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RAGE
DOSSIER D’ACCOMPAGNEMENT
UNE COPRODUCTION DU THÉÂTRE LA CATAPULTE ET DE SCÈNE COLOMBIE-BRITANNIQUE DU C.N.A.
TEXTE DE MICHELE RIML |TRADUCTION SARAH MIGNERON
MISE EN SCÈNE JOËL BEDDOWS | CONSEIL DRAMATURGIQUE DOMINIQUE LAFON |ÉCLAIRAGES LYNN COX
ENVIRONNEMENT SONORE AYMAR | SCÉNOGRAPHIE LYNN COX ET JOËL BEDDOWS | COSTUMES ISABELLE
BÉLISLE | ASSISTANCE À LA MISE EN SCÈNE ÉRIC PERRON
DISTRIBUTION NATHALY CHARRETTE ET VICTOR ANDRÉS TRELLES TURGEON
DOSSIER D’ACCOMPAGNEMENT MARIE CLAUDE DICAIRE
Rage de Michele Riml © Théâtre la Catapulte www.catapulte.ca
0
Table des matières
Mot à l’intention des enseignants………………………………………………………………
L’équipe de création……………………………………………………………………………...
……….…P.2
……….…P.3
Production et distribution
Le Théâtre la Catapulte ………………………………………………………………………….
……….…P.3
Équipe
Historique
Les productions pour adolescents depuis 1998
Quelques prix et distinctions remportés
Informations sur la pièce…………………………………………………………………………
…….……P.5
Résumé
Personnages
Historique de la pièce
Réception du public
Biographies………………………………………………………………………………………….
…….……P.6
Michele Riml, dramaturge
Joël Beddows, metteur en scène et directeur artistique
Nathaly Charrette, comédienne
Victor Andrés Trelles Turgeon, comédien
La Forme……………………………………………………………………………………………..
Mot de Joël Beddows, metteur en scène
Mot de Sarah Migneron, traductrice
Mot de Lynn Cox, conceptrice des décors et des éclairages
Le Réalisme au théâtre………………………………………………………………………………………
Qu’est-ce que le réalisme?
Comment une pièce de théâtre peut-elle être réaliste?
Réalisme et réalité
Le réalisme de Michele Riml
Le Symbolisme au théâtre…………………………………………………………………………………..
Le Réalisme et le symbolisme de Rage
…….……P.8
……….…P.12
……........P.14
Activité 1…………………………………………………………………………………………….
Discussion après la représentation de Rage…………………………………………………
Thèmes……………………………………………………………………………………………….
………...P.15
………...P.17
………...P.18
Les armes dans les écoles…………………………………………………………………………………..
Aux États-Unis
Plus près de chez nous…
Le contrôle des armes à feu au Canada………………………………………………………………...
Quelques statistiques
La violence dans nos écoles : piste de réflexions et activités sur la violence……………………
Les formes courantes de violence
……….....P.18
Activité 2…………………………………………………………………………………………….
Activité 3…………………………………………………………………………………………….
Activité 4…………………………………………………………………………………………….
Rage : des idéologies qui ont façonnées l’Histoire……………………..…………………..
………...P.26
………...P.28
………...P.29
……...…P.31
Qui est Gandhi?..................................................................................................................................
Résistance par la non-violence…...……………………………………………………………………….
Qui est Hitler?......................................................................................................................................
Les théories racistes…………………………………………………………………………………………..
Gandhi, Hitler et Rage……………………………………………………………………………………….
………….P.31
……...…..P.32
……….…P.33
………….P.33
……….…P.35
Discussion avant la représentation de Rage………………………………………….………
Activité 5…………………………………………………………………….……………………….
Lexique……………………………………………………………………………………………….
Annexe……………………………………………………………………………………………….
……..….P.36
……...…P.37
………...P.39
………...P.41
Rage de Michele Riml © Théâtre la Catapulte www.catapulte.ca
………….P.22
………….P.25
1
Mot à l’intention des enseignants
Le Théâtre la Catapulte d’Ottawa est heureux de vous compter parmi ses spectateurs pour sa
toute nouvelle création, Rage de Michele Riml, traduite en français par Sarah Migneron.
Cette pièce a connu un immense succès auprès du public adolescent lors de sa création en
anglais par le Green Thumb Theater. L’auteure, Michele Riml, a d’ailleurs reçu le Prix Sydney-Risk
en 2005 pour son texte exceptionnel et le Green Thumb Theatre a remporté en 2005 un Prix
Jessie-Richardson pour sa production.
Le metteur en scène et directeur artistique du Théâtre la Catapulte, Joël Beddows, a découvert
ce texte, l’an dernier, lors de ses vacances. Il en a été profondément bouleversé et ne pouvait
pas passer à coté de cette histoire si criante de vérité qu’elle en était dérangeante. Le texte de
Michele Riml a été pour lui une véritable révélation et il sentait l’urgence de le monter en
français.
Rage soulève plusieurs débats sur la violence ainsi que sur le système d’éducation, tout en
portant en filigrane un discours politique et historique. Rage suscite un réel intérêt pédagogique
tant dans sa forme que dans son contenu.
Merci de l’intérêt que vous porterez à ce dossier. C’est un outil d’encadrement et de
préparation qui nous l’espérons facilitera votre travail en classe. Ne sous-estimez pas les bienfaits
d’un minimum de préparation avant de voir un spectacle, l’expérience n’en sera que plus
bénéfique! Afin que vos élèves puissent apprécier pleinement cette représentation théâtrale,
nous vous invitons également à vous référer à La Charte du bon spectateur que vous trouverez
en annexe à ce document.
Enfin, grâce à vous, leur ouverture à la culture n’en sera que plus grande. Ensemble nous
travaillerons à former un public responsable en lui permettant de découvrir le monde à travers
un art qui interpelle. L’équipe du Théâtre la Catapulte vous souhaite une belle saison théâtrale,
un bon spectacle et une bonne lecture !
Marie Claude Dicaire
Théâtre la Catapulte
Rage de Michele Riml © Théâtre la Catapulte www.catapulte.ca
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L’ÉQUIPE DE CRÉATION
PRODUCTION
Texte
Traduction
Mise en scène / Scénographie
Conseil dramaturgique
Éclairages / Scénographie
Costumes
Environnement sonore
Régie
Direction de production
Assistance à la mise en scène
MICHELE RIML
SARAH MIGNERON
JOËL BEDDOWS
DOMINIQUE LAFON
LYNN COX
ISABELLE BÉLISLE
AYMAR
TINA GORALSKI
LINDSAY TREMBLAY
Eric Perron
DISTRIBUTION
Laura Whalen
Raymond Stitt
NATHALY CHARRETTE
VICTOR ANDRÉS TRELLES TURGEON
LE THÉÂTRE LA CATAPULTE
www.catapulte.ca
ÉQUIPE
Directeur artistique et général
Agente administrative
Agente de production et de tournée
Agente de communication et de vente
Agent de communication et de vente
(par intérim)
JOËL BEDDOWS
CÉLINE PAQUET
LINDSAY TREMBLAY
SANDRINE VRILLIARD
JEAN-FRANÇOIS DUBÉ
Rage de Michele Riml © Théâtre la Catapulte www.catapulte.ca
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HISTORIQUE
Fondé par un groupe de jeunes artistes sous la direction de Patrick Leroux en 1992, ce théâtre tourné vers l’avenir de
la pratique théâtrale a présenté plus de dix-neuf productions professionnelles, et autant de mises en lecture et de
laboratoires publics diffusés sur une échelle régionale, provinciale et nationale : Rappel de Patrick Leroux, Faust :
Chroniques de la démesure de Richard J. Léger, L’Hypocrite de Michael Gauthier, Le Projet Turandot de Marc LeMyre,
Safari de banlieue de Stephan Cloutier, et plus récemment, Le Testament du couturier de Michel Ouellette, L’Hôtel
d’Alex Poch-Goldin, Cette fille-là de Joan MacLeod, La Société de Métis de Normand Chaurette et Les Entrailles de
Claude Gauvreau, qui sont parmi ses productions les plus remarquées. Le Théâtre la Catapulte est aujourd’hui perçu
comme une des forces artistiques les plus importantes du Grand Outaouais et du Canada francophone. Reconnu
pour son dynamisme et sa nature minutieuse, Joël Beddows, metteur en scène et traducteur de formation, en
assume la direction artistique depuis 1998.
LES PRODUCTIONS POUR ADOLESCENTS DEPUIS 1998…
Regarde-moi ! d’Isabelle Bélisle (création 2007-2008)
Si tu veux être mon amie de Litsa Boudalika (accueil 2007-2008)
Le Fantôme de Canterville du Théâtre des 4 coins (accueil 2006-2007)
Assoiffés de Wajdi Mouawad (accueil 2006-2007)
Ubu sur la table du Théâtre de la pire espèce (accueil 2005-2006)
Cette fille-là de Joan MacLeod, traduction d’Olivier Choinière (création 2004-2005)
Bang Boy, Bang! d’Ed Roy (accueil 2003-2004)
La Meute d’Esther Beauchemin (création 2003-2004)
Une Veillée chez le Maréchal-Ferron, projet de Christian Vézina (accueil 2002-2003)
Les Zurbains du Théâtre le Clou (accueil 2002-2003)
Au moment de sa disparition de Frédéric Messier (accueil 2001-2002)
Safari de banlieue de Stephan Cloutier (création 2001-2002)
[email protected]. d’André Jean (accueil 2000-2001)
L’Hypocrite de Michael Gauthier (création 2000-2001)
Cap Enragé de Herménégilde Chiasson (accueil 1999-2000)
La Band à tout casser de Patrick Leroux (création 1998-1999)
QUELQUES PRIX ET DISTINCTIONS REMPORTÉS
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La Société de Métis de Normand Chaurette reçoit la Palme du meilleur spectacle local décerné par
le Cercle des Critiques de la Capitale nationale (CCC) en 2006-2007;
Masque de la production franco-canadienne 2005 décerné par l’Académie québécoise de théâtre
pour Cette fille-là de Joan MacLeod (2005-2006);
Prix John-Hirsch de mise en scène remis par le Conseil des arts de l'Ontario à Joël Beddows, directeur
artistique du Théâtre la Catapulte et metteur en scène (2005-2006) ;
Palme de la meilleure scénographie décernée à Glen Charles Landry par le Cercle des critiques de la
capitale pour la pièce L’Hôtel d’Alex Poch-Goldin (2004-2005);
Prix du jury Théâtre LeDroit/Radio-Canada de la meilleure production créée à Ottawa-Gatineau au
cours de la saison 2004-2005 pour L’Hôtel d’Alex Poch-Goldin (2004-2005);
Safari de banlieue de Stephan Cloutier, à La Nouvelle Scène en matinées scolaires pour une
quatrième année consécutive fête sa 150ème représentation (2004-2005);
Prix Jessie-Richardson de la meilleure production jeune public pour Cette fille-là de Joan MacLeod
(2004-2005);
Prix Jessie-Richardson de la meilleure interprétation pour Stéphanie Kym Tougas dans Cette fille-là de
Joan MacLeod (2004-2005);
Prix de la Ministre de la culture de l’Ontario pour l’ensemble de la programmation de la compagnie,
avec un accent particulier sur la programmation visant le public adolescent (2003-2004).
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INFORMATIONS SUR LA PIÈCE
RÉSUMÉ
Raymond est sur le point d’être expulsé de son école pour avoir présenté un exposé sur Hitler
dans son cours d’histoire. Il rencontre Laura, travailleuse sociale, une pacifiste idéaliste.
Raymond, très articulé, défend ses actes de façon intelligente, tout en défiant l’idéalisme
« théorique » de Laura. Cette rencontre en apparence sans danger prend soudain une
tournure inattendue : Raymond sort une arme.
LES PERSONNAGES
Laura Whalen, 38 ans
Travailleuse sociale dans une école secondaire, elle est idéaliste. Elle croit et prône le
pacifisme. Elle croit en la non-violence proférée par Gandhi.
Raymond Stitt, 17 ans
Surnommé « Rage », il est un étudiant solitaire à l’école secondaire, rejeté par ses pairs. Suite
à une présentation orale sur Hitler, il est menacé d’expulsion. Rage est pourtant brillant et
persuadé que le mal est indéniablement présent chez tous les êtres humains.
