutations distinctes du gène codant pour la protéine PIEZO1 ont récemment été rapportées dans cette affection [1]. Nous rapportons le dépistage, à partir du cas index d’une anasarque fœtoplacentaire, d’une famille porteuse de xérocytose héréditaire. Discussion 30 Le logiciel NetGene 2 prédit, à 83 % de probabilité, l’activation d’un site cryptique donneur d’épissage, environ 49 pb en amont de l’intron 1, qui induit un décalage du cadre de lecture et l’apparition d’un codon stop prématuré (CSP) entre les codons 48-49 de l’exon 2. L’étude in vitro a Patients et méthodes Patients : famille de 14 membres. Cas index : patiente de 41 ans vue en consultation dans le cadre du bilan d’une anasarque fœtoplacentaire, ayant pour antécédents familiaux deux morts fœtales in utero inexpliquées avec ascite chez Hématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 Globules rouges et fer sa tante et pour antécédents personnels cinq grossesses dont deux avec ascite anténatale. Analyse hématologique : pour tous les membres de la famille un hémogramme et un examen microscopique des frottis sanguins ont été réalisés. Une technique de fixation d’éosine5-maléimide par cytométrie en flux et de l’ektacytométrie ont également été réalisées chez les sujets dépistés. Analyse génétique : le séquençage des exons de la région codante de PIEZO1 est en cours chez tous les membres de la famille. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. Résultats Les patients présentant une xérocytose héréditaire (9/14) étaient porteurs d’une anémie hémolytique macrocytaire hyperchrome compensée et régénérative. Le frottis a montré la présence de macrocytes hyperchromes associés à de nombreuses cibles et de rares stomatocytes. Le diagnostic a été confirmé par la diminution de la résistance osmotique des hématies par ektacytométrie. Un des patients fixait de façon plus importante que les témoins l’éosine-5-maléimide. Discussion La protéine PIEZO1 est un canal ionique transmembranaire sensible à la pression (mécanotransduction) présent notamment sur les hématies. Des études récentes ont montré qu’elle permet le maintien de l’homéostasie des cellules épithéliales ainsi que le contrôle du volume des hématies permettant d’expliquer la macrocytose des patients porteurs de xérocytose héréditaire [2]. Le rôle de PIEZO1 dans la variabilité des phénotypes observés (avec pseudo-hyper kaliémie ou forme familiale avec anasarque) ainsi que son rôle dans le processus hémolytique n’est pas encore établi. Conclusion Cette pathologie rare est probablement sous-diagnostiquée en raison de sa présentation peu symptomatique. Une analyse attentive de l’hémogramme de femmes présentant une anasarque fœtoplacentaire, associée à la recherche de mutations de PIEZO1, devrait permettre d’améliorer le dépistage et la prise en charge de cette maladie. Références 1. Zarychanski R, et al. Blood 2012 ; 120 (9) : 1908-15. 2. Huaz SZ, et al. Am J Physiol Cell Physiol 2010 ; 298 (6) : C1424-C1430. 03-27 Un nouveau variant bêtaglobine [141Leu>Val (HBB : c.424C>G), responsable de la synthèse d’une hémoglobine hyperaffine pour l’oxygène, correspond à l’une des 2 mutations rapportées dans l’Hb Kochi G. Boursier1 , S. Trouiller2 , M. Giansily-Blaizot1 , H. Igual1 , J. Schved1 , P. Aguilar Martinez*1 Hématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 1 Laboratoire d’hématologie, CHU de Montpellier, Hôpital Saint-Eloi, Montpellier ; 2 Département de médecine interne, Hôpital Henri Mondor, Aurillac Parmi les quelque 575 variants de la chaîne -globine actuellement recensés, près d’une centaine s’accompagnent d’une augmentation de l’affinité de l’hémoglobine (Hb) pour l’oxygène. D’un point de vue hématologique, ils se manifestent par une augmentation du nombre des érythrocytes voire une polyglobulie vraie. Observation Nous recevons pour exploration d’une polyglobulie modérée (Hb : 19,7 g/dL, hématocrite : 60,3 % et érythrocytes : 6,3 G/L), les prélèvements d’un jeune homme de 28 ans, d’origine caucasienne, cliniquement asymptomatique et sans antécédent particulier. Le VGM est normal à 95 fL et les autres lignées cellulaires sans particularité. L’histoire familiale retrouve la notion de polyglobulie associée à des thromboses veineuses, ayant conduit à pratiquer des saignées chez le grand père maternel plusieurs années auparavant. Les principales causes de polyglobulie acquise ont été écartées. La P50 est mesurée à 8,6 mmHg (normales 24-28 mmHg), ce qui est compatible avec la présence d’une Hb hyperaffine. L’étude de l’Hb par électrophorèse capillaire (CapillaryS Hemoglobin Program ; Sebia, Evry, France) et chromatographie liquide de haute pression (VARIANT I, Thal Short Program ; Laboratoire Bio-Rad, Hercules, CA, USA), isofocalisation électrique et électrophorèse à pH acide ne met en évidence aucune fraction anormale. La recherche d’hémoglobine instable et de corps de Heinz est négative. Les analyses sont poursuivies par le séquençage direct des exons des gènes HBB, HBA1 et HBA2, identifiant seulement une mutation faux-sens dans l’exon 3 du gène -globine : HBB : c.424C > G (141Leu > Val) à l’état hétérozygote. Le même génotype est retrouvé chez le grand-père maternel. Discussion La variation de séquence 141Leu > Val est recensée dans la base de données HbVar (http ://globin. bx. psu. edu/hbvar/), mais associée à une autre mutation de l’exon 3 : HBB : c.433A>T (144Lys-Tyr-His>0). Ce double variant est décrit sous le nom d’Hb Kochi [1]. La seconde mutation (144Lys-Tyr-His>0) a été également rapportée isolément (Hb Cambridge-MA). Dans les deux cas (Hb Kochi et CambridgeMA) les patients présentaient une polyglobulie. La variation de séquence HBB : c.424C > G (141Leu > Val) avait été considérée comme un simple polymorphisme, car la substitution d’une leucine en valine ne modifie pas la charge électrique de la chaîne  et très peu le caractère hydrophobe de la chaîne latérale du résidu en position 141. L’observation clinique présentée ici, montre a contrario que cette variation de séquence est associée à un phénotype clinique et biologique d’Hb hyperaffine. 31 Globules rouges et fer Conclusion Contrairement à ce qui est rapporté dans la littérature, la mutation HBB : c.424C>G (141Leu > Val) est associée isolément à la présence d’une Hb hyperaffine pour l’oxygène. Cette observation nous rappelle également l’importance de recourir à de nombreuses techniques, notamment à la biologie moléculaire, pour diagnostiquer ces variants de l’Hb [2], l’analyse phénotypique ne permettant pas toujours de les séparer de l’HbA. Références Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. 1. Miyazaki A, Nakanishi T, Shimizu A, Mizobuchi M, Yamada Y, Imai K. Hb KOCHI [beta141(H19)Leu– > Val (g.1404 C– > G) ; 144– > 146(HC1-3)Lys-Tyr-His– > 0 (g.1413 A– > T)] : a new variant with increased oxygen affinity. Hemoglobin 2005 ; 29 : 1-10. 2. Aguilar-Martinez P, Badens C, Bonello-Palot N, et al. Arbres décisionnels pour le diagnostic et la caractérisation moléculaire des hémoglobinopathies. Ann Biol Clin (Paris) 2010 ; 68 : 455-64. (taux d’Hb était à 12,5 g/dL). Les sérologies bactériennes, virales et immunologiques étaient négatives. L’électrophorèse sur capillaire de l’hémoglobine a éliminé une drépanocytose et a objectivé une Hb-O-Arab (variant ) à l’état hétérozygote. Par ailleurs, on a noté la présence d’une fraction mineure cathodique chiffrée à 1,3 % mimant la fraction HbA2. Cette fraction devrait correspondre à un mutant delta malgré l’absence de dédoublement de l’HbA2. En effet, la fraction HbA2 normale a été masquée par l’HbO-Arab. La microcytose isolée serait probablement en rapport avec une carence martiale débutante ou une ␣-thalassémie mineure. L’étude phénotypique des parents a confirmé la présence du mutant delta chez la mère et de l’Hb-O-Arab à l’état hétérozygote chez le père. L’étude génotypique a révélé une nouvelle mutation tunisienne du codon 16 du gène delta (GGC muté en CGC) entraînant le remplacement de la glycine par l’arginine. Conclusion 03-28 Un nouveau mutant delta de la globine associé à une hémoglobinose O Arab L. Jmal1 , C.A. Sahli2 , H. Siala2 , A. Bibi3 , S. Omar*4 , H. Azzouz5 , N. Tebib6 , M. Taieb2 , N. Kaabachi7 1 Service de biochimie Clinique, Hôpital la Rabta Tunis, Tunis, Tunisie ; 2 Service de biochimie Clinique et de génétique du Globule Rouge, Hôpital d’Enfant, Tunis, Tunisie ; 3 Service de biochimie Clinique et de génétique du Globule Rouge, Hôpital d’Enfant, Tunis, Tunisie ; 4 Service de biochimie Clinique, Hôpital la Rabta, Tunis, Tunisie ; 5 Service de Pédiatrie, Höpital la Rabta, Tunis, Tunisie ; 6 Service de Pédiatrie, Hôpital la Rabta, Tunis, Tunisie ; 7 Service de biochimie Clinique, Hôpital la Rabta, Tunis, Tunisie Les mutants ␦ de la globine sont caractérisés à l’électrophorèse de l’hémoglobine par un dédoublement de la fraction HbA2.Ces mutants sont souvent méconnus en raison de l’absence d’expression clinique et d’anomalies de la lignée rouge à l’hémogramme. Toutefois, ces mutants entraînent un abaissement du taux de l’HbA2 qui risque de masquer une -thalassémie mineure ou de porter à tort le diagnostic d’une ␣-thalassémie mineure. Nous rapportons le cas d’un nouveau variant de la chaîne delta qui a été identifié malgré la présence d’une Hb-O-Arab ayant masqué la fraction HbA2 normale. Observation 32 Il s’agit d’un nourrisson âgé de 23 mois, de sexe féminin, originaire du nord ouest tunisien, hospitalisé au service de pédiatrie pour exploration d’une polyarthralgie fébrile. L’exploration biologique a noté la présence, à l’hémogramme, d’une microcytose isolée chiffrée à 64 fL Les mutants ␦ de la globine sont souvent méconnus en présence d’une hémoglobinose O Arab ou d’une hémoglobinose C qui masquent le dédoublement de l’HbA2. Le dépistage de ces mutants constitue un marqueur ethnique qui témoigne du mouvement des populations. Ce dépistage est également capital pour apprécier le taux de l’HbA2 à sa juste valeur afin de ne pas méconnaître une -thalassémie mineure. 03-29 Coexistence d’un syndrome de Gilbert et d’une elliptocytose héréditaire S. Misra*1 , I. Sloma2 , N. Cucherousset3 , S. Pissard4 , V. Picard5 1 Hématologie Clinique, Hôpital Paul Brousse, Villejuif ; Hématobiologique, Hôpital Paul Brousse, Villejuif ; 3 Anatomopathologie, Hôpital Paul Brousse, Villejuif ; 4 Biochimie et génétique, centre hospitalier Henri Mondor, Créteil ; 5 Hématobiologique, Bicêtre, Kremlin-Bicêtre 2 La coexistence d’une cause d’anémie hémolytique chronique et de la maladie de Gilbert est décrite et accroît le risque de lithiase vésiculaire. Nous présentons l’histoire d’un jeune homme de 13 ans pour lequel a été évoqué un syndrome de Gilbert suite à des épisodes d’ictère avec régression spontanée et la persistance d’une hyperbilirubinémie non conjuguée dosée à plusieurs reprises au-dessus de 50 mol/L. La présence d’une splénomégalie modérée et d’une microcytose a motivé une exploration à la recherche d une cause d hémolyse chronique. Résultats La numération formule sanguine montre taux d’hémoglobine à 13,8 g/dL, un VGM à 77 fL, une TCMH à 27,6 pg, Hématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. Globules rouges et fer une CCMH à 35,6 g/dL, une réticulocytose à 113 g/L et une haptoglobinémie à 0,19 g/L. Le bilan martial est normal. L’étude du promoteur de gène UGTA 1 a permis de confirmer l’existence d’une maladie de Gilbert ((TA)7 ). L’étude de l’électrophorèse de l’hémoglobine ne révèle aucune anomalie. Le dosage de l’activité du G6PD érythrocytaire (16,5 UI/g Hb) est normal avec une concentration d’hexokinase légèrement augmentée à 1,6 U/g Hb ce qui traduit le caractère régénératif de l’érythropoïèse. Par ailleurs, l’examen de la morphologie érythrocytaire révèle la présence d’une anisopoïkilocytose et d’assez nombreux elliptocytes. Le test EMA est normal. Devant un profil d’ektacytométrie d’allure trapézoïdale, le diagnostic d’elliptocytose héréditaire est posé. Dans ce contexte d’association de maladie de Gilbert et d’elliptocytose héréditaire, l’échographie n’a pas révélé de lithiase vésiculaire. Conclusion Le diagnostic d’une association de maladie de Gilbert et d’une anémie hémolytique chez un sujet jeune peut être abordé par le versant hématologique ou hépatique. Ainsi, une bilirubinémie non conjuguée très élevée chez un patient ayant une anémie hémolytique doit faire rechercher un syndrome de Gilbert ou une insuffisance hépatocellulaire. À l’inverse, la découverte d’une microcytose chez un patient ayant un syndrome de Gilbert doit motiver en première intention la recherche d’une carence martiale et d’une anomalie de l’hémoglobine. Comme le montre le cas présenté, en l’absence de résultats concluants et devant la présence d’anomalies morphologiques des globules rouges, une étude approfondie à la recherche des autres causes d hémolyse chronique et en particulier de la membrane érythrocytaire doit être faite. 