La Dyspraxie Visuo-Spatiale

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La Dyspraxie
Visuo-Spatiale
(DVS)
Partie 1
1
La Dyspraxie
Visuo-Spatiale
(DVS)
Qu’
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Bibliographie utilisée:
Déficits Visuo-s
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Comment les enfants apprennent à calculer. R. Brissiaud.
L’
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ect
ur
e.J.Ecal
l
eetA.Magnan.
Apprentissages numériques et résolution de problèmes. Ermel. Ed Hatier.
Neuropsychologie des troubles du calcul et du traitement des nombres. M. Pesenti
et X. Seron. Ed Solal.
Bilan neuropsychologique et démarches pédagogiques. Actes Colloque Lyon 2002.
Des mémoires CAPSAIS Option C:
La construction du nombre chez les enfants IMC atteints de dyspraxie visuospatiale. Mémoire CAPSAIS Option C de LAURENT L. (2001)
L’
intégration scolaire en milieu ordinaire des enfants IMC atteints de dyspraxie
visuo-spatiale. Mémoire CAPSAIS Option C de REVEILLAC P. (2000)
L’
apprentissage des nombres chez des enfants présentant une dyspraxie visuospatiale ( Exploitation de la couleur dans l’
apprentissage des nombres chez des
enfants DVS ne présentant pas d’
agnosie des couleurs). Mémoire CAPSAIS
Option C de HURTREZ E. (2002)
3
Divers documents issus du net:
Le texte de Mme Mazeau : Dyspraxies de l’
enfant et répercussions scolaires :
http://www.afpa.org/
Troubles cognitifs des enfants atteints d’
une IMC :
http://perso.wanadoo.fr/d.momiron/etudes/imc/imc4.htm
Les dyspraxies visuo-spatiales de l’
enfant cérébro lésé
http://www.snof.org/strabo/textecongr7.html
Troubles neuro-visuels et praxiques de Mme Mazeau :
http://www.john-libbey-eurotext.fr/articles/mtp/3/4/273-80/
Les dyspraxies :
http://perso.wanadoo.fr/jerome.grondin/dyspraxi.htm
Les agnosies :
http://www.alzheimer-montpellier.org/agnosies.html
Une association française sur la dyspraxie : Dyspraxique mais fantastique:
http://www.dyspraxie.info/
4
Divers documents professionnels:
Mme D, G. Neuro-pédiatre.
Mme C, N. Neuro-psychologue.
Mlle R, C. Ergothérapeute.
Mme F, C. Éducatrice Spécialisée.
Mme L, M. Psychomotricienne.
Mr Hurtrez E. Instituteur Spécialisé.
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Un enfant dyspraxique
Un enfant anormalement maladroit:
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en.
- Ses réalisations motrices et graphiques sont brouillonnes, informes et médiocres.
MAIS
- C'est un enfant vif, curieux, intelligent et beau parleur.
- Il aime participer aux conversations des « grands », adore les récits et
histoires, connaît beaucoup de choses et a une culture générale étendue.
- Il a une excellente mémoire, apprend avec plaisir et efficacité.
6
Ilor
gani
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pourtant bien.
Les dyspraxies sont des anomalies de la planification
et de l'automatisation des gestes volontaires:
On appelle praxie la fonction de pré programmation du geste, de planification
préalable de tout acte volontaire ayant un but.
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ensemble de gestes simples et de ses composantes ( tonus, muscles, prise
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,feed-back) dans un but précis établis par avance ( planification ).
Caractéristiques:
- elle est apprise et non innée ( par exemple: conduire, écrire,s
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programmes automatiques.
7
La dyspraxie est l’
impossibilité de coordonner toutes les
composantes de l’
activité ou l’
impossibilité d’
automatiser cette
coordination.
-les gestes sont lents et maladroits; c'est souvent la composante
spatiale de l’
organisation du geste qui est perturbée.
-la réalisation des gestes est fluctuante d'un essai sur l'autre, allant de
la réussite occasionnelle et non reproductible à toutes formes d’
échecs.
-l'enfant progresse avec le temps (l'entraînement, les rééducations),
mais il ne normalise jamais sa performance. En particulier, le geste
ne s'automatise jamais, nécessitant toujours un contrôle volontaire
extrêmement coûteux sur le plan attentionnel, générant une fatigue
anormale, souvent insoupçonnée.