HISTORIQUE DE LA PIÈCE ET ORIGINES DE LA PRODUCTION
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Création en 2004 par le Green Thumb Theatre ;
En 2005, Michele Riml est lauréate du Prix Sydney-Risk pour son texte de création
exceptionnel
Le Green Thumb Theatre remporte en 2005 le Prix Jessie-Richardson pour la production
exceptionnelle dans les grands théâtres
Présentation d’un extrait en janvier 2008 lors de Contact Ontarois 2008 ;
Une mise en scène de Joël Beddows ; metteur en scène, entre autres, de Cette fille-là de
Joan Macleod, du Testament du couturier de Michel Ouellette et Safari de banlieue de
Stephan Cloutier ;
La traduction du texte est assurée par Sarah Migneron, originaire de Mississauga qui est
diplômée de l’Université d’Ottawa en théâtre et en lettres françaises ;
Une distribution formée de Nathaly Charrette, une comédienne bien établie dans la
région d’Ottawa et de Victor Trelles diplômé de l’École secondaire publique Étienne-Brûlé
(Toronto), du Département de théâtre de l’Université d’Ottawa et de l’École nationale de
Théâtre du Canada (Montréal).
RÉCEPTION DU PUBLIC
·
« Le texte rend la pièce très vraisemblable. Je me suis sentie interpellée par la situation de Raymond
et de Laura. » - Une étudiante de Vancouver
·
« Merci pour la merveilleuse pièce. Vous avez captivé l’intérêt de mes étudiants avec un texte qui
interpelle. J’aurais aimé que vous assistiez à la discussion, assis avec mes élèves. Ils ont été très
touchés par les thèmes soulevés par la pièce. » - Éducatrice de West Vancouver Secondary
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BIOGRAPHIES
MICHELE RIML | TEXTE
Michele Riml est une auteure originaire
de Vancouver qui a déjà plusieurs prix à
son actif. Elle a signé plusieurs textes
dont Miss Teen, Under The Influence,
Poster Boys, Cool, Invisible Girl, The
Skinny Lie et Tree Boy qui sont joués à
travers le Canada et notamment au
Theatre Aquarius, au Grand Theatre, au
Prairie Theatre Exchange, au Shadow
Theatre, au MTYP ainsi qu’au Hudson
Theatre. Tout d’abord créée en 2004
par le Green Thumb Theatre, sa pièce
Rage fut un véritable succès lui
permettant de recevoir en 2005 le Prix Sydney Risk pour son texte de création
exceptionnel. Depuis, Rage a été monté pour le Push Festival à Vancouver et le Globe
Theatre à Régina. Plus récemment, sa pièce à succès Sexy Laundry a été produite aux
États-Unis à Los Angeles au Hayworth Theatre.
JOËL BEDDOWS | MISE EN SCÈNE ET SCÉNOGRAPHIE
Originaire de Sturgeon Falls dans le Nord de l'Ontario, Joël
Beddows a suivi une formation en mise en scène au Département
de théâtre de l'Université d'Ottawa, avant de poursuivre ses
études à la Sorbonne Nouvelle (Institut des études théâtrales) et
l'Université de Toronto. Depuis 1998, il assume la direction artistique
du Théâtre la Catapulte, où il se consacre à sa démarche en tant
que metteur en scène. Entre autres, il a signé les mises en scène
de Faust: Chroniques de la démesure de Richard J. Léger, Safari
de banlieue de Stephan Cloutier (Prix Trillium 2002), Le Testament
du couturier de Michel Ouellette (Masque de la production
franco-canadienne 2003), Cette fille-là de Joan MacLeod
(Masque de la production franco-canadienne 2005), La Société
de Métis de Normand Chaurette (Palme de la meilleure
production d’Ottawa 2007) et plus récemment, Le Chien de Jean
Marc Dalpé. En 2006, il a reçu le Prix John-Hirsch pour le metteur
en scène ontarien le plus prometteur. Il est aussi professeur agrégé au Département
de théâtre de l'Université d'Ottawa et titulaire d’une Chaire de recherche en
francophonie canadienne (pratiques culturelles) pour le Centre de recherche en
civilisation canadienne-française.
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NATHALY CHARRETTE | LAURA WHALEN
Depuis sa sortie du Conservatoire d’art dramatique de
Montréal en 1994, Nathaly a travaillé à la télévision dans Les
Héritiers Duval. Elle a aussi joué le rôle de Rose Landry
(jeune) dans Le Retour, ainsi que dans Histoires de Fille et
Radio-Enfer et plus récemment dans La Galère. Au théâtre,
elle a joué dans Jeanne Dark de Brecht au Théâtre du
Nouveau Monde. Depuis son arrivée dans la région, elle a
joué dans Larmes Fatales pour le Théâtre de l’île, Les Sept
péchés capitaux des petits bourgeois et Légendes de
Crapauds, pour Vox Théâtre, dans L’Inconception, pour le
Théâtre de la Vieille 17 ainsi que dans Couteau et Silence
en coulisse pour le Théâtre du Trillium, ainsi que dans
Morceaux d’amour 2 et 3 pour le Théâtre Dérives Urbaines.
De plus, elle a créé le spectacle Les Alexandrettes qui se
promène dans les écoles secondaires depuis 2006.
VICTOR ANDRÉS TRELLES TURGEON | RAYMOND STITT
Victor a commencé sa formation à l’Université d’Ottawa en
2002 et vient tout juste de terminer sa formation en jeu à
l’École Nationale de Théâtre du Canada en mai 2008.
Pendant cette période, il a eu le privilège de travailler et
d’apprendre avec Robert Bellefeuille, Denis Bernard, Sylvain
Bélanger, Kristian Frédric, Catherine Gadouas, Guy Nadon ainsi
qu’avec plusieurs autres comédiens et metteurs en scène.
Pendant cette période de 6 ans, il a participé à la création de
6 pièces de théâtre dans le contexte du Festival Fringe, d’un
festival latino-américain ainsi qu’à l’école. La création reste un
domaine qu’il continuera à explorer en tant que comédien, et
qui sait, peut-être comme auteur.
* Pour les biographies des autres artistes, s.v.p. voir le document joint en annexe.
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MES
LA FORME
MOT DE JOËL BEDDOWS
METTEUR EN SCÈNE
La lecture de Rage de Michele Riml a été un vrai choc pour moi et ce, à plusieurs
égards.
Pour la première fois depuis très longtemps, dans ma position de metteur en scène, je
n’étais pas de prime abord interpellé par l’aspect formel d’un texte. Les questions
posées par l’auteure, d’une actualité criante, me hantaient et me hantent encore à
ce jour : Comment se fait-il que des armes se retrouvent dans des institutions dédiées à
la transmission du savoir ? Comment une démocratie peut-elle tolérer la présence
d’armes dans ces lieux d’éducation civique ? Et, ce peut-il que des écoles, de par
leurs modes de fonctionnement et leurs structures même, encouragent le
comportement violent de certains élèves ?
Pour inciter le spectateur à trouver ses propres réponses à ces questionnements, Riml
propose des personnages qui sont davantage des porte-paroles d’idéologies – réduits
à leur expression la plus simple – que des êtres psychologiques au sens traditionnel du
terme. Si dans ce texte, le personnage de Laura, travailleuse sociale dévouée, se
veut à priori être la parfaite représentation de la pensée gandhienne appliquée à un
mode de vie, il n’en est en fait rien. En effet, l’auteure cherche ici à nous faire entrevoir
les risques que peuvent engendrer un manque de réflexion et de compréhension d’un
dogme. Laura vit, qu’elle en soit consciente ou non, dans l’univers de No Logo de
Naomi Klein : L’idéologie de Gandhi n’est livrée que par des slogans où la complexité
de la pensée ne transparait pas. Quand au personnage de Raymond, alias Rage, il
embrasse la cause d’une pensée considérée par l’Occident comme inacceptable et
inhumaine pour affirmer son ressenti. Est-ce que les écrits d’Hitler seraient autant
stigmatisés si les Nazis n’avaient pas été combattus au nom du principe fondamental
qu’est la lutte contre toute forme de génocide ? Rage ose poser cette question.
En fait, à aucun moment les personnages de cette pièce ne cherchent à instaurer un
véritable débat d’idées. Ils ne s’emploient qu’à mettre en exergue le manque total de
réflexion chez l’autre et ce, sans essayer de comprendre les failles que peuvent
comporter leurs propres prises de position. Chose certaine, avant même le début de
l’action, ces protagonistes sont victimes d’eux-mêmes. Ils ne pensent et n’agissent que
de façon superficielle. Riml, tout comme Mamet ou Walker, propose « une
dramaturgie de l’impasse », un univers sans issue pour des personnages qui
s’affrontent. Aussi, cette pièce dénonce les conséquences inhérentes à un système
éducatif dépourvu de toute réflexion philosophique approfondie et démontre
Rage de Michele Riml © Théâtre la Catapulte www.catapulte.ca
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comment ce système actuel peut favoriser l’émergence de personnalités comme
Rage.
Avec ma complice Lynn Cox, j’ai donc cherché à créer un lieu où de tels êtres
pourraient évoluer ainsi qu’un environnement où le spectateur serait amené à se
forger sa propre opinion sur les débats soulevés. Aussi, avons-nous choisi comme décor
un objet blanc et aseptisé que nous a inspiré à la fois certaines écoles visitées, mais
également des bunkers construits par les Allemands sur les plages de Bretagne ou de
Normandie. Il s’agit d’une construction en béton qui malgré sa robustesse reste à la
merci de la violence latente de ses habitants, ici, les adolescents, qui peuvent à tout
moment la réduire en cendre à l’image des prisons nord-américaines.
Est-il exagéré d’appréhender nos écoles contemporaines comme des prisons, des
lieux où l’État cherche à faire la démonstration de son pouvoir coercitif sur les
étudiants en imposant une pensée normative qu’il cautionne et qui décourage toute
forme de réflexion ?
Dans mon travail et ma démarche artistique, j’ai toujours cherché à différencier mon
rôle de pédagogue de celui de créateur. Avec cette production, ce principe
personnel est remis en question. Peut-être en est-il mieux ainsi…
Joël Beddows
Rage de Michele Riml © Théâtre la Catapulte www.catapulte.ca
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MOT DE SARAH MIGNERON
TRADUCTRICE
Dès ma première lecture de la pièce RAGE de Michele Riml, j’ai compris l’intérêt
de traduire cette pièce en français. Le rythme, la situation, le point de vue des
personnages m’ont interpellée. Ceci m’a amenée à penser que les jeunes
francophones de l’Est du pays méritaient de la découvrir au même titre que les jeunes
anglophones de l’Ouest. Cette traduction allait me permettre de sensibiliser les
adolescents à la violence en milieu scolaire, conséquence inévitable de la société
actuelle. Mon but était de garder le caractère cru du texte afin d’obtenir une réaction
de la part des spectateurs. De ce fait, j’ai cru bon de ne pas en modérer le ton ni d’en
épurer le vocabulaire. Je sentais que ces spécificités feraient passer un message
hautement symbolique : Rage est peut-être en colère, mais cela ne l’empêche pas
de réfléchir. Nous sommes invités ici à faire fi des apparences et des préjugés afin
d’appréhender l’essence même du personnage. Rage a beaucoup à dire et je
voulais l’aider à livrer son message à un nouveau public.
Sarah Migneron
Rage de Michele Riml © Théâtre la Catapulte www.catapulte.ca
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MOT DE LYNN COX
CONCEPTRICE DES DÉCORS ET DE L’ÉCLAIRAGE
J’ai toujours pensé qu’un théâtre stimulant pouvait être provocateur. Cela nous pousse
à nous questionner sur nos opinions et sur nos valeurs, et nous empêche de devenir des êtres
qui se complaisent dans leurs habitudes quotidiennes. Lorsque j’ai lu le texte de Rage, j’ai su
que c’était un spectacle auquel je voulais participer. Ce texte m’a laissé avec plusieurs
questions en suspens. En travaillant sur le décor, sur l’éclairage et avec toute l’équipe de
création, j’ai eu l’occasion d’explorer des questions qui étaient restées jusqu’à présent sans
réponse. Les conversations que nous tenions Joël Beddows et moi lors du processus de
création du décor devenaient un tourbillon d’idées qui étaient à la base d’un monde théâtral.
