Persistance du virus après la primo-infection malgré un traitement antiviral précoce
Cécile Poggi et coll. décrivent l’évolution de la réplication
virale chez une quinzaine de patients pris en charge dès le
stade de primo-infection par le VIH, 2 à 4 semaines après le
début des premiers symptômes cliniques de l’infection. Une
trithérapie incluant 3 analogues de nucléosides (AZT, ddI,
3TC), sans antiprotéase, a été débutée précocement. Le suivi
est relativement prolongé, puisqu’il s’étend en moyenne à 27
mois, et au-delà de la 3e année pour 5 patients.
La charge virale plasmatique initiale était en moyenne de 5,4
log copies d’ARN/ml, et 105 jours de traitement ont été
nécessaires pour atteindre le seuil de 200 copies/ml. Une
charge virale durablement inférieure à 20 copies/ml n’a été
obtenue que chez 4 patients sur 15, tandis que chez 6 autres
patients, la réplication virale résiduelle est demeurée faible,
fluctuant au-dessous de 120 copies/ml.
L’évolution virologique de ces 15 patients souligne également
l’importance de la compliance pour le succès thérapeutique.
En effet, parmi les 5 échecs virologiques francs, traduits par
une charge virale supérieure à 200 copies/ml, 3 sont dus à un
défaut de compliance, sans mutation inductrice de résistance
dans le gène de la transcriptase inverse. L’importance de la
compliance dans les résultats à moyen terme d’une cohorte de
primo-infectés avait déjà été soulignée (1).
La vitesse de décroissance initiale de la charge virale dans
l’étude de Poggi est globalement voisine de celles notées dans
les études précédentes de patients primo-infectés, que le
traitement consiste en une double (2) ou une triple (3)
association de nucléosides, ou d’une trithérapie avec un
antiprotéase. Cependant, dans cette dernière étude, la mise
sous traitement était moins précoce que dans les autres
travaux. Il est donc possible que l’on puisse obtenir une
efficacité thérapeutique initiale plus rapide avec ce type de
trithérapie, ce que devrait révéler l’essai ANRS 053.
Un des intérêts de cette étude est de comparer la rentabilité
pour détecter la persistance du virus d’un ensemble
d’examens virologiques approfondis qui inclut, outre la
répétition de la mesure de l’ARN viral plasmatique, la mesure
de l’ADN proviral dans les cellules circulantes, l’évolution
des anticorps anti-VIH par Western Blot, la recherche du VIH
par culture cellulaire, et, chez les patients qui ont accepté un
http://publications.crips.asso.fr/transcriptase/77_1108.htm (2 sur 7) [23/06/2003 10:44:26]