La production porcine espagnole, entre croissance

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2007. Journées Recherche Porcine, 39, 301-310.
La production porcine espagnole,
entre croissance et consolidation
Daniel DARIDAN (1), José Maria GIL (2)
(1) IFIP - Institut du porc, Pôle Economie, 34 boulevard de la gare, 31500 Toulouse
(2) CREDA-UPC-IRTA, Edifici ESAB, Parc Mediterrani de la Tecnologia, Avinguda del Canal Olimpic s/n
08860-Castelldefels (Barcelona), Espagne
[email protected]
302
Introduction
1.2.Chiffres clés de l’économie
Vingt ans après l’entrée de l’Espagne dans l’Union européenne, la production porcine espagnole a doublé et le pays
est devenu un acteur important sur le marché européen de la
viande porcine. Toutefois, des changements sont apparus sur
la période récente, qui se traduisent par une stagnation des
volumes produits, un plafonnement de la consommation et
un renchérissement des coûts.
L’Espagne va bien. Son Produit Intérieur Brut (PIB), estimé en
2004 à 1 100 millions de dollars US en Parité de Pouvoir
d’Achat1, la place au 6ème rang des économies mondiales
(OCDE a, 2005). Il est moins favorable par habitant, à 92 %
de la moyenne des pays de l’OCDE, inférieur aux moyennes
de la zone euro et des pays de l’UE à 15 (Espagne incluse).
Après les fortes croissances qu’elle a connues, la production
porcine en Espagne serait maintenant entrée dans une ère
de consolidation. Elle doit affronter des problématiques communes à celles des autres pays, comme la montée des coûts
liés au travail, à l’environnement et aux aspirations sociétales, dans un marché de plus en plus concurrentiel. Il faut
aussi ajouter pour le moyen terme, l’incertitude créée par
la réforme de la PAC, dans deux directions : une possible
baisse de la production céréalière en zones sèches et l’application des mesures agroenvironnementales.
L’article présente les caractéristiques principales de la production porcine en Espagne, ses débouchés, ses facteurs de
compétitivité et les grandes évolutions en cours.
1.Importance du secteur porcin dans
l’économie espagnole
1.1.Données physiques et humaines
L’Espagne occupe une surface de 506 000 km². En 2005,
sa population s’élève à 44,1 millions d’habitants. Le taux
d’accroissement naturel est faible (+ 0,15 %), alors que le
nombre d’habitants a progressé de 1,1 % cette même année,
sous l’effet de l’immigration : 3 millions d’étrangers vivent en
Espagne (4 fois plus qu’en 1998). Les nouveaux habitants
proviennent maintenant majoritairement d’Amérique centrale et du Sud, principalement de l’Équateur et de Colombie
(MAPA 2004).
La densité moyenne est de 85 habitants par km², contre 110
en moyenne pour la France et 230 en Allemagne. Un tiers
de la population réside dans les 9 agglomérations de plus
de 500 000 habitants et le quart dans les 4 qui dépassent
le million de personnes : Madrid (5,0 millions), Barcelone
(3,9), Valence (1,4) et Séville (1,1).
Enfin, selon le dernier recensement de 2004, la communauté espagnole compte aussi 1,5 million d’expatriés dans le
monde. La plupart réside sur le continent Sud-américain.
Il convient aussi de faire état de l’importance de la fréquentation touristique. En 2005, l’Espagne a accueilli 55,6
millions de visiteurs étrangers (Alves, 2006), un chiffre en
hausse de 6 % par rapport à 2004, malgré la réorientation
des flux de touristes qui s’est opérée cette année là vers les
nouveaux États-membres de l’Union européenne.
La croissance de l’économie espagnole ne se dément pas.
Entre 1994 et 2004 elle a réalisé la meilleure performance
de l’Union européenne à 15, avec une progression moyenne
de 3,4 % par an de son PIB, largement supérieure à celle de
la zone euro (2,3 %) et de l’UE à 15 (2,2 %). Depuis, le rythme s’est maintenu à cette valeur, avec de nouvelles prévisions
nationales pour 2006 et 2007 à respectivement 3,7 et 3,5 %.
Les équilibres budgétaires du Pacte de Stabilité et de
Croissance de la zone euro sont respectés : l’excédent budgétaire du pays a atteint 1 % du PIB en 2005, contre un déficit de 3 % en France. Il devrait se tasser durant les années à
venir, pour atteindre 0,8 % en 2008. La dette publique s’est
fortement réduite pour atteindre 43 % du PIB en 2005 (66 %
en France). Elle devrait tomber à 36 % du PIB en 2008.