Ce n’est pas chose courante qu’un metteur en scène participe à la conception du décor et
que la conceptrice de décor soit aussi la conceptrice d’éclairage. Nous avons donc saisi
l’opportunité d’intégrer l’éclairage au décor, ce qui est une pratique rare. J’ai donc
beaucoup apprécié de travailler avec Joël puisque nous recherchions tous les deux une
théâtralité à l’inverse d’un réalisme cinématographique. Pour moi, cela signifiait qu’il fallait
créer des mondes qui étaient logiques au niveau de l’émotion plutôt que de rechercher une
logique conforme à la réalité de tous les jours. Je me suis souvent demandée lors du processus
à quoi pouvaient ressembler les choses que les gens imaginent en opposition à ce qu’elles
sont réellement. J’ai souvent imaginé ce que le monde de Rage pourrait être en rêve plutôt
que dans la réalité. Ce qui m’a guidé tout au long du processus dans la création des décors
est un petit jouet représentant une tornade dans une bouteille en plastique qui se trouve sur
mon bureau, dans mon studio. Je me suis imaginée que le monde de Rage était comme l’œil
de la tornade où tout est étrangement calme, où la lumière semble surnaturelle et où tout est
trop silencieux. C’est un endroit où vous calculez tous vos mouvements car vous savez que
vous êtes en grand danger imminent et qu’à tout moment vous pourriez mourir ; vous prenez
donc conscience de votre propre mortalité.
Lynn Cox
Rage de Michele Riml © Théâtre la Catapulte www.catapulte.ca
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LE RÉALISME AU THÉÂTRE
Qu’est-ce que le réalisme?
Réalisme : Terme qui appartient essentiellement au vocabulaire de la critique, qui
l’applique (même rétrospectivement) à des auteurs ou à des œuvres dans lesquelles
elle estime reconnaître une démarche qui tente d’atteindre, au-delà des
constructions idéologiques, une image de la « réalité »1.
Comment une pièce de théâtre peut-elle être réaliste?
Une pièce est réaliste si l’histoire et son traitement s’apparentent à la réalité. Ce qui se
passe sur scène semble réel du point de vue du spectateur. Les thèmes abordés,
l’action et le dialogue dans le cas d’une pièce réaliste, pourraient être des éléments
qui meublent la vie de tous les jours, bien qu’ils puissent représenter des événements
exceptionnels.
Réalisme et réalité
Il faut faire attention avec les termes « réalisme2 » et « réalité ». Ils sont bien différents
et ils s’appliquent à diverses situations.
Aujourd’hui, nous pouvons voir la guerre en direct : nous pouvons voir les vraies
bombes tomber sur des civils. Ces images qui nous parviennent d’un peu partout à
travers le monde sont issues de la réalité. Rien n’est planifié, rien n’est dirigé.
Par exemple, lorsque nous regardons ces images en tant que téléspectateurs, nous
savons que ce que nous voyons est vrai. Cependant, bien que les images sont issues
de la réalité, il n’en demeure pas moins qu’elles sont « issues» et non entièrement
réelles, parce que la réalité demeure avec les victimes qui vivent ces guerres et qui
vivent des cauchemars qui nous ne sont pas tous montrés en images puisque les
journalistes font tout de même une sélection d’images à montrer. La réalité est donc
filtrée à travers les chaînes de télévision et ce qui nous semble la réalité ne nous
touche qu’au niveau émotionnel puisque jamais la réalité ne traversera l’écran de la
télévision.
Au théâtre, une pièce ne sera jamais une réalité, mais elle sera réaliste. Le théâtre
réaliste sera toujours une représentation de la réalité, c’est-à-dire que l’on montre sur
scène des personnages, des décors, des dialogues et des actions qui nous semblent
réels mais qui sont des éléments fictifs et organisés. Ce que l’on voit sur scène est le
1
2
Michel Corvin, Dictionnaire encyclopédique du théâtre, Borduas, Paris, 1991, p.694.
Les termes en bleu sont définis dans le lexique à la fin de ce présent dossier.
Rage de Michele Riml © Théâtre la Catapulte www.catapulte.ca
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miroir déformé de la réalité, c’est notre interprétation de la vraie vie. Où il y a des
spectateurs qui se déplacent pour assister à un spectacle, où il y a des personnages
qui animent la scène; il y a théâtre, et où il y a théâtre, il y absence de la réalité.
L’action de regarder les comédiens, le temps qui s’écoule au cours de la
représentation, ça c’est de la réalité. Par contre, ce qui est raconté sur scène, l’histoire
qui y est présentée n’est qu’une représentation de la réalité (d’où vient le terme
représentation théâtrale) et c’est du réalisme.
Le réalisme de Michele Riml
La pièce Rage est une pièce réaliste. L’auteur, Michele Riml, a écrit une histoire qui
tente de s’approcher de la réalité en abordant des thèmes de notre actualité. Le
réalisme de Michele Riml a déjà été comparé à celui de Joan MacLeod avec le texte
Cette fille-là qui a fait l’objet d’une production pour adolescents du Théâtre la
Catapulte. Riml, tout comme MacLeod, utilise un principe de voyeurisme chez le
spectateur et celui-ci devient alors témoin d’une cruauté qui peut entraîner chez lui un
questionnement sur notre insensibilité de tous les jours face à la violence.
Le contenu de Rage peut également être comparé à la pièce Oleanna de David
Mamet qui met en scène un conflit entre un enseignant et une étudiante. Cette pièce
traite d’un échange de pouvoir entre l’enseignant et l’étudiante, qui trouve le moyen
de faire du chantage à ce dernier. La pièce entière se déroule dans le bureau de
l’enseignant tout comme Rage avec le téléphone comme seul lien avec le monde
extérieur. Dans Oleanna, la difficulté de communiquer est un élément central de la
pièce. L’incommunicabilité se fait plutôt sentir au niveau de la structure que dans le
texte. L’enseignant interrompt ses conversations avec l’étudiante pendant qu’elle la
rencontre, ce qui fait en sorte que le discours de l’enseignant perd de son importance
puisqu’il perd le fil de ses idées et il est moins persuasif. Dans Rage, le téléphone sera le
point marquant dans l’évolution de la colère de Raymond et il jouera le même rôle
que dans la pièce Oleanna, c’est-à-dire qu’il sera le seul point de référence au
monde extérieur.
Rage débute avec une conversation au téléphone que Raymond entend de
l’extérieur. Une fois à l’intérieur du bureau de Laura, le téléphone sonnera de nouveau
et Laura devra interrompre sa conversation avec Raymond pour répondre à son
conjoint. Alors que les deux personnages sont enfermés dans un endroit clos, Raymond
ne supportera pas le contact extérieur auquel Laura a accès et cela ne fera
qu’alimenter sa colère. Le téléphone est l’élément qui rendra la communication
difficile entre les deux protagonistes et il aura un rôle primordial dans le dénouement
de l’histoire.
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13
LE SYMBOLISME AU THÉÂTRE
Le symbolisme au théâtre est en quelque sorte une réaction face au réalisme et au
naturalisme. Dans ces deux derniers cas, on essaie de reproduire le plus justement
possible la vraie vie sur scène avec des décors qui imitent la réalité. C’est suite à la
grande popularité du réalisme et du naturalisme autant au niveau littéraire que
théâtral que le symbolisme a fait surface vers 1870 dans la littérature. Le succès de
certains auteurs comme Balzac (réalisme) et de Zola (naturalisme) a fait réagir les
prédécesseurs du symbolisme : Baudelaire, Verlaine, Rimbaud et Mallarmé. Ces
poètes symbolistes trouvaient que le réalisme engendrait une « matérialité de la mise
en scène3 » qui devenait alors une «entrave à la rêverie4». Au théâtre, le symbolisme
fait donc foi d’un purisme qui supprime l’excès réaliste pour faire place à des décors
qui ne cherchent pas à reproduire la réalité, mais qui suggèrent plutôt des pistes pour
la réflexion et qui activent l’imagination du spectateur.
Le réalisme et le symbolisme de Rage
La dramaturgie de Michele Riml est réaliste avec des thèmes, des situations et un
langage qui se rapprochent de la réalité. Toutefois, malgré ces éléments réalistes, le
texte de Riml contient une interprétation symboliste de l’Histoire avec les personnages
de Laura et de Raymond qui représentent en quelque sorte deux personnages
marquant de XXe siècle : Hitler et Gandhi.
Au niveau de la mise en scène, Joël Beddows est reconnu pour son esthétique
symboliste. Même si Rage est a priori réaliste, la mise en scène sera plutôt symboliste.
Si Rage était monté de façon réaliste, le décor représenterait un bureau traditionnel
d’une travailleuse sociale scolaire sans omettre aucun détail qui pourrait nuire à la
tentative de représenter le réel. À l’inverse, Joël Beddows aime travailler avec des
scénographes novateurs et qui proposent des décors qui ne représentent pas
seulement un endroit réel mais qui instaurent une vision et une interprétation du texte
qui laissent place à l’imagination.
3
4
Dictionnaire Le Petit Robert, Paris : Dictionnaires Le Robert, c2004
Ibid.
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14
ACTIVITÉ 1
Voici des décors et/ou des costumes symbolistes de diverses productions du Théâtre la
Catapulte. En quoi ces productions se distancient-elles du réalisme? Comment
interprètes-tu ces décors et ces costumes? Que représentent-ils?
La Société de Métis de Normand Chaurette
Regarde-moi! d’Isabelle Bélisle
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15
Cette fille-là de Joan MacLeod
Le Testament du couturier de Michel Ouellette
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16
Discussion après la représentation
Discussion avec les élèves sur le réalisme et le symbolisme
1- L’auteure émet l’hypothèse que le système d’éducation contribue au rejet social
et forme de jeunes adultes avec des idéologies préconçues. Es-tu en accord avec
cet énoncé?
2- Que pourrait-on faire, selon vous, pour empêcher d’éventuels conflits armés de se
produire dans nos écoles?
3- D’après vous, le décor, les costumes et l’environnement sonore étaient-ils réalistes
ou bien symbolistes? Pourquoi?
4- Quels éléments de la pièce pouvaient vous faire croire à un événement réel?
Qu’est-ce qui semblait vrai?
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17
THÈMES
LES ARMES DANS LES ÉCOLES
Depuis quelques années, les armes ont fait leur apparition dans certaines écoles.
On en parle de plus en plus dans les médias depuis l’événement de Columbine.
Bath Township, Michigan
Mai 1927 à Bath School : Andrew Kehoe, un homme mécontent des décisions prises
par la ville qui a dû augmenter les taxes municipales suite à la construction de l’école,
décide après avoir tué sa femme, de dynamiter l’école. Il tue ainsi quarante-cinq
personnes et blesse cinquante-huit innocents, la majorité était âgée de 7 à 12 ans.
Après ce carnage, l’homme fait exploser sa voiture, entrainant dans sa mort le
directeur de l’école et quelques personnes se trouvant près du véhicule.
Austin, Texas
Juillet 1966 à l’Université du Texas : Charles Whitman, un jeune homme de 25 ans
autrefois perçu comme un génie, décide après avoir poignardé sa mère et sa
femme, de se rendre à l’Université du Texas. Muni de plusieurs armes à feu et d’une
lunette de visée il abat 16 personnes innocentes et blesse 30 étudiants. Après plusieurs
tentatives pour neutraliser l’homme, les policiers l’abattent. Charles Whitman avait
laissé une note disant qu’il était prêt à mourir puisque « la vie ne vaut pas la peine
d’être vécue5.» Il avait également formulé qu’une autopsie soit pratiquée après sa
mort pour détecter une maladie mentale. Il avait formulé cette demande afin que
soient évitées d’autres tragédies comme celle-là. L’autopsie a eu lieu et les médecins
ont découvert une tumeur à l’hypothalamus dans le cerveau, responsable du
comportement humain violent et du jugement. On a fait un film en 1975 sur Charles
Whitman, The Deadly Tower, et le tueur est cité dans Full Metal Jacket de Stanley
Kubrick.
Littleton, Colorado
Avril 1999 à l’École secondaire de Columbine : Dylan Klebold et Eric Harris tirent
plusieurs coups de projectiles à l’intérieur du lycée et atteignent mortellement douze
lycéens et un professeur. Les deux adolescents blessent vingt-quatre autres personnes
avant qu’ils ne se suicident tous les deux. Ce massacre a fait les manchettes comme
étant le plus violent massacre armé dans une institution scolaire. Depuis cet
événement, les gens se questionnent sur la circulation des armes à feu aux États-Unis.
5
Charles Whitman, cité dans Wikipédia
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18
Ce malheureux événement a fait l’objet d’un documentaire bien connu de Michael
Moore, Bowling for Columbine et d’un film, Elephant de Gus van Sant.
