Latin 5e - Livre du professeur - Chapitre 6 - Latin 5e (2010)

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 6 Le Romain et son éducation
pp. 62-69
Il s’agit de faire découvrir aux élèves quelques aspects de la vie des élèves romains.
Objectifs du chapitre
▶ Comprendre l’organisation de l’enseignement chez les Romains.
▶ Découvrir les jeux favoris pratiqués par les Romains.
▶ Découvrir l’expression du passé en latin (passé composé, passé simple)
▶ Découvrir l’expression de l’apostrophe en latin et étudier un nouveau cas : le vocatif
Les ressources numériques www.latin.magnard.fr
Audio
Recueils d’explications, III, I, 2, « Je vais à l’école » : en latin et en français (p. 62)
Phrases d’observation, « In schola… » : en latin et en alterné (p. 65)
Texte à copier/coller
Phrases d’observation, « In schola… » (p. 65)
Découvrir le texte
p. 62
Le texte permet de suivre un enfant romain dans
une matinée type à l’école élémentaire.
Texte : « Je vais à l’école »
Hermeneumata, III, I, 2, env. 280 après J.-C.
Nous donnons un extrait de ce texte dans la version
du Corpus Glossariorum Latinorum (volume III,
Georg Goetz, Leipzig, Teubner, 1892) : il est souvent
cité dans divers dossiers pédagogiques, selon des
versions plus ou moins retouchées. Ce texte, qui
date probablement de la période médiévale avec
des éléments remontant au iiie siècle, appartient au
genre des sermones (conversations), très répandu
dans les écoles. On pourra le rapprocher des manuels
bilingues d’aujourd’hui (méthode d’apprentissage
des bases d’une langue par le système de phrases
courtes « en situation »). On peut expliquer que les
jeunes Romains de la bonne société devaient être
bilingues (latin-grec). Le « manuel » se présente sous
la forme juxtalinéaire : d’un côté le grec, de l’autre
le latin. Il est probable que les élèves écoutaient le
professeur lire ce texte pour répéter après lui.
Dans ce manuel, on trouve donc de brefs passages
narratifs, comme l’extrait que nous avons retenu (un
enfant est supposé raconter ses activités d’écolier),
et des passages d’entraînement sous forme de
listes (déclinaisons, conjugaisons) : nous en avons
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reproduit une partie pour l’exercice d’observation
(manuel p. 65, n° 4).
Il est important de souligner que dès la période répu­
blicaine on constate un niveau minimal d’alpha­
bétisation de toute la société romaine (ce qui ne sera
pas le cas en France pratiquement jusqu’au xixe siècle) :
même si une grande majorité de la population se
contente de déchiffrer les lettres capitales (lapidariae
litterae, « lettres gravées sur la pierre »), la lecture
et l’écriture sont considérées comme des outils
indispensables à la vie quotidienne. Chaque famille
a ses archives privées ; dans le monde des affaires,
toutes les transactions sont enregistrées par écrit,
comme tous les actes importants de la vie publique.
On peut dire aussi que les nombreux graffitis retrouvés
sur divers sites témoignent de la vitalité d’une forme
d’écriture familière (manuel p. 72).
L’utilisation du « modèle d’écriture » (praescriptum,
ligne 8) pour apprendre à former les lettres est
bien décrite par Sénèque qui en tire une leçon de
conduite pour le sage :
Pueri ad praescriptum discunt ; digiti illorum tenentur
et aliena manu per litterarum simulacra ducuntur,
deinde imitari jubentur proposita et ad illa reformare
chirographum : sic animus noster, dum eruditur ad
praescriptum, juvatur.
Les enfants apprennent à écrire d’après un modèle ; une
main étrangère tient leurs doigts, et les guide sur des
© Magnard, 2010 – Latin 5e – Livre du professeur
lettres déjà tracées ; ensuite on leur ordonne d’imiter le
modèle placé devant eux, et de corriger leur copie d’après
cet exemple. C’est ainsi que notre âme, instruite d’après
un modèle, trouve la leçon plus facile.
Sénèque, Lettres à Lucilius, XIV, 94, 51.
• Le document
Les objets réunis sur le document iconographique
permettent aux élèves de se représenter
concrètement ceux qui sont cités dans le texte. Le
mode d’utilisation de ces objets est expliqué en fin
de chapitre (manuel p. 69).
