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primordial en matière de conduite de stratégies de développement pouvant permettre
d’atteindre plusieurs objectifs notamment une croissance élevée et soutenue. A cet égard, le
succès des politiques passe inéluctablement par une utilisation optimale des ressources à
travers des dépenses ciblées permettant d’obtenir les meilleures performances économiques.
Dès lors, la question d’une composition optimale des dépenses publiques se pose entre celles
courantes et celles d’investissement pour assurer la stabilité macroéconomique et la création
de richesses compte tenu de la rareté des ressources. Selon le NRF (Natural Resource Funds)
qui vise principalement la stabilité macroéconomique et celle des finances publiques, les
ressources des Etats doivent être utilisées de manière rationnelle en termes de consommation,
d’investissements en infrastructures et/ou en capital humain, de transferts sociaux, etc. Cela
devrait notamment permettre aux pays en développement riches en ressources naturelles, où
ces dernières constituent la principale source de financement de l’Etat, de dissiper les craintes
liées à la viabilité (due à la dépendance vis-à-vis de l’extérieur) et l’efficience des finances
publiques.
En Afrique, plusieurs pays ont réalisé des performances économiques et budgétaires
remarquables durant la dernière décennie. En effet, dans une étude de la Banque Mondiale
réalisée par Brahmbhatt et Canuto (2012), plus de 70% des Etats ont réalisés des soldes
budgétaires primaires excédentaires. De même, le ratio de la dette publique par rapport au PIB
a connu une baisse vertigineuse imputable notamment à une croissance économique soutenue,
des investissements publics productifs, des réformes du système fiscal et aux initiatives
d’allègement de la dette (dont l’initiative PPTE). Cependant, avec l’avènement de la crise
mondiale, les recettes publiques ont considérablement baissé. Cela constitue une entrave
majeure au développement et devrait pousser les autorités à opter pour une utilisation
optimale des ressources notamment par le biais de dépenses publiques porteuses de
croissance.
Dès lors, la difficulté principale réside dans la stratégie à adopter en matière de politique
budgétaire pour atteindre les objectifs de développement socio-économique. Par exemple, une
manière de promouvoir l’investissement privé pourrait être d’inciter les Etats à investir dans
le capital humain ou dans les infrastructures de support à la production. Une autre manière de
booster l’activité du secteur privé pourrait aussi consister à augmenter les dépenses de
consommation de l’Etat et par voie de conséquence offrir une demande effective incitant à
l’investissement. Ceci dit, les deux composantes des dépenses étatiques sont des leviers de
politique publique capables d’agir sur le niveau d’activité. Mais la contrainte de ressources