Blacksburg, Virginie
Avril 2007 à l’Université Virginia Tech: Cho Seung-hui, un étudiant sud-coréen en lettres
anglaises, a utilisé une arme Walter P22 sur le campus de l’université pour atteindre
mortellement trente-deux personnes avant de retourner l’arme contre lui. Ce
massacre reste jusqu’à présent, le plus meurtrier dans une institution scolaire aux ÉtatsUnis après les événements de 1927 à Bath Township. Cho Seung-hui a débuté son
massacre en tirant sur deux personnes dans la résidence universitaire de Virginia Tech.
La police s’est ensuite déplacée pour enquêter sur cet événement, le considérant
comme un cas isolé et croyant ailleurs que sur campus. Environ une heure après les
premiers tirs, Cho Seung-hui s’est mis à tirer sur les gens dans les salles de cours.
Plus près de chez nous…
Nous croyons à tort que la violence dans les écoles existe loin de chez nous et
surtout, chez nos voisins du sud. La violence est toujours près de nous et elle est
présente de plus en plus chez les jeunes du secondaire.
Voici quelques exemples de conflits violents. Il s’agit de conflits armés :
Cornwall, Ontario
Mai 2008 à l’école pour adulte TR Leger : un adolescent de 17 ans a poignardé à deux
reprises un adolescent de 16 ans, lui infligeant la mort. Ce dernier l’aurait poignardé en
pleine classe.
Gatineau, Québec
Novembre 2007 à l’école secondaire Hormidas-Gamelin : un enseignant est frappé
par un coup de poubelle dans le dos. Deux semaines plus tard, un adolescent de 17
ans a blessé une enseignante au bras alors qu’elle lui avait demandé d’enlever sa
casquette.
Montréal, Québec
Septembre 2006 au Collège Dawson à Montréal : Kimveer Gill tire sur plusieurs
personnes avec une carabine et fait une vingtaine de blessés. Gill a également atteint
mortellement une jeune fille avant de retourner l’arme contre lui.
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19
Orléans, Ontario
Avril 2000 à l’école secondaire Cairine à Orléans : quatre adolescents et un membre
du personnel sont blessés dans une attaque au couteau, un an jour pour jour après le
massacre à Columbine.
Taber, Alberta
Avril 1999 à l’école secondaire W. R. Myers : un garçon de 14 ans tire sur deux
étudiants et l’un des deux meurt de ses blessures.
Verdun, Québec
Février 1999 à l’école primaire Woodland : un homme tire des coups de feu à l’école
primaire, mais heureusement, personne n’est blessé.
Montréal, Québec
Octobre 1997 à une école de langues : une jeune enseignante est abattue
mortellement.
Toronto, Ontario
Octobre 1994 à l’école secondaire Brockton : deux conseillers en orientation sont
blessés par un étudiant mécontent.
Montréal, Québec
Août 1992 à l’Université Concordia : Valery Fabrikant, un professeur de l’Université tire
mortellement sur quatre de ses collègues et blesse par balles une secrétaire. Il est
toujours emprisonné aujourd’hui.
Burlington, Ontario
Février 1990 à l’école secondaire Brock : un adolescent blesse par balles son ex-petite
amie.
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20
Montréal, Québec
Décembre 1989 à l’école polytechnique de Montréal : Marc Lépine tire mortellement
sur quatorze femmes, treize étudiantes et une secrétaire, avant de retourner l’arme
contre lui.
Winnipeg, Manitoba
Octobre 1978 à l’école secondaire Sturgeon Creek : un étudiant de 17 ans tire
mortellement sur un collègue de classe âgé de 16 ans.
Brampton, Ontario
Mai 1975 à l’école secondaire Centennial : Michael Slobodian, 16 ans, tue un
enseignant et un élève, en plus de blesser treize autres personnes avant de retourner
l’arme contre lui.
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LE CONTRÔLE DES ARMES À FEU AU CANADA
Au Canada, nous avons le Registre canadien des armes à feu. Ce registre, mis en
place en 1995, a pour but d’exercer un contrôle sur l’importation d’armes à feu au
Canada, de réglementer la possession d’armes à feu et de classer les armes à feu sous
trois catégories : les armes sans restrictions, les armes à autorisation restreinte et les
armes prohibées. Depuis, tous les résidents canadiens qui possèdent une arme à feu
doivent obtenir un permis. La plupart des permis délivrés aux Canadiens sont des
permis pour les carabines et les fusils de chasse.
Le Registre canadien des armes à feu a suscité plusieurs débats dans la société. À
l’heure actuelle, on doute toujours de son efficacité au regard du travail qu’il requiert
en terme de contrôle au Canada. Depuis, ce projet coûte très cher à la société. On
estime déjà son coût à un milliard de dollars.
Malgré ces controverses, il a été prouvé que depuis la mise en place du Registre, le
taux d’homicides canadiens a chuté de 30%.
Toutefois, d’après des sources policières canadiennes spécialisées sur les homicides
pour la période allant de 2003 à 2006, il est révélé que, dans les cas où l’état de
l’enregistrement était connu, 7 armes à feu sur 10 ayant servi à un homicide n’étaient
pas enregistrées. Chez les auteurs présumés d’homicide, 27 % possédaient un permis
d’arme à feu qui était valide6. On peut donc conclure que le marché illicite d’armes à
feu au Canada existe.
En 2003, la police de Vancouver avait estimé que 97% de leurs armes à feu saisies
étaient des armes entrées illégalement au Canada, et le plus souvent, par des
groupes de crime organisé. D’ailleurs, la contrebande des armes à feu ne semble pas
très difficile au Canada puisqu’il y a une multitude de passages frontaliers avec les
États-Unis qui ne sont pas surveillés. De plus, de nombreux sites Internet permettent de
commander des armes à feu. Certains sites montrent même la fabrication d’armes à
feu par étapes et avec des matériaux qui se retrouvent à portée de main des gens.
You Tube, site internet très connu des adolescents montre des vidéos expliquant les
étapes à suivre pour la création d’armes à feu.
En plus de la contrebande qui est difficile à enrayer, le Registre canadien des
armes à feu comporte quelques faiblesses qui mettent en doute son efficacité.
Kimveer Gill, auteur du massacre au collège Dawson à Montréal avait une arme
légalement enregistrée, selon le Registre. Une arme de type carabine Beretta CX4 est
légale au Canada, même si elle est semi-automatique, et que son chargeur est de
huit cartouches minimum pouvant aller jusqu’à vingt cartouches alors que le
maximum pour une arme d’épaule permis au Canada est de cinq cartouches. De
6
Mia Dauvergne et Leonardo De Socio, Les Armes à feu et les crimes avec violence, Statistique Canada – no 85-002-XIF au catalogue, vol. 28, no 2
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plus, plusieurs autres modèles de la légendaire compagnie italienne Beretta sont
prohibés. Alors, comment ce fait-il que Gill ait pu enregistrer son arme ? Le modèle
qu’a utilisé Gill est normalement destiné à la police. Le gouvernement Harper a voulu
passé une loi afin de permettre aux gens de posséder un fusil de chasse sans qu’il soit
enregistré puisque le Registre a échoué dans ses fonctions dans le cas de Gill et le fait
que son arme ait été enregistrée n’a pas empêché le massacre.
La loi canadienne sur les armes à feu est parfois douteuse et elle est peut-être trop
permissible. Par exemple, il est possible de posséder une arme prohibée, si celle-ci a
été enregistrée avant qu’elle ne devienne illégale et par la suite, il est possible de se
procurer d’autres armes prohibées de même modèle que celle enregistrée.
Cependant, puisque les vols d’armes à feu sont monnaie courante au Canada, les
armes prohibées peuvent tomber dans les mains de n’importe quel individu. De plus,
la loi permet à un jeune de 12 à 17 ans de posséder un permis pour mineur qui permet
d’emprunter une carabine ou un fusil de chasse sans restrictions, pour la chasse et le tir
à la cible. Les jeunes doivent suivre un cours de sécurité de maniement des armes à
feu. Cependant, ce permis permet l’achat de munitions, sans restrictions.
Bien que le Registre ait des défauts, les armes à feu ne sont pas souvent utilisées pour
les homicides chez les jeunes. Il y a une grosse différence avec les États-Unis qui eux,
n’ont aucune loi sur la possession d’armes. Toutefois, il y a des exceptions qui mènent
à des massacres comme à Dawson et à la Polytechnique, et ces exceptions prouvent
qu’il est tant d’agir vite et d’espérer un meilleur contrôle, bien que difficile soit-il, des
armes à feu.
Quelques statistiques
Selon Statistique Canada7 en 2006 :
-Le taux de crimes violents chez les jeunes a augmenté de 12 % au cours de la
dernière décennie.
-Environ 5 % des infractions au Code criminel commises par des jeunes comportaient
l’utilisation d’une arme. Lorsqu’une arme était présente dans un crime perpétré par un
jeune, il s’agissait le plus souvent d’un couteau.
-En 2006, environ 1 crime sur 10 commis par les jeunes s’est produit sur les terrains d’une
école, les voies de fait étant les plus fréquentes (27 %), suivies des infractions relatives
aux drogues (18 %). Une arme était présente dans approximativement 7 % des crimes
perpétrés à l’école; il s’agissait d’une arme à feu dans moins de 1 % des cas.
7
Andrea Taylor-Butts et Angela Bressan, La Criminalité chez les jeunes au Canada, 2006, Statistique Canada, numéro 85-002-XIF, vol. 28, numéro 3.
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-Depuis 1961 (année où l’on a commencé à recueillir des statistiques), le taux
d’homicides commis par des jeunes de moins de 18 ans a atteint un sommet de tous
les temps. Le taux de criminalité chez les jeunes enregistré en 2006 était néanmoins
bien inférieur à ce qu’il était au début des années 1990.
-Pendant la période de presque 10 ans, allant de 1997 à 2006, le taux global de crimes
violents a diminué de 4 % au Canada. Le taux de crimes violents chez les jeunes a
toutefois augmenté de 12 % au cours de cette décennie, et il a grimpé de 30 % depuis
1991.
-En 2006, le nombre et le taux de jeunes auteurs présumés (de 12 à 17 ans) d’homicide
ont atteint un sommet depuis la première collecte de données, en 1961.
-Au total, 84 jeunes (72 adolescents et 12 adolescentes), représentant moins de 0,1 %
de l’ensemble des jeunes contrevenants, ont été impliqués dans 54 homicides en
2006.
-Environ 5 % des crimes commis par les jeunes en 2006 comportaient l’utilisation d’une
arme. Si l’on ne tient compte que des crimes violents commis par les jeunes, une arme
était présente dans environ 20 % des cas, chiffre qui est stable depuis 2004 mais qui
représente une baisse par rapport aux années précédentes. Entre 1998 et 2003, une
arme était présente dans à peu près 25 % des crimes violents commis par les jeunes.
Les couteaux et les autres instruments tranchants étaient les armes les plus souvent
utilisées dans les crimes violents commis par des jeunes, représentant environ le tiers
des armes en 2006. Une autre tranche de 15 % d’armes étaient des instruments
contondants tels que des massues ou des bâtons, 14 % étaient des armes à feu, et les
autres types d’armes composaient le reste. Les jeunes plus âgés (ceux de 15 à 17 ans)
étaient généralement impliqués dans les crimes violents où une arme était présente.
-44 % des homicides commis par les jeunes avaient été perpétrés à l’aide d’un
couteau et 17 %, à l’aide d’une arme à feu.
Chiffres :
Au Canada en 2006
Infraction
Nombre de jeunes entre 12 et 17ans qui sont
les auteurs présumés du crime
Homicide
85 (un des homicides a été commis par un jeune
de moins de 12 ans)
74
7 296
53
3 618
Tentative de meurtre
Voie de fait armée
Décharge d’une arme à feu intentionnellement
Utilisation d’une arme offensive
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LA VIOLENCE DANS NOS ÉCOLES :
PISTES DE RÉFLEXION ET ACTIVITÉS SUR LA VIOLENCE
Les formes courantes de violence
Il y a trois formes courantes de violence chez les adolescents : la violence
psychologique, physique et verbale.
La violence physique : Cette forme de violence est la plus connue. Elle consiste en
l’emploi de gestes violents envers une autre personne. Elle inclut, par exemples, les
gifles, les coups de poing, les coups de pieds, les bousculades, les menaces avec une
arme, les séquestrations, le secouage, les morsures et les égratignures.
La violence verbale : Elle est faite par la parole. Elle inclut, entre autres, les menaces,
les injures, le langage grossier, les insultes, les propos dégradants, le chantage et le
haussement de ton.