• Lire le texte
1 Salut (ou Bonjour : Latinis verbis, manuel p. 43) ;
tablettes ; maître ; le maître.
2 Le fait qu’un esclave l’accompagne à l’école pour
lui porter ses affaires.
3 Des tablettes enduites de cire (tabulae), un étui
(comme un plumier) pour ranger les stylets (theca
graphiaria, racine grecque « thèque » comme
dans bibliothèque), une règle pour « conduire »
(praeducere) les lignes d’écriture (praeductorium).
Quand on a fini de lire, il faut donc enrouler de
nouveau le volume de telle sorte que le début se
trouve toujours au-dessus, prêt à être déroulé pour
une autre lecture.
Même si le parchemin (écriture sur de la peau
d’animaux) est connu très tôt à Rome (iie siècle
avant J.-C.), l’usage du livre constitué de pages de
parchemin cousues (nommé codex) n’est répandu
qu’à partir du iiie siècle après J.-C.
• Lire l’image
1 À gauche, le maître (barbu), main droite levée,
semble donner un ordre à l’élève pour la lecture
(mais peut-être se fâche-t-il contre le retardataire ?) ;
à droite, l’élève déroule le volumen pour lire.
2 À gauche, représenté de face.
3 L’élève qui arrive par la droite, lève la main droite.
On peut proposer deux hypothèses : soit il salue
le maître (Ave magister !), soit il fait un geste pour
excuser son retard.
4 Son « cartable » (capsa, voir ci-après).
4 Effacer les tablettes, écrire, lire, décliner. Le maître
guide toutes les activités de l’élève ; il surveille et
vérifie le travail, il corrige les erreurs.
Remarque : les élèves verront que leurs « collègues »
romains s’entraînaient à décliner (declinare) les noms
selon leurs « genres » (genera nominum), comme ils
doivent le faire aujourd’hui !
5 Comme la tablette était enduite de cire, on étirait
la cire pour recouvrir ce qui avait était précédemment
écrit (ce qui est donc l’ancêtre de l’effaceur).
Compétences
– repérer des éléments dans le texte en français et
en latin
– traduire quelques mots simples
Découvrir l’image
p. 63
Cette page propose de découvrir d’autres points
de vue d’élèves.
Bons ou mauvais élèves ?
L’extrait de la satire de Perse permet de lire un
témoignage amusant : un souvenir d’élève attiré par
l’école buissonnière.
• Gros plan sur...
Comme on le voit, le lecteur tient le volumen dans sa
main droite et avec sa main gauche, il tire l’extrémité
gauche de la bande de papyrus et continue ainsi en
le déroulant au fur et à mesure, de droite à gauche.
Compétences
– confronter texte et image
– observer et commenter les détails d’une œuvre
Découvrir les mots-clés
p. 64
• L’enseignement à Rome, maître et élèves
L’école romaine est mixte et privée. Souvent située
sous un des portiques du forum (le cœur de la cité),
elle ressemble à une simple boutique (pergula)
ouverte sur l’extérieur. Aucune autorité publique ne
s’exerce sur les modes d’enseignement : n’importe
qui peut ouvrir une école, à condition de trouver des
élèves pour payer les frais. La réputation du magister
se fait par le bouche à oreille, souvent grâce à la
recommandation d’un puissant protecteur.
Les enfants écrivent en gravant avec un stilus sur des
tablettes de cire (cerae) posées sur leurs genoux. En
guise de cartable, ils ont une boîte (capsa) contenant
leurs instruments de travail, et souvent aussi leur
déjeuner car les élèves ont l’habitude de manger sur
place (voir sur le bas-relief, manuel p. 63). En général,
l’enfant est accompagné par un esclave (désigné par
l’expression puer scriniarius dans le texte, manuel
p. 62). Il n’y pas de cours pendant les grandes chaleurs
de l’été (équivalent des « grandes vacances »).
Les élèves sont souvent traités avec dureté : beaucoup
d’adultes gardent un mauvais souvenir des coups de
férule (ferula) reçus à l’école. La périphrase manum
ferulae subducere (« tendre la main à la férule ») est
© Magnard, 2010 – Latin 5e – Livre du professeur
75
une manière grinçante de signifier « étudier » attestée
par le satiriste Juvénal (Satire, I, vers 15). Il arrive aussi
que, dans les cas graves, le maître troque sa férule
contre un fouet de lanières de cuir.