03-30 Quand une anomalie constitutionnelle du globule rouge peut en cacher une autre : à propos d’un cas N. Couque*1 , L. Holvoet-Vermaut2 , O. Fenneteau3 , J. Galimand4 , E. Trawinski1 , M. Benkerrou2 , J. Elion1 , L. Da Costa3 1 Génétique Moléculaire, Hôpital Robert Debré, Paris ; Hématologie clinique, Hôpital Robert Debré, Paris ; 3 Hématologie biologique, Hôpital Robert Debré, Paris ; 4 Hématologie biologique, Hôpital Robert Debré, Paris 2 Les patients hétérozygotes composites pour l’HbS et une persistance héréditaire de l’HbF (HPFH) de type délétionnel ont de très fort taux d’HbF et ne présentent pas les complications de la drépanocytose. Nous rapportons le cas de l’exploration d’une hémolyse chez une jeune patiente présentant une hétérozygotie composite S/HPFH2 associée à une pathologie de la membrane érythrocytaire. Résultats Il s’agit d’une enfant âgée de 16 mois d’origine Guadeloupéenne, dont le dépistage néonatal de la drépanocytose met en évidence un profil pathologique compatible avec un syndrome drépanocytaire majeur. Au contrôle, l’étude de l’hémoglobine des parents montre que le père est hétérozygote AS alors que la mère ne présente pas de variant de l’Hb mais une augmentation de l’HbF (HbF = 29,8%), caractérisée au niveau moléculaire comme une HPFH2. L’enfant présente donc une hémoglobinopathie de type hétérozygote composite HbS/HPFH2. Le suivi de ses données biologiques met en évidence à plusieurs reprises une discrète régénération (réticulocytes entre 80 et 125 × 109 /L) sans anémie (Hb = 12,7 g/dL) mais avec une CCMH limite haute à 36 g/dL et des stigmates d’hémolyse (haptoglobine effondrée < 0,1 g/L). Devant cette hémolyse persistante, une recherche des anomalies enzymatiques et de la membrane érythrocytaires est entreprise. Aucune anomalie n’est mise en évidence au niveau des enzymes érythrocytaires. En revanche, l’ektacytométrie montre une courbe anormale compatible avec une stomatocytose dans sa forme déshydratée (xérocytose). La présence de stomatocytes peu nombreux et d’acanthocytes sur les frottis sanguins renforce ce diagnostic. Cette anomalie de la membrane érythrocytaire, de transmission autosomale dominante, est responsable d’anémie hémolytique par fuite cationique. Une étude complémentaire chez les parents confirme que la mère présente également un aspect cytologique et ektacytométrique évocateur de stomatocytose dans sa forme déshydratée. Nous poursuivons l’exploration moléculaire de cette famille par l’analyse du gène FAM38A codant la protéine PIEZO1 récemment impliquée dans la xérocytose. Discussion L’étude de ce cas clinique révèle deux points essentiels : 1) dans le contexte du dépistage néonatal, l’étude familiale, et parfois moléculaire, est indispensable pour conclure définitivement à un syndrome drépanocytaire majeur ; 2) la présence d’une hémolyse précoce et persistante non expliquée par l’hémoglobinopathie nécessite des explorations complémentaires et la recherche d’une autre pathologie érythrocytaire. Conclusion La xérocytose associée à l’hémoglobinopathie non symptomatique (S/HPFH2) permet d’expliquer l’hémolyse observée. Le diagnostic de stomatocytose héréditaire contre-indique formellement toute splénectomie en raison des complications de thromboses veineuses profondes sévères. 33 Hématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 Globules rouges et fer 03-31 Hémochromatose génétique et ostéonécrose aseptique de la cheville : une association non fortuite ? E. Chartron*1 , C. Exbrayat2 Hématologie, Clinique, Montpellier ; 2 Hématologie, Clinique du Parc, Montpellier 1 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. Les atteintes articulaires de l’hémochromatose génétique (HG) sont fréquentes (64 % des cas) et révèlent la maladie dans 20 à 37 % des cas. Celles-ci sont essentiellement représentées par la chondrocalcinose articulaire et l’ostéoporose d’apparition précoce. L’ostéonécrose aseptique de la cheville n’est pas une complication connue de l’hémochromatose. Diverses situations pathologiques (drépanocytose, hémopathies, diabète, lupus érythémateux disséminé, maladie de Gaucher) et expositions (intoxication alcoolique, corticoïdes, dyslipidémie, hyperhomocystéinémie, traumatismes, plongées hyperbares, radiothérapie) constituent des facteurs étiologiques de l’ostéonécrose aseptique, les cas idiopathiques étant cependant nombreux. Nous rapportons ici un cas d’ostéonécrose aseptique de la cheville révélant une hémochromatose génétique, situation non décrite dans la littérature jusqu’à ce jour à notre connaissance. ostéonécroses aseptiques de hanche de diagnostic radiologique chez 2 patients hémochromatosiques sur 22 [2]. La physiopathologie de l’ostéonécrose aseptique associée à l’hémochromatose est inconnue. L’impact préventif des déplétions martiales précoces sur l’évolution de l’ostéonécrose aseptique est également inconnu compte tenu de la rareté de l’association. L’évolution des atteintes osseuses plus fréquentes (chondrocalcinose, ostéoporose) ne semble pas être influencée par le traitement de l’hémochromatose. Conclusion Une ostéonécrose aseptique tibiotarsienne peut révéler une HG. L’atteinte coxo-fémorale est connue bien que rare. L’enquête étiologique d’une ostéonécrose aseptique – quelle qu’en soit la topographie – peut être élargie en intégrant la possibilité d’une HG, en en réduisant peut-être ainsi la part idiopathique. L’impact thérapeutique sur ces manifestations osseuses de la HG est inconnu et ne grève cependant pas le pronostic lié aux atteintes cardiaques et hépatiques. 03-32 Taux de schizocytes : Apport dans le diagnostic biologique de la microangiopathie thrombotique A.S. Fall*1 , A.O.T. Fall1 1 Hématologie, Université Cheikh Anta Diop, Dakar, Sénégal Cas clinique Un homme de 45 ans consulte pour l’exploration d’une douleur de la cheville droite. Le bilan radiologique objective une déminéralisation segmentaire et hétérogène délimitée par un liseré d’ostéocondensation du tarse. L’interligne articulaire tibiotarsienne est conservée sans destruction osseuse et les parties molles sont respectées. L’aspect évoque une ostéonécrose aseptique de la cheville. L’enquête étiologique ne relève pas de maladie ou exposition favorisant, éliminant notamment une origine traumatique. Le bilan martial retrouve un coefficient de saturation de la transferrine à 85 %, une ferritinémie à 108 ng/mL. Une mutation homozygote du gène HFE est retrouvée (pCyst 282Tyr). La microangiopathie thrombotique (MAT) est définie par la triade : anémie hémolytique mécanique (présence de schizocytes), thrombopénie périphérique de consommation et atteinte multiviscérale. Il s’agit d’un syndrome mettant en jeu le pronostic vital en l’absence de diagnostic et de traitement précoces. Le diagnostic de certitude reposant sur des tests spécialisés non encore accessibles à nos structures de soins ; la grande question était de savoir quand écarter ou retenir le diagnostic de MAT à l’aide de méthodes simples. L’objectif principal de ce travail était de proposer une réponse à cette question en se basant sur le taux de schizocytes. Patients et méthodes Discussion 34 La HG est souvent de découverte fortuite. Chez 2 851 patients atteints de HG, la maladie était le plus souvent révélée par une anomalie du métabolisme martial (45 %), une asthénie associée à des arthralgies (35 %) ou par un dépistage à partir d’un cas probant (20 %). L’âge moyen au diagnostic était de 41 ans avec une symptomatologie aspécifique antérieure de dix ans. L’ostéonécrose aseptique tarsienne est d’origine traumatique. Des cas d’association d’une ostéonécrose aseptique coxo-fémorale à une HG ont été rapportés. Montgomery et al. Rapporte des lésions histologiques d’ostéonécrose aseptique chez 7 patients hémochromatosiques sur 15 traités par arthroplastie coxo-fémorale [1]. Hamilton et al. décrivent également des Il s’agit une étude prospective analytique sur 15 mois (juin 2011-septembre 2012) qui a eu pour cadre le laboratoire d’hématologie (études des paramètres biologiques) et les services de néphrologie et de réanimation (recrutement des patients) du CHU Le Dantec de Dakar. Ont été inclus tous les patients avec suspicion clinique de MAT et présentant au frottis des schizocytes dans un contexte d’anémie et de thrombopénie. Les critères de non-inclusion étaient : patients porteurs de valves cardiaques ou de prothèses ; patients présentant une anémie hémolytique auto-immune et ceux avec une anémie sévère associée à une anisopoïkilocytose. Les taux d’hémoglobine, de plaquettes ainsi que le frottis sanguin à la recherche de schizocytes ont été les principaux paramètres étudiés. Hématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. Globules rouges et fer Résultats Patients et méthodes Durant notre période d’étude, nous avons recruté 35 patients et le diagnostic de MAT a été retenu chez 12 patients. Parmi ces derniers, l’anémie était toujours présente variant de 4 à 9 g/dL d’Hb ; la thrombopénie, retrouvée chez 6 patients et le taux de schizocytes supérieur ou égal à 1 % (1-10 %). Pour les patients chez qui le diagnostic de MAT n’a pas été retenu, l’anémie était également présente chez tous (4,5 à 10,7 g/dL) mais les schizocytes étaient absents dans 5 cas avec des taux extrêmes de 0 à 1,8 %. Une étude transversale, semi-quantitative allant de décembre 2011 à septembre 2012 était menée à l’unité d’hématologie clinique de l’hôpital Le Dantec chez 70 drépanocytaires SS (30 hommes, 40 femmes) soumis à l’autoquestionnaire SF36 coté de 0 (QDV la plus altérée) à 100 (meilleure QDV). Les analyses de fréquence et comparative des scores de SF36 avec les données épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutives étaient effectués grâce au logiciel SPSS avec un est de Khi 2 significatif en deçà de 0,05. Nous avons recherché la probabilité statistique d’avoir un taux de schizocytes au moins supérieur ou égal à 1 % et de faire un MAT. Le risque relatif retrouvé est de 75 % avec un IC de 95 % (p = 0,0001197), contre 0 % pour un sujet avec un taux de schizocytes inférieur à 1 %. Le coefficient de corrélation r était de 0,86 suggérant que le taux de schizocytes supérieur à 1 % et la présence d’une MAT évoluent dans le même sens. Conclusion Ce travail, initié au laboratoire d’hématologie du CHU Le Dantec, avait pour objectif de répondre à la question : quand retenir ou écarter en urgence le diagnostic de MAT à l’aide de méthodes simples. Les tests statistiques effectués nous ont permis de retenir qu’à un taux de schizocytes supérieur ou égal à 1 %, la probabilité de faire une MAT était très grande. Cette valeur reste dans l’intervalle proposé par l’ICSH (International Council for Standardization in Haematology) soit un seuil supérieur à 1 % pour évoquer fortement une MAT. À notre connaissance 7 des 12 patients décéderont en cours d’hospitalisation. Ce qui met l’accent sur la précocité diagnostique et thérapeutique de ces patients dont le pronostic vital reste compromis. Résultats Les malades âgés en moyenne de 24,5 ans [16-59 ans], avaient une baisse de score dans tous les domaines du SF36, concernant plus la dimension physique (Activité physique : 36 ; Limitations dues à l’état physique : 42 ; Douleur physique : 50,4 ; Santé perçue : 41,2), que psychique (Vie et relation : 69,5 ; Santé psychique : 59,7 ; Vitalité : 53 ; Limitations dues à l’état psychique : 68,2). La baisse de la QDV était associée au bas niveau socio-économique (p : 0,02) ; à l’irrégularité du suivi médical (p : 0,012) et à l’existence de complications (p : 0,03). Conclusion L’utilisation du SF36, montre une baisse de la QDV chez nos drépanocytaires, conformément aux données de la littérature [1,2]. Notre étude caractéristique par l’altération prédominante sur la dimension physique que mentale, est témoin de l’implication psychofamiliale. Toutefois, la bonne perception de l’état de santé nécessite une prise en charge adéquate de crises vaso-occlusives, afin de prévenir les complications [2]. Références Asnani MR, et al. Psych Health Med 2009 ; 14 : 606-18. Belizna C, et al. Rev Med interne 2010 ; 31S : S35-83. 03-33 Évaluation de la qualité de vie des drépanocytaires SS à Dakar par le Short Form 36 (SF36) : étude monocentrique chez 70 patients S. Fall*1 , F.S.D. Ndiaye2 , A. Faye3 , O.D. Dior4 , T. Moreira-Diop3 03-34 Traitement de l’hépatite C au cours des syndromes drépanocytaires majeurs A. Djenouni*1 , N. Frioukh2 , Mameri3 , N. Grifi1 1 Médecine interne, Hôpital Aristide le Dantec, Dakar, Sénégal ; 2 Hématologie clinique, Aristide le Dantec, Dakar, Sénégal ; 3 Médecine interne, Aristide le Dantec, Dakar, Sénégal ; 4 Hématologie clinique, Aristide le Dantec, Dakar, Sénégal Service d’hématologie CHU Annaba-Algérie, Université Badji-Mothtar Annaba, Annaba, Algérie ; 2 Service d’hématologie CHU Annaba-Algérie, Université Badji-Mothtar Annaba, Annaba, Algérie ; 3 Service des maladies Infectieuses CHU Annaba-Algérie, Université Badji-Mothtar Annaba, Annaba, Algérie Les progrès thérapeutiques ont permis une survie prolongée des drépanocytaires avec des complications chroniques, qui altèrent leur vécu. Nos buts étaient d’évaluer la qualité de vie (QDV) des drépanocytaires SS et d’identifier les facteurs influençants. La prévalence de l’hépatite C au cours des syndromes drépanocytaires majeurs est importante, varie selon les études et les populations de 2 à 30 %, mais avec une moyenne de 14 %. Le traitement de l’hépatite C au cours des hémoglobinopathies constitue un challenge pour les praticiens. 1 Hématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 35 Globules rouges et fer L’objectif de notre étude est d’évaluer la tolérance, l’efficacité antivirale du traitement anti-VHC chez les patients suivis pour un syndrome drépanocytaire majeur. hospitalisation dans 5 sites du centre de référence (4 en Ile-de-France, 1 en Martinique) sur 6 mois. Il s’agit d’une étude prospective ayant intéressé 17 patients drépanocytaires porteurs d’une hépatite C et candidats à un traitement anti-VHC. Résultats Un suivi régulier hebdomadaire est assuré, en collaboration : hématologue-infectiologue ou gastroentérologue. Résultats Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. L’âge moyen de notre cohorte est de 27 ans, l’étude a intéressé 3 hommes et 14 femmes. 13 patients ont une forme homozygote et 4 une S/-thalassémie. Un bilan complet préthérapeutique, à la recherche d’une comorbidité est fait. Le traitement a associé interféron pégylé + ribavirine. Certaines complications ont été colligées sous traitement : 3 cas de crises vaso-occlusives et 2 cas de déglobulisation. Conclusion Au terme de cette étude on note que la tolérance hématologique du traitement anti-VHC est excellente avec des besoins transfusionnels acceptables, ce qui peut faire envisager l’utilisation de la ribavirine d’emblée aux doses optimales dans cette population. 