2007. Journées Recherche Porcine, 39, 301-310.
La production porcine espagnole,
entre croissance et consolidation
Daniel DARIDAN (1), José Maria GIL (2)
(1) IFIP - Institut du porc, Pôle Economie, 34 boulevard de la gare, 31500 Toulouse
(2) CREDA-UPC-IRTA, Edifici ESAB, Parc Mediterrani de la Tecnologia, Avinguda del Canal Olimpic s/n
08860-Castelldefels (Barcelona), Espagne
INTRODUCTION
Vingt ans après  l’entrée de  l’Espagne dans  l’Union euro-
péenne, la production porcine espagnole a doublé et le pays 
est devenu un acteur important sur le marché européen de la 
viande porcine. Toutefois, des changements sont apparus sur 
la période récente, qui se traduisent par une stagnation des 
volumes produits,  un plafonnement de la consommation  et 
un renchérissement des coûts.
Après les fortes croissances qu’elle a connues, la production 
porcine en  Espagne serait  maintenant entrée dans une ère 
de consolidation. Elle doit affronter des problématiques com-
munes à celles des autres pays, comme la montée des coûts 
liés au  travail, à  l’environnement et  aux aspirations socié-
tales, dans un marché de plus en plus concurrentiel. Il faut 
aussi ajouterpour  le moyen  terme,  l’incertitude  créée par 
la réforme de  la PAC,  dans deuxdirections :  une possible 
baisse de la production céréalière en zones sèches et l’appli-
cation des mesures agroenvironnementales.
L’article  présente les  caractéristiques principales  de la  pro-
duction porcine en Espagne, ses débouchés, ses facteurs de 
compétitivité et les grandes évolutions en cours.
1. IMPORTANCE DU SECTEUR PORCIN DANS
L’ÉCONOMIE ESPAGNOLE
1.1. Données physiques et humaines
L’Espagne occupe  une surface de 506 000 km².  En 2005, 
sa populations’élève  à 44,1millions  d’habitants. Le taux 
d’accroissement naturel  est faible  (+ 0,15 %), alors que le 
nombre d’habitants a progressé de 1,1 % cette même année, 
sous l’effet de l’immigration : 3 millions d’étrangers vivent en 
Espagne (4  fois plus  qu’en 1998).  Les nouveaux  habitants 
proviennent maintenant  majoritairement d’Amérique cen-
trale et du Sud, principalement de l’Équateur et de Colombie 
(MAPA 2004).
La densité moyenne est de 85 habitants par km², contre 110 
en moyenne pour la France et 230 en Allemagne. Un tiers 
de la  population réside  dans les 9 agglomérations de plus 
de 500 000 habitants et le quart dans les 4 qui dépassent 
le million  de personnes : Madrid (5,0 millions),  Barcelone 
(3,9), Valence (1,4) et Séville (1,1).
Enfin, selon  le dernier recensement  de 2004,  la commu-
nauté espagnole compte aussi 1,5 million d’expatriés dans le 
monde. La plupart réside sur le continent Sud-américain.
Il convient  aussi de  faire état  de l’importance de  la fré-
quentation touristique. En 2005, l’Espagne a accueilli 55,6 
millions de  visiteurs étrangers  (Alves, 2006),  un chiffre en 
hausse de 6 % par rapport à 2004, malgré la réorientation 
des flux de touristes qui s’est opérée cette année là vers les 
nouveaux États-membres de l’Union européenne.
1.2. Chiffres clés de l’économie
L’Espagne va bien. Son Produit Intérieur Brut (PIB), estimé en 
2004 à  1 100 millions  de dollars  US en  Parité de  Pouvoir 
d’Achat1, la place  au  6èmerang des  économies mondiales 
(OCDE a, 2005). Il est moins favorable par habitant, à 92 % 
de la moyenne des pays de l’OCDE, inférieur aux moyennes 
de la zone euro et des pays de l’UE à 15 (Espagne incluse).
La croissance  de l’économie  espagnole ne se dément pas. 
Entre 1994 et 2004 elle a réalisé la meilleure performance 
de l’Union européenne à 15, avec une progression moyenne 
de 3,4 % par an de son PIB, largement supérieure à celle de 
la zone euro (2,3 %) et de l’UE à 15 (2,2 %). Depuis, le ryth-
me s’est maintenu à cette valeur, avec de nouvelles prévisions 
nationales pour 2006 et 2007 à respectivement 3,7 et 3,5 %.