Conséquence de ce développement économique, le chômage
a fortement régressé durant la dernière décennie : proche
de 24 % de la population active en 1994 (son point culminant), il est estimé à 8,7 % en mars 2006, stabilisé depuis
octobre 2005 (Eurostat, 2006). Il existe de forts écarts entre
les régions : il est élevé au Sud, alors que l’économie frise le
plein emploi au Nord du pays.
Les seules ombres au tableau concernent :
- la balance commerciale, fortement déficitaire, à presque
9 % du PIB en 2005.
- le niveau élevé de l’inflation qui, s’il explique une part du
dynamisme de la consommation, contribue aussi à éroder
la compétitivité des produits espagnols sur les marchés
extérieurs.
- l’endettement des ménages, majoritairement réalisé à taux
variable. La remontée en cours des taux d’intérêt dans l’UE
alourdit la charge correspondante.
La croissance de l’économie espagnole a été largement
stimulée par un coût réel négatif de l’argent, aussi bien à
court qu’à moyen terme (Horny, 2006). Face à une inflation
annuelle de 3,7 %, le taux central de la BCE à 2,25 % en
2005 (relevé plusieurs fois depuis en 2006 jusqu’à atteindre 3,5 % en décembre) était favorable à la consommation
intérieure : même le taux des emprunts à 10 ans avoisinait
3,5 %, guère différent de celui observé en Allemagne (3,4 %)
où l’inflation, comme en France, tournait autour de 2 %.
La croissance de l’économie espagnole repose fortement sur
la consommation intérieure et sur la construction, plus que
sur l’investissement des entreprises. Les prix de l’immobilier
1
PPA : taux de conversion monétaire permettant d'exprimer dans une unité commune les pouvoirs d'achat des différentes monnaies. Il exprime
le rapport entre la quantité d'unités monétaires nécessaire pour se procurer un même "panier" de biens et de services dans différents pays. Il
peut être différent du "taux de change" entre les monnaies (INSEE, http://www.insee.fr).ww
303
Si d’une façon générale, l’Espagne a créé beaucoup d’emplois durant les dernières années, ceux-ci l’ont été dans des
secteurs à faible technicité. Les gains de productivité sont restés faibles, affectant progressivement la compétitivité du pays
relativement aux autres pays de l’UE. L’amélioration de la
compétitivité se joue maintenant au travers de deux leviers :
- une réforme du marché de l’emploi destinée à réduire l’importance des emplois temporaires,
- u ne réduction de la «fracture technologique» par un
accroissement de l’effort de recherche-développement du
pays. En 2003, seulement 1,1 % du PIB de l’Espagne a
été investi dans l’innovation, un taux moitié moindre que
la moyenne de l’UE. L’objectif est de doubler d’ici 2008
les fonds de l’État destinés à la recherche et de mettre en
place, sur des actions stratégiques, des programmes pluriannuels associant les entreprises, les Universités et les
centres de recherche (Chambraud, 2006).
1.3.La production porcine dans l’agriculture
Avec une valeur estimée à 4,5 milliards d’euros en 2005
(MAPA d, 2006), la production porcine est la 3ème production agricole en Espagne, derrière l’horticulture (10,2 milliards, y compris les fleurs) et les fruits, à 5,2 milliards
d’euros. Variable selon la conjoncture, sa part dépasse toutefois régulièrement 10 % de la Production Finale Agricole
espagnole, contre moitié moins en France (5 %).
C’est la première production animale du pays, avec 57 %
des tonnages toutes viandes, et 31% de la facturation correspondante (seulement 12 % en France). Sa dimension
économique réelle est grande au plan social : de l’aliment
du bétail à la transformation des produits, la filière porcine
représenterait de 130 000 à 150 000 emplois pérennes, des
considérations qui comptent dans un pays où le chômage est
resté longtemps élevé.
1990, les volumes produits ont augmenté de 80 %, tandis
que la consommation intérieure des produits porcins gagnait
50 %, atteignant le niveau le plus élevé d’Europe, à presque
65 kg équivalent carcasse par habitant au début des années
2000.
En 2006 toutefois, c’est-à-dire 20 ans après le début de
l’aventure européenne :
- la production porcine semble s’être stabilisée en Espagne,
- la consommation s’essouffle, soutenue durant les dernières
années par l’immigration,
- l’exportation continue de se développer.