03-35 Caractéristiques sociologiques des drépanocytaires adultes vivant en France : étude multicentrique sur 369 patients D. Bourdeau1 , K. Stankovic Stojanovic2 , E. Foïs3 , C. Barthélémy1 , S. Questel2 , V. Lanza2 , C. Lehobey2 , D. Tursis1 , F. Lionnet2 , D. Bachir4 , G. Loko5 , J.B. Arlet*6 1 Médecine interne, Hôpital Européen Georges Pompidou, Paris ; 2 Médecine interne, Hôpital Tenon, Paris ; 3 Médecine interne, Hôpital de la Fontaine, Saint-Denis ; 4 Médecine interne, centre hospitalier Henri Mondor, Créteil ; 5 Centre de Drépanocytose Enfant, CHU de Fort de France, Fort de France, Martinique ; 6 Médecine interne, Université Paris Descartes, Hôpital Européen Georges Pompidou, Paris Les syndromes drépanocytaires majeurs (SDM) sont sources de handicap et de perturbations de la vie quotidienne, rythmés par les crises, les consultations médicales, et les hospitalisations. Les absences scolaires sont fréquentes dans l’enfance. Nous avons voulu étudier le retentissement des SDM sur la vie des patients adultes (niveau d’étude, travail, hygiène de vie, activités sportives, etc.). Patients et méthodes 36 Étude observationnelle, multicentrique. Un autoquestionnaire de 52 items dont une partie centrée sur les caractéristiques sociologiques des patients était remis à tous les patients drépanocytaires vus consécutivement en consultation ou en 369 patients (femmes 58,3 %) d’âge moyen 34,7 ± 12,1 ans étaient inclus (génotypes SS (67 %), SC (26 %), S-thalassémie (7 %)) ; 55,7% étaient nés en Afrique, arrivés en France en moyenne à l’âge de 17 ± 9,9 ans. 55,7 % avaient un niveau scolaire bac/études supérieures, 34,9 % un niveau collège/lycée, et 9,4 % étaient encore étudiants. 51,2 % exerçaient une activité professionnelle (63 % d’employés, 18 % de profession supérieures), et 77,2 % d’entre eux travaillaient en CDI. Gravité de la maladie et taux d’emploi était inversement corrélé. Les patients déclaraient dormir en moyenne 7,4 ± 1,7 h/nuit, mais avec des réveils fréquents (69,7 % se réveillent, en moyenne, 2,3 ± 1,02 fois par nuit). Le nombre de réveil était significativement plus important chez les patients les plus graves. L’hygiène quotidienne est excellente : lavage de mains plusieurs fois par jour (89,4 %), brossage des dents quotidien (98,3 %), désinfection systématique de plaie (77,6 %). 2/3 des patients (76,2 % des SS, 51,8 % des SC, p = 0,001) ne font aucune activité sportive, et déclarent pour une majorité que cela déclenche des crises. Le dernier tiers déclare faire du sport, en moyenne 3,9 ± 3 h/semaine. Discussion Contrairement aux idées reçues, les patients drépanocytaires adultes vivant en France ont un niveau d’étude correct et leur taux d’emploi est peu différent de celui de la population active de même âge (sauf chez les 25-49 ans : 64 % vs 89 % dans la population générale, données INSEE). Il faut intégrer le fait que la moitié de nos patients sont des immigrés de première génération arrivés à l’âge adulte en France. Conclusion Malgré le handicap lié à la maladie, cette étude montre que les patients drépanocytaires arrivent à suivre une scolarité leur permettant d’obtenir une bonne insertion professionnelle même si la gravité de la maladie la rend plus difficile. Un entraînement sportif très régulier et relativement intense semble possible chez 1/3 des patients, ce qui doit nous faire revoir le dogme de la contre-indication au sport, mais évaluer des programmes d’entraînement chez ces patients. 03-36 Quelle stratégie efficiente de dépistage néonatal de la drépanocytose dans un pays où l’hémoglobine S coexiste avec d’autres variants hémoglobiniques ? Cas du Mali A. Guindo*1 , O. Tessougué2 , M. Ag Baraika3 , Y.S. Sarro4 , B. Fané2 , B.A. Touré5 , P. Guindo6 , K. Camara6 , A. Dorie6 , T. Gil7 , D.A. Diallo6 Hématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 Globules rouges et fer 1 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. Biologie et Recherche, centre de Recherche et de Lutte Contre la Drépanocytose, Bamako, Mali ; 2 Hématologie, centre de Recherche et de Lutte Contre la Drépanocytose, Bamako, Mali ; 3 Hématologie, centre de Recherche et de Lutte Contre la Drépanocytose de Bamako, Bamako, Mali ; 4 Épidémiologie et Biostatisques, centre de Recherche et de Lutte Contre la Drépanocytose de Bamako, Bamako, Mali ; 5 Hématologie, centre de Recherche et de Lutte Contre la Drépanocytose de Bamako, Bamako, Mali ; 6 Hématologie, centre de Recherche et de Lutte Contre la Drépanocytose de Bamako, Bamako, Mali ; 7 Affaires Étrangères, Cidd, Paris La drépanocytose est la maladie génétique la plus répandue au monde dont l’évolution est émaillée de complications à la fois aiguës et chroniques responsables d’une mortalité infantile précoce élevée et de handicaps sévères. Les expériences de dépistage néonatal ont permis de réduire considérablement le fardeau de la mortalité lié à la maladie. Au Mali la distribution ethnicogéographique du trait drépanocytaire varie entre 4 et 25 %. Le gène drépanocytaire existe avec d’autres variants hémoglobiniques dont l’hémoglobine C (7,5 % de trait AC) et les syndromes thalassémiques. Il n’existe pas de dépistage prénuptial systématique de la drépanocytose. Les quelques centres universitaires qui font le dépistage ont recours soit au test de falciformation du globule rouge (test d’Emmel), parce que plus facile à faire et moins coûteux (0,76 D), soit à l’électrophorèse à pH alcalin (11 D). Si l’électrophorèse de l’hémoglobine à pH alcalin permet de déceler les variants C, le test de falciformation en revanche ne permet pas ce dépistage. Dans ce contexte, la question d’un dépistage néonatal ciblée de la drépanocytose peut se poser et au-delà, le choix de l’outil le plus approprié à cette fin. Patients et méthodes Pour répondre à cette problématique, nous avons conduit de 2010 à 2011, un dépistage systématique de la drépanocytose par isoélectrofocalisation complétée par une technique d’HPLC (coût = 2,92 D) chez des femmes et leurs nouveau-nés dans deux maternités de Bamako au Mali. Discussion Le faible taux de naissances drépanocytaires (0,1 %) rapporté par cette étude fait discuter la pertinence d’un dépistage néonatal systématique de la drépanocytose par des tests coûteux comme l’électrophorèse de l’hémoglobine, ce d’autant que les cas sont représentés par les formes composites SC d’expression clinique plus tardive. Conclusion Dans un contexte où le dépistage précoce de la drépanocytose peut s’étendre aux centres de protection maternelle et infantile le dépistage néonatal peut être ciblé sur les résultats de tests simples et peu coûteux comme le test de falciformation ou d’Itano chez les mères avant l’accouchement. 03-37 Contribution de l’HRM (high resolution melting) dans le génotypage du gène G6PD C. Mekki*1 , A. Mirmiran1 , B. Costes1 , S. Pissard1 , C. Albert1 , K. Moradkhani2 , H. Wajcman1 , F. Galactéros3 , M. Goossens1 1 Biochimie et génétique, centre hospitalier Henri Mondor, Créteil ; 2 Bichimie et génétique, centre hospitalier Henri Mondor, Créteil ; 3 Unité des maladies génétiques du globule rouge (UMGGR), centre hospitalier Henri Mondor, Créteil Le déficit en G6PD est une anomalie à transmission récessive liée à l’X. Le gène G6PD contient 13 exons, dont le premier n’est pas traduit, et s’étend sur 21 Kb. On connaît 182 mutations du gène G6PD. Ces mutants ont été classés d’après le groupe de travail de l’Organisation mondiale de la santé en 5 classes selon leur activité enzymatique. Certaines formes sont fréquentes dans certaines régions du monde : G6PD A− en Afrique, G6PD Canton et Viangchan en Asie du Sud-Est et G6PD Méditerranéen dans les pays du pourtour Méditerranéen. Lorsque le déficit n’est pas lié à une mutation endémique, le séquençage complet de 12 exons codants s’impose (1). Patients et méthodes Résultats Chez 2 578 gestantes ayant participé à l’étude sur la base d’un consentement éclairé et signé, les phénotypes drépanocytaires se distribuaient comme suit : AA = 2 028 (78,6 %), AS = 327 (12,7 %), SS = 5 (0,2 %), SC = 33 (1,3 %), S/ = 2 (0,1%), AC = 180 (7 %), CC = 3 (0,1%). Parmi 2 635 nouveau-nés issus de ces mères, 13 étaient drépanocytaires répartis entre 5 homozygotes SS (0,2 %) et 8 composites SC (0,3 %). Les drépanocytaires issus des 183 mères (7 % des gestantes) d’un phénotype AC ou CC qui ne pouvait pas être détecté par un test d’Emmel, représentaient 3 cas de SC (soit 0,1 % des naissances). Hématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 L’HRM est une technique rapide du criblage de mutations qui consiste à étudier la courbe de fusion de l’ADN (2). Nous avons étudié 70 patients préalablement génotypés par séquençage direct. Les sujets hétérozygotes sont tous détectés par HRM, tandis que les sujets hémizygotes et homozygotes ne le sont pas. Par conséquent, une hétérozygotie artificielle a été créée en mélangeant en quantité égale l’ADN muté d’un sujet hémizygote/homozygote avec l’ADN sauvage. Résultats En effet, le gène G6PD a été balayé grâce à l’HRM et les variants présents ont pu être détectés. 37 Globules rouges et fer Conclusion L’HRM s’est avérée être une technique simple, rapide et peu coûteuse pour déceler les anomalies moléculaires dans différents exons du gène G6PD. Les limites de cette approche ont été, pour l’exon 6, la difficulté de construire des amorces permettant de l’amplifier et son contenu nucléotidique et pour les exons 11 et 12 la présence de 3 polymorphismes fréquents. Ces trois exons n’ont pas pu être étudiés par cette approche. FeVG des patients ayant un T2* < 20 ms (moyenne = 57,6%) et celles des patients avec T2* > 20 ms (moyenne = 62,4%), p = 0,002. La concentration intra-hépatique en fer moyenne était de 280 ± mol/g, non corrélée aux valeurs de fer cardiaque. Dans le sous-groupe des patients dont le T2*était < 20 ms à la première évaluation, une augmentation significative du T2* au cours du temps a été observée (p < 0,001). Aucun nouveau patient n’a développé une atteinte cardiaque clinique. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. Références Cappellini MD, Fiorelli G. Glucose-6-phosphate dehydrogenase deficiency. Lancet 2008 ; 371 (9606) : 64-74. Vossen RH, Aten E, et al. High-resolution melting analysis (HRMA): more than just sequence variant screening. Hum Mutat 2009 ; 30 (6) : 860-6. Conclusion 03-38 Évaluation de la surcharge en fer myocardique par IRM cardiaque combinée à l’IRM hépatique dans une cohorte de patients thalassémiques 03-39 Pronostic de la grossesse chez le drépanocytaire, impact des consultations prénatales (CPN) pluridisciplinaires : expérience du Centre de recherche et de lutte contre la drépanocytose de Bamako A. Quatre1 , A. Jacquier1 , P. Petit1 , E. Bernit2 , G. Louis1 , G. Michel3 , R. Giorgi4 , I. Thuret*5 1 Service de radiologie et d’imagerie médicale, Assistance publique-Hôpitaux de Marseille, Marseille ; 2 Service de médecine interne, Assistance publique-Hôpitaux de Marseille, Marseille ; 3 Service d’hématologie-oncologie pédiatrique, Assistance publique-Hôpitaux de Marseille, Marseille ; 4 Service de santé publique et d’information Médicale, Assistance publique-Hôpitaux de Marseille, Marseille ; 5 CRMR Thalassémies, service d’hématologie pédiatrique, Assistance publique-Hôpitaux de Marseille, Marseille Les techniques d’IRM permettent de mesurer la concentration en fer hépatique et cardiaque ainsi que d’identifier les patients à risque de cardiopathie au stade présymptomatique. Nous rapportons l’expérience marseillaise du centre de référence des thalassémies à propos de 48 patients atteints d’une thalassémie majeure ou intermédiaire polytransfusés et traités pour une hémochromatose posttransfusionnelle. Patients et méthodes Entre mai 2006 et janvier 2012, 179 IRM cardiaques combinées à la mesure de la concentration hépatique en fer ont été réalisées (app 1,5 tesla, méthode cf. http ://oernst. f5lvg. free. fr/liver/fer/fer. html#coeur). La fraction d’éjection du ventricule gauche (FeVG) a été calculée sur 103 examens. Le traitement chélateur a été intensifié si le T2* était inférieur à 20 ms. Résultats 38 Lors du 1er examen (à un âge moyen de 24 ans ± 10,4), le T2* cardiaque moyen était de 21,6 ms ± 10 ms, la FeVG moyenne de 59,92 ± 6,8 % et les 2 valeurs corrélées (p < 0,01). Il existait une différence significative entre les L’IRM cardiaque combinée à l’exploration hépatique de la surcharge en fer permet en pratique courante de conduire efficacement le suivi et l’adaptation thérapeutique des patients thalassémiques sous traitement chélateur. B.A. Touré*1 , I. Teguété2 , B. Fané3 , M. Sima4 , A. Diarra5 , A. Guindo6 , A. Dorie7 , G. Tchernia8 , D.A.Diallo9 1 Centre de Recherche et de Lutte Contre la Drépanocytose, centre de Recherche et de Lutte Contre la Drépanocytose, Bamako, Mali ; 2 Service Gynécologie-Obstétrique, centre hospitalier universitaire Gabriel Touré, Bamako, Mali ; 3 Centre de Recherche et de Lutte Contre la Drépanocytose, centre de Recherche et de Lutte Contre la Drépanocytose, Bamako, Mali ; 4 Service de Gynécologie-Obstétrique, centre hospitalier universitaire du Point G, Bamako, Mali ; 5 Unité Dispensation, centre National de Transfusion Sanguine, Bamako, Mali ; 6 Unité Laboratoire, centre de Recherche et de Lutte Contre la Drépanocytose, Bamako, Mali ; 7 Département Médical, centre de Recherche et de Lutte Contre la Drépanocytose, Bamako, Mali ; 8 Ministère Affaires Étrangères, Cidd, Paris ; 9 Département Recherche et Formation, centre de Recherche et de Lutte Contre la Drépanocytose, Bamako, Mali La grossesse est une période à risque pour la mère drépanocytaire et son conceptus. Une prise en charge pluridisciplinaire du couple permet de réduire ce risque. Cette étude rapporte l’expérience de deux structures de prise en charge de la grossesse chez des drépanocytaires à Bamako au Mali. Patients et méthodes L’étude porte sur des données issues d’une cohorte de drépanocytaires enceintes suivies dans un service de gynécologie obstétrique du centre hospitalier universitaire (CHU) de Gabriel Touré de Bamako de 2003 à 2011 et celle concernant des drépanocytaires enceintes suivies au Centre de recherche et de lutte contre la drépanocytose (CRLD) de Bamako en collaboration avec un gynécologue référent du Hématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 Globules rouges et fer service de gynécologie obstétrique du CHU Point G du 15 mars 2010 au 15 mars 2011. Les grossesses n’avaient pas été planifiées pour les deux groupes de gestantes ; contrairement au groupe du CHU Gabriel Touré, celui suivi au CRLD a bénéficié d’un programme transfusionnel mensuel dès la 30e semaine d’aménorrhée. L’analyse a porté sur les antécédents obstétricaux, les paramètres de suivi de la grossesse, le déroulement de l’accouchement, les suites de couches et l’évaluation du nouveau né. