d’être homo/bisexuel et d’être né en Afrique. La séroprévalence
pour l’HHV-8 (19 %) était similaire chez les sujets
hétérosexuels africains et chez les homo/bisexuels, alors que la
séroprévalence chez les hétérosexuels non africains étaient
significativement plus faible (19% versus 4,6%, p < 0,001).
En analyse multivariée et parmi les homo/bisexuels un
antécédent de syphilis, d’infection par HSV-2 ou une
séropositivité pour le VIH étaient des paramètres indépendants
associés à la séropositivité pour l’HHV-8. En revanche, parmi
les Africains hétérosexuels d’Afrique ou d’ailleurs, il n’y avait
aucun comportement sexuel ou de facteurs démographiques
prédisant la séropositivité pour l’HHV-8.
Cette étude est à ce jour la plus large étude publiée sur des
consultants "tout venant" d’un centre de MST. Elle démontre
clairement que les seuls facteurs de risque associés à une
séropositivité HHV-8 en analyse multivariée sont le fait d’être
né en Afrique ou d’être homo/bisexuel masculin. Le point fort
de cette étude est le fait d’avoir inclus un " témoin viral "
(HSV-2) clairement associé à l’activité sexuelle chez les
hétérosexuels et qui n’est pas associé à la séropositivité pour
l’HHV-8 dans cette étude. Cependant, la faible prévalence de
l’HHV-8 (4,6 %) chez les hétérosexuels non-africains rend
difficile toute conclusion définitive quant à la possibilité d’une
transmission hétérosexuelle dans cette population et reflète
simplement la faible prévalence de l’HHV-8 retrouvée dans la
plupart des études dans les pays industrialisés du nord de
l’Europe.
Par ailleurs, un seul test a été utilisé pour la recherche
d’anticorps anti-HHV-8. Or la sensibilité exacte de ce test pour
détecter des sujets " sains " infectés par l’HHV-8 n’est pas
connue. Les études de qualité sur les sérodiagnostics pour
l’HHV-8 sont peu nombreuses mais leurs résultats suffisamment
discordants pour que des études ultérieures de ce type
nécessitent le recours à d’autres tests comme la recherche
d’anticorps anti-K8.1 de l’HHV-8 qui, combinée à
l’immunofluorescence indirecte, semble plus sensible.
Il est donc clair que la situation est loin d’être simple concernant
la transmission hétérosexuelle de l’HHV-8. Les études montrant
notamment en Afrique une augmentation de la prévalence des
anticorps anti-HHV-8 avec l’âge suggèrent la possibilité d’autres
modes de transmission horizontaux dans ces populations,
comme c’est le cas pour le virus de l’hépatite B (3). La
possibilité d’une transmission mère-enfant (verticale ou
horizontale) est également suspectée aux vues de données plus
récentes (4). A l’inverse, bien que non totalement exclu, le
risque de transmission transfusionnelle paraît un événement rare.
http://publications.crips.asso.fr/transcriptase/82_1180.htm (3 sur 4) [11/04/2003 16:18:25]