2.1.Après avoir connu de fortes croissances,
la production stagne
La production porcine espagnole de 2005 est évaluée
(MAPA d, 2006) entre 3,1 et 3,2 millions de tonnes équivalent carcasse (Tableau 1), très légèrement supérieure aux
tonnages abattus du fait d’un solde exportateur du commerce extérieur des animaux vivants. Son évolution est faible
depuis deux ans, en baisse de 2 % relativement au dernier
point haut atteint en 2003. Elle n’a plus rien à voir avec les
très fortes croissances des décennies précédentes (Figure 1)
3,5
Production
3,0
2,5
Millions de téc
ont doublé durant les dix dernières années, tirés tant par les
achats des Espagnols eux-mêmes que par ceux des non-résidents pour l’acquisition de résidences secondaires.
Consommation
2,0
1,5
1,0
Exportations
0,5
Importations
0,0
2.Un bilan porcin excédentaire
85
90
95
00
05
Sources : Eurostat, MAPA
Le développement de la production porcine espagnole a
accompagné la croissance économique du pays. Depuis
Figure 1 - Évolution des principaux postes du bilan porcin espagnol
Tableau 1 - Bilan porcin de l’Espagne
1 000 téc
Production
Exportations en vif
Importations en vif
Abattage
Exp viandes et PT
Imp. Viandes et PT
Variation stocks
Consommation
Solde
Population (millions)
Conso kg/hab/an
(*) Valeurs provisoires (novembre 2006)
1990
1 776
5
17
1 789
32
101
0
1 858
-82
39,9
46,6
2003
3 217
57
29
3 190
580
102
7
2 697
521
42,7
63,3
PT = produits transformés
2005*
3 118
90
25
3 053
559
77
0
2 570
548
44,1
58,3
%03/90
81
(ns)
67
78
(ns)
1
%05/03
-3
59
-14
-4
-4
-25
45
-5
5
3
-8
7
36
Sources : Eurostat, MAPA, et INE
304
qui ont vu la production augmenter de façon continue de
80 % entre 1990 et 2003.
Le bilan d’approvisionnement est devenu excédentaire en
1993, un an avant la France. En 2005, il dépasse 120 % de
la consommation intérieure.
2.2.L’importation se maintient, à petit niveau
A l’importation, les besoins de l’Espagne sont stationnaires,
9 fois moins élevés que les volumes exportés. Les achats sont
constitués pour moitié de pièces, dont deux tiers sont des
jambons et des longes.
Les importations d’animaux d’élevage (porcelets et reproducteurs) sont caractéristiques de la demande espagnole. Avec
le développement du naissage, les achats de porcelets se
sont réduits ces dernières années. Ils restent encore élevés, à
plus de 600 000 têtes en 2005, principalement couverts par
les Pays-Bas (82 %) et dans une moindre mesure par l’Allemagne (16 %). La France est peu présente sur ce marché :
2 % en 2003, à peine 1 % en 2004 et presque rien en 2005
(0,2 %). La part française est par contre plus élevée pour les
reproducteurs avec 15 % des fournitures en 2005, un marché également dominé par les Pays-Bas (70 %).
Le marché espagnol des reproducteurs est très dépendant de
l’extérieur. Durant les dernières années, des schémas français de génétique ont noué des partenariats avec de grandes
entreprises espagnoles. A l’inverse, celles-ci prennent aussi
des participations dans des groupes de génétique à dimension internationale. C’est un facteur de rapprochement des
performances techniques des élevages avec celles des autres
pays.
Le marché du porc en Espagne est caractérisé par de fortes
saisonnalités, tant des échanges que des prix. Avec le tourisme, les besoins intérieurs sont élevés durant l’été, alors
que les quantités produites se réduisent, même en élevages
professionnels. Les importations de porcs vivants destinés à
l’abattage s’accroissent entre mai et juillet/août. A cette époque de l’année l’Espagne figure régulièrement en tête des
cotations européennes du porc abattu. Passé l’été, les prix
s’effondrent, tandis que l’exportation regagne de l’activité.
Les mois d’hiver correspondent à un regain d’importation
de porcelets, pour remplir les bâtiments d’engraissement qui
quelques mois plus tard vont alimenter la demande estivale.
2.3.Les exportations s’envolent
L’expérience de l’Espagne à l’exportation est récente. Pour
des raisons sanitaires, l’autorisation d’exporter au sein de
l’UE s’est faite en deux temps : de façon partielle en 1989,
puis pour tout le territoire en 1995. Les exportateurs espagnols se sont d’abord installés sur leurs marchés de proximité, Portugal et France, puis plus éloignés (Allemagne et
Italie).