Les équilibres budgétaires  du Pacte de  Stabilité et de
Croissance de la zone euro sont respectés : l’excédent bud-
gétaire du pays a atteint 1 % du PIB en 2005, contre un défi-
cit de 3 % en France. Il devrait se tasser durant les années à 
venir, pour atteindre 0,8 % en 2008. La dette publique s’est 
fortement réduite pour atteindre 43 % du PIB en 2005 (66 % 
en France). Elle devrait tomber à 36 % du PIB en 2008.
Conséquence de ce développement économique, le chômage 
a fortement régressé durant  la dernière décennie : proche 
de 24 % de la population active en 1994 (son point culmi-
nant), il est estimé à  8,7 % en mars 2006, stabilisé depuis 
octobre 2005 (Eurostat, 2006). Il existe de forts écarts entre 
les régions : il est élevé au Sud, alors que l’économie frise le 
plein emploi au Nord du pays.
Les seules ombres au tableau concernent :
- l a  balance commerciale, fortement déficitaire,à  presque 
9 % du PIB en 2005.
- l e niveau élevé de l’inflation qui, s’il explique une part du 
dynamisme de la consommation, contribue aussi à éroder 
la compétitivité  des produits  espagnols sur les marchés
extérieurs.
-  l’endettement des ménages, majoritairement réalisé à taux 
variable. La remontée en cours des taux d’intérêt dans l’UE 
alourdit la charge correspondante.
La croissance  de l’économie espagnole  a été  largement 
stimulée par  un coût  réel négatif de l’argent, aussi bien à 
court qu’à moyen terme (Horny, 2006). Face à une inflation 
annuelle de 3,7 %, le taux  central dela  BCE à  2,25 % en 
2005 (relevé  plusieurs fois depuis en 2006  jusqu’à attein-
dre 3,5 % en décembre) était favorable à la consommation 
intérieure : même le taux des emprunts à 10 ans avoisinait 
3,5 %, guère différent de celui observé en Allemagne (3,4 %) 
où l’inflation, comme en France, tournait autour de 2 %.
La croissance de l’économie espagnole repose fortement sur 
la consommation  intérieure et sur  la construction,  plus que 
sur l’investissement des entreprises. Les prix de l’immobilier 
302
1 PPA : taux de conversion monétaire permettant d'exprimer dans une unité commune les pouvoirs d'achat des différentes monnaies. Il exprime
le rapport entre la quantité d'unités monétaires nécessaire pour se procurer un même "panier" de biens et de services dans différents pays. Il
peut être différent du "taux de change" entre les monnaies (INSEE, http://www.insee.fr).ww
ont doublé durant les dix dernières années, tirés tant par les 
achats des Espagnols eux-mêmes que par ceux des non-rési-
dents pour l’acquisition de résidences secondaires.
Si d’une façon générale, l’Espagne a créé beaucoup d’em-
plois durant les dernières années, ceux-ci l’ont été dans des 
secteurs à faible technicité. Les gains de productivité sont res-
tés faibles, affectant progressivement la compétitivité du pays 
relativement aux  autres pays de l’UE. L’amélioration  de la 
compétitivité se joue maintenant au travers de deux leviers :
-  une réforme du marché de l’emploi destinée à réduire l’im-
portance des emplois temporaires,
-une réduction de la  «fracture technologique»par  un
accroissement de  l’effort de recherche-développement du 
pays. En  2003, seulement 1,1 % du  PIB de l’Espagne a 
été investi  dans l’innovation,  un taux  moitié moindre  que 
la moyenne  de l’UE.  L’objectif  est de  doubler d’ici  2008 
les fonds de l’État destinés à la recherche et de mettre en 
place, sur  des actions stratégiques,  des programmes  plu-
riannuels associant  les entreprises,  les Universités et les 
centres de recherche (Chambraud, 2006).
1.3. La production porcine dans l’agriculture
Avec une valeur estimée à 4,5  milliards d’eurosen  2005 
(MAPA d, 2006), la production porcine est la 3èmeproduc-
tion agricole  en Espagne,  derrière l’horticulture (10,2 mil-
liards,  y  compris  les  fleurs)  et  les  fruits,  à  5,2  milliards 
d’euros. Variable selon la conjoncture, sa part dépasse tou-
tefois régulièrement  10 % de  la Production  Finale Agricole 
espagnole, contre moitié moins en France (5 %).
C’est la  première production animale du pays,  avec 57 % 
des tonnages  toutes viandes,  et 31% de la facturation cor-
respondante (seulement  12 % en  France). Sa  dimension
économique réelle est grande au  plan social : de l’aliment 
du bétail à la transformation des produits, la filière porcine 
représenterait de 130 000 à 150 000 emplois pérennes, des 
considérations qui comptent dans un pays où le chômage est 
resté longtemps élevé.
