La correction des allures : 1er point de l’échelle de progression
La correction des allures repose sur trois facteurs :
A – Le rythme
Prioritairement le rythme qui caractérise chacune des allures. Il se définit comme la répartition
des durées entre les poser, découlant de l’ordonnance du mouvement des membres. Sa
correction est le facteur déterminant de la régularité, à savoir au pas quatre temps égaux, au
trot deux temps égaux, au galop trois temps dont une phase de projection clairement
marquée.
Il y a lieu de bien distinguer la projection qui intègre un aspect dynamique appelé Schwung
en allemand, de la suspension qui comprend une dimension statique du fait du maintien
d’une attitude, comme au passage.
Une faute dans le rythme est toujours une faute sérieuse. C’est souvent le signe d’un
entraînement incorrect.
Par exemple : latéralisation du pas, galop rompu, irrégularité du trot.
B – La vitesse
La vitesse résulte de la propulsion à travers la cadence et l’amplitude. Elle doit être juste et
stable :
- juste parce que l’activité des postérieurs assure suffisamment d’énergie à l’allure sans
conduire à la précipitation d’un cheval qui « court »,
- stable grâce à la constance de la poussée résultant d’une propulsion sans faille, notamment
sur les courbes, voltes et dans le travail de deux pistes.
Par exemple, une seule et même vitesse doit être maintenue pour un trot ou galop donné,
lors d’un enchaînement de figures, que ce soit dans une allure moyenne, de travail ou
rassemblée.
La correction de la vitesse est d’une importance capitale dans le travail de base des allures.
Cela donne toute son importance au travail des transitions dans chacune des allures.
Les instabilités de vitesse à l’intérieur d’un type d’allure, du trot de travail jusqu’au passage,
sont d’ailleurs sanctionnées en compétition.
C – La cadence
La cadence est la fréquence du poser d’un membre de référence. On parle aussi de tempo,
comme en musique. La cadence doit être bonne et stable dans chaque allure. Elle est
indépendante du rythme. Par exemple au pas, un cheval sans changer de cadence peut se
mettre à latéraliser. Il change seulement de rythme. On veille à éviter tout ralentissement de
la cadence dans les transitions descendantes, comme on évite les cadences trop lentes
avec les jeunes chevaux.
Les pas et les foulées, dans chaque variation d’allure, doivent conserver l’ordonnance et les
valeurs caractéristiques de l’allure, donc du rythme, tout en gardant une cadence
suffisamment constante notamment au trot et au galop. Ceci est valable dans les transitions
à l’intérieur d’une même allure, comme lors des courbes, cercles, coins, ou sur les lignes
droites et pendant le travail de deux pistes. C’est un gage du maintien de l’équilibre.
Dans la pratique, il ne faut pas forcer les chevaux pour obtenir un trot excessivement stylisé et
énergique. Cela les comprime au détriment de la qualité du contact, de la souplesse du dos
et de l’aisance des transitions. Viser trop tôt le spectaculaire va à l’encontre du but
recherché et de l’avenir du cheval. C’est s’éloigner des qualités utiles à la bonne progression
du dressage visée par cette échelle.