L’essentiel des volumes (90 %) est destiné aux pays de l’Union
européenne. Les entreprises espagnoles sont aujourd’hui
devenues les principaux fournisseurs étrangers de viande
2
fraîche pour la charcuterie salaison française. Portés par un
coût avantageux de la main d’œuvre, les découpeurs ont
progressivement accru l’élaboration de leurs produits vers
des viandes de plus en plus désossées, prêtes à l’emploi.
L’Espagne vise maintenant à diversifier ses débouchés sur
le marché mondial et les premières données de 2006 matérialisent cette évolution, avec un accroissement des ventes
aux pays tiers. Une organisation se constitue pour aider les
entreprises à développer l’exportation des produits transformés secs, caractéristiques de l’industrie de transformation,
tels que le jambon Serrano. La mise en place dans le temps
des différentes Appellation d’origine (DOP : Denominaciones
de Origen Protegidas) a contribué à organiser la production
de ces produits à forte valeur ajoutée.
2.4.La consommation stagne
Entre 1985 et 1998, la consommation de viande porcine
s’est accrue de 82 % en Espagne. Depuis elle a peu évolué, de moins de 1 % entre 1998 et 2005, ayant semble t’il
atteint son apogée en 2004. Mais du fait de l’accroissement
de la population qui a gagné 3,6 millions d’habitants durant
les cinq dernières années, la consommation unitaire régresse
régulièrement depuis le début des années 2000. En 2005,
elle serait tombée à environ 58 kg équivalent carcasse par
habitant, contre 64 kg en 2000 (MAPA d, 2006). Elle reste
toutefois importante, la plus élevée dans l’Union européenne,
voire au niveau mondial.
Au niveau du consommateur, le Panel commandité depuis
1987 par le MAPA 2 suit régulièrement l’évolution de la
consommation alimentaire, selon les différents produits et
canaux de distribution.
En 2005 (MAPA b, 2006), un tiers de la dépense alimentaire des Espagnols était dû aux produits de l’élevage. Parmi
ceux-ci, les viandes constituent le premier poste avec un peu
plus de 21 % du budget total tous circuits confondus des
consommateurs, c’est-à-dire à domicile et hors foyer (restaurants, collectivités…).
Sur 52 kg de produits carnés consommés par personne à
domicile en 2005, le porc occupe le haut du panier avec
42 % du volume et la moitié de la dépense correspondante
(Tableau 2). D’une façon plus large, les viandes blanches
dominent la consommation des Espagnols et il convient de
noter que chaque année, plus de 28 kg de produits de la
pêche sont également consommés par personne, dont plus
de 16 kg de poissons.
Si la quantité totale de viandes consommées par personne
(toutes espèces) est restée relativement stable durant la dernière décennie, celle du porc s’est légèrement accrue, au
détriment des autres viandes. Une substitution s’est cependant produite entre la viande fraîche de porc qui a progressé de moitié entre 1995 et 2005 et les produits transformés
(essentiellement à base de porc) qui ont perdu presque 20 %
sur l’intervalle. Les crises qu’ont vécues les autres espèces sur
la période ont poussé la consommation de viande porcine,
en substitution. Toutefois, la hausse de presque 3 % du prix
Ministerio de Agricultura, Pesca y Alimentacíon (Ministère de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation)
305
Tableau 2 - Consommation des produits carnés à domicile en Espagne
/personne/an
1995
2005
52,2
52,0
%05/95
Quantités en kg
Totales toutes espèces
0
7,2
10,9
52
dont Produits transformés
13,3
11,0
-17
dont Autres viandes
31,7
30,1
-5
39 %
42 %
230,07
308,70
34
29,71
61,33
106
dont Viande de porc
Part des produits du porc
Dépenses en euros
Totales toutes espèces
dont Viande de porc
dont Produits transformés
dont Autres viandes
Part des produits du porc
76,23
89,12
17
124,14
158,25
27
46 %
49 %
Source : Panel MAPA
de la viande de porc achetée par le consommateur entre
2004 et 2005 a provoqué une baisse du même ordre de
grandeur des quantités achetées (- 3 %).
