l y a bien des façons de marcher, surtout quand on a quatre pattes. Chez le cheval lambda, on distingue, par
ordre de vitesse, le pas, le trot et le galop. Mais certaines races équines sont capables - à l'instar du chameau ou
de l'éléphant - d'aller l'amble : les deux pattes d'un même côté avancent simultanément, et non alternativement
comme dans les autres allures.
C'est le cas du cheval islandais qui, en plus, adopte naturellement le tölt, une forme d'amble rompu, à quatre
temps, où l'animal conserve toujours un pied au sol. Le « tricotage » de ces petits chevaux peut sembler comique,
mais il est particulièrement confortable, disent les cavaliers, et permet de voyager loin.
Les Vikings qui ont peuplé l'Islande ont très tôt chéri cette spécificité de leur noble conquête : il y a plus de mille
ans, un édit de l'Althing, plus vieux Parlement européen, interdisait l'importation d'autres races de chevaux pour
ne pas diluer son caractère unique. Depuis lors, il a subi les famines et les éruptions qui ont régulièrement frappé
l'île. Sélections naturelle et artificielle lui ont donné une robustesse enviable et ont conservé amble et tölt.
Ailleurs dans le monde, ces deux allures sont diversement appréciées. Aux Etats-Unis, on distingue deux types de
courses attelées, celles où on trotte et celles où on amble. Mais pas question de passer d'une allure à l'autre, ou au
galop, lors d'une course, sous peine de disqualification. En Europe, notamment en France, seul le trot est admis.
Les éleveurs et les sélectionneurs veillent à éliminer les indisciplinés en scrutant, de génération en génération, le
pedigree des reproducteurs. Mais c'est à chaque fois un pari.
La génétique pourrait le rendre moins risqué, grâce aux valeureux petits chevaux islandais. Une équipe
internationale dirigée par des chercheurs de l'université d'Uppsala, en Suède, a procédé à l'étude de l'ADN de 70
d'entre eux, dont 30 maîtrisaient quatre allures (pas, tölt, trot et galop) et 40 pouvaient en plus aller l'amble. Cette