Avec l’influence grandissante de la culture grecque
dans les milieux aisés dès la fin du iiie siècle avant
J.-C., le paedagogus (du grec « celui qui conduit
l’enfant », d’où pédagogue), esclave cultivé, à l’origine
simplement chargé d’accompagner l’enfant dans
tous ses déplacements, tend à devenir le précepteur
attitré des rejetons de bonne famille. Il se charge
de leur apprendre les rudiments de l’écriture et de
la lecture, ainsi que les bases de la langue grecque,
considérée comme la langue de culture.
Vers 11 ou 12 ans, le parcours des filles et des garçons,
comme celui des riches et des pauvres, diffère. Seuls
les fils de famille aisée continuent à étudier, « sous la
férule » du grammaticus, puis du rhetor, parachevant
l’idéal d’eruditus (instruit, formé, d’où « érudit »)
auprès d’un professeur renommé, si possible dans
l’une des capitales culturelles du monde grec
(Athènes, Alexandrie, Pergame).
Observer
Ludus
Bonjour, mon ami ! – Ave magister ! Bonjour, maître ! –
Salvete amici ! Bonjour mes amis ! Salve amica !
Bonjour, mon amie !
Il est important de faire comprendre aux élèves le
lien, spécifiquement romain, entre le jeu et l’école.
Sur le plan social et culturel, le ludus fait partie
de l’otium, espace du repos et de la détente, par
opposition au negotium (littéralement, négation de
l’otium) qui désigne toute forme d’activité « civique »,
politique, économique ou militaire. C’est pourquoi
le mot ludus s’applique à l’ensemble des activités du
jeune Romain, dans la période où il n’agit pas encore
en tant que citoyen.
À l’école, comme dans les jeux (manuel pp. 68-69),
l’enfant apprend à se situer par rapport à autrui, à
imiter les modèles de référence, à s’entraîner avant
d’entrer dans « la vie réelle », dans l’action.
• Jouez avec les mots
1 a. et b. Le niveau équivalent du collège actuel
serait les cours avec le grammaticus. Au passage, on
peut expliquer le sens précis du mot cursus, passé
directement du latin au français.
2 a. On distingue les mots formés directement
sur magistr-, comme « magistral », et les mots où
le g a disparu et le s a été remplacé par un accent
circonflexe, comme « maîtrise ».
b. Interlude, ludothèque, ludique < ludus ; condisciple
< discipulus ; rhétorique < rhetor ; scolarité < schola.
c. Tous les mots viennent de schola. On constate que
le ch (venant de la lettre grecque chi) s’est maintenu
dans la graphie de l’anglais et de l’allemand.
76
p. 65
Les formes verbales de l’indicatif au
passé
1 Je salue, saluent en retour, apprennent, je suis
assis, j’apprends, tu apprends, j’occupe, tu occupes,
nous occupons, je dis, je rends, vous rendez / saluto,
resalutant, discunt, sedeo, disco, discis, occupo,
occupas, occupamus, dico, reddo, redditis. Indices :
les terminaisons (-o, -nt, -mus, -tis).
2 J’ai salué, m’ont salué en retour, ont appris, je me
suis assis, tu as appris, nous avons occupé, j’ai dit, j’ai
rendu, vous avez rendu : passé composé.
3 Salutavi,
resalutaverunt, didicerunt, sedi,
didicisti, occupavimus, dixi, reddidi, reddidistis. Les
terminaisons permettent d’identifier la personne : -i
(1re pers. sg.), -erunt (3e pers. pl. ), -isti (2e pers. sg. ),
-imus (1re pers. pl.), -istis (2e pers. pl.).
Le nom mis en apostrophe
4 Ave discipule ! Bonjour, élève ! – Salve amice !
5 Discipule (2e décl. masc. sg.) – amice (2e décl. masc.
sg.) – magister (2e décl. masc. sg.) – amici (2e décl.
masc. pl.) – amica (1re décl. fém. sg.).