2. UN BILAN PORCIN EXCÉDENTAIRE
Le développement  de la  production porcine espagnole a
accompagné la  croissance économique  du pays.  Depuis 
1990, les  volumes produits  ont augmenté de 80 %, tandis 
que la consommation intérieure des produits porcins gagnait 
50 %, atteignant le niveau le plus élevé d’Europe, à presque 
65 kg équivalent carcasse par habitant au début des années 
2000.
En 2006  toutefois, c’est-à-dire 20 ans après  le début  de 
l’aventure européenne :
- la production porcine semble s’être stabilisée en Espagne,
-  la consommation s’essouffle, soutenue durant les dernières 
années par l’immigration,
- l’exportation continue de se développer.
2.1. Après avoir connu de fortes croissances,
la production stagne
La production  porcine espagnole  de 2005  est évaluée 
(MAPA d, 2006)  entre 3,1 et 3,2 millions de tonnes  équi-
valent carcasse (Tableau 1), très légèrement supérieure aux 
tonnages abattus  du fait  d’un solde  exportateur  du com-
merce extérieur des animaux vivants. Son évolution est faible 
depuis deux ans, en baisse de 2 % relativement au dernier 
point haut atteint en 2003. Elle n’a plus rien à voir avec les 
très fortes croissances des décennies précédentes (Figure 1) 
303
Tableau 1 - Bilan porcin de l’Espagne
1 000 téc 1990 2003 2005* %03/90 %05/03
Production 1 776 3 217 3 118 81 -3
Exportations en  vif 557 90 (ns) 59
Importations en vif 17 29 25 67 -14
Abattage 1 789 3 190 3 053 78 -4
Exp viandes et PT 32 580 559 (ns) -4
Imp. Viandes et PT 101 102 77 1 -25
Variation stocks 0 7 0
Consommation 1 858 2 697 2 570 45 -5
Solde -82 521 548 5
Population (millions) 39,9 42,7 44,1 7 3
Conso kg/hab/an 46,6 63,3 58,3 36 -8
(*) Valeurs provisoires (novembre 2006) PT = produits transformés Sources : Eurostat, MAPA, et INE
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
85 90 95 00 05
Production
Exportations
Consommation
Importations
Sources : Eurostat, MAP
A
Millions de téc
Figure 1 - Évolution des principaux postes du bilan  
porcin espagnol
qui  ont  vu  la  productionaugmenterde  façon  continuede 
80 % entre 1990 et 2003.
Le bilan  d’approvisionnement est devenu excédentaire en 
1993, un an avant la France. En 2005, il dépasse 120 % de 
la consommation intérieure.
2.2. L’importation se maintient, à petit niveau
A l’importation, les besoins de l’Espagne sont stationnaires, 
9 fois moins élevés que les volumes exportés. Les achats sont 
constitués pour  moitié de pièces, dont deux tiers sont  des 
jambons et des longes.
Les importations d’animaux d’élevage (porcelets et reproduc-
teurs) sont caractéristiques de la demande espagnole. Avec 
le développement  du naissage,  les achats  de porcelets  se 
sont réduits ces dernières années. Ils restent encore élevés, à 
plus de 600 000 têtes en 2005, principalement couverts par 
les Pays-Bas (82 %) et dans une moindre mesure par l’Alle-
magne (16 %).  La France est peu présente sur ce  marché : 
2 % en 2003, à peine 1 % en 2004 et presque rien en 2005 
(0,2 %). La part française est par contre plus élevée pour les 
reproducteurs avec 15 % des fournitures en 2005, un mar-
ché également dominé par les Pays-Bas (70 %).
Le marché espagnol des reproducteurs est très dépendant de 
l’extérieur. Durant les  dernières années, des  schémas fran-
çais de génétique ont noué des partenariats avec de grandes 
entreprises espagnoles. A  l’inverse, celles-ci prennent  aussi 
des participations dans des groupes de génétique à dimen-
sion internationale. C’est  un facteur de rapprochement des 
performances techniques des élevages avec celles des autres 
pays.
Le marché du porc en Espagne est caractérisé par de fortes 
saisonnalités, tant des échanges que des prix. Avec le tou-
risme, les  besoins intérieurs  sont élevés  durant l’été, alors 
que les quantités produites se réduisent, même en élevages 
professionnels. Les importations de porcs vivants destinés à 
l’abattage s’accroissent entre mai et juillet/août. A cette épo-
que de  l’année l’Espagne  figure régulièrement  en tête  des 
cotations européennes  du porc  abattu. Passé l’été, les prix 
s’effondrent,  tandis que l’exportation regagne de l’activité. 