Remarques: Un mouvement = mis en place précocement, « pré-câblé », élémentaire.
Un geste = ensemble de mouvements élémentaires permettant la réal
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finalisé.
8
Au final
L’
initiation du geste ne réclame que l’
évocation de la finalité de l’
acte, c’
est
à dire que l’
évocation consciente du but suffit à mettre en route des
programmes automatiques.
Chez l’
enfant dyspraxique, le geste ne s'automatise jamais, nécessitant
toujours un contrôle volontaire extrêmement coûteux sur le plan
attentionnel, générant une fatigue anormale, souvent méconnue.
Cela signifie que la tâche demandée se fera toujours de
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de déboires scolaires.
9
V. à 6 ans et 8 mois: la fenêtre
Ainsi, si un enfant présentant une dyspraxie a conscience de la
finalité de l’
action à accomplir, s’
il en est tout à fait capable
intellectuellement d’
en saisir les enjeux moteurs, la mise en
oeuvre d’
une programmation de la démarche de l’
acte lui est
inaccessible.
V. 6 ans 8 mois, sait reconnaître et dire que cette figure est
une fenêtre avec « un carré avec une croix dedans ». Il
connaît les propriétés de chaque élément constituant ce dessin.
Pourtant, il est pratiquement incapable de construire le même
graphisme. Il a perçu les éléments, en a compris la structure,
sait dire qu’
il faut d’
abord dessiner le carré avec un gros feutre
noir puis une croix « bien droite » avec une pointe fine.
Cependant, V. est incapable de les reproduire. Il peut dire qu’
il
doit prendre tel ou tel crayon, le prendre entre ses doigts,
effectuer des mouvements de haut en bas, puis de gauche à
droite avec des traits de même longueur, les traits de la croix
se croisent, sait imiter les mouvements dans l’
espace, mais
reste complètement incapable de passer à l’
acte. Il ne peut
accéder à une programmation sans que des déviations dans la
chaîne gestuelle le perturbent jusqu’
à parfois l’
abandon du
tracé.
10
Ses réalisations motrices et graphiques sont
brouillonnes, informes et médiocres.
En moyenne ou en grande section de maternelle, on peut s'inquiéter d'un retard
graphique, plus ou moins précocement individualisé en fonction de son intensité :
- s'il est sévère, il inquiétera dès la petite section;
- s'il est modeste, il pourra être "toléré" assez longtemps, ne posant
problème qu'à partir du CE1.
Ce retard graphique se traduit par :
- une grande pauvreté des dessins spontanés;
- la non-réalisation de figures attendues à certains âges : le rond, la croix, le
bonhomme-têtard, le carré, etc ...
- une difficulté +++ à l'écriture, au tracé des lettres.
A partir du C.P./CE1, la dysgraphie sera de plus en plus flagrante - du fait des exigences
scolaires grandissantes, et non du fait de l'aggravation de la pathologie, qui elle, est stable.
Mais il reste très performant dans les activités verbales.
11
A. 5ans
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18
Mathieu 10 ans
Remarque: Respect des espaces. Enfant non DVS.
19
Au final
Ce retard graphique est:
une dysgraphie dyspraxique,
mais n’
est en aucun cas:
un retard
maturatif,
un retard dans l’
accès
conceptuel au langage écrit.
Il s'accompagne d'une grande maladresse gestuelle dans tous les actes de
la vie quotidienne.
Mais, l’
enfant est très à l'aise dans les activités verbales.
La dissociation tâches verbales et orales avec les tâches manuelles et
graphiques augmentent avec les exigences scolaires grandissantes.
20
Les mathématiques
La numération:
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Pour réussir un dénombrement à partir de la litanie des mots-nombres, il faut mettre en
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:
- la coordination interne: c’
est à dire être capable de coordonner le déroulement de
la litanie avec chacun des éléments de la collection ( un mot-nombre / un élément ), les motsnombres étant prononcés dans l’
ordre. Ceci suppose que l’
enfant ne dévide sa comptine ni trop
vite ( deux chiffres successifs en même temps en pointant un seul élément ), ni trop
lentement.
- la coordination externe: c’
est à dire être capable de faire correspondre à chaque
pointage manuel ou oculaire un élément de la collection. Ceci suppose que l’
enfant ne pointe
pas entre deux éléments, ne pointe pas plusieurs fois le même élément, n’
en oublie pas.
