MADA-ETI, ISSN 2220-0673, Vol.1, 2014, www.madarevues.gov.mg PROBLEME DES MOMENTS DES FONCTIONS EXPONENTIELLES SUR LE GROUPE DES ENTIERS p-ADIQUESℤ . Andriamanohisoa Hery Zo 1 , Randimbindrainibe F. 2 , Randriamitantsoa P.A. 3 Ecole Doctorale Science et Technique de l’Ingénierie et de l’Innovation (ED –STII) Laboratoire Sciences Cognitives et Applications (LR-SCA) Ecole Supérieure Polytechnique – Université d’Antananarivo 1 [email protected], 2 [email protected], 3 [email protected] Résumé : Dans cet article, on résoud le problème des moments des fonctions exponentielles sur le groupe des entiers −adiquesℤ dans une extension ⊃ ℚ : β dμ(z) = ρ (n ≥ 0)et ℤ (β − 1) dμ(z) = ρ (n ≥ 0), ℤ où ∈ , = ∞et| − 1| = < 1. Pour cela on construit une nouvelle base orthonormée (b.o.n) différente de la base orthonormée standard dans l’espace des fonctions continues ℤ . Ensuite on définit l’algèbre des séries ( ) ( )〉, qui est isomorphe et formelles d’interpolation de Gauss à coefficients bornés, 〈 isométrique à l’algèbre des mesures sur ℤ , ℤ , (cf théorème 2, §5.2). A l’aide cette série formelle on définit le logarithme formel de base , . Ensuite on utilise l’algèbre des séries formelles de Newton et on introduit une autre algèbre de séries formelles . Le résultat principal est donné par le théorème 3(§7.3) et le théorème 4 (§9.2). On démontre à la fin que ces deux problèmes de moments sont équivalents. Mots clés : Entier p-adique, valeur absolue p-adique, corps des nombres p-adiques, série formelle d’interpolation de Gauss, série formelle de Newton, logarithme formel de base , , mesure sur le groupe des entiers p-adiques, moments exponentiels p-adiques, base orthonormée p-adique. Abstract: In this paper, we solve the problem of moments of exponential functions on the group of p-adic integers ℤ in an extension ⊃ ℚ : β dμ(z) = ρ (n ≥ 0)and ℤ (β − 1) dμ(z) = ρ (n ≥ 0), ℤ where ∈ , = ∞ and| − 1| = < 1. For this, we build a new orthonormal basis different from the standard one in the space of continuous functions ℤ . Then we define the algebra of Gauss interpolation formal series ( ) ( )〉, which is isomrphic and isometric with the algebra of with bonuded coefficients, , 〈 measures onℤ , ℤ , (seethéorème 2, §5.2). With the help of this formal series, we define the formal logarithm of basis , . After that we use the algebra of Newton formal series and introduce another algebra of formal series . The principal result is given by the théorem 3(§7.3)and thetheorem 4 (§9.2). Finally, we prove that those two problems of moments are equivalent. 39 MADA-ETI, ISSN 2220-0673, Vol.1, 2014, www.madarevues.gov.mg Keywords : p-adic integer, p-adic absolute value, field of p-adic numbers, Gauss interpolation formal series, Newton formal series, formal logarithm of basis , , measure on the group of p-adic integers, p-adic exponential moments, p-adic orthonormal basis. 