6 La terminaison du mot mis en apostrophe est
identique à celle du nominatif sg. ou pl., sauf pour
les noms en -us de la 2e déclinaison.
Compétences
– identifier le vocatif
– reconnaître les terminaisons d’un verbe au passé
(passé simple, passé composé)
Apprendre
p. 66
Le parfait de l’indicatif actif des
quatre conjugaisons et de sum
La formation du parfait est simple : thème du
perfectum et morphème temporel et modal.
On fait observer aux élèves que le thème du
perfectum s’obtient en retranchant la terminaison -i
de la 1re personne du singulier du parfait, donnée
par le dictionnaire. Le thème du perfectum, à la
différence du thème d’infectum, n’est pas déterminé
par l’appartenance à telle ou telle conjugaison.
Le parfait de l’indicatif est formé à partir du thème
du perfectum, d’un morphème -is- qui caractérise
© Magnard, 2010 – Latin 5e – Livre du professeur
le parfait (mais ne se trouve ni à la 1re ni à la 3e
pers. du singulier et du pluriel) et des désinences
personnelles (-i, -isti, -it, -imus, -tis, -erunt). Dans un
souci de simplification, on donne à apprendre les
terminaisons plutôt que les désinences.
On insiste donc pour les élèves sur l’apprentissage
des temps primitifs et des terminaisons spécifiques
du parfait. On fait aussi observer que deux temps du
passé en français correspondent au parfait.
La simplicité de la formation rend peu utile la
multiplication des tableaux dans la leçon. On se
limite donc à la formation d’un verbe d’une des
quatre conjugaisons et au verbe être.
Le vocatif
Le vocatif est découvert dans les textes (apostrophe).
On insiste sur la formation particulière pour les
formes en -ius et -eus en raison de sa fréquence
d’emploi.
• Vocabulaire
Le choix a été effectué parmi des verbes courants
des quatre conjugaisons. Ces verbes sont utilisés
dans les exercices (ou dans le bilan).
• Citation
Elle regroupe des verbes des 2e, 3e et 4e conjugaisons
à la 1re pers. du singulier du parfait. Ce propos célèbre
est attribué à Jules César par l’historien Suétone.
César aurait envoyé ce message dans une lettre
au sénat pour l’informer de la victoire rapidement
obtenue sur Pharnace, roi du Pont.
vicit, vicimus, vicistis, vicerunt) – 3e pers. sg. (feci,
fecisti, fecit, fecimus, fecistis, fecerunt) – 1re pers. pl.
(scivi, scivisti, scivit, scivimus, scivistis, sciverunt) – 3e
pers. pl. (habui, habuisti, habuit, habuimus, habuistis,
habuerunt).
b. Je suis venu, tu es venu, il est venu, nous sommes
venus, vous êtes venus, ils sont venus / je vins, tu
vins, il vint, nous vînmes, vous vîntes, ils vinrent – j’ai
vu, tu as vu, il a vu, nous avons vu, vous avez vu, ils
ont vu / je vis, tu vis, il vit, nous vîmes, vous vîtes,
ils virent – j’ai vaincu, tu as vaincu, il a vaincu, nous
avons vaincu, vous avez vaincu, ils ont vaincu / je
vainquis, tu vainquis, il vainquit, nous vainquîmes,
vous vainquîtes, ils vainquirent – j’ai fait, tu as fait, il a
fait, nous avons fait, vous avez fait, ils ont fait / je fis,
tu fis, il fit, nous fîmes, vous fîtes, ils firent – j’ai su, tu
as su, il a su, nous avons su, vous avez su, ils ont su /
je sus, tu sus, il sut, nous sûmes, vous sûtes, il surent
– j’ai eu, tu as eu, il a eu, nous avons eu, vous avez
eu, ils ont eu / j’eus, tu eus, il eut, nous eûmes, vous
eûtes, ils eurent.
5 3e pers. pl. indicatif présent : dederunt – 1re pers.
pl. indicatif présent : legimus – 1re pers. sg. indicatif
présent : habui – 2e pers. pl. indicatif présent :
vidistis – 3e pers. sg. indicatif présent : fecit – 2e pers.
sg. indicatif présent : jussisti.
Associer les fonctions et les cas
6 le danger – le fils – la fortune – l’esclave – l’élève.