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. Résultats La cohorte du CHU Gabriel Touré comptait 71 drépanocytaires dont 21 homozygotes SS et 50 doubles hétérozygotes (45 SC et 5 S/-thalassémiques). Au niveau du CRLD de Bamako, 41 drépanocytaires enceintes ont été suivies dont 17 homozygotes SS et 24 doubles hétérozygotes (22 SC et 2 S/-thalassémiques). Dans les antécédents obstétricaux on note que le nombre de fausses couches est identique dans les deux structures. Par contre, le nombre de consultations prénatales réalisées était plus élevé dans le groupe suivi au CRLD que celui du service de gynécologie obstétrique (6 en moyenne vs 3). En outre la quasi-totalité des parturientes admises dans le service de gynécologie obstétrique du CHU Gabriel Touré ont présenté au moins une complication obstétricale directe ou indirecte (88,7 %) au cours de leur gravidopuerpéralité. Aucune complication obstétricale n’a été observée chez les patientes suivies en collaboration avec le CRLD. L’accouchement par voie basse a été déclenché chez 68 % des patientes suivies au CRLD à 38 semaines d’aménorrhée. Le taux de césarienne était plus bas dans le groupe CRLD que celui du centre hospitalier universitaire Gabriel Touré (34,5 % versus 51 %, p < 0,05). La mortinatalité et la mortalité maternelle étaient significativement plus élevées dans le groupe de patientes recrutées dans le service de gynécologie obstétrique (p < 0,05). L’anémie était la principale cause de décès chez la mère et la souffrance fœtale aiguë à la naissance. Vingt-deux pour cent des nouveau-nés de mère drépanocytaire suivie au CRLD, avaient un faible poids de naissance contre 27 % de la série du CHU Gabriel Touré. Pour la série suivie au CRLD, le taux de faible poids de naissance était significativement associé à la survenue d’une crise au cours de la grossesse et à un taux d’hémoglobine < 10 g/dL avant conception. Conclusion Le suivi multidisciplinaire de la femme drépanocytaire enceinte, sur la base de protocoles partagés incluant notamment les programmes transfusionnels, réduit le risque de complications maternelles et fœtales et améliore la survie de la mère drépanocytaire et de son enfant. 03-40 Souffrance tubulaire infraclinique durant les crises vaso-occlusives drépanocytaires P. Bartolucci*1 , S. Moutreau2 , A. Habibi1 , M. Khellaf3 , P. Grimbert4 , Y. Levy5 , S. Loric2 , B. Renaud6 , P. Lang4 , B. Godeau7 , F. Galactéros1 , V. Audard8 1 Unité des maladies génétiques du globule rouge-Médecine interne, Hôpital Henri Mondor-Albert Chenevier, AP-HP, Créteil ; 2 Biochimie, Hôpital Henri Mondor-Albert Chenevier, AP-HP, Créteil ; 3 SAU, Hôpital Henri Mondor-Albert Chenevier, AP-HP, Créteil ; 4 Néphrologie, Hôpital Henri Mondor-Albert Chenevier, AP-HP-, Créteil ; 5 Immunologie Clinique, Hôpital Henri Mondor-Albert Chenevier, AP-HP-, Créteil ; 6 SAU, Hôpital Henri Mondor-Albert Chenevier, AP-HP-, Créteil ; 7 Médecine interne, Hôpital Henri Mondor-Albert Chenevier, AP-HP, Créteil ; 8 Néphrologie, Hôpital Henri Mondor-Albert Chenevier, AP-HP, Créteil Les mécanismes physiopathologiques à l’origine de l’apparition d’une néphropathie chez les patients drépanocytaires restent inconnus. Nous avons cherché à savoir si des lésions d’ischémie reperfusion pourraient affecter les tubules rénaux et la perméabilité glomérulaire durant les crises vaso-occlusives (CVO). Patients et méthodes Nous avons mesuré les taux urinaires de NGAL (neutrophil gelatinase associated lipocalin) (un marqueur de lésions tubulaires) et l’excrétion urinaire d’albumine chez 21 patients drépanocytaires homozygotes au premier jour de la CVO puis entre le second et quatrième jour et à distance de la CVO (état basal, 3 mois après la crise en l’absence de nouvelles crises dans l’intervalle). Les patients avec une maladie rénale chronique préexistante (débit de filtration glomérulaire ≤ 60 mL/min/1,73 m2 ) n’ont pas été inclus. Résultats Les créatinémies et taux de leucocytes étaient significativement plus élevés au premier jour de la crise (J1) par rapport à l’état basal (p = 0,003 et p = 0,04). Aucun patient n’a présenté d’insuffisance rénale aiguë entre le premier et le quatrième jour de la crise. Les valeurs médianes des rapports albuminurie sur créatininurie n’étaient pas différentes entre J1 et l’état basal. À l’inverse, nous avons observé que les taux médians de NGAL urinaires étaient significativement plus élevés à J1 qu’à l’état basal (50,4 [11,6-148,2] versus 18 [4-30,9] ng/mL) (P = .001). Cette différence restait significative après normalisation à la créatininurie (p = 0,001). Les taux médians de NGALu n’étaient pas différents entre J1 et J2 ou J4 de l’hospitalisation. En analyse univariée, seul le taux de globules blancs était associé à l’augmentation de NGAL urinaire. 39 Hématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 Globules rouges et fer Conclusion Nous démontrons pour la première fois que les CVO sont associées à une souffrance des tubules rénaux dont la répétition peut à terme favoriser l’apparition d’une néphropathie chronique chez ces patients. 03-41 Prise en charge des grossesses dans les syndromes drépanocytaires majeurs C. Boucherit*1 , F. Lamraoui1 , S. Kellouche2 , M.T. Abad1 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. 1 Hématologie clinique et biologique, EHS ELCC ; Faculté de médecine ; Université Saad Dahleb, Blida, Blida, Algérie ; 2 Hématologie clinique et biologique, EHS ELCC, Blida, Algérie de S-thalassémie posé chez une patiente et celui de double hétérozygotie SC chez les deux autres avec nécroses des têtes fémorales ; elles ont bénéficié d’une prothèse. Une grossesse est toujours évolutive. Groupe 2 : 3 patientes ont eu 16 grossesses suivies anarchiquement ; transfusées lors de l’accouchement pour syndrome anémique sévère : l’une suite à une hémorragie de la délivrance avec mort in utero : cette patiente a présenté une ostéonécrose des têtes fémorales ; les deux autres ont eu 6 et 4 enfants vivants ; dans leurs antécédents on relève 3 avortements, deux nouveaux nés décédés ; les deux ptes ont présenté une complication dégénérative grave à type de cardiomyopathie dilatée décompensée. Discussion La grossesse favorise les complications de la drépanocytose et inversement celle-ci augmente le risque de survenue de complications obstétricales. Nous rapportons l’analyse d’une série de 42 grossesses survenues chez 17 patientes (ptes) drépanocytaires majeures. Patients et méthodes Sur 145 ptes suivies pour syndrome drépanocytaire, 17 ont eu au moins une grossesse (12 SS, 3 S-thal, et 2 SC). Ces ptes ont été réparties en deux groupes : celles suivies dès le premier mois de conception en hématologie avec un contrôle tous les mois en gynécologie ; elles ont été sous-programme transfusionnel en dehors de toute complication. Les ptes non suivies, ont été transfusées occasionnellement pour anémie sévère ou hémorragie de la délivrance. Résultats 40 Patientes : âge moyen = 31 ans (22-47). Hémoglobine initiale moyenne = 7,8 g/dL (6,1-11,2) Groupe 1 : 14 patientes ont eu 26 grossesses. ; transfusion simple en moyenne = 4 (2-8) ou échanges transfusionnels. Hémoglobine moy en fin de grossesse = 9,1 g/dL. Complications en cours de grossesse : syndrome thoracique aigu, crises vaso-occlusives, pyélonéphrite, une tuberculose ganglionnaire, infection pulmonaire ; toutes ont bien évolué sous traitement spécifique et symptomatique. Cinq patientes ont été césarisées : deux pour présentation du siège, une prophylactique pour prothèse des deux têtes fémorales, une pour sauvetage maternel (pré-éclampsie avec souffrance fœtale aiguë : nouveau-né vivant bien portant), une pour souffrance fœtale aiguë ; les autres accouchements ont été réalisés par voie basse. En postpartum deux ptes ont nécessité une transfusion, une autre pte a présenté une psychose puerpérale qui bien évolué sous antidépresseurs. Au terme de 36 semaines de gestation (28-41) pour 23 délivrances : 19 enfants vivants avec poids de naissance moyen = 2,6 kg (0,94-3,9) ; un nouveau-né hospitalisé 5 jours pour infection. Deux avortements avant 10 semaines. Quatre nouveau-nés décédés en période néonatale : pour 3 mères, ces décès ont été le motif principal de consultation en hématologie : diagnostic Dans le premier groupe, malgré une prise en charge adéquate et des transfusions prophylactiques, les ptes ont présenté des complications sévères qui ont été traitées au prix de séquelles fonctionnelles maternelles graves ; dans le deuxième groupe il y a eu naissance d’enfants sains mais les complications maternelles ont été plus fréquentes et plus sévères. Conclusion La grossesse est un événement courant chez la femme drépanocytaire ; Sa prise en charge prophylactique est un préalable indispensable pour éviter ou minimiser les complications graves autant pour la mère que pour l’enfant. 03-42 Anomalies de la glycorégulation et -thalassémie majeure N. Guirat Dhouib*1 , S. Abdennassir1 , M. Ouederni1 , M. Ben Khaled1 , N. Lahmari1 , A. Abdelaali1 , R. Guedri1 , F. Mellouli1 , M. Bejaoui1 1 Immunohématologie pédiatrique, centre National de Greffe de Moelle Osseuse, Tunis, Tunisie La prévalence les anomalies de la glycorégulation dans la -thalassémie majeure (TM) varie de 2-24 %. L’objectif de ce travail est d’évaluer la prévalence des anomalies de la glycorégulation (AGR) et d’étudier les facteurs de risque de sa survenue à partir d’une série tunisienne de TM. Patients et méthodes Notre étude avait porté sur 200 patients. Pour chaque patient étaient étudiés : les antécédents familiaux, l’âge, le nombre total de transfusions reçues et le type de chélateur de fer. Une glycémie à jeun (GAJ) était pratiquée de façon systématique. Une GAJ ≥ 6,1 mmol/L et < 11 mmol/L était complétée par une hyperglycémie provoquée par voie orale couplée aux dosages de l’insulinémie et du peptide C. Tous les patients âgés de plus de dix ans avaient bénéficié d’une étude de la concentration hépatique en fer par Hématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 Globules rouges et fer résonance magnétique nucléaire T2*. Tests statistiques utilisés : test de khi deux, test exact de Fischer et une analyse de variance. Résultats Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. 22 parmi les patients étudiés (11 %) avaient présenté une AGR. L’âge moyen du diagnostic des AGR était de 16 ans. Deux patients étaient âgés de moins de 10 ans. Les facteurs qui influencent la survenue des AGR sont l’âge avancé (p = 0,039) et le degré de surcharge hépatique en fer (p = 0,01). Conclusion L’AGR est une complication fréquente dans la TM et se manifeste souvent au-delà de la 1re décennie. Elle est corrélée au degré de la surcharge en fer. 03-43 Révélation à l’âge adulte d’une méthémoglobinémie congénitale par nouvelle mutation de la cytochrome b5 réductase et déficit en G6PD A. Forestier*1 , S. Pissard2 , K. Moradkhanib2 , J. Cretet2 , A. Mambie3 , L. Pascal3 , M. Cliquennois3 , N. Cambier3 , C. Rose3 1 Oncohématologie, Hôpital Saint-Vincent de Paul Université Catholique de Lille Boulevard de Belfort, Université Nord de France, Lille ; 2 Laboratoire de génétique, Hôpital Henri Mondor, AP-HP, Avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny, 94010 Créteil ; 3 Oncohématologie, Hôpital Saint-Vincent de Paul Université Catholique de Lille Boulevard de Belfort, Université Nord de France, Lille Les méthémoglobinémies peuvent être acquises et secondaire à une cause toxique (agent induisant l’oxydation de l’hémoglobine) ou congénitale : soit par anomalie de l’hémoglobine (hémoglobine M), soit par anomalie du système enzymatique participant à la réduction de l’oxydation spontanée de l’hémoglobine (cytochrome b5 réductase). La glucose-6-phosphate déshydrogénase rend les hématies déficitaires plus sensibles au stress oxydatif. Nous rapportons un cas de nouvelle mutation du cytochrome b5 réductase révélée à l’âge adulte associée à un déficit en G6PD. Cas clinique Un patient de 37 ans originaire du Barhein, issu d’une famille consanguine, consulte aux urgences pour une dyspnée brutale et une cyanose. Il a déjà présenté 3 épisodes de dyspnée et cyanose depuis 1998, à l’étranger. À cette occasion une méthémoglobinémie avait été découverte, sans argument pour une cause toxique ou médicamenteuse et aucune exploration complémentaire n’avait été réalisée. À son arrivée aux urgences, il présente une dyspnée d’effort, une cyanose des extrémités, il n’y a pas de signe neurologique, la saturation en oxygène est mesurée à 93 %, sans hypoxémie sur les gaz du sang. Il n’est pas retrouvé de facteur déclenHématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 chant médicamenteux, alimentaire ou infectieux. L’examen clinique ne retrouve pas de splénomégalie. L’hémogramme montre une hémoglobine à 16,5 g/dL, des leucocytes à 8 200/mm3 , des plaquettes à 214 000/mm3 , des réticulocytes à 75 G/L. La bilirubine totale est à 14,2 mg/L dont 11,9 mg/L de bilirubine libre, les LDH à 481 UI/L (N 260460). La CRP est inférieure à 1 mg/L. L’électrophorèse de l’hémoglobine montre une A1 à 97,4 % et une A2 à 2,6 %. La méthémoglobinémie est dosée à 17,8 %. L’analyse moléculaire du gène sCYB5 R montre une mutation homozygote de l’exon 9, jamais rapportée jusqu’à présent : codon 266 del GAG (GLU) (sCYB5 R : c.726 729 del GAG). Le dosage de la G6PD est diminué à 89 m UI pour 109 érythrocytes (N 120-220) (étude moléculaire en cours). Cette mutation du Cytochrome b5 réductase a été retrouvée à l’état hétérozygote chez les parents et à l’état homozygote chez une des sœurs alors qu’elle n’avait présenté aucune manifestation clinique jusqu’à l’âge de 30 ans (manifestation dyspnéique postopératoire suite à l’injection de médicaments anesthésiants). Le patient a été traité par vitamine C 1 gramme par jour en intraveineux pendant 2 jours permettant un taux de méthémoglobine de 12,3 % avec curieusement la persistance d’une symptomatologie. Il reçoit ensuite du Bleu de Méthylène à la dose d’1 mg/kg en intraveineux, la méthémoglobine est à 0,8 % 1 heure après la perfusion. Un traitement préventif par Riboflavine 10 mg par jour est instauré, permettant l’absence de manifestation clinique mais avec un taux de méthémoglobinémie à 16 %. Ce traitement est remplacé par du Bleu de Méthylène oral 100 mg par jour, permettant de maintenir la méthémoglobinémie < 5 %. Conclusion Cette observation illustre l’intérêt, devant une méthémoglobinémie découverte à l’âge adulte de réaliser à la fois une étude moléculaire de la cytochrome b5 réductase et une recherche d’un déficit en G6PD. Cette association des deux déficits chez le patient explique probablement le phénotype plus sévère par rapport à sa sœur. 03-44 Hématopoïèse extramédullaire symptomatique au cours de la thalassémie : à propos de 5 observations F. Maazoun1 , J. Gellen-Dautremer*2 , S. Ngo3 , A. Habibi1 , D. Bachir1 , M. Michel4 , P. Bartolucci1 , F. Galacteros5 1 UMGGR et Médecine interne, centre hospitalier Henri Mondor, Créteil ; 2 UMGGR et Médecine interne, Hôpital Henri Mondor, Créteil ; 3 Médecine interne, CHU-Hôpitaux de Rouen, Rouen ; 4 Médecine interne, centre hospitalier Henri Mondor, Créteil ; 5 UMGGR, centre hospitalier Henri Mondor, Créteil L’hématopoïèse extramédullaire (HE) est une complication connue et rarement symptomatique des -thalassémies majeures ou intermédiaires. Son traitement est mal codifié. 