1. Généralités 1.1 Notations. Comme notations dans cet article on désigne par K ⊃ ℚ p une extension de ℚ p complet par rapport à la valeur absolue prolongeant la valeur absolue p-adique p , où p est un nombre premier ( p ≠ 2 ). Les ensembles ℕ, ℤ, ℚ, ℤ (p) = ℤ /( p) , avec ( p) = p. ℤ, l’ensemble des multiples dep,ℝdésignent respectivement l’ensemble des nombres entiers non négatifs, l’ensemble des nombres entiers, l’ensemble des nombres rationnels, le corps résiduel des nombres congrus modulo p , le corps des nombres réels. On désigne par ℤ l’algèbre des mesures surℤ , par l’algèbre des séries formelles de Newton, par ( ) ( ) l‘algèbre des séries formelles d’interpolation de Gauss. Le symbole ♣ marque le début d’une démonstration et ♦ la fin. On désigne par [r ] la partie entière de r appartenant à ℝ.Le symbole de type [1] envoie à la référence. 1.2 Position du problème Le problème des moments joue un rôle important tant en analyse classique 1 qu’en analyse non archimédienne 2,3,4,5 . Dans le présent article on considère le problème exponentiel des moments sur "le segment −adique" ℤ , i.e. le problème qui consiste à trouver une mesure μ ∈ M ℤ , satisfaisant la condition β dμ(z) = ρ (n ≥ 0)(1) ℤ ou le problème analogue (β − 1) dμ(z) = ρ (n ≥ 0)(2) ℤ et( ) sont des suites de scalaires données. La résolution se fait dans une extension du corps des nombres −adiques ℚ qui est munie d’une valeur absolue|. | prolongeant la norme −adique|. | . On fixe ∈ , avec = ∞ et | − 1| = < 1. où 1.3. Système de polynômes d’interpolation de Gauss. 1.3.1. On appelle coefficients généralisés de Gauss, les coefficients définis par : n m = (β − 1)(β − 1) ⋯ (β − 1) , (β − 1)(β − 1) ⋯ (β − 1) n, m ∈ (3) Ils vérifient les relations de récurrence n m =β n−1 m 1.3.2 On considère les polynômes de Gauss 40 + n−1 m−1 (4) MADA-ETI, ISSN 2220-0673, Vol.1, 2014, www.madarevues.gov.mg P ( ) (X) = 1, P ( ) (X) = (X − 1)(X − β) ⋯ (X − β ), n ≥ 1(5) et les polynômes d’interpolation de Gauss Q ( ) (X) = P ( ) (X) P ( ) (β ) (6) 1.3.3 On a les relations suivantes [1, 6, 7, 8] P ( ) (X) = (−1) n k X = Il en est de même de l’identité [7, 12] Q où i, j n = j n−i .P ( ) , i, j n (X, Y) = n k β Q P ( ) X (n ≥ 0) (7) ( ) (X) (8) (X)Q ( ) (Y)(n ≥ 0),(9) β . On définit ensuite les coefficients c (β) (k , n ) et d (β) (k, n ) par les développements P ( ) c ( ) (n, i)(X − 1) (n ≥ 0)(10) (X) = d( ) (n, i)P (X − 1) = ( ) (X)(n ≥ 0)(11) avec des matrices triangulaires inférieures inverses l’une de l’autre C ( ) = c ( ) (n, i) D( , = d( ) (n, i) ) Notons quec ( ) (n, n) = d( ) (n, n) = 1 etc ( ) (n, 0) = d( ) (n, 0) = δ , (12) , . En vertu des relations (7) et (10) on obtient la forme explicite des coefficients c ( ) (n, i) = D ( P i! ) (1) = (−1) β n k k .(13) i D’où, d’après la formule d’inversion pour les coefficients de Gauss [8] (Aïgner) c ( ) (k, i) et en vertu de la réciprocité des matrices C ( ) etD( ) n k = n (14) i on obtient n n ( ) d (k, i) = i k .(15) Enfin, par la formule d’inversion des coefficients binomiaux, on trouve l’expression explicite d( ) (n, i) = (−1) 41 n k k i .(16) MADA-ETI, ISSN 2220-0673, Vol.1, 2014, www.madarevues.gov.mg Notons également la relation k ( ) (n, c k) = (−1) i (−1) n i β (17) 2. Evaluation des coefficients Dans ce paragraphe on va établir quelques évaluations des coefficients à l’aide de la valeur absolue|. | définie sur le corps . 2.1. Lemme 1 On a l’évaluation suivante c ( ) (n, i) ≤ ( ≥ )(18) ♣ D’après la formule (13) on a D ( P i! c ( ) (n, i) = ) (1) ≤ max ≤ |1 − | 1− ⊂ , ,…, = .