1 Une mite.
N. sg. : periculum, filius, fortuna, servus, discipulus.
G. sg. : periculi, filii, fortunae, servi, discipuli. V.
sg. : periculum, fili, fortuna, serve, discipule. V. pl. :
pericula, filii, fortunae, servi, discipuli.
On demandera aux élèves de trouver le « radical » de
chaque nom avant de donner les formes du singulier
et du pluriel du vocatif.
Reconnaître les verbes au parfait
7 a. 1re décl. masc. sg. – 1re décl. fém. sg. – 2e décl.
S’exercer
p. 67
Histoire courte
2 Juss – terru – mans – parav – paru – docu.
3 a. 3e pers. sg. (accep-) – 1re pers. pl. (fec-) – 1re pers.
sg. (vid-) – 2e pers. pl. (laborav-) – 2e pers. sg. ­(dux-) –
3e pers. sg. (redd-) – 2e pers. sg. (habu-) – 1re pers. pl.
(fu-).
b. Il a reçu, il reçut – nous avons fait, nous fîmes – j’ai
vu, je vis – nous avons travaillé, nous travaillâmes –
tu as conduit, tu conduisis – il a rendu, il rendit – tu as
eu, tu eus – nous avons été, nous fûmes.
Conjuguer les verbes au parfait
4 a. 1re pers. sg. (veni, venisti, venit, venimus,
venistis, venerunt) – 1re pers. sg. (vidi, vidisti, vidit,
vidimus, vidistis, viderunt) – 1re pers. sg. (vici, vicisti,
masc. sg. – 2e décl. neutre sg.
b. boni agricolae – magnae irae – parvi servi – novi
templi / bone agricola – magna ira – parve serve –
novum templum.
S’initier à la traduction
8 Parfait
dixi
Temps primitifs
dico, is, ere, dixi, dictum
scripsi
scribo, is, ere, scripsi,
scriptum
emendavit emendo, as, are, avi,
atum
© Magnard, 2010 – Latin 5e – Livre du professeur
Passé composé
j’ai dit
j’ai écrit
il a corrigé
77
declinavi
egimus
dimisit
declino, as, are, avi,
atum
ago, is, ere, egi, actum
dimitto, is, ere, misi,
missum
j’ai décliné
nous avons fait
il a envoyé
9 a. 1. Servos terruisti : Marce, dominus malus fuisti.
2. Popule Romane, magnum imperium condidisti.
3. Magistri Graeci discipulos Romanos saepe
didicerunt.
b. 1.Tu as terrorisé tes esclaves : Marcus, tu as été
un mauvais maître. 2. Peuple romain, tu as fondé
un grand empire. 3. Des maîtres grecs ont souvent
éduqué les élèves romains.
10 a. gessit : 3e pers. sg. parfait – habuerunt : 3e pers.
pl. parfait – vidisti : 2e pers. sg. parfait.
b. 1. Populus Romanus (N. masc. sg., sujet du verbe
gessit), multa longaque bella (Acc. neutre pl., COD du
verbe gessit ; multa, longa : adj. épithètes du nom bella).
2. Discipuli (N., masc. sg., sujet du verbe habuerunt),
varios magistros (Acc. masc., pl., COD du verbe
habuerunt ; varios : adj. épithète du nom magistros).
3. In Graecia (Abl. fém. sg., complément circonstanciel
de lieu), pulchra templa (Acc. neutre pl., COD du verbe
vidisti ; pulchra : adj. épithète du nom templa).
c. 1. Le peuple romain a mené des guerres nombreuses
et longues. 2. Les élèves eurent des maîtres différents.
3. En Grèce, vous avez vu de beaux temples.
d. 1. Populus Romanus multa longaque bella gerit
(Le peuple romain mène des guerres nombreuses et
longues). 2. Discipuli varios magistros habent (Les élèves
ont des maîtres différents). 3. In Graecia pulchra templa
videtis (En Grèce, vous voyez de beaux temples).
Comprendre le sens des mots
11 Disciplines – magistral – discipline.
Cet exercice lexical propose un travail sur l’étymologie
et la polysémie. Il importe de faire retrouver la racine
de chaque mot. La recherche étymologique se fait
aisément à partir des éléments donnés dans le
chapitre. On demandera aux élèves une recherche
dans un dictionnaire : dégager les différents sens de
chaque mot et les reformuler oralement.