41 Globules rouges et fer Patients et méthodes Patients et méthodes Nous rapportons les cas de HE symptomatique survenus dans la cohorte de patients -thalassémiques de l’unité des maladies génétiques des globules rouges de l’hôpital Henri Mondor, entre 1997 et 2012, et décrivons leurs caractéristiques cliniques et paracliniques, les traitements entrepris et leur évolution. Il s’agit d’une étude exhaustive longitudinale à double visée descriptive et analytique qui a concerné tous les cas de drépanocytose des sujets adultes suivis au sein du service d’hématologie du CHU d’Annaba. Au total, 747 patients ont été colligés. Parmi ces derniers, 562 ont bénéficié d’explorations radiologiques, les ostéonécroses épiphysaires ont été retrouvées chez 108 patients. Résultats Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. Sur 182 patients -thalassémiques suivis, 5 cas de HE symptomatique ont été observés chez 4 hommes et une femme thalassémiques intermédiaires, d’âge moyen 35 ans. Le siège de HE était intracanalaire vertébrale (4 cas) ou rétropéritonéale (1 cas). Les symptômes inauguraux étaient des troubles sensitifs (3 cas) ou moteurs (1 cas) des membres, ou des troubles mictionnels (3 cas), évoluant depuis 1,25 mois en moyenne. Le taux moyen d’hémoglobine était de 7,7 g/dL et 2 patients étaient sous érythropoïétine recombinante. Quatre patients ont bénéficié de transfusions globulaires, associées à l’hydroxyurée (3 cas), à la radiothérapie (1 cas) ou à une corticothérapie (1 cas). Un patient a été reçu l’HU seule. Après une durée maximale de suivi moyenne de 20 mois, l’évolution était totalement favorable chez un patient, et des séquelles ont persisté chez 4 patients. Un patient a rechuté 30 mois après le 1er épisode. Conclusion Le traitement de la HE symptomatique est mal codifié. Un traitement médical est recommandé par la majorité des auteurs, reposant sur la transfusion, la radiothérapie, ou l’hydroxyurée. L’évolution à long terme est incertaine. Références Sohawon D. J Med Imaging Radiat Oncol 2012 ; 56 (5) : 538-44. Chehal A. Spine 2003 ; 28 (13) : E245-9. 03-45 Ostéonécroses aseptiques épiphysaires dans la drépanocytose chez l’adulte H. Ayed, A. Djenouni, W. Mammeri, A. Chelghoum, F. Grifi1 , H. Ayed*2 42 Résultats Nos patients sont répartis en 62 femmes et 46 hommes avec un sex-ratio de 0,7. Les ostéonécroses épiphysaires sont survenues dans 20,8 % dans la forme SS, dans 19,9 % dans la forme S et dans 5,9 % des cas dans la forme SC. L’âge moyen de survenue des ostéonécroses épiphysaires était de 22,6 ± 9,7 ans [4-50]. L’ostéonécrose a concerné avec prédilection la tête fémorale dans 97,2 % des cas (n = 105), unilatérale chez 68 patients, bilatérale chez 26 patients et dans le cadre de nécrose polyépiphysaire chez 11 patients. La tête humérale était atteinte dans 13 % des cas (n = 14), unilatérale chez un patient, bilatérale chez deux patients et dans le cadre de nécrose polyépiphysaire chez 11 patients. La scintigraphie osseuse pratiquée chez 22 patients a permis de décrire les localisations préférentielles des ostéonécroses épiphysaires : les hanches dans 100 % des cas, les épaules dans 95,5 % des cas, les genoux dans 86,4 % des cas, les coudes dans 45,5 % des cas, les chevilles dans 40,9 % des cas et les poignets dans 4,5 % des cas. Discussion Les facteurs déterminants dans la survenue des ostéonécroses épiphysaires dans notre étude étaient l’âge, les génotypes SS et S, la rétinopathie drépanocytaire, les tassements vertébraux et le taux élevé d’hémoglobine S. Conclusion L’ostéonécrose épiphysaire est la complication chronique la plus redoutable de la drépanocytose. Elle peut être uni- ou bilatérale chez un même patient. Elle peut entraîner un handicap physique majeur. Le traitement symptomatique peut améliorer le pronostic fonctionnel et différer le geste chirurgical. 1 Médecine interne, Ibn Sina, Annaba, Algérie ; 2 Médecine interne, Faculté de médecine, Annaba, Algérie 03-46 Accidents vasculaires cérébraux au cours des syndromes drépanocytaires majeurs La drépanocytose est une maladie génétique de l’hémoglobine qui se transmet sur le mode autosomique récessif. L’ostéonécrose aseptique épiphysaire est une complication fréquente de la drépanocytose. Le but de notre étude est de décrire les caractéristiques cliniques et radiologiques des ostéonécroses épiphysaires dans la drépanocytose chez l’adulte et dégager les facteurs de risques des ostéonécroses épiphysaires. Z. Souames*1 , A. Djenouni1 , F. Grifi1 1 Service d’hématologie CHU Annaba-Algérie, Université Badji-Mothtar Annaba, Annaba, Algérie Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) représentent la principale cause d’atteinte neurologique de la drépanocytose chez l’enfant et l’adulte, 11 % à 20 ans et requièrent une prise en charge spécifique. Hématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 Globules rouges et fer L’objectif de notre travail est de déterminer les caractéristiques cliniques, biologiques et évolutives des AVC chez nos patients drépanocytaires. Il s’agit d’une étude rétrospective, descriptive, ayant intéressé une cohorte de 10 patients. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. Résultats Les 10 patients présentent une forme homozygote, l’âge moyen de survenue des AVC est de 19 ans avec des extrêmes de [16-26 ans]. Le tableau clinique a été dominé par : hémiparésie (3/10), hémiplégie (3/10) et aphasie (1/10). L’AVC a été ischémique dans tous les cas. La NFS de base : Taux d’Hb moyen : 7,5 g/dL, taux de GB moyen : 12 977 éléments/mm3 et le taux de plq moyen : 660 000 éléments/mm3. L’HbF était présente chez 6 patients avec une moyenne de 8,2 %. La prise en charge thérapeutique s’est basée sur un programme d’échanges transfusionnels à long terme. L’évolution est bonne chez tous nos patients mais avec des séquelles. Conclusion Vu la fréquence de la drépanocytose dans notre région, il est primordial d’adjoindre au bilan de retentissement annuel des enfants drépanocytaires l’écho-doppler transcrânien afin de déceler précocement les lésions cérébrales et d’instaurer une prise en charge précoce et adéquate. 03-47 Drépanocytose et Grossesse Z. Souames*1 , A. Djenouni1 , F. Grifi1 1 Service d’hématologie CHU Annaba-Algérie, Université Badji-Mothtar Annaba, Annaba, Algérie La grossesse au cours des syndromes drépanocytaires majeurs constitue une situation à haut risque maternel et fœtal. L’amélioration de la qualité de vie des drépanocytaires a permis aux patientes d’accéder à la maternité. L’objectif de notre travail est d’évaluer la prise de la grossesse au cours des syndromes drépanocytaires majeurs. Il s’agit d’une étude rétrospective, descriptive ayant intéressé quatorze parturientes atteintes de syndromes drépanocytaires majeurs : 8 formes homozygotes, 6 S-thalassémie. Un suivi régulier, mensuel est assuré jusqu’à la 22e semaine ; au-delà un programme transfusionnel systématique est débuté ; à partir de la 36e semaine, la surveillance est hebdomadaire. Résultats Certaines complications sont survenues au cours de la grossesse : CVO (4 cas), infections (4 cas), déglobulisation (5 cas), aucun cas de STA. 2 cas de prééclampsie, 2 cas de RCIU, 2 cas d’accouchement prématuré. Hématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 Mort fœtale : trois cas. Accouchement : le terme moyen de l’accouchement est de 38 semaines, une césarienne a été pratiquée dans neuf cas. Le poids moyen des nouveau-nés était de 3 200 g. Conclusion La grossesse chez les patientes drépanocytaires est possible mais non dénouée de risques et de complications imprévisibles. 03-48 Prise en charge d’une crise drépanocytaire rebelle chez une femme enceinte à terme W. Ben Fredj1 , K. Zahra1 , M. Zaier*1 , S. Boukhris1 , Y. Ben Youssef1 , B. Achour1 , H. Regaieg1 , A. Khelif1 1 Hématologie clinique, CHU Farhat Hached, Sousse, Tunisie La drépanocytose est la maladie génétique la plus fréquente et la grossesse chez la femme drépanocytaire est une situation à haut risque materno-fœtal pour tous les syndromes drépanocytaires. Cas clinique I. S, âgée de 26 ans, aux antécédents familiaux de sœur drépanocytaire décédée par une cause inconnue, porteuse d’une drépanocytose homozygote diagnostiquée dès l’âge de l’enfance. Les crises douloureuses vaso-occlusives survenant chez cette patiente étaient espacées et rapidement jugulées par un simple traitement symptomatique (hyperhydratation, réchauffement, oxygénothérapie, traitement antalgique du 1er palier). L’anémie que présentait la patiente était de type hémolytique avec des chiffres moyens d’Hb entre 9 et 10 g/dL. La patiente est tombée enceinte sans avoir programmé sa grossesse. Elle consulte pour la première fois à 28 SA quand la patiente a présenté une crise vaso-occlusive généralisée avec bonne évolution sous traitement habituel. Mais 1 mois plus tard soit à 32 SA, elle a présenté une crise douloureuse sévère nécessitant son admission au service de gynécologie. La patiente a été traitée symptomatiquement mais sans amélioration ce qui a nécessité le recours aux morphiniques par voie orale (Skenan® ). Une électrophorèse d’hémoglobine a montré un taux élevé d’Hb estimé à 90 % contrôlé à 70 % après transfusion de concentrés globulaires (taux d’hémoglobine atteint : 10 g/dL), d’où la décision de faire des séances d’échanges plasmatiques vu le risque thrombotique materno-fœtal. 2 séances ont été faites avec un taux d’HbS abaissé à 45 %. Le travail a été déclenché à 36 SA, mais devant l’apparition rapide des décélérations au RCF une césarienne a été indiqué en urgence avec extraction d’un nouveau né hypotrophe. 43 Globules rouges et fer Conclusion La femme enceinte drépanocytaire nécessite une surveillance et une vigilance accrues pendant toute la grossesse mais aussi pendant l’accouchement et le post-partum. L’adhésion à une prise en charge spécifique, multidisciplinaire est capitale pour l’amélioration du devenir des grossesses. 03-49 Intérêt de la recherche des « balles de golf » dans le diagnostic des ␣-thalassémies : à propos d’un cas d’une hémoglobinose H Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. E. Chakroun*1 , W. El Borgi1 , N. Ben Salah1 , F. Ben Lakhal1 , R. Horchani1 , R. Hafsia1 1 Service d’hématologie biologique, Hôpital Aziza Othmana, Tunis, Tunisie L’hémoglobinose H constitue une alpha (␣)-thalassémie par diminution de la synthèse des chaînes ␣ de l’hémoglobine (Hb). Elle est liée à la délétion de 3 gènes ␣ (–/-␣). Son diagnostic repose sur l’électrophorèse de l’hémoglobine et la biologie moléculaire. La recherche de « balle de golf » sur lame après coloration au bleu de crésyl pourrait étayer le diagnostic. Nous rapportons le cas d’une hémoglobinose H. Observation Il s’agit d’une patiente âgée de 32 ans originaire de Syrie, consultant pour des signes fonctionnels d’anémie. L’examen clinique trouve un ictère conjonctival et une pointe de rate. À l’hémogramme, on note une anémie microcytaire hypochrome régénérative (Hb : 6,6 g/dL ; VGM : 59 fL ; TGMH : 16,5 pg et Réticulocytes : 200 000/mm3 ) avec un taux des globules blancs et des plaquettes normaux. Le frottis sanguin montre une anisopoïkilocytose et une hypochromie. La bilirubine libre et les LDH sont augmentées. La coloration au bleu de crésyl retrouve des images en « balles de golf » faisant évoquer une hémoglobinose H. L’électrophorèse de l’hémoglobine à pH alcalin sur acétate de cellulose montre une Hb migrant en avant de l’HbA comme une hémoglobine H à 5 %, une HbA à 94 % et une HbA2 à 1 %. Une électrophorèse capillaire (Capillarys) est alors effectuée confirmant ainsi le diagnostic. Conclusion Cette observation montre que la recherche de « balle de golf » constitue un examen simple peu coûteux pouvant étayer le diagnostic des hémoglobinoses H. L’électrophorèse de l’hémoglobine et la biologie moléculaire confirmeraient le diagnostic. 