Tableau 3 - Facteurs de variation de la consommation de
viande fraîche de porc en Espagne (année 2004)
En dix ans, le prix unitaire de la viande fraîche a augmenté
de 36 % et la dépense correspondante a plus que doublé
sur la période. Le prix moyen des produits transformés s’est
davantage accru, de 41 %, sous l’effet de différents facteurs,
parmi lesquels l’amélioration de la qualité, une plus grande
valeur ajoutée liée au développement de labels régionaux,
en sus des DOP, et l’évolution des conditionnements et présentations vers davantage de produits prêts à consommer.
kg/capita
Valeurs
Écarts
Moyenne Espagne
11,20
0,0
La plus élevée
17,5
6,3
La plus faible
4,9
-6,3
Effet région
Taille de l'habitat
Au plan des canaux de distribution, les grandes surfaces
occupent une place encore modeste sur le marché de détail
de la viande de porc, de l’ordre de 45 % des ventes. Les
supermarchés dominent, avec 33 % de la valeur des achats,
contre 13 % aux hypermarchés, une situation qui n’évolue
pas rapidement. Les magasins spécialisés (bouchers et charcutiers) occupent encore 40 % du marché, tandis que l’autoconsommation reste élevée, à 12 %.
Les quantités de viande de porc consommées à domicile
varient selon un certain nombre de déterminants (Tableau 3).
Les aspects régionaux sont marqués. L’écart entre les régions
les plus consommatrices et les plus faibles dépasse la valeur
de la moyenne nationale. Parmi les premières se trouvent les
régions d’élevage : la Galice et Castille-léon culminent à plus
de 17 kg, précédant de peu l’Estrémadure (15,3 kg). Parmi
les plus faibles, les régions de Murcie et Madrid ne consomment que 8 à 9 kg par personne. Ce sont aussi des zones
urbaines, moins favorables à la consommation de la viande
de porc. D’autres facteurs conditionnent le niveau de consommation, dont certains ne sont pas indépendants. Par exemple,
l’âge de la maîtresse de maison (moins de 35 ans) et le
fait qu’elle travaille à l’extérieur du foyer sont des facteurs
défavorables, tout comme les pouvoirs d’achat les plus bas.
Compte tenu de l’évolution des modes de vie, ces facteurs
sociaux permettent d’anticiper une régression de la consommation à domicile de la viande de porc, dont une partie peut
être relayée par la montée d’autre modalités, comme la restauration collective (hôtels, restaurants et institutions).
< 2 000 habitants
16,8
5,6
2 000 à 10 000
13,1
1,9
10 00 à 100 000
11,0
-0,2
100 000 à 500 000
9,8
-1,4
> 500 000 habitants
8,8
-2,4
9,7
-1,5
12,2
1,0
Moins de 35 ans
8,3
-2,9
De 35 a 49 ans
11,7
0,5
De 50 a 64 ans
12,6
1,4
65 ans et plus
11,7
0,5
8,3
-2,9
Travail de la femme
En dehors du foyer
Au foyer
Age de la maîtresse de maison
Statut socio-économique
Bas
Moyen- bas
11,7
0,5
Moyen
12,6
1,4
Élevé et moyen-haut
11,7
0,5
Source : Panel MAPA
En 2005, cette dernière représente presque 21 % des quantités totales de viandes et produits carnés toutes espèces
consommées en Espagne. En 2000, cette part était plus
réduite, à 18 %. En porc, la restauration collective écoule
18 % des quantités de viande fraîche consommées, une part
stable depuis 2000, mais 25% des quantités de produits
306
transformés, en progression régulière de presque 1% de part
de marché par an sur la période récente (21 % en 2000).
L’inflation élevée et l’évolution des indices économiques rendent probable pour le court terme une réduction du pouvoir
d’achat du consommateur espagnol, peu favorable au développement de la consommation des viandes.
A long terme, les projections démographiques (OCDE b,
2005) pointent sur une réduction prévisible de la population.
En prenant comme base la pyramide des âges de la population autochtone, il devrait y avoir 5 millions de personnes en
moins en Espagne à l’horizon 2010-2015. Le nombre d’habitants sera modulé par l’évolution de l’immigration. Les experts
s’attendent à une diminution significative de la consommation
des viandes et des produits carnés dans les années à venir.
2.5.Un enjeu stratégique
Face aux incertitudes de la consommation, l’exportation se
révèle être un enjeu stratégique. Son développement suppose
toutefois de régler un certain nombre de défis sanitaires. Les
derniers épisodes de peste (en 1997 et 2001) ont en effet
montré que la reconquête des parts de marché nécessitait
beaucoup de temps et d’efforts, sans commune mesure avec
la rapidité de la perte (MAPA b, 2006).