♦ , ∉ 2.2. Lemme 2 ( Soit = ( ) une matrice triangulaire inférieure inversible( = 0, ) la matrice inverse telle que| | ≤ |≤ ( ≥ ). Alors| . ) et soit = ♣ On démontre par récurrence sur . De la relation = on obtient =− + (−1) …. ⋯ Par hypothèse on a | | ≤ max | ≤ max |, max , max ,…, ⋯ ,…, ⋯ = .♦ 2.3. Conséquence Il résulte des lemmes 1 et 2 d( ) (n, i) ≤ ( ≥ )(19) 2.4. Lemme 3 Soit = ( ) une matrice triangulaire inférieure telle que lim ⟶ = 0, Supposons de plus que 42 ‖ ‖ < +∞. MADA-ETI, ISSN 2220-0673, Vol.1, 2014, www.madarevues.gov.mg lim = 0. ⟶ Alors lim = 0(20) → ♣ Par hypothèse‖( ) même ‖ < +∞, alors(∀ )(∀ (∀ ≥ 0)(∃ Posons = max , ,…, ∗ ∗ , ∗ )(∀ 0)(∃ ) | |< . Alors pour ‖( ) ∗ )(| | < . ‖ ‖ ). De . ‖ on a ∗ ≤ max , ∗ ≤ max ‖( ) ‖( ) ‖ ‖ , ‖ ‖ ‖ ‖ = .♦ 2.5. Remarque D’après le lemme 1, la matrice ( ) satisfait le lemme3. ℤ 3. Espace des fonctions continues [12,13] ℤ Considérons l’espace des fonctions continues sur le groupe des entiers −adiques ℤ . 3.1. Un système de fonctions( ( )) est appelé base orthonormée (b.o.n) si chaque fonction ∈ ℤ admet le développement = = 0 et‖ ‖ = sup | , avec lim → La base orthonormée standard de ℤ ≥ 0 (21) est le système des polynômes binomiaux ( − 1) ⋯ ( − ! Dans cette base, les coefficients du développement |, = + 1) ( ≥ 0)(22) z (23) n f(z) = sont donnés par la formule [9, 10] = (−1) n f(i)( ≥ 0)(24) i En particulier le développement β = définit une fonction exponentielle(β (β − 1) = β β , β | 43 z (25) n = β ). MADA-ETI, ISSN 2220-0673, Vol.1, 2014, www.madarevues.gov.mg dans l’espace 3.2. Introduisons un nouveau système de fonctions ℤ défini par le développement z n d( ) (m, n) = z (n ≥ 0)(26) m qui est convergent selon le lemme 2. En vertu de la réciprocité des matrices ( ) et ( ) et du lemme 1 on obtient z z (n ≥ 0)(27) = c ( ) (m, n) n m Il résulte de la définition (26) et de la formule (15) que autrement dit les fonctions z n z n k k = m n d( ) (m, n) = interpolent les coefficients k n ,(28) comme les polynômes z n k . n 3.3. Etablissons un théorème analogue au théorème de Mahler [9] interpolent les coefficients binomiaux Le système de fonctions forme une base orthonormée dans l’espace telle que ℤ les coefficients du développement des fonctions de f(z) = ℤ ( ) z n (29) sont donnés par : ♣ En effet soitf ∈ ( ) (−1) = n k β f(k) (n ≥ 0)(30) ℤ . Il résulte de (23) et de (27) f(z) = z n c ( ) (n, m) = z n ( ) où selon la remarque2.5. lim → Puisque les coefficients des matrices sup ( ) ; ≥ 0 = sup ( ) et ( ) ( ) = 0. satisfont aux conditions du lemme 1 [12], alors c ( ) (n, m) ; ≥ 0 = sup | |; ≥ 0 = ‖f‖ En utilisant les formules (14) et (18) on obtient la forme explicite des coefficients ( ) = c ( ) (n, m) = c ( ) (n, m) 44 (−1) ( ) m f(i) = i MADA-ETI, ISSN 2220-0673, Vol.1, 2014, www.madarevues.gov.mg m ( ) c (n, m) f(i) = i (−1) = (−1) 3.4. Par exemple, le développement de la fonction caractéristique + ℤ (0 ≤ < , β n i f(i) . ♦ de la boule ) dans cette b.o.n est de la forme , 1 ()= ( ) ζ ( ≥ 0), où est la racine primitive d’ordre de l’unité dans un certain corps d’extension , d’où d’après les formules (30) et (18) on obtient ( ) = 1 ( ) ζ (ζ )( ≥ 0). D’autre part, puisque | − 1| = | | ( ) | − 1| = < 1, < 1, alors ≤ max | ζ − − 1|, |1 − | = < 1, par suite ( ) ζ ≤ ⟶ 0, ⟶ +∞ En particulier lim → ( ) =0 Selon la formule (29) on a , ( )= 1 ( ) ζ (ζ ) z n 3.5. Comme exemple suivant, considérons