La violence psychologique : C’est la forme de violence la plus sournoise. Elle cherche
ôter à une personne sa valeur d’individu. En voici quelques exemples : faire croire à
une personne qu’elle est stupide, bouder quelqu’un, montrer de l’indifférence,
prendre des décisions à la place d’une autre personne, faire de fausses accusations,
briser des objets chers et créer un isolement social ou affectif autour d’une personne
en dénigrant sa famille et ses proches8.
La forme de violence utilisée varie selon les sexes. Le plus souvent, les garçons ont
tendance à user de violence physique. Les filles, pour leur part ont plus souvent recours
à la violence verbale et psychologique sous forme de menaces verbales et
d’intimidation. Une étude a démontré « qu'à partir d'un certain âge, la violence
exercée par les filles pouvait changer de forme et passer des menaces verbales et des
ragots destinés à nuire à des relations interpersonnelles à la violence physique9. » La
violence verbale et psychologique sont toutes aussi blessantes que la violence
physique. Toutefois, les garçons ont aussi souvent recours également à l’intimidation.
Dans la pièce Rage, la violence est la méthode d’action préconisée par Raymond.
Raymond utilise plusieurs formes de violence. Évidemment, il est question de violence
physique avec une arme mais Raymond agit de façon très violente dans son
quotidien et lors de sa rencontre avec Laura.
8
Fédération de ressources d’hébergement pour femmes violentées et en difficulté du Québec : http://www.fede.qc.ca/formesViolence.html#physique
Leschied, A., Cummings, A., Van Brunschot, M., Cunningham, A., et Saunders, A. (2000) La violence chez les adolescentes : Étude documentaire et
Corrélations (Rapport pour spécialistes no 2000-04). Ottawa: Solliciteur général Canada.
9
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ACTIVITÉ 2
Savoir reconnaître la violence
Voici quelques extraits de Rage. Dites quelle forme de violence émerge de la réplique
ou quelle forme de violence Raymond utilise-t-il.
Extrait 1
LAURA : Écoute, je ne te mentirai pas. C’est sûr qu’il y a quelques détails qui nous
inquiètent.
RAGE : Comme quoi?
LAURA : Hé bien, voyons voir. Tu as fait un trou dans le mur de la classe d’histoire en
lui donnant un coup de pied, tu as fait pleurer une fille et, pour couronner le tout, tu
t’identifies à un des pires meurtriers du vingtième siècle. Et tu ne vois pas pourquoi
on s’inquiète.
Extrait 2
LAURA : Je connais l’histoire du mur. Et celle de la poubelle.
RAGE : Ridicule…
LAURA : Tu l’as complètement brisée. C’était quoi ton message cette fois-là,
Raymond?
Extrait 3
RAGE : Vous êtes-vous déjà retrouvée dans une situation dangereuse?
. LAURA : Et toi?
RAGE : La vie est dangereuse.
LAURA : Tu parles comme si tu te sentais menacé, Raymond.
RAGE : C’est là que ça devient dur d’incarner la paix. Quand ça devient vrai.
Extrait
LAURA4: Est-ce que quelqu’un te menace, Raymond?
RAGE : C’est toi qui m’expulses
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Extrait 4
LAURA : Et Diesel et Snoop, eux?
RAGE : Des losers.
LAURA : Tu te fous d’eux. Du fait que tu vas les blesser?
RAGE : Ils vont s’en remettre.
LAURA : C’est sur nos proches que nos actions ont le plus grand impact.
RAGE : Dire qu’on est proche, c’est aller un peu fort.
LAURA : Vous vous tenez ensemble.
RAGE : Plus maintenant.
LAURA : Pourquoi?
RAGE : Ils m’ont sacré là après l’histoire d’Hitler.
LAURA : Ils étaient intimidés.
RAGE : Whatever. Ils ne sont pas assez intelligents pour comprendre. Ce sont des
moutons, mais en pire. Parce que tous les autres moutons ne veulent rien savoir
d’eux, donc ils sont comme des wannabe moutons. Pathétiques.
LAURA : Et ils t’ont laissé tomber.
RAGE : Et puis?
LAURA : Et puis comment tu te sens?
RAGE : C’est très libérateur de se débarrasser de la stupidité.
Extrait 5
RAGE : Il y a des jeunes sur la piste.
LAURA : Ils ne l’entendraient pas. Je suis sûre que personne n’a entendu…
RAGE : Tu es mieux de te croiser les doigts parce que sinon, ils sont morts.
Extrait 6
LAURA : Je… je… ok… ok…
RAGE : Ok. Assis-toi…
LAURA : Non.
RAGE : Assis-toi.
LAURA : Non, je ne peux pas. Je ne le ferai pas.
(LAURA essaie de rester agrippée à lui. RAGE la pousse dans la chaise. Il lève les
yeux, regarde l’endroit où se trouvait le détecteur de fumée.)
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ACTIVITÉ 3
Réflexions (à faire avant ou après la représentation)
Situation : À l’école, Raymond se fait appeler « Rage » parce qu’il a tendance à exploser
lorsqu’il se fâche. Il dit ne pas avoir beaucoup d’amis et en fait, il est assez solitaire. Raymond
est victime de violence verbale mais ce dernier utilise parfois la violence physique comme
moyen de défense.
Questions : Quelle forme de violence vous entoure à l’école? Quels exemples concrets
pouvez-vous donner? Que pouvez-vous faire pour diminuer cette violence, voire même
l’enrayer?
Situation : Dans Rage, Raymond et Laura, la travailleuse sociale, échangent difficilement leurs
points de vue. Raymond apporte de bons arguments, mais il ne semble pas vouloir entendre
ceux de Laura. Quant à Laura, elle ne semble pas saisir l’essentiel des propos que lui transmet
Raymond. Cette situation crée une certaine rage chez Raymond et le pousse à prononcer
des paroles violentes et à poser des gestes violents.
Questions : Lorsque vous ne vous entendez pas avec quelqu’un, que devez-vous faire? Quels
gestes pouvez-vous poser afin d’éviter la violence?
Situation : Laura est une travailleuse sociale en situation scolaire et Raymond, un étudiant. Le
travail de Laura consiste à aider Raymond et à essayer de le comprendre. Même si elle n’est
pas la directrice de l’école ou son enseignante, Laura est en position d’autorité face à
Raymond.
Questions : Tout le monde a droit à son opinion; cela fait partie de notre liberté d’expression.
Vous n’êtes pas tenu d’être obligatoirement en accord avec ce qu’affirme une personne en
position d’autorité. Toutefois, il y a une façon d’affirmer son désaccord. Comment lui
exprimerez-vous votre divergence d’opinion sans la blesser psychologiquement ou sans utiliser
une violence verbale ou physique?
Situation : Lors d’un cours d’histoire, les étudiants sont appelés à faire une présentation orale.
Votre meilleur ami décide de faire une présentation assez originale : il décide de faire revivre
un événement historique à toute la classe. Votre ami a choisi d’interpréter Nathan Bedford
Forrest, le fondateur du Ku Klux Klan (une organisation américaine qui veut la suprématie de la
race blanche pour dominer les autres races). Par le fait même, il divise la classe en deux pour
séparer les Blancs de vos camarades qui ont la peau d’une autre couleur et/ou qui sont d’une
autre culture. Votre ami décide d’insulter publiquement le dernier groupe.
Questions : Vous n’êtes pas d’accord avec l’attitude raciste de votre ami. Que ferez-vous?
Selon vous, est-ce inapproprié comme présentation orale? Pourquoi? Est-ce que vous croyez
qu’on peut expliquer l’Histoire avec une simulation semblable?
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ACTIVITÉ 4
Débats
Instructions
Formez des équipes de deux, trois ou quatre élèves. Distribuez un énoncé par équipe.
Laissez aux élèves environ 15 minutes en équipe afin de trouver des arguments solides
pour défendre leur point de vue. Il est évident que certains étudiants ne seront pas en
accord avec la prise de position qu’ils doivent débattre mais ils devront s’armer
d’originalité et de perspicacité afin de convaincre leurs collègues qu’ils ont raison.
Pour le débat, installer des pupitres à l’avant de la classe face à face afin que les
étudiants puissent s’asseoir devant leurs adversaires.
L’enseignant doit jouer le rôle d’animateur et inviter les élèves à livrer tous leurs
arguments avant que l’autre équipe riposte. Cela évitere le chaos. Vous pouvez aussi
donner un temps limite pour le débat. Normalement, voici l’ordre que suivra le débat :
1-L’équipe qui est en faveur de l’énoncé (a) débute le débat pendant 1 minute pour
livrer ses arguments.
2-L’équipe en désaccord (l’opposition) avec l’énoncé (b) livre ses arguments
pendant 2 minutes.
3-L’équipe en faveur (a) réfute les arguments de l’opposition (b) pendant 2 minutes et
livre ses derniers arguments.
4-L’équipe de l’opposition (b) réfute les arguments de l’équipe en faveur (a) et livre
ses derniers arguments s’il y a lieu, et conclue son débat, pendant 2 minutes.
5-L’équipe en faveur (a) termine le débat avec sa conclusion pendant 1 minute.
En suivant ces étapes, le débat se déroulera de façon civilisée : la parole ne sera
jamais coupée et on prendra le temps d’écouter tous les arguments. En suivant ce
déroulement, le débat ne devrait pas durer plus de 8 minutes (4 minutes par équipe).
ATTENTION : 4 minutes peut paraître très court si on a de bons arguments à défendre,
mais ce peut être très long si les étudiants sont mal préparés!
Si vous voulez déterminer un gagnant, vous pouvant demander au restant de la classe
de voter pour l’équipe qui a présenté les meilleurs arguments et qui les a convaincus.
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ÉNONCÉS (vous pouvez photocopier ces énoncés et les découper pour les distribuer aux équipes)
Premier débat
a) Qu’il soit résolu que les institutions scolaires doivent désormais hausser le niveau de sécurité
et installer des détecteurs de métal dans toutes les entrées et sorties des écoles.
b) Qu’il soit résolu que les institutions scolaires ne doivent pas hausser le niveau de sécurité
dans les écoles et l’installation de détecteurs de métal dans les entrées et sorties des écoles
serait inutile.
Deuxième débat
a) Qu’il soit résolu qu’il y ait toujours la présence de policiers dans les écoles pour diminuer le
taux de violence.
b) Qu’il soit résolu que la présence constante de policiers dans les écoles ne soit pas un
moyen efficace pour diminuer le taux de violence.
Troisième débat
a) Qu’il soit résolu que le gouvernement du Canada maintienne la réglementation au sujet
des armes à feu et que cette loi devienne plus sévère.
b) Qu’il soit résolu que le gouvernement du Canada abolisse toute réglementation au sujet
des armes à feu afin que tout citoyen soit libre de posséder une arme, comme aux États-Unis.
Quatrième débat
a) Qu’il soit résolu que les institutions scolaires doivent imposer une réglementation sur la liberté
d’expression afin qu’un étudiant n’en blesse pas un autre avec ses paroles ou ses gestes.
b) Qu’il soit résolu que la liberté d’expression est un droit de la personne et que les institutions
scolaires ne peuvent pas règlementer les moyens d’expression, peu importe les conséquences
qui peuvent en surgir.
Cinquième débat
a) Qu’il soit résolu que tout jouet pour enfant, tout jeu vidéo, tout film et toute émission à
caractère violent disparaissent du marché, car il incite à la violence chez les jeunes.
b) Qu’il soit résolu que tout jouet pour enfant, tout jeu vidéo, tout film et toute émission à
caractère violent doivent demeurer accessibles puisqu’ils ne sont pas des facteurs qui incitent
la violence chez les jeunes.
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30
RAGE : DES IDÉOLOGIES QUI ONT FAÇONNÉES
L’HISTOIRE
La pièce Rage fait référence à l’Histoire à travers deux figures emblématiques
qui ont chacune à leur façon marqué le 2Oe siècle : Gandhi et Hitler. Raymond et
Laura, les personnages de Rage échangeront des points de vues inspirés de ces deux
idéologies avec l’idée sous jacente que le recours à la violence ou à la non-violence
repose sur un choix réel offert à l’homme pour défendre ses idées et ses croyances.
Dans Rage, les deux protagonistes ne se contentent pas seulement de maîtriser
la rhétorique de ces deux idéologies, ils disent se reconnaitre en elles et prétendent
s’en inspirer dans leur vie quotidienne. Mais en sont-ils vraiment de dignes
représentants? Pour répondre à cette question clé, il faut avant tout découvrir qui
étaient Gandhi et Hitler et connaître leurs doctrines respectives.