L’éradication de la maladie d’Aujeszky, dont la prévalence
reste encore élevée dans certaines parties du territoire, s’inscrit dans cette démarche, dans la crainte que sa présence ne
constitue un handicap à l’exportation vers les pays ou zones
officiellement indemnes, en Europe et dans le monde. Un
plan volontaire a été mis en place, dont les premiers effets
sont officiellement attendus pour la fin 2007 dans certaines
Communautés, et pour lequel la restructuration en cours des
élevages vers des unités de plus grande dimension constitue
un facteur favorable de maîtrise.
3.Dynamique, structures et organisation
de la production porcine
3.1.Premier cheptel reproducteur européen,
mais deuxième production
Premier cheptel européen pour le nombre de truies, l’Espagne arrive au second rang pour les effectifs porcins totaux
(25 millions d’animaux) et la production (quasiment 40 millions de porcs, 3,1 millions de tonnes équivalent carcasse),
derrière l’Allemagne. La productivité apparente du cheptel
espagnol paraît donc plus faible.
En 15 ans, de 1990 à 2005, le nombre de truies s’est accru
de 40 % et le nombre de porcs à l’engrais de 65 %. Dans le
même temps, la production a progressé de 80 % en tonnage,
combinant des gains de productivité à différents niveaux.
Il existe deux types de productions qu’il importe de différencier : intensive (92 % des effectifs animaux), répartie sur tout
le territoire, et extensive (2 millions de têtes, 8 % des porcs),
basée sur la race Ibérique et principalement localisée dans
3 régions. La croissance de l’élevage extensif du porc a été
plus importante, avec un doublement des truies en 15 ans,
mais avec des écarts importants certaines années dus aux
variations des ressources fourragères induites par le climat.
3.2.Une production répartie sur le territoire,
malgré l’existence de grands bassins
La production porcine espagnole est répartie sur tout le territoire (Figure 2), mais 60 % des effectifs sont concentrés dans
les 3 Communautés du Nord : Catalogne (25 %), Aragon
(18 %) et Castille-Léon (14 %). L’Aragon a été une zone d’expansion récente pour les intégrateurs catalans et de Navarre,
contraints dans leur développement territorial par l’environnement. Son cheptel a plus que doublé entre 1990 et 2005
(multiplié par 2,4) et sa croissance s’est à peine ralentie
durant les dernières années. D’autres régions ont également
connu de fortes croissances sur la période récente, comme
Murcie qui a doublé son cheptel en 15 ans et Castille-La
Manche qui, forte de ses céréales et de ses espaces, a vu le
sien augmenter de 70 % sur la même période. Par contre,
d’autres régions stagnent depuis 2000, comme la Catalogne
où se rencontrent les plus fortes densités porcines et où les
contraintes concernant l’environnement se renforcent. Un
moratoire à la création et à l’extension de nouveaux élevages a même été mis en place il y a quelques années.
en % des effectifs
tous porcs de décembre 2005
Navarre
3,4
2,2
14,4
Castille-Léon
6,8
Estrémadure
Catalogne
18,1
Aragon
6,3
Castille
La Manche
8,9
Andalousie
4,9
25,4
Valence
8,3
Murcie
d'après données MAPA
Figure 2 - Part des Communautés dans le cheptel porcin
de l'Espagne
3.3. Des élevages de grandes dimensions
côtoient de petites unités, de moins en
moins nombreuses
En juillet 2006 (MAPA c, 2006), sur un peu plus de 30 000
exploitations porcines officiellement présentes dans le registre des élevages (REGA), 45 % étaient spécialisées sur l’engraissement et 55 % détenaient des truies. Ces dernières se
partageaient par tiers entre les naisseurs engraisseurs purs
(16 % du nombre total d’élevages de porcs), les naisseurs
purs (19 %) et les mixtes (19 % également).
Les structures d’élevages se concentrent et se spécialisent.
En dépit de la survivance de nombreux petits élevages,
307
l’Espagne est le pays de l’Union européenne qui compte le
nombre le plus élevé de grandes unités ayant des truies. Leur
développement récent s’est fait depuis l’épisode de peste
porcine de 1997, afin de réduire la dépendance extérieure
du pays en porcelets et limiter les risques sanitaires liés aux
échanges. Ils visent à fournir de grands lots d’animaux destinés à peupler en une fois les bâtiments d’engraissement, à
partir d’une seule origine, permettant de réduire les coûts et
de mettre en œuvre des économies d’échelle.
Du fait de ses besoins plus réduits en main d’œuvre, l’engraissement est souvent réalisé à temps partiel, en complément ou non d’une autre activité agricole principale.