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Ligne des 3 et des
bonshommes de neige:
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élément, aura
« sauté » un bonhomme
à la reprise de
comptage.
22
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deux fois le même
élément (coordination
manuelle externe
difficile) et en aura
compté 4.
23
La géométrie:
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Le tracé des figures est toujours compromis.
La conceptualisation est cependant intacte:l
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carré a 4 côtés égaux et 4 angles droits.
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leçons de géométrie pour en connaître les notions.
Un outil supplétif existe: le Cabri Géomètre.
…/…
24
Le Cabri-géomètre
- Le logiciel Cabri Géomètre permet de compenser les
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dont la manipulation reste toujours très nocive, est contournée par le
seul usage de la souris.
- Le vocabulaire géométrique est complet et les propriétés
toujours liées à une séquentialité de consignes. Par exemple: on ne peut
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a
planification sont associés. Mais cela reste également dans le cadre de
la résolution de problème.
25
26
Les formes
sont
spatialement
bien placées,
mais le tracé
est très
chuté.
27
Un enfant de CP sans
problèmes spécifiques.
28
29
Les origines de la dyspraxie
Deux origines possibles:
-au décours de lésions cérébrales plus ou moins localisées: IMC,
tumeur ou accident vasculaire cérébral, enfant ancien prématuré,
etc…
-chez des enfants sans aucun antécédent pathologique: On
parle alors de dyspraxie développementale, qui rentre dans le cadre
des « troubles spécifiques des apprentissages ».
La plupart des dyspraxies s'accompagnent de troubles de la
structuration de certaines notions spatiales: l'enfant a des
difficultés à se repérer sur la page, à s'orienter dans les tableaux,
les repères de points ou les quadrillages, les obliques, les cartes de
géographie, à situer les uns par rapport aux autres l'emplacement
des différents éléments d'un schéma, d'un puzzle, d'une figure
géométrique, ....
30
Les différentes dyspraxies
Il n’
existe pas une dyspraxie-type dans la mesure où les praxies (fonctions
cognitives élaborées qui permettent la gestion des gestes volontaires, finalisés)
peuvent être atteintes de manière très disparate :
- la dyspraxie idéomotrice : il y a incapacité ou difficulté à réaliser un
geste sur commande ( le salut militaire par exemple), alors que ce geste peut être
accompli dans une situation appropriée. Elle concerne essentiellement les gestes
symboliques et les mimes, en l’
absence de manipulation d’
objet, gestes souvent
représentatifs et qui peuvent avoir valeur de langage.
- la dyspraxie idéatoire : il s’
agit d’
une altération dans la conduite d’
un
acte complexe, de la succession logique et harmonieuse des différents gestes
complémentaires, chacun pris isolément étant exécuté de manière correcte. On
remarque alors un trouble de la manipulation d’
objets ou d’
outils alors même que
la personne a les capacités intellectuelles et motrices de réaliser les gestes, et
qu’
il connaît l’
objet dans sa forme et sa finalité ( utiliser un tournevis par
exemple).
31
- la dyspraxie de l’
habillage : où des difficultés à agencer, orienter
ou disposer les vêtements lors de l’
habillage, du boutonnage et du laçage
apparaissent. Elle peut être indépendante des autres formes de dyspraxies.
- la dyspraxie orofaciale : des difficultés à réaliser les gestes
simples ou complexes des organes de la phonation et du visage (langue, lèvres,
mimiques) sont présentes.
- la dyspraxie constructive : elle concerne les activités où
l’
assemblage de différents éléments prévaut. Il y a difficulté à construire un
ensemble unifié et organisé ou un objet à partir des éléments le constituant.
La dyspraxie visuo-spatiale appartient à cette catégorie. Les troubles neurovisuels en sont les causes majeures.
Il n’
y a ni insuffisance d’
apprentissage, ni déficit mental ;
l’
enfant est motivé, non opposant, il connaît le résultat qu’
il s’
agit
d’
obtenir et partage le projet de l’
examinateur [...] (M. Mazeau).