03-50 Infarcissement hépatique et thrombose de la veine iliaque droite chez une drépanocytaire hétérozygote en post-partum M. Ben Jmaa1 , A. Raissi1 , N. Feki1 , I. Jellouli2 , S. Omar*1 , H. Maghrebi2 , N. Kaabachi1 1 Biochimie, La Rabta, Tunis, Tunisie ; 2 Anesthésie Réanimation, centre de Maternité, Tunis, Tunisie La drépanocytose hétérozygote est généralement asymptomatique sur le plan clinique et sans anomalies particulières à l’hémogramme. Chez les drépanocytaires hétérozygotes, il n’a pas été décrit de complications thromboemboliques en post-partum. Nous rapportons l’observation d’une patiente drépanocytaire hétérozygote qui a développé en post-partum un infarcissement hépatique associé à une thrombose iliaque droite étendue. Observation Il s’agit d’une patiente âgée de 39 ans sans antécédents pathologiques notables, G2 P2, qui a été admise au service de gynécologie pour pré-éclampsie sévère sur un terme de 33 semaines d’aménorrhée. La grossesse a été évacuée en urgence par césarienne, sans incidents. Elle a été mise sous héparine de bas poids moléculaire à dose préventive. L’évolution a été marquée à J1 postopératoire par la survenue d’une douleur de l’hypocondre droit. À la biologie, on a noté une cytolyse hépatique (ASAT à 2000 UI/L et ALAT à 1 200 UI/L) avec une déglobulisation (l’hémoglobine est passée de 13 à 10 g/dL), une thrombopénie à 109 000/mm3 et une hyperbilirubinémie à prédominance libre. Ces anomalies cadrent avec un Hellp syndrome. Le bilan d’hémostase et la fonction rénale étaient normaux. Le scanner thoracoabdominal a objectivé la présence de lésions ischémiques diffuses touchant les 2 lobes du foie, évoquant des foyers d’infarcissement. Le scanner a révélé également une thrombose segmentaire de la veine iliaque externe droite étendue sur 6 cm. La patiente a été mise sous héparine à dose curative avec une bonne évolution clinique, biologique et radiologique. En dehors d’une baisse physiologique gravidique de la protéine S, le bilan étiologique a conclu à l’absence d’anticorps antinucléaires ; d’anticorps antiphospholipides (IgG anticardiolipine, anti-2-glycoprotéine) et d’anomalies de la thrombophilie (déficit de la protéine C, déficit en antithrombine, résistance à la protéine C activée, mutation du 44 Hématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 Globules rouges et fer facteur V Leiden, mutation du facteur II et hyperhomocystéinémie par mutation C677T de la tétrahydrofolate réductase). De même, les sérologies de l’hépatite A, B et C étaient négatives. Par ailleurs, une électrophorèse de l’hémoglobine a été prescrite révélant une drépanocytose hétérozygote. Celle-ci peut aggraver l’état procoagulant gravidique, majoré par les lésions endothéliales induites par le Hellp syndrome. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. Conclusion L’infarcissement hépatique et la thrombose iliaque étendue sont des complications rares chez la femme en postpartum, même en présence d’un Hellp syndrome. Ces complications incitent à la recherche d’anomalies de la thrombophilie. En l’absence de ces anomalies, la drépanocytose hétérozygote peut être un facteur favorisant la survenue de ces complications thromboemboliques. Les femmes enceintes pré-éclamptiques portant un trait drépanocytaire nécessitent une surveillance rigoureuse et rapprochée pour faire face aux complications thromboemboliques redoutables. 03-51 Anémie hémolytique héréditaire à corps de Heinz à propos de 3 observations M. Bradai*1 , A. Benomar2 , L. Cherif Louazani2 , F. Benmaalem2 1 Centre de Transfusion Sanguine Cts Clinique M’Hamed Yazid Blida, Faculté de médecine de Blida, Blida, Algérie ; 2 Hématologie, Eph Tichirine, Blida, Algérie Les hémoglobines instables regroupent une grande variété de variants d’hémoglobine qui ont pour caractéristique de précipiter formant des corps de Heinz, ce qui leur confère la définition d’anémies hémolytiques congénitales à corps de Heinz. Leur évolution est le plus souvent bénigne mais peut être parfois sévère. La détermination du variant peut être difficile et nécessite le recours au diagnostic moléculaire. Nous rapportons trois tableaux différents, qui méritent une exploration approfondie. Cas cliniques ment positive après splénectomie, 30 % des GR après une incubation de 30 mn, suggérant une hémoglobine instable à expression thalassémique. Patient 2 Garçon âgé de 7 ans, présente depuis l’âge de 2 ans un tableau d’hémolyse chronique sévère, transfuso-dépendant. Le bilan d’hémolyse : électrophorèse de l’Hb sur gel d’agarose, le Pink test, dosage du G6PD et la PK sont normaux. L’anémie est normocytaire normochrome. La recherche des corps de Heinz (gros corps collé à la membrane) est positive (15 %) après une incubation prolongée (30 min, 1, 2 et 4 h), suggérant fortement une hémoglobine instable à déterminer. La splénectomie est programmée. Patient 3 Âgée de 38 ans, mère de 3 enfants, aux antécédents d’anémie gestationnelle, s’est présentée pour lithiase biliaire et une splénomégalie (débord splénique 3 cm). L’Hb 8 g/dL, qui est remontée à 9,5 g/dL sous folates. Le frottis sanguin retrouve des cellules cibles, des microsphérocytes. Le Pink test est normal, le test de Coombs direct est négatif, La PK est normale. L’électrophorèse de l’Hb retrouve une HbC variante, l’enquête chez les parents n’a pas été possible. La recherche des corps de Heinz est positive après incubation prolongée, suggérant une forme instable de l’Hb. Conclusion Nos 3 observations sont très suggestives d’Hb instables. Des tests non spécifiques mais utiles comme le test à l’isopropanol sont en cours de réalisation, toutefois une détermination du variant par l’HPLC ou l’isoélectrofocalisation voire le séquençage de l’ADN doivent compléter notre démarche diagnostic. Le diagnostic d’hémoglobinopathie à Hb instable doit être évoqué quand une étiologie habituelle n’est pas retrouvée ; La recherche de corps de Heinz par simple coloration supravitale est un bon test d’orientation. 03-52 Évaluation de l’anémie ferriprive en consultation hématologique de ville M. Bradai*1 , A. Benomar2 , A. Cherif Louazani3 , F. Benmaalem4 1 Patient 1 Garçon issu d’un mariage non consanguin, présente depuis l’âge de 3 ans un tableau d’hémolyse chronique, évocateur d’un syndrome thalassémique avec splénomégalie volumineuse et hypersplénisme ; une anémie sévère microcytaire, hypochrome (Hb : 5 g/dL, VGM : 65 fL, TGMH : 21 pg, réticulocytes 6 %). L’électrophorèse de l’Hb sur gel d’agarose : le patient (HbA2 : 3 %, F : 2 %) ; les parents le taux de A2 est normal, on note chez la mère une microcytose (VGM : 75 fL). Après splénectomie, effectuée à 4 ans, l’Hb s’est stabilisée à 9 à 10 g/dL. La recherche de corps de Heinz est netteHématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 Centre de Transfusion Sanguine Cts Clinique M’Hamed Yazid Blida, Faculté de médecine de Blida, Blida, Algérie ; 2 Hématologie, Eph Tichirine, Blida, Algérie ; 3 Hématologie, Eph Tichirine, Blida, Algérie ; 4 Hématologie, Eph Tichirine, Aucun Résultat, Algérie L’anémie ferriprive (AF) est le 1er motif de consultation en hématologie. Le diagnostic positif est souvent facile, repose sur les données cliniques et les résultats de l’hémogramme ; la ferritinémie n’est pas toujours nécessaire. Dans les pays dits en voie de développement l’étiologie est dominée par la carence nutritionnelle. 45 Globules rouges et fer Patients et méthodes Résultats Sur une période d’une année (2011-2012) nous avons recensé 420 patients suivis pour AF, soit 63 % du total des patients de la consultation. L’âge moyen 43 ± 19 ans (3-83 ans) ans ; prédominance féminine le sex-ratio 6/10. Le taux d’Hb est de 8,3 ± 2,5 g/L (3,4-10,7 g/L), le VGM 73 ± 11 fL (55-82 fL), la TGMH 22 ± 3 pg (16-25 pg), IDR 19 %. La ferritinémie a été demandée chez 10 % des patients. La carence d’apport nutritionnelle a été retenue chez 83 % des patients. Nous avons retenu 12 cas. Le sex-ratio (H/F) était de 5/7. L’âge moyen de nos patients au moment de la découverte de l’AHAI était de 51 ans. Le délai moyen pour un diagnostic étiologique était de 7,5 mois. Le TCD était positif dans tous les cas (critère d’inclusion) il était de type IgG ou IgG-complément. Une origine secondaire à cette AHAI était identifiée dans 75 % des cas. Les étiologies étaient les suivantes : une leucémie lymphoïde chronique (2 cas), un syndrome de Moschcowitz (2 cas), un lupus érythémateux systémique (2 cas), un syndrome de Gougerot Sjögren (un cas), un syndrome des antiphospholipides primaire (2 cas). Tous nos patients ont reçu une corticothérapie en première intention avec bonne réponse thérapeutique dans 66 % des cas. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. Résultats Le traitement de principe est oral, prolongé sur une période de 4 à 6 mois. Trente-un patients ont nécessité un traitement parentéral par perfusion de Saccharate de fer intraveineux : intolérance digestive au fer oral ou non observance 8, malabsorption 8 (cœliaque, gastrectomie), anémie sévère sur grossesse avancée 5, anémie sut prothèse valvulaire 2 (hémolyse, schizocytes), préparation à un acte opératoire 4, maladie inflammatoire intestinale (Crohn, RCHU) 3, AF congénitale (de cause indéterminée) 1. La correction de l’anémie est plus rapide et une durée moyenne du traitement de 4 à 6 semaines. Pour AF congénitale un traitement de maintenance est assuré après récidive de l’anémie à l’arrêt du traitement. La tolérance de la voie parentérale est bonne : réactions allergiques mineures 2. Conclusion L’AF demeure très fréquente, son traitement est relativement simple. La voie parentérale est parfois nécessaire, permet une correction plus rapide de l’anémie. Le traitement étiologique est impératif, mais seuls l’amélioration des conditions socio-économiques et un meilleur régime alimentaire, pourront réduire son incidence. 03-53 Anémies hémolytiques auto-immunes dans un service de médecine interne S. Azzabi*1 , I. Boukhris1 , E. Chérif1 , L. Ben Hassine1 , Z. Kaouech1 , C. Kooli1 , N. Khalfallah1 1 Médecine interne B, Hôpital Charles-Nicolle, Tunis, Tunisie Les anémies hémolytiques auto-immunes (AHAI) sont souvent secondaires. Elles peuvent inaugurer plusieurs pathologies, iatrogènes, infectieuses, immunologiques ou révéler des hémopathies. Le but de ce travail est une étude étiologique AHAI dans un service de médecine interne. Patients et méthodes 46 Étude rétrospective des dossiers de patients hospitalisés dans un service de médecine interne tunisien et présentant une AHAI. Conclusion Une prise en charge rapide de l’AHAI est nécessaire afin de pouvoir adapter un traitement étiologique adapté. La réponse à la corticothérapie est souvent favorable. 03-54 La carence maternelle en vitamine B12 : Quelles conséquences pour le nouveau né ? À propos d’un cas marocain S. Elmachtani Idrissi*1 , N. Elomri2 , F. Chibani1 , A. Biaz1 , S. Bouhsain1 , A. Dami1 , Z. Ouzif1 Biochimie, HMIMV, Rabat, Maroc ; 2 Médecine interne, Hmimv, Rabat, Maroc 1 Le stock en vitamine B12 du nouveau né provient exclusivement du transfert placentaire. Après la diversification alimentaire, la VitB12 est apportée par les aliments d’origine animale. L’objectif de notre observation est de mettre le point sur les conséquences gravissimes de la carence maternelle en vitamine B12 pour le nourrisson nourri exclusivement au sein ainsi que l’importance du diagnostic précoce de cette pathologie. Cas clinique Nous rapportons le cas d’un nourrisson de 7 mois, fils unique, admis pour exploration d’un ictère, il est issu d’une grossesse bien suivie menée à terme avec accouchement médicalisé, bien vacciné selon le PNI et nourri exclusivement au sein. Le début de la symptomatologie remontait à l’âge 2 mois par l’apparition de vomissements incoercibles sans diarrhée, 4 mois plus tard il présente un ictère isolé évoluant dans un contexte d’apyrexie et de conservation de l’état général. L’examen clinique trouvait un nourrisson en bon état général pesant 7,5 kg, apyrétique, pâle, présentant un ictère cutanéomuqueux, il n’y avait pas de splénomégalie ni d’hépatomégalie et la coloration des selles était normale. L’évolution était marquée par l’aggravation de son état au cours de l’hospitalisation, avec apparition de troubles neuHématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. Globules rouges et fer rologiques à type de trémulations, d’absences puis de crises convulsives à répétition ce qui avait nécessité son transfert en réanimation. Au plan biologique, notre patient avait une anémie à 6,9 g/dL normochrome normocytaire et arégénérative, associée à une thrombopénie. L’étude du frottis sanguin révélait une anisopoïkilocytose avec de nombreux schizocytes et le myélogramme n’était pas concluant. La bilirubinémie était à 50 mg/L faite essentiellement de bilirubine libre, l’haptoglobine était effondrée et les LDH très augmentées, ce qui confirme le caractère hémolytique de l’anémie. Le bilan d’hémolyse était sans particularité (Électrophorèse de l’hémoglobine, test de Coombs, résistance globulaire et dosages d’enzymes érythrocytaires) ainsi que le reste du bilan biologique. Devant l’apparition des signes neurologiques, les investigations ont été orientées vers le métabolisme de la vitamine B12 révélant un taux effondré de Vitamine B12 avec une augmentation de l’homocystéine et de l’acide méthylmalonique. Le bilan biologique de la maman n’avait pas montré d’anémie mais la vitamine B12 était effondrée avec présence d’anticorps anti-cellules pariétales en faveur d’une maladie de Biermer d’autant plus que la fibroscopie digestive avait montré une gastrite atrophique. Le diagnostic retenu est celui d’une anémie par carence en vitamine B12 due à un allaitement exclusif au sein chez une maman ayant une anémie de Biermer méconnue. Sous vitaminothérapie, l’évolution de notre nourrisson était spectaculaire sans séquelles neurologiques. Conclusion Chez le nourrisson, en particulier celui nourri exclusivement au sein, la survenue d’une anémie hémolytique arégénérative même en l’absence de macrocytose doit inclure de façon précoce une recherche de carence en vitamine B12 chez celui-ci et chez la maman. Le retard diagnostique peut avoir des conséquences neurologiques irréversibles voir même létales. 03-55 L’atteinte rénale au cours de la drépanocytose I. Boukhris1 , I. Azzabi*1 , E. Chérif1 , L. Ben Hassine1 , Z. Kaouech1 , C. Kooli1 , N. Khalfallah2 1 Médecine interne B, Hôpital Charles-Nicolle, Tunis, Tunisie ; Médecine interne B, Hôpital Charles-Nicolle, Tunis, Trinite-Et-Tobago drome néphrotique impur avec une anémie normochrome normocytaire hémolytique dans tous les cas. L’électrophorèse de l’hémoglobine avait mis en évidence une drépanocytose homozygote chez les trois patients. La ponction biopsie rénale faite dans deux cas, avait trouvé une hyalinose segmentaire et focale chez une patiente et une glomérulonéphrite membranoproliférative dans l’autre cas. Conclusion Les glomérulopathies sont rares au cours de la drépanocytose. Elles doivent être recherchées systématiquement chez tout drépanocytaire présentant une protéinurie. 