Les seuils sont élevés : la procédure d’autorisation administrative qui s’applique aux installations classées au plan de
l’environnement, est calée sur les seuils de la directive IPPC3,
à 750 places de truies ou 2 000 places de porcs à l’engrais.
La taille des élevages est limitée (RD 324/2000) à 864
UGM4 par exploitation, soit 3 465 truies en système naisseur
lorsque les porcelets sont vendus au sevrage.
3.4.L’intégration, un modèle bien établi
La pratique très répandue de l’intégration en Espagne nécessite de faire la distinction entre les notions d’«éleveur» et de
«producteur». L’éleveur, celui qui élève les animaux, peut être
indépendant ou intégré. Dans le premier cas, il est propriétaire des animaux dont il s’occupe et, les commercialisant
lui-même, il assume les risques de marché et de revenu. Il est
alors également producteur.
Dans la seconde situation, l’éleveur propose un service en
mettant à disposition son ou ses bâtiments, et son travail. En
échange, il perçoit une indemnité, négociée selon la nature
et l’ancienneté des bâtiments, sa compétence technique…
qui déterminent les performances, mais aussi selon l’état
du marché. Le producteur est alors l’entreprise propriétaire
des animaux et qui les commercialise, appelé intégrateur. Le
besoin en fonds de roulement correspondant à la valeur des
animaux en stock, de l’aliment consommé, aux vaccins et
traitements est assuré par l’intégrateur. L’éleveur intégré gère
les contraintes, notamment le devenir du lisier et désormais,
les coûts liés à l’équarrissage.
L’intégration peut être proposée par une industrie d’amont
(aliment du bétail…) ou d’aval (abattage, découpe, transformation…). Elle peut aussi être horizontale : afin d’adapter
leur chargement aux contraintes locales d’environnement,
des éleveurs producteurs peuvent faire réaliser à façon tout
ou partie du post-sevrage et/ou de l’engraissement par
d’autres éleveurs. Des coopératives peuvent être amenées à
développer l’intégration face à la demande d’éleveurs qui y
trouvent des facilités ou pour accroître leur activité, à l’instar
des entreprises privées.
Périodiquement, les services statistiques de Catalogne analysent les caractéristiques de propriété des animaux présents
dans les élevages. En 2003 (DARP, 2005), l’intégration
concernait 56 % des élevages porcins de Catalogne, pour
72 % des places d’engraissement et 25 % des places de
3
Integrated Pollution Prevention and Control
4
truies. La quasi-totalité des élevages orientés vers l’engraissement travaille en intégration : 85 % des exploitations pour
87 % des porcs. C’est dans les provinces de Lérida et de
Tarragone que la pratique est la plus développée, proche de
90 % tant des élevages que des places de porcs à l’engrais.
La situation est plus contrastée pour les élevages de truies,
pour lesquels 24 % sont intégrés, pour 25 % des places
de truies. La province de Gérone comporte la plus forte
pénétration de l’intégration qui concerne 40 % des élevages, mais dont la taille est plus faible que celle des autres
élevages puisque ne s’y retrouvent que 18 % des places de
truies. C’est dans la province de Barcelone, où se trouve
la plaine de Vic (un des deux épicentres de la production
porcine catalane avec la zone de Lérida), que l’intégration
est la moins développée avec seulement 13 % des élevages
de truies et 73 % des engraisseurs, pour des parts de cheptel
équivalentes (14 % des truies et 74 % des porcs).
3.5.Les coûts de revient se sont accrus
L’avantage compétitif qu’avait la production porcine espagnole sur ses concurrentes européennes, estimé entre 5
et 10 % du coût de revient français en 2001/2002 (ITP,
2002) s’est fortement réduit. Historiquement, il était dû à
de moindres valeurs investies en bâtiments et équipements
et au coût avantageux de la main d’œuvre, en dépit de prix
d’aliments élevés et de performances techniques moyennes
plus faibles.
Aujourd’hui, l’ordre de grandeur en Espagne du coût de
revient du porc à la production est de 1 euro par kg vif,
atteint fin 2003-début 2004 (SIP, 2005) quand l’aliment
s’est renchéri sous l’effet de la sécheresse qui a touché les
récoltes 2003 de l’Union européenne. En 2005 et début
2006, ce coût est resté comparable, car la sécheresse a persisté les années suivantes en Espagne et le coût de l’aliment
y est resté très élevé. Exprimé au kg de carcasse, ce coût de
revient correspond à 1,30 euro, soit un niveau tout à fait
comparable à celui des élevages français, voire même supérieur sur la période récente (IFIP, 2006).