Discipline : 1) branche de la connaissance (matière,
science) ; 2) règle de conduite que l’on s’impose ou
que l’on impose pour faire régner l’ordre.
Magistral : 1) qui est fait par le maître ; 2) qui manifeste
la maîtrise d’une technique, d’un sujet.
Compétences
– lire et dire en latin
– faire la relation entre cas et fonctions, notamment
entre vocatif et apostrophe
– conjuguer les verbes au parfait de l’indicatif (sum
et les 4 conjugaisons)
– réinvestir les mots-clés appris (latin)
– apprendre des mots nouveaux et structurer
l’apprentissage du vocabulaire (français)
Culture : Apprendre et jouer
pp. 68-69
Cette double page permet de découvrir les deux
aspects fondamentaux de l’univers d’un écolier
romain : l’étude et le jeu, en liaison étroite avec la
notion clé de ludus (manuel p. 64).
Tempus ludendi
Pour observer ce panneau de sarcophage, on peut
reprendre des notions abordées dans la double page
histoire des arts consacrée à un sarcophage d’enfant
(manuel pp. 60-61).
Le texte d’Ovide sera mis en relation avec celui de
Perse (manuel p. 63).
Litterae
La première étape de l’enseignement est l’apprentis­
sage des lettres, apprises dans l’ordre et récitées par
leur nom. C’est une phase entièrement orale, au cours
de laquelle les enfants mémorisent la succession des
lettres par une sorte de récitation chantée (canticum)
comme s’ils faisaient des gammes en musique.
Même litanie pour l’apprentissage des chiffres : c’est
l’occasion d’expliquer qu’à Rome, comme en Grèce,
les nombres sont représentés par des lettres (V, X, L,
C, D, M, complétées par un ou plusieurs I, selon les
calculs). L’activité 12 p. 67 (manuel) est une amusante
façon de mettre cette donnée en application (17 > XVII
> anagramme de VIXI, « j’ai vécu »).
La notion de « belles lettres » qui sous-tend toute
la culture romaine, puis européenne, humaniste
et classique, est ici simplement évoquée : elle sera
développée les années suivantes, en conformité
avec les objectifs du programme.
On ne manquera pas de faire observer l’amusante
terre cuite caricaturant maître et élèves. Le thème
de l’âne (asinus) fera le lien avec la lecture conseillée
(L’Affaire Caïus) : « Caius asinus est ». Une bonne
occasion de montrer que l’humour n’est pas une
invention moderne !
Devinette
• Du texte à l’image
12 1. XVII 2. dedi – veni – vidi – vici – vixi 3. VIXI : j’ai
vécu, d’où le caractère maléfique du chiffre XVII.
1 On observe que les jeux sont « mixtes », comme
l’enseignement à l’école élémentaire. Sur la partie
78
© Magnard, 2010 – Latin 5e – Livre du professeur
gauche du panneau, on reconnaît cinq fillettes à leur
coiffure (cheveux tirés en chignon) et leur vêtement
(stola, robe longue).
2 La première partie du jeu de noix (lignes 1-6).
3 Penché en avant, l’enfant s’apprête à lancer une noix
pour atteindre l’une des petites pyramides constituées
de quatre noix placées devant lui (resituer le gros plan
dans la composition du panneau) : c’est exactement
ce que décrit Ovide au début de l’extrait. On constate
que pour faciliter son geste, l’enfant à relevé sa tunique
à l’aide de sa main gauche. Cette représentation fait
penser au moderne jeu de la pétanque.
4 La forme d’un triangle (Δ). On fait remarquer
qu’on retrouve ici le principe du jeu de la marelle
avec des zones (les cases dans le delta) délimitées
sur un tracé.
5 L’élève qui a appris à compter en s’aidant de
ses doigts utilise aussi de petits cailloux (calculi),
d’où notre mot calcul. Avec le boulier (abacus, d’où
« abaque »), il apprend à former des opérations
numériques diverses.
6 Aléatoire, vient de alea (le dé), d’où le sens de
« incertain » parce que « soumis au hasard ».