QUI EST GANDHI?
Mohatma Gandhi (1869-1948) a été un dirigeant politique, un guide spirituel et un
fervent militant de l’indépendance de l’Inde. Cet homme, reconnu comme le Père
de la Nation de l’Inde, s’est illustré par son dogmatisme de
non-violence et de non-coopération pour la défense des
droits des Indiens, toutes croyances et religions
confondues. Gandhi détestait toute forme de racisme en
particulier celui qui justifierait le recours à la force.
Grâce à lui et à ses méthodes de combat non-violent, les
Indiens et les Noirs de l’Afrique du Sud ont gagné après
plusieurs années de lutte pacifiste, le respect des
dirigeants et de la population sud-africaine.
Suite à ce voyage en Afrique du Sud, Gandhi, de retour
dans son pays s’est donné pour mission de rendre l’Inde
indépendante et d’instaurer un régime où Musulmans et
Hindous pourraient vivre en bonne intelligence. Gandhi a
tenté à plusieurs reprises de mettre fin à cette guerre de
religion plus connue par la suite sous le terme de guerre
indo-pakistanaise. Cette tentative a été vouée à l’échec et l’Inde a due être divisée
en deux parties : l’Inde que l’on connait aujourd’hui et le Pakistan, occupé par les
Musulmans de l’Inde ancienne. Ghandi est mort assassiné par trois coups de fusils, tirés
par Nathuram Godse, un Indou extrémiste qui avait dû quitter sa terre donnée au
Pakistan pour laisser la place aux Musulmans. Il avait tenu Gandhi responsable de la
perte de sa terre.
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31
RESISTANCE PAR LA NON-VIOLENCE
Gandhi détestait la lâcheté. Il fallait combattre l’injustice, mais sans employer de
méthode violente. Gandhi avait développé une méthode de résistance non-violente
et de non-coopération. Ce dogme de non-violence aussi appelé ahimsa prône le
respect de toute vie animale. Gandhi ne croyait pas en la violence puisqu’elle
entraine selon lui, un cycle infini de vengeances. Gandhi savait que la pratique de la
non-violence n’était pas à la portée de tous et que la résistance au combat était un
moyen plus efficace que les coups. Gandhi disait, il faut « émousser complètement
l'épée du tyran, non pas en la heurtant avec un acier mieux effilé, mais en trompant
son attente de me voir lui offrir une résistance physique. Il trouvera chez moi une
résistance de l'âme qui échappera à son étreinte. Cette résistance d'abord
l'aveuglera et ensuite l'obligera à s'incliner. Et le fait de s'incliner n'humiliera pas
l'agresseur, mais l'élèvera10. »
Gandhi a exhorté ses disciples à faire acte de non-violence pour la première fois
en Afrique du Sud. Le gouvernement de ce pays avait nié tout droit civil aux Indiens
vivant sur son sol et décidé le port obligatoire de papiers d’identité. Gandhi a
encouragé son peuple à ne pas user de violence, sans pour autant coopérer avec le
gouvernement. Livré au travail forcé, Gandhi l’a incité à faire grève. Plusieurs Indiens
ont ainsi été emprisonnés, battus à mort et fouettés publiquement, mais jamais aucun
Indien n’a répliqué physiquement. L’opinion publique choquée par tant de violence
déployée envers les Indiens, a amené le gouvernement sud-africain à céder aux
revendications de ces ressortissants.
En Inde, Gandhi a aidé les Indiens à acquérir l’indépendance de leur pays. Pour
ce faire, il a invité les habitants à ne pas suivre les lois Britanniques, sans pour autant
céder à la violence. Gandhi a été emprisonné à plusieurs reprises et plusieurs Indiens
ont été battus et assassinés. Une résistance pacifique s’est mise en place avec la
marche du sel menée par Gandhi. Elle consistait à se réapproprier le sel de la mer
appartenant de fait aux Indiens. Cette protestation n’est pas passée inaperçue
puisque par ce geste symbolique les indiens s’opposaient ouvertement aux
Britanniques qui détenaient le marché du sel. De plus, Gandhi refusait que tout Indien
participe à l’effort de guerre durant la Deuxième Guerre mondiale, afin que l’Inde ait
sa complète indépendance. On a fait de la majorité des Indiens, des milliers de
prisonniers politiques. À la fin de la guerre, l’Angleterre a finalement cédé le pouvoir
qu’il avait en Inde.
Lorsque l’indépendance a été proclamée, la guerre civile a éclaté entre les
Musulmans et les Hindous. Gandhi a entamé une grève de la faim jusqu’à ce que les
armes soient déposées. Cette méthode de protestation non-violente aurait pu se
10
Gandhi, Lettres à l'âshram. Paris, Albin Michel, 1971, p. 137
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32
solder par une mort certaine. Toutefois, l’immense reconnaissance des Indiens pour
leur chef spirituel a abouti au cessez le feu.
Gandhi a donc su mener plusieurs combats, sans jamais avoir recours à la
violence. Il incitait son peuple à rester stoïque face à la violence dont il était l’objet et
ce, sans jamais renoncer à combattre cette injustice. Gandhi en aura inspiré plusieurs,
dont Martin Luther King aux États-Unis, qui s’est servi du dogme de non-violence pour
défendre les droits civils des Noirs. Gandhi a donc prouvé au monde entier que la
puissance de l’homme consiste à combattre son ennemi en faisant abnégation de la
force physique.
QUI EST HITLER?
Adolf Hitler (1889-1945) est un homme politique allemand
d’origine autrichienne qui a été le fondateur du nazisme.
Lors de la Première Guerre mondiale, Hitler s’engage
volontairement dans le seizième régiment où il est blessé.
De son lit d’hôpital, Hitler est anéanti par l’annonce de la
signature de l’armistice par la nouvelle république de
Weimar proclamée à la suite de l’abdication du Kaiser
Guillaume II. Toute sa vie, Hitler adhérera au mythe du
« coup de poignard dans le dos », diffusé par la caste
militaire, selon lequel l’Allemagne n’aurait pas été vaincue
militairement, mais trahie de l’intérieur par les Juifs, les
forces de gauche, les républicains. Jusqu’à sa mort, le
futur maître du Troisième Reich restera obsédé par la
destruction totale de l’ennemi intérieur.
En 1923, il tente avec quelques complices de faire un putsch. Il sera emprisonné et il
en profitera pour écrire son livre Mein Kampf qui dévoile sans fard l’idéologie
redoutable et très cohérente qu’il a achevé de se constituer depuis 1919, dont il ne
variera plus et qu’il cherchera à mettre en pratique. Son livre deviendra le manifeste
politique du parti nazi et mettra en exergue une vision ultra-raciste, un culte du
surhomme et des concepts de race supérieure et d’espace vital. Hitler se suicide
après la défaite des Nazis, le 30 avril 1945.
LES THÉORIES RACISTES
Outre sa haine de la démocratie, du socialisme et du « judéo-bolchevisme », sa
doctrine repose sur une conviction intime pseudo-scientifique qu’il existerait une lutte
darwinienne entre différentes « races » foncièrement inégales. Au sommet de la
pyramide, se trouveraient la race allemande ou « race des Seigneurs », qualifiée
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33
parfois de « race nordique » ou de « race aryenne » dont les plus éminents
représentants seraient grands, blonds aux yeux bleus. Cette race supérieure doit être
selon lui purifiée de tous éléments étrangers (donc non allemands), juifs ou malades et
doit dominer le monde par la force brute. Au traditionnel pangermanisme
(regroupement de tous les allemands ethniques dans un même État), Hitler ajoute la
conquête d’un espace vital indéfini à arracher à l’Est aux « sous-hommes » polonais et
slaves. Enfin, Hitler veut « éradiquer » ou « anéantir » les Juifs, comparés à des vermines
ou des poux, qui ne sont pas seulement pour lui une race radicalement inférieure, mais
aussi radicalement dangereuse.
Plusieurs peintres ont adhérer à la pratique de l’art nazi, un art de propagande
dirigé par Hitler qui se disait lui-même, un artiste. Hitler était la référence culturelle en
Allemagne. Tout projet artistique devait être d’abord approuvé par lui. Adolf Wissel11
était justement un peintre allemand qui produisait des toiles qui reflétaient le modèle
de la famille aryenne selon l’idéologie nazie.
Évidemment, pour arriver à ses fins, Hitler a choisi d’utiliser la force brute en
commettant des génocides. Déportations, camps de concentration, enfermement,
chambres à gaz, euthanasie, extermination : bref, nous étions loin des pratiques de
combat non-violentes de Gandhi.
L’un des avantages qu’avait Hitler, c’est qu’il était un excellent orateur. Il
dégageait un charisme qui assurait son succès auprès du peuple allemand. Il savait
convaincre son auditoire avec un déterminisme qui rendait ses paroles logiques
auprès de ses partisans. Hitler n’a pas eu de difficulté à utiliser la propagande pour
faire passer son message. Il savait endoctriner la masse qui a suivi aveuglement ses
ordres pendant plusieurs années lors de la Seconde Guerre mondiale.
Dès 1919, Hitler se joint au parti politique nationaliste-socialiste de l’Allemagne
(parti nazi) comme principal orateur. Il y découvre sa vocation. Un peu plus tard, il
dessine lui-même ce qui va devenir le drapeau du parti : un drapeau rouge munit
d’un cercle blanc au centre et d’une croix gammée. La croix gammée est restée
comme symbole du parti nazi. Hitler montera au pouvoir du parti en 1932 et en 1933, le
nazisme aura une ascension fulgurante : Hitler devient alors le dirigeant légitime et il
installe sa dictature en abolissant la démocratie. Il déclare la guerre en 1939 avec
pour alliés l’Italie et le Japon. Cette guerre à l’échelle planétaire durera six ans. Environ
onze millions d’assassinats ont été commis par les Nazis (Juifs, Tziganes, Polonais,
homosexuels, catholiques, handicapés, etc.), sans compté un nombre
invraisemblables de viols de guerre et autres crimes.
11
Vous pouvez voir la toile Familles de paysans (1939) à la p. 36.
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34
HITLER, GANDHI ET RAGE
Gandhi et Hitler ont vécu à la même époque. Alors qu’Hitler s’est illustré par ses
méthodes dures de combat et son sang-froid devant la misère de l’homme, Gandhi
lui, est reconnu pour sa méthode de combat douce, sans violence, mais pas moins
efficace.
Gandhi écrivait beaucoup. Il aurait même écrit au Führer à deux reprises,
l’appelant son « ami » et l’implorant de laisser tomber les armes, puisqu’il était évident
qu’une nation plus forte que lui allait remporter la bataille. Malheureusement, les
lettres auraient été interceptées par le gouvernement et Hitler ne les aurait jamais
lues12.
Rage est donc en quelque sorte la rencontre qui n’a jamais eu lieu entre Gandhi
et Hitler. Que ce serait-il passé si Gandhi et Hitler s’étaient retrouvés en face à face?
Est-ce que Gandhi aurait réussi à convaincre Hitler de baisser les armes? Est-ce qu’il
aurait réussi à convertir Hitler à ses principes de combat sans violence? Est-ce que
Gandhi aurait réussi à combattre Hitler en posant simplement des gestes de noncoopération? Quelle aurait été la réaction d’Hitler devant la non-coopération de
Gandhi? Rage montre les faiblesses et les forces des deux idéologies défendues par
l’homme de paix et l’homme de guerre, interprétées respectivement par les
personnages de Laura et de Raymond.
Mais pourquoi s’intéresser davantage à Hitler qu’à Gandhi? Le cas de Raymond
n’est pas isolé. Le Führer a déjà attiré l’attention de plusieurs adolescents, mais cet
intérêt est toujours perçu comme tabou dans notre société contemporaine. En effet,
on a souvent tendance à expliquer un geste violent commis par un adolescent au
regard de l’admiration qu’il porte à Hitler. Tout comme Raymond dans Rage, Éric
Harris, l’un des auteurs du massacre à Columbine avait pour idole Adolph Hitler et les
événements de Columbine ont eu lieu au 110e anniversaire du dictateur. Un autre
incident, encore bien plus semblable à l’histoire de Raymond, est survenu dans une
école à New York en octobre 2006. Un jeune étudiant de 16 ans, Walter Petryk, s’est
déguisé en Adolf Hitler le jour de l’Halloween. Le personnel de l’école n’a pas
apprécié son choix de costume et le jeune homme a été suspendu de l’école pour
une période de dix jours. Ce dernier croit qu’on n’a pas respecté ses droits
d’expression.