32
Repérage-Dépistage-Diagnostic
Repérage: Le maître de la classe et les membres du RASED, en évitant la
banalisation ou la stigmatisation, mais en repérant les signes d’
al
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Dépistage: Le médecin scolaire ( 5 / 6 ans ), le médecin de PMI ( bilan 3 / 4 ans ),
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Diagnostic: Les professionnels de santé: pédiatres, neuro-pédiatres, psychologues,
neuro-ps
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Une évaluation neuro-psychologique permet de préciser de quel type de dyspraxie
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(Neuro-psychologie: étude des relations entre le cerveau et les comportements,
dans le sens large du terme: psychologique, langage, perception, attention, dextérité
manuel
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i
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er des stratégies de
compensations ( contourner le handicap).
33
Quelques repères des évolutions
graphiques et praxiques.
Evolution graphique :
* 12-24 mois : gribouillages
* 20-24 mois : loops, gribouillages circulaires (sur démonstration)
* 24-28 mois : rond
* 3 ans : reproduit une croix, dessine un « bonhomme-têtard »
* 4 ans : reproduit un carré
* 5 ans : dessine un triangle
* milieu/fin de grande section de maternelle : écrit son prénom +++
Evolution praxique :
* 12 mois : empile 2 cubes (sur démonstration)
* 18 mois : tour de 3 cubes, mange seul purée
* 2 ans : tour de 4-6 cubes
* 2-3 ans : encastrements, fait un pont avec 3 cubes
* 5 ans : pyramide de 6 cubes empilés (3 cubes + 2 +1 au sommet), réalisation d'un
escalier, d'une porte (ou d'une arche) avec 5 cubes.
34
Figure 1. Le test est composé de 5 épreuves verbales (QI-V) et 5 épreuves
performance (QI-P).
Pour chaque épreuve (colonne verticale), la note moyenne des enfants du même âge
est, par définition, de 10 (normale comprise entre 8 et 12).
R... V, 7ans et demi, consultait pour dysgraphie (signalée dès la grande section de
maternelle) et dyscalculie, sous la menace d'un redoublement du CE1.
35
La Dyspraxie Visuo-Spatiale
(DVS)
La dyspraxie visuo-spatiale est un trouble cognitif qui englobe trois
éléments principaux :
praxique.
- un trouble de l’
organisation dans le geste ou trouble
- un trouble neuro-visuel du regard avec ou sans trouble
de la vision et qui s’
exprime par des difficultés en ce qui concerne
l’
organisation de la motricité des globes oculaires.
- et un trouble de la construction de certains éléments
de la spatialisation qui se traduit par une incapacité d’
organiser
l’
espace selon des critères topologiques.
36
Le trouble neuro-visuel
2 types de troubles:
- Les troubles de la vision qui relèvent des gnosies ( décodage par la personne des
stimuli qui lui viennent du monde, aptitude à savoir ).
- Les troubles
du regard sont des troubles praxiques:
- le strabisme alternant,
- l’
acuité visuelle,
- le champ visuel,
- la
stratégie du regard:
- la fixation, qui permet l’
empan visuel, de 8 s pour un enfant
sans problème.
- la poursuite oculaire, souvent impossible pour un DVS.
- l’
exploration, compromise par les déficiences précédentes
pour le DVS.
Cet ensemble de troubles concernant le regard aura un impact négatif
considérable sur les apprentissages scolaires et des conséquences seront très
sensibles sur l’
acquisition et la construction des représentations spatiales.
37
Les lapins dévorent les carottes de mon jardin.
Les ot
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Ou Les totes véd t l dév ra de ....... (inversion de syllabes)‫‏‬
Ou Les fofes nèb t l bev jar de ... (inversion, confusion de
lettres).
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38
Le trouble de la structuration de
l’
espace ( spatialisation )‫‏‬
La construction de l’
espace chez l’
enfant se fait à l’
aide d’
informations motrices, stréréognosiques,
auditives, visuelles et le regard a un rôle majeur dans cette structuration.
Chez les enfants DVS, des difficultés topologiques sont importantes, la topologie étant la capacité
de situer les objets les uns par rapport aux autres:
- les notions de distance relative entre les objets ne sont pas construites (impossibilité de
relier deux points sur une feuille par un trait, la segmentation des phrases en mots non consciente
de par les espaces non assimilés alors que verbalement, il n’
existe aucun problème …)‫‏‬
- l’
espace du plan ou espace 2D ( feuille, table, page, écran ) est déficitaire (cahier aux pages
très brouillonnes, lignes non respectées, feuille en paysage au lieu de portrait bien que les notions
spatiales soient acquises ( haut, bas, gauche, droit). Les adjectifs court et long sont
sémantiquement acquis, mais visuellement échoués.