• Activités B2i : faire une recherche sur Internet
1 Au temps de la République romaine, aucun
général ne doit franchir la frontière naturelle que
constitue le Rubicon (petit fleuve côtier qui se jette
dans l’Adriatique et qui sépare la Gaule cisalpine de
l’Italie) pour pénétrer en Italie sans l’accord du Sénat,
sous peine d’être déclaré ennemi de Rome. Jules
César franchit malgré tout le Rubicon le 12 janvier
49 avant J.-C., à la tête de la iiie légion. César joue sa
carrière en entrant dans l’illégalité et il a alors compris
la valeur symbolique, quasi religieuse et politique de
ce cours d’eau ; au moment où il franchit le Rubicon,
il se sent habité par une force divine. Voici la célèbre
expression telle que la rapporte Suétone :
Tunc Caesar : « Eatur, inquit, quo deorum ostenta et
inimicorum iniquitas vocat. Jacta alea est. »
Allons, dit alors César, allons où nous appellent les
prodiges des dieux et l’injustice de nos ennemis : le sort
en est jeté !
Suétone, La vie des douze Césars, Vie de César, XXXII.
On trouve une amusante adaptation de l’épisode
dans le célèbre film de Fellini, Fellini Roma (1972), qui
commence par les souvenirs d’un petit provincial
franchissant avec sa classe un Rubicon symbolique,
sous la houlette du maître en soutane qui fait
psalmodier le fameux « Alea jacta est » à ses élèves.
2 Les dés romains se présentent comme les nôtres :
le total de deux faces opposées fait 7. Le talus est à
l’origine un osselet marqué sur quatre faces (à la
différence du tessera marqué sur six) : les chiffres 1 et
6 sont inscrits sur deux faces opposées, et 3 et 4 sur
les deux autres (par la suite on utilise aussi des dés
ronds sur 2 côtés avec les 4 autres marqués). On joue
avec quatre tali à la fois (ou trois tesserae). Le « coup
de Vénus », le meilleur, est celui où tous les chiffres
sortent différents les uns des autres, tandis que le
« coup du chien » est le plus mauvais (chiffres tous
identiques), comme en témoigne le poète Properce :
Me quoque per talos Venerem quaerente secundos
semper damnosi subsiluere canes.
Alors que je cherchais Vénus par un heureux coup de
dés, c’étaient toujours les maudits chiens qui sautaient
en l’air.
Properce, Élégies, IV, 8, vers 45-46.
Les Romains utilisent aussi un dé à jouer sur lequel
sont inscrites les lettres A, D, P et T pour Accipe
(prends), Da (donne), Pone (mets) et Totum (prends
tout). Au xviie siècle, en France, on l’appelle « le
toton ». Le jeu de la jarre ou du tonneau (orca) est
évoqué par Perse et Ovide (manuel pp. 63 et 68) :
il consiste à jeter un objet dans une cible (comme
sur les stands de foire aujourd’hui). Les deux jeux à
damier les plus populaires dans Rome étaient « les
petits voleurs » (ressemblant à nos échecs) et « les
douze lignes » (proche du trictrac). On pariait aussi
sur le pair et l’impair, sur pile ou face avec le jeu
« navia aut capita » (« têtes ou bateaux ») parce que
certaines pièces de monnaie représentaient d’un
côté la tête du dieu Janus et de l’autre un navire. Le
très populaire « jeu de la mourre » (de mora, retard),
évoqué par Pétrone dans son Satyricon, se pratique
encore aujourd’hui : deux joueurs se font face ; au
signal, chacun forme un nombre compris entre 1 et 5
avec ses doigts brusquement tendus et doit deviner
en même temps le total de ses doigts et de ceux de
son adversaire. Le « casier d’Archimède » fonctionne
sur le principe du puzzle (bien connu dans l’Antiquité)
avec quatorze lamelles en bois ou en os, de formes
géométriques différentes, à assembler pour obtenir
des formes variées (animaux, personnages).
À titre de prolongement ludique, on pourra organi­ser
un atelier « jeux à Rome » où les élèves mettront en
application concrète le résultat de leurs recherches.
Compétences
– retrouver les informations dans un texte
– comprendre des notions et retenir les mots-clés
en latin
– faire une recherche personnelle et mettre les
résultats en application
© Magnard, 2010 – Latin 5e – Livre du professeur
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