03-56 Drépanocytose homozygote à révélation tardive I. Boukhris1 , S. Azzabi*1 , E. Chérif1 , L. Ben Hassine1 , Z. Kaouech1 , C. Kooli1 , N. Khalfallah1 1 Médecine interne B, Hôpital Charles-Nicolle, Tunis, Tunisie La drépanocytose homozygote est une hémoglobinopathie de structure à transmission autosomique récessive. À l’état homozygote, la drépanocytose est habituellement révélée au jeune âge par des complications aiguës à type d’hémolyse, de crises vaso-occlusives ou de complications infectieuses. Les complications chroniques à l’âge adulte sont rarement révélatrices. Observation Patient âgé de 46 ans sans antécédents pathologiques notables, hospitalisé pour exploration d’un syndrome œdématoascitique, dyspnée et altération de l’état général. À l’examen il avait un subictère cutanéomuqueux, des œdèmes des membres inférieurs, une hépatomégalie homogène, une circulation veineuse collatérale thoracique et abdominale et des ulcères des deux jambes. À la biologie, il avait une anémie sévère à 3,2 g/dL de type normochrome normocytaire avec une hyperbilirubinémie libre et un syndrome néphrotique impur par l’insuffisance rénale. À l’électrophorèse de l’hémoglobine il s’agissait d’une drépanocytose homozygote avec une hémoglobine S à 81 %. L’atteinte rénale au cours de la drépanocytose se manifeste habituellement par une hématurie. L’atteinte glomérulaire reste exceptionnelle. Nous rapportons 3 nouvelles observations. Par ailleurs, l’exploration a révélé plusieurs complications tardives : pulmonaire (syndrome restrictif grave avec une CV à 40 %), rénale (néphropathie mais ponction biopsie rénale non faite), osseuses (ostéonécroses fémorales et humérales), rétiniennes (multiples micro-occlusions des vaisseaux rétiniens) e thromboemboliques (thrombose partielle de la veine cave supérieure et du tronc innominé droit). Observation Conclusion Il s’agissait de 2 femmes et un homme, d’âge moyen de 33 ans. Tous les patients avaient un syndrome œdémateux avec une hématurie. À la biologie on objective un syn- Cette observation est particulière par le mode de révélation et la latence des manifestations cliniques malgré des complications dégénératives. 2 Hématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 47 Globules rouges et fer 03-57 Évaluation du retentissement de la crise drépanocytaire sur la vie quotidienne des patients K. Zahra1 , W. Ben Fredj1 , N. Ben Sayed1 , M. Zaier*1 , Y. Ben Youssef1 , B. Achour1 , H. Rgaieg1 , A. Khelif1 1 Hématologie clinique, Hôpital Farhat Hached, Sousse, Tunisie Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. La drépanocytose a la particularité, en plus du handicap chronique de l’anémie, de provoquer sans prévenir des crises vaso-occlusives (CVO). Ces CVO retentissent inévitablement sur la vie du patient et de sa famille. L’objectif de notre travail est d’évaluer le retentissement de la crise drépanocytaire sur la vie quotidienne des patients. Matériel et méthodes Cette étude est descriptive transversale utilisant une approche quantitative à l’aide d’un questionnaire destiné aux 20 patients drépanocytaires suivis dans le service d’hématologie Farhat Hached et dans les services de pédiatrie de l’hôpital Farhat Hached et Sahloul. Résultats 85 % des patients interrogés ne pratiquent pas d’activités sportives. La peur de survenue de la crise drépanocytaire est la principale cause qui empêche les patients de pratiquer le sport. 6 parmi les 7 patients scolarisés affirment que leur scolarité est perturbée à cause de l’absentéisme causé par leur maladie. 5 parmi les autres 13 patients sont en chômage et 75 % des chômeurs affirment que leur maladie les rend invalides. Conclusion Le traitement des crises de manière efficace à la maison permettrait certainement à un certain nombre des patients de bénéficier d’un confort de vie bien meilleur. Afin d’éviter la perturbation de la scolarité, il est recommandé d’assurer une scolarité conservée pendant les périodes d’hospitalisation fréquentes, prolongées et répétitives. Il est important de souligner que cette maladie, bien que prise en charge en tant que maladie chronique, ne permet pas à ceux qui en sont atteints de bénéficier d’horaires ou temps de travail aménagés qui faciliteraient la conciliation de leur maladie avec une activité professionnelle. 03-58 Infarctus osseux et -thalassémie : à propos de 1 cas colligé dans l’unité de thérapeutique transfusionnelle du CNTS de Côte d’Ivoire 48 Y.M. Sekongo*1 , G.S. Kouamenan2 , A. Abisse3 , S. Konate4 1 Recherche et formation, Centre national de transfusion sanguine, Abidjan, Côte d’Ivoire ; 2 Hémovigilance, centre national de transfusion sanguine, Abidjan, Côte d’Ivoire ; 3 Sous-direction des produits sanguins, Centre national de transfusion sanguine, Abidjan, Côte d’Ivoire ; 4 Directeur général, Centre national de transfusion Sanguine, Abidjan, Côte d’Ivoire Les -thalassémies sont parmi les maladies monogéniques les plus représentées dans le monde. Dans les formes symptomatiques de thalassémie, l’excès relatif de chaînes « célibataires » forme des polymères peu solubles dans l’érythroblaste, entraînant des altérations des membranes cellulaires et nucléaires et la destruction de l’érythroblaste, responsables d’une érythropoïèse inefficace et d’une anémie. Il en résulte une hypersécrétion d’érythropoïétine qui stimule l’érythropoïèse, et suscite une hyperplasie avec expansion érythroblastique caractéristique des syndromes thalassémiques. La multiplication des érythroblastes dans les espaces médullaires est responsable des déformations osseuses. L’érythropoïèse inefficace est suivie d’une destruction partielle en périphérie des quelques réticulocytes ayant réussi à maturer. Les complications osseuses habituellement rencontrées sont : l’ostéoporose généralisée, les épaississements des os plats, les aspects massifs des os longs, l’élargissement des espaces médullaires et les amincissements des corticales. Résultats Nous rapportons dans un cas clinique, des infarctus osseux à répartition ubiquitaire, découverts à l’IRM des jambes chez une patiente suivie dans l’unité de thérapeutique transfusionnelle du CNTS et souffrant de gonalgies rebelles aux antalgiques. Cette patiente est en programme transfusionnel au long cours. L’infarctus des os longs est une complication habituellement rencontrée dans la drépanocytose. Il est lié à un défaut de vascularisation diaphysaire. Celle-ci est assurée par l’artère nourricière et les artères périostées. La moelle osseuse en raison de son pouvoir hématopoïétique a une importante capacité à utiliser l’oxygène et souffre de l’ischémie liée à la falciformation avec une acuité particulière. L’occlusion des artérioles diaphysaires entraîne un infarctus diaphysaire dont le mécanisme est double : défaut d’irrigation artériolaire et insuffisance du drainage veineux lié l’œdème. Dans la -thalassémie, l’infarctus pourrait être lié à un défaut d’irrigation diaphysaire. Conclusion L’IRM est un excellent outil diagnostic pour déceler les infarctus osseux dans la -thalassémie. 03-59 Syndrome hémolytique et urémique typique post-diarrhée : à propos d’un cas M. Miloudi*1 , W. Arache2 , A. Boumezourh1 , M.D. Majouti1 , F. Labrini1 , Z. Zeroual1 , M. Sbaii3 , H. Zahid1 , A. Belmekki1 , N. Messaoudi1 1 Laboratoire d’hématologie, Hôpital militaire d’instruction Mohammed V, Rabat, Maroc ; 2 Service de Néphrologie, Hôpital militaire d’instruction Mohammed V, Rabat, Maroc ; 3 Laboratoire d’hématologie, Hôpital militaire d’instruction Mohammed V, Rabat, Maroc Hématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 Globules rouges et fer Le syndrome hémolytique et urémique (SHU) est défini par l’association d’une anémie hémolytique avec présence de schizocytes, d’une thrombopénie et d’une insuffisance rénale aiguë secondaire à une microangiopathie thrombotique. La majorité des cas est associée à une infection à Escherichia coli producteur de vérotoxines ou shigatoxines. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. Observation Nous rapportons un cas de SHU survenu chez une patiente de 19 ans qui a consulté pour syndrome anémique survenu quelques jours après une diarrhée glairosanglante. Le bilan biologique a révélé une insuffisance rénale aiguë, une anémie profonde à 3,6 g/dL normochrome normocytaire régénérative, une thrombopénie avec présence de nombreux schizocytes sur le frottis sanguin, l’haptoglobine était effondrée, la coproculture était négative. L’évolution, sous traitement, a été marquée par une amélioration de l’état clinique et de bilan biologique. Conclusion Le SHU est une urgence qui nécessite un diagnostic précoce, et dont le rôle de biologiste est majeur en mettant en évidence des schizocytes sur le frottis sanguin. L’hémogramme avait montré une anémie normochrome normocytaire à 8 g/dL, une hyperleucocytose modérée à 11 700 sans érythroblastose et un taux normal de plaquettes. Le diagnostic d’une thalassémie hétérozygote a été évoqué et une électrophorèse de l’hémoglobine a été demandée. EP d’Hb : HbS : 85 %, HbA2 : 3 %, HbS dénaturée : 12 % posant le diagnostic de drépanocytose homozygote. L’enquête familiale a été entamée et la patiente a été mise sous Foldine® 2 cp/j. Conclusion La drépanocytose est une pathologie héréditaire qui est bénigne dans sa forme hétérozygote, grave et handicapante dans sa forme homozygote. 03-61 Facteurs prédictifs de sévérité au sein d’une cohorte néonatale de drépanocytose F. Bernaudin*1 , C. Arnaud1 , A. Kamdem1 , C. Tassel1 , N. Médejel1 , I. Hau1 , R. Epaud1 , centre de Référence Drépanocytose 1 Pédiatrie, centre hospitalier Intercommunal, Créteil Drépanocytose homozygote découverte à l’âge adulte La drépanocytose, malgré son caractère monogénique présente une expressivité clinique très variable dépendant de nombreux facteurs génétiques. La détermination de facteurs prédictifs de sévérité serait très utile pour orienter le conseil génétique et les décisions thérapeutiques. W. Ben Fredj*1 , Z. Kmira1 , M. Zaier1 , S. Boukhris1 , Y. Ben Youssef1 , B. Achour1 , H. Regaieg1 , A. Khelif1 Patients et méthodes 03-60 1 Hématologie clinique, CHU Farhat Hached, Sousse, Tunisie La drépanocytose ou anémie falciforme est une maladie hémolytique chronique, touchant les globules rouges du sang. Elle induit la formation d’une protéine d’hémoglobine anormale (hémoglobine S, HbS) qui détruit les globules rouges entraînant des crises douloureuses et des troubles vaso-occlusifs. C’est une maladie héréditaire récessive autosomique. La forme hétérozygote est un état sans symptôme clinique, seule la forme homozygote se révèle symptomatique de découverte. But : rapporter un cas rare de drépanocytose homozygote découverte fortuitement à l’âge adulte. Résultats R T âgée de 24 ans, aux antécédents familiaux de déficit en G6PD (cousin germain) et d’un trait -thalassémie (son frère), suivie depuis l’âge de 16 ans pour rectocolite hémorragique traitée par Salazopyrine® . Découverte d’une anémie lors d’un bilan systématique fait dans le cadre du contrôle régulier de sa maladie. L’examen clinique avait noté une pâleur cutanéomuqueuse sans signes de sidéropénie avec une pointe de rate. Pas de notion de crises douloureuses antérieures. Hématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 Le dépistage néonatal dans notre centre débuta à titre expérimental en 1986. Cette étude concerne les syndromes drépanocytaires majeurs (SDM) dépistés en néonatal < 12/2011. Ont été recueillies prospectivement la date et la nature de la 1re manifestation de drépanocytose : séquestration splénique, anémie aiguë, crise vaso-occlusive (CVO), pneumopathie (STA), AVC ; les données biologiques : génotype ␣, , activité G6PD, CD36, et les paramètres suivants ont été recueillis entre 1 et 3 ans à 3 mois d’une transfusion ou 1 mois d’une CVO éventuelle : leucocytes, neutrophiles, plaquettes, hémoglobine, hématocrite, réticulocytes, %HbF, LDH. Le critère de sévérité à long terme retenu a été celui de la nécessité d’une intensification de traitement : hydroxyurée (HU) pour ceux de plus de 4 ans faisant au moins 3 CVO/an ou ayant fait 2 STA ou Hb basale < 7 g/dL ; programme transfusionnel (PT) pour les séquestrations spléniques récurrentes et les DTC patho ; greffe pour ceux ayant eu une indication d’intensification et ayant un donneur géno-identique. Une analyse Cox a été effectuée pour établir les critères prédictifs de sévérité. Résultats Cette cohorte comprend 363 patients (55 SC, 28 Sb+ , 262 SS, 15 Sb0, 3 SD-Punjab) d’âge médian à la dernière visite 49 Globules rouges et fer Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. de 6,4 ans (0,3-20) correspondant à 2 827 années-patient de suivi. Aucun patient SC/Sb+ n’est décédé ni n’a nécessité le recours à une intensification de traitement. L’analyse a donc porté sur la population SS/Sb0 (n = 280) : 41% ont une ␣-thal, 43 % le génotype  BaBa, 23 % BeBe, 10 % SeSe, 24 % autres ; 11,5 % déficit G6PD, 4 % CD36 neg ; 5 patients SS sont décédés avant l’âge de 5 ans et 151/280 SS/Sb0 (54 %) ont eu une indication d’intensification de traitement à l’âge médian de 3,8 ans (0,1-20) : 69 HU, 136 PT, 41 greffes sachant qu’un même patient a pu recevoir successivement HU puis PT ou greffe. L’analyse de Cox univariée retrouve comme facteurs prédictifs significatifs de sévérité globale : le génotype BaBa, le CD36 neg, l’âge précoce de survenue de la 1re manifestation, l’hyperleucocytose et la réticulocytose. Le Cox multivarié retient comme facteurs significatifs et indépendants : les réticulocytes élevés qui augmentent le risque (HR = 1 002 par augmentation de 1 × 109 /L, 95%IC : 1 000-1 005, p = 0,016) tandis que le risque diminue avec un âge de survenue plus tardif de la 1re crise ; HR = 0,73/an, 95%IC : 0,63-0,84, p < 0,001). Conclusion Nous confirmons l’intérêt du recueil prospectif de l’âge de survenue des 1res manifestations et des données basales de la NFS pour évaluer le niveau de sévérité de la forme SS/Sb0 qui reste préoccupant et justifie une prise en charge intensive. 