Il ne s’
agit donc pas de retard dans l’
acquisition des notions spatiales mais plutôt d’
une dissociation
de ces mêmes notions spatiales et leur acquisition normale.
Les troubles du regard semblent nettement corrélés à ces anomalies de la construction des
relations spatiales notamment en ce qui concerne la capacité de situer des objets les uns par
rapport aux autres. Ils sont également corrélés avec les orientations propres, c’
est à dire dans la
capacité à évaluer la position de l’
objet, son orientation par rapport à la verticale ou à l’
axe de son
propre corps ( appréciation des obliques, comparaison de dessins en miroirs, interprétation des
lignes de fuite, de la perspective, de la troisième dimension.).
39
Une scène de vie familiale classique
où on sait tout de suite où on se
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r
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40
Une personne sans problème spécifique reconnaît
les lieux en faisant instantanément les liens
topologiques entre les différentes prises
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Un enfant DVS ne fait pas les liens topologiques. (On
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personne de la diapo précédente).
42
Un enfant dyspraxique visuo-spatiale a en quelque sorte une vue de
style « diapositive » et erratique.
Imaginons que dans un lieu inconnu, il perçoit un gâteau, un verre,
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bibliothèque. La personne ayant décidée de prendre une collation
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Comments
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Il y a très longtemps, quand les hommes ne savaient ni lire, ni écrire, une petite
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ecmadentder
equi
n,j
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sdessiner une
bouche de carpe grande ouverte, sur une écorce de bouleau.
- Pour quoi faire? Dit son père.
- Tu vois, ce sera notre secret. Quand je ferai ce dessin sur le mur, cela te
rappellera ce bruit de « HA ».
- Vraiment? Dit Tegumai avec la voix des grandes personnes, quand elles
La manière dont
écoutent pour de bon.
Cont
i
nue,Taffy…
un enfant DVS
Et elle dessina ceci:
peut diriger son
- Regarde, dit-el
l
e,c’
es
tl
abouchedel
acar
peav
ecunbar
bi
l
l
one
nt
r
av
er
set
regard
sans
cela veut dire « HA ».
aucune aide.
Comprendras-tu cela quand tu le verras?
L’
accèsaus
ens
- Parfaitement, dit son père. Et je serais aussi surpris que si tu sautais de
est compromis.
derrière un arbre en criant « HA ».
…/…
44
Un livre de
géographie
classique dans
les écoles.
L’
i
magene
signifiera rien
pourl
’
enfant
.
Mais il peut
accéder à une
culture générale
parl
’
or
al(
l
uil
i
r
e
l
et
ext
es
’
i
ln’
es
t
pas encore dans
la lecture) ou
par la lecture du
texte annexé
(avec
adapt
at
i
ons
)s
’
i
l
est lecteur.
45
Mêmes
remarques que
précédemment.
46
D’
énor
mes
difficultés de
repérage spatiale.
47
L’
enfantDVSs
ai
t
faire cet exercice,
il en a compris la
consigne sans
aucune difficulté.
mais ses troubles
du regard et de la
spatialisation le
pénalisent.
48
Pour les mêmes
raisons, le
deuxième
exer
ci
cen’
es
t
pas à sa portée.
49
Conséquences
prévisibles dans
la résolution
d’
opér
at
i
onsen
colonnes où les
aller et retours
incessant du
regard
demandés par
une
multiplication
l
’
épui
s
entetl
e
pénalisent.
50
D’
énor
mess
i
gnes
d’
éner
v
ement
…
51
Valentin 9 ans.
Enfant DVS.
Les espaces ne sont
plus respectés. La
dysgraphie est
prégnante.
52
Enfant DVS, 9 ans.
Le tracé est
relativement
correcte mais au
pr
i
xd’
effor
t
s
cognitifs intenses
etépui
s
ant
…
…l
ecubees
tal
or
s
mal placé et de
plus non dessiné en
3D.
53
Anthyme 6 ans
La tâche demandée
devenait insupportable. Il
a fallu interrompre
l
’
act
i
v
i
t
é.
54
Même enfant que
précédemment.
55
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