Comparaison entre les procaryotes
et les eucaryotes
Tous les organismes vivants que nous connaissons aujour-
d’hui peuvent être classés en deux groupes que l’on dis-
tinguerait par la structure interne de leurs cellules, comme
nous l’avons déjà vu au chapitre 3. Les organismes qui ne pos-
sèdent pas de compartiments intracellulaires enserrés dans
des membranes sont des procaryotes. Ceux dont les cellules
détiennent ce type de compartiments sont des eucaryotes.
Les cellules procaryotes ont une organisation interne très
simplifiée et, à l’échelle de l’évolution, elles étaient probable-
ment les premières cellules à surgir. À l’ère actuelle, les
procaryotes comprennent les bactéries et les archées monocel-
lulaires, généralement sous une forme sphérique ou de bâton.
Une paroi cellulaire rigide entourant leur membrane plasmique
assure leur forme et leur intégrité structurale (Figure 6.2).
Une cellule bactérienne caractéristique est remplie d’une
substance aqueuse connue sous le nom de
cytosol
. Le cytosol
contient une multitude de molécules, y compris l’ADN,
l’ARN, les protéines et les enzymes, toutes en suspension dans
l’eau. Ces composés, ainsi qu’une multitude d’ions libres,
assurent les réactions chimiques indispensables à la vie. Du
fait de la variété des petites et des grandes molécules qui y
sont enserrées, le cytosol se comporte plus comme une épaisse
gelée que comme un liquide fluide. En réalité, le cytosol est
probablement semblable à la soupe primitive qui a contribué
à la naissance de la vie, il y a des milliards d’années.
Une bactérie très étudiée, Escherichia coli, hôte ordinaire
de l’intestin humain, ne mesure que 2 micromètres de long.
La relative petite taille des procaryotes peut expliquer que
leur fonctionnement soit correct en dépit d’une organisa-
tion peu complexe. Puisque les composants chimiques sont
confinés dans un si petit volume de cytosol, ils ne semblent
pas avoir besoin d’être encore plus concentrés pour effectuer
efficacement les activités qui leur sont propres.
Les eucaryotes existent en tant que cellules (comme les
levures) et en tant qu’organismes pluricellulaires de grande
taille (comme les hommes). Tous les organismes pluricellu-
laires sont des ensembles de cellules eucaryotes spécialisées
dans des fonctions bien précises. La différence principale
entre les cellules procaryotes et eucaryotes réside en la
présence dans les cellules eucaryotes de compartiments
internes inclus dans des membranes. Le noyau est le com-
partiment le plus facile à distinguer. Cette structure héberge
la majeure partie de l’ADN des cellules, le séparant efficace-
ment du reste des composants cellulaires.
CHAPITRE 6 La structure et la compartimentation de la cellule 107
petites salles qu’il avait observées n’é-
taient que des parois vides de cellules.
Néanmoins, la découverte d’objets
vivants, invisibles auparavant, s’est
développée très rapidement par la suite
et a ouvert un monde nouveau à l’ex-
ploration scientifique.
Alors que le microscope optique
simple fait partie de l’histoire de la
biologie, des instruments semblables
ne sont pas moins indispensables à la
recherche moderne. Les principes de
base qui permettent aux microscopes
photoniques d’agrandir les images des
échantillons restent les mêmes, mais la
qualité des lentilles est sensiblement
plus performante. Ainsi, le grossisse-
ment de l’ordre de 200 à 300 réalisé au
XVIIesiècle a été largement amélioré,
un microscope photonique standard
peut actuellement atteindre des gros-
sissements supérieurs à 1 000. Ce
degré de grossissement permet de dis-
tinguer des structures de 0,5 micro-
mètre (µm), ce qui correspond à
1/2000 000ede mètre. En conséquence,
les microscopes photoniques ne révè-
lent pas uniquement les cellules ani-
males ou végétales (5-100 µm), mais
également des organites comme les
mitochondries ou les chloroplastes
(1-10 µm) et de minuscules organismes
comme les bactéries (1µm).
Depuis les années 30, on a pu assis-
ter à une augmentation considérable
du grossissement optique grâce au
remplacement de la lumière visible
(des photons) par des jets d’électrons
focalisés grâce à de puissants aimants
à la place des lentilles de verre. Ces
instruments, appelés des microscopes
électroniques, peuvent agrandir une
préparation plus de 100 000 fois,
révélant la structure interne des cellules
et même leurs différentes molécules,
comme des protéines et des acides
nucléiques. Les deux types de micro-
scopie permettent d’observer l’organi-
sation cellulaire et apportent des indi-
cations appréciables sur la façon selon
laquelle les différents types cellulaires
s’adaptent physiquement à leurs fonc-
tions spécifiques au sein d’un orga-
nisme pluricellulaire.
La possibilité de distinguer les diver-
ses parties d’un échantillon sous un
microscope dépend de la manière dont
sont réglés les contrastes. Cette inno-
vation a été un grand défi pour la
microscopie photonique car les cellules
sont généralement transparentes, leurs
structures ne sont pas contrastées et
donc très difficiles à différencier.
La première solution envisagée a été
de colorer les cellules avec différents
colorants adaptés. Les diverses parties
des cellules se colorent de manière
différente et, grâce à la variation de
transparence, elles deviennent visibles
distinctement. Aujourd’hui, des métho-
des similaires sont encore utilisées
pour visualiser les structures cellulaires
et la répartition des protéines spécia-
lisées dans la cellule.
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LA DÉMARCHE SCIENTIFIQUE (suite)