la fonction exponentielle donne ( ) = (−1) n i β β = ( ) ( )= k n (31) (25). La relation (7) ( ) ( ), par suite = k n ( ) ( ) z n (k ≥ 0)(32) En appliquant la formule d’inversion pour les coefficients de Gauss, il résulte de la formule (32) que 45 MADA-ETI, ISSN 2220-0673, Vol.1, 2014, www.madarevues.gov.mg (−1) z k k n β = ( ) ( ( ≥ 0)(33) ) et, par suite, z n ( ) = ( ) ( ) ( ) ( ) = ( )(34) Selon la formule (10) il résulte de (34) que z k ( ) = ( , ) ( ) ( ) ( − 1) (35) 3.6. Lemme 4 Pour ∈ℤ , + (36) qui est dense dansℤ : ♣ Il suffit d’établir la formule (3.16) sur l’ensemble , + z j z i , = m j m i , = Or ceci a été établi dans [7].♦ 4. Algèbre des séries formelles ’ ( ) 4.1. On désigne par ( ) ( ) ( ) l’algèbre des séries formelles de la forme ( ) ( ) = La substitution de par les valeurs de ( ,( ( ) (37) ≥ 0) ( ) )= ( ) (38) définit un homomorphisme dans le corps . De plus, dans l’algèbre = ⇔ (∀ ≥ 0) ( )= ( ( ) ( ) , on a ) 4.2. Le développement suivant a lieu Dans l’algèbre ( ) 1 1− 1 = ( ) ( ( ) ) ( )(39) ( ) on introduit la série formelle du logarithme 46 MADA-ETI, ISSN 2220-0673, Vol.1, 2014, www.madarevues.gov.mg ( ) log = ( , 1) ( ) ( ( ) ) = Il résulte de (38), en vertu de (14), que log (−1) 1− ( )= ( ) ( )(40) . 4.3. On démontre que ( ) log = ( , ) ( ) ( ( ) ) ( )(41) On introduit aussi la série entière généralisée ( ) = ( ) ∈ ℤ (42) D’après (8), il résulte de (42) que | ( ) = 〈 5. Algèbre des séries formelles ( ) ( )= ( )〉 ( ) ( )〉 l’algèbre des séries formelles à coefficients bornés. On va 5.1. On désigne par 〈 utiliser cette algèbre pour décrire l’algèbre des mesures sur ℤ . L’espace des mesures ℤ sur ℤ est identifié à l’espace 〈 , 〉= de ℤ ℤ ( ) ℤ ( ) ∗ ℤ , dual de l’espace des fonctions continues surℤ . Dans ce cas ( ). Si dans on fixe une b.o.n Δ = (e ) ℤ dans l’espace des suites bornées qui, à fait correspondre( , alors l’application ∆ ( )) , où ∆( )= ( ), est un isomorphisme isométrique d’espaces. De plus, on a l’égalité ∆( 〈 , 〉= ) pour toute fonction avec le développement (23). En particulier, pour la base orthonormée ∆ , posons ( ) ( )= ( ) ( ≥ 0), ℤ et l’on obtient ( ) ( )=〈 , 〉= ( ) ℤ pour toute fonction avec le développement (29). Munie de la convolution, ℤ devient une algèbre de Banach. 47 ( ) ( )(43) MADA-ETI, ISSN 2220-0673, Vol.1, 2014, www.madarevues.gov.mg 5.2. Théorème 2 ( ) L’application : ℤ ( ) 〈 → ( )〉 ( )( ( ) )( ) = ( ) ( ) ( )(44) est un isomorphisme isométrique d’algèbres. ( ) ♣ En vertu du théorème 1, l’application de la convolution des mesures on a ( )( est une isométrie linéaire. De (44) et de la définition + )= ∗ ( , ∗ ) ℤ ×ℤ , , = ( ) ℤ , , = ℤ ( ) 〈 ( ) )( ) = Pour la mesure ( ) ( ). ( )〉 . ♦ ( ) = ( ) on a 5.3. Exemples :- Pour la mesure de Dirac - ( ) ( ) D’où le résultat, d’après la définition du produit dans ( )( ( ) ( )= [12] on démontre que ( ) 1 ( )= ( ) ( ( ) ) ( ) 5.4. De la formule (44), il n’est pas difficile de rétablir une mesure comme fonction d’ensembles Proposition 1 Pour ∈ ℤ , on a ℤ + = 1 ( )( ) (45) ♣ La démonstration résulte de (31), (43) et (44) + ℤ = , ( ) ( )= 1 ( ) ℤ = 1 ( )( 48 ) .♦ ( ) MADA-ETI, ISSN 2220-0673, Vol.1, 2014, www.madarevues.gov.mg 6. Algèbre des séries formelles de Newton 6.1. Dans la suite, on a besoin de l’algèbre des séries formelles de Newton munie de l’addition et de la multiplication respectivement définie par + ( + ) = , (46) , = ,(47) où , = 6.2. Dans l’algèbre − ! .