Les mois  d’hiver correspondent à un regain  d’importation 
de porcelets, pour remplir les bâtiments d’engraissement qui 
quelques mois plus tard vont alimenter la demande estivale.
2.3. Les exportations s’envolent
L’expériencede  l’Espagne à  l’exportationest  récente. Pour 
des raisons  sanitaires, l’autorisation d’exporter au  sein de 
l’UE s’est faite en deux temps : de façon partielle en 1989, 
puis pour tout le territoire en 1995. Les exportateurs espa-
gnols sesont  d’abord installés sur  leurs marchés de  proxi-
mité, Portugal et  France, puis  plus éloignés (Allemagne et 
Italie).
L’essentiel des volumes (90 %) est destiné aux pays de l’Union 
européenne. Les  entreprises espagnoles sont  aujourd’hui 
devenues les  principaux fournisseurs étrangers  de viande 
fraîche pour la charcuterie salaison française. Portés par un 
coût avantageux  de la  main d’œuvre, les découpeurs ont 
progressivement accru  l’élaboration de  leurs produits  vers 
des viandes de plus en plus désossées, prêtes à l’emploi.
L’Espagne vise  maintenant à diversifier  ses débouchés  sur 
le marché mondial et les premières données de 2006 maté-
rialisent cette  évolution, avec un accroissement des  ventes 
aux pays tiers. Une organisation se constitue pour aider les 
entreprises à développer l’exportation des produits transfor-
més secs,  caractéristiques de l’industrie de transformation, 
tels que le jambon Serrano. La mise en place dans le temps 
des différentes Appellation d’origine (DOP : Denominaciones 
de Origen Protegidas) a contribué à organiser la production 
de ces produits à forte valeur ajoutée.
2.4. La consommation stagne
Entre 1985  et 1998,  la consommation  de viande  porcine 
s’est accrue  de 82 % en Espagne.Depuis  elle a  peu évo-
lué, de moins de 1 % entre 1998 et 2005, ayant semble t’il 
atteint son apogée en 2004. Mais du fait de l’accroissement 
de la population qui a gagné 3,6 millions d’habitants durant 
les cinq dernières années, la consommation unitaire régresse 
régulièrement depuis le début des  années 2000.  En 2005, 
elle serait tombée à environ 58 kg équivalent carcasse par 
habitant, contre 64 kg en 2000 (MAPA d, 2006). Elle reste 
toutefois importante, la plus élevée dans l’Union européenne, 
voire au niveau mondial.
Au niveaudu  consommateur, le Panel  commandité depuis 
1987  par  le  MAPA2 suit régulièrement l’évolution de la
consommation alimentaire, selon  les différents produits et 
canaux de distribution.
En 2005  (MAPA b, 2006),  un tiers de la dépense  alimen-
taire des Espagnols était dû aux produits de l’élevage. Parmi 
ceux-ci, les viandes constituent le premier poste avec un peu 
plusde  21 % dubudget  totaltous  circuits  confondus  des 
consommateurs, c’est-à-dire à domicile et hors foyer (restau-
rants, collectivités…).
Sur 52  kg de  produits carnés consommés par personne à 
domicile en 2005, le porc  occupe le haut du panier  avec 
42 % du volume et la moitié de la dépense correspondante 
(Tableau 2). D’une façon plus  large, les  viandes blanches 
dominent laconsommation  des Espagnols et il convient  de 
noter que  chaque année,  plus de  28 kg de produits de la 
pêche sont  également consommés  par personne,  dont plus 
de 16 kg de poissons.
Si la  quantité totale de  viandes consommées par  personne 
(toutes espèces) est restée relativement stable durant la der-
nière décennie,celle  du porcs’est  légèrement accrue, au 
détriment des  autres viandes.  Une substitution s’est cepen-
dant produite entre la viande fraîche de porc qui a progres-
sé de moitié entre 1995 et 2005 et les produits transformés 
(essentiellement à base de porc) qui ont perdu presque 20 % 
sur l’intervalle. Les crises qu’ont vécues les autres espèces sur 
la période ont poussé la consommation de viande porcine, 
en substitution. Toutefois, la hausse de presque 3 % du prix 
304
2 Ministerio de Agricultura, Pesca y Alimentacíon (Ministère de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation)
de la  viande de porc achetée par  le consommateur  entre 
2004et 2005  a  provoquéune  baisse  du  même ordrede 
grandeur des quantités achetées (- 3 %).