03-62 Connaissance de leur maladie des patients drépanocytaires adultes vivant en France : étude multicentrique sur 369 patients E. Foïs1 , D. Bourdeau2 , T. Besciojian2 , K. Stankovic Stojanovic3 , E. Gordien3 , F. Hossenlopp4 , C. Bidaux5 , J.A. Ribeil6 , J. Pouchot2 , G. Loko7 , D. Bachir4 , J.B. Arlet*2 1 Médecine interne, Hôpital de la Fontaine, Saint-Denis ; Médecine interne, Hôpital Européen Georges Pompidou, Paris ; 3 Médecine interne, Hôpital Tenon, Paris ; 4 Médecine interne, Hôpital Henri Mondor, Créteil ; 5 Médecine interne, Hôpital Européen Georges Pompidou, Paris ; 6 Département de Biothérapie, Hôpital Necker, Paris ; 7 Centre de Drépanocytose Enfant, CHU de Fort de France, Fort de France, Martinique 2 Si des efforts ont été faits, en France, sur l’éducation des enfants atteints de syndromes drépanocytaires majeurs (SDM) pour permettre une meilleure prise en charge de leur maladie, nous n’avons aucune information sur les connaissances des adultes de leur maladie. L’objectif de cette étude était donc d’obtenir des données objectives. Patients et méthodes Étude observationnelle, multicentrique. Un autoquestionnaire de 52 items était remis à tous les patients drépanocytaires vus consécutivement en consultation ou en hospitalisation dans 5 sites du centre de référence (4 en Ile-de-France, 1 en Martinique) sur 6 mois. Les principaux thèmes abordés portaient sur la connaissance des mécanismes de la maladie, les complications aiguës et chroniques, et les traitements. Résultats 369 patients (femmes 58,3 %) d’âge moyen 34,7 ± 12,1 ans étaient inclus (génotypes SS (67 %), SC (26 %), S-thalassémie (7 %)) ; 55,7% étaient nés en Afrique, arrivés en France en moyenne à l’âge de 17 ± 9,9 ans. 50,7 % déclaraient avoir en moyenne au moins une crise gérée à domicile tous les 3 mois, sans différence significative entre les génotypes ; 22 % des patients, au moins une hospitalisation pour crise tous les 3 mois, avec une différence entre SS (26 %) et SC (10 %) (p = 0,01). Les connaissances théoriques sur la maladie étaient excellentes : 93,9 % des patients connaissaient le mode de transmission, 94,5 % savaient qu’il s’agit d’une maladie du globule rouge, 60,2 % de l’hémoglobine (Hb), 71,4 % des patients connaissaient leur Hb de base. Pour les complications aiguës potentielles de leur maladie, les plus mauvaises réponses concernaient le risque infectieux, et le priapisme pour les hommes (connues par respectivement 61 % et 54 % des patients). La conduite à tenir devant une crise à domicile était conforme aux recommandations ainsi que les signes d’appels devant justifier une hospitalisation en urgence, excepté la prise de température (mesurée seulement par 34 % des patients). De même, seuls 55 % des patients déclaraient se rendre aux urgences pour une fièvre > 39 ◦ C. Les complications chroniques étaient moins bien appréhendées : moins de 50 % connaissaient la possibilité d’atteinte rénale, cutanée ou de difficultés d’érection. 27,7 % (96/347) de la population ayant répondu déclaraient prendre de l’hydroxyurée (HU) ; 35,2 % ne prenaient l’HU qu’un jour sur deux du fait d’oublis, essentiellement dus à de la négligence (39 %). Discussion Les patients drépanocytaires adultes vivant en France sont pour plus de la moitié d’entre eux des immigrés de première génération arrivés à l’âge adulte en France. Ils connaissent bien la physiopathologie de leur maladie et les complications aiguës mais mal le risque infectieux. Conclusion Des efforts d’éducation doivent porter sur la connaissance des complications chroniques, des risques infectieux et une meilleure observance thérapeutique. 50 Hématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 Globules rouges et fer 03-63 Comparaison des paramètres spermatiques des patients drépanocytaires adultes avant et après un traitement de 6 mois par hydroxyurée : étude HYDREP Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. D. Bachir*1 , F. Lionnet2 , I. Berthaut3 , J. Gellen-Dautremer1 , C. Chalas4 , K. Stankovic Stojanovic2 , A. Habibi1 , F. Eustache5 , R. Girot2 , S. Kotti6 , F. Galactéros1 , J. Mandelbaum3 1 Centre de Référence Syndromes Drépanocytaires Majeurs, centre hospitalier Henri Mondor, Créteil ; 2 Centre de Référence Syndromes Drépanocytaires Majeurs, Hôpital Tenon, Paris ; 3 Cecos, Hôpital Tenon, Paris ; 4 Cecos, Hôpital Cochin, Paris ; 5 Cecos, Hôpital Jean Verdier, Bondy ; 6 URC-Est, Hôpital Saint-Antoine, Paris L’efficacité de l’hydroxyurée (HU) dans la réduction des complications aiguës (crises douloureuses vaso-occlusives : CVO, syndromes thoraciques aigus : STA) de la drépanocytose est reconnue. La bonne observance au long cours de l’HU est associée à une augmentation de l’espérance de vie. Dans une étude rétrospective [1], nous avons observé des altérations du sperme chez les patients drépanocytaires adultes, exacerbées par l’HU. Une étude prospective s’avérait indispensable. de sperme, éventuellement après programme transfusionnel court pour une efficacité optimale. Considérant les « enjeux de vie » qu’offre l’HU, une information explicite sur la fertilité avec accompagnement personnalisé est essentielle pour faciliter l’adhésion au traitement. L’étude longitudinale de l’évolution des paramètres spermatiques et du devenir de la fertilité sous HU de ces patients est nécessaire. Référence Berthaut I, et al. Haematologica 2008 ; 93 : 988-93. 03-64 Modélisation de l’anémie de Diamond-Blackfan par cellules souches reprogrammées L. Garçon*1 , J. Ge2 , S. Manujath2 , J. Mills2 , M. Apicella2 , P. Gadue3 , D.L. French4 , P.J. Mason2 , M. Bessler2 , M.J. Weiss2 1 Laboratoire d’hématologie, Hôpital Saint-Antoine, Paris ; Division Of Hematology, The Children’S Hospital Of Philadelphia, Philadelphie, États-Unis d’Amérique ; 3 Department Of Pathology And Laboratory Medicine, The Children’S Hospital Of Philadelphia, Philadelphie, États-Unis d’Amérique ; 4 Department Of Pathology And Laboratory Medicine, The Children’S Hospital Of Philadelphia, Philadelphia, Philadelphie, États-Unis d’Amérique 2 Patients et méthodes 49 hommes drépanocytaires SS (âge 20-52 ans) éligibles pour un traitement de première ligne par HU ont été inclus après consentement éclairé. Les événements cliniques (CVO, STA, transfusions) ont été colligés les 6 mois précédant et pendant la prise d’HU. La dose d’HU de départ était de 15 mg/kg, adaptée selon la tolérance hématologique. Les paramètres spermatiques ont été comparés (critères WHO 2010) à J0 et J180 de la prise d’HU. Les résultats partiels actuels concernent 31 patients. Résultats Ils sont donnés dans le tableau 1. Conclusion Des altérations significatives du sperme quantitatives et qualitatives sont observées avec un nombre important d’azoospermies sous traitement. Celles-ci, survenant même chez des patients ayant avant HU une numération spermatique normale, imposent de proposer une cryopréservation L’anémie de Diamond-Blackfan (DBA) est une forme rare d’anémie constitutionnelle caractérisée par une hypoplasie érythroblastique associée à des malformations congénitales et un retard de croissance. Des mutations hétérozygotes des gènes codant pour des protéines ribosomales sont retrouvées dans approximativement 50 % des cas, les gènes les plus fréquemment en cause étant RPS19 et RPL5. La compréhension des mécanismes physiopathologiques associant dysfonction ribosomale et hypoplasie érythroblastique est limitée par la rareté de la maladie et la difficulté d’obtenir des cellules primaires en quantité suffisante. Le but de notre projet est donc de produire des cellules pluripotentes à partir de fibroblastes de patients atteints de DBA en utilisant la technologie de reprogrammation de cellules somatiques (iPSC pour induced pluripotent stem cells) [1]. Résultats Nous avons généré des clones iPSC à partir de fibroblastes cutanés d’un patient hétérozygote pour une mutation RPS19 Tableau 1. Nbre de patients = 31 Avant HU À 6 mois d’HU Spermatozoïdes/éjaculat (106 ) 125,9 ± 161,1 22,9 ± 53,9 (p = 0,0004) Normale > 39 × 106 18/31 (58 %) 4/31 (12,9%) Azoospermie/cryptozoospermie 0 10 Mobilité progressive (%) (Normale ≥ 32 %) 40,6 ± 13 22 ± 18,93 (p = 0,0003) Vitalité (%) (Normale ≥ 58 %) 53,4 ± 11,5 38,3 ± 21,2 (p = 0,0288) 51 Hématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 Globules rouges et fer Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. c.376 C>T codant pour une protéine instable. Malgré une faible efficacité de reprogrammation, nous avons obtenu un clone stable RPS19+/Q126X à caryotype normal, exprimant tous les marqueurs de pluripotentialité et capable d’induire la formation de tératome après injection à la souris. L’analyse de son profil ribosomal a révélé un déficit intrinsèque de la formation de la petite sous-unité ribosomale avec accumulation de précurseurs de l’ARN ribosomal 18S et diminution du ratio 40/60S. Mis en condition de différenciation, nous avons observé une diminution du potentiel hématopoïétique de ce clone, et plus sélectivement une perte quasi complète de sa potentialité érythroïde. Afin de vérifier que l’inhibition de l’érythropoïèse est secondaire à la mutation de RPS19 et ne reflète pas une sélection clonale, nous avons effectué une correction génotypique par insertion d’une cassette exprimant un RPS19 sauvage sous le contrôle d’un promoteur fort au sein du locus « safe harbor » AAVS1 dans le génome du clone muté. Cette expression constitutive de RPS19 a permis de corriger la dysfonction ribosomale et de rétablir la différenciation érythroïde du clone déficient. RPL5 étant le second gène muté en fréquence après RPS19, nous avons utilisé la même stratégie de reprogrammation à partir de fibroblastes d’un patient porteur d’une mutation RPL5 c.67C>T, R23X induisant une haplo-insuffisance pour cette protéine. Le clone RPL5+/R23X obtenu se caractérise par un déficit de la biogenèse ribosomale portant cette fois sur l’assemblage de la sous-unité 60S, déficit qui se corrige après intégration au sein du locus AAVS1 d’une cassette exprimant constitutivement un RPL5 sauvage. Cette expression forcée de RPL5 permet par ailleurs d’augmenter le potentiel érythroïde de ce clone lors de l’induction de la différenciation hématopoïétique. Conclusion Nous montrons ici que les iPSC dérivées de fibroblastes de patients atteints de DBA portent des déficits ribosomaux et hématopoïétiques qui reproduisent le phénotype de la maladie. Ils représentent donc de nouveaux outils cellulaires disponibles en quantité théoriquement illimitée et portant la mutation primaire, permettant d’étudier la physiopathologie des DBA et de tester in vitro l’efficacité de nouvelles thérapeutiques. De plus, la réversibilité de ces anomalies après expression forcée des protéines déficientes apporte une preuve de concept pour une correction génotypique au niveau des cellules souches dans les pathologies ribosomales. Référence 1. Takahashi K, et al. Cell 2007 ; 131 (5) : 861-872. 03-65 Évaluation de l’efficacité des échanges transfusionnels partiels dans la prise en charge des accidents vaso-occlusifs graves de la drépanocytose à Dakar B.F. Faye*1 , M. Seck1 , A. Sall1 , M. Gadji1 , A.O. Toure1 , T. Dieye1 , S. Diop1 1 Service d’hématologie, Université Cheikh Anta Diop Bp 5002, Dakar, Sénégal Les principaux accidents vaso-occlusifs graves de la drépanocytose sont représentés par les accidents vasculaires cérébraux, le syndrome thoracique aigu, les crises vasoocclusives prolongées, le priapisme et les ulcères de jambe. Leur traitement est mal codifié. L’échange transfusionnel est souvent proposé dans leur prise en charge. Cependant, il est exceptionnellement réalisé en Afrique noire du fait des difficultés rencontrées dans le domaine de la transfusion. L’objectif de notre travail était d’évaluer son efficacité chez nos patients. Patients et méthodes Nous avons réalisé des échanges transfusionnels partiels par méthode manuelle chez les patients porteurs d’un syndrome drépanocytaire majeur, hospitalisés pour un accident vasoocclusif grave. La procédure d’échange consistait en une saignée dont le volume était d’autant plus important que le taux d’hémoglobine initial était élevé, suivie d’une transfusion de concentrés de globules rouges encadrée par une hydratation par du sérum physiologique de volume égal à celui du sang transfusé. Nous avons évalué l’efficacité sur l’évolution de l’état clinique, de l’hémogramme et de l’électrophorèse de l’hémoglobine. Résultats Nous avons effectué 55 séances d’échange transfusionnel sur une période de 12 mois chez 22 patients. L’âge moyen était de 28 ans (18-56 ans), le sex-ratio (M/F) de 3,4. Les indications étaient représentées par le priapisme intermittent avec 25 cas (45,5 %), la crise vaso-occlusive prolongée 12 cas (21,8 %), l’ulcère chronique de jambe 10 cas (18,2 %), le priapisme aigu 4 cas (7,3 %), l’accident vasculaire cérébral 3 cas (5,5 %), le syndrome thoracique aigu 1 cas (1,8 %). La durée moyenne de l’échange était de 195 mn (150-240mn). La régression de la symptomatologie était complète dans 100 % des cas de priapisme intermittent, de crise vaso-occlusive prolongée, de syndrome thoracique aigu, et dans 66 % des cas d’accidents vas- 52 Hématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013 Globules rouges et fer Conclusion Ce travail montre l’efficacité de l’échange transfusionnel partiel dans la prise en charge des accidents vaso-occlusifs graves de la drépanocytose en diminuant significativement le taux d’hémoglobine S, en apportant une quantité importante d’hémoglobine A, en augmentant légèrement le taux d’hémoglobine sans majorer l’hyperviscosité. Cependant il ne devrait pas retarder la prise en charge urologique en cas de priapisme aigu vue l’absence d’efficacité pour ce dernier. L’étude sur une plus grande série durant une période plus longue devrait permettre de mieux évaluer la qualité de ce traitement et les difficultés qui lui sont associées. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 04/06/2017. culaires cérébraux. Elle était partielle dans 100 % des cas d’ulcère chronique de jambe et dans 33 % des cas d’accident vasculaire cérébral. Elle était nulle dans 100 % des cas de priapisme aigu. À l’hémogramme le taux moyen d’hémoglobine avant l’échange de 8,9 g/dL était passé à 9,8 g/dL après l’échange, celui de l’hématocrite de 26 % à 28,8 %. Le taux moyen d’hémoglobine S avant l’échange de 89,4 % était abaissé à 39,8 % après l’échange ; celui de l’hémoglobine A de 0 % était passé à 54,1 %. Des incidents mineurs ont été observés au cours de la procédure dans 6 cas (10,9 %) à type de céphalées (5 cas), de vertiges (1 cas). 53 Hématologie, vol. 19, supplément 2, mars 2013