(48) ( − )! ( − )! ( + − )! = , on introduit la série exponentielle =∑ ( − 1) (49) En s’inspirant de la formule (4.5), considérons la série formelle ( ) = (50) et posons ( ) log = ( , ) ( ) ( ) ( ) ( )(51) 6.3. Proposition 1. L’application → est un isomorphisme d’algèbres → ( ) ( ) ♣ La linéarité de cette application est évidente, la bijectivité résulte de l’inversibilité de la matrice. La multiplicativité se démontre en utilisant les relations suivantes ℓ , ( ) ( ℓ, ( , ) ℓ, ) ( ) = , ( ) (ℓ, ) ( ) ( ) ( ℓ) ℓ ( ) ( , ) ( ) que l’on obtient en développant les deux parties de l’égalité (9) suivant ( − 1)ℓ ( − 1) utilisant la formule ℓ, ( − 1) = ℓ, ( − 1)ℓ ( − 1) .♦ ℓ 6.3. La définition (51), d’après (10), donne 49 et en MADA-ETI, ISSN 2220-0673, Vol.1, 2014, www.madarevues.gov.mg = ( )( , ) ( ) ) ( − 1) ( )= ( ( ( ) ( ) ( )= ( )= 7. Problème des moments (2) 7.1. Considérons les moments ( )( ≥ 0).(52) − 1) ℤ En intégrant les deux parties de l’égalité (33), on obtient ( ) ( ) ( )= ( , ) ( ) ( ( )( ≥ 0).(53) ) Considérons la série génératrice de grandeurs (7.1) ( )( )= ( ) . D’après (51), (53) et (44), on a ( ) = ( ) ( )( ) 7.2. Pour résoudre le problème des moments (1.2), introduisons la série génératrice pour la suite ( ) de (12) ( ) = (54) 7.3. Théorème 3. Le problème des moments (2) admet une solution si, et seulement si, la série coefficients bornés. Dans ce cas la solution est représentée par ( )( )( ) = est à .(55) ♣ Posons ( ) = ( , ) ( ) ( ( ). = ( ). Selon la définition (51) on a On définit une fonctionnelle ) ( ) , ( ) = ℤ ⟶ selon la règle ⟼ ∑ ( ), coefficients de développement de la fonction dans la b.o.n est bornée (i.e. une mesure) si, et seulement si,sup | coefficients de la série ( ) = sont bornés. ( )( ) = 50 ( ) sont les (3.9). Cette fonctionnelle |; Si est une solution de ce problème des moments (1.2), alors et ( ) = ( ) ( )( ), par suite ( ) où .♦ ≥ 0 < +∞, i.e. lorsque les = ( ), d’où = ( ) ( ) MADA-ETI, ISSN 2220-0673, Vol.1, 2014, www.madarevues.gov.mg ∈ℤ la série génératrice ( ) = . La 7.4. Exemple 1) Pour = ( − 1) ( ) ( )( ) ( ) ( )( ), série = possède des coefficients bornés et l’on a = = d’où = . Dans ce cas ( ) ) , la série génératrice est de la forme ( ) = . possède des coefficients bornés si, et seulement si,| | ≤ |1 − |. = La série ( =∑ 7.5. Exemple 2) Pour ( )( ) = = ( ) ( ), par suite = . 8. Algèbre des séries formelles 8.1. Considérons l’algèbre des séries formelles munie de l’addition, de la multiplication par un scalaire et de la multiplication par composantes, i.e. + ( = ) + . , = = , . Pour une série arbitraire = on définit la substitution d’une valeur ∈ ≥ 0 selon la règle ( ) = ⇔ (∀ = ≥ 0)( = ( )) ( ) (57) , on introduit la série exponentielle formelle = On note que ( . ) = ( )= . On a alors ≠ 0 pour tous ≥ 0. La série inverse s’écrit La série (56) est inversible si, et seulement si, sous la forme 8.2. Dans l’algèbre ,(56) et | = ( ∈ )(58) Introduisons « une variable indépendante », en posant = ∑ polynôme ∈ , on peut écrire ( ) = et l’on obtient une immersion de l’algèbre des polynômes ( ) (59) dans On définit la substitution