En dix ans, le prix unitaire de la viande fraîche a augmenté 
de 36 %  et la  dépense correspondante a plus que  doublé 
sur la période. Le prix moyen des produits transformés s’est 
davantage accru, de 41 %, sous l’effet de différents facteurs, 
parmi lesquels l’amélioration de la qualité, une plus grande 
valeur ajoutée  liée au développement  de labels  régionaux, 
en sus des DOP, et l’évolution des conditionnements et pré-
sentations vers davantage de produits prêts à consommer.
Au plan  des canaux  de distribution,  les grandes  surfaces 
occupent une place encore modeste sur le marché de détail 
de  la  viandede porc, de  l’ordrede 45 %  desventes.  Les 
supermarchés dominent, avec 33 % de la valeur des achats, 
contre 13 %  aux hypermarchés, unesituation  qui n’évolue 
pas rapidement. Les magasins spécialisés (bouchers et char-
cutiers) occupent encore 40 % du marché, tandis que l’auto-
consommation reste élevée, à 12 %.
Les quantités  de viande  de porc consommées à domicile 
varient selon un certain nombre de déterminants (Tableau 3). 
Les aspects régionaux sont marqués. L’écart entre les régions 
les plus consommatrices et les plus faibles dépasse la valeur 
de la moyenne nationale. Parmi les premières se trouvent les 
régions d’élevage : la Galice et Castille-léon culminent à plus 
de 17 kg, précédant de peu l’Estrémadure (15,3 kg). Parmi 
les plus faibles, les régions de Murcie et Madrid ne consom-
ment que  8 à 9 kg par  personne. Ce sont aussi des  zones 
urbaines, moins favorables à la consommation de la viande 
de porc. D’autres facteurs conditionnent le niveau de consom-
mation, dont certains ne sont pas indépendants. Par exemple, 
l’âge de  la maîtresse de  maison (moins de 35 ans) et le 
fait qu’elle  travaille à  l’extérieur du foyer sont des facteurs 
défavorables, tout comme les pouvoirs d’achat les plus bas. 
Compte tenu  de l’évolution des modes de  vie, ces  facteurs 
sociaux permettent d’anticiper une régression de la consom-
mation à domicile de la viande de porc, dont une partie peut 
être relayée par la montée d’autre modalités, comme la res-
tauration collective (hôtels, restaurants et institutions).
En 2005, cette dernière représente presque 21 % des quan-
tités totalesde  viandes et produits carnés toutes espèces 
consommées en Espagne. En 2000,  cette part était plus 
réduite, à  18 %. En porc, la restauration collective écoule 
18 % des quantités de viande fraîche consommées, une part 
stable depuis  2000, mais  25% des quantités de produits 
305
Tableau 2 - Consommation des produits carnés à domicile en Espagne
/personne/an 1995 2005 %05/95
Quantités en kg
Totales toutes espèces 52,2 52,0 0
  dont Viande de porc 7,2 10,9 52
  dont Produits transformés 13,3 11,0 -17
  dont Autres viandes 31,7 30,1 -5
Part des produits du porc 39 % 42 %
Dépenses en euros
Totales toutes espèces 230,07 308,70 34
  dont Viande de porc 29,71 61,33 106
  dont Produits transformés 76,23 89,12 17
  dont Autres viandes 124,14 158,25 27
Part des produits du porc 46 % 49 %
Source : Panel MAPA
Tableau 3 - Facteurs de variation de la consommation de 
viande fraîche de porc en Espagne (année 2004)
kg/capita Valeurs Écarts
Moyenne Espagne 11,20 0,0
Effet région
La plus élevée 17,5 6,3
La plus faible 4,9 -6,3
Taille de l'habitat
< 2 000 habitants 16,8 5,6
2 000 à 10 000 13,1 1,9
10 00 à 100 000 11,0 -0,2
100 000 à 500 000 9,8 -1,4
> 500 000 habitants 8,8 -2,4
Travail de la femme
En dehors du foyer 9,7 -1,5
Au foyer 12,2 1,0
Age de la maîtresse de maison
Moins de 35 ans 8,3 -2,9
De 35 a 49 ans 11,7 0,5
De 50 a 64 ans 12,6 1,4
65 ans et plus 11,7 0,5
Statut socio-économique
Bas 8,3 -2,9
Moyen- bas 11,7 0,5
Moyen 12,6 1,4
Élevé et moyen-haut 11,7 0,5
Source : Panel MAPA
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