12
Une copie des deux lettres se retrouve en annexe à ce document. Malheureusement, une traduction française n’a pas été trouvée.
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35
DISCUSSION AVANT LE SPECTACLE
1- Selon vous, si Hitler et Gandhi étaient des personnages contemporains, croyez-vous
que Gandhi pourrait convaincre Hitler de cesser la guerre? Pourquoi?
2- Selon le mode de vie adopté par la société occidentale, qui des deux personnages
Hitler et Gandhi, serait le plus en mesure de convaincre la population de le suivre dans
son mode de vie et dans ses idéologies?
3-Croyez-vous qu’il serait encore possible aujourd’hui de vivre dans la non-violence?
Pourquoi?
4-Si quelqu’un vous blesse verbalement ou physiquement, croyez-vous que vous
pourriez réagir comme l’aurait souhaité Gandhi, c’est-à-dire en vous montrant le plus
fort en encaissant les coups et en ne répliquant pas avec des paroles ou des gestes
violents?
5-De façon subjective, qui selon vous a le plus marqué l’Histoire? Hitler avec ses actes
violents commis lors de la Deuxième Guerre mondiale ou Gandhi avec sa nonviolence qui a permis la justice en Afrique du Sud et la libération de l’Inde des mains
de l’Angleterre? De qui parlons-nous le plus? Pourquoi?
6- Si l’on pouvait changer l’Histoire et que Gandhi et Hitler aient vécu plus longtemps,
croyez-vous que notre monde serait différent aujourd’hui? Pourquoi?
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ACTIVITÉ 5
Selon les informations fournies sur Gandhi et Hitler, pouvez-vous associer ces citations
avec le bon personnage?
QUI A DIT QUOI?
1-« Si vous désirez la sympathie des masses, vous devez leur dire les choses les plus stupides et
les plus crues. »
2- « Nul être humain n'est trop mauvais pour être sauvé. Nul être humain n'est assez parfait
pour avoir le droit de tuer celui qu'il considère à tort comme entièrement mauvais. »
3- « Il y a beaucoup de causes pour lesquelles je suis prêt à mourir mais aucune cause pour
laquelle je suis prêt à tuer. »
4-« Toute propagande efficace doit se limiter à des points forts peu nombreux et les faire valoir
à coups de formules stéréotypées aussi longtemps qu'il le faudra, pour que le dernier des
auditeurs soit à même de saisir l'idée. »
5-« Une alliance dont les buts n'englobent pas aussi la perspective d'une guerre est dénuée de
sens et de valeur. »
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6-« A l'instant où l'esclave décide qu'il ne sera plus esclave, ses chaînes tombent. »
7- « J’ai fanatisé la masse pour en faire l’instrument de ma politique. J’éveille en elle des
sentiments qui lui conviennent, elle suit immédiatement les mots d’ordre que je lui donne. »
8- « À toutes époques révolutionnaires, les événements ont été produits non par les mots écrits,
mais par les mots parlés. »
9- « Appeler les femmes « le sexe faible » est une diffamation; c'est l'injustice de l'homme
envers la femme. Si la non-violence est la loi de l'humanité, l'avenir appartient aux femmes. »
10- « La non-violence est la loi de notre espèce tout comme la violence est la loi de l'animal.
L'esprit dans l'animal est à l'état latent, et l'animal ne connaît pas d'autre loi que celle de la
force physique. La dignité de l'homme exige qu'il obéisse à une loi plus haute, à la force de
l'esprit. »
11- « De quoi vivrait l'Eglise, si ce n'est du péché de ses fidèles? »
12- « Je crois que s’il y a seulement le choix entre la violence et la lâcheté, je conseille la
violence. »
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38
LEXIQUE
Adolf
Wissel :
(1894-1973)
Peintre
allemand officiel du Reich, il peignait
des toiles qui représentaient des
personnages de race aryenne. La toile
Familles de paysans « symbolise le
modèle aryen et la hiérarchie familiale :
la figure du père domine le groupe en
tant que chef de famille respectant sa
propre mère suivie de celle de sa
femme, occupée à des tâches
ménagères. Le visage encadré de
tresses blondes, les filles, effacées,
détournent les yeux contrairement au
jeune fils, seul personnage de la toile à
fixer le spectateur, qui symbolise à la fois
l’héritier du domaine […] et l’avenir de
l’Allemagne13.
Ahimsa : L'ahimsa est un concept religieux hindou qui prône la non-violence et le respect de
toute vie animale multicellulaire. Le mot ahimsa désigne proprement « l'action ou le fait de ne
causer de dommage à personne », himsā signifiant « action de causer du dommage,
blessure14 ».
Beretta CX4 : Arme à feu semi-automatique fabriquée en Italie normalement destinée à la
police et les militaires du monde entier. La compagnie Beretta est l’une des plus anciennes au
monde et elle appartient toujours à la même famille depuis 500 ans15.
Doctrine : Ensemble de notions qu’on affirme être vraies et par lesquelles on prétend fournir
une interprétation des faits, orienter ou diriger l’action humaine16.
Führer : Mot d’origine allemande qui signifie « dirigeant » ou « guide». Le mot est passé à la
postérité au XXe siècle après avoir désigné la personne d’Adolf Hitler17.
Guerre indo-pakistanaise : Il y a eu plusieurs guerres indo-pakistanaises et encore aujourd’hui,
il y a toujours des conflits entre l’Inde et le Pakistan. La première a pris naissance en 1947, sous
le nom de la première guerre du Cachemire (région aujourd’hui divisée entre la Pakistan et
l’Inde)18.
13
Adelin Guyot et Patrick Restellini, L’Art nazi, Éditions Complexe, Paris, 1996, p.133-137.
Wikipédia
15
Ibid.
16
Et. Al. Le Petit Robert, Josette Rey-Debove et Alain Rey (dir.), Dictionnaire le Robert, Paris, 2004.
17
Wikipédia
18
Ibid.
14
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39
Idéologie : Système d’idées, philosophie du monde et de la vie19.
Martin Luther King : (1929-1968) Pasteur afro-américain qui militait pour les droits civiques des
Noirs aux États-Unis et contre la discrimination raciale. Tout au long de son combat, il a opté
pour des méthodes non-violentes. Ses protestations étaient surtout de la désobéissance civile,
tout comme la non-coopération souhaitée par Gandhi. Tout comme ce dernier, Luther King a
été assassiné20.
Mein Kampf : Livre écrit par Hitler entre 1923 et 1924 lors de son séjour en prison. Le titre signifie :
« Mon Combat »21en français.
Naturalisme : École qui vise par l’application à l’art, des principes du positivisme, à reproduire
la réalité avec une objectivité parfait et dans tous les aspects22.
Nazi : Le nom « nazi » est la contraction du nom allemand Nationalsozialismus qui désigne le
parti nationaliste-socialiste d’Allemagne. Plus tard, le nom « nazi » a eu une connotation
péjorative23.
Réalisme : Conception de l’art, de la littérature, selon laquelle l’artiste ne doit pas chercher à
idéaliser le réel ou à en donner une image épurée. C’est la recherche d’une ressemblance
exacte avec le modèle24.
Registre canadien des armes à feu : Créé un 1995 par le gouvernement de Jean Chrétien, le
Registre est une base de données tenue par le Gouvernement du Canada dont le but est de
répertorier toutes les armes à feu présentes au Canada et enregistrées par leurs propriétaires.
Symbolisme : Fondement de l’art sur une vision symbolique ou spirituelle. Mouvement littéraire
en réaction au naturalisme25.
19
Le Petit Robert, op. cit.
Wikipédia
21
Ibid.
22
Le Petit Robert, op. cit.
23
Wikipédia
24
Le Petit Robert, op. cit.
25
Le Petit Robert, op. cit.
20
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DOCUMENTS EN ANNEXE
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41
RÉPONSES DES ACTIVITÉS
ACTIVITÉ 1
*Les élèves peuvent interpréter de différentes façons ces photos. Il n’y a pas de
mauvaises réponses.
La Société de Métis de Normand Chaurette
-Le décor et les costumes ne sont pas réalistes. Ils sont symbolistes.
-Le décor représente un immense cadre de peinture à l’intérieur duquel les
personnages évoluent. En réalité, dans le texte, les personnages sont à Métis-sur-Mer
dans le bas du Fleuve Saint-Laurent au Québec. L’histoire raconte la vie de ces gens
qui ont inspiré un peintre à tel point que l’artiste en a fait des portraits d’où l’idée de
faire un décor avec des cadres. La pièce aurait pu être présentée de façon réaliste,
mais elle n’aurait pas suscité l’imagination chez les spectateurs.
-Les costumes sont eux-mêmes des œuvres d’art, de sorte qu’ils complètent l’idée que
les personnages soient des personnages peints, sortis de leur cadre. Les personnages
portent tous une perruque et des vêtements peints. Ces vêtements ne sont pas
réalistes puisque ce ne sont pas des vêtements que quelqu’un pourrait porter tous les
jours.
Regarde-moi! d’Isabelle Bélisle
-Le costume en avant-plan et le décor ne sont pas réalistes
-Le costume en avant-plan est le costume d’une duchesse qui vient hanter un miroir
devant lequel est posté le personnage à l’arrière plan. Le personnage de la duchesse
est lui-même un personnage qui n’est pas réaliste et le fait qu’elle porte un masque
rend le personnage encore plus mythique.
-Le décor est un cadre de miroir, plus grand que le personnage qui semble déformé
ou brisé.
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42
Cette fille-là de Joan MacLeod
-Le décor n’est pas un décor réaliste. Il représente à la fois un quai, une barque, un lit
et une école.
-Le décor est constitué de quelques planches de bois placées de façon inégale qui
forment le plancher et derrière la comédienne se trouve une grande toile de fond où
des images sont projetées. À côté de la comédienne se trouve une grosse lune.
-Cette pièce se résume l’histoire d’une jeune fille qui revit des éléments du passé alors
qu’elle voit dans un journal, l’image d’une jeune fille qui a été tuée par d’autres
jeunes. Elle fait face à toute la violence dont elle a été témoin et à laquelle elle a
participé. La pièce de théâtre se réfère à plusieurs lieux différents et à plusieurs années
qui les séparent. Ce décor symboliste permet d’interpréter l’histoire dans différents
lieux, sans devoir faire un changement de décor.
Le Testament du couturier de Michel Ouellette
-Le costume n’est pas un costume réaliste.
-La robe sur la photo prend toute l’espace scénique et cela nous donne l’illusion que
le personnage est prisonnier de la robe.
ACTIVITÉ 2
Extrait 1 : Violence physique (coups de le mur), psychologique (faire pleurer une fille)
Extrait 2 : Violence physique
Extrait 3 : Violence psychologique et/ou verbale
Extrait 4 : Violence verbale et psychologique
Extrait 5 : Violence psychologique
Extrait 6 : Violence physique
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43
ACTIVITÉ 3
Réponses variables.
ACTIVITÉ 4
Réponses variables.
ACTIVITÉ 5
1- Hitler, cité de Mein Kampf, 1925.
2-Gandhi, Lettres à l'âshram. Paris, Albin Michel, 1971, p. 134
3- Gandhi, Autobiographie.
4- Hitler, cité de Mein Kampf, 1925.
5-Hitler, cité de Mein Kampf, 1925.
6-Gandhi, 1948
7-Hitler, Discours, entretiens et autres sources
8- Mein Kampf
9-Gandhi, source inconnue.
10-Gandhi, Lettres à l'âshram. Paris, Albin Michel, 1971, p. 132
11-Hitler, source inconnue.
12-Gandhi, Lettres à l'âshram. Paris, Albin Michel, 1971, p. 134
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44
BIOGRAPHIES
SARAH MIGNERON | TRADUCTION
Sarah Migneron est étudiante à la maîtrise en création au
Département de français de l’Université d’Ottawa. Elle détient un
baccalauréat en théâtre et en traduction de cette même université.
Elle a remporté le prix O’Neill-Karch 2004, décerné par le Théâtre la
Catapulte et le Théâtre français de Toronto, pour sa première pièce, À
tu et à moi, texte qui a fait l’objet d’une mise en lecture au Carrefour
international de théâtre de Québec 2008. Elle se joint cette année à
l’équipe de la Catapulte au titre de dramaturge pour le Projet Rideau
et signe la traduction de la pièce RAGE de Michele Riml.