de la série (40) dans la série (56) en posant 51 . Ainsi, pour tout . MADA-ETI, ISSN 2220-0673, Vol.1, 2014, www.madarevues.gov.mg (−1) ( ) = ( ) ( ) ( )(60) 8.3. Proposition 2 : L’application ⟼ ( ) l’algèbre est un isomorphisme de sur l’algèbre ( ) . ♣ La linéarité est évidente, la bijectivité résulte de la formule d’inversion des coefficients de Gauss. Pour démontrer que l’application est multiplicative on utilise la formule suivante , (−1) , ℓ ℓ (−1) ℓ ( ) . ( ) ( ) ( = ) que l’on obtient en développant les deux parties de (9) par rapport à coefficients.♦ 8.4. Exemple : La substitution de = ( ) ℓ dans la série exponentielle (−1) ( ) ( ) ( ) ℓ ℓ (−1) ( )= ℓ ( ) ℓ, et en identifiant les donne ( ) ( )= . 9. Problème des moments (1) 9.1. Considérons le problème des moments des fonctions exponentielles ( )= ( ) ( ≥ 0)(61) ℤ En intégrant les deux parties de l’égalité (32) on obtient ( ) (−1) ( )= ( ) ( ( ) ( ≥ 0)(62) ) Introduisons la série génératrice des grandeurs (61) ( ) = ( ) . D’après (60), (62) et (44), on obtient ( )( )( ) = 52 ( ) . MADA-ETI, ISSN 2220-0673, Vol.1, 2014, www.madarevues.gov.mg 9.2. Revenons maintenant au problème des moments (1) et pour cela, introduisons la série génératrice des grandeurs du second membre de (1) (63) = Théorème 4 Le problème des moments (1) admet une solution si, et seulement si, la série des coefficients bornés. Dans ce cas, sa solution n’est autre que la représentation ( )( )( ) = possède . ♣ Démonstration analogue à la démonstration du théorème 2.♦ 9.3. Exemple 1) Pour = ( ∈ ℤ ) la série génératrice est ( ) = série = = est à coefficients bornés et dans ce cas ( )( = 9.4. Exemple 2) Pour cas ( )( )( ) = = ( )( )( ), d’où = . la série génératrice est ( ) = ∑ ( )= . est à coefficients bornés si, et seulement si,| | ≤ |1 − |. Dans ce = La série )( ) = . La = ( ) ( ), d’où = . 10. Comparaison des deux problèmes des moments (1) et (2) Faisons la comparaison des deux problèmes des moments (1) et (2). En intégrant les deux parties de l’égalité =∑ ( − 1) , on obtient ( )= ( )(64) 10.1. Proposition 3 Le problème des moments (1) avec à sa droite ρ admet une solution si, et seulement si, le problème des moments (2) avec à sa droite ρ lié avec ρ par la relation = (65) admet une solution ♣ La démonstration résulte de (64).♦ 10.2. Faisons une comparaison des séries génératrices pour résoudre les deux problèmes des moments (1) et (2). Il résulte de la formule (59) que ( )(66) = La famille des polynômes (10.3) est sommable dans = ( )= a un sens. 53 , i.e. l’expression ( )(67) MADA-ETI, ISSN 2220-0673, Vol.1, 2014, www.madarevues.gov.mg Ainsi on définit une immersion de . Pour les séries génératrices des dans moments (1) et (2), on a la relation ( )( )= ( ) ( ) ⟼ ( )= ( ) ( )= ( )( ). D’une manière analogue on trouve la relation entre les séries génératrices (54) et (63) des et( ) des problèmes (1) et (2). suites( ) Selon les définitions (51) et (60) après la substitution de coïncident. ( ), les deux séries et Ainsi, d’après le théorème 3 et le théorème 4, on obtient de nouveau la proposition 3. BIBLIOGRAPHIES [1] N.I. Akhiezer, « Klassicheskaja classiques) » Nauka 1961 [2] A.F.Monna, « Analyse non archimédienne » Berlin, 1970 [3] Y. 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