L’Espagne est très dépendante de l’extérieur pour ses besoins
en matières premières destinées à l’alimentation animale,
ce qui constitue un handicap et se traduit par un coût élevé
de l’alimentation. En 2005, le prix moyen de l’aliment d’engraissement a été 25 % plus cher qu’en France (SIP, 2006).
L’alimentation représentait 62 % du coût de revient total du
porc charcutier, contre 57 % en France où elle a atteint cette
année là sa plus faible contribution historique.
Mais l’évolution conjoncturelle des coûts alimentaires n’est
pas la seule responsable.
Le coût de la main d’œuvre s’est fortement accru, tandis
que les investissements se renchérissent progressivement.
Contrairement au prix de l’aliment, ces évolutions apparaissent irréversibles.
L’investissement devient un ticket d’entrée de plus en plus
élevé dans l’activité. Les nouvelles normes bien-être s’appli-
Unidad de Ganado Mayor, équivalent des UGB azote en France
308
quent désormais aux nouvelles unités et à partir de 2013
elles s’imposeront à tous les élevages. Elles entraîneront l’arrêt d’activité d’un certain nombre d’entre eux qui ne pourront pas résister aux surcoûts correspondants.
Enfin, la difficulté actuelle à trouver de la main d’œuvre
salariée compétente, qu’il faut former et motiver pour la
conserver, constitue un frein à l’activité, qui en Espagne aussi
devient de plus en plus prépondérant.
Du coté des produits, les prix payés aux producteurs ne sont
plus tout à fait ce qu’ils étaient. Si le marché de Lérida continue d’être la référence pour tous le pays, des moins-values
croissantes s’y appliquent. Les ventes en vif sont la base des
transactions, en l’absence de l’utilisation généralisée de systèmes de pesée, classement et marquage dans les abattoirs.
Des changements sont en cours, avec la mise en place courant
2006 en Catalogne d’un système correspondant (SIPCAP), qui
devrait être opérationnel en 2007 (DARP, 2005).
L’intégration est une caractéristique majeure de la production
porcine espagnole qui règle les relations entre les acteurs.
Elle concentre la valeur ajoutée entre un petit nombre d’opérateurs. Si des références récentes (Iguacel, 2005 a et b,
Sierra, 2005) mettent en évidence son intérêt pour l’éleveur,
elles posent aussi indirectement la question de son efficacité
économique globale dans un contexte qui nécessitera de plus
en plus de compétitivité de la part de ses acteurs (frais spécifiques liés aux transports des animaux, de l’aliment, au suivi,
performances techniques variables, surenchères sur les bons
élevages…).
C’est sans doute pourquoi un nombre croissant d’entreprises
d’amont s’engage dans des démarches de valorisation à
l’aval profitant, pour le moment encore, de la relative dispersion de la distribution alimentaire.
Conclusion : la production porcine
espagnole face à son avenir
Une question reste posée à l’issue de ce tour d’horizon de
la production porcine en Espagne : passée la conjoncture
défavorable des dernières années sur l’aliment, son développement peut-il reprendre ? Autrement dit, quels seront les
effets des réglementations et contraintes qui s’exercent de
plus en plus sur la production ? Le développement rapide des
dernières années n’était-il pas aussi une course de vitesse
pour entrer dans l’activité et prendre des positions avant que
ces mêmes contraintes ne se renforcent ?
Le scénario partagé par les observateurs est que la production porcine en Espagne devrait au mieux se maintenir, voire
tendre à légèrement diminuer dans les prochaines années,
ce qui ne manquera pas de modifier, comme dans les autres
pays européens, la logique économique : passage d’une
économie de croissance à une économie de valeur ajoutée,
par la réduction des coûts, l’amélioration de la productivité
aux différents maillons des filières et la recherche de nouvelles
valorisations.
Dans cette perspective, l’intensification des actions de recherche, l’amélioration de la connaissance des pratiques et des
résultats dans les élevages, l’évaluation des marges de progrès, la formation initiale et continue des salariés, l’encouragement à l’initiative des futurs producteurs sont autant de
leviers d’action qui conditionneront l’évolution à venir de la
production et des filières porcines en Espagne.
Les structures de la Recherche et du transfert technologique
ont plus que jamais un rôle à jouer dans cette perspective.
Remerciements
Aux collègues du CREDA, de l’IRTA pour leur appui méthodologique et technique. Étude co-financée par l'office de
l'élevage.
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