DOMINIQUE LAFON | CONSEILLÈRE DRAMATURGIQUE
Dominique Lafon est professeure titulaire aux départements de
français dont elle assume depuis 2005 la direction et de théâtre de
l'Université d'Ottawa. Elle a été directrice de L'Annuaire théâtral
(2001-2006) et de la collection des Archives des Lettres
canadiennes du Centre de Recherches en civilisation canadienne
française (CRCCF) de l'Université d'Ottawa (1998-2008). Parmi ses
publications figurent Le Théâtre québécois 1975-1995, Montréal,
Fides, Dramaturgies québécoises des années quatre-vingt,
Montréal, Leméac, (avec Jean-Cléo Godin), Le Chiffre scénique
dans la dramaturgie moliéresque, Ottawa-Paris, P.U.O., Éditions
Klincksieck. Elle travaille actuellement sur le théâtre de Voltaire. Elle
est également conseillère dramaturgique depuis plusieurs années.
Elle a accompagné Michel-Marc Bouchard dans ses divers projets
d'écriture depuis Les Feluettes, Richard J. Léger pour Faust:
Chroniques de la démesure, ainsi que de jeunes auteurs de la
relève dramaturgique, Sarah Migneron et Luc Moquin. Elle a participé à plusieurs productions
de La Catapulte, à titre de conseillère scénique (Exit(s), La Société de Métis, entre autres) et
fait partie du comité de lecture du concours d’écriture depuis 1997.
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45
LYNN COX | SCÉNOGRAPHE ET CONCEPTRICE DE L’ÉLAIRAGE
Lynn Cox oeuvre dans le milieu théâtral d’Ottawa-Gatineau
depuis 15 ans. Elle est une praticienne polyvalente qui a travaillé
en tant que metteure en scène, scénographe, conceptrice
d’éclairage, peintre scénique et directrice technique. Pour le
Théâtre la Catapulte, elle a conçu les éclairages pour «La Band à
tout casser» (1998) de Patrick Leroux, Faust: Chroniques de la
démesure (1999) de Richard J. Léger, L’Hypocrite (2000) de
Michael Gauthier, Safari de banlieue (2001) de Stephan Cloutier
et Tristan et Yseult : Innamoramento e amore (2002) de Maude
Saint-Denis. En tant que pédagogue, Lynn Cox a enseigné à
Canterbury High School, au Ottawa School of Speech and Drama
et au Département de théâtre de l’Université d’Ottawa. Elle
enseigne présentement à temps plein la technique théâtrale et la
conception scénographique au Collège Algonquin.
ISABELLE BÉLISLE | CONCEPTRICE DES COSTUMES
Artiste polyvalente, Isabelle Bélisle œuvre au théâtre depuis 20 ans,
au Québec comme en Ontario. Comédienne dans une
quarantaine de productions, en autres, au Théâtre de l’île
interprétant Dolorès dans À la recherche d’Elvis de Marcia Kash,
(Meilleure production régionale 2002 -Cercle de la Critique de la
Capitale/ Coup de cœur du public 2002 - Le Droit). Elle a aussi
signé une trentaine de mises en scène, dont le projet collectif, Terre
d’Accueil, produit par le Théâtre la Vieille 17 en 2007 et 2008. De
plus, elle a signé une cinquantaine de conceptions de costumes,
pour le théâtre et la télévision, entre autres pour Le Testament du
couturier de Michel Ouellette, (Masque de la production francocanadienne 2003) et pour La Société de Métis de Normand
Chaurette, (Meilleure production régionale 2006 - Cercle de la
Critique de la Capitale), deux productions du Théâtre La
Catapulte. Son texte, Cet éternel Recommencement, fut produit
dans le cadre de la série Libéré sur Parole 2006 (Théâtre du Trillium). Et plus récemment,
Regarde-moi! s’est vu octroyé la Bourse Roseq, lors de l’événement Contact Ontarois 2007.
Elle a d’ailleurs signé la mise en scène de ce spectacle qui tourne au Canada depuis
l’automne 2007, une production du Théâtre La Catapulte. Également pédagogue, elle
enseigne le théâtre depuis 12 ans, entre autres, au Département de Théâtre de l’Université
d’Ottawa. Au court de sa carrière, elle a reçu plusieurs distinctions dont le Prix d’Excellence
Théâtre Action 2002 et le Prix de la Fondation pour l’avancement du théâtre 2006.
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AYMAR | CONCEPTEUR DE L’ENVIRONNEMENT SONORE
Originaire de la Baie Sainte-Marie en Nouvelle-Écosse où il y passe
sa jeunesse, AYMAR se dirige par la suite vers Sudbury où il
participe à la création du Théâtre du Nouvel Ontario. Quelques
années plus tard, il est de l’aventure de la formation musicale
CANO. Entre 1975 et1985, le groupe enregistre sept albums et se
produit à guichet fermé dans les salles les plus réputées du pays,
attirant des critiques élogieuses d’un océan à l’autre. Fort de dix
années de performances et de tournées avec CANO, il décide de
se consacrer à la composition et la production musicale pour la
télévision et le cinéma. Parallèlement à ce travail, AYMAR continue
de cheminer dans le milieu théâtral en participant à la création de
nombreuses productions comme compositeur et comédien. Ses
plus récentes chansons sont réunies sur son album éponyme. Son premier album solo recèle un
univers à la fois intime et fêtard, des arrangements musicaux éclatés au goût du jour, sans
toutefois délaisser ses puissantes racines folks et traditionnelles.
TINA GORALSKI | RÉGISSEURE
Tina a déménagé à Ottawa après avoir terminé un
programme de conservatoire en régie à l’Université d’Alberta
et après avoir obtenu son Baccalauréat en arts de la scène
(BAS). Elle travaille principalement pour le théâtre anglais, mais
plus récemment, elle a fait son entrée dans la communauté
théâtrale francophone grâce à Joël Beddows et au Théâtre la
Catapulte. Depuis son arrivée à Ottawa, elle a eu la chance de
travailler pour 3…2…1 ( Festival Magnetic North, 2005), Cowboy Poétrié (Festival Zones Théâtrales, 2005), Recovery (Centre
national des Arts, 2006), Bungsu and the Big Snake (Odyssey,
2006), Miss Witherspoon (Vision, 2006), The Unanswered
Question (Centre national des Arts, 2007), She Stoops to
Conquer (Third Wall, 2007), Le Projet Rideau (Théâtre la
Catapulte, 2007), Dying to be Sick (Pleiades/Centre national
des Arts, 2007), The Empire Builders (Third Wall, 2008), et La
Société des Métis (Théâtre la Catapulte, 2008). À l’extérieur d’Ottawa, elle a aussi signé les
régies des productions STANDupHOMO (Summerworks, 2005), George Dandin (Théâtre français
de Toronto, 2007) et A Midsummer’s Night’s Dream (Studio Theatre, 2004).
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LINDSAY TREMBLAY |DIRECTRICE DE PRODUCTION
Lindsay Tremblay est étudiante en 4e année du B.A.
spécialisation
en
théâtre
avec
concentration
en
administration des arts. En septembre, elle a été stagiaire en
production pour le festival Zones Théâtrales du Théâtre
français au Centre national des Arts. Elle est maintenant la
nouvelle agente de production et de tournée du Théâtre la
Catapulte. Très impliquée au département de théâtre de
l’Université d’Ottawa, elle a occupé, entre autres, le poste de
régisseur pour L’Autre, du Théâtre 100 et Illusion comique de la
Comédie des Deux Rives. Riche de nombreuses expériences
de travail dans le milieu théâtral, elle a été régisseur pour la création Regarde-moi ! d’Isabelle
Bélisle.
ÉRIC PERRON | ASSISTANT À LA MISE EN SCÈNE
Éric Perron est entré au département de théâtre de l'Université
d'Ottawa en automne 2008. Dès lors, il s'est immédiatement
impliqué dans diverses productions montées par le département,
à savoir Tiens, il est neuf heures dirigée par Philippe Soldevila, ou
encore dans certaines pièces en un acte monté par des
étudiants de troisième années. Éric entame présentement sa
deuxième année au département de théâtre.
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LA CHARTE DU BON SPECTATEUR – THÉÂTRE
A
AMOUR
K
Même si vous vivez une belle histoire d’amour,
pour les bisous attendez la fin de la pièce ou
choisissez le cinéma!
N’oubliez pas que les comédiens peuvent voir tout
ce qui se passe dans la salle !
B
KARATÉ
Se pratique dans une salle de sport et non sur les
sièges de la salle.
L
LARMES
= souvent bruits. En cas d’hypoglycémie, prévoyez
des bonbons déjà ôtés de leur papier dans vos
poches.
Au théâtre, vous avez le droit de pleurer ou de rire
aux larmes !
C
M
CASQUETTES
CHAPEAUX
Je les enlève quand j’entre dans le théâtre par
marque de respect comme quand on entre chez des
gens et pour éviter de gêner son voisin ou sa
voisine du rang en arrière.
MERDE
Mot que vous avez le droit d’utiliser pour souhaiter
Bonne chance aux comédiens.
COMÉDIENS
Ce sont des êtres humains faits de 10% de chair et
d’os et de 90% de sensibilité. À traiter avec égard.
N
D
Certaines scènes de spectacle sont parfois
déshabillées, mais pas plus qu’à la TV ou au cinéma,
donc inutile de rire bêtement ou de hurler
DISCRÉTION
Elle s’impose dans tous les lieux publics…le
théâtre en est un.
E
L’ennui peut naître au spectacle comme partout
ailleurs. Mieux vaut le garder pour soi !
NOTES
O
Primordiale si on veut comprendre l’histoire !
P
FOUS RIRES
POLITESSE
PONCTUALITÉ
Les spectacles commencent à l’heure…les comédiens
n’attendent pas les retardataires.
FILMS
PORTES
Il est interdit de filmer la représentation.
GOURMANDISE
Barres de chocolat, sodas et toutes autres sortes de
nourriture sont à consommer en dehors de la salle
de spectacle.
H
OBJETS
Elle va de soi …
Très bien venus sur des répliques drôles dans une
comédie. Ils ne sont pas appréciés dans les autres
cas.
G
Une fois le spectacle commencé, elles demeurent
fermées !
PLAISIR
Il devrait normalement précéder, accompagner et
suivre toute représentation.
HISTOIRE
PHOTOS
Toute pièce raconte une histoire, aussi subtile soitelle, et toute distraction peut en faire perdre le fil.
Elles sont interdites pour des raisons de droits à
l’image.
I
Q
IMAGINATION
Surtout ne l’oubliez pas quand vous assistez à une
pièce de théâtre.
J
On fait revenir les comédiens sur scène si l’on a
particulièrement apprécié le spectacle.
S
JUGEMENT
Mieux vaut attendre la fin du spectacle et évaluer
le tout pour juger de sa qualité.
QUESTIONS
N’hésitez pas à les poser à votre professeur avant le
spectacle et aux comédiens après la représentation s’il
y a lieu !
SALLE DE TOILETTES
À prévoir avant ou après la représentation.
SIFFLEMENTS
Idéal pour l’ambiance sur un terrain de soccer, au
théâtre, préférez les applaudissements
T
TÉLÉPHONES
CELLULAIRES
TÉLÉAVERTISSEURS
C’est comme au cinéma, je n’oublie pas de les
éteindre avant la représentation.
U
URGENCE
Un cas d’urgence, sortir de la salle le plus
discrètement possible.
V
VOISIN
Aussi sympathique soit-il, attendre l’entracte ou la
fin de la pièce pour discuter ou pour lui faire une
déclaration !
Ce n’est pas le temps de jouer avec !
ÉCOUTE
F
NUS
Inutile d’en prendre, écoutez plutôt ce qui se passe sur
scène.
ENNUI
RAPPEL
MOUVEMENT
Hélas limité dans un fauteuil de théâtre. Allez vous
dégourdir les jambes 15 minutes avant le spectacle ou
pendant l’entracte.
RESPECT
Respect du public + respect des comédiens =
représentation parfaite.
LASERS
Objets interdits par respect pour les artistes.
BONBONS
R
VIDÉOS
A consommer à la maison !
W
WALKMAN
Sympa dans les balades, gênant pour écouter
l’histoire !
X
X
Symbole mathématique rarement utilisé dans les
arts.
Y
YEUX
À ouvrir tout grand …décor, costumes,
accessoires, éclairages : tout compte au théâtre,
rien n’est laissé au hasard.
Z
ZIP
Zip des fermetures éclair = petits bruits audibles
par les comédiens.
ZAPPER
Geste uniquement possible devant la télévision !
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